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Qui était Hocine Aït Ahmed ?

16 janvier 2016, 09:20

L’opposition d’Aït Ahmed au mouvement citoyen de 2001 montre clairement qu’il
n’a jamais voulu rassembler à travers la libération des citoyens. Par
le passé, nous étions convaincus qu’Aït Ahmed participait
effectivement à l’édification d’une démocratie moderne et que celle-ci
passerait par des actions politiques pensées dans la perspective de
mettre fin au pouvoir en place. Nous étions convaincus qu’Aït Ahmed
endiguerait l’épiphénomène de l’intégrisme islamiste qui faisait
surface et menaçait d’engloutir l’Algérie. Mais Aït Ahmed nous a
trompés. En fait, il n’a jamais eu l’intention de sortir le pays du
sous-développement et donc de renforcer son indépendance, conformément
à la plate-forme de la vallée de la Soummam et celle d’El Kseur qui en
découle et qui la parachève en posant les facteurs immatériels
d’unification nationale dans le sens de la construction d’une société
moderne.

Aït Ahmed a toujours mal vécu la libre expression en dehors de son
sillage. Le débat contradictoire est à ses yeux une entreprise
subversive. Cela procède de son esprit féodal ; conception qu’il
pourfend à l’extérieur mais qu’il promouvoit à l’intérieur du pays. Ce
qui explique ses accointances avec les islamo-conservateurs partisans
d’un régime autocratique, voire théocratique. Il est habité par une
ambition dévorante de leadership mais, en même temps, il refuse d’en
assumer les risques. Alors il s’amuse. Il joue, c’est un « alchimiste » _ ; il procède par empirisme. Le cas du « contrat de Rome » est édifiant :
un rapprochement de sensibilités contradictoires et antinomiques. Aït
Ahmed le sait mais défend cette mixture quitte à ce qu’elle explose à
la figure de l’Algérie. Aït Ahmed ne veut pas assumer le risque
qu’encourt tout homme politique. Le retour de M. Mohamed Boudiaf au
pays et son assassinat ont révélé pour l’un, un sens patriotique très
élevé et pour l’autre un réflexe proche de l’instinct de conservation.
Aït Ahmed a pris la poudre d’escampette au moment où le pays allait
sombrer dans le chaos. Il a fui chez lui, à Lausanne, en faisant
croire que sa vie est plus importante que celle de trente
millions d’Algériens ! Aït Ahmed ne se remet jamais en cause. Il a
raison envers et contre tous. C’est toujours la faute des autres. Il
accuse. Il déplore. Il justifie un fait par un autre. Il subit et fait
rarement l’événement. Il se saisit de l’actualité qu’il interprète, et
quand cette dernière n’est pas conforme à sa vision, il s’y oppose. Il
ruse pour la récupérer et la soumettre à son avantage lorsque cela
s’avère impossible, il recourt à sa disqualification, et son moyen
favori est que derrière tout acte politique, il y a l’omniprésente
police politique, le DRS ! Parce qu’il pense détenir la vérité et tout
ce qui vient de l’extérieur dans son optique ne peut qu’entrer en
conflit. Il y a carrément de son point de vue une lutte pour la survie
idéologique et tous points de vue doivent systématiquement bannir
celui des autres. Des notions élémentaires telles que la concertation,
la discussion, la coopération lui sont totalement étrangères. Pendant
que le peuple est aux prises avec des réalités effroyables et tente
d’assurer sa survie physique et intellectuelle, Aït Ahmed se bat
contre ses fantasmes et tente d’utiliser le champ politique afin
d’exorciser ses propres démons. En 1992, Aït Ahmed aurait pu être
l’homme porteur d’avenir et d’espérance, il a préféré rester celui du
passé. Il a fait un choix qui ne tient pas compte des aspirations
populaires, et cela dénote tout simplement le mépris qu’il porte pour
la souche dont il est issu.

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