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Tract du Collectif contre l’Amiante sur l’Etablissement Rueil-Lardy

samedi 25 janvier 2014, par Robert Paris

Collectif contre l’Amiante

Sur l’Etablissement Rueil-Lardy

Au début des années 2000, le nombre de cancers recensés parmi les salariés ayant travaillé au B6 de Rueil (CTR) nous avait semblé important. En effet à notre connaissance et sans enquête, déjà cinq salariés étaient atteints d’un cancer. Sur ces cinq cas, trois personnes sont décédées. C’est pourquoi il nous est apparu nécessaire de créer un collectif Amiante sur les deux établissements.

Lorsque le bâtiment B4 de Rueil a été fermé à cause d’un pourcentage inquiétant d’amiante, André LANCTEAU a écrit à la direction générale de Renault à Mrs SCHWEITZER et De VIRVILLE le 6 octobre 2004.

Mais aucun des points soulevés n’a été réglé. C’est pourquoi le collectif Amiante Rueil-Lardy a maintenu, notamment en 2005 et 2009, les questions posées dans des courriers précédents à la direction :

1 / après l’évacuation du B4 , les salariés qui y travaillaient et qui ont été déplacés à Aubevoye n’ont toujours pas été prévenus officiellement que leur ancien secteur était amianté, et n’ont toujours pas de suivi médical.

2/ Le collectif demande que tous les salariés, intérimaires, prestataires et retraites soient contactés et prévenus qu’ils ont ont été en contact avec l’amiante dans leur activité au CTR de Rueil.

En effet, pour le personnel de l’entreprise, le bilan est accusateur et dramatique.

Tous les jours la liste s’allonge.

Fabien Gangne, décédé à l’age de 56 ans ; décès reconnu en maladie professionnelle, inscrite au tableau 030 BIS, à savoir un cancer broncho–pulmonaire.

Eric Pouzet, décédé à l’age de 45 ans, a été reconnu lui aussi à titre posthume en maladie professionnelle, d’un cancer broncho pulmonaire.

Eric Cave à l’age de 53 ans reconnu en maladie professionnelle d’un cancer à l’amiante.

Jean Pierre Garlatti, cancer broncho pulmonaire

Luis Lopez à l’age de 57 ans en procédure de reconnaissance. Décédé en 2012 après avoir travaillé de nombreuses années dans le secteur B pour assurer l’entretien des bancs moteurs, à l’age de 57 ans le collectif en contact avec la famille.

Camille Labaune, cadre chez Renault, a travaillé à Degremont, secteur évacué pour cause de poussière d’Amiante et dans le cadre de son travail a été amené à percer des plaquettes de freins, respirant ainsi des poussière d’Amiante, décédé en 2004 d’un cancer de la plèvre.

Sans compter ceux qui sont décédés, de cancers sans qu’il n’y eu aucune enquête de la sécurité sociale, tels que :

Gilles Talles en 2000 et Claude Gadeau, décédé le 7 mai 1998 d’un cancer des os.

Leur point commun, est que tous ces salariés ont travaillé, des dizaines d’années dans les secteurs B, notamment au B6.

Le plus grave, est que cette maladie ne se déclenche que des dizaines d’années plus tard et que des salariés ont été en contact avec ces pièces amiantées, sans aucune protection, sans radios, sans scanners du poumon, sans que jamais la direction de Renault ne les prévienne du danger encouru.

L’Amiante, avec tous les risques que cela comprend, ne concerne pas uniquement les autres, pas uniquement ceux qui travaillent dans des usines d’amiantes ou ceux qui usinent des pièces amiantées. Les examinateurs moteurs, dont le travail consistait à examiner toutes les pièces moteurs après essais, joints de culasse, joints de collecteurs etc.… sont aussi concernés que les opérateurs bancs moteurs, ainsi que ceux qui assuraient l’entretiens des bancs etc.…

Quand on pense que certains salariés nous ont critiqués, nous ont attaqués, se sont même permis de donner des leçons parce que le collectif se posait des questions après le décès fulgurant d’un salarié âgé de 45 ans. Quand on pense que certains d’entre eux se sont permis d’affirmer que tel ou tel salarié décédé était fumeur pour justifier leur attitude !

Où sont ils ? Qu’en pensent-ils eux qui ont travaillé dans ces secteurs, ne se sentent- ils pas concernés, ou écoutent ils encore les trompettes de la direction ?

OUI, nous avons eu raison de continuer à nous poser des questions et d’assurer les droits, et c’est pourquoi ce collectif a rejoint le collectif créé sur l’ensemble du groupe Renault où il ne se passe pas un jour sans que des salariés nous contactent ou leur femmes pour nous prévenir soit de la maladie soit d’un décès de leur conjoint.

OUI, faire respecter les droits des familles et des travailleurs c’est avant tout, dénoncer la responsabilité de la direction de Renault.

OUI, nous pouvons et devons exiger que tous les salariés qui ont été en contact avec l’amiante soient prévenus du danger encouru, et envoyés passer un scanner, c’est bien le minimum que la direction puisse faire.

Enfin, deux familles, avec l’ANDEVA ont saisi le tribunal pour attaquer Renault pour faute inexcusable.

Alors, que toutes et tous ceux qui veulent en savoir plus prennent contact avec le collectif Amiante Renault. En effet, nous avons mené notre action sur les sites de Rueil et Lardy mais nous tenions également à lier notre combat à celui des autres sites et des autres entreprises. Aussi le collectif de l’amiante de Rueil/Lardy a-t-il adhéré au collectif Renault.

L’Amiante fait 10 morts par jour.

Les responsables, TOUS LES RESPONSABLES doivent être jugés.

Rueil, le 00/01/2014

Messages

  • Amiante, chronique d’un crime sociale —>1 bande dessinée, des expositions & des associations de défense des victimes de ce crime capitaliste.

    "Le plus marquant est sans doute la puissance de ce drame : 100 000 morts attendus dans les vingt-cinq prochaines années ! C’est énorme, il s’agit du plus grand scandale sanitaire en France. Autre élément marquant : la durée de ce scandale. Le premier rapport qui s’alarme du danger représenté par l’amiante remonte à 1906. Nous sommes face à un phénomène où les industriels savent et s’organisent, en s’entourant de scientifiques, pour faire taire la vérité et s’assurer que leurs produits ne soient pas interdits. L’amiante, c’est un siècle de mensonges. "

  • Amiante et maladie prof. : Samedi 1 fevrier emission de radio sur France Culture à 07H00

    La santé dans les usines

    01.02.2014 - 07:05

    A l’occasion de Rencontres organisées par l’association Henri Pezerat
    Avec : Josette Roudaire, ancienne ouvrière de l’usine Amisol de Clermont-Ferrand (manufacture de l’amiante) ; Yves Colombat, membre du CHSCT de France Télécom ; Philippe Billard, travailleur du nucléaire, employé par un sous-traitant d’EDF, syndicaliste et lanceur d’alerte ; Raymond Cubells, de l’association Entraide et défense des acteurs des télécommunications exposés aux toxiques (Edatet) ; François Lafforgue, avocat ; Annie Thébaud-Mony, chercheure au Giscop (Groupement d’intérêt scientifique sur les cancers d’origine professionnelle) de Seine-Saint-Denis

  • La Cour de Cassation annule un non-lieu dans l’affaire Amisol, un scandale sanitaire causé par l’amiante. Et rouvre donc la procédure.

    Serpent de mer judiciaire. Dix-sept ans plus tard, l’affaire est toujours dans les tuyaux. Ouverte en 1997, l’affaire Amisol, du nom d’une manufacture d’amiante de Clermont-Ferrand fermée depuis 1974, avait débouché sur un non-lieu.

    40 ans après la fermeture de l’usine, l’affaire est renvoyée. Le patron de l’usine, Claude Chopin, demandait depuis le règlement de l’enquête dans laquelle lui étaient reprochés les faits d’homicides et blessures involontaires. Mais la Cour de Cassation en a décidé autrement puisqu’elle a renvoyé l’affaire devant la cour d’appel de Paris.

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