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L’alliance entre stalinisme et impérialisme

mercredi 28 juillet 2010

Messages

  • La rupture avec l’Internationale communiste et l’orientation vers la nouvelle Internationale ont posé de nouveau la question du caractère social de l’U.R.S.S. L’effondrement de l’I. C. ne signifie-t-il pas en même temps l’effondrement de l’état qui est issu de la révolution d’Octobre ? Dans les deux cas, il s’agit d’une seule et même organisation dirigeante : de l’appareil staliniste. Il appliquait les mêmes méthodes à l’intérieur de l’U.R.S.S. que sur l’arène internationale. Nous, marxistes, nous n’avons jamais défendu la comptabilité double des brandlériens, pour qui la politique des stalinistes en U.R.S.S. est sans reproche, mais, en dehors de l’U.R.S.S., désastreuse[1]. Notre conviction est qu’elle est aussi désastreuse dans les deux cas. Ne faut-il pas alors reconnaître en même temps l’effondrement de l’I.C. et la liquidation de la dictature prolétarienne en U.R.S.S. ?

    Ce raisonnement semble à première vue inattaquable. Mais il est erroné. Si les méthodes de la bureaucratie staliniste sont de la même espèce dans tous les domaines, les résultats objectifs de ces méthodes dépendent des conditions extérieures ou, dans le tangage de la mécanique, de la résistance des matériaux. L’lnternationale communiste représentait une arme destinée à anéantir le régime capitaliste et à instaurer la dictature du prolétariat. L’Etat soviétique représente une arme destinée à sauvegarder les conquêtes d’une révolution déjà accomplie. Les partis communistes d’Occident n’ont hérité d’aucun capital. Leur force (en fait leur faiblesse) est en eux-mêmes et seulement en eux. La force de l’appareil n’est pour les neuf, dixièmes pas en lui-même, mais dans les changements sociaux effectués par la révolution victorieuse. Certes, cette seule considération ne tranche pas la question : mais elle a une grande importance méthodologique. Elle nous montre comment et pourquoi l’appareil staliniste a pu perdre définitivement son importance comme facteur révolutionnaire international et conserver une partie de son importance progressive comme gardien des conquêtes sociales de la révolution prolétarienne. Cette situation double représente, c’est le cas de le dire, une des manifestations de la loi du développement inégal de l’histoire

    extrait de l’article "La nature de classe de l’Etat stalinien, d’après Léon Trotsky"

  • Où et dans quels livres peut-on trouver une recette infaillible de dictature prolétarienne ? La dictature d’une classe ne signifie pas toujours la participation directe de toute la masse à la direction de l’Etat. Nous avons vu cela surtout par l’exemple des classes possédantes. La noblesse a dominé par l’entremise de la monarchie, devant laquelle elle était à genoux. La dictature de la bourgeoisie n’a pris des formes démocratiques relativement étendues que dans les conditions de montée du capitalisme, quand la classe dominante n’avait rien à craindre.

  • Qui affirme que l’Etat soviétique s’est transformé graduellement d’Etat prolétarien en Etat bourgeois ne fait que dérouler en sens inverse le film du réformisme.

    Leon Trotsky

    L’Union communiste tire la conséquence de l’attitude de Staline en février 1945 en réclamant son retrait de Pologne : "La IVe Internationale soutient le droit du peuple polonais à disposer de lui-même non seulement contre les impérialistes de Berlin et de Londres, mais aussi vis-à-vis de la bureaucratie soviétique".

    En mars 1949, Barta en tirera les conclusions : "Nous avons abandonné (la position traditionnelle de défense de l’URSS) au moment où en avançant hors du territoire de l’URSS, la bureaucratie a inauguré une politique de pillage dans les pays occupés ; c’est en 1944, en exigeant le retrait de toutes les troupes d’occupation que nous avons marqué la rupture avec la défense de l’URSS" .

    Extrait de l’article : "qui était Barta ?"

    Voilà un des bonds de l’histoire, Staline testent la résistance de l’Etat prolétarien en le soumettant à un assaut contre révolutionnaire de plus : l’occupation militaire d’une autre nation.

    La contre révolution de la bourgeoisie a été mondiale et la fin de la 2ème guerre montre que la bureaucratie stalinienne a permis à la bourgeoisie de terminer ce qu’elle a toujours souhaiter : en finir avec la révolution de 1917.
    Ce n’est pas pour nous surprendre, mais c’est un fait et c’est ce qui compte : la défense de l’URSS était valable tant qu’il existait un espoir de révolution à la fin de la guerre.

    Pour cela il fallait une direction à ces révolutions...

    Les révolutions dans les pays colonisés ont été détournées et massacrées, et Staline savait les risques de ces mouvements sur son propre pouvoir.

    Il aura donc fallu les efforts conjugués du stalinisme et de l’impérialisme, pour éviter un souffle révolutionnaire mondial et le renversement des usurpateurs de la révolution d’Octobre.

    Le reste de l’histoire et la restauration des rapports de propriété bourgeois sur l’économie soviétique, est possible à partir de ces évènements précis.

  • Quand la bureaucratie, pour parler simplement, vole le peuple (et c’est ce que sous des formes diverses, fait toute bureaucratie), nous avons à faire non pas à une exploitation de classe, au sens scientifique du mot, mais à un parasitisme social, fût-ce sur une très grande échelle Le clergé du Moyen Age était une classe, ou un " état " social, dans la mesure où sa domination s’appuyait sur un système déterminé de propriété foncière et de servage. L’Eglise actuelle n’est pas une classe exploiteuse, mais une corporation parasite.

  • e rapport de forces se déterminera sur une grande épreuve historique qui pourra être aussi la guerre. Il est clair, en tout cas, qu’avec les seules forces intérieures, dans a situation de désagrégation ultérieure du mouvement prolétarien mondial et de domination fasciste, qui s’étend, il est mpossible de maintenir longtemps le pouvoir soviétique. La condition fondamentale, à laquelle est seulement possible une réforme radicale de l’Etat soviétique, c’est le développement victorieux de la révolution mondiale .

  • Contrairement à 2005, aucun dirigeant occidental ne côtoiera samedi le président russe lors de la grande parade militaire pour fêter la victoire russe sur l’Allemagne.

  • La deuxième guerre mondiale n’a pas effacé la complicité des grandes puissances avec Hitler jusqu’à la fin des années trente. Cette complicité était une alliance de fond : contre le prolétariat !

  • Qu’est-ce qui montre que, dès le début, l’impérialisme soutenait Staline contre Trotsky ?

  • Sir Austen Chamberlain, gouvernant anglais et ennemi le plus déclaré de la révolution prolétarienne, déclarait pendant la conférence de Genève de 1928 que le principal reproche qu’on pouvait faire à Staline, malgré les félicitations pour avoir éliminé la plupart des dirigeants bolcheviks, était « de ne pas avoir collé au mur Trotsky ».

    A la première Conférence Internationale de Genève où assistait une délégation de Moscou, alors que le Thermidor stalinien se profilait déjà, le représentant anglais, Chamberlain, le futur homme de Munich, s’écriait en effet : « La Grande-Bretagne ne traitera pas avec l’Union Soviétique aussi longtemps que Trotski ne sera pas fusillé. »

    Voir citation

    L’expulsion de Trotski du C.C. et du Parti russe, ainsi que plus tard sa déportation à Alma Ata furent applaudies par la presse bourgeoise et les chancelleries occidentales comme un signe certain de la victoire de la fraction réactionnaire sur la fraction révolutionnaire.

    Chamberlain complimenta même les procès de Moscou !
    Winston Churchill, lui aussi, applaudissait :

    « Il s’ensuivit en Russie soviétique une purge impitoyable – mais peut-être pas inutile – des milieux politiques et militaires, ainsi qu’une série de procès à partir de janvier 1937, dans lesquels le procureur Vychinsky joua un rôle si magistral. »

    Voir citation

    L’avocat de Sa Majesté, Pit, cautionna publiquement les falsifications judiciaires de Moscou en 1936-38, tandis que, peu après, le milliardaire Eric A. Johnston (à l’époque président de la Chambre de Commerce américaine), se félicitait de l’extermination des hommes de 1917. Vers les mêmes années, Laval obtenait de Staline une pleine subordination patriotique des partis staliniens occidentaux. Le mot d’ordre du Parti français fut : “La police avec nous”.
    En 1937-38, les capitales impérialistes regardaient avec soulagement et encourageaient la répression de la révolution espagnole par le gouvernement Negrin, que les hommes de Staline dominaient et inspiraient directement.

  • « Il y a deux ans, l’Humanité répétait chaque jour : « Le fasciste Daladier a fait appeler le social fasciste Trotsky en France, pour organiser, avec son aide, l’intervention militaire contre l’U.R.S.S. ». Il s’est trouvé des gens assez nombreux, honnêtes, mais naïfs et ignorant, qui crurent à cette absurdité, comme au printemps de 1917, des millions de paysans de soldats et même d’ouvriers russes crurent Kerensky quand il affirmait que Lénine et Trotsky étaient des « agents du kaiser Guillaume ». On ne peut accuser des gens trompés de ne pas voir clair il faut leur apporter la lumière. Mais on peut et on doit accuser les coquins éclairés qui répandent sciemment le mensonge et la calomnie pour tromper les travailleurs. De tels coquins conscients, ce sont les chefs du parti soi disant communiste ( ?!) : Cachin, Thorez, Vaillant Couturier, Duclos et consorts. Aujourd’hui ces messieurs ont constitué, comme on sait, avec le « fasciste » Daladier un « Front Populaire » antifasciste. »

    Léon Trotsky, Lettre ouverte aux ouvriers français

  • .
    Soi-disant pour détruire le fascisme, les impérialismes alliés bombardaient précisément et spécifiquement les quartiers ouvriers des villes d’Allemagne !

    On peut lire ainsi dans « L’hiver du monde » de Ken Follett :

    « 1943

    « - Je passe mes journées à former des pilotes, mais j’ai accompli moi-même quelques missions ces derniers temps, depuis qu’on a accéléré la fréquence des bombardements sur l’Allemagne.

     Excellente nouvelle. Au tour des Allemands de la sentir passer.

     Sans doute, mais beaucoup de pilotes sont mécontents.

     Ah bon ? Pourquoi ?

     Cette histoire d’objectifs militaires, c’est de la foutaise pure et simple…Nous visons les quartiers ouvriers.

     Autrement dit, nous avons pour politique de bombarder la population civile.

     Exactement.

     Pourtant, le gouvernement nous assure…

     Mensonges. Les équipages l’ont compris. La plupart des hommes s’en fichent royalement, mais certains ont du mal à l’accepter. Selon eux, si nous estimons que cette tactique est justifiée, nous devrions le dire, et dans le cas contraire nous devrions en changer.

     Je ne sais pas s’il est raisonnable d’aborder ce genre de sujet ici.

     Vous avez raison. »

    Lire aussi

    https://books.openedition.org/pur/50277?lang=fr

  • .
    Et on continue à nous diffuser les balivernes de la "guerre de la démocratie contre le fascisme" !!!

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