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Où en est la révolution du monde arabe ?

mercredi 22 juin 2011, par Robert Paris

Ci-dessous quelques faits rapportés par "Dans le monde, une classe en lutte".

Mais le simple report des faits ne peut suffire. il faut discuter des perspectives...

Bien sûr, certains soulignent à juste titre qu’au sommet, cela ne change pas sur le fond.

C’est vrai mais la réalité change en profondeur dans les masses populaires, les travailleurs, les femmes, les jeunes.

Le simple fait de s’assembler, de discuter du changement que nous voulons, tout cela est un changement de grande envergure...

La révolution ne fait que de commercer...

TUNISIE

17/12/2010 – Un jeune chômeur pris dans le cycle infer­nal de la misère et de la répr­ession s’immole par le feu à Sidi Bouzid, dans une région agri­cole pauvre et cen­trale du pays. C’est le début d’une vague de contes­ta­tions, mani­fes­ta­tions et émeutes qui se rép­andent dans la région pour culmi­ner les 8 et 9 jan­vier dans tout le centre et le sud du pays. À Kasserine, ville voi­sine (déjà théâtre d’une san­glante répr­ession en mai 2008), c’est l’insur­rec­tion : bâtiments publics atta­qués, y com­pris la prison, un patron éch­appe de peu au lyn­chage. La police et les mili­ces tirent dans la foule ; l’armée s’inter­pose. Au moins 60 morts et de nom­breux blessés. Informée par Internet et les télép­hones por­ta­bles, toute la Tunisie s’enflamme. Devant les mani­fes­ta­tions et les occu­pa­tions dans tout le pays et l’appa­ri­tion de grèves sur des reven­di­ca­tions d’abord ouvrières, le dic­ta­teur Ben Ali est contraint de fuir le 13 jan­vier 2011, poussé, après des manœuvres poli­ti­ques de der­nière heure, par la pres­sion conjointe des États-Unis et de l’armée. Tous, fidèles de Ben Ali, armée, UGTT — le syn­di­cat unique auxi­liaire du pou­voir — s’enten­dent autour d’un gou­ver­ne­ment pro­vi­soire « d’union natio­nale ». L’UGTT fait une volte-face « démoc­ra­tique » tout en appe­lant les tra­vailleurs à repren­dre le tra­vail. Conflits et règ­lements de compte se pour­sui­vent notam­ment avec la puis­sante milice créée par Bel Ali. L’agi­ta­tion sociale ne fai­blit pas en février avec des grèves dans des sec­teurs divers (avia­tion, hôte­llerie, téléc­oms, mines, etc.), dans toute une région (Redeyef). Le 7 février, dans le bassin minier du centre-ouest, le nou­veau gou­ver­neur est contraint de fuir, protégé par l’armée. À Kef, l’immeu­ble des forces de sécurité est incen­dié et des jeunes ten­tent d’atta­quer la prison pour libérer les détenus : l’armée les repousse. Le déman­tèlement rela­tif du contrôle social entraîne pro­blèmes et conflits nou­veaux : une émig­ration sau­vage vers l’Italie décl­enche un conflit diplo­ma­ti­que, la mul­ti­pli­ca­tion des ven­deurs de rue pro­vo­que une grève des com­merçants, etc. Ceux qui ont lutté ne se satis­font pas seu­le­ment de la fuite de Ben Ali. Et du main­tien au pou­voir de tous ceux qui ont en fait assuré sa domi­na­tion. Le 20 février plus de 40 000 mani­fes­tent à Tunis et occu­pent de nou­veau la place cen­trale, ils sont plus de 100 000 le 25 février et la police tente en vain de les dis­per­ser. L’UGTT et les isla­mis­tes qui aveint entamé une col­la­bo­ra­tion avec les héritiers de Ben Ali pren­nent le train en marche et après deux jours d’émeutes nou­vel­les dans l’ensem­ble du pays ( 5 morts et de nom­breux blessés) les pre­mier minis­tre dém­issi­onne le 27 , suivi peu après par deux autres minis­tres trop mar­qués par leur sou­tien a dic­ta­teur déchu.

ALGÉRIE

(voir pré­cédents bul­le­tins sur les grèves, sur une rév­olte quasi cons­tante des jeunes des ban­lieues et un peu par­tout des Algériens contre toutes les entra­ves à la vie quo­ti­dienne ; en 2010 on a compté 9 700 émeutes et de nom­bre­sues grèves dans tous les sec­te­rus)

12/02/2011 – 2 000 mani­fes­tants à Alger en dépit du déplo­iement de 30 000 poli­ciers nantis d’un arse­nal répr­essif impres­sion­nant : 6 morts, 900 blessés, 1 000 arres­ta­tions. Une nou­velle marche le 19 février ne peut se concré­tiser en raison du déplo­iement de 40 000 poli­ciers ; mais on cons­tate que les tra­vailleurs ou les jeunes de ban­lieue ne se joi­gnent pas en masse au mou­ve­ment. Le 24 février. Le gou­ver­ne­ment met fin à l’état d’urgence en vigueur depuis 19 ans mais en même temps main­tient l’inter­dic­tion de mani­fes­ter. Parallèlement quel­ques mesu­res de sou­tien éco­no­mique sont censées apai­ser la rév­olte sociale.

ÉGYPTE

25/01/2011 - Imitation de la Tunisie : 5 ten­ta­ti­ves d’immo­la­tion par le feu dont une mor­telle. En même temps, une vague de mani­fes­ta­tions contre le régime Moubarak : plus de 1 000 arres­ta­tions, 7 tués dont 2 flics, des dizai­nes de blessés. Tout conti­nue les jours sui­vants malgré la répr­ession mais l’atten­tion se foca­lise plus sur Le Caire, le delta du Nil et la zone du canal de Suez. Au Caire, le siège du parti au pou­voir est incen­dié de même que des caser­nes de police : celle-ci dis­perse des dizai­nes de mil­liers de mani­fes­tants qui ten­tent de s’atta­quer à d’autres bâtiments publics. En quatre jours, 90 mani­fes­tants sont tués et des mil­liers sont blessés. Malgré un couvre-feu élargi, les mani­fes­ta­tions conti­nuent. Un replâtrage ministériel hâtif ne calme pas les mani­fes­tants qui veu­lent le départ de Moubarak. Le 1er février, ils sont plus d’un mil­lion dans toute l’Égypte ; au Caire, ceux-ci se concen­trent sur une place cen­trale, la place Tahrir qu’ils occu­pent en per­ma­nence. Le 2 février, milice et par­ti­sans de Moubarak atta­quent ces occu­pants et les affron­te­ments se pro­lon­gent le len­de­main, fai­sant 8 morts et plus de 800 blessés. Les jours sui­vants, dans une confu­sion où s’entremêlent les mêmes atta­ques, l’armée ten­tant par­fois de s’inter­po­ser entre les pro et anti-Moubarak, le nombre des vic­ti­mes s’accroît (plus de 300 morts), mais les pro­tes­ta­tions s’étendent et se ren­for­cent, des grèves com­men­cent à éclater. Le 3 février, l’acti­vité éco­no­mique dans le delta est pra­ti­que­ment stoppée ( manque d’argent par la para­ly­sie des ban­ques et d’appro­vi­sion­ne­ment par la para­ly­sie des trans­ports), par contre , sur le canal de Suez, les navi­res conti­nuent de cir­cu­ler.Le 10 février, une nou­velle ten­ta­tive d’un prét­endu trans­fert de pou­voir au même clan Moubarak ne trompe per­sonne et ne fait que ren­for­cer l’oppo­si­tion. Le ven­dredi 11 février, devant plu­sieurs mil­lions de mani­fes­tants, Moubarak s’en va en confiant à un conseil mili­taire suprême la ges­tion du pays jusqu’à une réf­orme cons­ti­tu­tion­nelle et de nou­vel­les élections. Les mani­fes­ta­tions ces­sent et la place Tahrir évacuée est net­toyée. Le général qui dirige ce conseil et le syn­di­cat offi­ciel invi­tent les tra­vailleurs à repren­dre le tra­vail pour que l’acti­vité éco­no­mique conti­nue (l’armée, outre sa force, est aussi pro­priét­aire de tout un ensem­ble d’indus­tries natio­na­les). Les grèves n’en conti­nuent pas moins de plus belle le 17 février : à Mahallah (tex­tile, 10 000 tra­vailleurs), Damiette (tex­tile, 6 000 tra­vailleurs), Port-Saïd (1 000 ouvriers d’une usine chi­mi­que dont la fer­me­ture est exigée à cause de la pol­lu­tion), Ismaïlia (les employés du gou­ver­ne­ment pro­vin­cial en grève pour les salai­res). L’armée dis­perse 200 mét­allos qui mani­fes­tent au Caire devant le siège social de l’entre­prise pour les salai­res et de meilleu­res condi­tions de tra­vail. Pour camou­fler que les employés des ban­ques sont en grève pour les salai­res, le conseil mili­taire décide de la fer­me­ture des locaux jusqu’au lundi sui­vant, un lockout déguisé ; mani­fes­ta­tion au Caire devant le siège du syn­di­cat Etuf requérant la dém­ission des diri­geants. Officiellement, on dén­ombre 365 morts et 5 500 blessés mais il y aurait des cen­tai­nes de dis­pa­rus et des autres cen­tai­nes de pri­son­niers poli­ti­ques crou­pi­raient encore dans les geôles de l’État.

Le ven­dredi 18, la journée de commé­mo­ration de la « révo­lution du Nil » ras­sem­ble près de 2 mil­lions de mani­fes­tants sur la place Tahrir au Caire et près d’un mil­lion à Alexandrie. Les USA déb­loquent 150 mil­lions de dol­lars pour « aider » le gou­ver­ne­ment à sur­mon­ter la crise sociale et dépêche deux envoyés spéciaux pour le « conseiller ». Peu à peu l’acti­vité éco­no­mique reprend notam­ment dans l’usine tex­tile de Mahallah après une aug­men­ta­tion de salaire et un chan­ge­ment de direc­tion.. Le 26 février, plu­sieurs cen­tai­nes de révoltés déçus par le cours poli­ti­que ten­tent de repren­dre l’occu­pa­tion de la place Tahrir pour que le clan Mubarak soit réel­lement éliminé du pou­voir : la police les en chasse après 6 heures d’affron­te­ment ( des dou­zai­nes d’arres­ta­tions) Dans le reste du pays les inci­dents, affron­te­ments, grèves émeutes loca­les per­sis­tent et il est dif­fi­cile d’en faire le recen­se­ment.

IRAK

18 février 2011- Dans tout le pays, mani­fes­ta­tions et émeutes contre les auto­rités cen­tra­les et loca­les pour dén­oncer la situa­tion matéri­elle et poli­ti­que : au Kurdistan (à Kirkuk et Sulaimaniyah, réprimées par le gou­ver­ne­ment kurde semi-auto­nome, 9 tués, 47 blessés), à Bassora, à Fallouja, à Kout le 16 février, 2 000 per­son­nes mani­fes­tent contre le chômage et pour l’appro­vi­sion­ne­ment en élect­ricité. Le siège du gou­ver­ne­ment pro­vin­cial est incen­dié et la ville en état de siège est coupée de l’extérieur pour empêcher que des ren­forts ne vien­nent des envi­rons (3 tués, 50 blessés)... Le 25 février 5 000 mani­fes­tent à Bagdad rép­ondant à une appel pour une « révo­lution de la colère ira­kienne » prônant la démoc­ratie ; ils ten­tent d’appro­cher les bâtiments gou­ver­ne­men­taux et l’ambas­sade des USA : 15 morts et de nom­breu­ses arres­ta­tions. Le pre­mier minis­tre annonce qu’il ne se représ­en­tera pas en …2014 et annonce l’orga­ni­sa­tion anti­cipée d’élections rég­io­nales.

BAHREÏN

Le conflit « pour la démoc­ratie » se pola­rise sur la dis­cri­mi­na­tion dont sont vic­ti­mes les chii­tes bien que majo­ri­tai­res (60% de la popu­la­tion) au profit de la mino­rité sun­nite qui détient tous les pou­voirs

16 février 2011 – Trois jours de mani­fes­ta­tions à Manama la capi­tale regrou­pant jusqu’à 10 000 par­ti­ci­pants.

17 février 2011 – Les quel­ques cen­tai­nes de mani­fes­tants qui cam­pent sur la place cen­trale de Manama sont atta­qués de nuit par les blindés et la police qui tirent à la mitrailleuse, d’autres sont sévè­rement battus : 6 morts, des cen­tai­nes de blessés et 60 dis­pa­rus. . Le 19 février, l’armée se retire lais­sant le champ libre aux mani­fes­tants qui par mil­liers occu­pent de nou­veau la place. Un replâtrage gou­ver­ne­men­tal ne semble guère les satis­faire. Le 22 février, près de 100 000 mani­fes­tants se retrou­vent sur la place.

YÉMEN

17 février 2011 – 7e jour de mani­fes­ta­tions, émeutes, répr­ession dans différ­entes villes du pays. Aden (1 mort, des dizai­nes de blessés), Sanaa, la capi­tale (40 blessés). À Mansoura, des bâtiments admi­nis­tra­tifs sont enva­his et l’immeu­ble cen­tral de la police est assiégé pour faire libérer les détenus. Les étudiants qui mani­fes­tent à Sanaa sont atta­qués par des pro­gou­ver­ne­men­taux. Les affron­te­ments à Aden font un mort et des blessés.

LIBYE

Des émeutes dans différ­entes villes du pays notam­ment à Benghazi (des tués et des blessés) et à Beyda. Le 17 février, des régions de l’Est seraient entrées en dis­si­dence avec la rév­olte des tribus (41 morts offi­ciels). Une « journée de la colère » ras­sem­ble des mil­liers de per­son­nes à Benghazi où l’immeu­ble de la radio locale est incen­dié (25 tués). Deux poli­ciers sont pendus à Al Baïda. Des pri­son­niers sont tués alors qu’ils ten­tent de s’évader près de Tripoli. Le 19 février, la répr­ession aurait fait plus de 80 morts. Le 25 février , tout l’est du pays, y com­pris les prin­ci­paux champs pét­rolifères son « libérés » après de vio­lents com­bats ( impos­si­ble de chif­frer le nombre des vic­ti­mes). Des trou­pes impro­visées mar­chent sur Tripoli alors que la dis­si­dence gagne la région au sud de la ville ; mais dans la ville même, les trou­pes de mer­ce­nai­res du régime sèment la ter­reur et une grande confu­sion règne. Des déf­ections tant dans l’armée que dans les représ­entants du régime ;des mil­liers de tra­vailleurs étr­angers ( prin­ci­pa­le­ment Egyptiens) fui­tent vers la Tunisie ; le trust pét­rolier ita­lien ENI, prin­ci­pal exploi­tant ferme les robi­nets du pét­role et du gaz. Des pres­sions inter­na­tio­na­les assor­ties de mena­ces d’inter­ven­tion mili­taire veu­lent prés­erver le pac­tole pét­rolier.

MAROC

Manifestations de soli­da­rité avec la rév­olte égypti­enne le 3 février à Rabat, Fez, Tanger ( pilla­ges dans cette ville). Quelque cen­tai­nes de par­ti­ci­pants face à une mobi­li­sa­tion de l’appa­reil poli­cier. Des trou­pes sont rap­pelées des bases du Sahara vers les villes. 40 ensei­gnants ten­tent de s’immo­ler par le feu pour pro­tes­ter contre leur licen­cie­ment en 2008. Le roi fait un voyage express et secret à Paris pour un entre­tien avec Sarkozy sur la sécurité. Sur Internet, un « mou­ve­ment du 20 février » regrou­pant près de 10 000 par­ti­ci­pants appelle à mani­fes­ter ce jour-là mais cet appel est rela­ti­ve­ment peu suivi.

JORDANIE

Face à des mani­fes­ta­tions d’oppo­sants poli­ti­ques et à une agi­ta­tion tri­bale des Bédouins, le roi a procédé à un chan­ge­ment de gou­ver­ne­ment mais cela n’a nul­le­ment fait tomber la ten­sion. Le 18 février, la mani­fes­ta­tion paci­fi­que à Aman est atta­quée par la police : 8 blessés. Le 25 février 10 000 mani­fes­tent de nou­veau à Aman deman­dant la dis­so­lu­tion du Parlement.

KOWEÏT

18/02/2011 – Un mil­lier d’apa­tri­des arabes, les « bidouns » (près de 100 000 sous-citoyens sans aucun droit), mani­fes­tent pour être natu­ra­lisés à Jahra ; dis­persés par la police, 5 blessés.

DJIBOUTI

18/02/2011 – Plusieurs mil­liers de mani­fes­tants deman­dent la fin du régime pré­sid­entiel.. Deux tués, un flic et un mani­fes­tant

ARABIE SAOUDITE

18/02/2011 – Grève des immi­grés tra­vaillant dans le bâtiment pour les salai­res et le paie­ment des heures sup­plém­ent­aires.. Des cen­tai­nes d’oppo­sants ont signé un appel sur Facebook pour un « jour de colère » le 11 mars. Le 23 février, pour aver­tir des trou­bles le roi annonce une hausse des salai­res des fonc­tion­nai­res de 15%, une reconver­sion des dettes, une aide aux étudiants et aux chômeurs envi­sa­geant même un système de sécurité sociale.


La liste s’allonge chaque jour, enri­chie à la fois par de nou­veaux dével­op­pements et de nou­veaux pays. Parmi ceux-ci, l’Iran, la Syrie, Oman, le Qatar, la Mauritanie et même cer­tains y incluent la Chine. Il est cer­tain, comme nous le sou­li­gnons dans l’intro­duc­tion à cet arti­cle que la géné­ra­li­sation des effets de la crise éco­no­mique et la conjonc­tion de pro­tes­ta­tions d’ordre éco­no­mique d’abord, poli­ti­ques ensuite et des pos­si­bi­lités données par les tech­ni­ques moder­nes de com­mu­ni­ca­tion per­met­tant de dép­asser rapi­de­ment les loca­li­sa­tions ten­dent à pro­mou­voir une sorte d’inter­na­tio­na­li­sa­tion des rés­ist­ances là où la domi­na­tion capi­ta­liste est la plus bru­tale. Ce n’est pas une ques­tion de modèle à copier, mais que l’ensem­ble des exploités se rend compte que tous unis ils peu­vent ren­ver­ser les pou­voirs appa­rem­ment les plus soli­de­ment ancrés.

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