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Les élections présidentielles ne sont pas les nôtres... Voter, oui mais pour nos propres représentants de classe !

lundi 16 janvier 2012, par Robert Paris

LA VOIX DES TRAVAILLEURS

« Travailleurs de tous les pays unissez-vous »

Karl Marx

Les élections présidentielles ne sont pas les nôtres... Voter, oui mais pour nos propres représentants de classe !

A l’approche des présidentielles en France, on trouve de multiples leaders politiques qui, brutalement, ont tout plein de solutions pour résoudre nos problèmes. Bien entendu, c’est pour notre bien qu’ils agissent (et d’abord parlent) et, malheureusement, ils commencent par démontrer ainsi qu’ils n’ont pas eu du tout besoin de nous consulter pour définir ce qui est bon pour nous... C’est déjà un bon critère pour les juger. Bien sûr, ils prétendent être restés en contact avec les citoyens. Mais comme les "citoyens" en question, de cette bonne vieille démocratie, n’ont aucun moyen de s’assembler pour discuter entre eux, même dans leurs lieux de travail et d’habitation, on voit bien qu’ils n’ont entendu que ce qu’ils voulaient entendre et ne défendront que ce qu’ils estiment utile et nécessaire pour d’autres que nous : pour les classes dirigeantes !

Rien de neuf ni d’étonnant dans tout cela. On connait cette fameuse démocratie dans laquelle on en a périodiquement ras le bol des sortants et on vote contre eux pour les sortir et élire d’autres représentants liés à la même bourgeoisie qui vont à leur tour pouvoir nous mener en bateau... Par contre, il y a quelque chose de neuf : le bateau prend l’eau de toutes parts et on de séreuses craintes pour nos emplois, pour nos salaires, pour nos logements, pour nos écoles et pour l’avenir de nos enfants ! Du coup, on ne veut plus les laisser agir à notre place.

Aucun président, nous en avons conscience, ne va résoudre pour nous les problèmes qui ne font que s’amonceler depuis 2008.

Bien sûr, certains se consolent en se disant que ce qui compte, c’est de chasser le précédent et que rien ne peut être pire. Ils ont la mémoire courte : ils ont déjà dit cela plusieurs fois. Ils ont déjà été déçus par La droite et par la gauche multe fois... Ils ont raison sur un point : Hollande ne peut nous sauver que de Sarkozy puisqu’il ne nous sauvera en rien contre les sacrifices, contre les attaques sur les retraites, contre les capitalistes et financiers, contre les trusts du nucléaire, etc... Il est très exactement sur les mêmes bases que Sarkozy au plan social et sur le terrain de classe. Il serait mille fois pire contre nous, car la situation n’est plus la même. Ce n’est pas seulement le AAA perdu qui va nous retomber dessus mais bien pire...

Aucun politicien n’a même le courage de nous dire la vérité sur la situation actuelle du système capitaliste en pleine déliquescence. Cela montre qu’aucun ne fait confiance au peuple travailleur et qu’aucun travailleur n’a de raison de faire confiance à ces hommes politiques. Il n’y a pas si longtemps, une bonne partie du peuple français s’apprêtait à voter pour le sauveur de gauche : la grande fortune DSK et c’est par hasard qu’ils ont découvert qui c’était : une personnalité trouble, copain de tous les grands trusts, copain à la fois de la gauche et de la droite puisque c’est le PS dont il était le candidat de tête et que c’est Sarkozy qui l’avait nommé à la direction du FMI ! Et ne parlons même pas du reste...

Mais tout cela n’a rien d’étonnant : gauche et droite, s’ils s’écharpent par petites phrases assassinent, ils savent aussi défendre ensemble le même système capitaliste contre les travailleurs.

Les élections n’ont pas pour but de permettre à la population de s’exprimer, mais de ne plus rien comprendre à la politique. Coluche disait déjà que dans la réponse d’un homme politique il y a de quoi ne plus comprendre la question que tu as posée...

Et effectivement, comment comprendre que les Verts vont s’allier avec le PS mouillé jusqu’au cou aux côtés des trusts, du nucléaire notamment ? Comment comprendre que le Parti communiste et le Front de gauche sait déjà que le PS va gérer la crise aux côtés des capitalistes, mais annonce qu’ils s’apprête à gouverner avec en faisant partie de la même majorité au deuxième tour ? Comment comprendre que Marine Le Pen fait la cour à tout rompre aux milieux juifs tout en disant qu’elle n’a aucun désaccord avec son père antisémite notoire et qu’elle est contre les financier et banquiers mais pas les capitalistes alors que c’est les mêmes !!!

Oui, la politique politicienne de la bourgeoisie est faite pour que les travailleurs y perdent leur latin en politique. Et c’est inévitable : ce n’est pas un représentant des travailleurs qu’on élit, c’est un représentant de la bourgeoisie.

Ah pardon ! On vous a dit que c’est un représentant de tout le peuple français... C’est vrai.... que c’est cela que prétend être la démocratie des pays occidentaux. Et la réalité c’est que dans cette "démocratie", il a suffi que les marchés financiers le décident pour que des président élus régulièrement à la mode du suffrage dit démocratique soient renvoyés et d’autres nommés sans même d’élection. Et cela aussi bien en Italie qu’en Grèce ! Cela n’a pas empêché les institutions dites "démocratiques" de cautionner cette nomination et tout le personnel politique et la classe dirigeante d’en faire autant ! L’élection par le peuple, c’est quand cela arrange les classes dirigeantes et cela s’arrête aussi ... quand cela les arrange. Cela ne pourrait pas arriver en France ? Pensez donc c’est exactement ainsi qu’est arrivée la république où nous sommes : la cinquième de De Gaulle sous prétexte de guerre d’Algérie.

Quant à la démocratie "française", vous savez, celle qui a eu sa naissance en 1789, la vraie ne s’est pas contentée des assemblées parlementaires et fort heureusement car sinon on serait encore sous le règne des rois et des nobles. C’est le peuple se réunissant en permanence dans ses comités des sans culottes ou des bras nus, ses communes, ses comités de piques qui a imposé le changement sociale t politique en 1789 et 1793 et pas les parlementaires, les avocats, les bourgeois et autres juristes. C’est grâce aux masses populaires organisées en comités que l’ordre féodal et royal a été éradiqué.

Alors, on devrait quand même voter puisqu’on nous demande notre avis ? Mais pas du tout ! Personne ne vous demande votre avis, travailleurs, sur les licenciements, sur la manière d’utiliser les fonds publics, sur les guerres à faire ou à ne pas faire, sur l’avenir de la société. Ni la gauche, ni le centre, ni la droite, ni l’extrême droite n’ont aucune envie que le peuple travailleur donne son avis sur les question politiques et sociales. Aucun parti de gouvernement ne veut autre chose que diriger au nom du peuple travailleur mais contre lui. Mitterrand et Jospin l’ont montré autant Chirac et Sarkozy.

Quant à l’extrême droite qui bénéficie du fait qu’elle n’a pas gouverné, elle tient un discours prétendument radical contre les financiers et banquiers, tout ne voulant surtout pas toucher à l’ensemble des capitalistes français qui n’ont cessé de spéculer et de ruiner le peuple par leurs agissements financiers. Et vis-à-vis des travailleurs, cette extrême droite est la plus décidée à anéantir toute forme d’organisation des travailleurs. Tous les exemples où l’extrême droite a été appelée au pouvoir pour réaliser son véritable programme, elle a détruit tout droit politique, social et économique des travailleurs. L’exemple d’Hitler n’est que le plus fameux et n’a rien de strictement allemand. Ceux qui croient dénoncer le système en votant Le Pen se trompent lourdement : il voteront contre leur propre classe. Quant à la clarté que cette élection prétend amener sur le "choix des Français", quelle belle blague quand on sait que nombre d’électeurs de Le Pen au premier tour annoncent qu’ils voteront Hollande au second. La belle clarification politique que voilà !

Alors oui, c’est important de nous exprimer, de nous servir de nos libertés, mais il s’agit d’abord et avant tout de nous en servir pour nous assembler sur nos lieux de travail. Oui, nous avons besoin de discuter, d’échanger des avis sur la situation actuelle, sur les mesures à prendre, sur nos revendications et aspirations, sur nos moyens d’action et il nous faudra mettre en place ces assemblées de travailleurs, ces comités, ces conseils et dans ceux-ci d’élire nos représentants qui nous permettront de nous fédérer à l’échelon supérieur allant jusqu’au niveau national et même international...

Ce sont les comités des cahiers de doléances qui ont été le début de la révolution française. Ce sont les comités des quartiers populaires et des entreprises qui peuvent demain être le premier pas de la nouvelle révolution indispensable face à l’effondrement du système capitaliste. Là, vraiment, on pourra dire Ah, Ah, Ah, ça ira, le capitalisme à la lanterne ! Ah, Ah, Ah, les spéculateurs ont les aura !

Messages

  • STOP ! nous en avons assez de ce système hypocrite qui prétend assurer la liberté ou la fraternité, alors que l’arnaque est quotidienne et l’exploitation sans fin.

    STOP aux profiteurs, aux politiciens professionnels ,qui roulent sur l’or et pensent à leurs amis nantis quand ils disent défendre la veuve et l’orphelin.

    STOP à ces syndicalistes qui trinquent au champagne avec ceux qui nous enfoncent la tête sous l’eau.

    STOP à ces mascarades d’élections et à cette dictature de l’argent roi.

    Ce ne sont pas ni nos élections, ni nos candidats, ni notre système , ni notre patrie car ici bas nous n’avons rien, à part des crédits, des RSA ou des salaires et pensions de misère !

  • Interview du candidat NPA, Poutou, par un journal ...l’Express.

    Ca en dit long sur "l’anticapitalisme" qui vire au replatrage du système qui n’est même plus du réformisme mais du 100% capitalisme moralisé.

    "Le candidat Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) veut rappeler qu’il y a une autre voie que l’austérité sans fond et surtout préparer un vrai troisième tour de la présidentielle. L’Entreprise décrypte le chapitre PME des programmes des différents candidats.

    LEntreprise.com, publié le 12/01/2012

    "Je suis content de répondre aux questions de L’Entreprise car, parmi les candidats, je suis un de ceux qui connaissent le mieux et de façon directe les entreprises." Philippe Poutou, 44 ans, travaille depuis 1996 comme ouvrier et syndicaliste CGT dans une usine Ford à Blanquefort en Gironde. Le sens de sa candidature ? "Rappeler qu’il y a une autre voie que l’austérité sans fond et surtout préparer un vrai troisième tour de la présidentielle". Ses propositions :

     Revenir au taux d’impôt sur les sociétés à 50 %. "Officiellement, les grandes entreprises sont taxées à 33 %, mais en réalité le taux d’imposition n’atteint que 13 %."
     Créer comme aux Etats-Unis un "Small Business Act" qui réserve une part des marchés publics aux PME.
     Nationaliser les banques et les mettre au service d’un modèle de croissance sociale et écologique.
     Interdire les licenciements. "Pas d’interruption du contrat de travail ni de suspension de la rémunération tant que le salarié n’a pas retrouvé un travail équivalent. Si l’entreprise en a les moyens, c’est à elle de prendre en charge le salarié. Sinon c’est au patronat collectivement d’assurer la garantie de l’emploi : le salarié sera pris en charge par un fonds de sécurité de l’emploi."

  • Les beaux discours sur le fait de relancer une marque de lingerie, spécifiquement produite en France, sert à détourner les luttes des ouvrières vers les élections et détourne leur conscience -ainsi que celle de tous les travailleurs - d’une compréhension de la situation.

    Les capitalistes ne veulent plus investir : ils ne croient plus en leur système, parce qu’il ne fonctionne plus. Les beaux discours de cette patronne qui est accompagnées de publicitaires de la campagne électorale ne servent qu’à gagner du temps pour les capitalistes.

    Ces mêmes capitalistes n’hésiteront pas à massacrer les travailleurs. Ils attendent juste que les échéances électorales soient passées pour laisser tomber les travailleurs à qui ils font miroiter des choses qu’ils ne tiendront pas.

    Et les ouvrières et ouvriers qui se révolteront alors se feront taper dessus après les discours qui ne servent qu’à leur lier les mains.

    Pourquoi sinon ces candidats ne sont pas allé voir les travailleuses et travailleurs de Lejaby lorsqu’ils étaient en grève :

    « - 20/4/2010—Depuis quatre semaines les usines du groupe Lejaby (firme autrichienne Palmers Textil sont en grève contre une délocalisation qui fait fermer trois usines de Bourg-en-Bresse et Bellegarde (Ain) et Le Teil (Ardèche) avec 197 licenciement sur 653 travailleurs en France. Manifestations diverses. Suspension en raison des vacances jusqu’au 18 mai. »

  • C’est abusif de déclarer que le Front de Gauche appellera à voter PS au 2nd tour, et qu’il gouvernerait avec lui. Les partis du Front se positionneront chacun pour ce qui le concerne.

    Mélenchon a toujours dit qu’il ne participerait pas à un gouvernement qu’il ne dirigerait pas.

    Par ailleurs, la majorité des sympathisants du FdG, dont je suis, ne voteront pas PS au 2nd tour. Le Blog de JLM en atteste. Nous considérons que le PS est un parti de droite, peu différent du Modem ou de l’UMP, sinon sur la forme.

    En revanche, cela fait 30 ans que l’on attendait une alternative crédible à gauche. NPA, LO, LCR... ont eu nos votes pendant des décennies ; pour quels résultats électoral ? Pour quelle influence ? La longue attente du grand soir a assez duré. Voyez pour preuve en Grèce, les extrémités qu’il faut atteindre, avant qu’une (petite) partie du peuple se soulève...

    Philippe Poutou, au moins lui, devrait rejoindre le FdG ; il garderait sa liberté de parole pour les consignes du second tour ; il trouverait des soutiens au Front de Gauche ; il contribuerait à l’hypothèse du FdG au 2nd tour, opposé au PS. Cela se jouera à peu de voix ; celles du NPA peuvent être déterminantes. Et là, peut-être, le NPA aurait enfin un résultat électoral tangible.

    • Je ne sais pas ce que fera le Front de Gauche. On ne lit pas dans le mare de café. Le passé nous sert par contre à nous orienter. On sait ce qu’a déjà fait le PCF et on sait ce qu’a déjà fait Mélenchon. Ni les uns ni les autres n’ont démissionné une fois arrivés ministres de gouvernements français impérialistes. Si aujourd’hui Mélenchon a assez de bagout, cela n’empêche pas qu’ils serait incapable de nous expliquer ce qu’il a fait comme ministre. Personne ne se souvient même de quoi il était ministre ni en quoi il se serait distingué. Ni le PCF ni Mélenchon ne nous ont jamais fait part des secrets de l’Etat français impérialiste, trop fidèles en cela aux intérêts des classes dirigeantes françaises !!!
      Mélenchon, loin de dévoiler les vraies causes et signification de l’effondrement actuel du capitalisme l’attribue à l’Europe, à la mondialisation, à la Chine, au low cost. Il est donc l’un des éléments du mensonge nationaliste qui est le pire poison actuellement pour la classe ouvrière.

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