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Questions sur le nucléaire

mercredi 29 septembre 2010, par Robert Paris

Questions sur l’industrie nucléaire….


L’accident nucléaire de Three Mile Island

Il a commencé par la perte d’étanchéité de l’enceinte du circuit d’eau primaire (2ième barrière de protection), une vanne de décharge du pressuriseur étant restée bloquée en position ouverte. A la suite d’actions inadaptées, le refroidissement du cœur n’a plus été assuré, entraînant la fusion d’une partie du combustible, c’est-à-dire la perte de la 1ière barrière de protection.

Pour comprendre l’enchaînement de cet accident, il faut bien comprendre que les opérateurs étaient pratiquement aveugles (noyés sous le flux d’alarmes) et n’étaient pas en mesure de comprendre ce qui se passait (situation très complexe, stress, pression, trop de monde en salle des commandes, etc.).

Quand six ans plus tard, il a été possible de pénétrer dans l’enceinte, une caméra introduite dans la cuve a montré qu’une partie significative du combustible avait fondu mais qu’il n’avait pas traversé la cuve, le corium s’est stratifié en fond de cuve sans provoquer d’explosion.

L’accident de Detroit

La centrale de l’Enrico Fermi Nuclear Generating Station, sur les bords du lac Erié, près de Monroe, à mi-chemin pile entre Detroit (Michigan) et Toledo (Ohio) a subi un accident grave. A l’époque, à cet endroit, il n’y avait qu’un réacteur, construit en 1963. C’est celui-là qui est au centre du livre. Le 5 octobre 1996, le réacteur allait connaître une terrible panne. L’appareil fonctionne alors au sodium, dont on ne maîtrise pas encore totalement le comportement, loin de là. Un mauvais fonctionnement du système de refroidissement de sodium provoquera une fusion partielle du réacteur à neutrons rapides. Selon les résultats de l’enquête, c’est un simple fragment de zirconium qui obstruant un filtre dans le système de refroidissement au sodium qui était la cause de l’emballement extrêmement grave du réacteur. Mais ça, on en a aucune idée au moment où ça se produit. Après l’accident de Chalk River, dans l’Ontario, au Canada, en 1952, c’est un des plus graves accidents nucléaires survenus aux Etats-Unis, avant Three Mile Island. Ce jour là, on atteint le type même d’incident le plus grave, une partie du cœur ayant fondu, mais par chance était resté confiné dans son socle d’acier et de béton. Tchernobyl aurait pu se passer au Canada dès 1952 ! A noter que parmi l’équipe de nettoyage envoyée, on trouvera un... marin, nommé Jimmy Carter, futur président américain... un second incident affectera Chalk River en 1958, un incendie.

Le nuage radioactif de Tchernobyl

Le samedi 26 avril 1986, le réacteur nucléaire N°.4 de la centrale de Tchernobyl explosa suite à plusieurs erreurs humaines, libérant dans l’atmosphère un nuage radioactif.

Nous avions déjà eu une petite expérience de ce genre en 1979 mais à très petite échelle avec la fusion partielle du réacteur N°.2 de Three Mile Island aux Etats-Unis (Niveau 5, 12 employés et 2000 civils très faiblement contaminées dans un rayon de 5 km).

Mais cette fois, pour la première fois dans l’histoire du nucléaire, le monde prenait conscience avec effroi que mal contrôlée, l’énergie nucléaire civile pouvait produire les mêmes effets qu’une bombe atomique et contaminer tout un continent à différents degrés !

Quelques accidents nucléaires révélés au grand public

Est-ce que le nucléaire est moins naturel que l’électricité des barrages, l’éolien, le gaz naturel, le pétrole ou le charbon ?

Un phénomène qui se produit et que l’on peut observer est toujours naturel. Cependant, il peut mettre plus ou moins en jeu une technique artificielle liée à l’activité humaine et représenter, du coup, certains dangers. Mais ce n’est pas un véritable critère de sécurité et de défense de la nature ou de l’homme. Utiliser des lois dites naturelles ne signifie pas éviter les dangers pour l’homme, pour la vie, pour la planète… Par exemple, la gravitation est tout ce qu’il y a de naturelle, mais si on s’en sert pour se jeter du haut de la tour Eiffel, on est certain que c’est risqué…

La radioactivité spontanée (non activée par l’homme) existe partout dans la matière et elle est à l’origine de la chaleur existant au centre de la terre, et, du coup, de tous les phénomènes liés au magma, au volcanisme, à la tectonique des plaques. Dan ce cas, c’est la fission d’un noyau instable qui se produit. Mais elle est aussi à l’origine des phénomènes qui donnent son énergie à l’étoile par fusion de noyaux d’hydrogène ou d’hélium notamment. Nous profitons ainsi de la chaleur solaire et de son rayonnement mais le rayonnement issu des explosions nucléaires n’est pas que bénéfique : l’émission d’énergie par fusion ou fission nucléaire produit des rayonnements qui peuvent provoquer des cancers notamment ou des malformations infantiles notamment.

Y a-t-il une différence fondamentale entre ces types d’énergie ?

Toutes ces énergies sont emmagasinées dans la matière (énergie chimique, mécanique, thermique…), mais le nucléaire est le seul à utiliser la rupture du noyau de l’atome, c’est-à-dire un niveau de structure de la matière très petit. Mais la rupture par fission du noyau se produit tout à fait naturellement dans les roches contenant des matières dites radioactives et l’émission d’énergie par fusion de deux noyaux se produit sans cesse dans les étoiles et est source de leur énergie. Bien qu’agissant à toute petite échelle, c’est une énergie considérable qui est mise en jeu : beaucoup plus grande que les autre énergies car toute la matière peut théoriquement être transformée en énergie. Il suffirait de transformer une cuillère de matière en énergie pour obtenir l’équivalent de la consommation en énergie de Paris pendant un an ! C’est dire l’importance des enjeux. Mais, actuellement, on en est loin : on sait seulement maîtriser l’énergie des noyaux instables. Et encore… Justement, on ne sait pas tout à fait la maîtriser mais on le fait quand même. C’est toute la question : n’est-il pas prématuré d’utiliser industriellement et financièrement une technique que l’on ne maîtrise pas encore ? Et la réponse est incontestablement pour tous ceux qui ne cèdent pas aux pressions du lobby nucléaire de dire que : si, c’est trop dangereux d’utiliser une technique aussi peu maîtrisée. Les exemples précédemment cités, ceux de Three Mile Island et Tchernobyl, deux exemples où la catastrophe n’a pas été évitée et aurait même pu prendre un tour de cauchemar pour l’humanité, sont là pour le rappeler….

Est-ce que le nucléaire n’a pas l’avantage d’être une source illimitée d’énergie ?

La transformation de la matière en énergie, réglée par la loi d’Einstein bien connue E = mc², est une source potentiellement inépuisable d’énergie et cependant il convient de ne l’employer que lorsqu’on sera en capacité de mieux la maîtriser. Mais le capitalisme, les Etats qui lui sont liés, les intérêts multiples qui cherchent du profit rapide à tout prix sont incapables de s’arrêter à de telles considérations de sécurité.

Est-ce que le nucléaire comporte certains risques en moins ? Et certains risques en plus ?

En fait, les dangers du nucléaire dépassent largement ceux causés par toutes les autres sources d’énergie. La centrale de Threee Mile Island aurait pu, si le processus exponentiel de fission n’avait pas pu être arrêté, créer une rupture de l’écorce terrestre et menacer la vie de tous les êtres humains. A Tchernobyl, aussi, sans l’intervention des équipes de sécurité qui y ont laissé la vie, il y avait aussi un risque bien plus grand que celui causé par le fameux « nuage de Tchernobyl » qui a cependant tué jusqu’en France, malgré les responsables dits scientifiques qui se sont permis de prétendre qu’il avait rebroussé chemin à la frontière…

Un Tchernobyl ou un Three Mile Island, des accidents nucléaires avec des risques planétaires, sont-ils encore possibles ?

Bien entendu, les trusts nucléaires prétendent que la leçon est tirée et que cela ne peut plus se reproduire. On peut les croire autant que serment d’ivrogne… On a vu depuis qu’à nouveau des erreurs et affolement en chaîne peuvent parfaitement mettre par terre tous les systèmes de sécurité, qu’ils soient humains ou informatiques.

Qu’est-ce qui représente le principal risque du nucléaire et ne peut-on pas y pallier ?

Fondamentalement, la technique nucléaire qui utilise le développement potentiellement exponentiel de stimulation des instabilités de la matière nucléaire radioactive est un phénomène qui peut prendre un tour cataclysmique pouvant causer la fusion de toute la centrale devenue hors contrôle. C’est un danger sérieux pour toutes les centrales nucléaires. Aucune technique ne peut l’éviter entièrement.

La question des déchets et des centrales en fin de vie est-elle réglée ?

Justement ! Ces questions ne sont nullement réglées et cela n’empêche pas le nucléaire de se développer et même de s’étendre planétairement… Ce que l’on appelle la « question des déchets », c’est le fait que les centrales actuellement en fonction produisent des restes qui sont eux-mêmes radioactifs et que l’on se contente généralement de cacher ensuite dans le sous-sol ou dans les océans ou de stocker dans des régions pauvres, comme cadeau empoisonné aux générations futures…

Est-ce que l’anti-nucléaire est encore une lubie des écologistes anti-progrès technique ?

Non, il est vrai que les écologistes prônent de ne pas pratiquer des bains, de ne pas rouler en voiture ou de ne pas prendre l’avion. mais il ne s’agit pas de cela en ce qui concerne le nucléaire. Il y a véritablement danger potentiel en permanence avec l’industrie nucléaire, du moins jusqu’à présent.

Est-ce que le réchauffement climatique n’est pas une raison supplémentaire de recourir à l’énergie nucléaire, seul moyen sérieux d’éviter le gaz carbonique qui serait bien plus dangereux ? Inversement, est-ce que, parmi les partisans de la thèse du réchauffement, on ne trouve pas l’industrie nucléaire ?

Les défenseurs du nucléaire rappellent surtout que cette industrie de l’énergie serait l’une des rares à être capable de produire une énergie sans limite et sans émettre du gaz carbonique, considéré aujourd’hui comme la principale pollution liée à l’énergie. Il conviendrait de remettre d’abord en question cette affirmation. La thèse dite du « réchauffement anthropique » selon laquelle l’activité humaine est en train de réchauffer la terre de manière catastrophique et irréversible semble bien être venue justement pour sauver le nucléaire des dénonciations fréquentes et motivées. Ce n’est sans doute pas un hasard si on retrouve EDF et Areva dans les trusts qui financent certaines associations anti-réchauffement….

Est-ce que l’évolution n’oblige pas à recourir au nucléaire du fait de l’épuisement des autres ressources ?

Bien entendu, les énergies fossiles ne sont pas, par nature, inépuisables puisque ce sont des millions d’années de transformation qui ont permis cette fossilisation de la ressource, qu’il s’agisse de charbon, de gaz ou de pétrole. Mais l’uranium n’est pas non plus inépuisable….

Est-ce que l’on n’évite pas ainsi des pays à haut risque politique comme le Moyen Orient pour le gaz et le pétrole ?

Ce que montrent les derniers événements dans le Sahel, c’est que l’exploitation de l’uranium pose autant de problèmes de dictatures, de terrorisme et d’impérialisme que le gaz et le pétrole. Voir l’article sur ce thème

D’autre part, on nous rebat les oreilles sur les risques du nucléaire iranien et nord-coréen même quand il s’agit de nucléaire civil et il est donc logique de penser que les grandes puissances comme la France et les USA ont un nucléaire civil tout aussi dangereux. Est-ce que ces puissances ne risquent pas, avec la crise, de se retrouver avec des gouvernement fascistes comme lors de la dernière crise du capitalisme ? Qu’est-ce qui nous garantit que les nouveaux Hitler hésiteraient à utiliser l’arme atomique puisque les USA l’ont fait au Japon ?

Est-ce un danger lié à une limite scientifique, technique, industrielle, sociale ou politique ?

Bien sûr, on peut modérer son propos en disant que c’est la faute de la société et que c’est le capitalisme qui est cause de tous les problèmes. Cela ne suffit pas à éclairer la question. La société actuelle est-elle capable de reconnaitre qu’elle ne maitrise pas une industrie quand celle-ci est rentable ? la réponse est : non !

Y a-t-il des victimes du nucléaire ?

Oui, les victimes sont déjà nombreuses, depuis celles Hiroshima et Nagasaki avec la bombe atomique américaine jusqu’à celles des essais nucléaires ou encore celles du nucléaire dit civil. Il n’est pas exact de séparer les deux. Quand la France récupère de l’uranium, qui sait si cela servira le nucléaire civil ou militaire ?

Enfin, il y a les victimes des accident set travaux dans les centrales et ils sont nombreux et parfois ne savent même pas que leur cancer a cette origine.

N’y a-t-il pas une concurrence dans l’industrie nucléaire ? Quelle est la place du capitalisme français ?
Le nucléaire est capital… pour les capitalistes français et la position de l’Etat français en témoigne : très très impliqué dans la défense des intérêts de cette industrie… Au point de faire des interventions politiques et militaires pour préserver les approvisionnements de la France en uranium !

Ne peut-on pas changer de fournisseur si on n’est pas satisfait ?

On peut changer de fournisseur d’électricité en ce qui concerne les entreprises mais pas en ce qui concerne les entreprises fabricatrices et encore moins les centrales. Le nucléaire est un choix d’Etat et pas un choix des populations. Les trusts n’ont aucun souci à se faire de ce côté. Les gouvernants en France ont toujours été liés aux trusts du nucléaire et ne risquent pas de changer, qu’ils soient de gauche ou de droite.

Peut-on envisager que les risques soient supprimés ou considérablement amoindris dans un avenir proche ou lointain ?

Certains l’ont prétendu avec les centrales du type Iter. Mais, même un scientifique comme Charpak, prix nobel récemment décédé et favorable au nucléaire, l’a dit : Iter ce n’est pas « la solution »…

Peut-on faire confiance aux autorités étatiques, industrielles ou techniques ? Ne nous informent-elles pas sérieusement ?

S’il y a bien un point qui ne fonctionne pas du tout dans le nucléaire, c’est bien l’information et les exemples qui le démontrent abondent. Maintes fois, des associations ont démontré que les autorités de l’industrie comme de l’Etat avaient menti sur ce sujet : sur les risques, sur les accidents qui ont eu lieu, sur les dégâts occasionnés. C’est déjà vrai dans toute l’industrie capitaliste mais c’est encore plus vrai dans le nucléaire. Des salariés du nucléaire ont perdu leur emploi simplement parce qu’ils informaient le public des risques. La pression sur les salariés du nucléaire pour qu’ils ne laissent pas des fuites d’information se faire a été très bien illustrée dans un film américain montrant l’histoire (vraie) d’une syndicaliste travaillant dans le nucléaire et subissant des pressions pour ne pas dénoncer les risques, finissant par être physiquement éliminée par le trust pour lequel elle travaillait. Le nucléaire, de ce point de vue, est une vraie maffia. Tous les moyens sont bons pour empêcher la vérité de filtrer. Aucun Etat au monde n’a jamais combattu ses pratiques, pas plus ceux des pays riches que ceux des pays pauvres, que ce soient des anciens pays capitalistes, de nouveaux pays dits émergents ou des pays sous-développés. Le grand capital a toujours su faire taire les scrupules mais le nucléaire le fait de manière étanche.

Est-ce un danger du capitalisme ou inhérent au nucléaire ?

Il ne suffit pas de dire que le danger est lié à la recherche du profit, ce qui est une évidence. Il faut également reconnaitre qu’il y aun danger spécifique et qu’une autre société ne se lancerait pas aveuglément dans l’industrialisation avant d’assurer la sécurité...

Est-ce qu’une société socialiste, elle-même, ne devrait pas faire appel au nucléaire, en y mettant des conditions et une véritable transparence ?

Il faut aussi reconnaître que si on ne travaillait pas pour le profit, on arrêterait probablement toutes les centrales autres que expérimentales. Les différents dangers liés au nucléaire ne sont toujours pas suffisamment maîtrisés.

Voici quelques réponses. Transmettez les vôtres… Nous les publions…

Messages

  • Bernard Lécullée n’est jamais sorti de l’hôpital. Il a été transféré d’un centre hospitalier à un autre pendant dix ans, jusqu’à son décès à l’âge de 42 pendant dix ans, jusqu’à son décès à l’âge de 42 ans. Christine se débrouille avec ses petits, son travail et sa colère. Elle veut savoir. L’armée bloque les dossiers médicaux, jusqu’à cette révélation : « Il a été irradié pendant les essais nucléaires du Sahara, irradié progressivement par inhalation. Il était employé à l’épuration des eaux usées, en contact direct avec des cuves de plutonium. »

    Extrait de www.dissident-media.org: les veterans du nucleaire s organisent

  • matelot mécanicien sur un aviso escorteur, le Doudart de Lagrée, il assiste à cinq essais aériens en Polynésie. Paradoxalement, il garde "un souvenir merveilleux du premier essai qui représentait 250 fois Hiroshima" et qu’il regardait à travers un masque de soudeur. "Nous étions en tenue réglementaire, short et sandalettes à environ 35 km puisque, une heure après, nous étions sous le nuage pour faire des short et sandalettes à environ 35 km puisque, une heure après, nous étions sous le nuage pour faire des prélèvements d’air et d’eau", relate-t-il. Selon lui, les consignes étaient simples : "celui qui disait que nous étions en danger était un défaitiste, une plaquette nous expliquait que 90 secondes après l’explosion, nous ne risquions plus rien, ce qui laisse rêveur". prélèvements d’air et d’eau", relate-t-il. Selon lui, les consignes étaient simples : "celui qui disait que nous étions en danger était un défaitiste, une plaquette nous expliquait que 90 secondes après l’explosion nous ne risquions plus rien, ce qui laisse rêveur"."Nous participions à la grandeur de la France et nous étions fiers", enchaîne-t-il. Mais à 38 ans, M. Sans fait un premier infarctus. Il marche aujourd’hui avec une canne après avoir développé une maladie osseuse dans les années 90. Lui aussi attribue ses souffrances à une contamination. "Plus que du ressentiment, j’éprouve un sentiment de honte, l’Etat nous a menti, on nous a injecté une maladie sournoise, qui nous tue à petit feu", dit-il

  • Il était parti pour quinze mois, volontaire, dans le désert du Sahara. Quinze mois « pour mettre du beurre dans les épinards » disait-il. Il s’appelait Bernard Lécullée, travaillait pour l’armée française, i était jeune marié, père de trois enfants avec un petit dernier en route. On était en 1963. Christine Lécullée se souvient du retour de son héros de mari. Elle est là sur le quai froid de cette petite ville de Moselle où la famille a été mutée. Les deux petits ne l’ont jamais vu, parti depuis trente mois ville de Moselle où la famille a été mutée. Les deux petits ne l’ont jamais vu, parti depuis trente mois. Elle attend son homme, ce fier Lorrain aux solides épaules, et ne reconnaît pas le vieillard qui s’avance vers elle en souriant. vers elle en souriant« Je ne voulais rien montrer aux enfants. Ils attendaient mon signal pour aller l’embrasser, et j’étais sidérée. Il avait perdu ses cheveux, ses oreilles étaient transparentes, ses dents déchaussées, ses épaules voûtées. Maigre, il se traînait. Mon grand-père oui, pas mon mari. Mes premiers mots ont été : "il faut faire venir le docteur". »

  • Lucien Parfait est un « miraculé » : il a survécu à pas moins de « 30 anesthésies générales, 1.000 ablations et 7.000 points de suture » et, aujourd’hui, il vient réclamer réparation. A ses côtés, quatre autres anciens militaires et les familles de cinq côtés, quatre autres anciens militaires et les familles de cinq soldats décédés exigent également d’être indemnisés. soldats décédés exigent également d’être indemnisés. Certains d’entre eux s’estiment victimes des essais nucléaires opérés en Polynésie française. Entre 1966 et 1974, la France, boutée hors de l’Algérie, a préféré l’atoll de Mururoa pour poursuivre ses expériences. Quarante-six essais aériens ont été dénombrés dans le Pacifique, provoquant, là aussi, selon les vétérans, des maladies mortelles, telles que la leucémie et de graves cancers. poursuivre ses expériences. Quarante-six essais aériens ont été dénombrés dans le Pacifique, provoquant, là aussi, selon les vétérans, des maladies mortelles, telles que la leucémie et de graves cancers.

  • L oeuvre evoque les degats causes sur les militaires et les populations locales après ces essais.

    Un relent de « préméditation » se dégage, si l’on décrypte les témoignages des soldats vétérans qui ont assisté aux essais témoignages des soldats vétérans qui ont assisté aux essais de La Gerboise Bleue. En effet, comment expliquer que « près de 6000 cercueils ont été entreposés à la base de Reggane pour faire face aux éventuelles pertes en vies humaines qu’occasionnerait cet essai », selon l’un des témoins, ancien militaire français. militaire français. Le témoignage « vivant » de Gaston Morisot, qui a accompagné le cinéaste algérien sur les lieux du premier essai, est sans équivoque et sans appel. « Nous étions 18 personnes. On nous a ordonné de rester sur place et de tourner le dos à l’explosion. Nos supérieurs ont pris la fuite bien avant l’explosion. Ils nous ont abandonnés une semaine sur place avant qu’ils ne fassent leur réapparition », a déclaré le soldat Morisot avant de conclure : « Nous avons servi de cobayes humains. » }

  • Toute la matière qui nous entoure, l’eau, l’air, la terre..., nous, sommes faits de petits grains, extrêmement petits que l’on appelle « atomes ». Il y en a 92 différents en tout. Comme pour les blocs de légo, tout dans l’univers, des étoiles à nous, est « fabriqué » à partir de ces 92 atomes. Il y a d’autres atomes fabriqués par l’homme.

    Chaque atome a un nom : le numéro 1, qui est le plus petit, s’appelle « hydrogène » et le n°92, qui est le plus lourd, « uranium ». Entre les deux, il y a sûrement des noms que tu connais, comme oxygène, or, fer… Deux atomes d’hydrogène accrochés à un atome d’oxygène forme un petit bloc qui est l’eau.

    Mais je m’écarte du sujet. Certains de ces atomes sont dits « radioactifs ». Comme un canon, ils peuvent tirer un petit obus encore plus petit que l’atome lui-même. Ce sont ces petits obus qui sont dangereux, car ils peuvent traverser le corps humain comme quand on va faire une radio.

    Dans un réacteur nucléaire, il y a énormément d’atomes radioactifs qui tirent des obus. C’est pourquoi ils sont enfermés dans un coffre-fort que l’on appelle « enceinte de confinement ». Le problème à la centrale de Fukushima, c’est que les atomes radioactifs s’échappent dans l’eau et dans l’air. Certains retombent près de la centrale, d’autres sont emportés par les vents tout autour de la Terre.

    Un atome radioactif ne vise pas. S’il est à côté de nous, il y a des chances que l’obus parte au loin. Mais si l’on mange des légumes pollués, que l’on boit de l’eau polluée ou que l’on respire de l’air pollué par des atomes radioactifs, les obus tirés par les atomes dans le corps vont faire des dégâts à tous les coups !

    Evidemment, il y a beaucoup plus d’atomes qui retombent près de la centrale accidentée. C’est pourquoi toute la centrale et ses environs sont très pollués par des atomes radioactifs qui tirent dans tous les sens.

    Les travailleurs sur place, se protègent en s’emballant dans un vêtement qui les recouvre entièrement et mettent un masque sur le visage pour ne pas respirer de poussière radioactive. Mais ils ne peuvent rien contre le bombardement radioactif et ne peuvent donc pas rester longtemps sur place.

    Quand on est loin et qu’il y a peu d’atomes, on risque moins d’être bombardé. Le principal problème est alors l’alimentation et la boisson.

    La plupart des atomes radioactifs ne peuvent tirer qu’une seule fois, un ou deux obus à la fois. Après, ils ne sont plus radioactifs. Certains tirent très vite et la pollution ne dure pas longtemps, faute de munitions. C’est le cas par exemple pour l’atome appelé « iode 131 » qui était rejeté à Fukushima. Au bout de huit jours, il n’en reste que la moitié qui sont radioactifs. Après seize jours, plus qu’un quart. Et ainsi de suite… Pour celui appelé « césium 137 », cela prend trente ans et donc la pollution radioactive va rester longtemps ! C’est pourquoi il faudra un système de surveillance de la pollution pendant de longues années pour se protéger.

    Le becquerel sert à compter le nombre d’atomes radioactifs : si l’on te dit qu’il y a 1000 becquerels, cela veut dire qu’il y a 1000 tirs d’obus par seconde.


    La mesure de la radioactivité expliquée aux enfants

    On a vu que la radioactivité était due à de méchants atomes tout tout petits qui pouvaient lancer des obus minuscules. Il y a deux façons d’être atteint par ces obus.

    Soit l’on est dans une zone où il y a beaucoup d’atomes radioactifs qui tirent dans tous les sens et la seule façon de se protéger est de s’éloigner. C’est pourquoi les gens qui habitent autour des centrales de Fukushima ou de Tchernobyl ont dû partir.

    La radioactivité, on ne la sent pas, on ne la voit pas, on ne l’entend pas. Alors il faut la mesurer avec des appareils spéciaux pour s’en protéger.

    La mesure de cette forte radioactivité peut se faire avec de petits appareils qui comptent le nombre d’obus qui les cognent. Plus il y a d’obus et plus c’est dangereux.

    Comment sait-on si c’est un peu dangereux, moyennement dangereux ou très dangereux ? Alors là, cela devient très compliqué car il y a plusieurs sortes d’obus : certains font plus de mal que d’autres. En plus, tous les obus ne cognent pas tous avec la même force : certains ont plus d’énergie que d’autres et sont donc plus dangereux.

    Pour estimer la gravité des blessures dues aux obus, on utilise le sievert. Une personne qui reçoit quelques sieverts risque de mourir après quelques mois. Généralement, on compte donc avec une unité plus petite, le millisievert, comme pour les millimètres. La population ne doit pas recevoir plus d’un millisievert par an car les obus peuvent provoquer des cancers ou d’autres maladies qui apparaîtront bien plus tard.

    Il existe des petits appareils qui peuvent mesurer les millisieverts pour surveiller tout cela.

    Quand les atomes radioactifs sont à côté de toi, ils tirent dans tous les sens sans viser et seulement une petite partie peut t’atteindre. Il en faut beaucoup pour être dangereux. Mais si les atomes radioactifs sont dans ton corps, tous les obus vont te blesser et une toute petite quantité suffit à être dangereuse.

    Il faut donc faire attention aux aliments que l’on mange, à l’air que l’on respire et à l’eau que l’on boit. C’est pour cela qu’il faut les surveiller en mesurant la quantité d’atomes radioactifs. Et là, c’est plus difficile parce qu’il y a déjà de la radioactivité dans la nature contre laquelle on ne peut rien, puisqu’il y en a partout.

    En essayant de compter le nombre d’obus tirés par les atomes radioactifs d’un bol de myrtilles par exemple, on va avoir des obus qui viennent des myrtilles, mais aussi du bol, de la table etc etc. Si les myrtilles sont peu radioactives, on pourra rester à côté d’elles sans danger, mais il se peut que l’on ne puisse pas les manger. Comment faire alors pour savoir ?

    A l’ACRO, comme dans les autres laboratoires, on utilise deux astuces : d’abord on enferme le bol de myrtilles dans un coffre-fort en plomb qui arrête les obus naturels qui viennent de loin. Et puis, l’appareil que l’on utilise est plus sophistiqué que ceux dont j’ai parlés avant : ils peuvent mesurer l’énergie des obus et faire un tri entre les obus qui viennent de la nature et les obus qui viennent de la pollution dans les myrtilles. Ainsi, on peut dire exactement combien d’atomes radioactifs dus à la pollution sont dans les myrtilles et donc décider si on peut les manger ou non. Une mesure peut prendre plusieurs heures.

    On exprime le résultat en becquerel : cela permet de savoir combien il y a d’atomes radioactifs dans l’alimentation, l’eau et l’air. Le gouvernement japonais a décidé par exemple qu’il ne devait pas y avoir plus de 500 becquerels de césium 137 dans un kilo d’aliment.

    On ne peut pas mesurer directement la gravité des blessures que tu auras si tu manges un aliment contaminé. On fait alors des calculs pour savoir combien de millisieverts cela fait.

    Tous ces millisieverts s’ajoutent et il faut faire attention.

    ACRO
    138, rue de l’Eglise
    14200 Hérouville St Clair
    http://acro.eu.org

  • Le scandale et les retombées destructrices des essais nucléaires français dans le Sahara continuent :

    Dr Zina Meloui. Médecin pathologiste à Tamanrasset :" Il y a beaucoup d’avortements, des malformations et des infertilités".

    Extrait de l’interview (El watan)

    A votre avis, pourquoi y a-t-il autant de cas de cancers ?

    Les cancers peuvent être en rapport avec les essais nucléaires français, c’est pour cette raison qu’il faudrait effectuer une étude approfondie à Tamanrasset afin de déceler l’origine de la prolifération des maladies en question, en particulier le cancer, tous types confondus. Aussi, une étude sur les radiations dans la région est nécessaire.

     Y a-t-il un moyen de prouver que ces cancers sont dus aux radiations nucléaires ?

    Il n’existe aucun examen biologique jusqu’à l’heure actuelle qui permette de prouver que telle maladie est causée par tel facteur. La seule preuve qui existe est bien l’étude statistique. Pour cela, il faut mettre en place un registre des cancers, ce qui n’existe pas à Tamanrasset. Le registre des cancers est nécessaire et utile, car il permet de donner la fréquence réelle du cancer dans la région, de constater l’augmentation de la fréquence d’un cancer par rapport à un autre. Ceci nous aide à constater l’origine du cancer, par exemple le facteur environnemental.

     Y a-t-il d’autres maladies qui prennent de l’ampleur dans la région, hormis les cancers ?

    J’ai constaté qu’il y a beaucoup d’avortements, des malformations et des infertilités chez l’homme. Concernant les cancers, lorsque les altérations génétiques sont transmises aux cellules germinales, dans ce cas-là, elles seront systématiquement transmises à la descendance.

    Témoignage du Colonel Clavert qui dirigeait cet essai :lire ici.=t%C3%A9moignage&s[]=du&s[]=colonel&s[]=clavert]

    Article de El watan du 17/02/2012 : lire ici.

    article de la coordination anti nucléaire du sud est : lire ici

  • Les déchèteries nucléaires civiles mondiales ont à ce jour en stock une masse de combustible éteint de l’ordre de 350 mille tonnes.
    A l’heure actuelle cette masse fissionnée grossit chaque année de l’ordre de 348 tonnes puisque quelques 2,7 milliards de MgW électronucléaires sont produits par an dans le monde. Ces déchets de l’industrie civile mondiale émettent à ce jour une colossale activité résiduelle de 142,8 milliards de Curie, à savoir 20 Curie par habitant de ce monde (1,43E11 Ci/7E9 = 20,40 Ci soit presque 755 milliards de Bq par personne pour environ 51 gr de déchets chacune).
    88,84% de cette radioactivité artificielle relève des produits de fission "longs" comme le strontium (111,27 t.), le césium (229,37 t.) ou le prométhium (14,8 t.) et 11,16% est le fait des produits d’activation "très longs" comme le plutonium (1600 t. de Pu239), l’américium (103,65 t. d’Am241) ou le curium (342 kg de Cm244).
    Ces déchets éparpillés du Nord au Sud et d’Est en Ouest, dont la radioactivité occupera des millénaires avant de s’estomper de manière significative, concentrent un innommable potentiel radiotoxique de plus de 191 mille milliards de doses létales par inhalation dont 179 mille milliards dépendent des très perdurables produits d’activation et de 11 mille milliards de doses létales par ingestion.
    Il y a en définitive là en réserve assez de poisons "man made" pour, de science officielle, tuer chaque être humain plus de 27000 fois par inhalation et plus de 1500 fois par ingestion.
    Chacun des 7 milliards d’êtres humains vit en somme sans abri sous la menace perpétuelle d’une silencieuse attaque atomique sale déclenchée par l’atome de la paix.

    Compte tenu de la gamme des radioéléments impliqués ces déchets détiennent le potentiel de pouvoir contaminer de manière irrémédiable chaque km2 de la planète 260 fois au-delà de la valeur d’évacuation impérative ! En somme ces macabres déchets "éteints" sont pour l’heure, car ils vont croissant, en mesure de réduire à zone interdite une superficie 260 fois plus vaste que notre navette spatiale terre.

    A titre d’exemple signalons le Cs137 présent dans ces déchets à hauteur de 229,37 t. soit de 7,37E20 Bq. Il est à lui seul en mesure de réduire l’entière planète 2,6 fois à zone interdite. Ou encore le vaillant Sr90 dont les 111,27 t et les 5,68E20 Bq suffisent pour la transformer 8,5 fois en zone interdite. Il vaudra mieux qu’aucun météorite malveillant ne s’abatte jamais plus sur notre globe. Car la dispersion uniforme ne serait-ce que d’une infime partie (1/260 ème) de ces déchets réduirait à néant toute possibilité de renaissance de la vie sur terre. On est hélas loin des happy-end de rigueur des films catastrophe hollywoodiens !

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