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Grève générale en Bolivie depuis douze jours avec affrontements importants des ouvriers avec les forces de l’ordre envoyées par Evo Morales

mercredi 22 mai 2013

Grève générale en Bolivie depuis douze jours avec affrontements importants des ouvriers avec les forces de l’ordre envoyées par Evo Morales

La Centrale ouvrière bolivienne (COB), principal syndicat ouvrier du pays, a annoncé vendredi une radicalisation de son mouvement de grève générale lancé il y a douze jours pour réclamer une augmentation des montants des retraites et des salaires.

La grève générale a débuté le 6 mai et de nombreuses manifestations ont lieu depuis dans tout le pays. La journée a été particulièrement violente le 16 mai à Potosi (18 blessés) et à la Paz où des manifestants ont été refoulés de la place où se trouve le palais présidentiel.

"Les dirigeants de la COB ont décidé de radicaliser leur action et d’intensifier et de renforcer la grève", a déclaré Juan Carlos Trujillo, le leader du syndicat. "Nous allons nous concentrer sur les barrages routiers et les manifestations" dans les villes, spécialement La Paz, siège du gouvernement, a précisé un autre dirigeant de la COB, Octavio Urquizo.

La centrale syndicale réclame des retraites égales à 100% des derniers salaires, contre 70% proposés par le gouvernement, ainsi que des augmentations salariales supérieures à celles déjà promises par les autorités. Le gouvernement a indiqué que les retraites pourraient atteindre entre 60% et 80% du dernier salaire, et le président Evo Morales a affirmé qu’il était "vain d’espérer une amélioration de cette proposition".

Les autorités boliviennes accusent la COB de vouloir déstabiliser le gouvernement socialiste. Malgré la rupture des discussions entre la COB et le gouvernement, le ministre du travail Daniel Santalla a réaffirmé qu’il était "ouvert au dialogue". "Le problème, c’est l’argent", a-t-il dit.

Ces derniers jours, des groupes de manifestants brandissant des bâtons de dynamite se sont heurtés aux forces de police dans le centre de La Paz. D’autres heurts se sont également produits à des barrages mis en place par les manifestants, sur deux routes conduisant à El Alto, dans la banlieue de La Paz où se trouve l’aéroport international.

En province, des manifestations ont eu lieu à Cochabamba (centre), Pando (nord), Potosi (sud-est) et Chuquisaca (sud-est). Une importante manifestation pro-gouvernementale est également prévue dans les prochains jours.

Depuis, le mouvement se concentre à La Paz. Les manifestants bloquent les principales voies d’accès et occupent les rues. « Ces grèves affectent tout le monde, témoigne agacé Alan Pilcomayo, un agent d’accueil de 26 ans. Les écoles sont fermées et on ne peut pas circuler librement pour aller travailler ».

La Bolivie « est en présence non pas d’un mouvement de revendication mais d’un mouvement de subversion », a déclaré le ministre de l’Intérieur, Carlos Romero, lors d’une conférence de presse. Des propos immédiatement rejetés par le dirigeant du syndicat, Juan Carlos Trujillo. Le conflit syndical prend une tournure politique.

« Cette mobilisation traduit des tensions latentes entre le gouvernement et des organisations syndicales », explique Hervé Do Alto, spécialiste de la vie politique en Bolivie à l’université Paris-Ouest Nanterre. Selon lui, le gouvernement peine à prendre en charge les questions du monde du travail et privilégie celles qui concernent le secteur paysan, dont est issu Evo Morales.

Le mouvement s’est d’abord propagé à l’ensemble du territoire : des manifestants ont bloqué les routes de sept régions sur neuf. Certains ont même fait sauter un pont sur la route entre La Paz, siège du gouvernement, et Santa Cruz, la capitale économique.

La violence a atteint un pic au dixième jour de grève. Des protestataires ont tenté d’assiéger le palais présidentiel situé en plein centre-ville de La Paz, en brandissant des bâtons de dynamite. Les forces de l’ordre les ont dispersés à l’aide de gaz lacrymogènes.

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