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Le deuxième procès de Socrate, celui de ses amis

29 octobre 2011, 12:44, par F. Kletz

La « personnalité libre infinie. » dont parle Hegel me semble, non seulement très fortement liée, mais surtout la base de la libération de l’humanité par le prolétariat. Rappelons ce qui est écrit à la fin de la deuxième partie du manifeste communiste :

« Les antagonismes des classes une fois disparus dans le cours du développement, toute la production étant concentrée dans les mains des individus associés, alors le pouvoir public perd son caractère politique. Le pouvoir politique, à proprement parler, est le pouvoir organisé d’une classe pour l’oppression d’une autre. Si le prolétariat, dans sa lutte contre la bourgeoisie, se constitue forcément en classe, s’il s’érige par une révolution en classe dominante et, comme classe dominante, détruit par la violence l’ancien régime de production, il détruit, en même temps que ce régime de production, les conditions de l’antagonisme des classes, il détruit les classes en général et, par là même, sa propre domination comme classe.

A la place de l’ancienne société bourgeoise, avec ses classes et ses antagonismes de classes, surgit une association où le libre développement de chacun est la condition du libre développement de tous. »

Ce libre développement de chacun, ce principe dont parle Hegel dans les Principes de la Philo du Droit, est loin d’être anodin pour Marx. Les marxistes qui ne s’intéressent qu’au prolétariat oublient, me semble-t-il, des idées de Marx.

La condition pour la liberté de tous réside dans la liberté individuelle et le libre développement de chacun. S’il existe encore un seul opprimé sur terre, c’est un de trop. C’est que la libération de l’humanité n’a pas eu lieu.

Or, le principe de la liberté individuelle apparait précisément à Athènes, et pour Hegel Platon a compris ces aspirations. Il me semble que la revendication des libertés individuelles revendiquées par les athéniens de la fin du Ve (cinquième) siècle s’incarne historiquement dans la figure de Socrate, que Platon a en grande partie déformée pour développer sa philosophie et sa politique.

Le drame socratique me parait précisément incarner cette volonté de libération individuelle qui commence à apparaitre et reste impossible dans une société de classe. Mon interprétation : la pensée hégélienne consiste à affirmer que cet élément arrive trop tôt pour être réalisé dans des conditions historiques qui ne le permettent pas.

La pensée de Marx considère que sous le capitalisme, les conditions sont réunies pour réaliser la libération individuelle : c’est le prolétariat qui le permettra, et ce libre développement de chacun permettra le libre développement de tous, il en sera la condition.

J’espère que ce point de vue t’aura éclairé, Alexis.

Merci de tes commentaires et bon courage pour continuer à étudier les conditions de libération du prolétariat et de l’humanité.

Frédéric

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