Accueil > 16- EDITORIAUX DE "LA VOIX DES TRAVAILLEURS" - > Impasse mortelle

Impasse mortelle

mardi 13 mars 2012, par Robert Paris

Des Titanic en pagaille...

Impasse mortelle

Quand les destinées individuelles comme collectives arrivent en bout de course, ou l’humanité fait collectivement un pas en avant ou elle fait un bond en arrière et bascule dans l’horreur. Les fascismes et les deux guerres mondiales le démontrent amplement.

L’autre jour, une famille est arrivée en bout de course, ayant épuisé tous les espoirs, toutes les tentatives, toutes les aides, tous les moyens imaginables pour garder une vie décente, un foyer, des revenus, et pouvoir soigner leurs deux enfants. La vie n’étant plus possible, ils se sont fait disparaître.

L’autre jour, des salariés, baladés de mois en mois, de promesse en promesse, de belle déclaration en belle déclaration, de jugement en jugement, de promesse de reprise en promesse de faillite, de mensonges en bobards, ont vu leur entreprise fermer, les jetant à la rue avec, à terme, plus grand chose pour vivre, surtout quand ils étaient deux à travailler dans la même entreprise. Mais cela n’empêchera pas les hommes politiques comme les dirigeants syndicaux qui avaient fait de beaux discours les concernant... de continuer à en faire.

L’autre jour, un salarié de La Poste a mis fin à ses jours, exaspéré des pressions qu’il subissait pour accroître ses résultats et les profits de l’entreprise. Ce n’était pas le premier. ce ne sera pas le dernier. et il en va de même dans d’autres entreprises depuis qu’elles pratiquent les pressions individuelles aux résultats. Burn out, pressions morales, épuisement ont le même résultat : des maladies professionnelles très nombreuses et quelques suicides.

L’autre jour, un ouvrier du bâtiment qui devait partir en retraite a commencé sont dernier jour de travail. il y avait de quoi être un peu distrait un jour pareil ! Il a chuté de son échafaudage et est mort sur le coup. Comme il était sans papiers et que sa famille tunisienne craignait les ennuis, ils se sont contentés de demander le corps pour le rapatrier et la police n’a pas enquêté. Ce n’est pas le seul ouvrier a n’avoir pas pu profiter de sa retraite...

L’autre jour, les salariés d’un sous-traitant de Renault et PSA ont encore connu un décès pour cause de maladie professionnelle causant le cancer. Le patron ne reconnait pas sa responsabilité et les salariés sont contraints de se battre avec en perspective d’aller droit dans le mur...

L’autre jour, un soldat américain, remonté à bloc par son Etat contre les musulmans, contre les Afghans, contre des ennemis étrangers qui menaceraient son pays, a mitraillé des civils afghans. Il n’a fait que prolonger ainsi la politique de terreur de son pays qui a mené une quantité de civils à la mort et tout un pays vers une impasse sanglante. Le nombre de ces pays qui baignent dans le sang et les destructions ne fait que de croître puisque la Côte d’Ivoire ou la Libye comme l’Irak n’en sont jamais sortis. Et l’avenir est celui de guerres en Iran, en Syrie ou en Corée du nord...

L’autre jour, un militant d’extrême droite, excité par la propagande fasciste contre les musulmans, contre les immigrés, contre les étrangers, a pris un fusil et assassiné un grand nombre de personnes. Cela n’a pas empêché que continue la propagande xénophobe, raciste, démagogique et fasciste des politiciens d’extrême droite auxquels d’autres hommes politiques courent après par calcul électoral ou pour diviser les classes populaires face à la crise. Et avec la menace qu’un de ces jours, avec la crise capitaliste, un nouvel Hitler ne se contente pas de supprimer la viande hallal mais nous transforme tous en chair à boucherie guerrière comme Hitler l’a fait aussi du peuple allemand.

L’autre jour, on a eu droit au discours de nombreux candidats aux élections présidentielles entendant surfer sur les sentiments d’inquiétude de la population en les orientant vers le protectionnisme anti-étranger, anti-européen éventuellement, parfois anti-musulman, toujours nationaliste. Comme si la crise n’était pas mondiale ! Comme si on allait la régler chacun dans son petit coin en se protégeant. Comme s’il y avait une frontière contre les effondrements financiers ! La montée des nationalismes, la voilà la pire menace, l’impasse numéro un en période de crise !

L’autre jour, les grandes institutions financières de la planète se sont réunies pour se cautionner mutuellement et s’autoriser à déverser de nouvelles centaines de milliards pour soutenir les dettes des banques et des Etats, lesquels continuent de déverser d’autres centaines de milliards pour soutenir les bourses, les banques et les entreprises capitalistes, lesquels continuent de déverser d’autres centaines de milliards pour jouer en bourse afin de récupérer les autres centaines de milliards perdus précédemment, lesquels milliards servaient à entretenir les finances en difficulté de leurs sociétés qui avaient déjà trop misé à la hausse sur tous les fonds spéculatifs et notamment les titres des dettes privées et publics, devenus plus rentables que les investissements productifs. une telle spirale de cavalerie financière ne peut s’arrêter que dans le mur car les dettes n’arrêtent pas les dettes. Elles ne font que les aggraver...

Cette fois, c’est l’impasse fatale mondiale. Dès maintenant, ils sont tous endettés au delà de ce qu’ils pourront rembourser dans les cent ans à venir. Sans parler des entreprises dites "sous LBO" qui doivent des centaines de milliards à rembourser en 2014... Du coup, aucune reprise ne peut être durable et le chômage de masse ne peut que s’accélérer, les entreprises fermer, la misère grandir, la société se déstabiliser avec les conséquences sociales et politiques que l’on imagine. C’est une impasse historique d’un système qui a atteint ses limites et la montée des racismes, des xénophobies violentes, des guerres n’est que le tocsin de ce système social.

A nous de faire en sorte que ce ne soit pas une impasse sanglante pour l’humanité !

Messages

  • Entre 1980 et 2008, la dette a augmenté de 1088 milliards d’euros et nous avons payé 1306 milliards d’euros d’intérêts. Faisons la soustraction : sans les intérêts illégitimes encaissés par les financiers privés, la dette publique française se serait élevée, fin 2008, à 21,4 milliards d’euros - au lieu de 1327,1 milliards !

    Le refinancement des dettes colossales contractées par les acteurs économiques avant que n’éclate la crise des subprimes ne pose pas seulement problème aux États, mais également aux entreprises disposant, aux yeux des agences de notations financières, de la moins bonne qualité crédit.

    Ces entreprises, dont la dette est péjorativement définie comme “pourrie” (ou “junk”), sont également confrontées à un goulet d’étranglement pour la période 2011-2014. Rien qu’en Europe, ce sont, selon Moody’s, pas moins de 316 milliards de USD de “junk bonds” qui vont devoir être remboursées d’ici 2014, avec un pic de 89 milliards de USD en 2013.

    Un pic qui s’explique par le fait que c’est durant cette année précise que tombe à échéance la grande majorité des prêts accordés aux entreprises rachetées par endettement par les adeptes des “leveraged buyouts” (LBO) lors de la vague des LBO de 2005 à 2007.

    Une chose est sûre, c’est que depuis que les banques ont, après avoir perdu plus de 1.300 milliards de USD avec les subprimes, fermé le robinet des prêts aux entreprises, elles n’ont eu d’autre alternative que de se refinancer sur le marché obligataire. Jusqu’à présent, les émetteurs de dettes corporate, et en particulier de dettes spéculatives, ont toujours trouvé preneur, la demande étant particulièrement vive pour les papiers à haut rendement. Mais en ira-t-il de même lorsqu’il faudra refinancer les centaines de milliards qui sont dans le viseur ?

    Pour mieux mesurer l’effort à accomplir, il suffit de savoir que les investisseurs ont souscrit cette année à 46 milliards de USD de junk bonds en Europe. Ce qui est déjà plus que le record 2009 (43 milliards de USD). Mais on est encore très loin du pic de 89 milliards de USD de remboursements annoncés pour 2013…

    Comme 80% de l’argent levé en 2009 a servi à rembourser la dette arrivant à échéance, il apparaît que les sociétés spéculatives ne croulent pas sous les liquidités et devront logiquement à nouveau faire appel aux investisseurs.

    Mais y en aura-t-il ?

    Sinon, tout s’effondrera comme un château de cartes...

    • « Entre 1980 et 2008, la dette a augmenté de 1088 milliards d’euros et nous avons payé 1306 milliards d’euros d’intérêts. »

      Qui est ce nous dont nous parle le message précédent ? qui a payé pour cela ? qui a décidé de payer ? Est-ce que j’ai décidé de payer en 1980 ou en 1990 alors que je suis né en 1982 ? ou en 1992 ?

      Quelqu’un peut-il me dire si je fais partie de ce nous ou pas ? et pourquoi j’en ferais partie alors que je n’étais pas né ?

  • En Corse, une salle de prière fréquentée par la communauté musulmane a été partiellement détruite par un incendie d’origine criminelle dans la nuit de dimanche à lundi à Ajaccio (Corse-du-Sud), annonce le ministère de l’Intérieur.

    « Des inscriptions à caractère raciste ont été découvertes sur la façade de l’immeuble qui abritait ce lieu de culte ».

  • Un salarié de 53 ans s’est suicidé lundi après l’échec du projet de reprise de son entreprise consécutif à sa mise en liquidation judiciaire en mars dernier à Bessé-sur-Braye (Sarthe), suscitant une vive émotion, a-t-on appris jeudi auprès des élus.

    En début d’année, la société Colwell, spécialisée dans la fabrication de nuanciers pour les industries automobiles et cosmétiques, se sépare d’une partie de ses salariés, passant de 110 en octobre dernier, à 75 en décembre. Elle est placée en mars en liquidation judiciaire. Puis un repreneur breton, travaillant sur le même créneau, rachète les machines, annonçant son intention de reprendre 45 salariés. Mais, en fin de semaine dernière, le projet de reprise est abandonné.

    Père de deux enfants, ce salarié, qui venait d’acheter une maison, avait travaillé toute sa vie dans cette entreprise. Après avoir échappé à la première vague de licenciements, il avait effectué début juin un stage de formation de quatre jours dans la société du repreneur potentiel. Mais il avait reçu, vers le 20 juin, un courrier l’informant qu’il ne serait finalement pas repris.

  • Environ quatre millions de personnes sont venues grossir les rangs des chômeurs dans le monde en 2013, dont le nombre s’élève désormais à 199,8 millions, selon le rapport annuel sur le travail publié mardi par l’Organisation internationale du travail (OIT), une agence de l’ONU, basée à Genève.

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.