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La grève des mineurs d’Afrique du sud noyée dans le sang de la répression s’étend à d’autres mines

7 septembre 2012, 00:08, par Max

De plus en plus de travailleurs rejoignent la grève en Afrique du Sud alors que les autopsies montrent que c’est dans le dos qu’on a tiré sur les mineurs.

Le groupe Lonmin, basé à Londres, le troisième producteur de platine du monde, a dit qu’à peine 13 pour cent de son effectif avait repris le travail lundi, soit une baisse par rapport aux 30 pour cent de la semaine passée. Les activités ont cessé, avec à peine un travailleur sur dix parmi les 28.000 salariés de l’entreprise à s’être présenté au travail.

Plusieurs milliers se seraient rassemblés sur la colline Wonderkop devant la mine près de Johannesburg. Les mineurs ont juré de ne pas retourner au travail jusqu’à ce que leurs revendications soient satisfaites.

Quelque 3.000 foreurs font grève depuis quinze jours. Travaillant dans des conditions extrêmement dangereuses pour à peine 500 dollars par mois et logeant dans des campements sordides, ils défient la menace de licenciement de masse de la compagnie par leur combat pour une augmentation de 300 pour cent.

Les activités du groupe canadien Eastern Platinum (Eastplats) voisin ont également cessé lundi comme les mineurs empêchaient les chauffeurs d’autocars d’amener d’autres travailleurs sur le site.....

......De nombreux travailleurs se sont tournés vers des syndicats plus combatifs ou ont carrément cessé de se syndiquer. C’est tout particulièrement le cas dans l’industrie minière. Pendant des décennies, le NUM a été la principale base du pouvoir de l’ANC mais son alliance avec le gouvernement et les propriétaires de la mine a fait que son soutien a subi une forte hémorragie. Le nombre de ses adhérents est actuellement dominé par un personnel hautement qualifié et des cols blancs. Cependant, la plupart des travailleurs du fond de la mine sont une main d’oeuvre temporaire. Embauchés sur des contrats de courte durée, ils travaillent de longues heures dans des mines entourées de fils de fer barbelés et surveillés par des agents de sécurité armés pour ensuite retrouver des logements insalubres.

Les syndicats ont grand intérêt à une telle surexploitation. Cyril Ramaphosa, par exemple, un fondateur du NUM, possède une participation indirecte dans Lonmin par le biais de son entreprise d’investissement Shanduka. Cette configuration se reproduit dans tous les principaux syndicats d’Afrique du Sud.

Ceci explique les difficultés que rencontrent le gouvernement et Lonmin dans leur tentative de mettre fin à la grève de Marikana. Les pourparlers entamés par le gouvernement se poursuivent mais un mineur a prévenu, « Ce n’est pas l’AMCU ni le NUM qui ont dit de ne pas aller travailler – c’est nous, les travailleurs, et pas les syndicats, donc ils ne vont pas nous dire ce qu’on doit faire. »

Zolisa Bodlani, l’un des cinq représentants choisis par les grévistes pour les représenter lors des pourparlers, a dit à l’antenne SAfm’s AM Live qu’ils n’étaient pas sûrs de participer aux réunions. A la question de savoir pourquoi les syndicats seraient impliqués aux pourparlers, Bodlani a dit, « Nous ne voulons pas travailler avec les syndicats… Nous croyons aussi que nos syndicats nous ont vraiment bien trompés. Nous ne voulons recourir à aucun d’entre eux. Nous ne voulons être affiliés à aucun syndicat. »

Les commentateurs ont attiré l’attention sur les ramifications internationales de tels conflits de travail. Geoff Candy, du site internet du patronat sud-africain Moneyweb, a remarqué qu’« alors qu’il y a sans doute dans tous les événements qui ont précédé et suivi la tragédie de Marikana un élément politique spécifique aux prochaines élections syndicales et nationales en Afrique du Sud, il y a également un sentiment de mécontentement à l’égard des structures actuelles du pouvoir et qui rappelle de manière remarquable le sentiment qui régnait lors des événements du printemps arabe et du mouvement Occupy. »

Martin Huchinson, est même allé plus loin en écrivant dans le Globe and Mail canadien :

« Les troubles en Afrique du Sud concernant le secteur minier ont quelque chose de prérévolutionnaire, » a-t-il écrit. « Les pauvres n’ont pas gagné grand-chose en 18 ans de démocratie. Le gouffre qui les sépare des riches est énorme, la croissance n’est pas ce qu’elle pourrait être, et la direction du Congrès national africain est indifférente. Ce n’est donc pas une surprise que, comme dans la Russie d’avant 1917, une opposition combative soit en train de se développer… Si les gros bonnets de l’ANC ressemblent un peu à des tsars modernes, alors les groupes de travailleurs combatifs ressemblent quelque peu au soviet ouvrier de Petrograd. »

Lire l’article en entier sur le site du WSWS.

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