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Quand le patronat exige le retour à l’esclavage, syndicats et gouvernement de gauche négocient le poids des chaînes !

jeudi 29 novembre 2012, par Robert Paris

Quand le patronat exige le retour à l’esclavage, syndicats et gouvernement de gauche négocient le poids des chaînes !

Pendant des mois et des années, la gauche et les syndicats nous ont rabâché que tout était de la faute de Sarkozy : attaques contre les retraites, contre les services publics, contre les emplois, contre les contrats de travail, contre les sans papiers, contre les salaires, contre les fonds publics. Ils avaient même démobilisé les luttes en prétendant que ce n’était pas la peine d’en mener sous Sarkozy, on n’obtiendrait rien ! D’ailleurs ils se gardent bien de nous expliquer pourquoi les patrons mènent une telle offensive ni comment nous, salariés, pourrions la faire reculer. Comme ils se sont tous gardés de nous prévenir de l’attaque conjointe des patrons, avant les élections, alors que tous le savaient.

En fait, cette gauche et ces syndicats avaient eux-mêmes décidé de limiter nos luttes et de les enfermer dans un cadre où elles ne risquaient pas de déboucher, entreprise par entreprise pour les licenciements et sans grève générale pour les retraites. C’est pour cela qu’ils en appelaient au bon vouloir d’un gouvernement qui prendrait notre parti contre les patrons. Et ceux-là, une fois la gauche parvenue au gouvernement, continuent à nous chanter la même chanson avec Hollande : il suffirait que le gouvernement aide les salariés qui sont menacés de licenciements, de fermetures, de remises en cause des contrats de travail et autres attaques. Il faudrait demander une fois de plus à l’Etat bourgeois de nous sauver des attaques de la bourgeoisie !

En tout cas, aujourd’hui, alors que Sarkozy a perdu la partie, que l’UMP se déchire de manière risible, alors qu’on voit que ces prétendus ennemis qui cassaient nos luttes se révèlent des pantins ridicules, comment expliquent-ils que l’attaque patronale ait pris un tour bien plus offensif et que proposent-ils pour se défendre ?

Ils disent qu’ils en appellent au gouvernement, lequel leur propose de tout négocier. Ils ne nous expliquent pas comment ils vont s’en tirer en négociant alors que les patrons se proposent tout simplement de nous faire la peau comme l’ont très bien montré successivement les patrons de PSA, de Renault, de Sanofi, de SFR ou d’ArcelorMittal !

Oui, les patrons sont bien décidés à utiliser le chantage à l’emploi pour nous faire mordre la poussière, baisser massivement les salaires, imposer flexibilité et mobilité, accroître les taux d’exploitation de manière drastique. Ils n’attaquent pas dans une seule entreprise ni dans un seul secteur, mais partout et de manière concertée. Et l’Etat ne peut que les aider dans cette tâche.

La politique des négociations est le meilleur moyen d’enchaîner les syndicats et d’imposer des reculs pires. Il y aura comme d’habitude des syndicats qui signeront et d’autres non, mais le simple fait d’accepter de participer à ces négociations alors qu’elles visent ouvertement à nous détruire c’est accepter l’idée même des sacrifices pour les salariés et le mensonge de l’Etat négociateur indépendant qui est un baratin grossier.

Qui peut croire que l’Etat, même gouverné par la gauche, est indifféremment pour les salariés et les patrons ? A-t-on jamais vu les flics intervenir manu militari contre les patrons en faveur des salariés ? Et l’Etat lui-même n’est-il pas en train de supprimer massivement des postes de fonctionnaires parce qu’il n’a plus d’argent, ayant dépensé le fric de nos impôts pour sauver mille fois les banques et les trusts qui ne sont plus des investisseurs dans l’économie mais des spéculateurs à la petite semaine.

Demander à l’Etat d’intervenir en faveur des travailleurs, c’est demander du lait à un bouc ! Mais c’est surtout démobiliser les travailleurs puisqu’on dit à ceux-ci que rien ne dépend d’eux mais des décisions politiques et des négociations au sommet !

C’est à PSA que l’on est tombé dans ce piège. A-t-on vu une usine qui ferme ne pas faire grève, ne pas occuper et tous les syndicats se contenter de pleurer auprès des gouvernants. On a atteint là un sommet de démobilisation. Et les dirigeants syndicaux d’Aulnay ont même argumenté le 12 juillet 2012 à l’annonce du plan de PSA pour convaincre qu’il ne fallait pas partir tout de suite sous le coup de la colère… Résultat : aucune véritable lutte alors que ces dirigeants faisaient des rodomontades en prétendant qu’ils allaient « être le cauchemar du patron » !

Nous n’avons pas besoin de dirigeants syndicaux comme Thibaut qui affirmait que la grève générale ne fait pas partie de la tradition du mouvement ouvrier français. D’un Lepaon qui a rédigé un rapport pour le Conseil Economique et Social, une institution de la bourgeoisie, où il donne des conseils pour faire passer en douce la privatisation de la SNCF ! Et ne parlons pas de Chevènement qui se sent très bien de signer des accords dits de compétitivité, lui qui ne sait même pas ce que travailler veut dire !

Travailleurs, c’est à nous de décider et pas à tous ceux qui se réunissent en notre nom dans ces négociations pour nous faire la peau ! C’est à nous de dire qu’aujourd’hui, perdre son emploi c’est mourir car on n’en retrouvera aucun. Licencier, c’est donc un crime et il doit être poursuivi comme tel et les patrons responsables pourchassés et attaqués.

Il faut mener la guerre quand on nous mène la guerre ! Nous en avons les moyens. Réquisitionner les entreprises qui licencient, bloquer tout le trust quand ils jettent une usine. Casser leurs banques puisqu’ils sont tous transformés en banque, appelés les clients à retirer leur argent de ces institutions, provoquer s’il le faut des paniques contre les banques qui soutiennent nos licencieurs.

N’allons pas à l’abattoir comme des moutons derrière leurs bergers !
Et organisons nous ! Discutons entre nous sur les lieux de travail ! Formons nos comités de défense de salariés !

Messages

  • Le premier secrétaire du Parti communiste (PCF) Pierre Laurent a dit au journal Le Monde, « Faut pas mégoter. Les syndicats ont très bien fait leur boulot dans une situation tendue. Il faut leur faire confiance et se mettre derrière à fond. »

    Le Monde a aussi fait remarquer que le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) d’Olivier Besancenot avait revu sa sa rhétorique à la baisse. Il écrit : « Depuis début octobre, Olivier Besancenot a rangé ses critiques à l’égard des syndicats jugés trop mous et ses appels à un ’nouveau Mai 68’. »

    "Quoi qu’il arrive" désormais au Parlement ou au Conseil constitutionnel, syndicats et Parti socialiste sortent "gagnants" de la bataille pour la réforme des retraites, a affirmé mardi 26 octobre le socialiste Pierre Moscovici. Les travailleurs sont perdants mais le PS est gagnant ?!!!

    Explication de François Hollande. "Je sens une rancune très forte dans le pays, violente dans l’expression verbale, je sens une colère, et celle-là elle demeurera, je sens une frustration de n’avoir rien obtenu", commente l’ancien premier secrétaire du PS. Selon François Hollande, "ce que nous avons à faire c’est de permettre que cette colère qui n’a pas pu trouver son résultat social, parlementaire, puisse trouver son résultat, sa traduction politique en 2012".

  • Ayrault : "Hollande n’a jamais promis qu’il sauverait toutes les usines"

    Par contre, avait-il promis qu’il sauverait toutes les banques, tous les financiers, toutes les bourses, toutes les assurances, tous les trusts ? Non, ce n’était pas la peine : c’est un président normal de l’Etat bourgeois.

  • A PSA Aulnay, CFE-CGC, FO, CFTC et GSEA ont émis mardi un avis défavorable au plan de restructuration du constructeur. Ils dénoncent le flou entourant les suppressions d’emploi et appelent à de nouvelles négociations pour "en réduire l’ampleur et l’impact".

    Quand les négociations ne donnent rien, les syndicats en tirent la leçon… qu’il faut de nouvelles négociations !!!

  • La CGT entend donner une arme supplémentaire aux salariés, une arme qui ne serait pas dans la lutte mais dans un plan industriel bis :

    Un plan B que Jean Pierre Mercier, délégué à Aulnay et Bruno Lemerle, élu à Sochaux sont bien décidés à argumenter. Pour les deux responsables syndicaux : "En l’état le plan Varin, un plan financier pas industriel, compromettrait l’avenir de PSA et surtout l’ensemble de la filière automobile". Ils avaient donné rendez-vous à la presse hier matin au siège de la CGT à Montreuil.

    La CGT propose surtout dans le volet industriel de répartir les productions entre les sites.

    Comme si on combattait en proposant des politiques industrielles au patron !

    Traditionnellement, c’étaient les staliniens et les réformistes qui faisaient cela ! Maintenant c’est l’extrême gauche Lutte ouvrière....

  • Au terme d’une journée marathon et de trois mois de négociations, syndicats et patronats ont arraché vendredi un accord sur la sécurisation de l’emploi, salué par François Hollande comme « un succès du dialogue social ».
    « Cet accord se traduira par de nouvelles avancées pour les salariés », a estimé le chef de l’Etat. Il a demandé au gouvernement de préparer « sans délais » un projet de loi « afin de transcrire fidèlement » le texte, qui doit encore recevoir l’approbation formelle des organisations dans les prochains jours.

    Ce projet de loi sera présenté en Conseil des ministres le 6 ou le 13 mars, puis examiné en urgence par le Parlement en vue d’une promulgation fin mai.
    Destiné à offrir plus de souplesse aux entreprises et davantage de protection aux salariés, cet accord « marque l’avènement d’une culture du compromis après des décennies d’une philosophie de l’antagonisme social », s’est félicitée Laurence Parisot, présidente du Medef.

    Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a lui aussi salué « un accord ambitieux » estimant que l’emploi était le « gagnant ».

    « Ce qu’on a obtenu n’est pas la perfection » mais « je donnerai un avis positif la semaine prochaine à mon bureau confédéral », a affirmé de son côté Joseph Thouvenel (CFTC). Pour Marie-Françoise Leflon (CFE-CGC), « l’accord est équilibré ».

    Pour être ratifié, un accord national interprofessionnel ne doit pas rencontrer l’opposition de plus de deux des cinq syndicats.

    La CGT et FO se sont quant à elle clairement opposées au texte : « l’accord est inacceptable de notre point de vue », a déclaré Agnès Le Bot (CGT), qui a prévenu que
    « C’est un jour sombre pour les droits des salariés », a estimé Stéphane Lardy (FO) dénonçant un texte qui « renforce la précarité » et une négociation qui a « loupé sa cible ».

    Quel intérêt pour CGT et FO de participer à de telles négociations ?

  • Après le crédit d’impôt au nom de la compétitivité, c’est la flexibilisation des salariés soi disant pour le même but. ET c’est un recul social de grande ampleur cautionné et voulu par le patronat mais aussi par le gouvernement de gauche…

    En cas de « graves difficultés conjoncturelles », les entreprises pourront imposer à tous les salariés une baisse momentanée des salaires (dans la limite du montant horaire du smic) et une modulation de la durée du travail (baisse ou hausse) pendant une durée de deux ans au maximum. En cas de refus, les salariés seront licenciés pour motif économique. En contrepartie, l’entreprise devra s’engager à maintenir tous les emplois le temps de l’accord.
    De leur côté, les syndicats devront avoir accès dans une « transparence totale » aux informations sur la situation économique de l’employeur. Du pipeau intégral : qu’est-ce que la transparence ?!!!

    Dès le 1er juillet 2013, les contrats à durée déterminée de moins d’un mois verront leur cotisation chômage alourdie de 7%. Pour ceux d’une durée de un à trois mois, cela augmentera de 5,5%. Un chiffre réduit à 4,5 % pour les entreprises employant moins de 50 personnes. Ne sont pas visés : les missions en intérim, les contrats saisonniers, les CDD pour remplacer un salarié malade ou en congé maternité. En contrepartie, l’embauche d’un jeune de moins de 26 ans en CDI sera exonérée de cotisation chômage pendant trois mois. Et quatre mois pour les PME de moins de 50 salariés.

    Les entreprises pourront réorganiser l’activité sans avoir à passer par un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE). Des mutations obligatoires seraient proposées aux salariés (à salaire et qualification inchangés) dans la limite d’un éloignement de 50 km ou quarante-cinq minutes. S’ils refusent, c’est la porte pour motif personnel.

    Un salarié licencié, qui veut contester la rupture de son contrat de travail, devant les prud’hommes, aura deux ans pour le faire (contre cinq ans actuellement). Quant à ceux qui sont victimes après coup d’une maladie professionnelle, ils auront trente-six mois maximum une fois le diagnostic de la maladie établi (contre cinq ans actuellement) pour réclamer une indemnisation à l’employeur. Cette mesure concerne toutes les demandes portant sur des indemnisations salariales.

    Recul sur toute la ligne sur le plan social donc, sans que l’emploi ne soit nécessairement bénéficiaire…

  • On ne change pas une méthode qui gagne... Le président François Hollande a annoncé jeudi une nouvelle conférence sociale en juillet avec les partenaires sociaux, lors de ses voeux aux entreprises et aux syndicats à l’Elysée. "Avec le même objectif : préciser notre agenda, ouvrir les discussions, les négociations nécessaires entre partenaires sociaux et indiquer le programme législatif du gouvernement", a poursuivi le chef de l’Etat. ", a-t-il ajouté, alors qu’une première conférence sociale avait été organisée en juillet 2012.

    Celle-ci avait été l’occasion pour François Hollande de lancer deux grands chantiers dont il n’avait pas vraiment parlé lors de la campagne électorale. Celle coût du travail et celles de la réforme du marché du travail. Toutes deux ayant débouché sur des mesures concrètes,comme le Crédit d’impôt pour la compétitivité des entreprises, et l’accord de flexisécurité signé par le patronat et trois syndicats.

  • La fameuse majoration de cotisation (incorrectement nommée "taxation") des contrats à durée déterminée (CDD) courts est limitée : + 0,5 à + 3 points en fonction des types ou des durées de contrat, de moins d’un à trois mois . Elle peut aisément être contournée : en allongeant la durée des contrats les plus courts au-delà des seuils ; en remplaçant les CDD par des contrats d’intérim, qui peuvent être conclus pour les mêmes motifs que les CDD ou en utilisant la période d’essai du contrat à durée indéterminée (CDI). Difficile de croire, par conséquent, à l’efficacité de cette mesure.

  • Gattaz, chef du MEDEF représentant le patronat français, veut payer les salariès en dessous du SMIC. Donc l’offensive sur les salaires continuent avec la destruction des emplois, les licenciements, la précarité durable etc...
    Pour cela il a le soutien de la gauche gouvernementale : voir ici Moscovici (ministre de l’économie) qui reçoit Gattaz.

    et des syndicats : voir ici 1 photo au lendemain du pacte de responsabilité anti ouvrier.

    Pour lire nos articles concernant ce pacte et la politique anti ouvrière de gauche :
    1)

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