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Guadeloupe : le LKP appelle à la grève

14 octobre 2010, 13:38, par Robert Paris

Décidément il y a manifestement un esprit revanchard qui envoute le patronat guadeloupéen. Une espèce de soukougnan-gratteur qui hante la nuit nos amis pwofitè, leur ordonnant le petit matin venu, de freiner l’extension des accords salariaux, dits accord Bino, à l’ensemble des secteurs d’activités.

Ce soukougnan, plus connu sous le nom de Medef, prétexte qu’en ces temps de crise financière une augmentation des salaires serait un coup fatal porté à l’essor de la Guadeloupe. Pourtant, en 1996, en dépit des mêmes jérémiades, le Smic fut augmenté de 20% sans remous ni aide de l’Etat. La fracture sociale allait être résolue nous disait-on. 13 ans après, les accords Bino, arrachés après un mouvement de grève générale contre l’exploitation outrancière (LKP), visent à lever les obstacles au développement économique endogène, à la revalorisation du travail de chacun et à la répartition équitable des richesses produites. Or, aujourd’hui l’Etat se désengage de ces accords. Il fait en sorte que seules les PME signataires supportent les 200 € d’augmentation salariales. Lesquelles, rappelons-le, ne sont pas membre du fameux MEDEF ni du consortium des pwofiteurs. L’idée est surtout de substituer le dispositif RSA en lieu et places des accords. Bien sur cela serait tout bénef pour les tenants du patronat, qui pourraient ainsi maintenir la précarité sociale tout en faisant illusion sur une virtuelle augmentation des salaires. Les gadé-zafè du capitalisme, gardiens du temple colonial, pourront ainsi faire disparaitre les conventions collectives, CDI et autres temps plein au profit de la formule magique CDD+RSA = encore plus de profitasyon pour les pwofitè et de précarité pour la masse ouvrière. Ils pensent surement que nous n’y verrons que de la fumée, mais c’est mal nous connaître. La konn Lambi va encore retentir prochainement. Quand à nos élu-e-s, ces « pa oblyé voté ban-mwen », trop occupé-e-s à préparer les prochaines élections de 2012, oublient qu’eux aussi sont en CDD, et non en CDI. Les Guadeloupéen-ne-s sauront le leur rappeler en temps voulu.

La Guadeloupe reste ainsi une colonie asservie à la métropole où règne l’apartheid. Alors que l’Afrique du Sud accueille le monde, juste 20 ans après l’abolition du régime raciste, celui-ci est toujours en vigueur dans un département français. Le secteur hôtelier, très souvent aux mains de groupes étrangers, pratique le racisme à l’embauche ainsi qu’aux emplois. 80% sont réservés aux Européen-ne-s, ressortissant-e-s du même pays que les dirigeant-e-s, qui occupent 100% des postes de cadre, alors que les 20% restant, emplois subalternes, sont réservés aux locaux afrokaraibéens. Pourtant, l’article 101 du protocole d’accord du 4 mars 2009, stipule l’augmentation d’employabilité de Guadeloupéen-ne-s dans ses établissements notamment parmi les cadres. On en est loin, et c’est cet état de fait qui perdure que dénonce l’UGTG, syndicat majoritaire dans le secteur. La seule réponse faite aux travailleurs en grève : l’arrestation de Charly Lendo et de José Naejus, syndicalistes, par les forces de l’ordre colonial. L’Etat a donc choisi d’emprunter le chemin de la déloyauté, de la malhonnêteté et du mépris. Par le cocufiage CDD-RSA et la répression anti-syndicale il réaffirme son soutien aux dominant-e-s. Malgré ses trémolos, il n’hésite pas à sacrifier sur l’autel du profit les acteurs économiques que sont les PME et les travailleur-euse-s.

Les accords Bino doivent être appliqués totalement et immédiatement, conformément aux engagements pris par le gouvernement Sarkozy en 2009 auprès des Guadeloupéen-ne-s. Pèp Gwadloup pa lavèt a yo !!! Dawa Pèp Gwadloup vayan, yo ammendè !!!! Nous resterons toujours vigilant-e-s.

Mariam Seri-Sidibe

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