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Algérie : Une fois de plus, les partis politiques d’opposition et les syndicats sauvent le régime de dictature

30 décembre 2011, 13:30, par Hamad

Ils étaient des centaines à rejoindre hier le siège central de l’UGTA
Les travailleurs de la zone de Rouiba empêchés de marcher sur Alger

Ils n’ont marché ni vers le siège du ministère du Travail ni en direction du même département en charge de l’Industrie. En revanche, les travailleurs de la zone industrielle de Rouiba étaient des centaines à s’attrouper, hier, au niveau de l’esplanade faisant face à l’imposant immeuble de la centrale syndicale UGTA, à la place du 1er Mai à Alger.

Le lieu était noir du monde. Dehors, aux abords des ruelles traversant l’ex-Champ-de-Manœuvres, un important dispositif de sécurité a été installé dès les premières heures de la matinée, autant pour empêcher toute tentative d’organiser une marche que pour parer à tout débordement.

S’adressant à une foule nombreuse, le syndicaliste Messaoudi de l’union locale de la zone industrielle de Rouiba a énuméré les principales revendications des travailleurs s’articulant sur trois points essentiels.

Il s’agit, selon lui, de la liberté d’exercice du doit syndical, de la réintégration des travailleurs licenciés, ainsi que du départ des cadres dirigeants retraités et maintenus toujours en poste, touchant un double salaire.

Le même syndicaliste ne manquera pas de dénoncer en termes crus les pratiques arbitraires et autres intimidations et abus d’autorité dont excellent depuis quelques temps les gestionnaires à la tête de certaines entreprises implantées à la zone industrielle de Rouiba aussi bien à l’encontre des syndicalistes qu’à l’égard des travailleurs.

« Une telle agressivité envers les travailleurs de la zone industrielle ne sera plus tolérée à l’avenir. Nous allons réagir en conséquence et que chacun assume ses responsabilité », a tonné le syndicaliste Messaoudi sous les applaudissements nourris des travailleurs.

Des employés traduits en justice
Dans sa prise de parole, Salah Djenouhat, cadre de l’UGTA et représentant de l’union de la wilaya d’Alger, a dénoncé à son tour le refus des responsables d’entreprises basées au niveau de ladite zone de création d’une section syndicale par les travailleurs.

La réaction des responsables ne se limite pas uniquement à barrer la route à une telle initiative, mais aussi à « punir » ses initiateurs par une décision de licenciement arbitraire.

Plus grave encore, des plaintes ont été déposées à leur encontre au niveau des tribunaux. Etant déjà avisés par ce genre de refus musclé, les cadres de l’UGTA se sont déjà concertés, dans un passé récent, avec les responsables des entreprises au cours d’une réunion à laquelle ont également pris part des représentants des SGP. Les présents à cette réunion, souligne M. Djenouhat, se sont notamment entendus sur le retrait des plaintes déposées et la réintégration des travailleurs licenciés.

Mais dans la réalité, ces décisions n’ont pas été exécutées. Pour preuve, cinq travailleurs de la zone industrielle de Rouiba comparaîtront aujourd’hui devant le tribunal de la même circonscription pour avoir formulé le vœu de créer une section syndicale (sic).

Le patron de la centrale syndicale, Abdelmadjid Sidi Saïd décide, vers 11h30, de recevoir les cadres syndicaux de Rouiba et ceux de l’union de la wilaya d’Alger.

La rencontre, qui a eu lieu dans une salle du 3e étage de l’immeuble de l’UGTA, s’est déroulée en présence des journalistes, venus nombreux couvrir l’événement. Un exposé de la situation qui prévaut au niveau de la zone industrielle de Rouiba a été présenté dans les détails à Sidi Saïd.

Ce dernier a salué de prime abord « l’action pacifique » menée jusque-là par les cadres syndicaux. « Vous venez de franchir un pas immense dans l’action syndicale. Vous avez prouvé qu’au sein de l’UGTA il y a de l’expérience, du savoir-faire, mais par-dessus tout de la responsabilité dans l’action », a déclaré Sidi Saïd.

Appuyant les doléances des cadres syndicalistes, le patron de la Centrale syndicale a déploré l’existence parmi les gestionnaires de la zone industrielle de Rouiba « d’une catégorie imbue d’autorité et qui recoure à des actions d’agressivité à l’encontre des travailleurs ». Ce genre de comportement nuisible est d’autant plus regrettable, vu qu’il se manifeste en pleine période de réhabilitation des entreprises du secteur public », a-t-il ajouté.

« Alors que l’UGTA a réussi à convaincre les pouvoirs publics de la nécessité de réhabiliter ces entreprises, l’on se demande si ces agressivités n’ont pas pour objectif de casser cette volonté », s’interroge Sidi Saïd, tout en dénonçant les tentatives de pousser les travailleurs de la zone industrielle de Rouiba dans leurs derniers retranchements pour qu’ils réagissent violemment

Manipulation de l’information
Autre fait dénoncé par le patron de la Centrale syndicale, les informations, selon lui, « mensongères » qui ont été communiquées par les cadres des SGP et les dirigeants de certaines entreprises de Rouiba aux autorités publiques, notamment au ministère de l’Industrie. « Il y a manipulation de l’information communiquée pour les autorités de décision », a dénoncé Sidi Saïd en évoquant les contentieux qui sévissent encore au niveau des entreprises ERCC, Infrafer, Enad,

Promifal, SNVI et Dicorex. Afin de résoudre ces contentieux, le ministre de l’Industrie devait recevoir, hier en début d’après -midi, une délégation composée de cadres syndicaux de la zone industrielle, de l’union de la wilaya d’Alger et de la Centrale syndicale pour une réunion de concertation à laquelle prendra part le secrétaire général du ministère du Travail. Des ateliers de travail seront mis en place éventuellement à partir d’aujourd’hui,

composés de cadres syndicalistes, du SG des ministères de l’Industrie et du Travail pour concrétiser les décisions prises lors de la réunion d’hier avec le ministre de l’Industrie.

Informés de l’évolution de la situation, les centaines de travailleurs regroupés au niveau de l’esplanade du siège de l’UGTA se sont dispersés dans le calme en promettant de revenir à la charge et de relancer l’action de la protestation, si leurs doléances ne sont pas prises en considération dans un délai de dix jours. Affaire à suivre.

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