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Bulletin La Voix des Travailleurs de Renault CTL (Lardy)

mercredi 26 septembre 2012, par Robert Paris

Bulletin La Voix des Travailleurs de Renault CTL (Lardy)


Renault et PSA, dans la même galère

Pour les salariés de PSA, les illusions tombent. Les mensonges de la direction ne font plus recette. Ceux du gouvernement de gauche non plus. Restent ceux des dirigeants syndicaux. Ils ont prétendu qu’il ne fallait pas mener d’action « à chaud » lors de l’annonce des suppressions massives d’emplois dans tous les sites PSA et de la fermeture d’Aulnay. Eh bien, après la rentrée, il n’y a toujours aucune grève avec occupation des salariés, seul moyen pourtant d’entrer véritablement dans la lutte contre les licenciements. Ce n’est pas les négociations autour du tapis vert avec patronat, syndicat et gouvernement qui vont faire reculer les plans antisociaux et pas non plus les gentillettes « actions » aux péages d’autoroute et promenades de protestation dans les rues. Il faut que cela coûte plus aux patrons de licencier que de ne pas le faire, sinon on ne les fera pas reculer. Il faut qu’ils craignent de voir les salariés de PSA débouler dans toutes les entreprises à commencer par celles qui font des plans sociaux comme Sanofi, Air France, ArcelorMittal, Bouygues, Renault-Flins, Doux, etc… Il faut construire une vague de lutte. Ce sont alors les autres patrons qui diront à PSA de reculer. Mais cette offensive des salariés, ce ne sont pas les centrales syndicales qui l’organiseront. La CGT d’Aulnay apparaît à certains comme plus radicale puisque son leader parlait d’« être le cauchemar du patron » et de « guerre », mais, en réalité, c’est la CGT qui a milité contre une action gréviste avant les vacances et démobilisé ainsi les salariés réduits aux « opérations autoroute ».


Le salon des salariés

Pour les dernières éditions du salon de l’Auto, chaque salarié avait droit à une place offerte. Par contre cette année des infos contradictoires circulent selon les directions. Du coup, personne ne sait sur quel pied danser. Encore un exploit de com de notre direction. Mais, toujours est-il que l’on peut aussi rejoindre les PSA au salon, le 9 octobre, pour manifester avec eux pour défendre nos emplois. Et là, c’est entrée gratuite à coup sûr !


Nos congés pour leurs PPG !

Nos "mendiants" de la direction nous incitent à prendre le plus de congés possibles, afin de faire plus de "fric cash flouse" pour sauver notre chère entreprise de la faillite, et aussi nos emplois selon la version officielle. En fait, c’est surtout que leur (au moins une) prime, la fameuse PPG y est directement indexée ! Désolés, ça ne marche pas, on ne va pas sacrifier le peu de vacances dont les dates ne sont pas imposées pour encore engraisser quelques cochons de la direction !


Les conseillers du patron

Nous avons reçu de la pub pour faire élire un syndicaliste au conseil d’administration de Renault. La dernière fois que nous les avions élus, est-ce que c’était pour qu’ils votent la confiance à Ghosn pris en flagrant délit de licenciement abusif et de mensonge ? Pourtant, ils l’ont tous fait ! Alors, aujourd’hui, leurs discours, on s’en moque !


A nous les mauvaises nouvelles !

Renault déclare que ses résultats financiers risquent d’être plombés. Risquent, cela signifie clairement qu’ils ne le sont pas et pourtant ils nous plombent déjà : on subit du chômage technique, des blocages de salaires et de primes, des pressions dans le boulot, des suppressions de postes et des menaces sur l’ensemble des emplois.

Pas la peine de nous dire que Renault s’est internationalisé pour se solidifier pour nous présenter ensuite les ventes de voiture en berne en France. Pas la peine de prétendre que l’Alliance c’est l’essentiel pour nous présenter finalement les résultats de Renault seul, quand ils sont moins bons en Europe. Est-ce les patrons qui licencient dans tous les trusts en France qui vont pousser les gens à dépenser pour s’acheter une nouvelle voiture ?


Renault planifie des licenciements

Les salariés du site automobile de Renault Douai vont à nouveau subir 15 jours de repos forcé en octobre, ce qui signifie un surcroît de stress voulu par la direction qui menace ainsi ouvertement les emplois à Douai. On savait déjà que Renault s’attaquait aux emplois à Flins. S’y rajoute maintenant les bruits qui courent contre le CTR de Rueil avec des projets ouverts de la mairie sur le site et des forages dans les terrains réalisés en ce moment. Renault jouerait ainsi le même jeu qui avait été celui du patron de PSA qui, jusqu’au dernier moment, niait planifier des suppressions massives d’emplois et la fermeture d’Aulnay. Il s’agirait pour Renault d’éviter la jonction avec les salariés de PSA. Battre séparément les uns puis les autres. Et si on ne marchait pas ?

Le journal bourgeois « Le Figaro » titre : « Combien de temps Renault peut-il tenir sans plan social ? » Il écrit : « À ce stade, il n’y a pas de plan de suppressions d’emplois ou de fermetures de sites », a assuré vendredi Carlos Tavares, à latribune.fr, parlant de « la fragilité de l’entreprise ». Tout est fait par la direction pour préparer les salariés au pire, faire penser que les usines et centres techniques roulent au ralenti, à perte. Si ce n’est pas la préparation d’un « plan de sauvegarde » … des profits !


Comment fabriquer des boucs émissaires pour cacher la responsabilité des classes dirigeantes

On assiste à de grandes manœuvres pour désigner du doigt de faux responsables de la situation catastrophique mondiale, aux plans économique, social et politique. Il s’agit d’accuser les travailleurs et les peuples des crimes des classes dirigeantes.

Ainsi, la Cour de comptes aurait découvert le responsable des trous dans les caisses de l’Etat : les retraités ! Ce ne serait pas les banques qui ont comblé leurs trous sur fonds publics et se voient racheter leurs actifs pourris et leurs investissements hasardeux et spéculatifs en Grèce, en Espagne ou au Portugal, ce ne seraient pas les bourses qui n’ont grimpé que grâce à l’argent public, ce ne seraient pas les trusts qui ont été renfloués grâce aux caisses de l’Etat. Les sommes précédentes représentent pourtant des centaines de milliards d’euros. Non, ce serait seulement les quelques centaines de millions des retraites auxquelles il faudrait, paraît-il selon cette Cour, faire payer des impôts ! Désigner du doigt les retraités, alors qu’il est évident que le revenu des retraités s’effondre progressivement, c’est fort de café !

Mais ce n’est pas tout ! On nous a trouvé d’autres faux responsables des trous dans les caisses de l’Etat. Ce sont les mairies, les collectivités locales, les regroupements de communes, la gestion des tâches municipales et locales ! Pendant ce temps, l’Etat et le ministère des Finances exonèrent d’impôts les entreprises de main d’œuvre, le « développement durable », les trusts de la recherche, de la pharmacie, les entreprises exportatrices, etc, etc…

Après les localités, les retraités, il reste les fonctionnaires, accusés d’être trop nombreux et de coûter trop cher… Ayrault supprime massivement les emplois des fonctionnaires partant en retraite au nom du retour à l’équilibre des finances publiques. Il ne pense pas, par contre, à ce retour à l’équilibre quand il s’agit d’annoncer un nouveau « plan Automobile » pour faire cadeau de milliards aux trusts automobile qui, en guise de remerciement, suppriment massivement des emplois, quand il s’agit de payer rubis sur l’ongle les dettes de la banque CIF qui menaçait de couler, en faisant payer l’affaire aux salariés de la banque en menaçant leurs emplois, quand il s’agit de prévoir de nouveaux cadeaux aux entreprises du Bâtiment avec la loi Duflot qui remplace, en mieux pour les riches, la loi Sellier, en faisant cadeau aux patrons la paie des nouveaux contrats de jeunes précaires, etc, etc…

Alors qu’il se glorifie de voter l’austérité comme les autres pays européens, le gouvernement de gauche continue à emprunter 22 millions d’euros à l’heure en payant six millions d’euros de l’heure aux prêteurs, ce qui accroît sans cesse son déficit pour le plus grand profit du capital privé ! Les banques qui prêtent ainsi à l’Etat ont reçu cet argent de la BCE quasiment gratuitement, pour une durée quasi illimitée et presque sans intérêt !!!

On a pris comme boucs émissaires les Grecs, accusés d’avoir profité, de vivre au dessus de leurs moyens, de ne pas payer d’impôts, de cacher leurs revenus, etc… Pendant ce temps, personne ne parle des armateurs grecs qui ne paient pas d’impôts, des chefs militaires et policiers grecs qui ont reçu des pactoles, des chefs religieux orthodoxes aussi et de la grande bourgeoisie, grecque, française ou allemande, qui s’est fait des profits en or sur le dos de la Grèce ! Les sacrifices qu’on impose au peuple grec ne sont là que pour dédommager les banques et trusts français investis en Grèce et non pour relancer l’économie et payer les dettes de la Grèce !

Mais la politique du bouc émissaire ne s’arrête pas là. Il semble nécessaire aux classes dirigeantes de désigner du doigt les immigrés, les sans papiers, les musulmans, les chinois et on en passe… Voilà pourquoi il ne passe pas de semaine sans expulsion de Roms par le zélé Valls.

Certes, nous sommes depuis 2007 dans une crise démarrée aux USA et on aurait pu penser que les média allaient nous affirmer que les classes dirigeantes américaines qui roulent sur l’or étaient les responsables de l’effondrement international dont le monde n’est nullement sorti depuis. Pas du tout ! Le monde entier est paraît-il menacé – de Le Pen à Hollande ils le disent – par … les Musulmans !

C’est ainsi qu’on les pousse dans les bras des Barbus pour provoquer la guerre de religion ! C’est sûrement les Musulmans qui licencient à PSA et Sanofi. Bouygues et Peugeot, de fameux intégristes islamistes ! Ailleurs, on trouve d’autres boucs émissaires : les Chinois pour les Japonais et inversement. Les Iraniens pour les Israéliens. Les Coréens du nord pour les Coréens du sud. Les Indiens pour les Pakistanais. Allons-y, cherchons nous un peuple, une ethnie, une religion à détester, comme cela on passera plus vite de l’effondrement économique à la guerre mondiale pour sauver les classes dirigeantes et nous couler tous !

Travailleurs, ne nous trompons pas d’ennemi ! C’est le capitalisme qui nous coule et les peuples travailleurs des pays voisins sont nos frères !

Messages

  • Ghosn se prépare à licencier...

    "Étant donné la dégradation des marchés européens, qui représentent 50 % de nos volumes, notre prévision d’augmenter nos ventes mondiales cette année est (...) fortement sous pression", déclare Carlos Ghosn dans un entretien au Figaro, jeudi. "Il devrait chuter d’environ 8 % en 2012, alors que nous prévoyions une chute de 3 % en début d’année, et de 6 à 7 % en juillet. Malheureusement, nous ne voyons pas d’amélioration l’an prochain : le marché sera au mieux stable ou, plus probablement, légèrement en baisse." Un peu plus tôt dans la journée, Renault avait annoncé revoir en baisse sa prévision pour le marché français en 2012, désormais attendu en repli de 13 %, contre une prévision de -10 à -11 % cet été.

  • Ghosn prétend qu’il nourrit des inquiétudes quant "à la compétitivité en France (qui) est un sujet de survie", explique-t-il dans entretien au Figaro publié ce jeudi. "Nous avons un problème de coût du travail et nous avons besoin de flexibiliser le travail", ajoute-t-il. "Aucun constructeur n’échappera au renforcement de sa compétitivité dans son pays d’origine", martèle le PDG de Renault...

    Ceux qui croyaient que Renault était à l’abri des attaques en sont pour leurs frais...

    On a seulement réussi pour le moment à éviter, grâce notamment aux syndicats, une lutte commune PSA et Renault, sans compter General Motors et les prestataires... avec tous les secteurs qui licencient !

  • Arnaud Montebourg, le ministre du redressement productif qui doit se rendre sur place ce jeudi pourrait donc annoncer la reprise d’une partie des activités du site. Selon « Libération », « le gouvernement est, depuis trois semaines, en négociations avancées pour obtenir de Mittal qu’il accepte de céder la filière chaude (hauts fourneaux et aciérie) pour l’euro symbolique ». Le groupe accorderait ainsi un délai de « plusieurs mois » pendant lequel l’Etat serait chargé de trouver un repreneur, le géant de l’acier gardant lui la « filière froide » de transformation du métal produit localement.

    Un répit pendant lequel le gouvernement lanternerait les salariés, les démoralisant et évitant ainsi une lutte commune de tous les licenciés....

  • C.Ghosn :« Nous ne pouvons pas tenir le coup avec des mesures conjoncturelles »

    Face à la crise, « chaque constructeur a son problème », relève-t-il, en notant que si « pour certains, la réponse passe par des suppressions d’emplois ou des fermetures de sites », le problème de Renault « n’est pas tellement lié aux surcapacités de production ».

    Pour l’heure, « nous nous adaptons actuellement avec de nombreuses journées non travaillées, du chômage partiel, des arrêts de production, un plan de réductions de coûts. Mais face à une situation qui risque de se prolonger, nous ne pouvons pas tenir le coup avec des mesures conjoncturelles », prévient-il, à la veille de l’ouverture des journées presse du Mondial de l’automobile.

  • Le patron de Renault demande tant à l’État qu’aux partenaires sociaux de faire des efforts pour l’aider à améliorer la compétitivité de ses usines en France.
    C’est un difficile numéro d’équilibriste que tente Carlos Ghosn, le PDG de Renault. D’un côté, il explique que le marasme du marché européen est « durable » et que cette situation n’est pas tenable sans changements structurels. De l’autre, il semble décidé à écarter les solutions radicales - suppressions d’emplois et fermeture de site - adoptées par PSA Peugeot Citroën, prenant le risque de devoir absorber d’importantes surcapacités de production.
    Le patron de Renault est pourtant très clair : les ajustements conjoncturels (chômage partiel, réductions de coûts) ne sont plus suffisants pour résister à la baisse des ventes en Europe. Mais il ne compte pas préserver la « charge de travail » et donc l’emploi dans les usines françaises sans contrepartie. C’est du « donnant-donnant », selon lui. En échange, Carlos Ghosn demande tant à l’État - son premier actionnaire avec 15 % du capital - qu’aux partenaires sociaux de faire des efforts pour l’aider à améliorer la compétitivité de ses usines en France. Il en va selon lui de la « survie » de l’entreprise, dont la situation financière n’est cependant pas « préoccupante » actuellement, contrairement à celle de PSA. Auprès du gouvernement, il martèle la nécessité de réduire les charges qui pèsent sur le travail. Avec les syndicats, il souhaite négocier une plus grande flexibilité des usines.
    Cette démarche est proche de celle adoptée par PSA sur son site nordiste de Sevelnord. Le constructeur avait conditionné l’attribution d’un nouveau véhicule à cette usine et le maintien de l’emploi à la signature d’un accord de compétitivité. Cet accord, ratifié par trois syndicats sur quatre, prévoit un gel des salaires sur deux ans - avec en contrepartie une augmentation de l’intéressement et une prime - et une gestion plus flexible du travail
    Le patron de Renault a les coudées beaucoup moins franches que Philippe Varin, son homologue chez PSA. Alors que le gouvernement a dû se résoudre à la décision du Lion de fermer l’usine d’Aulnay, il est logique qu’il souhaite éviter une autre hécatombe sociale, chez Renault. « La direction du groupe a testé dernièrement avec le gouvernement des hypothèses de réduction d’effectifs. Mais l’État actionnaire ne veut pas en entendre parler », explique un bon connaisseur de l’entreprise. Chez Renault, on dément, en indiquant « qu’il n’y a pas de pression de l’État, puisqu’il n’y a pas de projet de suppressions d’emplois ».

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