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Journée du 5 mars : mais quelle viande avariée veulent donc nous faire avaler les Spanghero du syndicalisme ?

mercredi 27 février 2013, par Alex

Editorial des bulletins La Voix des Travailleurs

Journée du 5 mars : mais quelle viande avariée veulent donc nous faire avaler les Spanghero du syndicalisme ?

La lame de fond des suppressions d’emplois, de fermetures de site continue. Des organisations syndicales et politiques, du Front de gauche à l’extrême gauche et des syndicats CGT ou FO, nous appellent donc à une journée d’action le 5 mars. Cela aurait eu un tout autre sens si ceux qui y appelaient cherchaient véritablement à unir les salariés des entreprises qui ferment ou licencient.

Mais ces organisations sont toutes à leur manière respectueuses des divisions entreprise par entreprise et des divisions public/privé quand ce n’est pas CDI/CDD, avec ou sans papiers et salariés/chômeurs, pas du tout prêt à unir afin de frapper ensemble les classes dirigeantes qui détruisent nos emplois.

Ils veulent seulement apparaître légèrement à gauche du gouvernement ou à gauche des autre centrales syndicales, celles qui ont signé l’Accord interprofessionnel sur « la sécurisation de l’emploi », Medef-CGC-CFDT-CFTC : « Le gouvernement annonçant son intention de retranscrire dans la loi un mauvais accord pour les droits sociaux, la CGT et FO décident d’appeler les salariés à se mobiliser et à exprimer leur désaccord en direction du gouvernement, des députés et des sénateurs.(…) Cette journée doit exprimer un refus de l’austérité et de la flexibilité ; l’exigence de réponses nouvelles pour les droits sociaux, l’emploi, l’augmentation des salaires et des pensions. »

Et pour soi-disant lutter contre l’austérité et la précarité qu’impose le patronat avec l’aide d’un parlement et d’un gouvernement PS-Ecologie à leur service, nous sommes invités à aller implorer … ces mêmes gouvernements et parlements !

Ils veulent donc limiter nos actions à des complaintes présentées aux élus alors que nous subissons une attaque violente des patrons de Sanofi à Renault et de PSA à Bouygues, attaque dont le gouvernement est non seulement complice mais à laquelle il s’associe largement en supprimant des emplois publics de postiers, de cheminots et d’infirmières. Demander au licencieur en chef de combattre les licencieurs, c’est vraiment demander au cheval de remplacer la viande de bœuf !

Le PCF à son récent congrès, qui s’est décerné le César du rôle de meilleur rassembleur de cette gauche de la gauche, voudrait bien par cette initiative se faire le tampon entre les travailleurs en colère et le patronat. La « gauche radicale » de N. Arthaud à O. Besancenot ainsi que des dirigeants syndicaux d’entreprises en lutte sur différents sites ont été salués sur un ton paternel par ce congrès, où ils ont côtoyé des représentants du PS.

Quel est l’objectif ? Appeler F. Hollande à remplacer les « mauvais accords » par de bons, les « patrons voyous » par de « bons patrons », les « mauvaises lois bourgeoises » de « bonnes lois bourgeoises ». Un bon patron serait celui qui rachèterait un site, appuyé par le ministère du redressement productif grâce aux « rapports d’experts » commandés systématiquement par les syndicats ; mais comme les patrons ne veulent plus investir dans leur système, ce qui est un des aspects de la crise depuis 2008, on irait jusqu’à encourager l’Etat à nationaliser ou les salariés à reprendre « leur » entreprise par exemple sous forme d’une Scop, grâce au soutien de « bonnes lois » du ministère de l’ économie sociale et solidaire. L’essentiel, bien entendu, dans tout cela est que la classe ouvrière pense qu’elle n’a pas à mener l’action directe, seulement à quémander à l’Etat.

Ces plans ne sont pas un plan d’urgence, le plan de bataille dont les travailleurs, tous licenciables avec la crise, ont besoin. C’est un plan illusoire de sauvetage des capitalistes, leur permettant de licencier « en douceur », prétendant éviter la guerre sociale alors que patrons et gouvernement la mènent.

En 1914, 1936, 1945, 1958, 1968, 2010, cette gauche syndicale et politique a toujours répondu présent pour forger des unions sacrées, économiques, politiques, de fausses oppositions, de vrais collaborations de classe.

La crise de 2008, dont ne sort pas le capitalisme, a remis à l’ordre du jour ces prestataires de service.

Voulons-nous recommencer les mouvements sur les retraites de 2003 et 2010 où ces organisations nous ont mené en bateau et promené ?

C’est à nous salariés de discuter de la situation, de nos revendications, d’organiser nos actions. En petits groupes, en grands groupes, ou juste à la machine à café, de toutes les manières. C’est à nous d’organiser des groupes de discussion, des conseils de défense des emplois, des salaires, des retraites, à nous d’organiser nos propres assemblées pour réfléchir ensemble aux attaques et aux moyens et aux revendications. Même s’ils sont combatifs, les syndicats ne peuvent pas nous remplacer et c’est seulement ainsi qu’une mobilisation sera vraiment la nôtre et pourra répondre à la guerre du patronat, dont fait partie l’attaque à venir sur les retraites, l’attaque de la SNCF comme la guerre du Mali.

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