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La guerre d’Afghanistan qui continue, c’est aussi la mort programmée de nos enfants

dimanche 4 mars 2012, par Robert Paris

Les civils paient le prix fort

La guerre d’Afghanistan qui continue, c’est aussi la mort programmée de nos enfants

On apprend de temps en temps qu’un soldat français, qu’un soldat américain ou occidental meurt en Afghanistan. On n’a apprend jamais combien de civils afghans y sont morts. Ni pourquoi. Le but officiel des forces internationales en Afghanistan est de se retirer en ramenant au pouvoir des forces politiques issues des Talibans, alors que le prétexte officiel de la guerre consistait à chasser du pouvoir les forces des Talibans, soi-disant une menace terroriste pour la paix du monde.

Mais est-ce que la guerre, acte terroriste par excellence, a jamais fait disparaitre le terrorisme ? L’Afghanistan en donne la réponse.

Cela fait déjà dix ans que des forces internationales sont parties en nombre et avec force armements ultra-modernes pour transformer ce territoire déjà très pauvre en terrain de chasse à l’homme. Qui peut croire que ces dix ans ont servi à sauver la population afghane, à la libérer, à développer le pays, et à arrêter quelques terroristes ? Comment se fait-il que les cas de soldats de retour de cette sale guerre qui se suicident ou le tentent, qui pètent les plombs et deviennent violents se multiplient comme après la guerre du Vietnam ? Sarkozy a prétendu haut et fort que la nation devait être fière de ce que ces soldats faisaient là-bas pour elle. Mais qu’y font-ils justement, quand le dira-t-il ? Quand apprendra-t-on les horreurs du même type que celles du Vietnam ? A quoi avait donc servi la guerre du Vietnam ?

L’affaire des Corans brûlés témoignent que les forces armées qui sont là-bas n’ont pas été entretenues dans des sentiments fraternels vis-à-vis de la population mais comme des forces de répression contre la population estimée hostile car musulmane. L’initiateur de cette guerre, Bush, ne parlait-il pas de croisade, de guerre de civilisation ?

Les « forces occidentales » ont mené ces dernières années de multiples guerres et il suffit de voir l’état des pays qu’elles ont quitté après la soi-disant victoire pour comprendre ce que signifie leur prétendue « guerre de libération ». Elles ont parfois fait tomber un dictateur qu’elles avaient elles-mêmes mis en place et soutenu contre leur peuple mais elles laissent des décombres et non un développement économique et social. Côte d’Ivoire, Libye, Kosovo ou Irak en sont le témoignage. Ces forces dites occidentales (comme si l’origine ethnique était déterminante dans les buts des grandes puissances capitalistes !) ont trouvé des sommes colossales pour des budgets militaires et de destruction massive et elles se disent incapables de trouver le millième de ces sommes pour aider à la reconstruction de ce qu’elles ont détruit. Bagdad est une ruine au regard de ce qu’elle était sous Saddam Hussein, et la Libye aussi est détruite en grande partie. Cela ne crédite certes pas les anciens dictateurs mais qui avait soutenu Saddam Hussein ou Ben Laden, y compris contre leurs peuples, sinon justement ces fameuses « forces occidentales » ?

Les « dégâts collatéraux » de ces guerres, comme nos dirigeants se sont plu à les appeler, n’ont rien de collatéraux : le but était effectivement la destruction de richesses, la domination violente du monde.

Cette démonstration brutale est indispensable à la domination capitaliste sur le monde. Si les révoltes se sont en partie calmées dans certains pays du monde arabe et du Maghreb, l’intervention des pays impérialiste en Libye n’y est pas pour rien ? Les peuples algérien et marocain n’ont nulle envie de revoir des troupes coloniales impérialistes sur leur sol, sous le prétexte de les libérer de dictatures qui ont toujours pactisé avec l’impérialisme.

Si, dans les pays impérialistes, ces guerres ne font pas un bruit proportionnel aux destructions et aux assassinats qu’elles produisent sur place, ce serait une erreur de croire que les peuples des pays impérialistes n’en paieront pas un jour le prix. On n’assassine pas impunément des peuples entiers.

Chaque nouvelle guerre réalisée par l’impérialisme est un pas vers la guerre mondiale. Laisser les forces impérialistes attaquer violemment sous des prétextes divers n’importe quel pays, c’est livrer nos enfants à la troisième guerre impérialiste de destruction massive que la crise économique mondiale ne manquera pas de provoquer.

Si les forces armées impérialistes se concentrent actuellement autour de l’Iran, de la Chine et de la Russie, ce n’est pas pour faire des manœuvres inutiles : c’est notre mort à tous qu’ils programment ainsi. Ils préfèrent que le monde bascule dans l’horreur guerrière plutôt que de laisser l’effondrement économique mener à une révolution prolétarienne mondiale.

La guerre, les classes dirigeantes ne la mènent pas seulement loin de nous mais aussi ici et contre nous. Socialisme ou barbarie, voilà l’alternative à court terme !

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