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Révolte contre les troupes d’occupation du Centrafrique

mardi 2 juillet 2013

Six personnes ont été tuées et 25 autres blessées vendredi soir à Bangui dans des heurts entre civils et hommes de la coalition Séléka, au pouvoir depuis fin mars en Centrafrique.

Ces violences ont éclaté « à la suite de graves incidents survenus à Gobongo » un quartier nord de Bangui, après la mort d’un étudiant, selon la police.

« Des manifestants pour la plupart des jeunes, ont érigé des barricades et brûlé des pneus sur la voie publique, pour exprimer leur colère après la découverte du corps d’un étudiant de l’Ecole nationale des arts habitant le quartier et qui a été enlevé jeudi en plein cours par des éléments du Séléka », indique une source policière.

Plusieurs Séléka ont alors « ouvert le feu à balles réelles sur les manifestants tuant une personne. Dans la confusion qui a suivi, des tirs sont partis du groupe des manifestants en direction des hommes du Séléka faisant deux morts ». Trois autres personnes sont mortes dans ces heurts, mais le bilan pourrait s’alourdir.

Selon cette source, plusieurs Séléka ont alors "ouvert le feu à balles réelles sur les manifestants tuant une personne. Dans la confusion qui a suivi, des tirs sont partis du groupe des manifestants en direction des hommes du Séléka faisant deux morts". Trois autres personnes sont mortes dans ces heurts, a indiqué la source sans préciser s’il s’agissait de civils ou du Séléka.

"Il s’agit d’un bilan provisoire qui est susceptible de s’alourdir, puisque des tirs d’armes automatiques et lourdes ont ensuite été entendus dans le secteur, puis ils se sont étendus à toute la ville provoquant la panique au sein de la population qui a vite fait de se terrer chez elle", a-t-elle ajouté.

"Les blessés continuent d’affluer. Il s’agit pour la plupart des cas de balles perdues qui proviennent des différents quartiers de Bangui (...) L’atmosphère est encore tendue et on est sûr de rien", a affirmé le directeur général de l’hôpital communautaire de Bangui, Romain Guitizia, joint par l’AFP.

Selon plusieurs témoignages, des pillages ont eu lieu à Gobongo. Une librairie biblique et le Centre Protestant pour la Jeunesse ont ainsi été vandalisés. Et au Crédit mutuel de Centrafrique, "caisses, ordinateurs de bureau, imprimantes, groupe électrogène, archives (...) ont été emportés par les éléments du Séléka", explique le responsable commercial Fabrice Boin.

Depuis la prise de pouvoir par la coalition Séléka, le nouveau gouvernement centrafricain peine à sécuriser le pays, qui reste en proie à des violences et des pillages réguliers. A l’appel de Bangui, il est prévu que les forces de la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale en Centrafrique passent à 2 000 militaires contre 700 actuellement, afin de sécuriser le pays.

Sur la base militaire de Swartzkop, près de Pretoria, le président sud-africain, Jacob Zuma, devait dans la matinée du mardi 2 avril rendre hommage aux treize soldats tués il y a dix jours à Bangui. Dans la capitale centrafricaine, l’armée sud-africaine avait affronté pendant plusieurs heures près de 3 000 rebelles de la Séléka. Dès le lendemain, le 24 mars, la rébellion faisait tomber le président François Bozizé et instaurait un nouveau régime sous la direction de leur chef, Michel Djotodia.

Jamais depuis la chute de l’apartheid, l’armée sud-africaine n’avait subi de pertes aussi lourdes en opération. François Bozizé, au pouvoir depuis dix ans, avait été réélu en 2011 à l’issue d’un scrutin jugé frauduleux. Ces derniers jours, Pretoria vantait pourtant ses "héros" qui se sont battus pour "la paix et la démocratie". De plus en plus de voix s’élèvent donc pour dénoncer l’exploitation de ce registre émotionnel et patriotique, et réclamer des comptes sur une intervention désastreuse.

"Nous étions en train de tuer des gamins." C’est le titre qui barrait la "une" du journal dominical sud-africain, Sunday Times, daté du 31 mars. De retour de Centrafrique, des soldats "traumatisés" y ont raconté, sous couvert d’anonymat, comment ils se sont retrouvés à tirer sur des enfants-soldats.

Messages

  • Le Parlement français a autorisé mardi la prolongation de l’opération militaire Sangaris au Centrafrique. Au Sénat, le vote a été acquis par 328 voix pour, seuls trois sénateurs s’étant prononcés contre et 15 se sont abstenus. Les députés se sont prononcés par 428 voix pour, 14 contre et 21 abstention, à l’issue d’un débat parfois tendu, réclamant un passage de relais accéléré à une force de maintien de la paix des Nations unies.

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