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Bullletin La Voix des Travailleurs de l’Hôpital Saint-Antoine

jeudi 28 novembre 2013, par Robert Paris

On n’a pas à leur en faire cadeau !

Les heures qui restent à récupérer, les jours que l’on n’a pas pu prendre sont en rade. Quand on le relève, la direction joue les rassurantes et fait traîner en prétendant qu’on n’a rien à craindre. C’est faux : les directions peuvent très bien décider qu’à un moment le délai sera dépassé pour les prendre. Ils peuvent discrètement les rayer. Soyons très attentifs à ne pas nous les faire voler !

De plus en plus difficile à articuler

En Rhumato, il y a quelques mois, pour faire l’impasse sur les embauches de personnel comme celles d’aides soignants, la direction avait décidé de ne mettre qu’un aide soignant plutôt que deux le week-end. Voilà-t-il pas qu’en pleine semaine, elle n’hésite pas maintenant à faire la même chose ! On sait très bien que, c’est la direction, au lieu de l’exception, qui fait la règle. On sait aussi que, si on se laisse faire, elle continuera à nous fatiguer les articulations et à nous donner des crises de rhumatismes.


La charte de la mauvaise gestion

L’APHP vient de signer une charte pour mieux gérer les flux de patients et l’aval des urgences. Il est vrai que la stratégie consiste à fermer toujours plus d’hôpitaux (l’Hôtel Dieu en est un bel exemple) et à laisser les urgences des autres hôpitaux se saturer, voir s’asphyxier par un flux exponentiel de patients et un sous-effectif chronique sans compter le manque de moyens et la conséquence : un épuisement des personnels. La nouvelle charte fait partie de la politique des faux semblants de la direction consistant à édicter de beaux principes avec des moyens en peau de chagrin.

Emmaüs s’agrandit

On a beau changer de nom de Directeur de l’APHP, la politique reste la même. Nommer Martin Hirsch, ancien responsable d’Emmaüs, a certainement pour but de faire croire que le social entre dans la Santé. Mais c’est de la blague : il ne va pas rouvrir les urgences de l’Hôtel Dieu, arrêter les restructurations, les suppressions de postes, la casse de l’hôpital public. Il ne va pas supprimer la tarification à l’activité. Il ne va pas en finir avec la rentabilisation. Il ne va pas se débarrasser de la dictature des labos pharmaceutiques, des entreprises de matériel médical et des officines privées. Il ne va pas refuser la dépendance des hôpitaux vis-à-vis des trusts du bâtiment qui sont en travaux dans tous les hôpitaux pour le plus grand profit de ce secteur privé. Etc, etc. Si le responsable d’Emmaüs rentre à l’hôpital public c’est sans doute que l’APHP n’aura plus à se moquer de la charité !

Pas de départ après l’âge de décès

Depuis 2003, pour prétendre à une retraite à taux plein, le nombre de trimestres à travailler n’a cessé d’augmenter. De 150 semestres, il est passé en 2013 à 165, soit 42,5 annuités contre 37,5. L’âge de départ à la retraite a été repoussé de 55 à 57 ans pour la catégorie active. Pour la catégorie sédentaire, on passe de 60 à 62 ans. Pour beaucoup d’entre nous, ce sera des durées de cotisations impossibles à atteindre, d’autant que les conditions de travail actuelles sont usantes. La décote sur la retraite sera donc assurée et diminuera le montant de la pension qui n’est déjà pas mirobolant. Mais, ne vous inquiétez pas, le gouvernement cherche encore les moyens de nous appauvrir. Pour ceux qui croyaient, que faire pire que Sarkozy n’était pas possible, la leçon est cruelle…

Comment s’en prendre à la Sécu ?

On connaît le fameux trou de la Sécu que les gouvernements successifs nous ont brandi sous le nez pour prétendre que notre système de couverture santé coûtait trop cher à l’Etat et en fait pour faire en sorte que l’argent de la sécu, nos cotisations, lui reviennent dans les poches. Eh bien, Hollande vient de faire un pas de plus dans ce sens en proposant que la CSG soit regroupée au sein des impôts. Or la CSG est une taxe censée aider la sécu et la sécu n’est toujours pas une simple annexe des impôts. Il s’agit donc bel et bien d’une menace pour notre système de sécurité sociale dont on dira bientôt qu’il doit être réduit du fait des trous dans les caisses de l’Etat, trous contractés non à cause de la santé mais à cause des aides aux banquiers et aux trusts…

Les tissus de la colère

Les ouvriers du textile du Bangladesh sont entrés en éruption volcanique entraînant la classe ouvrière du pays dans une révolte qui est durement réprimée par les forces de l’ordre. En cause, le fait que le secteur textile du Bangladesh met à nu ses salariés (48 euros par mois pour ses ouvrières) pour assurer ses profits et ceux des sociétés occidentales. Comme la répression n’est parvenue qu’à faire augmenter la colère et à généraliser la révolte, les investisseurs commencent à envisager de chercher ailleurs des paradis pour exploiteurs. La marque H et M a décidé ainsi de se délocaliser en Ethiopie où elle compte sur une main d’œuvre moins cher et plus malléable. Tout cela pour produire des vêtements vendus plus de dix fois le prix de base. Espérons que cela ne fera que délocaliser et internationaliser la révolte ouvrière !


Ni Hollande, ni Sarkozy, ni Le Pen, ni Mélenchon : C’est à la classe ouvrière de gouverner la société !

Les milieux populaires ont été étonnés à quel point la gouvernance Hollande ressemble à celle de Sarkozy. Les hommes politiques font mine d’être différents tant qu’ils sont dans l’opposition. Dès qu’ils gouvernent, il n’y a plus de différence car tous veulent gouverner dans l’intérêt de la même classe sociale, la grande bourgeoisie française. Du coup, ils soutiennent les mêmes licenciements, les mêmes guerres, la même propagande nationaliste. Ils développent les mêmes mensonges, les mêmes tromperies sociales et politiques ; et cela de l’extrême droite à la gauche de la gauche.

Tant pis pour ceux qui continuent cependant à croire qu’ils peuvent s’exprimer en votant dans le cadre des élections tel qu’il a été mis en place par les classes dirigeantes et dans leur intérêt exclusif. Tant pis pour ceux qui croient qu’on est en démocratie parce qu’on élit le président alors qu’on n’élit pas l’essentiel du pouvoir : dirigeants des banques centrales, des forces de répression, des grands administrateurs, des PDG des grands secteurs liés à l’Etat comme SNCF ou EDF, des trusts comme Total ou Areva, qu’on n’a aucunement voix au chapitre pour décider d’une guerre ou d’une aide aux banques. Qui a été consulté quand le gouvernement Hollande vient de décider d’emprunter des milliards supplémentaires sur les marchés pour rembourser par avance les sommes dues par le Crédit Lyonnais pour sa faillite ? La France démocratique a-t-elle voix au chapitre pour décider si le gouvernement doit ou non interdire les licenciements ? Pas du tout !

Quiconque prétend qu’il suffit de voter pour un président ou un parlement pour prendre les décisions réelles sur l’avenir de la société n’est qu’un menteur. Sur ce plan, les Le Pen et Mélenchon parlent le même langage que tous les autres politiciens bourgeois. Mélenchon a d’ailleurs participé déjà au gouvernement bourgeois, tout comme ses acolytes du PCF. Et Le Pen qui cultive officiellement sa différence avec UMP/PS ne rechigne pas à récupérer des politiciens qui en viennent. Quant à revendiquer que les travailleurs, les milieux populaires aient un réel pouvoir de décision, aucun des partis de tout l’arc en ciel politicien ne le revendique.

Le peuple travailleur peut-il avoir réellement le pouvoir de décision. Oui, il l’a pu déjà quand il a conquis le pouvoir ? Oui ! Il l’a pu, comme lors de la Commune de Paris en 1871. Il a alors dicté toutes les décisions, en matière sociale comme en matière politique. Cela s’est produit parce que la guerre de 1870 et la crise économique et politique avaient démontré aux travailleurs qu’ils n’avaient plus d’autre choix que d’exercer eux-mêmes le pouvoir politique.

Croire qu’il faut se faire entendre des classes dirigeantes, ce que nous répètent politiciens et dirigeants syndicaux, c’est faire croire que les exploiteurs seraient sourds. Ils nous disent : soyons nombreux à voter pour tel ou tel et nous nous ferons entendre ou encore soyons nombreux à manifester et ils vont nous entendre. Non ! Les classes dirigeantes savent très bien ce que souffrent les milieux populaires. Elles savent même ce que nous ne savons pas : à quel point elles comptent nous violenter.

Les classes dirigeantes savent que la paix sociale, qui a régné provisoirement entre les classes des pays riches, n’est plus possible du fait de la crise économique qui ne permet plus au capital de développer ses investissements productifs et d’offrir des emplois aux salariés. Elles savent que le système capitaliste va être incapable de se sortir de la crise débutée en 2007.

Avec la crise, les oppositions de classe, loin de s’éloigner, de se résorber, deviennent plus violentes. On ne peut pas contourner la lutte des classes et si on s’en détourne comme le suggèrent les syndicats réformistes, on travaille pour l’ennemi de classe. C’est la lutte contre le grand capital qui devrait unir a contrario les salariés aux classes moyennes frappées elles aussi. Les petites et moyennes entreprises ne sont pas soutenues par le grand capital et les banques. Alors que la BCE, banque centrale européenne, a prêté aux banques mille milliards d’euros, ces mêmes banques refusent de prêter aux salariés et aux classes moyennes ?

Pour affirmer nos droits, ce n’est pas des promenades dans les rues lors de journées d’action syndicales, ce n’est pas des journées électorales qu’il nous faut. C’est de nous assembler sur les lieux de travail pour discuter entre nous et d’y décider ce que nous voulons.

Aucun pouvoir bourgeois ne défendra les emplois, les salaires, les retraites, le droit au logement, à la santé et à la sécurité, si ce n’est la république des conseils de travailleurs. Tout gouvernement bourgeois, quelle que soit la couleur des partis majoritaires, sera une dictature de plus en plus féroce des classes dirigeantes.

Il faut en finir avec la dictature du grand capital. Défendre l’emploi, les services publics, les retraites, les salaires, c’est construire les conseils de travailleurs !

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