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L’Arabie saoudite va-t-elle libérer les femmes par crainte d’être frappée par la révolution arabe ?

dimanche 2 octobre 2011, par Robert Paris

Révolution en Arabie saoudite

L’Arabie saoudite va-t-elle libérer les femmes par crainte d’être frappée par la révolution arabe ?

Un vent de révolte souffle sur le royaume saoudien. Une révolution féministe…qui semble porter ses premiers fruits. Dimanche dernier, le roi Abdallah a pris une réforme historique : il va donner le droit de vote aux femmes (en 2015). Mais les cotillons de la veille traînaient encore sur les trottoirs qu’une autre nouvelle est venue interrompre la fête : une Saoudienne prénommée Sheima a été condamnée lundi par un tribunal de Djeddah pour le simple fait d’avoir conduit une voiture. En effet, dans ce pays qui applique une interprétation rigoriste des préceptes de l’islam, si aucune loi n’interdit à proprement parler les femmes de conduire, le droit coutumier, renforcé par quelques fatwas et édits religieux, les empêche de passer leur permis de conduire –sachant que Riyad ne reconnaît pas les permis étrangers. Le clergé estime que le contraire inciterait au vice, car les femmes pourraient être en contact direct avec d’autres hommes que ceux de leurs familles.... Cela risquerait en outre de déliter progressivement la domination masculine. De fait, aussi anachronique cela puisse paraitre, les Saoudiennes doivent se déplacer accompagnées de leur père, frère ou mari en voiture et dans les transports publics, ou prendre un chauffeur (onéreux) ou un taxi, pour aller faire leurs courses, chercher leurs enfants à l’école, ou aller travailler quand elles y ont été autorisées par leur tuteur masculin...

Sheima a ainsi écopé de dix coups de fouet pour avoir bravé cette interdiction, dans le cadre d’un mouvement de protestation (re)lancé en mai dernier par une certaine Manal al-Sharif, qui s’est filmée en train de conduire. Suite à cette initiative rebelle, une campagne intitulée Women2Drive a été lancée sur internet, incitant les femmes ayant obtenu leur permis à l’étranger à utiliser une voiture pour vaquer à leurs occupations quotidiennes –plutôt que de défiler en masse, ce qui pourrait froisser les autorités et dégénérer. Elle a abouti à plusieurs arrestations ces derniers mois. La plupart du temps, les manifestantes ont été libérées après avoir été contraintes de signer une déclaration sur l’honneur, s’engageant à ne plus prendre le volant… Sheima n’a pas eu cette « chance ». Mais elle en a eu une autre : elle a miraculeusement été graciée par sa majesté.

Le roi Abdallah a en effet, en toute discrétion, annulé sa condamnation, ont confirmé plusieurs sources proches du palais à CNN.

Ces informateurs ont précisé que le Palais ne ferait pas de déclaration à ce sujet –une telle décision pourrait faire des vagues… Amnesty International, qui avait fermement condamné la sentence infligée à Sheima, n’a d’ailleurs pas encore publiquement réagi à la nouvelle, et son directeur adjoint au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, Philip Luther, n’était pas joignable dans l’immédiat. Ce dernier avait écrit mardi dans un communiqué : « Autoriser tardivement les femmes à voter aux municipales, c’est très bien, mais si elles doivent encore être fouettées pour avoir tenté d’exercer leur droit à la liberté de mouvement, les "réformes" annoncées en fanfare par le roi perdent de leur valeur. (…) L’Arabie saoudite doit aller beaucoup plus loin. Il convient de démanteler l’ensemble du système de subordination des femmes aux hommes dans le pays. » Espérons que le souverain, qui a réussi jusque-là à éviter les ricochets du « Printemps arabe », poursuive sur la voix de l’égalité des sexes. D’autant qu’une révolution dans ce pays de 27 millions d’habitants, premier pays producteur de pétrole au monde, et principal allié des Etats-Unis dans la région, pourrait mal tourner.

Près d’un million d’électeurs saoudiens s’apprêtent à choisir ce jeudi la moitié de leurs conseils municipaux mais les femmes de ce royaume ultraconservateur doivent encore attendre quatre ans avant de pouvoir voter et être élues.

Ce deuxième scrutin jamais organisé en Arabie saoudite - après les municipales de 2005 - a été précédé par l’annonce du roi Abdallah que les femmes seront autorisées à voter et à se porter candidates pour les élections des conseils municipaux en 2015.

La décision, considérée comme une avancée majeure pour les Saoudiennes qui n’ont toujours pas le droit de conduire et ont besoin d’un tuteur mâle pour des démarches aussi simples que voyager, étudier ou se faire opérer, a quelque peu éclipsé la campagne électorale. Malgré leur frustration de devoir encore attendre quatre ans avant de pouvoir voter, les Saoudiennes ont unanimement salué la décision du souverain.

Les Saoudiens ont du mal à s’intéresser à ces élections locales, les deuxièmes de l’histoire récente du royaume wahhabite, et les seules ouvertes aux citoyens. Lors de la première élection, seulement la moitié des électeurs inscrits avaient voté. Sur 18 millions d’habitants, seulement 1 080 000 hommes se sont inscrits cette fois et la participation ne devrait pas être supérieure.

Les candidats élus lors de ces élections n’occuperont que la moitié des sièges des conseils municipaux qui ont, de plus, peu de pouvoir réel. Selon un des candidats à Djedda, Abdoulaziz Al-Sorayai, "si le conseil municipal conserve la même autorité, il ne fera pas grand-chose". Cette autorité a essentiellement un pouvoir de validation et de surveillance, pas d’initiative.

Bref, les habitants doutent de la réelle portée de ce vote et, en dépit du vent de révoltes dans le reste du monde arabe, de leur rôle démocratique. "Cette élection est juste un moyen de montrer au monde qu’il y a une ’démocratie’ dans ce pays. Ils veulent le montrer sous des dehors positifs mais c’est une coquille vide et pourrie", a expliqué Mariam, 27 ans, à un journaliste de Reuters. Pour cette habitante de Djedda, qui n’a pas voulu donner son nom de famille, "ils veulent qu’on pense qu’on a notre mot à dire pour qu’il n’y ait pas de révolte".

Le royaume conservateur n’accepte aucun parti politique. Les membres du conseil de la Choura sont nommés par la famille royale et n’ont qu’un rôle de conseillers. La famille royale occupe les ministères qui comptent et tous les ministres sont nommés par le roi. Face à ce constat, des militants appellent même au boycott du scrutin.

Bien que le roi saoudien ait annoncé dimanche le droit de vote aux femmes, seule concession politique faite depuis le début du "printemps arabe", elles devront attendre le prochain scrutin, soit quatre ans, avant de pouvoir élire et être élues. Le lendemain de cette annonce, une Saoudienne était condamnée à dix coups de fouet pour avoir bravé l’interdiction faite aux femmes de conduire. Elle a finalement été grâciée par le roi.

Le premier exportateur mondial de pétrole est parvenu à éviter la moindre manifestation politique. Plutôt que des réformes démocratiques, le roi Abdallah Ben Abdoulaziz Al-Saoud a annoncé des aides sociales pour un montant de plus de 130 milliards de dollars (95 milliards d’euros) et envoyé ses troupes à Bahreïn, son allié à majorité chiite, pour mater la révolte.

« Nous sommes à l’aube d’une nouvelle ère qui verra la femme obtenir ses droits », a souligné Maha Fétihi, femme du ministre du Travail, Adel Fekih, et militante associative. Des candidats aux municipales se sont également félicités de cette décision. « C’est un honneur pour nous que d’être en concurrence avec nos soeurs qui, je le crois, peuvent être plus sérieuses que les hommes lorsqu’il s’agit de gérer les affaires publiques », souligne Othman al-Othmane qui se présente dans la sixième circonscription de Ryad.

Pour le scrutin de jeudi, 5.324 candidats briguent 816 sièges des conseils municipaux d’Arabie saoudite, soit la moitié des conseillers, les autres étant désignés par les autorités. La campagne électorale a démarré le 18 septembre et doit se terminer mercredi. Les résultats sont attendus pour le 1er octobre, soit 48 heures après la clôture du scrutin.

L’Arabie compte 285 conseils municipaux alors qu’elle n’en comptait que 179 lors du premier scrutin en 2005. Le mandat de ces conseils est de quatre ans mais les deuxièmes élections municipales ont été reportées de deux ans. Le roi Abdallah a également ouvert aux femmes saoudiennes les portes du Conseil consultatif, une assemblée de 150 membres tous désignés.

Mais ces décisions restent insuffisantes pour certains comme Hussein Charif qui préside une association de défense des droits de l’Homme dans la région de La Mecque dans l’ouest du royaume. « La marche pour les droits des femmes sera longue », estime-t-il.

L’organisation Human Rights Watch s’est félicitée de la décision saoudienne mais a déploré qu’elle ne concerne pas le scrutin de jeudi. La décision du roi Abdallah met fin à « la discrimination et à l’exclusion dont ont souffert longuement les femmes saoudiennes », a souligné dans un communiqué Sarah Leah Whitson, directrice de HRW pour le Moyen-Orient. « Malheureusement, la promesse du roi Abdallah (d’octroyer ces droits en 2015) n’est pas venue assez tôt pour permettre aux femmes de voter aux prochaines municipales » qui se tiennent jeudi, a-t-elle déploré.

« Il s’agit d’un pas en avant qui est le bienvenu, bien que limité, sur la longue route vers l’égalité des sexes en Arabie », a estimé Philip Luther, directeur pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à Amnesty international. « Cependant, (cette décision) est bien tardive et ne va pas assez loin », a-t-il estimé. « C’est l’ensemble du système qui subordonne les femmes aux hommes en Arabie saoudite qui doit être démonté », a-t-il insisté.

Le roi Abdallah a annulé la condamnation d’une Saoudienne à dix coups de fouet pour avoir bravé l’interdiction faite aux femmes de conduire. C’est la princesse Amira Tawil, épouse d’un neveu du roi qui l’a annoncé sur Twitter. Celle qui déclarait en 2009, être frustrée de ne pas pouvoir prendre le volant seule en toute légalité, a écrit ce matin : « Dieu merci, la flagellation de Sheima a été annulée. Merci à notre roi bien-aimé. Je suis sûre que toutes les femmes saoudiennes seront heureuses, je sais que je le suis ». Sheima Jastaniah avait été condamnée lundi par un tribunal de Jeddah, ville de son arrestation en juillet dernier. Première décision de la sorte dans le pays où l’interdiction de conduire est religieuse et non légale.

Ultra conservatrice, l’Arabie Saoudite interdit aux femmes de se véhiculer ou de voyager seules. Elles doivent être accompagnées dans leurs déplacements à l’extérieur de leur lieu de résidence d’un gardien de sexe masculin. Cette condamnation polémique intervenait au lendemain de l’annonce historique de l’octroi aux femmes du droit de vote et d’éligibilité aux élections municipales qui prendra effet à partir de 2015. Elles ne pourront donc pas participer aux secondes élections municipales de l’histoire du pays après celles de 2005, qui débutent demain.

Le roi Abdallah a annoncé dimanche que les Saoudiennes auront le droit de voter et de se présenter aux élections municipales, à partir de 2015. Pour les spécialistes de l’Arabie saoudite, cette décision représente une avancée moindre qu’autoriser les femmes à conduire, un droit que les Saoudiennes revendiquent publiquement depuis plus de vingt ans. Pourquoi est-il plus facile pour les Saoudiennes d’obtenir le droit de vote que le permis de conduire ?

Parce que le droit de vote est insignifiant. Les élections sont globalement symboliques en Arabie saoudite. Seule la moitié des sièges à pourvoir dans les conseils municipaux est soumise au vote, l’autre moitié étant nommée par la famille royale, les Al Saoud, tout comme les maires. Les conseils municipaux ont très peu de pouvoir. Le gouvernement se réserve le droit de reporter les élections, comme il l’a fait en 2009.

Il n’y a aucune garantie que les élections de 2015, auxquelles les femmes sont censées participer, se déroulent comme prévu, ou même qu’elles se déroulent tout court. De plus, l’annonce du roi Abdallah n’a pas force de droit. Il peut très bien changer d’avis à tout moment. Ou alors, si le roi âgé aujourd’hui de 87 ans n’est plus dans les parages en 2015, son successeur pourrait très facilement revenir sur la promesse faite par le roi Abdallah aux Saoudiennes.
Si le droit de vote aux élections municipales est loin d’octroyer aux femmes une autorité politique réelle, les conservateurs saoudiens voient la conduite féminine comme le premier pas concret vers l’affaiblissement de l’institution du gardien, qui place les femmes en situation de dépendance aux hommes.

A l’heure actuelle, les habitantes des villes saoudiennes ne peuvent se déplacer, sauf à pouvoir s’offrir les services d’un chauffeur, ou d’avoir dans leur famille un homme disposé à les conduire. (La vie n’est par rose tous les jours pour les jeunes hommes ayant de nombreuses sœurs dans le royaume). Les bus publics ont des entrées séparées, et des banquettes réservées aux femmes, mais ils sont lents et peu fiables.

Certaines femmes ont peur de prendre des taxis, car les chauffeurs saoudiens sont connus pour leurs remarques désobligeantes. (Les chauffeurs nés à l’étranger n’ont pas la même réputation, car le système judiciaire saoudien est bien plus sévère envers les immigrés).
Permettre aux femmes de conduire pourrait aussi bouleverser les traditions familiales. Les jeunes saoudiens ont du mal à trouver un partenaire sans l’aide de leur famille. Les jeunes hommes ont ainsi pris l’habitude de lancer leurs numéros de téléphone –et parfois même leurs téléphones portables en entier– quand passent à proximité des voitures les fenêtres ouvertes, et ce dans une tentative désespérée de communiquer avec de ravissantes inconnues.
Les conservateurs sociaux redoutent qu’en obtenant le droit de conduire seules, les femmes encouragent l’émergence d’un système de drague à l’occidentale. Pire encore, la conduite pourrait permettre aux femmes de s’organiser politiquement, une tactique qui leur a pour l’instant échappé.

Le droit de conduire pourrait aussi pousser des millions de femmes, actuellement inactives, à se mettre à la recherche d’un travail. Sur le long terme, ce serait bénéfique pour l’économie. Mais pour l’instant, il n’y a pas assez d’emplois pour les hommes. Ce qui ne signifie pas que l’annonce du roi Abdallah cache de mauvaises intentions. Les Saoudiennes sont nombreuses à penser que le roi est de leur côté, mais ses instincts réformistes ont été gênés par les conservateurs qui l’entourent.

Le roi, en plus d’ouvrir les élections municipales aux femmes, a aussi annoncé dimanche qu’il nommerait bientôt quelques femmes au Conseil de la Choura qui, en 2005, avait débattu de la question des conductrices. Ses membres se sont demandé si cela respectait la loi islamique, et ont même fait quelques propositions concrètes.
Ils ont pensé autoriser la conduite seulement aux femmes de plus de 35 ans, limiter leurs allées et venues aux heures du jour, et leur interdire de dépasser les frontières des villes. (En fait, les femmes sont déjà nombreuses à conduire dans les zones rurales, où les opérations de police se font plus rares). Le Conseil a aussi émis l’idée d’un contingent policier exclusivement féminin, pour que les conductrices n’aient pas à se tourner vers des agents hommes.
Même si le Conseil et ses 150 membres ont un rôle fondamentalement consultatif, ces discussions ont énervé les conservateurs. Quand le Conseil de la Choura a examiné, en 2011, des questions concernant le transport des femmes, personne n’a suggéré qu’elles pourraient obtenir le permis de conduire. Avec cette initiative, le roi tente peut-être de remettre ces débats à l’ordre du jour au sein du Conseil.

Messages

  • La crainte de la vague révolutionnaire dans le monde arabe a baissé. Depuis ce 30 août, l’Arabie saoudite accepte également les candidatures de femmes pour les futures élections locales, mais elles ne peuvent pas conduire ni se conduire dans la vie…

  • Une fausse avancée sur le sort des femmes en Arabie saoudite !

    Pour la première fois dans l’histoire du royaume saoudien, les femmes votent ce samedi lors d’élections municipales auxquelles 900 d’entre elles sont également candidates aux côtés de 6000 hommes. Il s’agit d’un petit pas en avant vers l’égalité des sexes dans un pays ultraconservateur, dominé par le patriarcat, le seul au monde où les femmes ne sont toujours pas autorisées à conduire une voiture.

    Seules 130.000 femmes se sont inscrites sur les listes électorales, soit dix fois moins que les hommes. Certaines ont été disqualifiées, tandis que d’autres se sont retirées sous la pression, notamment de responsables musulmans locaux. Ne pouvant pas conduire, d’autres enfin ont dû renoncer, leurs maris ne pouvant ou ne voulant les conduire.

    Préférant voir le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide, les féministes se sont tout de même mobilisées, même si elles n’ignorent pas qu’aucune femme ne devrait être élue à ces assemblées au pouvoir limité à la gestion des rues, des parcs ou du ramassage des ordures.

    Fausse avancée parce que les multiples lois qui font des femmes des mineures soumises sont maintenues !

    Par exemple, le droit de conduire, de se marier librement, de divorcer librement, de s’occuper librement de ses enfants, d’hériter librement, de décider de son lieud e résidence et de son travail n’existent pas...

    Et ce vote servira d’abord à justifier de ne pas changer tout cela et pas comme pas en avant pour le changer.

    La fausse démocratie purement électorale n’est pas la démocratie réelle.

  • Les femmes qui ont voté en Arabie saoudite sont celles qui possèdent une carte d’identité mais, pour cela, il faut l’accord du tuteur de la femme. Chaque femme, mariée ou non, et même divorcée, a un tuteur qui est un homme et ne peut décider seule de faire une demande de carte d’identité. Dans ces conditions, parler de vote des femmes et d’élue des femmes est une comédie.

  • Maintenant que l’Arabie saoudite a fait sembler de donner le droit de vote aux femmes, elle peut les écraser davantage avec la complicité des puissances dites occidentales...

    Des coups de fouet pour avoir mis le nez dans le téléphone de son mari. C’est la peine qui guette désormais les Saoudiennes. Une nouvelle loi a été publiée, prévoyant de sanctionner les femmes qui consultent le téléphone de leur mari sans l’avertir, ou sans son consentement.

    La loi prévoit des coups de fouet, une peine de prison ou une amende. En revanche, la loi permet à un mari de consulter le téléphone de son épouse sans lui demander son accord. Une législation qui s’inscrit dans un vaste programme de réformes sociales, le programme de sécurité de la famille, mis en place par le roi Salman.

    La nouvelle disposition a soulevé de nombreuses protestations…émises uniquement par des femmes. En Arabie saoudite où prévaut une interprétation très stricte de la charia, les femmes ont fort peu de droits.

    Elles ne peuvent ainsi pas sortir de leur domicile sans être accompagnée d’un homme, ni conduire une voiture.

  • Des Saoudiennes ont lancé il y a quelques semaines une campagne visant à mettre fin contre leur situation de dépendance totale vis-à-vis des hommes.

    Cette initiative, menée sur les réseaux sociaux, a été lancée par Human Rights Watch et met en lumière la nature oppressive du système qui oblige les femmes d’être supervisées par un homme pour toute prise de décision importante. A ce jour, plus de 170.000 tweets joint du Hashtag #TogetherToEndMaleGuardianship (#EnsemblePourMettreuntermeauGardiennagedesHommes) ont été posté sur le réseau social à l’oiseau bleu, selon Voactiv.

    Très vite, la campagne a trouvé son public en Arabie Saoudite, où il a été massivement relayé avec le hashtag #سعوديات_نطالب_باسقاط_الولايه (#LesSaoudiennesDemandentl’ArretduGardiennage). 140.000 tweets ont été postés depuis son lancement et il figure depuis, tout comme sa version anglaise, dans les sujets les plus discutés sur Twitter là-bas.

  • Des milliers de signataires d’une pétition demandent au roi Salmane d’Arabie saoudite de bannir le système de tutelle dont bénéficient les hommes sur les femmes dans le royaume ultraconservateur, a indiqué aujourd’hui une activiste.

    Les promoteurs de cette initiative réclament que les 10 millions de femmes du royaume soient traitées comme "des citoyens à part entière" et que soit fixé "un âge pour la majorité des femmes à partir duquel elles sont adultes et responsables de leurs propres actes", a ajouté Aziza al-Yousef. Cette universitaire à la retraite a ajouté qu’elle avait tenté en vain lundi de remettre au cabinet royal la pétition signée par 14.700 personnes. Le texte sera finalement transmis par email, selon elle.

    En Arabie saoudite, qui applique strictement la loi islamique, les femmes ont besoin de l’autorisation d’un tuteur pour "travailler, voyager, se faire soigner, se doter d’une carte d’identité ou d’un passeport", ou encore se marier, rappellent les signataires. Le royaume est aussi le seul pays au monde où les femmes n’ont pas le droit de conduire.

    En mars 2014, une initiative similaire avait été entreprise par des militantes saoudiennes. Elles avaient appelé dans une pétition le Majlis Al-Choura, un conseil consultatif, à agir pour promulguer un code de statut personnel et prévenir le mariage des mineures, la répudiation et le harcèlement sexuel.

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