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Grèves SNCF : quoi de neuf dans la lutte des cheminots ?

vendredi 6 mai 2011, par Karob, Robert Paris

Messages

  • Le Boulou (66) : les salariés de VFLI, filiale de la SNCF, poursuivent la grève... Les salariés dénoncent la dégradation de leurs conditions de travail ainsi que la rétrogradation d’un chef de service.

  • Comme chacun le sait, depuis 1995, il n’y jamais eu de grève commune SNCF/RATP, ce qui enlevait beaucoup de force au mouvement des salariés. Il semble qu’il doive en être autrement le 9 mars puisque les deux sont appelés à la grève le même jour. Cependant n’en déduisez pas que les syndicats se sont mis d’accord pour agir ensemble. Pas du tout ! Ce sont sur des objectifs différents que ces deux journées d’action sont programmées et on ne sait pas encore si l’une ne risque pas d’être déplacée pour éviter la convergence des luttes !!!

  • Mais pourquoi clamer que sncf et ratp feraient grève le même jour pour des raisons différentes ?

    Alors que justement les problèmes de salaires et d’emploi annoncés par les syndicats RATP recouvrent exactement les mêmes problèmes qu’à la SNCF !!!!

    En effet, les réformes, depuis les grèves de 1995 sont saucissonnées dans toutes les grandes entreprises... il n’y a guère que le monde qui a essuyé de fortes grèves contre les suppressions d’emploi, parce que la direction n’a pas, de son propre point de vue, assez saucissonné les réformes...

    Enfin, c’est ce que déclarait la DRH du monde à la journée des cadres de l’APHP il y a 8 jours....

    Surtout, la feuille de route depuis plusieurs années, entérinée par LE POAN et la CGT à la SNCF a justement pour but... de supprimer des emplois !!!!

    C’est donc bien que les raison de faire grève dans l’une comme dans l’autre tôle (et comme dans toutes les tôles...) sont les mêmes !!!!

    Alors pourquoi les Echos annonce-t-il en titre que les raisons sont différentes ? Alors que précisément, la suite de l’article montre le contraire !!!!!???

    http://www.lesechos.fr/industrie-services/tourisme-transport/021716361289-apres-la-sncf-un-preavis-de-greve-est-annonce-a-la-ratp-pour-le-9-mars-1202068.php

  • Demain, mardi, la SNCF sera partiellement grève à l’appel des syndicats et pour appuyer leurs négociations, pas pour imposer un retrait des attaques mais seulement leur renégociation, pas pour interdire la privatisation et ses conséquences aux dépens des personnels et des usagers. On le constate dans la déclaration des syndicats qui appuient la grève. SUD soutient en déclarant qu’elle aurait préféré une grève reconductible. La CGT annonce que c’est une mobilisation limitée mais qu’on reverra en plus grand si on n’est pas écoutés. En somme, on a fait exprès de ne pas encore faire du grand nous disent les grands stratèges syndicaux, vous savez ceux-là même qui nous ont promené toutes ces dernières années et ont réussi à faire échouer tous les mouvements. La « réforme » de la SNCF passe ainsi comme une lettre à la poste comme la réforme justement de La Poste, d’EDF, de Telecom, de l’hôpital public, des retraites et du code du travail… Mouvements tous non reconductibles, tous limités, tous divisés, et tous… battus !!!

  • Une nouvelle grève à la SNCF, cette fois illimitée, débute mardi soir à l’initiative des trois premiers syndicats qui entendent peser dans la phase finale des négociations sur le temps de travail des cheminots, mais les premières perturbations sont attendues mercredi.
    Il s’agit de la huitième journée de grève depuis début mars au sein du groupe ferroviaire.

    La CGT-cheminots (premier syndicat) promet "une grosse mobilisation".
    Le groupe public ferroviaire communiquera ses prévisions moyennes de trafic mardi avant 9H00, a-t-il indiqué à l’AFP.

    Mais... Mais... Mais....

    Mais la grève ne dénonce qu’une petite partie de la réforme : celle des nouveaux horaires et pas l’essentiel : la privatisation !

    Mais la grève ne vise pas l’élargissement à l’ensemble du service public (hôpitaux, aide sociale, sécu, santé, enseignement, recherche, poste, énergie, radio, télé, impôts, etc) qui sont attaqués exactement de la même manière et pour les mêmes raisons.

    Mais l’organisation des cheminots en assemblées générales interprofessionnelles comme en 1995 est repoussé par les centrales.

    Mais l’organisation des travailleurs en comités de grève et en coordinations, élues et révocables, est combattue par les bureaucraties.

    Mais nous ne gagnerons pas tant que nous ne dirigerons pas nous-mêmes nos luttes !

  • « La principale conquête de la première vague de grève réside dans le fait que des chefs ouvriers sont apparus dans les ateliers et les usines. (…) La grève a secoué, ranimé, renouvelé dans son ensemble le gigantesque organisme de la classe. (…) L’organisation de combat ne coïnciderait pas avec le parti, même s’il existait en France un parti révolutionnaire de masse, car le mouvement est incomparablement plus large qu’un parti. L’organisation de combat ne peut pas non plus coïncider avec les syndicats, qui n’embrassent qu’une partie insignifiante de la classe et sont soumis à une bureaucratie archi-réactionnaire. La nouvelle organisation doit répondre à la nature du mouvement lui-même, refléter la masse en lutte, exprimer sa volonté la plus arrêtée. Il s’agit d’un gouvernement direct de la classe révolutionnaire. Il n’est pas besoin ici d’inventer des formes nouvelles : il y a des précédents historiques. Les ateliers et les usines élisent leurs députés, qui se réunissent pour élaborer en commun les plans de la lutte et pour la diriger. Il n’y a même pas à inventer de nom pour une telle organisation : ce sont les « soviets de députés ouvriers ». (...) Le mot d’ordre de comités ne peut être abordé que par une véritable organisation révolutionnaire, absolument dévouée aux masses, à leur cause, à leur lutte. Les ouvriers français viennent de montrer de nouveau qu’ils sont dignes de leur réputation historique. Il faut leur faire confiance. Les soviets sont toujours nés des grèves. La grève de masse est l’élément naturel de la révolution prolétarienne. D’atelier en atelier, d’usine en usine, de quartier en quartier, de ville en ville, les comités d’action doivent établir entre eux une liaison étroite, se réunir en conférences par villes, par branches de production, par arrondissements, afin de couronner le tout par un congrès de tous les comités d’action de France. »

    Extraits de Léon Trotsky dans « L’étape décisive » (5 juin 1936)

  • 250 cheminots ont manifesté ce vendredi matin dans les rues de Périgueux pour défendre leurs emplois. 60 postes doivent être supprimés cette année.

  • A la SNCF, ce n’est pas 1995 qui a mar­qué l’apparition (ou le retour) à des pra­tiques d’auto-organisation de la lutte. Neuf ans plus tôt, les trois semaines de grève de décembre 1986-janvier 1987 avaient per­mis d’imposer une rup­ture nette avec un sys­tème où la grève était deve­nue depuis long­temps l’affaire des syn­di­cats, voire même des seules fédé­ra­tions syn­di­cales dès lors qu’on par­lait de mou­ve­ment national.

    La grève de 1986/1987 se situe dans une période de forte ten­sion sociale : mou­ve­ment lycéen et étudiant contre la loi Deva­quet, assas­si­nat de Malik Ous­se­kine par la police, grève des agents com­mer­ciaux de la SNCF puis grève des agents de conduite, qui se trans­forment rapi­de­ment en grève inter-catégorielle sur l’ensemble de l’entreprise. De sa pré­pa­ra­tion à sa conclu­sion, ce mou­ve­ment est placé sous la res­pon­sa­bi­lité des assem­blées géné­rales de gré­vistes ; c’est un acquis impor­tant qui se retrou­vera « natu­rel­le­ment » lors du démar­rage de la grève 1995, avec une dif­fé­rence de taille : en 1986, si les col­lec­tifs CFDT-cheminots sont sou­vent à l’initiative du mou­ve­ment, les mili­tants et mili­tantes CGT com­battent la grève dans ses pre­miers jours puis s’y insèrent de manière fort mal­adroite vis-à-vis des assem­blées géné­rales ; en 1995, du côté de la CGT la leçon a été retenue.

    Cette pra­tique des assem­blées géné­rales est bien sûr essen­tielle. Encore faut-il s’entendre sur ce qu’est une A.G. de gré­vistes. Ce n’est pas une réunion d’information orga­ni­sée par les syn­di­cats, c’est bien un moment où cha­cun et cha­cune doit pou­voir se sen­tir suf­fi­sam­ment à l’aise pour par­ler, pour pro­po­ser, pour cri­ti­quer, pour déci­der. En 86/87 comme en 95, la quasi-totalité des A.G. au sein de la SNCF se font sur la base du col­lec­tif de tra­vail : le dépôt, l’atelier, la gare, le chan­tier de ventes ou de manœuvre lorsqu’il s’agit de gros établis­se­ments. C’est à cette échelle qu’on a réel­le­ment des A.G. Il ne s’agit pas de « mee­tings » où les porte-paroles des syn­di­cats, fussent-ils des repré­sen­tants ou repré­sen­tantes locaux, donnent les nou­velles, appellent à recon­duire le mou­ve­ment ou à l’arrêter, avant que la démo­cra­tie se limite à lever la main pour approu­ver ce qui vient d’être dit.

    C’est cette pra­tique de véri­tables assem­blées géné­rales où chaque gré­viste peut aisé­ment trou­ver sa place qui per­met une appro­pria­tion de la grève par les gré­vistes ; d’où les mul­tiples ini­tia­tives auto­gé­rées, par­fois for­ma­li­sées sous forme de « com­mis­sions » : pour la revue de presse quo­ti­dienne, pour les repas, pour les pro­po­si­tions d’actions, pour les liens avec les autres A.G., etc. C’est de là que se feront « natu­rel­le­ment » les occu­pa­tions de locaux durant le temps de la grève : il s’agit alors de se réap­pro­prier col­lec­ti­ve­ment les lieux de la grève, qui sont aussi ceux qui cor­res­pondent au champ de l’A.G., au cadre connu car fré­quenté quo­ti­dien­ne­ment depuis des années. C’est ainsi qu’en novembre-décembre 1995, à la SNCF, beau­coup de direc­tions locales ont été, soit expul­sées, soit mises de côté, durant tout le mou­ve­ment ; des endroits stra­té­giques (com­mande du per­son­nel rou­lant, postes d’aiguillage, gui­chets, etc.) ont été occu­pés dès les pre­miers jours de la grève. Tout ça s’organise à par­tir du col­lec­tif de tra­vail, devenu col­lec­tif de grève ! Ca me parait impor­tant d’insister sur ce point : depuis 1986 et 1995, il n’est plus ques­tion pour les orga­ni­sa­tions syn­di­cales appe­lant à la grève de com­battre, du moins ouver­te­ment, l’existence des Assem­blées Géné­rales ; mais trop sou­vent elles se trans­forment en cari­ca­ture d’A.G. de gré­vistes, d’A.G. de tra­vailleurs et de tra­vailleuses déci­dant et coor­don­nant leur lutte.

    Quelle que soit l’organisation poli­tique à laquelle ils et elles se réfèrent, celles et ceux qui consi­dèrent que la classe ouvrière n’est pas en capa­cité de défi­nir et mener poli­tique et luttes auto­nomes, ne sup­portent pas les vraies A.G., repré­sen­ta­tives, démo­cra­tiques, déci­sion­nelles. A contra­rio, l’animation auto­ges­tion­naire des luttes consiste à orga­ni­ser cette démo­cra­tie ouvrière, à la défendre : la pra­tique de l’Assemblée Géné­rale quo­ti­dienne en est une des bases. Elle ne résout pas tout, d’autres points méritent une atten­tion par­ti­cu­lière, notam­ment la coor­di­na­tion du mou­ve­ment à l’échelle natio­nale, les liens inter­pro­fes­sion­nels loca­le­ment, etc.

    Une des nou­veau­tés de 95 est la géné­ra­li­sa­tion des liens directs entre salarié-es de sec­teurs dif­fé­rents : piquets de grève com­muns, délé­ga­tions réci­proques dans les A.G., départs com­muns pour les mani­fes­ta­tions, étaient deve­nus pra­tiques cou­rantes entre cheminot-es, postier-es, enseignant-es, étudiant-es…

    Je ne sais pas si on peut par­ler d’auto-organisation à ce pro­pos, mais la réus­site de 1995 chez les che­mi­nots et les che­mi­notes, le rejet mas­sif du recul de l’âge de la retraite, se sont aussi appuyés sur le fait que nous avions su faire vivre une tra­di­tion ins­crite dans la culture ouvrière che­mi­note : celle du rejet des col­lègues ne par­tant pas à l’âge « nor­mal » de départ en retraite (50 ans pour les agents de conduite, 55 ans pour les autres). Cette res­pon­sa­bi­li­sa­tion indi­vi­duelle dans la défense des acquis et la lutte contre le chô­mage des jeunes a été un élément déter­mi­nant d’une défense collective.

  • Les grands stratèges ont encore changé : cette fois, personne ne fait plus la grève en même temps !!! C’est la grève tournante !!!

    La CGT appelle les cheminots de la SNCF à se mettre en grève à partir du lundi 26 juin 2017 pour une mobilisation tournante à travers la France. Selon la compagnie, elle ne devrait pas perturber le trafic sur son réseau grandes lignes mais pourrait avoir un impact localement sur les trajets des TER.

    La CGT cheminots a déposé un préavis de grève "tournante" pour cette semaine, en vue de défendre le statut de la profession, et en particulier la caisse de prévoyance du rail qui serait menacée selon l’organisation syndicale.

    En Provence Alpes Côte d’Azur la grève est prévue pour mardi, avec un rassemblement à 11h devant la direction régionale à Marseille pour remettre des pétitions "en masse" sur ce sujet. Si la SNCF n’a pour l’heure pas encore émis de prévisions, peu de perturbations sont a priori attendues sur le réseau provençal.

  • La méthode soi-disant nouvelle des deux journées d’action par semaine ne donne rien et... les syndicats n’en changent surtout pas, disant aux plus radicaux que le mieux et de continuer ce qui n’a rien donné et ne donnera rien !!!

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