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Bulletin de La Voix des Travailleurs de Renault CTR (Rueil)

mardi 20 mars 2012, par Robert Paris

La grève n’est pas un simple débrayage

Le mécontentement sur les salaires n’a pas baissé dans l’ensemble des sites de Renault. Il continue à s’exprimer de diverses manières. Cependant, il n’y a pas spécialement de raison que la direction recule tant qu’elle n’aura à faire face qu’à des débrayages et non à une grève reconductible qui s’étend de sites en sites…


Les syndicats de Renault n’ont pas bouffé du lion

On pourrait croire, au vu des mobilisations pour les salaires, que les syndicats de Renault en ont eu assez de se faire promener par la direction et ont pris le mors aux dents. Erreur. Ils sont toujours bien calmes. Ils ne tiennent pas à revendiquer cent, deux cents ou trois cents euros pour tous (sauf parfois SUD), mais seulement le droit de reprendre les négociations avec le patron, celles justement dans lesquelles le patrons se moquait d’eux en leur faisant passer des diminutions pour des augmentations. Ils ne sont pas si chauds que cela. Pas question d’assemblées générales. Pas de prise de parole des salariés pour discuter des moyens d’action. Pas pour le moment de regroupement de tous les sites. Pas question d’envisager une vraie grève, ni même de demander aux salariés leur avis là dessus. On reconnaît là ces syndicats qui ne discutent même pas du fait que le patron, Ghosn, a admis qu’il envisageait d’effectuer 20% de suppressions d’emplois à Renault dès que PSA annoncera la même chose, après les élections....

Encore et à nouveau sur le magasin du A4

Les chefs et la direction diffusent la thèse mensongère selon laquelle le départ des Renault du magasin du A4 proviendrait du fait... qu’ils ne s’y sentent pas bien. Elle est bonne ! C’est la direction qui a décidé de pratiquer une externalisation puis de placer les salariés Renault dans un GIE et enfin de monter une division entre Vestalia et Renault avec le dernier incident que l’on connait fabriqué par un chef Vestalia.... Et maintenant, Renault se présente en arrangeur qui propose la bonne solution : faire sortir les Renault puisqu’ils ne sont pas à leur aise au magasin. Avec toujours la menace de sanction pour notre camarade. Ce n’est certainement pas la réponse des syndicats et du CE, cette pseudo enquête indépendante, qui suffira à nous défendre. Et n’oublions pas que le magasin n’est qu’un ballon d’essai pour mesurer notre capacité de réaction à tous...

CGC : la peur des … AGS

Dans son tract daté du 8 mars la CGC, après analyse du courrier de la direction, recommande de ne pas "engager un bras de fer avec la DG pour lui faire entendre raison", et plutôt que la grève, la CGC propose d’autres moyens bien plus efficaces selon elle pour faire pression sur la direction ! De prendre 1h pour manger, et ses 20mn de pause et autres gestes rebelles du même acabit ? Est-ce une suggestion du patron ou celle d’un syndicat de salariés, on se le demande !

La lutte contre les suppressions d’emplois ne se divise pas

Les constructeurs automobiles européens se disent confrontés à des surcapacités chroniques et en appellent désormais à l’Union européenne en prétendant qu’il subissent une concurrence extra-communautaire qui soi-disant plomberait leurs résultats. En fait, ce sont leurs spéculations sur les dettes souveraines et les LBO qui plombent leurs résultats. Même quand, comme pour Renault, ces résultats sont annoncés en hausse, combien de ces fonds sont des titres pourris qui ne valent plus rien ?

Le président du directoire de PSA Peugeot Citroën, Philippe Varin, a déclaré mercredi que son groupe soutiendrait une action de l’UE pour réduire ces surcapacités de production, estimées à haut moins 20% par bon nombre d’analystes et de dirigeants du secteur. Il souhaite donc que ce soit l’Europe qui lui demande de supprimer un emploi sur cinq et qui le finance pour ce faire ! Et il dit cela tranquillement et publiquement sans gène. "Les politiques doivent soutenir l’industrie quand il faut qu’elle se restructure", a-t-il dit. "Si vous regardez ce qui s’est passé aux Etats-Unis pendant la crise, il y a eu un soutien très fort de la part du gouvernement américain."

De son côté, interrogé par la presse dite économique, c’est-à-dire la presse patronale, Carlos Ghosn, le président de Renault et Nissan, a prédit que les premières mesures de restructuration pourraient ouvrir la voie à une série de fermetures d’usines.

Tous les constructeurs européens souffrent de problèmes de surcapacités, a-t-il dit. "Mais le jour où quelqu’un en Europe pourra se restructurer en profondeur, il obligera tous les constructeurs automobiles à faire de même."

La déclaration de Ghosn montre que les licenciements qui se préparent ne concernent pas seulement PSA qui annonce des mauvais résultats, mais aussi Renault qui en a annoncé des bons ! Cela signifie aussi qu’il ne faut pas se contenter de se mobiliser à Aulnay ou Sevelnord mais aussi à Rueil, Guyancourt, Douai et Flins. Et surtout à unir la lutte des PSA et des Renault avec celle des Arcelor ou des salariés des banques…

PPG pour tous !

Elle serait de 24000 euros et réservée aux plus riches salariés de Renault. Et pour nous qui faisons le salaire de ces hauts responsables, il n’y aurait que des miettes et du mépris !

Ne jamais croire une parole de patron !

80 salariés de Sandouville ont porté plainte contre Renault parce qu’ils se retrouvent pendant des mois sans ressource en attendant la retraite, alors que la direction leur avait promis le contraire lors de leur « départ volontaire » entre 2008 et 2009 ! Renault avait prétendu examiner la situation au cas par cas ou vouloir les remettre au travail. Ils ne se laissent pas faire !

Quand on veut licencier, on accuse…

Les affaires de licenciements suite à des accusations mensongères de salariés par la direction de Renault se révèlent nombreuses. Il y a eu l’affaire rocambolesque d’espionnage. On savait déjà qu’il y a avait aussi eu une affaire de ce type en Russie. Il y a maintenant également une affaire de salariés licenciés au Luxembourg parce qu’ils auraient eu vent de détournements de fonds. Ils auraient découvert que Renault « émettait de fausses factures à l’adresse des filiales européennes d’un montant déterminé ». Ces sommes, payées selon lui par des filiales à une société du groupe Renault, avaient pour but de « fausser à la baisse le bilan financier et baisser les impôts de chaque succursale Renault dans son pays d’implantation ». Les enquêteurs ont découvert chez Renault des fiches sur leur vie privée et des documents fabriqués, de prétendus relevés de comptes dans des banques où il n’étaient pas clients. Certains ont été licenciés et d’autres ont démissionné sous la pression.

Sandouville chôme

L’usine de Sandouville connaît à nouveau une semaine de chômage technique en mars. Dans l’ambiance actuelle, on imagine la pression que cela exerce sur les salariés inquiets pour leurs emplois. Décidément, il est indispensable d’ôter aux patrons la possibilité de nous prendre ainsi en otages. Il faut pour cela que nous unissions nos forces par delà les sites et les entreprises.

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