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Chronologie de la révolte des Indiens d’Amérique

mercredi 17 décembre 2014, par Robert Paris

Histoire du combat des Indiens d’Amérique

Les Indiens d’Amérique (nord, sud et centre) ont subi un véritable génocide mais ils ne se sont pas laissés faire... Ils ont été tués, violés, brûlés, torturés, exploités, massacrés par "les plus grandes civilisations" occidentales : espagnols, portugais, hollandais, anglais, français, américains pour permettre le lancement du monde capitaliste qui est né dans un grand bain de sang... Les Occidentaux n’ont pas seulement détruit hommes, femmes et enfants mais des centaines de civilisations différentes, une destruction de richesses humaines inestimables !

La conquête de l’Amérique : l’ « Ancien monde » occidental savait parfaitement qu’il accomplissait un grand crime de masse

Tous ces peuples divers qui représentaient de multiples civilisations ont été rayés de la carte.

Torturés par les colons espagnols...

Livrés aux chiens...

A Wounded Knee, 200 indiens Lakotas ont été assassinés le 29 décembre 1890

Le 25 juin 1876, le 7e de Cavalerie du général George Armstrong Custer lance ses troupes sur le village des Sioux, des Cheyennes et des Arapahos coalisés sur les bords de la rivière Little Big Horn. Les Amérindiens repoussent le premier assaut mené par le commandant Marcus Reno, puis décident de contre-attaquer. Le détachement de Custer, en infériorité numérique, est écrasé par les guerriers de Crazy Horse.

La disparition des civilisations précolombiennes, avant la "conquête" coloniale, est-elle un mystère ?

Chronologie de la révolte des Indiens d’Amérique

12 octobre 1492 : « découverte de l’Amérique » par Christophe Colomb. Arrivée de Christophe Colomb, parti de Palos le 3 août en compagnie des frères Martin et Vincent Pinzón à bord des navires La Pinta, de La Niña et de La Santa María. Le 12 octobre, ils atteignent l’île de Guanahani (Bahamas), baptisée San Salvador. Ils croient et croiront longtemps être arrivés aux Indes en faisant le tour de la Terre. Aux Bahamas, Colomb rencontre les Indiens Arawaks. Ils vivent dans des communautés villageoises et pratiquent la culture du maïs, de l’igname et du manioc. Ils savent filer et tisser mais ne connaissent pas le cheval et n’utilisent pas d’animaux pour le labour. Ils ignorent l’acier, mais portent de petits bijoux en or aux oreilles.

Les Arawaks sont les premiers Amérindiens à avoir eu un contact avec les Espagnols du XVe siècle, c’est-à-dire Christophe Colomb et son équipage. Le bateau de Colomb arrivait alors aux Bahamas, l’étrange gros navire attirait la curiosité des Amérindiens, qui, émerveillés, s’en allèrent à la nage à la rencontre des visiteurs. Quand Colomb et ses marins débarquèrent, armés de leurs épées, parlant leur étrange langage, les Arawaks leur apportèrent rapidement de la nourriture, de l’eau, des cadeaux. Plus tard Colomb écrira ceci : « Ils nous apportèrent des perroquets, des ballots de coton, des javelots et bien d’autres choses, qu’ils échangèrent contre des perles de verre et des grelots. Ils échangèrent de bon cœur tout ce qu’ils possédaient. Ils étaient bien bâtis, avec des corps harmonieux et des visages gracieux [...] Ils ne portent pas d’armes - et ne les connaissent d’ailleurs pas, car lorsque je leur ai montré une épée, ils la prirent par la lame et se coupèrent, par ignorance. Ils ne connaissent pas le fer. Leurs javelots sont faits de roseaux. Ils feraient de bons serviteurs. Avec cinquante hommes, on pourrait les asservir tous et leur faire faire tout ce que l’on veut. »

28 octobre 1492 : l’expédition de Colomb atteint Cuba dans les grandes Antilles.

6 décembre 1492 : Colomb et les frères Pinzón découvrent Haïti qu’ils appellent Espanola. Ils laissent une garnison de 39 hommes au fort de Navidad construit le 25 décembre avec les débris de la Santa Maria échouée, avec pour mission de découvrir et d’entreposer l’or.

25 septembre 1493 : début du deuxième voyage de Christophe Colomb (fin en 1496). Il repart de Cadix avec 17 navires et entre 1 200 et 1 600 hommes, et découvre les Petites Antilles (12 novembre) dont la Dominique et la Guadeloupe et Porto Rico. Puis il regagne Hispaniola début décembre où il trouve le fort de Navidad détruit suite à une révolte des indigènes face aux exactions des colons. Colomb décide de fonder une nouvelle ville, Isabela, sur un plan en damier (7 décembre).

Janvier-mars 1494 : Christophe Colomb explore Haïti et fonde à Hispaniola, La Isabela, première colonie espagnole du Nouveau Monde. Il confie la colonie et la prospection de l’or à Alonzo de Hojeda puis part pour Juana (Cuba).

24 avril-23 août 1494 : Colomb explore la Jamaïque (découverte le 4 mai) et la côte sud-ouest de Cuba qu’il décrit comme une péninsule du continent asiatique.

29 septembre 1494 : de retour à La Isabela Colomb apprend qu’un soulèvement conduit par le cacique Caonabo vient d’être écrasé par Pedro de Margarit. Cinq cent indigènes récalcitrants sont déportés comme esclaves vers l’Espagne.

Mars 1495 : A Haïti, les Espagnols organisent une grande chasse à l’esclave et rassemblent 1500 Arawaks (hommes, femmes et enfants), qu’ils parquent dans des enclos sous la surveillance d’hommes et de chiens. Cinq cent d’entre eux sont embarqués vers l’Espagne. Deux cent meurent pendant la traversée, et les survivants sont mis en vente dès leur arrivée. Colomb vend chaque indien pour 5000 maravedis.

5 août 1498 : Colomb parvient dans le delta de l’Orénoque et comprend vite qu’il s’agit d’un continent. Il croit que ce sont les Indes. C’est l’Amérique…

30 août 1498 : Colomb arrive à Hispaniola qu’il trouve au bord de la guerre civile, déchirée entre les partisans de Bartolomeo Colomb (les « étrangers ») et ceux du juge Roldan (Espagnols de « limpia sangre ») et par les Indiens révoltés contre la tyrannie de Bartolomé.

30 mars 1501, Amérique : Rodrigo de Bastidas et Juan de la Cosa découvrent l’embouchure de la Magdalena. Ils explorent la côte colombienne depuis le golfe de Maracaibo jusqu’au golfe d’Urabá.

13 mai 1501 : le gouvernement portugais envoie une flotte dirigée par Gonçalo Coelho accompagné de l’italien Amerigo Vespucci pour effectuer la reconnaissance des côtes du Brésil. Ils rapportent en Europe (1502) le bois de brasil (bois de brésillet) qui produit une teinture rouge qui sera très prisée et qui donnera son nom au nouveau territoire. Amerigo Vespucci prend conscience que le continent n’est pas l’Asie.

17 août 1501 : Gonçalo Coelho et Amerigo Vespucci débarquent au Rio Grande do Norte, puis longent la côte vers le Sud.

16 septembre 1501 : instruction des souverains espagnols au gouverneur des Indes occidentales Nicolás de Ovando. Ils autorisent l’introduction d’esclaves noirs en Amérique

Avril 1502 : Nicolás de Ovando s’active tant à la « colonisation » de Haïti qu’en 1507 elle ne comptera plus que 60 000 indigènes, les autres étant morts de maladie, dans les travaux forcés ou au cours de la répression des révoltes.

9 mai 1502 : début du quatrième voyage de Christophe Colomb. Parti de Cadix le 9 mai, il double la Martinique (15 juin), longe la côte de l’Amérique centrale, du Honduras au golfe de Darién. Il pense que le Honduras est l’Indochine. Il parvient difficilement à regagner Cuba (1503), puis s’échoue à la Jamaïque (1504). Secouru par le gouverneur d’Hispaniola Ovando, Colomb rentre en Espagne le 7 novembre 1504.

Mars-avril 1503 : dans sa lettre Mundus Novus, le navigateur Amerigo Vespucci émet l’hypothèse que les terres découvertes par Christophe Colomb ne sont pas les Indes mais un nouveau continent.

9 juin 1509 : le fils de Christophe Colomb, Diego Colomb, nommé gouverneur des Indes occidentales quitte Sanlúcar pour relever le vice-roi Nicolás de Ovando (fin en 1515). Il commence la conquête de Cuba (1510).

Années 1500 : L’encomienda est un système appliqué par les Espagnols dans tout l’empire colonial espagnol lors de la conquête du Nouveau Monde à des fins économiques et d’évangélisation. C’était le regroupement sur un territoire de centaines d’indigènes que l’on obligeait à travailler sans rétribution dans des mines et des champs : il s’agissait d’un « pseudo-servage », d’une « forme rajeunie de régime seigneurial ». Ils étaient « confiés » (« encomendados »), c’est-à-dire placés sous les ordres d’un « Encomendero », colon espagnol ainsi récompensé de ses services envers la monarchie espagnole ; dans la pratique, celui-ci disposait librement des terres des indigènes, bien qu’elles appartinssent toujours à la Couronne.

22 janvier et 14 février 1510 : la Couronne de Castille commande à la Casa de Contratación de Séville l’envoie de 50, puis de 200 esclaves Noirs africains vers Hispaniola, en Amérique.
Début novembre 1510 : Martín Fernández de Enciso fonde Santa María la Antigua del Darién, la première colonie espagnole sur le continent américain (Tierra Firme).

Février 1511 : révolte des Taïnos à Porto Rico, après que le cacique Urayoán ait ordonné à ses hommes de noyer le soldat espagnol Diego Salcedo pour déterminer si les Espagnols étaient immortels (novembre 1510). Juan Ponce de León réprime férocement l’insurrection et fait venir des esclaves Noirs d’Afrique pour travailler dans les mines.

1513 : Arrivée des premiers esclaves Noirs à Cuba, conquise en novembre 1511, devenue colonie espagnole le 15 août 1512. Conquête achevée le 28 juin 1514.
20 janvier 1516, Amérique : Diaz de Solís, parti de Jopa le 13 décembre 1515, débarque au Río de la Plata (Mar Dulce) où il est tué par des Indiens anthropophages Charrúa ou Guaraní.

1er mai 1518, Amérique : l’espagnol Juan de Grijalva, neveu de Diego Velázquez de Cuéllar, gouverneur de Cuba, explore la péninsule du Yucatan. Il suit les côtes nord et ouest du golfe du Mexique jusqu’au Río Pánuco et découvre l’existence de l’empire aztèque.

5 mars 1519 : Hernán Cortés débarque au Yucatán (Mexique). Début de la conquête de l’Empire aztèque (fin en 1521).
31 août 1519 - 23 septembre 1519 : Cortés est victorieux du royaume de Tlaxcala dont il se fait un allié contre les Aztèques.

8 novembre 1519 : Cortés gagne Tenochtitlán, la capitale aztèque où l’empereur Moctezuma II (1466-1520) reconnaît la suzeraineté de Charles Quint. Le massacre de Cholula est une attaque réalisée en 1519 par les forces militaires du conquistador espagnol Hernán Cortés lors de sa marche vers la ville de Mexico-Tenochtitlan. Il en résulta la mort de 5 000 à 6 000 Cholultèques, des civils désarmés pour la plupart, en moins de six heures. Après cette action militaire, les Cholultèques, qui avaient été jusqu’alors de fidèles tributaires des Mexicas, se soumirent et s’allièrent aux conquistadors espagnols.

2 juin 1520, Tenochtitlán : Pedro de Alvarado ordonne le massacre de la noblesse aztèque réunie devant le Templo Mayor pour la fête de Toxcatl. Les Aztèques entrent immédiatement en rébellion et assiègent les Espagnols.

24 juin 1520 : Cortés rentre à Tenochtitlán.

26 - 30 juin 1520 : insurrection aztèque à Tenochtitlán. Moctezuma II est touché mortellement par un jet de pierre.

30 juin-1er juillet 1520 : Noche Triste, Hernán Cortés s’enfuit de Tenochtitlán.

7 juillet1520 : victoire de Cortés sur les Aztèques à la bataille d’Otumba.

7 septembre 1520 : Cuitláhuac succède à Moctezuma II comme tlatoani de l’empire aztèque. Il meurt le 25 novembre de la petite vérole alors qu’il essayait de rallier les Tlaxcalans sous couvert d’une fédération. Cuauhtémoc, instigateur de la révolte contre les Espagnols, lui succède (29 janvier 1521).

21 - 28 novembre 1520 : le navigateur portugais Fernand de Magellan reconnaît et force le détroit séparant la Patagonie de la Terre de Feu qui portera son nom. Le 21 octobre, il double le cap des onze mille vierges, puis traverse prudemment le détroit jusqu’au cap Désiré (28 novembre). Il atteint une mer calme à laquelle il donne le nom de Pacifique.

6 mars 1521 : Magellan découvre le premier les Mariannes (Islas de Ladrones).

16-18 mars 1521 : Magellan débarque sur l’île d’Homonhon aux Philippines.

7 avril 1521 : Magellan arrive à Cebu. Il convertit au catholicisme le roi de Cebu et de nombreux habitants (14 avril).

27 avril 1521 : Magellan est tué avec six autres hommes de la flotte alors qu’il tente de mater le roi de Mactan qui refusait de reconnaître le roi chrétien de Cebu. L’expédition, commandée par João Lopes Carvalho, met la voile pour essayer de rejoindre les Moluques.

Avril 1521, Mexique : le chef tlaxcalan Xicohténcatl entreprend de déserter après la mort de Maxixcatl, emporté par l’épidémie de variole (décembre 1520). Cortés le fait exécuter.

26 mai 1521 : début du siège de Tenochtitlan par Hernán Cortés.

13 août 1521 : Hernán Cortés parvient à reprendre Tenochtitlan (Mexico), la capitale aztèque, après trois mois de siège, qui ont laissé la ville en ruines. Le Mexique devient la Nouvelle Espagne.

31 janvier 1522 : Pedro de Alvarado quitte Coyoacán pour mater l’insurrection des Mixtèques soulevés contre les Espagnols (1520-1523). Il entre à Oaxaca le 20 février, et le 4 mars il conquiert la capitale mixtèque Tututepec. Les Mixtèques sont d’excellents orfèvres. Alvarado, en faisant main basse sur leurs bijoux, les fait fondre pour les transformer en lingots.

15 octobre 1522, Valladolid : Hernán Cortés est nommé par Charles Quint gouverneur général de la Nouvelle-Espagne. Il administre le Mexique de manière autoritaire.

1522 : Révolte des noirs à Haïti.

6 décembre 1523 : Pedro de Alvarado part en expédition au Salvador et au Guatemala où il fonde Santiago de los Caballeros le 25 juillet 1524. Parti à la recherche d’or, il commet de nombreux massacres d’indigènes.

1523 : Révolte des noirs à Saint-Domingue.

12 octobre 1524 : Cortès monte une expédition punitive au Honduras. Le dernier empereur Aztèque Cuauhtémoc, soupçonné de vouloir soulever les Indiens, est pendu par Cortés au cours de l’expédition (28 février 1525). Cortés atteint Nito (San Gil de Buena Vista), puis s’embarque pour Trujillo, qu’il quitte par la mer le 25 avril 1526 pour rejoindre Mexico, en proie aux intrigues et aux conspirations.

2 février 1525 : l’expédition de Francisco Pizarro, en route vers le Pérou, débarque en Tierra Firme à Candelaria, en Colombie actuelle. Pizarro rebrousse chemin après l’attaque d’une tribu indigène à Punta Quemada.

Juillet-18 octobre 1526 : échec de Lucas Vázquez de Ayllón dans sa tentative de colonisation de la Floride.
1527, Pérou : mort de l’inca Huayna Capac. Guerre civile entre Huascar et son demi-frère Atahualpa.

Octobre 1528 : premier autodafé du Nouveau Monde à Mexico (exécution par le feu de prétendu hérétiques par l’Inquisition catholique).

20 mai 1530 : Diego de Ordás reçoit de la Couronne d’Espagne les lettres patentes qui l’autorisent à conquérir et peupler les provinces entre le río Marañón (Orénoque) jusqu’au Cabo de la Vela (Guajira). Il explore la côte guyanaise et l’Orénoque (1530-1531). Il meurt d’insolation sur les berges du Rio Negro.

15 juillet 1530 : Hernán Cortés, de retour au Mexique comme marquis de la Vallée d’Oaxaca, s’installe à Cuernavaca. Il exploite la région par des plantations (mûrier, chanvre, lin, canne à sucre), l’élevage (mérinos et bovins), et l’exploitation de mines d’or (Tehuantepec) et d’argent (Zacatecas).

22 janvier 1532, Brésil : Martin Afonso fonde le premier village de colonisation : la Vila de São Vicente (État de São Paulo)1. Le système du donataire est généralisé.

Avril 1532, Pérou : Atahualpa vainqueur de son demi-frère Huascar à la bataille de Quipaipan, près de Cuzco, devient Inca.

16 mai 1532 : Francisco Pizarro quitte Tumbes. Il découvre le port de Paita et assure ses arrières. Il reçoit un messager d’Huascar qui réclame du secours auprès de lui.

24 septembre 1532 : Pizarro part vers le sud avec 168 hommes.

15 novembre 1532 : à Cajamarca, Pizarro rencontre l’armée d’Atahualpa, qui compte prendre le pouvoir à Cuzco, et entreprend des pourparlers avec son chef.
Lorsque Pizarro arrive au Pérou en 1532, il est perçu comme un dieu. Il enlève l’empereur Atahualpa et encourage la révolte des peuples soumis aux Incas. L’empire se morcelle et l’empereur est finalement exécuté par les Espagnols en 1533. Les conquistadors contrôlent le territoire inca au milieu du XVIe siècle, même si des résistances ont encore lieu. La formation de l’Empire colonial espagnol s’accompagne de pillages, de maladies nouvelles qui font des ravages, de la famine, de l’asservissement des Amérindiens dans les encomiendas et de l’évangélisation de la population.

La démographie historique estime qu’une majorité d’Amérindiens sont morts à la suite des maladies infectieuses introduites par les Espagnols, contre lesquelles les Amérindiens n’étaient pas immunisés. Au contact des Européens, les Amérindiens ont eu une très grande baisse démographique causée par les maladies importées de l’Europe et les épidémies dues au choc microbien, car ces maladies comme la coqueluche, la rougeole ou la variole, n’étaient pas connues des tribus. Le processus a commencé dès les années 1500 et les épidémies de variole (1525, 1558, 1589), de typhus (1546), de grippe (1558), de diphtérie (1614), de rougeole (1618) ou encore de peste bubonique (1617-1619, en Nouvelle-Angleterre) ont décimé des millions d’indigènes. Par exemple, les Timicuas, en Floride, qui en 1650 étaient 13 000 répartis sur 40 villages, ne furent après une épidémie de petite vérole que 35 en 1728, regroupés dans un seul hameau.

Le nombre de morts indigènes de maladies, d’exploitation ou d’assassinat par les forces coloniales est estimé à 90 millions, dont 10 millions pour l’Amérique du Nord.

16 novembre 1532 : Pizarro réussit à s’emparer de la personne de l’Inca qui accepte toutes les conditions imposées pour sa libération (dont 88 m3 d’or de rançon, réunie en juillet 1533). La rançon est partagée entre les vainqueurs après envoi du quinto en Espagne, mais Pizarro préfère exécuter l’Inca pour le meurtre de son frère Huascar. Il sera garrotté devant les soldats (29 août 1533).

26 juillet 1533 : Atahualpa, le dernier empereur inca capturé par traîtrise par Pizarro, est condamné à mort et étranglé. La résistance inca est désorganisée. Pizarro partage les Indiens entre ses hommes selon le système de l’encomienda. Chacun reçoit 40 000 indigènes. Ce système ruinera le système économique de l’empire inca. L’introduction de l’économie monétaire et de nouvelles formes de tribut (travaux forcés dans les mines), achèveront de désintégrer l’équilibre du système. Les Espagnols utilisent l’ancien système de pouvoir et d’échanges à leur avantage, mais sans que fonctionne le principe de réciprocité dans l’échange, qui en était le fondement.

Octobre 1533 : révolte de Rumiñahui qui veut prendre le pouvoir depuis Quito avec l’armée d’Atahualpa (12 000 hommes). Belalcázar le bat en plaine avec 200 fantassins et 80 cavaliers pendant l’irruption du Cotopaxi, qui terrifie les Indiens. Rumiñahui parvient à s’enfuir dans la montagne. Capturé, il meurt des suites de ses tortures le 25 juin 1535.

15 novembre 1533 : les Espagnols occupent Cuzco où ils placent Manco Capac II, frère d’Atahualpa, sur le trône des Inca (fin en 1537). La ville est mise à sac.

20 avril 1534 : Jacques Cartier, qui s’est mis en tête de trouver la route du Nord pour atteindre les Indes sans passer par la longue et périlleuse route du Sud, part de Saint-Malo avec deux petits bâtiments, et le soutien du roi François Ier, à la recherche du passage. À défaut, il découvrira le Canada et le Labrador. Il reconnaît partiellement les côtes de Terre-Neuve (10 mai), de l’île du Prince-Édouard et du Nouveau-Brunswick, puis explore le Saint-Laurent (1534 et 1535-1536).

24 juillet 1534 : Jacques Cartier arrive à Gaspé, y plante une croix et prend possession du territoire au nom du roi de France. Donnacona, le chef du village amérindien de Stadaconé (Québec) proteste contre ce geste.

3 mai 1535 : l’expédition de Hernán Cortés en Basse-Californie atteint La Paz6. Cortès découvre la mer qui portera son nom et revendique la Californie pour l’Espagne. Les difficultés que rencontre la colonisation (maladies, attaques des Indiens) provoquent le rappel de l’expédition par le vice-roi Antonio de Mendoza en 1540.

3 juillet 1535 : départ de Cuzco de l’expédition de Diego de Almagro au Chili, avec 570 Espagnols et 15 000 Indiens sous les ordres de Paulus, frère de Manco Cápac II (fin en 1537). Il perd 150 Espagnols et 10 000 Indiens dans la traversée des Andes avant d’atteindre la plaine de Copiapo, puis le Pacifique à Coquimbo. Passé le rio Rappel, il se heurte aux Araucans qui s’opposent à toute installation permanente des colons.

22 janvier 1536 ou 3 février 1536 : le conquistador espagnol Pedro de Mendoza fonde la ville de Nuestra Senora del Buenos Aires (Argentine). Il se heurte plus au nord aux Indiens Guaranís qui entendent conquérir les hauteurs de la Bolivie et du Paraguay actuels. Ce sont de rudes guerriers, maîtres du lasso, et les pertes qu’ils infligent aux Espagnols sont considérables. Dans leur avancée, les Guaranis ont repoussé, venant de l’est, les tribus arawaks, et après avoir conquis un des lambeaux de l’ex-Empire Inca, se heurtent aux Espagnols. Pour mieux leur résister, les tribus indiennes s’unissent sous l’égide des Chiriguanos, les plus actifs des Guaranis. Pedro de Mendoza laisse le commandement à Juan de Ayolas et se rembarque pour l’Espagne. Il meurt sur le chemin du retour (24 juin 1537).

Mars 1536 : arrivée de Diego de Almagro dans la vallée du Rio Copiapo au Chili. Début de la conquête des terres constituant le Chili actuel, contre les indiens Araucans, par les espagnols, conduits par Almagro puis Pedro de Valdivia (1541).

5 avril 1536 : départ de l’expédition de Gonzalo Jiménez de Quesada en Colombie pour le compte d’Alonso Fernandez de Lugo. Il part de Santa Marta avec 700 Espagnols et 3000 auxiliaires indigènes et remonte difficilement le fleuve Magdalena dans le but d’atteindre le légendaire Eldorado. Il perd de nombreux hommes et pille au passage des tombes indigènes. Il parvient dans l’empire des Chibcha où il est bien accueilli. Il trouve Zipaquirá, la capitale de Bogota, le Zipa des Chibcha, déserte. Les temples de la ville sont revêtus d’or et d’émeraudes. Les Espagnols torturent les habitants pour connaître la provenance de l’or. Ceux-ci les envoient plus au sud, mais ils ne trouvent rien. Sur le chemin du retour à Zipaquirá, Quesada rencontre les expéditions de Sebastián de Belalcázar, venu de Quito et de Nikolaus Federmann, venu de Coro, au Venezuela et travaillant pour les Welser (1538).

18 avril 1536, Pérou : l’Inca Manco Cápac II, retenu par les Espagnols à Cuzco, est libéré sous le prétexte d’aller célébrer l’anniversaire de la mort son père Huayna Capac. Réfugié dans la montagne andine, il organise la guerre contre les espagnols à travers tout le pays. Lima et Cuzco sont assiégées, mais l’armée indienne, par manque de préparation, doit se replier.

8 avril 1537 : Diego de Almagro, de retour du Chili, entre dans Cuzco après avoir bousculé les troupes de Manco Cápac II. Il fait incarcérer au Sacsayhuamán, forteresse de Cuzco, Hernando et Gonzalo Pizarro et se proclame gouverneur, puis marche sur Lima en emmenant Hernando en otage.

2 juin 1537 : publication de la lettre Veritas ipsa du pape Paul III qui déclare que les Amérindiens sont des êtres humains.

9 juin 1537 : bulle Sublimis Deus de Paul III qui déclare que les Indiens sont capable de recevoir la foi chrétienne.

15 août 1537 : Juan de Ayolas fonde le poste d’Asuncion au Paraguay. Il tombe sous les coups d’une boleadoras (lasso à boules) maniée par un indigène.

Septembre 1538 : Début de la conquête des terres constituant la Bolivie actuelle par les conquistadors espagnols.

Avril 1539 : nommé lieutenant général de la Nouvelle Tolède (Chili), Pedro de Valdivia entreprend la conquête difficile du Chili (1540).

30 mai 1539 : l’espagnol Hernando de Soto débarque à la baie de Tampa en Floride. Il atteint la baie de Mobile (octobre 1540), les Bouches du Mississippi (mai 1541), puis remonte vers l’Arkansas et les franges de l’Oklahoma. Ses soldats sont décimés par les fièvres et les attaques des Indiens. De Soto rebrousse chemin, puis meurt en 1542 sur les bords du Mississippi. Les rescapés, regroupés autour du penon de leur chef, décident de marcher vers le Mexique. Ils traversent l’Oklahoma pour se heurter aux contreforts des Rocheuses. Ils regagnent alors le Mississippi et descendent le fleuve après avoir construit sept grands canots. Attaqués par les Indiens, ils parviennent jusqu’au golfe du Mexique où ils sont pris dans la tempête. Les rescapés, rejetés sur la côte, marchent épuisés jusqu’au poste de Río Pánuco, à hauteur de Tampico.

1539 : Guerre civile pour le partage du butin entre les conquistadores au Pérou. Tous les chefs (Diego de Almagro, Francisco Pizarro et ses frères, les fils d’Almagro) trouvent successivement la mort entre 1539 et 1541 en s’entretuant.

22 avril 1540 : l’expédition de l’Espagnol Francisco Vásquez de Coronado quitte Culiacán. Elle remonte le Río Grande, explore l’Arizona et le Nouveau-Mexique (fin en 1542).

7 juillet 1540 : Francisco Vásquez de Coronado atteint Háwikuh, en territoire zuñi. Il envoie des détachements pour prospecter la région. Certains atteignent le Kansas. L’un d’eux, commandé par López de Cárdenas, découvre le Grand Canyon du Colorado. Coronado repart en avril 1542. À son retour au Mexique, il doit mater la rébellion des Indiens du Zacatecas, avec l’aide de Pedro de Alvarado, qui meurt tué par les Indiens le 4 juillet 1541.

4 juillet 1541, rébellion des Indiens du Zacatecas au Mexique : Pedro de Alvarado, qui meurt écrasé sous son cheval au cours de la répression.

1541 : Gonzalo Pizarro part pour une expédition dans l’intérieur du continent, à la recherche de la cannelle. Ils franchissent les Andes et atteignent le río Napo, après avoir perdu 140 des 220 Espagnols et 3 000 des 4 000 Indiens de l’expédition. N’ayant découvert que des faux canneliers, Pizarro fait brûler et dévorer par ses chiens ses guides indiens.

24 juin 1542 : Francisco de Orellana affronte dans la région de l’Amazone un peuple dirigé par des femmes guerrières, qu’il nomme Amazones.

21 avril 1545 : ouverture, au pied du Cerro Rico (la Montagne riche), des mines d’argent de Potosí au Pérou (actuellement en Bolivie), par Juan de Villarroel. Pendant près de 30 ans, aux mines de Potosí, les Indiens imposent leurs propres modes d’extraction, que les occupants n’arrivent pas à contrôler. Ce n’est qu’en 1574, lors de l’introduction d’une technique d’amalgame, que les Espagnols peuvent briser le contrôle que les Indiens exercent sur la production d’argent.

1545 : Assassinat de Manco Capac II par un conquistador qui lui tendit un piège par trahison. Début du règne de son fils Sayri Tupac, souverain inca de Vilcabamba (fin en 1560).

1545 : Épidémie de variole au Mexique tuant 800 000 Indiens.

8 novembre 1546 : révolte maya au Yucatán. Fin 1546, les Espagnols soumettent définitivement les Mayas.

1548 : Révolte des noirs à Saint-Domingue.

Avril 1549 : Pedro de Valdivia est de retour au Chili. Pendant son absence, La Serena a été incendiée par les Promaucas venus du sud (janvier) et Coquimbo s’est révoltée. Valdivia châtie les coupables et remet de l’ordre dans la colonie.

22 février 1550 : Le conquistador espagnol Pedro de Valdivia atteint le Bio Bio, dans le territoire des Araucans. Ceux-ci se regroupent pour former une armée de 4000 hommes placés sous le commandement du toqui Ayavilu, sous l’influence du sage Colocolo. Valdivia réussit à les vaincre dans la plaine d’Andalion grâce à sa cavalerie et ses armes à feu. Ayavilu est tué et les prisonniers araucans sont libérés avec les mains et le nez coupés. Valdivia entre en Araucanie où il fonde plusieurs cités protégées par trois fortins, Arauco, Tucapel et Puren

15 août 1550 -fin septembre 1550 : première session de la controverse de Valladolid qui porte sur le statut des Indiens d’Amérique (appartiennent-ils à l’humanité ? Quel traitement leur accorder ?) et qui oppose Bartolomé de Las Casas et le théologien Sepúlveda devant l’empereur Charles Quint. La controverse tourne à l’avantage de Las Casas (ses arguments sont dans l’intérêt du monarque qui souhaite dessaisir les conquérants de la capacité de traiter les Indiens à leur guise, pour pouvoir les soumettre directement, au nom de l’Église).

Novembre 1550 : Des Indiens chichimèques commencent à attaquer les caravanes muletières chargées de ravitailler les mines d’argent de Zacatecas ouvertes par les Espagnols au Mexique en 1546. Début de la grande guerre chichimèque, qui ravage le nord de la Nouvelle-Espagne jusqu’en 1600.

25 décembre 1553, Chili : Les Araucans désignent comme chef Caupolicán et attaquent le fortin de Tucapel. Pedro de Valdivia, croyant à une simple escarmouche, marche sur le fort assiégé avec une trentaine de cavaliers et quelques supplétifs indiens. Il trouve le fort incendié et sa garnison massacrée. Assaillis par les Araucans, les Espagnols sont décimés à l’exception de leur chef et du père Poza, qui mourront des suites d’horribles tortures. Les Araucans, conseillés par Lautaro, ancien yanacona (serviteur) de Valdivia ont su s’emparer de chevaux pour les utiliser contre les Espagnols.
Février 1554, guerre d’Arauco : offensive des Araucans au Chili, dirigée par Caupolicán, conseiller par Colocolo et le jeune Lautaro. Six cent combattants d’élites, soutenus par des milliers d’auxiliaires, marchent vers le Nord. La cité de Valdivia résiste, mais Concepción doit capituler après la bataille de Marihueñu (26 février). Francisco de Villagra défend le cours du Bio Bio et Lautaro est tué en tentant de franchir le fleuve (1er avril 1557). Caupolican se borne alors à défendre sa frontière, lançant quelques raids sporadiques au nord du Bio Bio.
1er avril 1557, guerre d’Arauco, Chili : mort au combat du chef mapuche Lautaro.

7 novembre 1557 : bataille de Lagunillas ou du Biobío. Garcia de Mendoza décide de prendre les Araucans à revers, débarque à Concepción et bât les Araucans sur les bords du lac de Lagunilla. Le chef araucans Galvarino a les mains coupées avant d’être libéré.

30 novembre 1557 : Garcia de Mendoza est de nouveau victorieux de Caupolicán dans la plaine de Melirupu (Millarapue), libérant de la pression des Indiens Valdivia et la côte. Pour contrôler l’Araucanie, il fait construire la place forte de Cañete et la confie à Alonso de Reinoso.

Janvier 1558 - février 1558, guerre d’Arauco : Caupolicán, chef des Araucans, est pris et exécuté alors qu’il tentait de prendre Cañete. La résistance des autochtones au pouvoir espagnol au Chili se poursuit. Nangoniel sera tué à seize ans en essayant d’enlever un fortin, Quintunguenu tiendra tête au capitaine Sotomayo, et Janequeo, une femme, tiendra en échec les troupes espagnoles.

26 novembre 1569 : Francisco de Toledo, nommé vice-roi du Pérou, arrive à Lima (fin en 1581). Il entreprend l’intégration et l’exploitation de la population indigène, notamment par une politique de réduction des anciens villages qui brise l’ancienne organisation en ayllus. Un ayllu (mot d’origine quechua et aymara) est une communauté composée de plusieurs familles dont les membres considèrent qu’ils ont une origine commune (réelle ou fictive) qui travaille de façon collective dans un territoire de propriété commune. Cette forme d’organisation sociale était l’une des plus présentes dans la région andine à l’époque précolombienne.

9 janvier 1570 : création du Tribunal de l’Inquisition à Lima, au Pérou.
20 mars 1570 : au Brésil, un décret garantit la liberté des Indiens, mais la loi et la volonté de l’appliquer ne seront pas suffisantes pour empêcher les violences qu’ils continueront à subir. La loi permet aux colons de réduire les Indiens en esclavage seulement en cas de guerre juste ou à la demande de l’Indien ou s’il s’enfuit d’une « aldeia » et reste absent plus d’un an.

Mai 1571, révolte des Indiens au Pérou : l’inca Titu Kusi Yupanqui (1560-1571) meurt peut-être empoisonné entre mars et juin. Début du règne de Túpac Amaru, dernier souverain inca, il sera exécuté en 1572.

24 juin 1572 : les Espagnols entrent dans Vilcabamba, dernier bastion Inca, déserté par sa population.

22 septembre 1572 : Francisco de Tolède fait exécuter Túpac Amaru, le dernier inca quechua, mettant fin à la résistance inca au Pérou.

28 février 1574 : premier autodafé de l’Inquisition au Mexique.
1576, Mexique : épidémie de variole tuant plus de deux millions d’Indiens dans les diocèses de Mexico, Michoacán, Puebla et Oaxaca.

17 août 1585 : Richard Grenville et ses sept navires affrétés par Walter Raleigh accostent à Roanoke pour organiser la colonisation de la Virginie pour l’Angleterre. Les Indiens qu’ils y rencontrent se montrent hospitaliers, mais suite au vol d’une tasse en argent par l’un d’entre eux, Grenville pille et incendie leur village.
22 juillet 1587 : un groupe de colons anglais tente de s’installer dans la colonie de Roanoke désertée, en Caroline du Nord.

1er janvier 1590, Brésil : Christophe de Barros repousse dans la varzea du Potiipeba (Sergipe) une sortie du cacique Mbaepeva et pénètre dans l’enceinte défendue par ce dernier. Les Indiens sont totalement défaits, 1600 meurent et 4000 sont faits prisonniers.

15 mars 1603 - 20 septembre 1603, Honfleur : voyage de Samuel de Champlain au Canada. Il prend possession de Terre-Neuve et de l’Acadie. Début de la colonisation française en Amérique du Nord, Terre-Neuve, Nouvelle-Écosse et Nouvelle-France.

10 avril 1606 : le roi Jacques Ier d’Angleterre accorde une charte qui donne la concession de la côte américaine comprise entre les 34° et 45° degrés de latitude à deux compagnies (Londres et Plymouth).

30 juillet 1609 : Samuel de Champlain et ses hommes affrontent les Iroquois à l’emplacement du futur Fort Carillon, aujourd’hui Crown Point, New York. Champlain braque son arquebuse et fait feu sur l’un des Iroquois. Deux sont tués du coup. Les Iroquois sont terrifiés.

10 juin 1610 : la flotte de sir De La Warr arrive en Virginie avec du ravitaillement et de nouveaux colons et réoccupe Jamestown, qui compte alors 300 habitants.

9 août 1610, première guerre anglo-powhatans : les colons de Jamestown attaquent le village indien de Paspahegh. Lors de la famine à Jamestown au cours de l’hiver, certains colons se sont réfugiés auprès du chef indien Powhatan pour se nourrir. Lorsque l’été revient, le gouverneur de la colonie, Thomas Gates, demande à Powhatan de restituer les fugitifs. Devant son refus, un groupe de soldats attaque un village, tuent une quinzaine d’Indiens, brûlent les habitations et saccagent les cultures de maïs. Ils se saisissent de la reine de la tribu et de ses enfants, puis les massacrent.

5 avril 1614 : Pocahontas, une princesse indienne nord-américaine épouse un colon anglais de Virginie, John Rolfe.

10-16 octobre 1615 : Samuel de Champlain et ses alliés Hurons assiègent vainement un fort iroquois ; blessé, Champlain doit hiverner en Huronie.

1616 : Une épidémie de variole décime la population indienne en Nouvelle-Angleterre.
1617 : Les colons de Virginie expédient le premier chargement important de tabac à destination de l’Angleterre. Introduction en Virginie de l’indenture, contrat de servitude temporaire, par lequel un homme s’engage à travailler pour une durée limitée sur les terres d’un colon en échange de son voyage et de l’obtention d’une terre en pleine propriété au terme du contrat. Le contrat se généralise au point de concerner un tiers de la population de Nouvelle-Angleterre. Ces serviteurs sous contrats, hommes et femmes, voyagent dans des conditions effroyables et sont vendus à leur arrivée comme des esclaves.

Février 1618 : Samuel de Champlain propose à Louis XIII dans un mémoire d’évangéliser les indigènes du Québec et d’établir des centres importants. Le roi de France donne son accord le 12 mars.

21 novembre 1620 : arrivés sur le Mayflower, pris dans la tempête, les Pilgrim Fathers, 102 puritains anglais débarquent en Amérique (Nouvelle-Angleterre), à Cap Cod et fondent le 20 décembre la colonie de Plymouth, première ville du Massachusetts, hors de la concession octroyée par le roi (1622). Ces Pilgrim’s fathers (41 en tout) ont dû fuir Nottingham (1608), pour s’établir à Leyde dans les Provinces-Unies. Ils signent un accord, le Mayflower Compact, qui est à la base d’une démocratie calvinienne.

En 1621, les colons du Mayflower sont sauvés de la famine par le chef Massasoit. C’est l’origine de Thanksgiving. Lorsque les Pères pèlerins et les colons du Mayflower, s’installèrent, Massasoit, père du chef indien appelé « le roi Philip », grand sachem de la tribu Wampanoag, forma une alliance avec eux lors d’un repas auquel les Pères pèlerins l’avaient convié, lui et 90 de ses hommes, afin de célébrer les premières récoltes de la colonie de Plymouth en 1621. Durant ce festin, des dindes furent offertes (épisode commémoré aujourd’hui par la fête de Thanksgiving). Le chef Massasoit renouvela ce même rite d’alliance avec les membres de la colonie de la baie du Massachusetts en 1638.

22 mars 1622 : attaques indiennes contre la colonie de Jamestown (fin en 1644). Les Indiens algonquins massacrent 347 colons en Virginie. Les survivants répliquent de façon impitoyable.

1623 : Une colonie anglaise est fondée à l’emplacement de Portsmouth dans le New Hampshire en Amérique du Nord.

Mai 1624 : la Compagnie néerlandaise des Indes occidentales envoie le premier contingent de 30 familles de colons vers la Nouvelle-Néerlande, composées pour la plupart de protestants wallons. Dix-huit d’entre elles remontent l’Hudson et fondent Fort Orange près de l’actuelle Albany. Des colons occupent temporairement Noten Eyland (Governors Island) dans le delta de l’Hudson, avant de s’installer à Manhattan l’année suivante.
13 mai 1625, Whitehall : une proclamation royale déclare que la Virginie, les Bermudes et la Nouvelle-Angleterre font partie de l’Empire anglais. Une administration coloniale est instituée. La Virginie devient colonie de la Couronne britannique. Elle est placée sous l’autorité d’un gouverneur nommé par la Couronne, flanqué d’un Conseil et d’une Chambre élus par les colons.

1626 : Massacre de 2000 indiens caraïbes à Bloody Point par les colons anglais et français. Génocide des indiens Kalinago (peuple Caraïbe) sur l’Île Saint-Christophe.

12 juin 1630 : colonisation de la baie du Massachusetts par la compagnie anglaise du même nom. Chaque actionnaire reçoit 200 arpents de terre pour s’installer. John Winthrop devient gouverneur de la colonie de la baie du Massachusetts. Il justifie son occupation des territoires indiens par le fait que la terre est juridiquement « vacante ». Il prétexte que les Indiens n’ont pas « soumis » la terre, et en conséquence n’ont qu’un droit « naturel » sur elle et non un droit « réel ».

26 janvier 1636 : Charles Liènard de l’Olive engage (pour la France) les hostilités contre les Caraïbes de Guadeloupe (fin en 1639). Leur extermination commence. Le génocide des amérindiens caraïbes des Antilles

20 juillet 1636 : le négociant du Massachusetts John Oldham est tué par les indiens à Block Island.

Août 1636 : suite au meurtre d’un négociant blanc, John Stone, fauteur de trouble et kidnappeur d’indien avéré, par les Pequots au Connecticut en 1634, puis à celui de John Oldham, une expédition punitive quitte Boston pour attaquer les Indiens narragansetts de Block Island que l’on prend pour des Pequots. Les Indiens se réfugient dans les forêts et les Anglais investissent des villages désertés, détruisant les récoltes.

13 décembre 1636 : fondation d’une milice au Massachusetts, à l’origine de la Garde nationale des États-Unis, contre les Pequots.

La tribu Pequot est une tribu amérindienne qui vivait au XVIIe siècle dans la région du Connecticut au nord-est des États-Unis. Ils appartenaient au groupe linguistique des Algonquiens. Ils furent quasiment tous décimés lors de la Guerre des Pequots (1637) et notamment lors du Mystic massacre qui les opposait aux colons anglais.

26 mai 1637 : le capitaine John Mason attaque un village Pequot sur la Mystic River, faisant plus de 600 victimes. La Guerre contre les Pequots culmine en Nouvelle-Angleterre (Connecticut). Extermination presque totale de la tribu. Les Anglais évitent l’affrontement direct et massacrent les populations civiles. Ils offrent une prime sur remise du scalp pour tout Indien tué.

26 février 1638 : à Boston, William Pierce le capitaine du Desire, construit en 1636 à Marblehead, près de Salem, importe la première cargaison d’esclaves de la Barbade, qu’il échange contre des esclaves amérindiens, les traces écrites établissant la première présence d’esclaves noirs au Massachusetts vers 1638.

21 septembre 1638 : traité de Hartford ; fin de la guerre contre les Pequots en Nouvelle-Angleterre (Connecticut) commencée en mai 1637. Les Pequots survivants sont vendus comme esclaves. La langue et l’emploi du nom Pequot devient hors-la-loi dans les colonies anglaises.

1639 : plus de soixante esclaves de Saint-Christophe se révoltent et s’arment en gagnant les hauteurs.

13 juin 1641 : début de la première guerre franco-iroquoise (fin en 1645). En dépit des nombreux traités de paix qui interrompront la guerre, elle durera 25 ans.

25 février 1643 : massacre par les Hollandais de 80 Indiens pacifiques réfugiés à Pavonia, en Nouvelle-Néerlande, après une attaque des Mohawks. Début de la Guerre de Kieft, insurrection générale de onze tribus indiennes contre les colons (1643–1645).

9 juin 1643 : au Québec, les Iroquois livrent une guerre d’embuscades contre le poste de Ville-Marie (Montréal). Trois colons sont tués et trois autres fait prisonniers.

Septembre 1643 : exécution du chef Miantonomo par les Mohegan. Début d’une guerre entre les Indiens Naragansetts et les Anglais en Nouvelle-Angleterre (fin en 1645).

30 mars 1644, Québec : les chiens, dont la fameuse chienne Pilote, dénichent des Iroquois cachés dans les alentours de Ville-Marie. Maisonneuve prépare l’attaque. Il s’avère cependant que les Iroquois sont au nombre de 200. Les Français doivent rapidement battre en retraite.

18 avril 1644 : attaque indienne en Virginie. 500 colons sont tués.

20 septembre 1645, Canada : paix entre les colons français et les Agniers (Iroquois). Elle ne durera qu’un an.

5 octobre 1646 : traité de paix entre les Anglais et les Indiens Powhatans en Virginie, signé après que gouverneur sir William Berkeley ait capturé leur chef Opechancanough.

15 octobre 1646, Québec : reprise des hostilités avec les Agniers (Iroquois) quand ces derniers capturent le père jésuite Isaac Jogues et Jean de La Lande. Les Agniers se rendent compte que les Français qui reviennent d’Europe causent des décès dans leur communauté (microbes). Pour conjurer la mort, un Agnier tue d’un coup de hache le père Jogue (18 octobre) et le lendemain Jean de La Lande.
16-19 mars 1649, Canada : les Hurons sont vaincus par la Ligue des Iroquois. Les Iroquois attaquent les missions huronnes de Saint-Ignace et de Sainte-Marie.

26 juillet 1651 : les Iroquois attaquent l’Hôtel-Dieu de Jeanne Mance à Montréal.

1654 : les Kalinas de Martinique attaquent les colons avec le soutien des nègres marrons.

1656 : une révolte servile éclate en Guadeloupe, dirigée par deux esclaves, Pèdre du Cap-Vert et Jean Leblanc de l’Angola.

Septembre 1658 : expulsion et massacre des Indiens caraïbes à la Martinique par l’armée coloniale. Cette guerre des Blancs contre les Indiens caraïbes, menant à leur élimination physique, qui double en 20 ans la surface martiniquaise des planteurs blancs

2 mai 1660, Québec : bataille de Long Sault. Le 1er mai, Adam Dollard des Ormeaux et 16 de ses amis arrivent à Long-Sault et attendent, dans les restes d’une palissade abandonnée, les Iroquois (qui avaient déclaré la guerre aux Blancs) qui remontent la rivière Ottawa. Ne sachant pas que le groupe d’Iroquois compte environ 300 hommes, ils se barricadent dans leur palissade où ils seront assiégés pendant une semaine. Les Hurons font défection, l’eau se met à manquer, et quand un baril de poudre explose dans la palissade, les assiégés tombent aux mains des Iroquois.

1662 : guerre entre les Hollandais et les Amérindiens Delaware de la tribu des Esopus dite guerre d’Esopus qui se termine le 15 mai 1664.

1665 : formation d’un premier groupe de 500 marrons en Martinique dirigés par Francisque Fabulé.

8 juillet 1667, Québec : traité de paix de la France avec les Iroquois.

Avril 1670 : les Anglais fondent un établissement colonial à Charleston (Charles Town) en Caroline du Sud. Cette colonie est fondée sur la traite des Amérindiens de Caroline vers les Antilles qui représentera au total 24 000 à 51 000 indiens.

1674 : Révolte des noirs dans les Antilles anglaises. Les esclaves malgaches de la Réunion se révoltent eux aussi.

20 juin 1675 : début de la « Guerre du roi Philippe » contre les Indiens, au Massachusetts (fin en octobre 1676). Une première guerre a lieu en 1675 après la restauration anglaise, le roi Philip fils (Metacomet ou Metacam), couronné en 1662, étant obligé de déposer les armes, alors que les tensions territoriales entre colons et indiens s’amplifiaient. L’assassinat d’un indien converti au protestantisme conduit à l’exécution de trois Wampanoags, alliés aux blancs.

En juin 1675, les Wampanoags brûlent Swansea en représailles. Les Nipmucks et les Narragansets les rejoignent. De leur côté, les Mohawks refusent de rejoindre le roi Philip. Ces derniers, ex-mercenaires des colonies des Pays-Bas, sont en effet passés aux Britanniques qui ont racheté New-York aux Hollandais.

En 1676 : les Narangasetts sont vaincus, et leur chef Canonchet tué en avril. En août, le roi Philipp est trahi et tué. Cette guerre aura fait 600 morts du côté des colons anglais et 4 000 du côté des Amérindiens.

Plus au sud, au même moment, la traite des Amérindiens de Caroline vers les Antilles s’amplifie, tandis que débute la même année en 1676 en Virginie la révolte de Nathaniel Bacon.

26 mars 1676, guerre du Roi Philip : une compagnie de 65 colons anglais et de vingt Indiens alliés dirigée par le capitaine Michael Pierce est décimée dans une embuscade sur les rives de la Blackstone River, près de l’actuel Central Falls, par le chef Narragansett Canonchet. Trois jours plus tard les Narragansett attaquent et incendient Providence.

21 avril 1676 : combat de Sudbury, raid victorieux des Indiens contre les colons anglais dans la guerre du Roi Philip.

1676 : Une échauffourée entre Indiens Susquehannocks et colons de Virginie conduit au massacre par Nathaniel Bacon des Ocaneechees.

Juin 1676 : La révolte de Nathaniel Bacon, est déclenchée dans la colonie britannique de Virginie par des Blancs vivant sur la Frontière avec les Indiens, rejoints plus tard par des esclaves noirs et des serviteurs blancs. Elle éclate à propos de la menace indienne dans un contexte de crise agricole et de misère. Les Blancs de la Frontière estiment que le gouverneur de Jamestown, William Berkeley, doit mener une guerre totale contre les Doegs qui se sont lancés dans des actions de guérilla à la suite de différends avec les colons. Nathaniel Bacon, élu à la chambre des Bourgeois de Virginie au printemps, et cousin de Frances Culpeper, la femme du gouverneur William Berkeley, prône la mise en place de détachements armés pour combattre les Indiens. Le gouverneur l’accuse de rébellion et le fait emprisonner. Deux mille colons de Virginie marchent immédiatement sur Jamestown pour lui apporter leur soutien. Berkeley fait libérer Bacon après une promesse de repentance publique. Mais Bacon s’échappe, reforme ses milices et se met à harceler les Indiens. En juillet, il rédige une « Déclaration du Peuple » qui reproche à l’administration ses impôts injustes, son favoritisme, sa mainmise sur le commerce des fourrures et son abandon des fermiers confrontés aux Indiens. Bacon attaque alors les Indiens pamunkeys, considérés comme inoffensifs, en tue huit, fait des prisonniers et s’empare de leurs biens

12 août 1676 : la mort du chef des Indiens Wampanoag, Metacom (dit le roi Philip), met fin à la guerre sur la rive sud de la baie du Massachusetts. Les Anglais, victorieux, ont perdu six cents hommes et trois mille Indiens sont massacrés. La défaite des Indiens en Nouvelle-Angleterre donne aux colons européens le contrôle de la côte nord-américaine.

10 août 1680 : révolte des indiens Pueblos au Nouveau-Mexique, qui prennent Santa Fe le 21 août. Massacre de nombreux colons espagnols. Les autres prennent la fuite. Les établissements espagnols sont détruits (fin en 1692). La Révolte des Pueblos de 1680 ou La rébellion de Popé fut une révolte du peuple des Pueblos contre la colonisation des Espagnols en Amérique, en Nouvelle-Espagne, dans la province du Nouveau-Mexique. Même si les Pueblos réussirent à mettre en fuite les Espagnols en les obligeant à quitter provisoirement la région, ceux-ci profitèrent des divisions internes qui agitèrent la nation pueblo après la révolte pour récupérer leur colonie en 1692.

1er janvier 1682 : à la suite de la révolte des Pueblos, les habitants de la mission espagnole d’Isleta sont déplacés vers El Paso, premier établissement espagnol au Texas.

23 juin 1683 : William Penn signe le traité de paix de Shackamaxon avec les Indiens du Delaware (Tamanend).

4 - 23 juillet 1687, Amérique du Nord : Denonville, pour la France, avec 800 soldats, 1 100 miliciens et 400 Amérindiens, ravage le pays des Tsonnontouans, empêchant ainsi les Iroquois et les Anglais d’enlever aux Français le contrôle du commerce des fourrures.

3 novembre 1687 : un raid de 100 à 200 Iroquois est repoussé au fort Chambly (rive gauche de la rivière Richelieu au Québec).
4-5 août 1689 : massacre de 97 canadiens par les Iroquois à Lachine (région de Montréal).

24 septembre 1689 : alliance entre les Anglais et les Iroquois contre la France. Début de la Première Guerre intercoloniale en Nouvelle-France, ou guerre franco-iroquoise dans le cadre de guerre de la Ligue d’Augsbourg. Elle se termine en 1697 avec le traité de Ryswick.

Les guerres franco-iroquoises sont une série de guerres entre les colons français implantés au Canada et la tribu des cinq nations (plus tard six), connu sous le nom d’Iroquois. Elles ont connu un paroxysme à la fin des années 1680, mais ont débuté bien avant. Les Iroquois sont historiquement proches de leurs partenaires commerciaux de la Nouvelle-Néerlande, néerlandais jusqu’en 1666, puis anglais. Ces derniers entraient en guerre contre la France à partir de 1689. Lorsque les Français arrivent, les Iroquois sont organisés en une confédération de « Cinq nations » : les tribus des Agniers (Mohawks), établis à l’Ouest de l’actuelle New York, celle des Onneyouts (Oneida), des Onontagués (Onondaga), des Goyogouins (Cayuga) et enfin celle des Tsonnontouans (Seneca). Les guerres franco-iroquoises ont eu des motifs principalement commerciaux, les Iroquois se battant contre les Hurons et les implantations françaises de la vallée du Saint-Laurent afin de contrôler le commerce des fourrures en provenance de Nouvelle-France et des colonies hollandaises de New York et du New Jersey.

18 février 1690, guerre franco-anglaise : les Français et leurs alliés Indiens venus de Montréal attaquent Colaer (Schenectady) dans la province de New York ; ils brûlent la ville et massacrent la population.

1692 : Révolte des noirs dans les Antilles anglaises.

25 janvier 1693 : départ de Montréal d’une expédition française contre les Iroquois. Trois villages iroquois au nord d’Albany sont attaqués et détruits par les Français, qui font 300 prisonniers (16-18 février). Le corps expéditionnaire est attaqué par les Anglais dans sa retraite.

4 août 1696, guerres franco-iroquoises : Frontenac, Callières et Ramezay, avec l’aide de 2 000 soldats, miliciens et Amérindiens, détruisent un village abandonné par les Onontagués (Iroquois) et ravagent toutes les récoltes de ses habitants, près d’Oswego.

7 janvier 1699 : traité de paix de Mare point, à Casco Bay (Maine), entre les colons du Massachusetts et les principaux chefs de la confédération « Wabanaki » (Abénaquis).

4 août 1701 : signature de la Grande paix de Montréal, traité de paix entre les Français et les Iroquois en Nouvelle-France (Amérique du Nord). Les Cinq Nations iroquoises promettent de rester neutre dans d’éventuelles guerres entre Anglais et Français..

15 mai 1702 : l’Angleterre et les Pays-Bas déclarent officiellement la guerre à la France et à l’Espagne (Guerre de Succession d’Espagne). Les hostilités commencent entre colons français et anglais en Acadie (1703), entre colons anglais de Caroline et espagnol de Floride.

20 mai 1702, Floride espagnole : des Indiens Creeks, encouragés par les colons anglais de Caroline, attaquent la mission de Santa Fé de Toloca en territoire Timucua.

1702 : Révolte des noirs dans les Antilles britanniques.

1703 : Le scalp (mot d’origine scandinave, et apporté par les Anglais, et non d’origine indienne) d’un autochtone (un indigène) est rémunéré par les autorités coloniales à 40 £. La scalpation est une pratique guerrière qui consiste à arracher tout ou partie du cuir chevelu (scalp en anglais) d’un adversaire, mort ou vivant. Le scalp est conservé comme trophée de guerre pour témoigner du nombre d’adversaires vaincus. Dans l’imaginaire occidental, la scalpation est avant tout associée aux Indiens d’Amérique lors de la Conquête de l’Ouest, mais cette pratique a été mise en place par les colons et soldats anglais… « Le 5 avril 1794, un correspondant du Centinel [un journal de Cincinnati] notait que Colombia, un poste d’observation non loin de là, offrait des primes pour des scalps d’indiens ». En 1750, le scalp d’un Indien adulte (homme de plus de douze ans) ramené par un colon blanc est rémunéré 100 £, celui d’une femme ou d’un enfant de moins de douze ans, 50 £.

29 février 1704 : attaque franco-indienne sur la position anglaise de Deerfield (actuellement dans le Massachusetts).

28 février 1708 : révolte d’esclaves à Long Island (New York) ; 7 blancs sont tués, quatre esclaves, dont un Indien et une femme, sont exécutés.

29 août 1708 : saccage de la colonie britannique d’Haverhill par les franco-indiens.

1711 : Guerre des Tuscaroras en Caroline contre des amérindiens qui protégeaient les esclaves fugitifs.

6 avril 1712 : révolte d’esclaves dans la colonie de New York. Quelque 25 esclaves et deux Indiens incendient un bâtiment et tuent neuf blancs. Capturés par les soldats, ils sont jugés et 21 d’entre eux sont exécutés. Herbert Aptheker dénombre au XVIIIe siècle dans les colonies britanniques d’Amérique du Nord près de deux cent cinquante révoltes et conspirations d’esclaves noirs réunissant au moins dix personnes.

17 avril 1712, Caroline : reddition de Fort Hancock ; les Tuscaroras doivent accepter une paix humiliante. La guerre reprend à l’automne.

22 mai 1712 : début de la rébellion des Tzeltal dans le Chiapas.

Mai 1712 : Première guerre Fox. Les Renards, nation indienne de l’ouest du lac Michigan, tentent de s’emparer du poste de Détroit près duquel ils se sont récemment établis. Les Outaouais et les Illinois prêtent main-forte à Dubuisson et à ses quelque 20 soldats pour contre-attaquer. Les Renards sont défaits.

20-23 mars 1713 : reddition du Fort Neoheroka. Fin de la guerre de Tuscarora (qui se déroulait depuis l’automne 1711). 1000 Indiens sont capturés et réduits en esclavage, 1400 sont morts pendant le conflit.

26 mars 1713 : par le traité de l’asiento, le Royaume-Uni s’assure pour trente ans le monopole du commerce des esclaves avec l’Amérique latine et devient la première nation esclavagiste. Elle obtient de l’Espagne l’autorisation d’envoyer un navire par an dans les colonies espagnoles (vaisseau de permission).

26 avril 1715 : la guerre des Yamasee en Caroline du Sud (fin en 1717) est déclenchée par des amérindiens qui refusaient d’être mis en esclavage.

1716 : un groupe de 60 marrons de la Grenade munis d’armes à feu s’attaquent aux colons.

1er mai 1716 : les Français commandés par Louvigny, partent de Montréal avec 225 soldats et miliciens ainsi que plusieurs Amérindiens. En Juin-juillet, ils attaquent les Renards dans leur territoire du Wisconsin et obtiennent une capitulation à la Butte des Morts.

1718 : à Saint-Domingue, se forme la bande de marrons de Baboruco qui regroupe jusqu’à 800 esclaves.

28 janvier 1731, Louisiane : reddition des Natchez à Sicily Island. 427 Natchez sont fait prisonniers. En mai, 160 d’entre eux sont vendus comme esclaves et déportés à Saint-Domingue.

19 avril 1735 : une expédition franco-amérindienne, sous Noyelles, assaille les Renards et les Sauks dans leur fort de la rivière des Moines (Iowa). Après quelques escarmouches, un traité est conclu.

26 mai 1736 : bataille d’Ackia entre les Français et les indiens Chickasaw dans l’actuel État du Mississippi.

6 juin 1736 : massacre du lac des Bois au Canada ; le père Aulneau, le fils aîné de La Vérendrye et vingt et un de leurs compagnons périssent attaqués par les Sioux.

22 février 1740 : Le Français Pierre Céloron de Blainville, avec une centaine de soldats et de miliciens canadiens ainsi que 200 Amérindiens alliés, attaque les indiens Chickasaws (près de la ville actuelle de Memphis, Tennessee). Ces derniers signent la paix

26 février 1753 : les Guaranis refusent d’être déplacés de l’autre côté du rio Uruguay en application du traité de Madrid de 1750 et, avec l’aide d’une partie des missionnaires jésuites, entreprennent une guérilla de résistance.

Juin 1753, New York : le chef Hendrick et seize autres chefs Mohawks rompent la paix (Covenant Chain) avec les colons blancs. Une escroquerie permet de voler quelque 130 000 ha de terres aux Mohawks dans l’État de New York, ce qui met fin à la coexistence pacifique entre les Indiens et la population blanche de la province.

28 mai 1754 : bataille de Jumonville Glen (soldats français de LouisXV contre ceux de Georges Washington). Les Indiens de la vallée de l’Ohio se rangent en grande majorité aux côtés des Français, qui sont avant tout des négociants et n’occupent pas effectivement les territoires indiens. En revanche, les Britanniques convoitent à l’évidence leurs terrains de chasse et leur espace vital. Le contraire se déroule dans la vallée du Mississippi.

29 avril 1754 : premier affrontement dans la guerre des Guaranis au Paraguay entre les troupes portugaises et les Indiens Guaranis (fin en 1756). Le 7 septembre, les Guaranis empêchent les troupes du général portugais Gomez Freire de passer le rio Jacuí et les Portugais se retirent le 21 novembre. Andonaegui, chef de la partie espagnole, quitte Buenos Aires le 2 mai et marche vers le Nord jusqu’au ruisseau de Guarupa, puis décide de se retirer en août devant les difficultés du terrain. En octobre, il subit une attaque des Guaranis. Il est de retour à Buenos Aires le 7 mars 1755.

1754-1756 : guerre entre France et Angleterre en Amérique.
10 février 1756 : les Guaranis sont écrasés par les troupes portugaise et espagnoles coalisées à la bataille de Caibaté. Fin de la guerre des Guaranis au Paraguay. Des milliers d’Indiens sont massacrés et les survivants doivent se réfugier dans la forêt.

3-9 août 1757 : le général français Louis-Joseph de Montcalm, allié aux Amérindiens, prend Fort William Henry, sur le Lac George, qui commande la haute vallée de l’Hudson (9 août).

2 juin 1763, rébellion de Pontiac : les Ojibwés s’emparent de Fort Michilimakinac. La rébellion de Pontiac, conspiration de Pontiac ou guerre de Pontiac opposa l’Empire britannique à une confédération de tribus amérindiennes de la région des Grands Lacs, du Pays des Illinois et de la Vallée de l’Ohio entre 1763 et 1766. Le conflit fut causé par les politiques désavantageuses qu’imposaient les Britanniques après avoir battu les Français durant la guerre de la Conquête (1754-1760). Les guerriers de nombreuses tribus rejoignirent le soulèvement indien dont le but était de chasser les troupes et les colons britanniques de la région. La guerre est nommée du nom du chef outaouais Pontiac, le plus prééminent des chefs amérindiens durant le conflit. La guerre débuta en mai 1763 lorsque les Amérindiens, offensés par les politiques du général britannique Jeffery Amherst, attaquèrent plusieurs forts et implantations britanniques. Huit forts furent détruits et des centaines de colons furent tués ou capturés tandis qu’un nombre plus important quitta la région. Les expéditions britanniques de 1764 entraînèrent des négociations de paix qui durèrent deux ans. Les Amérindiens furent incapables de chasser les Britanniques mais le soulèvement poussa le gouvernement britannique à modifier les politiques à l’origine du conflit.

31 juillet 1763 : victoire de Pontiac à Bloody Run près de Detroit.

5-6 août 1763 : défaite de Pontiac à la bataille de Bushy Run, dans le Comté de Westmoreland (Pennsylvanie).

14 septembre 1763 : bataille du Trou du Diable. Les Senecas battent les Britanniques à Devil’s Hole, près des chutes du Niagara.

14 décembre 1763 : les « Paxton Boys » tuent six Indiens pacifiques à Conestoga, en Pennsylvanie. Le 27, les quatorze survivants mis à l’abri dans la prison de Lancaster sont massacrés à leur tour.

17-20 octobre 1764 : traité de paix entre le colonel britannique Henri Bouquet et les Shawnee, les Sénécas et les Lenapes. Bouquet exige le retour de tous les captifs britanniques.

24 juillet 1766 : le chef des outaouais Pontiac signe la paix avec les Britanniques à Oswego. Fin de la rébellion de Pontiac.

5 novembre 1768 : les Iroquois cèdent la vallée de l’Ohio aux colonies britanniques au traité de Fort Stanwix ou traité des six Nations (William Johnson).

20 avril 1769 : le chef des outaouais, Pontiac, allié des Français, est assassiné à Cahokia. Il avait mobilisé toutes les tribus de la région des Grands Lacs contre les Britanniques après la victoire de ces derniers sur les Français scellée par le traité de Paris de 1763. Cette révolte força le roi George III à faire la proclamation royale de 1763, qui affirmait les droits illimités des Indiens sur les terres qu’ils occupaient et interdisait toute nouvelle colonisation au-delà des Appalaches, entraînant le mécontentement des marchands et des spéculateurs américains. Pontiac fut assassiné en 1769 par un Amérindien illinois à la solde de marchands américains. L’assassinat de Pontiac marque le début d’un mythe. Malgré l’échec de sa rébellion, il a inspiré beaucoup d’Amérindiens dans leur résistance à la domination européenne.

22 décembre 1769 : Daniel Boone est capturé par les Shawnees lors d’une expédition dans le Kentucky actuel. Il réussit à s’échapper.
5 mars 1770 : massacre de Boston. Les troupes britanniques tirent sur la foule manifestant contre les taxes d’importation.

17 juillet 1771 : massacre d’un groupe d’Inuits à Bloody Falls par des guerriers Chipewyan menés par le guide Matonabbee pendant l’expédition de Samuel Hearne sur la Coppermine River.
16 décembre 1773 : Boston Tea Party. Pour protester contre les taxes, des bostonniens, déguisés en Indiens, jettent une cargaison de 342 caisses de thé à la mer à Boston ; cet événement provoque la réaction du cabinet conservateur de Lord North qui vote plusieurs loi qui ruine le commerce de Boston et les libertés du Massachusetts. C’est le début des troubles dans les colonies britanniques d’Amérique du Nord.

1774 : La guerre de Lord Dunmore. Au printemps 1774, des Shawnees tentent de se débarrasser des colons britanniques. 3 mai : en représailles, les colons tuent onze Mingos. Logan tue treize colons en Pennsylvanie. Lord John Murray Dunmore, gouverneur de Virginie, aide les colons de Pennsylvanie à la répression : sept villages Mingos sont détruits, un fort est construit à Little Kanawha River. 10 octobre : bataille de Point Pleasant, les Britanniques battent les Shawnees. Le général Amherst donne l’ordre de distribuer des couvertures infectées de variole. Plusieurs milliers d’Amérindiens Delaware sont contaminés et répandent la « petite vérole » à d’autres nations indiennes. Dans ces circonstances la paix leur est imposée. Des miliciens de Virginie détruisent pendant les négociations plusieurs villages Shwanees.

1775 : Début de la guerre d’indépendance des États-Unis d’Amérique (fin en 1783).

6 juin 1775, Brésil : l’esclavage des Indiens est aboli, remplacé par une main d’œuvre servile en provenance de l’Angola, autre colonie portugaise des côtes africaines. Jusqu’en 1850, la traite des esclaves noirs, va toucher près de trois millions et demi d’êtres humains, qui seront arrachés du continent africain pour être asservis et vendus aux planteurs brésiliens.

Entre 1776 et 1832, dans les forêts centrales de Guadeloupe, dans le lieu-dit des Deux Mamelles, existe une petite république noire indépendante, fondée par une bande de marrons appelée la bandes des Kellers, avec des habitations fixes et des plantations dans la partie la plus inaccessible des bois.

1778 : début des « guerres amérindiennes ». Les guerres amérindiennes sont l’ensemble des guerres opposant les colons européens puis le gouvernement des États-Unis aux peuples Nord-Amérindiens, de 1778 à 1890. Bien qu’aucune guerre ne fût officiellement déclarée par le Congrès des États-Unis, l’armée fut constamment en guerre contre ces peuples à partir de 1778. Elles se sont prolongées au XIXe siècle par des violences et de nombreux massacres de la part des deux camps. L’historien américain Howard Zinn rappelle que « les gouvernements américains [ont] signé plus de quatre cents traités avec les Amérindiens et les [ont] tous violés, sans exception ». L’ensemble des combats et massacres livrés entre les États-Unis et les Indiens fait 19 000 victimes chez les blancs et environ 30 000 du côté des Indiens, hommes, femmes et enfants. Entre 9 et 11,5 millions à la fin du XVe siècle, les Indiens d’Amérique du Nord ne sont plus que 250 000 en 1890. Cette hécatombe démographique sans équivalent dans l’histoire étant due essentiellement aux épidémies et aux famines, provoquées notamment par les déportations et la chasse intensive du bison dont la population passe de 60 000 000 au début du XVIe siècle à 1 000 à la fin du XIXe.

7 mars 1778 : lors de son troisième voyage, James Cook atteint la côte du continent nord-américain au large de l’actuel Oregon. Il cherche en vain le passage du Nord-Ouest. Il longe cependant la côte jusqu’en Alaska, s’engage dans ce qui est appelé aujourd’hui le détroit de Cook, puis poursuit sa route vers le nord, remonte jusqu’au détroit de Béring qu’il franchit avant d’être contraint de faire demi-tour face à la banquise de la calotte glaciaire (18 août). Il remet alors le cap vers les îles Sandwich, où il est contraint d’hiverner. Les rapports avec les Hawaiiens se dégradent peu à peu : victime du vol d’une chaloupe, Cook veut récupérer son bien et il est poignardé le 14 février 1779 au cours d’un bref affrontement avec les habitants de l’île.

4 novembre 1780 : Condorcanqui, fils d’un cacique de Tinta, prend le nom de Túpac Amaru II, se proclame Inca et prend la tête de la révolte des Indiens au Pérou. Il s’empare d’un corregidor qu’il fait exécuter (4 octobre). Après avoir battu une milice près de Cuzco le 18 novembre, il est défait par les troupes du visitador Arreche, incarcéré et condamné à mort (1781).

18 mai 1781 : le dernier Inca Túpac Amaru II est écartelé puis décapité à Cuzco au Pérou en présence de toute la population rassemblée. Son cousin, Túpac Amaru III, reprend un temps la tête de la révolte mais est pris et subit le même supplice en 1783.

15 novembre 1781 : le chef des révoltés aymara du Haut-Pérou Túpac Katari est exécuté à La Paz.

1783 : La population indienne de Churchill (Canada) a été décimée par la variole et de la famine en raison du manque de fournitures de chasse normales de poudre et de plomb. Matonabbee s’était suicidé en apprenant la capture du fort, et le reste des principaux Indiens de Churchill avait déménagé vers d’autres sites. Les colons Canadiens ont pénétré la patrie des Chippewas, et la lutte y a été plus intense que jamais.

1815 : Plusieurs centaines de Shawnees du Missouri quittèrent les États-Unis en 1815 et, avec quelques Shawnees du Delaware, établirent des colonies au Texas, alors contrôlé par l’Espagne. Ces traditionalistes avaient décidé de quitter les Grands Lacs pour échapper à l’assimilation et perpétuer leur autonomie. Toutefois cette tribu, qui fut nommée Absentee Shawnee (« Shawnee absent »), a été de nouveau expulsée en 1839, alors que le Texas avait gagné son indépendance trois ans plus tôt. Elle s’installa alors en Oklahoma, près de l’actuelle ville de Shawnee et y a été rejointe en 1845 par les Shawnee du Kansas qui partageaient leurs visions et croyances traditionnelles.

En 1817, les Shawnees de l’Ohio signèrent le Traité de Fort Meigs qui prévoyait la cession de leurs terres restantes en échange de trois réserves à Wapaughkonetta, Hog Creek (près d’Ada) et Lewistown.

1825 : Après le Traité de Saint-Louis, les 1 400 Shawnees du Missouri ont été déportés de Cap-Girardeau au sud-est du Kansas, près de la rivière Neosho. En 1833, seulement la bande de Black Bob résista. Ils s’établirent au nord-est du Kansas près de Olathe et le long de la rivière Kaw près de Shawnee.

Environ 200 des Shawnees de l’Ohio ont suivi le prophète Tenskwatawa et ont rejoint leurs frères et sœurs du Kansas en 1826, mais la majorité suivit Black Hoof, qui a combattu toutes les tentatives d’abandonner la patrie de l’Ohio. En 1831 le groupe Sénéca-Shawnee de Lewistown rejoignit les Territoires indiens (l’Oklahoma actuel). Après la mort de Black Hoof, les 400 Shawnees restant à Wapaughkonetta et Hog Creek abandonnent leur terre et se déplacent à la réserve Shawnee du Kansas.

En 1830, l’Indian Removal Act inaugure la politique de déplacement des populations amérindiennes toujours plus vers l’Ouest : le président de l’époque, Andrew Jackson, fait voter une loi déportant les Amérindiens vivant à l’Est du Mississippi à l’Ouest de ce fleuve, principalement en Oklahoma, afin d’exploiter l’or situé sur leurs territoires, dans l’Ohio et installer les migrants venus d’Europe. Cette loi est déclarée anticonstitutionnelle par la Cour Suprême et entraîne des guerres avec les Cherokees jusqu’en 1838.

Jusqu’en 1850, 100 000 Amérindiens furent déportés. L’épisode le plus célèbre de la Déportation des Indiens d’Amérique, est vraisemblablement celui de la Piste des larmes en 1838-1839.Cette déportation forcée fit au moins 4 000 morts, à cause du froid, de la maladie (choléra) et de l’épuisement.

17 août 1862 : révolte des Sioux. Plus de 700 colons périssent. Les Indiens vaincus ne possèdent plus que les Dakota et le Montana.

1865 : Révolte des Sioux pour empêcher une piste de pionniers de traverser leurs territoires de chasse.

Après l’indépendance des Etats-Unis, la guerre contre les Indiens ne faiblit pas

Les treize colonies américaines comptent 4 millions d’habitants en 1776, année de la Déclaration d’indépendance.

• 1778 : premier traité des États-Unis avec une tribu indienne, la tribu des Delaware.

• 1779 : pendant la guerre d’indépendance le commandant de l’armée continentale George Washington ordonne que les territoires des Iroquois, alliés aux Britanniques, soient conquis et dévastés.

• 1784 : second traité de Fort Stanwix. Les Shwanees donnent toutes leurs terres à l’Est et au Sud de l’Ohio

• 13 juillet 1787 : l’Ordonnance du Nord-Ouest (Northwest Ordinance) ouvre la colonisation des Territoires du Nord-Ouest, entre Appalaches, Grands Lacs,

• Mississippi et Tennessee. Aucun territoire ou bien indien ne leur sera retiré sans leur consentement, sauf à l’issue d’une guerre déclarée par le Congrès. Aucune guerre ne fut jamais déclarée par le Congrès aux tribus.

• 1789 : la Constitution réaffirme les principes énoncés dans la Northwest Ordinance.

La guerre de la Jeune Amérique (1790-1794)

• À la suite de l’ordonnance du Nord-Ouest, les colons ont commencé à avancer de plus en plus sur le territoires des tribus Shawnees, Outaouais et Miamis. Ces tribus se sont donc réunies pour combattre les armées fédérales. Cette guerre dura de 1790 à 1795. Il s’y déroula plusieurs grandes batailles comme celles décrites ci-dessous.

• Le chef Michikinikwa (Little Turtle), chef des tribus Miamis, inflige en 1790 une défaite aux troupes américaines sur la rivière Miami.

o 4 novembre 1791 : à la bataille de la Wabash, les Indiens de Little Turtle surprennent et vainquent le major Arthur Saint-Clair, qui perd 610 hommes sur un total de 1 300 ; les Indiens ont 61 morts et blessés. C’est la pire défaite américaine dans les guerres indiennes.

o 20 août 1794 : le général Anthony Wayne bat Veste Bleue à la bataille de Fallen Timbers (qui eut lieu sur un chablis, peu après une tempête qui déracina tous ces arbres), de la vallée de l’Ohio. À la suite de cette défaite, les Indiens perdirent la guerre ce qui permit aux colons de s’installer dans le nouveau territoire de la Northwest Ordinance.

o 1795 : avec la signature du traité de Greenville, Little Turtle et dix autres nations indiennes cèdent leurs droits sur l’Ohio et l’Indiana. Mais Tecumseh, un chef Shawnee, et son frère Tenskwatawa refusent de signer ce traité. Ils organisent alors une résistance contre l’expansion des colons vers l’Ouest.

• 1800 : il y avait environ 75 millions de bisons dans les Grandes Plaines. Ils constituaient la première ressource des Sioux, Pied-Noirs, et d’autres tribus. Pour approvisionner les ouvriers du chemin de fer et les touristes les tirant du train, les chasseurs blancs réduisent leur nombre à 800 en 1890.

• 1803 : Napoléon Bonaparte vend le territoire de la Louisiane française aux Américains : cela ouvre la porte aux migrations forcées pour les Amérindiens.

• 7 juin 1803 : premier Traité de Fort Wayne.

• 1804 : le Congrès autorise le président à négocier avec les tribus pour échanger leurs territoires contre des réserves.

• 1805 : Expédition Lewis et Clark de Saint-Louis au Pacifique, souvent aidés par des tribus amérindiennes (notamment les Nez-Percés).

• 1806 : début des déportations d’Indiens. Bien qu’elles se soient effectuées quelquefois à l’issue d’un traité, les Indiens les ont toujours subies, car ils étaient menacés d’expéditions punitives s’ils ne signaient pas le traité[réf. nécessaire]. De 1806 à 1830, 50 tribus sont déportées.

• 30 septembre 1809 : le deuxième traité de Fort Wayne (après celui du 7 juin 1803) permet aux États-Unis d’obtenir 11 600 km2 de la vallée de la Wabash, abandonnés par les Amérindiens Delawares, Shawnees, Potawatomis, Miamis, Eel River, Weeas, Kickapoos, Piankashaws, et Kaskas.

• 10 août 1810 : Massacre des Chutes d’Ywahoo : les colons des États-Unis massacrent des femmes et des enfants Cherokees.

• 7 novembre 1811 : le général Harrison inflige une défaite aux Shawnees dirigés par Tenskwatawa frère de Tecumseh à la bataille de Tippecanoe, dans la vallée de la rivière Wabash (200 morts de part et d’autre), et pille la ville indienne de Prophet’s town, les Indiens ayant abandonné le combat faute de munitions.

Guerre de 1812 (américano-britannique)

• 12 juillet 1812 : allié des Britanniques, l’Indien Tecumseh tend une embuscade à Brownstown et tue 20 soldats américains au cours de la guerre de 1812.

• 16 août 1812 : les Britanniques et Tecumseh prennent Fort Détroit.

• 13 mai 1813 : Tecumseh vainc les Américains à la bataille de la Maumee River (près de Toledo).

• 5 octobre 1813 : Tecumseh est tué pendant la bataille de la Thames River ; les Britanniques du général Henry Proctor se sont enfuis.

• 27 mars 1814 : victoire d’Andrew Jackson à la bataille d’Horseshoe Bend (Tennessee) sur les Indiens Creek. À la suite de cette bataille, Andrew Jackson négocie neuf des onze traités qui font abandonner petit à petit leurs terres aux Cinq tribus civilisées (Cherokees, Chickasaws, Choctaws, Séminoles et Creeks), ainsi nommées car sédentaires et pratiquant l’agriculture. De 1814 à 1824, des membres de ces nations migrent volontairement.

Première guerre Séminole (1816-1832)
• Les Séminoles sont des Indiens Creeks établis en Floride dans les années 1700, encouragés à s’établir comme fermiers par les Espagnols, qui espéraient arrêter la progression des Britanniques vers le Sud.

o 1816 : le fort Séminole d’Apalachicola est rasé par les Américains.

o Décembre 1817 : Andrew Jackson conduit les forces américaines qui envahissent la Floride.

o 7 avril 1818 : prise de Saint-Mark

o 24 mai : prise de Pensacola.

o 22 février 1819 : traité d’Adams-Onís : l’Espagne cède la Floride aux États-Unis.

• 1821 : Sequoyah crée l’alphabet Cherokee. Cette invention témoigne de l’avancement de la culture Cherokee, peuple d’agriculteurs et d’artisans, qui établit rapidement des écoles au début du XIXe siècle, ouvertes aux garçons et aux filles (chose qui choquait leurs voisins des États-Unis). De plus, ils accueillaient les esclaves échappés des plantations, bien qu’ils pratiquent eux-mêmes une forme d’esclavage.

• 11 mars 1824 : création du Bureau des affaires indiennes, qui succède au Comité des affaires indiennes, créé à l’indépendance. Il dépend du ministère de la guerre, et est chargé de libérer les terres indiennes pour leur exploitation par les colons.

• 1827 : Les Cherokees constituent un gouvernement, adoptent une constitution et se déclarent indépendants. La Cour suprême des États-Unis reconnaît ce gouvernement mais déclare les Cherokees sous tutelle.

• 1828 :

o Début de la publication du Cherokee Phoenix, journal indien bilingue anglais-cherokee, qui paraît jusqu’en 1834.

o Confiscation des territoires Cherokee par l’État de Géorgie (14 000 hectares) ; ces territoires sont répartis en lots de 64 hectares distribués dans une loterie ; les Indiens ne peuvent témoigner en justice contre des Américains et ne peuvent s’exprimer publiquement contre l’immigration.

• 1829 : John Ross, le Chef Oiseau Blanc, premier chef Cherokee élu, proteste officiellement à Washington contre ces mesures. Andrew Jackson lui répond que les Cherokees doivent émigrer à l’ouest du Mississippi.

• 28 mai 1830 : Indian Removal Act : le président Andrew Jackson fait voter une loi déportant les Indiens vivant à l’Est du Mississippi à l’Ouest de ce fleuve, principalement en Oklahoma, afin d’exploiter l’or situé sur leurs territoires, dans l’Ohio et installer les migrants venus d’Europe. Cette loi est déclarée anticonstitutionnelle par la Cour suprême, et entraîne des guerres avec les Cherokees jusqu’en 1838. Jusqu’en 1850, 100 000 Indiens sont déportés.

• 1831 : la Cour suprême (Arrêt nation Cherokee contre l’État de Géorgie) décide que la nation Cherokee n’est ni une nation souveraine ni une nation étrangère résidant au sein des États-Unis.

• 1832 :

o Désignation d’un Commissaire aux affaires indiennes, au ministère de la guerre.

o La Cour Suprême décide que les lois de Géorgie ne peuvent s’appliquer aux Cherokees, et que le gouvernement fédéral a obligation de faire respecter les traités conclus avec la nation Cherokee. Cette décision n’a jamais été appliquée par le président Jackson.

Guerre de Northwest Black Hawk (1832)

• 1832 : le guerrier Sauk Black Hawk (« Faucon noir ») tente de chasser les colons des terres de son peuple. Allié aux Fox, il quitte le territoire de l’Iowa où son peuple vivait depuis le traité de Saint-Louis (1805) pour reconquérir ses terres ancestrales.

o 6 avril : 800 Indiens Sauk franchissent le Mississippi, provoquant la panique chez les colons. Le général Edmund Gaines tente de négocier, sans succès.

o 14 mai : bataille de Stillman’s Run, Black Hawk met en fuite les Tuniques bleues (qui subissent la perte de douze hommes, contre cinq chez les Indiens).

o 28 juillet : menacés de famine, les Sauk descendent le Wisconsin pour repasser le Mississippi. 750 miliciens des généraux James Henry les rejoignent : c’est la bataille des Wisconsin Height, 68 Indiens y trouvent la mort.

o 1er août : Les Indiens arrivent au Mississippi et commencent la traversée du fleuve. Pris sous le feu d’un navire à vapeur de guerre, Black Hawk hisse le drapeau de la reddition, mais le feu continue, faisant 23 morts chez les Indiens.

o 2 août : Massacre de Bad Axe River : Black Hawk est attaqué par les troupes américaines qui massacrent 300 hommes, femmes et enfants Sauk. Certains survivants qui ont réussi à traverser le Mississippi sont tués ou capturés par les Sioux.

o 27 août : reddition de Black Hawk.

La « piste des Larmes » (1838)

• 29 décembre 1835 : traité de New Echota : 300 à 500 des 17 000 Cherokees vivant à l’est du Mississippi (la délégation Ridge, menée par les Cherokees John Ridge et Elias Boudinot) signe pour l’ensemble de la nation un traité qui cède aux États-Unis leurs terres pour cinq millions de dollars, en violation des lois Cherokees, et sans un seul élu parmi eux. Le Congrès ratifia ce traité l’année suivante d’une voix, malgré les protestations de John Ross. Les 465 Cherokees signataires partirent pour l’ouest en 1837.

• 1836 : Selon la décision du président de la Cour suprême John Marshall, les nations souveraines indiennes deviennent des nations dépendantes de l’État fédéral.

• mars 1838 : le philosophe Ralph Waldo Emerson proteste par une lettre envoyée au président Martin Van Buren contre ce traité.

• 18 mai 1838 : l’échéance du traité de New Echota étant arrivée, le général Winfried Scott commence à faire rassembler les Cherokees dans 31 forts, avec uniquement les vêtements qu’ils portaient.

• fin juillet 1838 : Ils sont ensuite rassemblés dans onze camps prévus à cet effet (10 au Tennessee, un en Alabama).

• Environ 3 000 Cherokees firent route par voie fluviale à partir de juin, et arrivèrent jusqu’en septembre dans le Territoire indien.

• 16 octobre 1838 : départ des Cherokees restant par les chemins. Ils parcourent 1 750 km, atteignent le Mississippi en novembre, mais les 5 000 derniers restent bloqués sur la rive est tout l’hiver. Les premiers groupes arrivent en janvier à Fort Gibson.

• mars 1839 : arrivée des derniers Cherokees. Environ 4 000 d’entre eux au moins, 8 000 au plus, sont morts en chemin, le long de la Piste des Larmes.

• juin 1839 : John Ridge et Elias Boudinot sont assassinés.

Les quatre autres Nations civilisées furent déportées de la même manière, et connurent aussi leur piste des Larmes. Ce nom vient des larmes de compassion versées par les Américains qui les voyaient passer devant eux. Quelques Cherokees réussirent à se cacher dans les montagnes, et des Séminoles dans les marais des Everglades.

Deuxième guerre Séminole (1835-1842)

Selon le même processus que pour les Cherokees, le gouvernement fit signer à une minorité de Séminoles le traité de Payne Landing (1832), qui leur imposait de quitter leurs terres dans les trois ans. En 1835, l’armée américaine fut envoyée pour faire appliquer ce traité. Au plus fort de la guerre, 10 000 soldats réguliers et 30 000 miliciens affrontèrent 5 000 guerriers qui pratiquaient une guerre d’embuscades et de coups de mains, les pertes américaines se montèrent à 1 500 hommes.

• 1835 : Le major Francis Dade allait de Fort Brooke à Fort King ; 180 Séminoles attaquèrent sa colonne et l’exterminèrent, ne laissant que trois survivants.

• 25 décembre 1837 : À la bataille du lac Okeechobee (à Nubbins Slough), les colonels Zachary Taylor (800 soldats) et Richard Gentry (un régiment de volontaires du Missouri), face à 380 Indiens, perdent 26 soldats et a 112 blessés, contre 11 aux Indiens.

• À Saint-Augustine, les chefs Chat Sauvage et Osceola sont capturés pendant des négociations de paix par le général Jessup. Osceola meurt en prison en 1838.

• 1842 : des négociations permettent une trêve, reconnaissant des territoires de chasse et de culture aux Séminoles, sans signature de traité. De nombreux Séminoles furent toutefois envoyés vers le Territoire indien d’Oklahoma dans les années qui suivirent.

• 1848 :

o le Bureau des affaires indiennes passe au ministère de l’Intérieur. Il est chargé des relations entre l’État fédéral et les Indiens.

o Découverte d’or en Californie, ce qui provoque une ruée vers l’or. Les colons passent par la piste de l’Oregon, qui traverse les territoires indiens.

• 1851 : premier traité de Fort Laramie : les colons peuvent traverser les territoires indiens, moyennant un droit de passage en nature et en argent.

• 18 août 1854 : épisode de la vache du mormon. Une vache appartenant à un mormon, s’échappe et dévaste un camp des Sicangus (Brulé) : elle est abattue par un Sicangu. Les soldats de Fort Laramie exigent que le responsable soit livré, et devant le refus du chef Ours Conquérant, canonnent le village, avant d’être vaincus par une charge des guerriers sicangus.

• En représailles, en novembre, les Américains attaquent le village du chef Petit Orage, tuent ou mutilent 136 Amérindiens, et font 70 prisonniers. Malgré la reddition de Petit Orage, ils sont retenus deux ans.

Troisième guerre Séminole (1855-1858)

• Des accrochages ont lieu en 1855 entre Américains et environ 200 Séminoles demeurés en Floride.

• En 1858, le chef Jambes Arquées se rend avec ses quarante guerriers.

• 1857 : bataille de la Platte avec les Indiens Cheyennes.

Guerre Navajo (1860-1864)

• À la suite d’accrochages divers dans le Territoire du Nouveau-Mexique entre les Navajos et les troupes fédérales, les Navajos se rendent à Kit Carson, qui fait détruire leurs biens et les déporte jusqu’à Bosque Redondo, en Arizona. C’est la Longue marche des Navajos : 8 000 Navajos font 620 km à pied. Au bout de quatre ans de sous-nutrition, ils sont autorisés à revenir sur leurs terres.

Guerre des Païutes (1860)

• Après un hiver rigoureux, les 6 000 Païutes du Nevada décident d’attaquer les colons américains, jugés responsables de leur malheur pour avoir coupé trop d’arbres.

o 7 mai : raid contre le Pony Express, cinq morts.

o mai : nombreux autres raids, faisant 16 morts.

o juin : intervention de l’armée.

• 1862 :

o le Homestead Act accorde 62 ha de terres à l’ouest du Mississippi à toute famille « non-indienne » qui s’engage à les cultiver pendant cinq ans.

o 1er juillet 1862 : le Pacific Railway Act est signé par Abraham Lincoln : il autorise la construction de la première ligne de chemin de fer transcontinentale. Des chasseurs (Buffalo Bill est le plus célèbre) tuent des millions de têtes de bisons pour nourrir les ouvriers.

Traité de la Traverse de Sioux 1851

Le 23 juillet 1851, le "traité de la Traverse de Sioux" (Traverse de Sioux Treaty) fut signé entre le gouvernement des États-Unis, et les Sioux du territoire du Minnesota et mis en application par la Commission des Affaires indiennes. Ce traité avait pour objectif d’obtenir les riches terres agricoles qui se trouvaient dans le Minnesota. De vastes étendues de terres furent ainsi cédées à partir de l’Iowa jusqu’à la frontière canadienne. Des tribus Sioux telles que les Sisseton et Wahpeton hésitèrent à se déshériter, mais les pressions étaient tellement fortes, qu’ils cédèrent avec réticence sous la menace potentielle du gouvernement fédéral.

Ce traité aggrava les conditions de vie des Amérindiens. Plusieurs facteurs aboutirent à la révolte des Indiens des plaines.

• Une ruée des colons blancs déferla sur ces nouveaux territoires ;

• Une volonté de posséder davantage de terres par les autorités du gouvernement fédéral ;

• Une incapacité à payer les rentes promises aux Amérindiens ;

• De nouvelles réductions des terres ancestrales qui aboutissent à la perte de territoires de chasse et de pêche.

Le mécontentement de l’ensemble des tribus Sioux du Dakota aboutira à la Guerre des Indiens des plaines qui durera une trentaine d’années et fut marqué par le massacre de Sand Creek, trois ans après le Traité de Fort Wise.

La guerre des Sioux de 1862

Le mécontentement des Sioux tourna à la révolte. Le soulèvement des amérindiens se généralisa bientôt dans tout le Minnesota et le Dakota voisin. Si quelques pionniers blancs furent tués, rapidement l’armée américaine enverra d’importants renforts pour mater dans le sang cette révolte amérindienne.

• Le gouvernement des États-Unis ne livre pas comme promis les marchandises dues pour l’achat de terres aux Sioux Santees (ou Dakotas) et aux tribus Sioux Sisseton-Wahpeton. Éclatant pendant la guerre de Sécession, ce massacre par les Sioux bénéficie du manque de troupes adverses disponibles.

o 4 août : pillage d’entrepôts.

o 14 août : cinq Américains sont tués.

o 18 août : craignant les représailles, les Sioux désignent Petit Corbeau (Little Crow) comme chef de guerre. Les Indiens attaquent l’agence de Lower Sioux ; 25 miliciens sont tués dans une embuscade à Redwood Ferry. Dans les semaines qui suivent, plusieurs centaines de colons sont massacrés.

o 19 août : les Sioux se divisent, entre ceux qui désirent poursuivre le combat, et ceux qui ne veulent pas s’attaquer à des femmes et des enfants. Les premiers, au nombre de 400, pillent New Ulm et attaquent Fort Ridgely, sans succès.

o 23 août : Ils attaquent de nouveau New Ulm, brûlent de nombreux bâtiments et tuent 36 Américains. Petit Corbeau, voulant la paix, perd tout contrôle sur ses guerriers.

o 3 septembre : escarmouches en divers lieux, et bataille de Birch Coulee : les Américains ont 22 tués, les Sioux deux.

o 18 septembre : à Wood Lake, les Sioux décrochent quand leur chef Mankato meurt avec une quinzaine de guerriers.

o La même année se déroule la bataille d’Apache Pass.

Cette guerre fera plus d’un millier de morts dont plus de 800 Sioux et plus de 350 colons américains.

Près de deux mille Amérindiens furent capturés. Ils ont finalement été jugés dans des procès de masse par des tribunaux militaires. 303 furent jugés coupable de crimes de guerre et condamnés à mort. Sur ces condamnés, 38 hommes furent pendus à Mankato, le lendemain de Noël, dans la plus grande exécution de masse de l’histoire des États-Unis. Abraham Lincoln commua les autres détenus en peine de prison. Environ 1 500 Sioux sont détenus à Fort Snelling jusqu’au printemps 1863 ; 130 meurent pendant leur détention. Les chefs Shakopee et Medecine Bottle, réfugiés au Canada sont kidnappés et pendus en 1863. Little Crow est également tué par un colon la même année.

• 1er janvier 1863 : Mangas Coloradas, chef des Apaches Gilas est capturé et tué.

• 29 janvier 1863 : massacre de Bear River. Le colonel Connor attaque un camp de Shoshones, et tue environ 250 habitants, hommes, femmes et enfants. Les conflits avec les Shoshones durent ensuite jusqu’en 1869 et la fermeture de la piste de l’Oregon.

• 29 novembre 1864 : massacre de Sand Creek (Territoire du Colorado). Après des violences indiennes durant deux ans (200 civils blancs assassinés), une expédition punitive est conduite par le colonel John Chivington et les 700 hommes du 3e régiment du Colorado sur un village. Les miliciens attaquent le village pacifique de Black Kettle, qui avait pourtant négocié et traité avec les Blancs. Le massacre fait 150 morts, hommes, femmes et enfants, les soldats s’empressent de prélever de garndes quantités de scalps et mutilent les cadavres.

• En 1866, Gabriel Renville fut nommé chef des tribus Sisseton-Wahpeton par le département de la Guerre des États-Unis.

Cet encadrement militaire, la répression, les combats sporadiques et leur spoliation de leurs terres continuèrent. La pacification militaire aboutit en 1890 au massacre de Wounded Knee.

La guerre des Plaines

• Le massacre de Sand Creek scandalise les tribus d’Indiens. De nombreuses tribus entament alors les hostilités, conduisant des raids épars, obligeant les soldats de l’Union à stationner le long de la piste de l’Oregon pour la protéger, notamment à Platte Bridge.

o 26 juillet 1865 : à la bataille de Platte Bridge, les Cheyennes de Dull Knife et les Sioux Oglalas de Red Cloud (Nuage Rouge), attaquent un détachement de soldats près de Platte Bridge, et les tuent presque tous.

o Septembre 1865, Expédition indienne de la rivière Powder : trois colonnes de Tuniques bleues tentent de rejoindre Rosebud Creek, deux d’entre elles échouent totalement, et l’ensemble revient à Salt Lake City.

• 1866 : Les chefs Sioux Red Cloud et Tashunca-Uitco ou Crazy Horse attaque le fort Kearny.

• Juin 1866 : le gouvernement des États-Unis organise une conférence de paix à Fort Laramie. Le général William Sherman demande aux chefs l’autorisation de traverser leurs terres, et de construire trois forts sur la Piste Bozeman (entre la Platte et le Montana). Nuage Rouge refuse.

• 21 décembre 1866 : le massacre Fetterman, ou la Battle of a Hundred Slain. Attirés dans une embuscade par une ruse des Sioux, les 81 hommes du capitaine Fetterman sont anéantis.

• 18 avril 1867 : l’expédition Hancock, à laquelle participe Custer, veut négocier avec des Indiens sioux et cheyennes. Mais, approchant trop du village, il inquiète les chefs qui s’enfuient avec leurs familles. Les Indiens ayant massacré 20 civils plus au nord, Hancok fait brûler 251 des 291 tipis, avec tout ce qu’ils contenaient. La guerre recommence et de nombreuses attaques se succèdent dans les mois qui suivent.

• 1er et 2 août 1867 : Les attaques simultanées des Sioux et des Cheyennes sur la piste Bozeman sont repoussées avec succès par l’armée américaine.

• 29 avril 1868 : Le second traité de Fort Laramie reconnaît le territoire ancestral des Sioux (entre Missouri à l’est, Platte au sud et monts Big Horn à l’ouest) ; des vivres et des matériels seront donnés annuellement aux Sioux ; une réserve est créée entre le Wyoming et le Dakota, à destination des Sioux. Les États-Unis renoncent à la piste Bozeman, au droit de traverser les Black Hills, et à se les approprier.

• 3 juillet 1868 : révision du traité de Fort-Bridger (1863), qui garantissait une réserve de 178 688 km2 aux Shoshones. Elle est réduite à 11 097 km2 (16 fois moins). Ils conservent cependant le droit de chasse sur leur territoire. Les États-Unis s’engagent à construire divers bâtiments (moulin, école, église) ; l’United States Rail Road est autorisée à construire une ligne de chemin de fer sur le territoire shoshone.

• 27 novembre 1868 : bataille de Washita River. En représailles à des raids meurtriers d’indiens Cheyennes, le lieutenant-colonel George A. Custer attaque le village de Black Kettle, tue plus de 120 guerriers, fait 53 prisonniers civils et annonce la libération de deux enfants blancs captifs et la mort d’une femme captive.

• 10 mai 1869 : achèvement du transcontinental.

• 11 juillet 1869 : la bataille de Summit Springs, qui se produit après divers accrochages, entre l’armée américaine et les Cheyennes Dog Soldiers. Le 5e de cavalerie du colonel Eugene Carr attaque le campement, et tue 25 Indiens (il n’a qu’un blessé à déplorer).

• 1870 : massacre des Indiens Pied-Noirs à Marias River.

• 3 mars 1871 : Indian Appropriation Act : le Congrès met fin aux traités signés avec les tribus indiennes indépendantes, et ne reconnaît plus que les individus. Cependant, les 371 traités signés depuis 1776 (plus 175 entre 1607 et 1775) sont toujours reconnus. Les règlements adoptés dans les années suivantes les vident de toute substance.

Guerre des Modocs (1872-1873)

• Les Modocs vivent dans le Nord de la Californie et le Sud de l’Oregon. Ils conduisent quelques raids sur les premiers wagons de chemin de fer. La colonisation commençant dans la vallée de la Lost River, les colons demandent à ce que les Indiens soient déplacés dans la réserve des Klamaths et des Snakes, ennemis des Modocs. Cependant, les 372 Modocs finissent par s’installer dans la réserve, qu’ils quittent en avril 1869.

• 28 novembre 1872 : sur la demande insistante des colons, l’armée envoie une colonne pour ramener les Modocs dans la réserve, et incendie leur village. Les Modocs de Jim le Crochet tuent en représailles 14 colons à Tule Lake, puis rejoignent ceux de Kientpoos (capitaine Jack pour les Anglo-Saxons).

• 16 janvier 1873 : dans le champ de lave très accidenté et brumeux du Stronghold (Forteresse), 300 soldats et volontaires recherchent 50 Modocs sans les trouver ; ceux-ci les attaquent et leur infligent de lourdes pertes, les obligeant à fuir en abandonnant armes et bagages.

• 11 avril : au cours de négociations de paix, Kientpoos, influencé par Jim le Crochet et un chaman, tue le général Canby.

• 3 juin : Kientpoos est capturé. Il est jugé pour le meurtre de Canby et pendu le 3 octobre avec trois autres Modocs. Les Modocs sont déportés dans la réserve Quapaw.
• 1874 : mort de Cochise.

Guerre de la rivière Rouge (1874-1875)

• Elle est provoquée par plusieurs facteurs : la pression territoriale des colons, protégés par la construction de forts par l’armée, les coutumes indiennes de guérilla permanente ; l’anéantissement des troupeaux de bisons par les chasseurs blancs. Elle se déroule dans le Sud des Grandes plaines.

o 27 juin 1874 : bataille d’Adobe Walls, qui oppose 700 guerriers Comanches, Kiowas, Cheyennes et Arapahos commandés par Quanah Parker et Isa-Tai à des chasseurs de bison américains. Les Indiens sont repoussés avec 70 morts, contre 3 dans les rangs des chasseurs. Cette bataille entraîna une grande campagne de l’armée, commandée par William T. Sherman et Philip Sheridan, afin de s’assurer le contrôle des plaines du sud. Les Indiens pacifiques furent maintenus dans leur réserve avant le début de la campagne. Diverses colonnes encerclèrent les guerriers Indiens hostiles, et divers accrochages eurent lieu pendant l’été. La plus importante action est la prise le 26 septembre, avec deux tués parmi les Indiens, de plusieurs villages, dans le canyon de Palo Duro, par le colonel Mackenzie.

o Les campagnes d’hiver de l’armée américaine, renforcée par plusieurs détachements, aboutissent à la reddition des principaux chefs au printemps 1875. Leurs guerriers étaient affamés par le manque de bisons.

• 1875 : mort du chef kiowa Kicking Bird.

Guerre des Black Hills (1876)

• 1874 : annonce par le lieutenant-colonel Custer de la découverte d’or dans les montagnes sacrées sioux des Black Hills. La ruée vers l’or provoquée entraîne des accrochages entre Sioux, Cheyennes et armée des États-Unis.

o 17 juin 1876 : le général George Crook, avec 1 050 soldats et 260 éclaireurs Crows et Shoshones, est attaqué dans la vallée de la Rosebud, par environ 750 guerriers de Crazy Horse (Cheval Fou) ; les pertes sont faibles de chaque côté (10 tués et 20 blessés pour les États-Unis, 50 pour les Amérindiens), et Crook doit rebrousser chemin. Cette bataille est appelée par les Américains bataille de la Rosebud, et par les Indiens Bataille où la fille sauva son frère (une jeune Cheyenne vint au secours de son frère pris sous son cheval mort).

o 25 juin 1876 : bataille de Little Big Horn : le lieutenant-colonel Custer, du 7e de cavalerie, et 260 de ses hommes sont tués par les Cheyennes de Two Moon et les Sioux des chefs Sitting Bull et Crazy Horse. Cette bataille a un grand retentissement dans l’opinion publique, et Custer devient une figure mythique.

o 9 et 10 septembre 1876 : le général George Crook, poursuivant les Indiens victorieux à la bataille de Little Big Horn, surprend le campement d’American Horse (« Cheval Américain »). Ses deux mille soldats brûlent le campement ; la contre-attaque des 800 guerriers Sioux Oglalas de Tashunca-Uitco, dit « Crazy Horse », qui campaient à proximité est repoussée sans mal par le général Crook qui dispose de 2 000 cavaliers. American Horse est tué dans la bataille.

o 7 septembre 1877 : mort violente de Crazy Horse à Fort Robinson (Little Big Man y aurait participé), alors que les Sioux Oglalas avait fait leur reddition et s’étaient rendus dans une réserve.

Guerre des Nez-Percés (1877)

La pression des colons conduit à un premier traité délimitant le territoire Nez-Percés en 1855. Traité dont le gouvernement des États-Unis demande la révision en 1863, en diminuant la surface de la réserve de 90 %. Certains chefs, dont Lawyer (Juriste) signent ce traité, et vont dans une réserve de l’Idaho. Cinq tribus refusent d’être enfermées dans une réserve, dont celle de Vieux Chef Joseph. Son fils Jeune Chef Joseph continue de refuser ce traité, et d’entretenir de bonnes relations avec les autorités de Wallowa. Celles-ci décident en 1873 que les terrains occupés par les colons ont été acquis illégalement, et leur demandent de les évacuer.

En 1876, la bataille de Little Big Horn accroît la pression de l’armée pour que les Indiens soient confinés dans leurs réserves. Mais les Nez-Percés ne trouvant pas de terrain convenable dans la réserve en Idaho, refusent, jusqu’à l’ultimatum du général Oliver Howard, le 3 mai 1877. Les Nez-Percés restants libres se divisent en trois groupes : certains rejoignent la réserve, d’autres se dirigent vers les plaines à bisons, le dernier groupe tente de s’échapper au Canada.

• 1878 : mort du chef Kiowa Satanta.

Guerre des Cheyennes (1878-79)

Après le Traité de Fort Wise, contesté par les Cheyennes pour cause de corruption, en pleine Ruée vers l’or de Pikes Peak, dans le Colorado, les Cheyennes furent victimes en 1864 du massacre de Sand Creek pendant lequel la milice du Colorado tua 150 Cheyennes, dont au moins 50 civils. Tôt le matin du 27 novembre 1868 commença la bataille de Washita River lorsque le lieutenant-colonel de l’Armée des États-Unis George Armstrong Custer mena la 7e de cavalerie dans l’attaque d’une bande de Cheyennes coupables de raids dirigés par le chef Black Kettle. 148 Cheyennes furent tués, dont environ 20 femmes et enfants. Les Cheyennes du Nord, et quelques Cheyennes du Sud participèrent à la bataille de Little Bighorn (25 juin 1876). Avec les Lakotas et une petite bande d’Arapahos, ils annihilèrent George Armstrong Custer et son contingent près de la rivière Little Bighorn. On estime la population du campement des Cheyennes, Lakotas et Arapahos près du lieu de la bataille à environ 6 000 (dont 1 500 guerriers) ; ce qui en ferait le plus grand rassemblement amérindien en Amérique du Nord avant la généralisation des réserves.

Après la bataille de Little Bighorn, les tentatives de l’armée des États-Unis de capturer les Cheyennes s’intensifièrent. Un groupe de 972 Cheyennes fut déporté dans les Territoires Indiens de l’Oklahoma en 1877. Là-bas, Les conditions de vie étaient terribles, les Cheyennes du Nord n’étant pas habitués au climat, et bientôt beaucoup furent atteints de malaria. En 1878, les deux principaux chefs, Little Wolf et Morning Star (Dull Knife), réclamèrent la libération des Cheyennes afin qu’il puissent retourner vers le nord. La même année, un groupe d’environ 350 Cheyennes quitta les Territoires indiens en direction du nord, mené par ces deux chefs. Les soldats de l’armée et des volontaires civils, dont on estime le nombre total à 13 000, furent rapidement à leur poursuite. La bande se sépara rapidement en deux groupes. Le groupe mené par Little Wolf retourna dans le Montana. La bande de Morning Star fut capturée et escortée à Fort Robinson, au Nebraska, où elle fut séquestrée. On leur ordonna de retourner en Oklahoma, ce qu’ils refusèrent promptement et fermement. Les conditions devinrent de plus en plus difficiles à la fin de l’année 1878, et bientôt les Cheyennes furent confinés dans leurs quartiers, sans nourriture, ni eau, ni chauffage.

En janvier 1879, Morning Star et ses compagnons s’évadèrent de Fort Robinson. La plupart furent abattus en s’enfuyant du fort. On estime à 50 le nombre de rescapés, qui rejoignirent les autres Cheyennes du Nord dans le Montana. Grâce à leur détermination et à leur sacrifice, les Cheyennes du Nord ont gagné le droit de demeurer dans le Nord près des Black Hills. En 1884, par ordre de l’exécutif, une réserve destinée aux Cheyennes du Nord fut établie dans le Sud-Est du Montana. Cette réserve fut étendue en 1890, pour s’étendre de la réserve crow à l’ouest à la rivière Tongue à l’est.

Guerre des Bannocks (1878)

• 1879 : révolte des Apaches mimbres menés par Victorio. Près de 400 colons et soldats sont tués.

• 1880 : Victorio est tué au Mexique et son groupe décimé.

• 1886 : Geronimo, dernier chef apache à résister à la déportation des siens dans une réserve se rend au général Miles.

• 8 février 1887 : vote du General Allotment Act ou Dawes Severalty Act par le Congrès, autorisant le président à vendre les terres indiennes à des particuliers, en petites parcelles. Ce lotissement est amplifié par le Burke Act de 1906. Il vise à supprimer la propriété collective des terres, et à transformer les Indiens en fermiers. Le restant est distribué aux colons, et l’Oklahoma devient un État en 1907.

• 1889 :

o Janvier : le chaman païute Wovoka a une vision, qui inspire la Danse des esprits. Le message : « laissez faire le grand esprit », est interprété comme un appel à la révolte ou comme un appel au fatalisme.

o Avril : en application du General Allotment Act, le territoire des Cinq tribus civilisées, où les Indiens cherokees, séminoles, creeks, chickasaws et choctaws avaient été déportés dans les années 1830, est ouvert aux colons.

• 15 décembre 1890 : Sitting Bull, chef sioux, tué au cours de son arrestation préventive (par crainte d’une révolte suscitée par la Danse des esprits).

• 29 décembre 1890 : massacre de Wounded Knee, massacre de 250 Indiens sioux miniconjous à Wounded Knee Creek, dont 130 civils et le chef Big Foot, par les soldats du 7e de cavalerie ; 25 Américains sont tués, certains victimes de tirs amis.
• 1896 : au recensement, les Indiens ne sont plus que 250 000.

Au XIXe siècle, les Indiens d’Amérique du Nord ont été parqués dans des réserves et leur gibier principal disparaît, les bisons sont abattus sous les incitations du gouvernement fédéral. Même si pour les colons un bon Indien était un Indien mort, ce n’est pas considéré comme un génocide puisqu’il n’y avait pas de volonté gouvernementale arrêtée d’exterminer les Amérindiens. Ces derniers ont été affamés (prime au massacre de bisons), spoliés de leurs terres par la violence et la fourberie (non-respect des accords signés) et privés de leur liberté de culte ainsi que du droit de parler leurs langues. Cette politique est fréquemment nommée ethnocide.

Prolongements au XXe siècle

1904 : mort du chef Nez-Percés Chef Joseph

1909 : mort de Geronimo

1909 : mort de Red Cloud

1911 :

o Mort du chef comanche Quanah Parker

o Fondation de la Society of American Indians.

1924 : la citoyenneté est accordée aux Indiens d’Amérique du Nord.

1934 : Indian Reorganization Act : l’État fédéral met fin au processus de parcellisation des terres indiennes, et reconnaît aux tribus indiennes le droit à l’autonomie.

1948 : le droit de vote est accordé aux Amérindiens par les États d’Arizona et du Nouveau-Mexique.

1953 : début du processus de termination, visant à la suppression des réserves indiennes.

1956 : le droit de vote est accordé aux Amérindiens par l’État de l’Utah.

Années 1960 : stérilisation en masse des femmes amérindiennes (environ 40 %).

1968 : naissance du mouvement amérindien (American Indian Movement) à Minneapolis.

1969 : occupation amérindienne d’Alcatraz à San Francisco.

1973 : le Mouvement des Indiens d’Amérique occupe Wounded Knee, où des Sioux ont été massacrés en 1890. L’armée et le FBI les assiègent pendant 73 jours, faisant plusieurs morts. Pendant les mois qui suivent, la répression du FBI et des groupes paramilitaires fait 65 morts.

1990 : crise d’Oka, au Québec : l’armée canadienne intervient pour expulser les Mohawks qui occupent un cimetière ancestral, qui doit être démoli pour la construction d’un golf.

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Et encore

Messages

  • Les massacres des populations amérindiennes ne sont pas à ce jour officiellement recensés parmi les génocides identifiés par l’Organisation des Nations Unies.

    Et ce n’est pas fini...

    2,1 millions de ces Indiens d’Amérique du nord, soit l’écrasante majorité, vivent largement sous le seuil de la pauvreté. La vision offerte par bien des campements tient purement du bidonville. Et une fois passé ses limites, c’est un voyage en enfer qui commence. L’alcoolisme y prend des proportions catastrophiques. Le chômage y bat tous les records du pays. La maladie s’y propage et tue comme dans les pires zones de la planète. Le suicide, celui des jeunes en particulier, crève le plafond des statistiques. Les Indiens vivant à l’extérieur des tribus n’y reviennent eux-mêmes que pour se faire soigner lorsqu’ils n’ont pas, chose courante, accès au système de santé américain.

  • Le continent américain entier (de l’Alaska au Cap Horn) aurait abrité environ 50 millions d’habitants indiens en 1492 ; pour comparaison, il y avait 20 millions de Français au XVIIe siècle.

    Il en est mort au minimum 14 millions entre le XVIème siècle et le XIXème siècle...

  • Le point de vue de l’étude publiée par l’Institut National d’Etudes Démographiques sur la population latino-américaine : " La colonisation"" espagnole a provoqué en peu de temps la mort de 80 à 93% de la population du continent estimée de 80 à 100 millions en 1492. Dans certaines îles de la Caraïbe, le pourcentage de décès est de 100%".

    Tel est le point de vue de Tzvetan Todorov dans son livre "La conquête de l’Amérique". Cet auteur s’est fait connaître du grand public par ses travaux sur les philosophes des Lumières. Son travail sur l’Amérique latine regorge d’informations intéressantes :

    " En 1500 la population du globe doit être de l’ordre de 400 millions, dont 80 habitent les Amériques. Au milieu du 16ème siècle, de ces 80 millions il en reste 10. Ou en se limitant au Mexique : à la veille de la conquête, sa population est d’environ 25 millions ; en 1600 elle est de 1 million.

    Si le mot génocide s’est jamais appliqué avec précision à un cas, c’est bien à celui-là. C’est un record, me semble-t-il, non seulement en termes relatifs (une destruction de l’ordre de 90% et plus), mais aussi absolus, puisqu’on parle d’une diminution de population estimée à 70 millions d’êtres humains. Aucun des grands massacres du 20ème siècle ne peut être comparé à cette hécatombe.

  • Dans le Sud-Ouest des États-Unis actuels, les Espagnols étendent leurs colonies de Nouvelle-Espagne depuis le Mexique. À partir de la fin du XVIe siècle, ils s’établissent sur les territoires des Indiens Pueblos qu’ils réduisent en esclavage par le système de l’encomienda. Les frères franciscains évangélisent les peuples de Californie, du Nouveau-Mexique et du Texas grâce à un réseau de missions. Ils n’hésitent pas à recourir au travail forcé, à la torture et aux exécutions pour les Amérindiens qui persistent à pratiquer leurs rites traditionnels. L’armée espagnole doit faire face à plusieurs révoltes au XVIIe siècle : en 1680, la révolte Pueblo dirigée par Popé provoque l’évacuation temporaire de la région par les Espagnols. Dès 1784, une politique d’extermination des Apaches est mise en place : il s’agit de massacrer tout Apache de plus de sept ans. Après 1821, la région passe sous la souveraineté mexicaine. Après l’expédition d’Hernando de Soto (1539-1542), les Espagnols étendent leur influence sur les régions du Sud-Est. Les Amérindiens sont massacrés, réduits en esclavage avant d’être déportés dans les Caraïbes.

    Sur la côte orientale, les Britanniques fondent les 13 colonies à partir du XVIIe siècle. Les colons sont beaucoup plus nombreux que dans les autres colonies d’Amérique du Nord et les Amérindiens sont refoulés vers l’ouest, notamment à cause de l’accaparement de leurs terres (pratique du squatting). Les tribus du Nord-Est s’engagent dans les rivalités franco-britanniques au XVIIIe siècle, pendant la Guerre de Sept Ans.

    Dans les Grandes Plaines et dans la vallée du Mississippi, les Français contrôlent l’immense territoire de la Louisiane. Ils font du commerce avec les Amérindiens et organisent la traite des fourrures. Malgré quelques affrontements violents (guerre des Renards, soulèvements natchez et expéditions contre les Chickasaws), les relations franco-indiennes sont relativement bonnes en Louisiane, parce que les Français ne sont pas nombreux. L’impérialisme français s’exprime par quelques guerres et la mise en esclavage d’un certain nombre d’Amérindiens dès le début du XVIIIe siècle, malgré l’interdiction officielle. Ces esclaves sont capturés par les tribus au cours de raids et de batailles.

    La cause principale des conflits avec les colons blancs est la volonté expansionniste des treize colonies britanniques en Amérique du Nord puis du gouvernement américain, qui se traduit par les guerres mexico-américaines, la conquête de l’Ouest par des colons recherchant des terres et de l’or, ce qui renforce l’animosité entre les deux peuples. Ces conflits ont fait l’objet de représailles, de massacres et de pillages de la part des deux camps. Parmi les guerres indiennes les plus connues, on peut citer les guerres séminoles en Floride (entre 1817 et 1858) et la guerre des Black Hills (1876-1877) contre les Sioux.

    Le 25 juin 1876, la célèbre bataille de Little Big Horn tourne à la tuerie des hommes du lieutenant-colonel Custer par les guerriers menés par Sitting Bull. Le dernier épisode des guerres indiennes est le massacre de Wounded Knee (29 décembre 1890) au cours duquel 250 Indiens Sioux Miniconjous et le chef Big Foot sont tués par les soldats du 7e de cavalerie.

  • Ce n’est pas un hasard si les "Native Americans", ces Américains descendant des Indiens, ont un taux de suicide trois fois plus élevé que la moyenne des Etats-Unis. Le Washington Post rapporte que pour la plupart, leur vie quotidienne est le produit d’un mélange détonnant : pauvreté, chômage, violence domestique, agressions sexuelle, alcoolisme et addiction aux drogues. A tel point qu’un des représentants de la communauté indienne affirme que l’un des enjeux majeurs pour la nation indienne dans les années à venir sera de "retrouver l’espoir".

    Theresa Pouley, membre de la Commission des lois indiennes, dresse un constat accablant. Un quart des enfants indiens vit dans la pauvreté, contre 13% aux Etats-Unis. Ils sont en moyenne 17% de moins que les Américains à être diplômés du lycée. Ils meurent en moyenne deux fois plus souvent avant leurs 24 ans que le reste de la population du pays.

    Des chiffres si alarmants que le gouvernement fédéral a constitué une équipe qui tente de comprendre les racines des maux endurés par les jeunes natifs et à endiguer cette dynamique inquiétante. Pour Sarah Kastelic, directrice de l’association pour la défense des Enfants Indians, le diagnostic tient en deux mots : "trauma historique". Trauma profondément ancré. Signe que le mal est loin d’être soigné.

  • Le massacre de Wounded Knee est une opération militaire qui s’est déroulée aux États-Unis d’Amérique, dans le Dakota du Sud, le 29 décembre 1890. Entre 300 et 350 Amérindiens de la tribu Lakota Miniconjou (dont plusieurs dizaines de femmes et des enfants) ont été tués par l’armée des États-Unis.

    Cinq cents soldats du 7e régiment de cavalerie des États-Unis, appuyés par quatre mitrailleuses Hotchkiss, ont encerclé un campement d’Indiens Lakota avec l’ordre de les convoyer en train vers Omaha dans le Nebraska. Le commandant du 7e avait reçu l’ordre de procéder à un désarmement préalable.

    Il existe différentes versions du massacre mais les historiens s’accordent sur le fait que les tirs ont commencé pendant le désarmement des Indiens. Un coup de fusil a retenti et les Indiens, désarmés et encerclés, ont été mitraillés. Au total 26 soldats de la cavalerie ainsi que 153 Indiens Sioux ont été tués, dont 62 femmes et enfants. Les cadavres indiens furent enterrés dans une fosse commune sur le lieu du massacre. D’autres Sioux sont morts de leurs blessures ultérieurement ainsi qu’un lieutenant de la cavalerie.

    Le massacre raconté par Mathew King, petit-neveu du chef indien Red Cloud

    "Le peuple de Big Foot n’avait rien fait de mal. C’était au coeur de l’hiver. Les Minniconjous arrivaient du Dakota du Nord pour se réfugier à Pine Ridge aux côtés de Red Cloud. Ils avaient froid. Ils avaient faim. Leur seul but était de survivre. Ils suivaient le précepte de Dieu.

    La bande établit son campement à Wounded Knee. Les soldats arrivèrent avec leurs fusils. Ils encerclèrent Big Foot et les siens comme s’il s’était agi de criminels. En fait, il y avait surtout là des vieillards, des femmes et de petits enfants. Big Foot ne voulait pas se battre. Il souffrait déjà d’une pneumonie. Il était pacifique.

    Les soldats firent s’aligner les Indiens dans le froid et leur retirèrent toutes leurs armes. L’un des derniers hommes de la file, Yellow Bird, rudoyé par un soldat, leva son fusil et tira... Ceux qui réussirent à s’enfuir racontèrent tout cela à notre peuple.

    Les soldats postés au sommet de la colline ouvrirent alors le feu et n’épargnèrent personne. Les Indiens s’écroulèrent sur le sol et les soldats fauchèrent deux douzaines des leurs. Les guerriers s’efforcèrent de défendre leur peuple. Ils se battirent avec toute leur énergie mais ils n’avaient aucune chance. Les soldats les massacrèrent, puis massacrèrent les vieillards, les femmes et les enfants.

    Où est-il dit qu’il faut punir l’ensemble de la famille, l’ensemble du peuple pour les méfaits d’un seul homme ? Est-ce là votre justice ? Est-ce là ce que dit votre Constitution ? Ce n’est pas ce que nous enseigne la Loi de Dieu.

    Ils massacrèrent trois cents d’entre nous.

    Notre sang conféra son caractère sacré à Wounded Knee

    Le 29 décembre 1890, avec le massacre de Wounded Knee contre les lakota minneconjou, l’armée des Usa fait son entrée dans le système moderne de la guerre, en employant une arme automatique (la Gatlin) contre un groupe de personnes considérées comme hostiles ; rebelles selon la terminologie actuelle de Georges Bush...

    Lance Henson, poète Cheyenne, explique : « Pour moi, pour nous natives, ceci n’est pas du passé. C’est une vision occidentale de penser que le temps fonctionne ainsi ». « Les faits historiques refoulés à l’origine du massacre sont un exemple très clair d’opération occulte. Le gouvernement des Etats-Unis avait besoin d’enseigner aux natives résistants leur destin évident : c’est l’expression utilisée, aujourd’hui comme alors, par les historiens et les stratèges pour les politiques destinées à neutraliser les peules indigènes. Ce 29 décembre les lakotas minneconjou obéissaient à des ordres militaires, en se déplaçant pendant un hiver glacial pour chercher refuge auprès du fort le plus proche. Ils s’arrêtèrent pour se reposer et commencèrent la danse des spectres : c’était une cérémonie offerte par un quasi messie (c’est-à-dire un prophète indien, dont les cérémonies étaient le résultat de la contamination avec les religions des blancs) de la tribu Paiute, qui s’appelait Wovoka. La danse n’avait pas pour objectif de menacer mais de ramener les morts. Les officiers, épouvantés, décidèrent de désarmer les guerriers qui obéirent. Mais un jeune lakota sourd, désorienté par ce qui arrivait, refusa de consigner son arme. Un soldat essaya de lui arracher son fusil et, dans la panique, un coup partit. Ce qui déclencha la panique générale. On donna l’ordre aux soldats de tirer contre des gens innocents et désarmés. Il y eut quasiment 300 morts, pour la plupart des femmes et des enfants. Les corps laissés sur place gelèrent en un grotesque mausolée du pouvoir. Le matin suivant seulement, les corps furent ensevelis dans une fosse commune. Le congrès décerna 20 médailles d’honneur aux soldats qui commirent ce massacre. Adolf Hitler écrivit dans Mein Kampf qu’il avait eu l’inspiration des fosses communes en regardant les photos des guerres entre blancs et indiens ».

  • "Quel traité le blanc a-t-il respecté que l’homme rouge ait rompu ? Aucun.

    Quel traité l’homme blanc a-t-il jamais passé avec nous et respecté ? Aucun.

    Quand j’étais enfant, les Sioux étaient maîtres du monde ; le soleil se levait et se couchait sue leur terre ; ils menaient dix mille hommes au combat.

    Où sont aujourd’hui les guerriers ?

    Qui les a massacrés ?

    Où sont nos terres ?

    Qui les possède ?

    Quel homme blanc peut dire que je lui ai jamais volé sa terre ou le moindre sou ? Pourtant ils disent que je suis un voleur.

    Quelle femme blanche, même isolée, ai-je jamais capturée ou insultée ? Pourtant ils disent que je suis un mauvais Indien.

    Quel homme blanc m’a jamais vu saoul ?

    Qui est jamais venu à moi affamé et reparti le ventre vide ?

    Qui m’a jamais vu battre mes femmes ou maltraiter mes enfants ?

    Quelle loi ai-je violée ?

    Ai-je tort d’aimer ma propre loi ?

    Est-ce mal pour moi parce que j’ai la peau rouge ?

    Parce que je suis un Sioux ?

    Parce que je suis né là où mon père a vécu ?

    Parce que je suis prêt à mourir pour mon peuple et mon pays ?"

    "Je tiens à ce que tous sachent que je n’ai pas l’intention de vendre une seule parcelle de nos terres ; je ne veux pas non plus que les Blancs coupent nos arbres le long des rivières ; je tiens beaucoup aux chênes dont les fruits me plaisent tout spécialement. J’aime à observer les glands parce qu’ils endurent les tempêtes hivernales et la chaleur de l’été, et - comme nous-mêmes - semblent s’épanouir par elles."

    "Pendant soixante-quatre ans vous avez persécuté mon peuple. Qu’avons-nous fait pour devoir quitter notre pays, je vous le demande ? Je vais vous répondre. Nous n’avions nulle part où aller, aussi nous nous nous sommes réfugiés ici. C’est de ce côté de la frontière que j’appris à tirer et devins un homme. Pour cette raison j’y suis revenu. On m’a talonné jusqu’à ce que, contraint d’abandonner mes propres terres, je vienne ici. J’ai été élevé dans cette région et je serre aujourd’hui les mains de ces gens [les Canadiens].

    C’est ainsi que j’ai fait la connaissance de ces gens et c’est ainsi que je me propose de vivre. Nous n’avons pas donné notre pays ; vous vous en êtes emparés. Voyez comme ces gens me traitent. Regardez-moi. Vous me croyez dupe, mais vous l’êtes encore bien plus que moi. Cette maison , la maison de l’Anglais, est une maison sacrée [=maion de la vérité] et vous venez ici nous dire des mensonges ! Nous ne voulons pas les entendre. J’ai maintenant assez parlé. Vous pouvez vous en retourner. Ne dites plus rien. Emportez avec vous vos mensonges. Je resterai avec ce peuple. Le pays d’où nous venons nous appartenait ; vous nous l’avez pris ; nous vivrons ici."


    Le chef indien Sitting Bull

  • Telles sont les attributions d’une gens indienne typique.

    « Tous ses membres sont des hommes libres, tenus de protéger leur mutuelle liberté, égaux en droits personnels, - ni les sachems, ni les chefs militaires ne revendiquent de prérogatives quelconques ; ils forment une collectivité fraternelle, unie par les liens du sang. Liberté, égalité, fraternité, sans avoir été jamais formulés, étaient. les principes fondamentaux de la gens, et celle-ci, à son tour, était l’unité de tout un système social, la base de la société indienne organisée. Ceci explique l’indomptable esprit d’indépendance et la dignité de l’attitude personnelle que chacun reconnaît aux Indiens [2]. »

    A l’époque de la découverte, les Indiens de toute l’Amérique du Nord étaient organisés en gentes, selon le droit maternel. Dans quelques tribus seulement, comme celle des Dakotas, les gentes avaient disparu, et dans quelques autres, chez les Ojibwas, les Omahas, elles étaient organisées selon le droit paternel.

    Dans un très grand nombre de tribus indiennes comptant plus de cinq ou six gentes, nous en trouvons trois, quatre, ou davantage encore, réunies en un groupe particulier que Morgan, traduisant fidèlement le nom indien, appelle phratrie (fraternité), d’après son pendant grec. C’est ainsi que les Senecas ont deux phratries : la première comprend les gentes 1 à 4, la deuxième, les gentes 5 à 8. Une étude plus poussée montre que ces phratries représentent presque toujours les gentes primitives, premières subdivisions de la tribu à son origine ; car chaque tribu, pour pouvoir subsister de façon autonome, devait nécessairement englober au moins deux gentes, le mariage étant interdit au sein de la gens. A mesure que la tribu s’accroissait, chaque gens se scindait à nouveau en deux, ou en plus de deux tronçons, dont chacun apparaît alors comme une gens particulière, tandis que la gens originelle, qui englobe toutes les gentes-filles, subsiste en tant que phratrie. Chez les Senecas et la plupart des autres Indiens, les gentes d’une des phratries sont entre elles des gentes-sœurs, tandis que celles de l’autre phratrie sont leurs gentes-cousines, - termes qui, nous l’avons vu, ont un sens très réel et très expressif dans le système de parenté américain. A l’origine, aucun Seneca n’avait le droit de se marier au sein de sa phratrie, mais cette coutume est, depuis fort longtemps, tombée en désuétude et se limite à la gens. Chez les Senecas, la tradition voulait que l’Ours et le Cerf fussent les deux gentes initiales à partir desquelles les autres s’étaient ramifiées. Une fois que cette nouvelle organisation se fut enracinée, on la modifia selon les besoins ; si des gentes d’une phratrie dépérissaient, on y faisait parfois passer, par compensation, des gentes entières d’autres phratries. C’est pourquoi nous trouvons, dans différentes tribus, les gentes de même nom diversement groupées dans les phratries.

    Les fonctions de la phratrie chez les Iroquois sont en partie sociales en partie religieuses. 1º Les phratries jouent au ballon l’une contre l’autre ; chacune délègue ses meilleurs joueurs, les autres regardent le jeu, chaque phratrie ayant sa place particulière, et les spectateurs parient entre eux sur la victoire des leurs. 2º Au Conseil de tribu, les sachems et les chefs militaires de chaque phratrie siègent ensemble, les deux groupes se faisant face, et chaque orateur s’adresse aux représentants de chaque phratrie comme à un corps particulier. 3º Si un meurtre s’était produit dans la tribu, sans que le meurtrier et la victime appartinssent à la même phratrie, la gens offensée en appelait souvent à ses gentes-sœurs ; celles-ci tenaient un Conseil de phratrie et s’adressaient à l’autre phratrie prise comme collectivité, afin que celle-ci réunît également un Conseil pour arranger l’affaire. Ici donc, la phratrie réapparaît comme gens primitive, et avec plus de chances de succès que la gens isolée et plus faible, sa fille. 4º En cas de décès de personnages éminents, la phratrie opposée se chargeait d’organiser l’inhumation et les funérailles, tandis que la phratrie du défunt conduisait le deuil. Un sachem venait-il à mourir, la phratrie opposée annonçait la vacance de la charge au Conseil fédéral des Iroquois. 5º Lors de l’élection d’un sachem, le Conseil de phratrie intervenait également. On considérait comme allant presque toujours de soi la ratification par les gentes-sœurs ; mais les gentes de l’autre phratrie pouvaient faire opposition. Dans ce cas, le Conseil de cette phratrie se réunissait ; s’il maintenait son opposition, l’élection restait sans effet. 6º jadis, les Iroquois avaient des mystères religieux particuliers, appelés par les Blancs medecine-lodges. Ces mystères étaient célébrés chez les Senecas par deux confréries religieuses, avec une initiation en règle pour les nouveaux adeptes ; à chacune des deux phratries, était rattachée une de ces confréries. 7º Si, comme il est à peu près certain, les quatre linages (lignages) qui habitaient les quatre quartiers de Tlaxcala [3] au temps de la conquête, étaient quatre phratries, cela prouve du même coup que les phratries, tout comme chez les Grecs et dans d’autres groupements consanguins analogues chez les Germains, étaient en même temps des unités militaires ; chacun de ces quatre lignages marchait au combat formée en une troupe particulière avec son propre uniforme, avec son propre drapeau et sous le commandement de son chef propre.

    De même que plusieurs gentes constituent une phratrie, de même, dans la forme classique, plusieurs phratries constituent une tribu ; en certains cas, dans des tribus sérieusement affaiblies, le chaînon intermédiaire, la phratrie, fait défaut. Qu’est-ce donc qui caractérise une tribu indienne en Amérique ?

    1º Un territoire propre et un nom particulier. Chaque tribu possédait encore, en dehors de l’emplacement de son établissement effectif, un territoire considérable pour la chasse et la pêche. Au-delà de ce territoire s’étendait un large espace neutre qui allait jusqu’au territoire de la tribu la plus voisine, et qui était plus étroit entre tribus de langues apparentées, plus large entre tribus de langues différentes. C’est le Grenzwald (la forêt-frontière) des Germains, le désert que les Suèves de César créent autour de leur territoire, l’îsarnholt (en danois, jarnved, limes danicus) entre Danois et Germains, le Sachsenwald et le branibor (en slave : forêt protectrice ; d’où le nom de Brandenbourg) entre les Germains et les Slaves. Ce territoire ainsi délimité par des frontières incertaines était le pays commun de la tribu, reconnu tel par les tribus voisines et défendu par la tribu même contre tout empiètement. La plupart du temps, l’incertitude des frontières ne devenait fâcheuse, dans la pratique, que lorsque la population s’était considérablement accrue. - Il semble que les noms de tribus soient dus le plus souvent au hasard, plutôt qu’intentionnellement choisis ; avec le temps, il arriva fréquemment qu’une tribu fût désignée par les tribus voisines sous un nom autre que celui qu’elle employait elle-même ; de même que les Allemands reçurent des Celtes le premier nom collectif qu’ils portent dans l’histoire, le nom de Germains.

    2º Un dialecte particulier, propre à cette seule tribu. En fait tribu et dialecte coïncident ; la formation nouvelle de tribus et de dialectes par suite de scissions se produisait encore récemment en Amérique et sans doute n’a-t-elle pas encore cessé complètement. Là où deux tribus affaiblies ont fusionné, il arrive exceptionnellement qu’on parle dans la même tribu deux dialectes fortement apparentés. L’importance numérique moyenne des tribus américaines reste au-dessous de 2 000 membres ; les Cherokees, pourtant, sont au nombre de 26 000, le plus fort chiffre d’Indiens des États-Unis parlant le même dialecte.

    3º Le droit d’investir solennellement de leur autorité les sachems et les chefs militaires élus par les gentes.

    4º Le droit de les destituer, même contre la volonté de leur gens. Comme les sachems et les chefs militaires sont membres du Conseil de tribu, ces droits qu’a sur eux la tribu s’expliquent d’eux-mêmes. Là où s’était formée une fédération de tribus, etoù la totalité des tribus était représentée dans un Conseil fédéral, les droits précités passaient à ce Conseil fédéral

    5º Un lot de représentations religieuses communes (mythologie) et de cérémonies du culte. « À leur façon barbare, les Indiens étaient un peuple religieux [4]. » Leur mythologie n’a pas encore été l’objet d’une étude critique ; ils imaginaient déjà sous une forme humaine les incarnations de leurs représentations religieuses, - esprits de toutes sortes, - mais le stade inférieur de la barbarie, auquel ils en étaient alors, ne connaît pas encore les figurations plastiques, qu’on appelle des idoles. C’est un culte de la nature et des éléments qui évolue vers le polythéisme. Ces différentes tribus avaient leurs fêtes régulières, avec certaines formes de culte bien déterminées, en particulier la danse et les jeux ; la danse principalement était un élément essentiel de toutes les solennités religieuses ; chaque tribu célébrait les siennes en particulier.

    6º Un Conseil de tribu pour les affaires communes. Il était composé de tous les sachems et de tous les chefs militaires des différentes gentes, leurs représentants véritables puisqu’ils pouvaient toujours être destitués ; il délibérait publiquement, entouré des autres membres de la tribu qui avaient le droit d’intervenir et de faire entendre leur opinion ; le Conseil décidait. Dans la règle, tout assistant était entendu s’il le désirait ; les femmes, elles aussi, pouvaient faire exposer leur point de vue par un orateur de leur choix. Chez les Iroquois, la décision finale devait être prise à l’unanimité, comme c’était également le cas pour certaines résolutions dans les communautés de marche germaniques. Il incombait en particulier au Conseil de tribu de régler les relations avec les tribus étrangères ; il recevait et envoyait les ambassades ; il déclarait la guerre et concluait, la paix. Si la guerre éclatait, elle était faite généralement par des volontaires. En principe, chaque tribu était considérée comme en état de guerre avec toute autre tribu, si un traité de paix n’avait pas été expressément conclu entre elles. Des expéditions contre les ennemis de ce genre étaient, pour la plupart, organisées à titre individuel par des guerriers éminents ; ils donnaient une danse guerrière ; ceux qui s’y joignaient exprimaient du même coup qu’ils participaient à l’expédition. La colonne était aussitôt formée et se mettait en marche. De même, la défense du territoire de la tribu attaquée était assurée, la plupart du temps, par des levées de volontaires. Le départ et le retour de ces colonnes donnaient toujours lieu à des réjouissances publiques. L’autorisation du Conseil de tribu n’était pas nécessaire pour des expéditions de ce genre et elle n’était ni sollicitée, ni donnée. C’est tout à fait les expéditions particulières des suites armées germaniques, telles que Tacite nous les décrit, à cette différence près que chez les Germains les suites ont pris un caractère plus permanent, forment un noyau solide, organisé dès le temps de paix et autour duquel les autres volontaires se groupent en cas de guerre. Ces colonnes guerrières étaient rarement nombreuses ; les expéditions les plus importantes des Indiens, même à de grandes distances, étaient accomplies par des forces militaires insignifiantes. Quand plusieurs de ces suites se réunissaient pour une grande entreprise, chacune d’elles n’obéissait qu’à son propre chef ; l’unité du plan de campagne était assurée, tant bien que mal, par un Conseil de ces chefs. C’est de cette façon que les Alamans faisaient la guerre sur le Haut-Rhin, au ive siècle, comme nous en trouvons la description dans Ammien Marcellin.

    7º Nous trouvons, dans quelques tribus, un chef suprême, dont les pouvoirs sont pourtant fort réduits. C’est l’un des sachems qui, dans les cas qui exigent une action rapide, doit prendre des mesures provisoires jusqu’au moment où le Conseil peut se réunir et statuer définitivement. C’est, à un stade très rudimentaire, une tentative restée presque toujours stérile dans la suite du développement pour investir un fonctionnaire du pouvoir exécutif ; comme nous le verrons par la suite, ce fonctionnaire aura, dans la plupart des cas, sinon toujours, pour origine le chef militaire suprême.

    La grande majorité des Indiens américains n’alla pas au-delà du groupement en tribu. Leurs tribus peu nombreuses, séparées les unes des autres par de vastes zones frontières, affaiblies par des guerres incessantes, occupaient avec peu de gens un immense territoire. Çà et là se constituaient des alliances entre tribus apparentées, sous le coup d’un danger momentané, et elles se dissolvaient avec lui. Mais, dans quelques régions, des tribus originairement parentes, après s’être disloquées, s’étaient regroupées de nouveau en fédérations permanentes, faisant ainsi le premier pas vers la constitution de nations [5]. Aux États-Unis, nous trouvons chez les Iroquois la forme la plus développée d’une fédération de ce genre. Abandonnant leurs territoires à l’ouest du Mississipi, où ils formaient probablement une branche de la grande famille des Dakotas, ils s’établirent après de longues pérégrinations dans l’État actuel de New York et se répartirent en cinq tribus : les Senecas, les Cayougas, les Onondagas, les Oneidas et les Mohawks. Ils vivaient de poisson, de gibier et de jardinage rudimentaire, habitaient des villages qui étaient presque toujours protégés par des palissades. Ne dépassant jamais le chiffre de 20 000, ils avaient dans les cinq tribus un certain nombre de gentes communes, parlaient des dialectes très apparentés d’une même langue et occupaient un territoire d’un seul tenant, partagé entre les cinq tribus. Comme ce territoire avait été récemment conquis, l’union, créée par l’habitude, des tribus victorieuses contre la population refoulée subsistait naturellement ; elle se développa, au plus tard vers le début du XV° siècle, jusqu’à constituer une « confédération éternelle », confédération qui d’ailleurs, sentant ses nouvelles forces, prit aussitôt un caractère agressif. A l’apogée de sa puissance, vers 1675, elle avait conquis alentour de vastes territoires dont elle avait en partie chassé, en partie rendu tributaires les habitants. La confédération des Iroquois présente l’organisation sociale la plus avancée à laquelle soient parvenus les Indiens quand ils n’ont pas dépassé le stade inférieur de la barbarie (à l’exception, par conséquent, des Indiens du Mexique, du Nouveau-Mexique et du Pérou). Voici quelles étaient les règles fondamentales de la confédération :

    1º Confédération éternelle des cinq tribus consanguines, sur la base d’une égalité et d’une indépendance complètes dans toutes les affaires intérieures de la tribu. Cette consanguinité formait le véritable fondement de la confédération. Sur les cinq tribus, trois s’appelaient tribus-mères et elles étaient sœurs entre elles, comme l’étaient également les deux autres, qui s’appelaient tribus-filles. Trois gentes - les plus anciennes - étaient encore vivaces et représentées dans toutes les cinq tribus ; trois autres gentes étaient représentées dans trois tribus ; les membres de chacune de ces gentes étaient tous frères entre eux à travers l’ensemble des cinq tribus. La langue commune, avec de simples variantes dialectales, était l’expression et la preuve de la commune origine.

    2º L’organe de la confédération était un Conseil fédéral de cinquante sachems, tous égaux par le rang et le prestige ; ce Conseil décidait en dernier ressort dans toutes les affaires de la confédération.

    3º Lors de la fondation de la confédération, ces cinquante sachems avaient été répartis entre les tribus et les gentes comme dignitaires de charges nouvelles, expressément créées pour les fins de la confédération. Ils étaient réélus par les gentes intéressées à chaque nouvelle vacance et pouvaient toujours être révoqués par elles ; mais le droit de les investir de leurs fonctions appartenait au Conseil fédéral.

    4º Ces sachems fédéraux étaient également sachems dans leurs tribus respectives et avaient siège et voix dans le Conseil de tribu.

    5º Toutes les décisions du Conseil fédéral devaient être prises à l’unanimité.

    6º Le vote s’effectuait par tribu, de telle façon que chaque tribu et, dans chacune d’elles, tous les membres du Conseil devaient exprimer leur accord pour qu’une décision valable pût être prise.

    7º Chacun des cinq Conseils de tribu pouvait convoquer le Conseil fédéral, mais celui-ci ne pouvait se convoquer de lui-même.

    8º Les séances avaient lieu devant le peuple assemblé ; chaque Iroquois pouvait y prendre la parole ; le Conseil seul décidait.

    9º Personne n’était placé à la tête de la confédération, elle n’avait pas de chef du pouvoir exécutif.

    10º Par contre, elle avait deux chefs de guerre suprêmes, avec mêmes attributions et même pouvoir (les deux trois » des Spartiates, les deux consuls à Rome).

    C’est là toute la constitution publique sous laquelle les Iroquois vécurent et vivent encore depuis plus de quatre cents ans.

    Friedrich Engels dans « L’origine de la famille, de la propriété privé et de l’Etat »

  • Des peuples indiens, il ne reste plus que des miettes : Inuits du Groenland et du grand Nord canadien, Iroquois et Hurons de la forêt ; Sioux, Chactas, Cherokees et Seminoles des grandes plaines et des forêts subtropicales du continent nord-américain ; Quichuas et Karibs d’Amérique centrale ; Guaranis, Tupis, Araucans et Patagons, en Amérique du sud.

  • Au Brésil, les Indiens en ont assez que le grouvernement PT de Dilma Roussef renvoient aux calendes grecques la décision concernant leurs terres afin de mieux laisser les grands propriétaires les piller. Ils se sont invités au cours de la contestation de la Coupe du monde de football. Manifestant avec les sans toits, ils ont été durement réprimés par un gouvernement qui se dit du « parti des travailleurs » !!!

    La police brésilienne a dispersé avec des gaz lacrymogènes mardi une manifestation d’Indiens et de mouvements sociaux dont des travailleurs sans-toit contre la Coupe du monde, aux abords du stade de Brasilia, a constaté l’AFP.
    A seize jours du Mondial de football au Brésil, des policiers du bataillon de choc ont chargé plus d’un millier de manifestants dont des enfants et des vieillards pour les empêcher de s’approcher du stade Mané Garrincha qui accueillera plusieurs matches de la compétition (12 juin-13 juillet). Certains manifestants ont répondu en lançant des pierres contre les 700 policiers qui protégaient l’arène où se trouve le trophée du Mondial, exposé au public.
    Peu avant, quelque 500 chefs indiens dont le célèbre cacique Raoni, défenseur de l’Amazonie, étaient montés sur le toit du parlement pour réclamer des politiques pour leurs peuples.
    « Monter sur le toit du parlement a été un acte de courage, montre que nous sommes des guerriers et que nous défendons nos droits », a déclaré à l’AFP Tamalui Kuikuru, de la région du Xingu (centre-ouest).
    Le cacique Raoni Metuktire, 84 ans, figure légendaire, avec son disque labial, de la résistance des peuples indigènes du Brésil, faisait partie des manifestants.
    En peintures de guerre et armés d’arcs et de flèches, les Indiens sont descendus pacifiquement du toit du Congrès avant de parcourir la grande avenue bordée par les ministères et ont rejoint quelques centaines de manifestants de mouvements sociaux anti-Mondial qui marchaient vers le stade.

  • L’organisation interne de l’Empire Inca nous a dévoilé un aspect important de la société primitive et montré en même temps une des voies de son déclin. En étudiant le chapitre suivant dans l’histoire des Indiens péruviens et des autres colonies espagnoles d’Amérique, nous verrons une autre voie prise par cette forme de société. Nous avons surtout là une autre méthode de conquête, inconnue de la domination inca. La domination des Espagnols, premiers Européens dans le Nouveau Monde, commença aussitôt par l’extermination impitoyable des populations soumises. D’après des témoignages des Espagnols eux-mêmes, le nombre des Indiens exterminés par eux en quelques années, après la découverte de l’Amérique, atteint 12 à 15 millions. “ Nous sommes autorisés à affirmer ”, dit Las Casas, “ que les Espagnols, par leurs traitements monstrueux et inhumains, ont exterminé 12 millions d’hommes, femmes et enfants compris ; à mon avis personnel, le nombre des indigènes disparus à cette époque dépasse même les 15 millions. ” [4] “ Dans l’île de Haïti ”, dit Handelmann, “ le nombre des indigènes trouvés par les Espagnols se montait en 1492 à un million, en 1508 il n’en reste plus que 60 000 et neuf années plus tard, 14 000, de sorte que les Espagnols durent recourir à l’importation d’Indiens des îles voisines pour avoir la main-d’œuvre nécessaire. Pendant la seule année 1508, 40 000 indigènes des îles Bahama furent transportés à Haïti et transformés en esclaves. ” [5]

    Les Espagnols se livrèrent à une véritable chasse aux peaux-rouges qu’un témoin et acteur, l’Italien Girolamo Benzoni, nous a décrite :

    “ En partie par manque de nourriture, en partie par le chagrin d’être séparés de leurs pères, mères et enfants ”, dit Benzoni après une de ces chasses dans l’île de Koumagna où 4 000 Indiens avaient été capturés, “ la plupart des esclaves indigènes moururent pendant le trajet vers le port de Koumani. Chaque fois qu’un esclave était trop fatigué pour avancer aussi vite que ses camarades, les Espagnols, de peur qu’il ne reste en arrière et ne les attaque dans le dos, le transperçaient par derrière de leurs poignards et l’assassinaient inhumainement. C’était un spectacle à vous fendre le cœur que de voir ces malheureux êtres, entièrement nus, épuisés, blessés et si affaiblis par la faim qu’ils pouvaient à peine se tenir debout. Des chaînes de fer enserraient leur cou, leurs mains et leurs pieds. Il n’y avait pas de femme parmi eux qui n’eût été violée par ces brigands (les Espagnols) qui se livraient alors à une débauche si répugnante que beaucoup en restaient pour toujours dévorés par la syphilis... Tous les indigènes soumis à l’esclavage sont marqués au fer rouge. Sur ce, les capitaines en mettent une partie de côté pour eux et répartissent le reste entre les soldats. Ces derniers les jouent entre eux ou les vendent aux colons espagnols. Des marchands qui ont échangé cette marchandise contre du vin, de la farine, du sucre et autres objets de nécessité courante, transportent les esclaves dans les parties des colonies espagnoles où la demande est la plus grande. Pendant le transport, une partie de ces malheureux périt par suite du manque d’eau et de l’air vicié dans les cabines, ce qui vient de ce que les marchands entassent tous les esclaves tout au fond du navire, sans leur laisser assez de place pour s’asseoir ni assez d’air pour respirer. ” [6] Pour s’épargner cependant la peine de chasser les peaux-rouges et la dépense de leur achat, les Espagnols instaurèrent dans les îles et sur le continent américain le système dit des Repartimientes, c’est-à-dire du partage de la terre. Tout le territoire conquis était divisé en enclos dont le chefs, les “ caciques ”, se voyaient simplement imposer de livrer eux-mêmes aux Espagnols le nombre d’esclaves exigés. Tout colon espagnol en recevait périodiquement du gouverneur un certain nombre à condition de “ veiller à leur conversion au christianisme ” [7]

    Les mauvais traitements infligés aux esclaves par les colons dépassaient tout ce qu’on peut concevoir. L’assassinat lui-même était une délivrance pour les Indiens.

    “ Tous les indigènes capturés par les Espagnols ”, dit un contemporain, “ sont contraints par eux à des travaux fatigants et pénibles dans les mines, loin de leur pays natal et de leur famille, et sous la menace de continuels châtiments corporels. Rien d’étonnant à ce que des milliers d’esclaves qui ne voient pas d’autre possibilité d’échapper à leur cruel destin, non seulement mettent fin eux-mêmes à leurs jours, par la pendaison, la noyade ou tout autre moyen, mais encore tuent auparavant leurs femmes et leurs enfants, pour faire ainsi cesser une fois pour toutes leur malheur commun et sans issue. D’autre part, les femmes recourent à l’avortement ou évitent le commerce des hommes pour ne pas donner naissance à des esclaves. ”

    Les colons obtinrent par l’entremise du confesseur impérial, le père Garzia de Loyosa, de pieuse mémoire, qu’un décret de Charles Quint déclare en bloc les Indiens esclaves héréditaires des colons espagnols. Benzoni prétend que le décret ne s’appliquait qu’aux anthropophages des Caraïbes. Il fut interprété et appliqué comme valable pour tous les Indiens. Pour justifier leurs atrocités, les colons espagnols répandaient systématiquement les histoires les plus effrayantes sur l’anthropophagie et les autres crimes des Indiens, de sorte qu’un historien français de l’époque, Marly de Chatel, a pu raconter dans son Histoire générale des Indes occidentales (Paris, 1569) :

    “ Dieu les a punis de leur méchanceté et de leurs vices Par l’esclavage, car même Cham n’a pas pêché contre son père Noé aussi gravement que les Indiens envers Dieu. ”

    Pourtant, à peu près à la même époque, un Espagnol, Acosta, écrivait dans son Historia natural y moral de las Indias (Barcelone, 1591) que ces mêmes Indiens étaient un

    “ peuple débonnaire, toujours prêt à rendre service aux Européens, un peuple qui manifeste dans son comportement une innocence si touchante et une telle sincérité que si l’on n’est pas dépourvu de toute qualité humaine, il est impossible de les traiter autrement qu’avec tendresse et amour. ”

    Il y eut évidemment des tentatives pour s’opposer à ces atrocités. En 1531, le Pape Paul III publia une Bulle où il déclarait que les Indiens faisaient partie du genre humain et ne devaient donc pas être réduits en esclavage. Le Conseil Impérial espagnol pour les Indes occidentales, lui aussi, se prononça plus tard contre l’esclavage. Ces décrets réitérés témoignent plus de l’insuccès que de la sincérité de ces efforts.

    Ce qui libéra les Indiens de l’esclavage, ce ne fut pas la pieuse action des religieux catholiques ni les protestations des rois espagnols, mais le simple fait que leur constitution tant physique que psychique les rendait absolument inaptes au dur travail d’esclavage. A la longue, les pires atrocités des Espagnols ne purent rien contre cette impossibilité ; les peaux-rouges en esclavage mouraient comme des mouches, s’enfuyaient ou se tuaient eux-mêmes, bref, l’affaire n’était pas du tout rentable. Ce n’est que lorsque le chaleureux et infatigable défenseur des Indiens, l’évêque Las Casas, eut l’idée de remplacer des Indiens inaptes par de plus robustes Noirs importés d’Afrique, qu’il fut mis fin aux inutiles expériences faites avec les Indiens. Cette découverte pratique a eu un effet plus rapide et plus décisif que tous les pamphlets de Las Casas sur les atrocités espagnoles. Après quelques décennies, les Indiens furent libérés de l’esclavage, et l’esclavage des nègres commença, pour durer quatre siècles. A la fin du XVIII° siècle, un honnête Allemand, le “ brave vieux Nettelbeck ” de Kelberg, capitaine de navire, emmenait de Guinée en Guyenne, où d’autres “ braves Prussiens ” exploitaient des plantations, des centaines d’esclaves noirs dont il avait fait emplette en Afrique, avec d’autres marchandises, et qu’il avait entassés dans les cales de son vaisseau, tout comme les capitaines espagnols du XVI° siècle. Le progrès du siècle des lumières et son humanité se manifestent en ce que Nettelbeck, pour remédier à la mélancolie et au dépérissement de ses esclaves, les faisait tous les soirs danser sur le pont en musique et au claquement des fouets, idée que les grossiers marchands espagnols d’esclaves n’avaient pas encore eue. Et à la fin du XIX° Siècle, en 1871, le noble David Livingstone qui avait passé trente ans en Afrique à la recherche des sources du Nil, écrivait dans sa célèbre lettre à l’Américain Gordon Bennett : “ Si mes révélations sur la situation en Oudjidji devaient mettre fin à l’effroyable commerce des esclaves en Afrique orientale, j’attacherais plus de prix à ce résultat qu’à la découverte de toutes les sources du Nil. Chez vous, l’esclavage a partout été aboli, tendez-nous votre main secourable et puissante pour obtenir aussi ce résultat. Ce beau pays est frappé du mildiou ou de la malédiction du Tout-Puissant... ”

    Le sort des Indiens dans les colonies espagnoles n’en fut pas pour autant amélioré. Un nouveau système de colonisation remplaça simplement le précédent. Au lieu des Repartimientes, qui visaient directement à l’esclavage de la population, on instaura les Encomiendas. Formellement, on reconnaissait aux habitants la liberté personnelle et la propriété entière du sol. Les territoires étaient seulement placés sous la direction administrative des colons espagnols, descendants pour la plupart des premiers Conquistadores, qui devaient, en tant qu’“ Encomenderos ”, exercer une tutelle sur les Indiens déclarés mineurs et, particulièrement, répandre le christianisme parmi ceux-ci. Pour couvrir les frais de la construction d’églises comme pour les dédommager de leur propre peine dans l’exercice de leur tutelle, les “ Encomenderos ” avaient le droit légal de lever sur la population des “ redevances modérées en argent et en nature ”. Ces prescriptions suffirent pour transformer bientôt les “ encomiendas ” en enfer pour les Indiens. On leur laissait la terre, propriété indivise des tribus. Les Espagnols n’y comprenaient ou ne voulaient y comprendre que les terres arables. Les terres inutilisées ou même souvent celles qui étaient en jachère, ils se les appropriaient comme “ pays désert ”, de façon si systématique et éhontée que Zurita écrit à ce sujet :

    “ Il n’y a pas une parcelle de sol, pas une ferme qui n’aient été déclarées propriété des Européens, sans égard pour l’atteinte ainsi portée aux intérêts et aux droits de propriété des indigènes que l’on force ainsi à quitter les territoires habités par eux depuis des temps immémoriaux. Il n’est pas rare qu’on leur prenne même les terres cultivées par eux-mêmes sous le prétexte qu’ils ne les auraient ensemencées que pour empêcher les Européens de se les approprier. Grâce à ce système, les Espagnols ont tellement étendu leurs possessions dans quelques provinces qu’il ne reste plus de terre du tout à cultiver pour les Indiens. ” [9]

    En même temps, les “ Encomenderos ” augmentèrent tellement les redevances “ modérées ” que les Indiens étaient écrasés sous les charges.

    “ Tous les biens de l’Indien ”, dit le même Zurita, “ ne lui suffisent pas à payer les impôts. On rencontre chez les peaux-rouges beaucoup de gens dont la fortune ne se monte même pas à un “ peso ” et qui vivent de leur travail salarié ; il ne reste pas même assez aux malheureux pour entretenir leur famille. C’est pourquoi si souvent les jeunes gens préfèrent les relations hors mariage, surtout quand leurs parents ne disposent pas même de quatre ou cinq “ reals ”. Les Indiens peuvent difficilement s’offrir le luxe de vêtements ; beaucoup, n’ayant pas les moyens de se vêtir, ne sont pas en état d’assister au service divin. Quoi d’étonnant à ce que beaucoup tombent dans le désespoir, ne trouvant pas les moyens de procurer la nourriture nécessaire à leurs familles... J’ai appris lors de mes derniers voyages que beaucoup d’Indiens se sont pendus par désespoir, après avoir expliqué à leurs femmes et à leurs enfants qu’ils le faisaient parce qu’ils ne pouvaient payer les impôts exigés d’eux. ”

    Pour compléter le vol des terres et la pression des impôts, vint le travail forcé. Au début du XVII° siècle, les Espagnols reviennent au système formellement abandonné au XVI° siècle. L’esclavage a été aboli pour les Indiens ; il est remplacé par un système particulier de travail forcé qui ne s’en distingue presque pas. Dès le milieu du XVI° siècle, voici quelle est, selon la description de Zurita, la situation des Indiens salariés travaillant chez les Espagnols :

    “ Les Indiens n’ont d’autre nourriture pendant tout ce temps que du pain de maïs... L’“ Encomendor ” les fait travailler du matin jusqu’au soir, les laissant nus dans le gel du matin et du soir, sous la tempête et l’orage, sans leur donner d’autre nourriture que des pains à demi-moisis... Les Indiens passent la nuit à l’air libre. Comme on ne verse le salaire qu’à la fin de la période de travail forcé, les Indiens n’ont pas les moyens de s’acheter les vêtements chauds nécessaires. Rien d’étonnant à ce que, dans de telles conditions, le travail chez les “ Encomenderos ” soit extrêmement fatigant ; il peut être considéré comme une des causes de leur rapide extinction. ”

    Or ce système de travail salarié forcé fut instauré légalement par la Couronne espagnole au début du XVII° siècle. La loi explique que les Indiens ne voulaient pas travailler d’eux-mêmes mais que sans eux, les mines ne pouvaient que difficilement être exploitées, malgré la présence des Noirs. On oblige donc les villages indiens à fournir le nombre de travailleurs exigés (un septième de la population au Pérou, un quart en Nouvelle Espagne), qui sont livrés à la merci des “ Encomenderos ”. Les mortelles conséquences du système apparaissent bientôt. Dans un écrit anonyme adressé à Philippe IV et intitulé Rapport sur la dangereuse situation du royaume du Chili du point de vue temporel et spirituel, on peut lire : “ La diminution rapide du nombre des indigènes a pour cause bien connue le système du travail forcé dans les mines et dans les champs des “ Encomenderos ”. Bien que les Espagnols disposent d’une énorme quantité de nègres, bien qu’ils aient soumis les Indiens à des impôts infiniment plus lourds que ceux-ci n’en avaient versé à leurs chefs avant la conquête, ils estimaient néanmoins impossible de renoncer au système des travaux forcés. ”

    Rosa Luxemburg

    Introduction à l’Economie politique

  • Les femmes indiennes du Canada en ont marre d’être victimes !!!

    "Suis-je la prochaine ?" Face au nombre croissant de victimes de meurtre parmi la population aborigène féminine du Canada, voilà la question que se posent et posent tout haut les autochtones aujourd’hui. Et si celle-ci n’a pas encore trouvé d’écho auprès du gouvernement, elle a provoqué une véritable avalanche sur les réseaux sociaux. Analyse d’une campagne devenue virale.

    ​En mai 2014, la gendarmerie royale du Canada (GRC) publie un rapport confirmant la surreprésentation des femmes autochtones parmi les victimes de crimes. Elles ont beau ne représenter que 4% des femmes dans le pays, elles comptent pour 11% des disparues et 16% des victimes d’homicide. En 20 ans, ce sont donc près de 1200 femmes amérindiennes tuées ou disparues qui ont été signalées à la police. Des chiffres alarmants qui traduisent notamment l’extrême fragilité de cette population également plus vulnérable à la pauvreté, à la prostitution, à la dépendance à l’alcool et aux drogues. Suite à la publication de ce rapport, le premier ministre canadien Stephen Harper avait été sollicité pour ouvrir une enquête nationale sur le sort de ces femmes retrouvées assassinées ou portées disparues, enquête qu’il a malgré tout refusé cet été.
    Des milliers de victimes potentielles

    Alors quand le 17 août dernier, le corps de Tina Fontaine, une jeune aborigène de 15 ans est retrouvé dans un sac au fond d’une rivière de Winnipeg, la colère de ses compatriotes éclate. Comptant sur la puissance des réseaux sociaux, elles créent le hashtag #AmINext afin d’interpeller directement le chef du gouvernement et rappeler qu’elles aussi sont des victimes potentielles. Twitter a ainsi vu se multiplier les photos de femmes autochtones posant avec une pancarte sur laquelle pose la fameuse question au premier ministre à la façon du mouvement #BringBackOurGirls qui avait connu un rayonnement mondial.
    Sur Facebook, la campagne a pris une autre forme. Des photos de profil ont peu à peu disparu pour être remplacées par l’ombre d’une femme portant deux plumes dans les cheveux afin de symboliser toutes les Amérindiennes disparaissant chaque mois sous le regard indifférent des autorités qui ont tendance à pointer du doigt les modes de vie des victimes. Une pratique notamment dénoncée par l’ONG Human Rights Watch dans un rapport. Grâce aux réseaux sociaux, ce mouvement a réussi à dépasser les frontières du Canada et connait un écho international.

  • Des indiens sont tués lors d’affrontements avec la police en Colombie : lire ici

  • Au Canada, les conclusions d’une Commission d’enquête vérité et réconciliation sur la scolarisation forcée de dizaine de milliers d’amérindiens et d’inuits pendant plus d’un siècle relancent la question des relations avec le gouvernement canadien. Certains sont allés jusqu’à parler de génocide culturel.

    C’est ainsi que le porte-parole de la Commission vérité et réconciliation a qualifié la scolarisation forcée de 150 000 enfants issus des premières nations, tout comme une ex-juge de la Cour Suprême. Au 19e siècle, les dirigeants canadiens voulaient sortir l’Indien de l’enfant, qu’il devienne un Canadien comme les autres. De 1870 à 1970 environ, les enfants amérindiens et inuits étaient emmenés de force dans des pensionnats souvent religieux. 5 à 7% d’entre eux y ont perdu la vie, un taux de mortalité supérieur à celui des soldats canadiens impliqués dans la Seconde Guerre mondiale. Loin de leur famille et de leur peuple, on les obligeait à parler anglais ou français, à adopter les mœurs canadiennes, et incidemment on leur apprenait à lire et à écrire. Quand ils rentraient chez eux l’été, plusieurs avaient oublié leur langue, et les retrouvailles étaient difficiles.

    Depuis la fin du 19e siècle, environ 150 000 enfants indiens, inuits ou métis ont été retirés de leur famille et envoyés de force dans des écoles religieuses. Le dernier pensionnat autochtone, près de Regina, a fermé ses portes en 1996.

  • En rendant public le sommaire exécutif de la CVR (six volumes de documents seront publiés), Sinclair a noté qu’entre 5000 et 7000 enfants sont morts à la suite de maladie, de malnutrition, d’incendies, de suicides et de violences physiques alors qu’ils étaient confiés à la garde des pensionnats. Beaucoup ont été enterrés sans même voir leur nom enregistré. Les parents n’étaient pas informés du décès de leurs enfants. Beaucoup d’écoles résidentielles n’avaient pas de terrains de jeux pour les enfants, mais elles avaient un cimetière. Les enfants en bonne santé étaient consciemment placés dans des dortoirs avec des enfants atteints de tuberculose. Les enfants malades et mourants étaient contraints d’assister aux cours et d’aller à l’église. La malnutrition était endémique. Les témoignages des survivants des pensionnats ont révélé comment les enfants affamés se précipitaient sur la pâtée destinée au bétail pour trouver à manger.

    La discipline était sévère. Les enfants étaient souvent punis physiquement pour avoir parlé leur langue maternelle. Les enseignants les réprimandaient en les traitant d’« Indiens stupides ». L’humiliation et la déshumanisation étaient le quotidien du régime. Un survivant a raconté que se faire écraser le visage dans des excréments humains était une punition courante pour les enfants. Dans certains établissements, les enfants n’étaient pas appelés par leur nom, mais par un numéro. Les témoignages des survivants ont décrit une vie dénuée d’amour et de chaleur humaine, chargée de peur, de violences corporelles, de désespoir et, la nuit, d’agressions sexuelles répétées.

    Malgré l’objectif présumé du gouvernement de fournir une éducation aux étudiants en résidence, notamment sous la forme de compétences en milieu de travail, les administrations scolaires utilisaient la plupart du temps les enfants comme main-d’œuvre à forfait, leur imposant des corvées éreintantes jusqu’à la moitié de leur journée scolaire. Les manuels scolaires étaient une rareté, l’endoctrinement religieux chrétien une priorité.

  • Sept personnes ont été blessées et 26 autres arrêtées lors d’affrontements entre la police bolivienne et des indigènes guaranis, qui protestaient contre l’exploration de gisements d’hydrocarbures sur leurs terres, ont annoncé mercredi le gouvernement et des organisations de défense des droits de l’homme.

    L’incident est survenu mardi, alors que 300 indigènes bloquaient une autoroute dans l’est du pays, pour exiger que la compagnie pétrolière d’Etat, YPFB, les consulte avant de de réaliser cette exploration sur le territoire du peuple Takovo Mora.

    "La police est intervenue", a expliqué lors d’une conférence de presse le ministre de l’Intérieur Carlos Romero, affirmant qu’"il y a eu une attitude agressive et quelques policiers ont été attaqués avec des pierres, des objets contondants, ce qui a mené à l’arrestation de 26 personnes".

    Selon le ministère, cinq policiers ont été blessés par les manifestants.

    L’ONG Assemblée permanente des droits de l’homme de Bolivie a également signalé dans un communiqué qu’il y a "deux indigènes blessés". "Nous rejetons l’usage excessif, illégal de la force policière contre les peuples indigènes", a ajouté l’ONG.

    "Il y a eu une répression brutale", a affirmé Celso Padilla, dirigeant régional des indigènes, soulignant que parmi les personnes arrêtées, "il y a deux mineurs et cinq femmes".

  • On pouvait lire en 1858 :

    « Une opinion généralement accréditée présente les races indiennes du Nouveau-Monde comme condamnées à disparaître. On croit trouver là des élémens étrangers et rebelles à toute civilisation. La rapidité avec laquelle diminue la population indienne n’est-elle pas un symptôme trop visible de mort ? Ainsi cherchent à se justifier des prédictions qu’il devient cependant difficile aujourd’hui d’admettre sans quelques réserves. Une enquête ordonnée, par le gouvernement américain a jeté un jour tout nouveau sur l’histoire et sur la situation des tribus indiennes, nomades ou sédentaires ; de nombreux et importans renseignemens ont été recueillis sur la force numérique de ces tribus, sur leurs ressources matérielles, leur organisation, leurs traditions religieuses. À l’aide des documens américains, on peut non-seulement se faire une idée précise des populations indiennes, mais pénétrer d’une part dans les mystères de leur passé, de l’autre dans ceux de leur avenir. »

    Lire la suite

  • Un lycéen a ouvert le feu hier dans une école amérindienne de La Loche, faisant quatre morts et des blessés parmi les élèves et les employés. Plusieurs témoins ont raconté avoir vu un adolescent ouvrir le feu à l’intérieur de l’établissement, armé d’une carabine. Il a été arrêté peu après. La Loche est une bourgade particulièrement isolée, située dans la forêt boréale, à 800 km au nord de la capitale provinciale. La ville ne compte que 3 000 habitants, en grande majorité des autochtones du peuple Chipewyans qui vivent à la lisière de l’Arctique. Du fait de cet isolement, les autorités ont dû acheminer des renforts policiers et dépêcher sur place un hélicoptère médicalisé.

    « C’est le pire cauchemar de tous les parents », a réagi le Premier ministre Justin Trudeau. Il a également annoncé « des réflexions à venir » sur les armes. Néanmoins, à la différence des États-Unis, les fusillades sont très rares au Canada où la réglementation sur le port d’armes à feu est plus stricte qu’au sud de la frontière. Un tel drame n’avait pas frappé le pays depuis 26 ans.

    Les média se gardent de souligner qu’il frappe les Amérindiens alors que ce n’est pas un hasard...

  • Quelques dates de crimes contre le peuple amérindien

    1859 : le jésuite Paul Durieu, installé en Colombie Britannique, prévoit d’exterminer tous les chefs indiens non chrétiens. Un modèle qui a eu cours ensuite dans les Indian Residential School, des pensionnats pour les enfants indiens dont on va longuement reparler.

    1862-63 : épidémie de variole introduite par un missionnaire anglican, futur évêque, John Sheepshanks, qui a inoculé le virus à des enfants amérindiens. Cela, sous la couverture du gouvernement provincial et le commerce de fourrures de la compagnie Hudson Bay, qui parraine les premières missions protestantes chez les indiens. C’est aussi la première guerre bactériologique connue de l’histoire, et elle a permis à des chercheurs d’or de piller les terres de ces milliers d’indiens assassinés.

    1870 : la couronne anglaise file les terres des indiens aux anglicans et autres missionnaires catholiques.

    1873 : on établit une force armée (la police montée) qui a parmi ses attributions de refouler tous les indiens dans des réserves, et cela tout le long de la voie ferrée qui traverse le pays.

    1876 : l’Indian Act retire aux indiens le statut de citoyens. Ils ne peuvent pas voter, sont considérés comme mineurs et ne peuvent aller en justice, ce qui est toujours le cas.

    1886 : les cérémonies indiennes sont interdites.

    1889 : les écoles indiennes sont interdites, les enfants doivent aller dans pensionnats destinés aux autochtones.

    1891 : premiers décès en masse d’enfants indiens dans les pensionnats à cause de tuberculose non soignée. Le gouvernement s’en fiche.

    1905 : plus d’une centaine de ces pensionnats sont actifs au Canada.

    1907 : le Dr Peter Bryce qui est médecin chef aux Affaires Indiennes, fait une étude de la santé des enfants dans ces pensionnats. Il en ressort que plus de la moitié (entre 35 et 60%) des enfants meurent à cause de tuberculose qui y est introduite délibérément par le personnel. Bryce parlait d’un « crime national »[1]. En parallèle, le chef des affaires indiennes Duncan Scott, cherchait une solution finale au « problème indien », ce peuple vu par lui comme une sous race.

  • « Les Etats-Unis, le Canada, la Suisse ou la Suède ont pratiqué la stérilisation forcée pendant la première moitié du XXe siècle et jusque dans les années 1970-1980 – voire pendant les années 1990 au Pérou, à l’encontre des populations pauvres américndiennes. »

    Jean-Paul Demoule – « Mais où sont passés les Indo-européens ? – Le mythe d’origine de l’Occident »

    Lire ici

    « Vous ferez bien d’inoculer (de la variole) les Indiens au moyen de couvertures et de tout autre méthode qui pourrait servir à éradiquer cette race exécrable. »

    Sir Jeffrey Amherst, commandant des forces britanniques d’Amérique du Nord, correspondance du 7 Juillet 1763

    Il est à noter que cet ignoble individu a laissé son nom à un nombre effarant de rues, de places et même de ville aux USA et au Canada…

    C’est pour protester contre ces crimes que les Nations Indiennes avaient créé en 1968 l’American Indian Movement, dont faisait partie Léonard Peltier. Ce groupe de jeunes activistes traditionalistes, avait pour mission de défendre les droits de leurs peuples. Leur arme était l’occupation de lieux symboliques. Entre 1969 et 1976, le FBI mena une guerre sans merci contre les membres du AIM, allant de l’intimidation au meurtre.

    Entendons-nous bien, le AIM militait bel et bien pour le droit à l’existence, tant physique que culturelle des Natives, pour le respect des différents traités violés par les Etats-Unis, avec tout ce que cela implique comme conséquences au niveau judiciaire et territorial, pour une totale liberté de culte (il s’agit de cultes parfois sacrificatoires). Le AIM n’avait rien d’une bande de babas cools pacifistes !

    Les violences que le gouvernement des USA couvrait dans les réserves, et particulièrement sur la réserve Lakota de Pine Ridge, avaient déclenché des tensions extrêmes.
    Après plusieurs autres actions qui l’ avaient rendu célèbre, l’AIM avait décidé en 1973 de protester contre l’annexion par le gouvernement fédéral d’une partie de la réserve de Pine Ridge, riche en uranium.

    Trois cent cinquante sioux, dont beaucoup de femmes et d’enfants, occupèrent l’église de Wounded Knee, hameau où le général Custer massacra tout un village déserté par ses hommes lors des guerres indiennes.

    Après trois mois de siège par les milices du Conseil tribal et le FBI, les choses tournent mal : deux agents sont tués, ainsi qu’un jeune indien. Les activistes traditionnalistes se rendent, mais les représailles du gouvernement feront au moins 64 morts dans la réserve de 73 à 75. Léonard est arrêté au Canada, et jugé aux USA pour le meurtre des deux agents du FBI en 1977.

    Preuves falsifiées, peaux de vin, faux témoignages, et procédures douteuses émaillent un procès qui débouche sur une double condamnation à perpétuité pour Peltier.
    Depuis, celui-ci n’a cessé de faire appel. Mais toutes ses demandes ont été rejetées. En 1993, il fait l’objet en prison de mauvais traitements qui lui paralysent la mâchoire. Sa plainte, quoi qu’appuyée par Amnesty International, n’a jamais abouti.

    Les Etats-Unis viennent de reconnaître officiellement qu’entre 1946 et 1948, ils avaient réalisé au Guatemala une “étude abominable” sur des maladies sexuellement transmissibles. Il s’agissait d’inoculer le virus de la syphilis et de la gonorrhée à des centaines d’Amérindiens guatémaltèques, à leur insu. Ces cobayes humains n’ont ensuite reçu aucun traitement, car ils devaient permettre de suivre l’évolution naturelle de la maladie.

    La syphilis, on le sait, est l’une des maladies les plus terribles, notamment par ses séquelles qui se transmettent généralement aux descendants. Les conditions, fortement teintées de racisme, dans lesquelles cette expérience a été menée témoignent d’un total mépris de l’éthique. L’un de ses aspects les plus choquants tient au choix des patients. Beaucoup vivaient dans des institutions psychiatriques, [il y avait aussi des prostituées et des soldats] un détail qui n’est pas sans évoquer ce qui se pratiquait dans les camps nazis.

    Et comment oublier les campagnes de stérilisation massives menées [avec le concours du Peace Corps américain] sur des Amérindiens de l’Altiplano, au Pérou et en Bolivie, sous couvert de missions médicales qui, dans certains cas, s’étaient soldées par l’expulsion des équipes concernées. Enfin et surtout, combien y a-t-il eu d’infamies similaires dont on n’a jamais rien su ? Dès lors, que reste-t-il des belles paroles dont les Etats-Unis abreuvent les pays de leur “arrière-cour”, qu’ils qualifient souvent d’alliés ?

    Jusqu’à présent, le gouvernement Obama a parlé de deux enquêtes, mais n’a évoqué aucun dédommagement pour les descendants ou les parents de ces 696 hommes et femmes [en fait 1 500 personnes] qui ont servi de cobayes dans cette abominable expérience.

  • Soutenue par les écologistes, la tribu sioux de Standing Rock considère que l’oléoduc projeté dans le Dakota du nord menace ses sources d’eau potable et plusieurs sites où sont enterrés ses ancêtres.

    La police utilisant gaz lacrymogènes, balles en caoutchouc et canons à eau par une température glaciale (- 3 °) contre les manifestants a fait 167 blessés.

    L’enjeu ? L’oléoduc, baptisé Dakota Access Pipeline et d’un coût de 3,78 milliards de dollars, doit traverser quatre Etats américains sur 1.886 kilomètres et acheminer le pétrole extrait dans le Dakota du Nord, à la frontière canadienne, jusque dans l’Illinois, plus au sud. L’oléoduc doit être construit sous la rivière Missouri et le lac artificiel Oahe.

  • 2,1 millions de ces Indiens, soit l’écrasante majorité, vivent largement sous le seuil de la pauvreté. La vision offerte par bien des campements tient purement du bidonville. Et une fois passé ses limites, c’est un voyage en enfer qui commence. L’alcoolisme y prend des proportions catastrophiques. Le chômage y bat tous les records du pays. La maladie s’y propage et tue comme dans les pires zones de la planète. Le suicide, celui des jeunes en particulier, crève le plafond des statistiques. Les Indiens vivant à l’extérieur des tribus n’y reviennent eux-mêmes que pour se faire soigner lorsqu’ils n’ont pas, chose courante, accès au système de santé américain.

    En 2010, les Etats-Unis, dans la foulée du Canada, fut le dernier pays au monde à ratifier la Déclaration des droits des Peuples indigènes aux Nations-Unies. Une des rares concessions faites par un pays qui place souvent l’Histoire au dernier rang de ses préoccupations, si ce n’est pour en offrir une version idéalisée. Mais en l’espèce, il est impossible d’idéaliser la réalité sur laquelle s’est construite l’Amérique. En effet, 90% des tribus amérindiennes ont disparu à la suite de l’arrivée des Européens en Amérique du Nord, la plus grande partie à cause des maladies, la partie restante par les armes.

    « Nous avons essayé de nous échapper en courant, raconta Louise-La-Belette, mais ils tiraient sur nous comme si nous étions des bisons. Je pensais que tous les hommes blancs n’étaient pas mauvais, et pourtant les soldats qui ont massacré des femmes et des enfants ne pouvaient être que des misérables.Les Indiens n’auraient jamais agi de la sorte avec les enfants des hommes blancs »

    (Enterre mon cœur,Dee Brown)

  • Le combat des sioux du Dakota contre l’oléoduc est battu en brèche par Trump. Donald Trump a approuvé le tracé de l’oléoduc dénoncé par la tribu sioux de Standing Rock. Ceux qui occupaient le site ont été contraints par le pouvoir de quitter les lieux.

    Le Dakota Access Pipeline, d’une longueur de 1800 kilomètres, doit transporter le pétrole de schiste extrait dans le Dakota du Nord vers les côtes Est et Sud des États-Unis et, au-delà, vers d’autres marchés.

    Pour les Amérindiens, le passage de l’oléoduc de 1.886 kilomètres de long met en danger leur approvisionnement en eau en cas de fuite de pétrole et va désacraliser des terres où sont enterrés leurs ancêtres. La liberté de religion est aussi évoquée par les Sioux de Cheyenne River : « La sainteté de ces eaux est un point central de leur religion et la position de l’oléoduc en elle-même, sans parler d’une fuite de pétrole, va désacraliser ces eaux », argue leur avocat.

    Sur le terrain, la bataille ne faiblit pas. Aucune violence n’a été rapportée depuis mardi, mais les campeurs, qui sont sur place depuis le mois d’avril, ne comptent pas s’en aller. L’Army Corps of Engineers leur a portant notifié qu’à partir du 22 février, les terres fédérales sur lesquelles ils campent seraient fermées. Selon un protestataire interviewé par l’agence Associated Press, un autre campement serait en train d’être installé non loin de là, sur des terres privées.

    Les manifestations, elles aussi, se poursuivent. Plusieurs villes états-uniennes ont vu des protestataires défiler mercredi. Une banque a été prise pour cible à Chicago, tandis que plusieurs personnes ont été arrêtées à San Francisco. La mairie de Seattle, de son côté, a pris une décision remarquée en début de semaine : son contrat à 3 milliards de dollars avec la banque Wells Fargo, liée au projet d’oléoduc, ne sera pas renouvelé. Une petite ville de Californie, Davis, a pris la même décision dans la foulée.

    Selon les chiffres compilés par l’ONG Food and Water Watch, les banques françaises sont engagées dans le projet du Dakota Access Pipeline, pour des sommes dépassant le milliard de dollars.

    Crédit Agricole, Natixis et Société Générale figurent parmi les banques qui ont accordé un prêt de 2,5 milliards de dollars spécifiquement dédié au financement de la construction de l’oléoduc. Avec BNP Paribas, Crédit agricole et Natixis financent également les deux firmes qui portent le projet (Energy Transfer Partners et Energy Transfer Equity). Total de l’exposition financière des banques françaises : près de 450 millions de dollars pour BNP Paribas, près de 350 millions pour le Crédit agricole, 180 millions pour Natixis et 120 millions pour la Société générale.

    Il ne serait pas inutile que les protestations montent en France aussi…

  • De nombreux Amérindiens, ont manifesté vendredi matin devant la Maison Blanche pour protester contre la construction d’un oléoduc controversé dans le Dakota du Nord, relancée par le président Donald Trump.

    Au son de tamtams, des danseurs en cercle scandaient "l’eau est la vie", paroles entrecoupées de chants tribaux pour marquer leur opposition au Dakota Access Pipeline, dont le tracé est contesté par la tribu sioux de Standing Rock. Celle-ci estime qu’il passe sur des sites sacrés et menace ses sources d’eau potable.

    Un grand nombre de manifestants portaient des vêtements traditionnels avec coiffes de plumes, et s’étaient enveloppés dans des couvertures très colorées en cette matinée fraiche arrosée par moment d’une pluie fine.

    "Le gouvernement ne respecte pas notre droit public d’accès à l’eau potable", a déclaré à l’AFP Sarah Jumping Eagle, médecin de 44 ans, de la tribu Ogala Lakota.

  • Le Chef Sitting Bull a été tué par la police de la réserve lors de son arrestation (le 15 Décembre 1890), et quelques centaines de Sioux ont quitté leur réserve à Pine Ridge, en cherchant à se cacher dans les Badlands. Classé comme hostiles parce qu’ils avaient quitté la réserve, les Indiens rassemblés autour de chef Big Foot (atteint d’une pneumonie). Il ont installé leur campement pour la nuit près de Wounded Knee Creek , les Indiens ont été encerclés et ont été presque désarmé dans la matinée du 29 Décembre, les soldats sont rentré dans le camp pour désarmer les Sioux. Le reste du 7e régiment de cavalerie est arrivée et entouré le camp soutenu par quatre canons Hotchkiss.

    Une version des faits affirme que pendant le processus de désarmement des Sioux, une tribu sourds nommé Black Coyote était réticent à abandonner son fusil en prétendant qu’il avait payé cher pour cela.

    Une bagarre éclat, Black Coyote a refusé de donner son fusil, il était sourd et n’avait pas compris l’ordre fusil et un coup est tiré qui a abouti à la mise à feu du 7ème de cavalerie et des canons Hotchkiss indistinctement de tous les côtés, des hommes, des femmes et des enfants meurent, ainsi que certains de leurs propres soldats collègues. Ces guerriers Sioux quelques qui avaient encore des armes a commencé à tirer en arrière à la troupe d’attaque, qui a rapidement éteindre le feu Sioux. Les survivants ont fui, mais les cavaliers US les ont poursuivi et tué dont beaucoup n’étaient pas armés.

    Il y a eu environ 200 hommes, femmes et enfants des Sioux Lakota qui ont été tués et 51 blessés (4 hommes, 47 femmes et enfants dont certains sont morts plus tard) selon certaines estimations situent le nombre de morts à 300. Vingt-cinq soldats sont également morts, trente-neuf ont été blessés (6 des blessés meurent aussi). Certains ont été tués à plus d’un miles du camp .On pense que beaucoup ont été victimes de tirs amis que chaos a eu lieu à courte distance dans des conditions chaotiques. Il a été signalé que quatre enfants ont été retrouvées vivantes, enveloppées dans des châles de leur mère décédée.

    Black Elk(1863-1950), l’homme médecine, Oglala Sioux déclarait :

    « Je ne savais pas alors à quel point c’était le fin de tout. Quand je regarde en arrière maintenant, de cette haute colline de ma vieillesse, je vois encore des femmes et des enfants massacrés, couché entassés et dispersés tout le long du ravin tortueux aussi clair que lorsque je les ai vus avec les yeux des jeunes. Et je peux voir que quelque chose est mort dans la boue sanglante, et fut enterré dans le blizzard de rêve où il mourut. C’était un beau rêve…. pays cerceau l’est brisée et dispersée. Il n’existe plus de centre, et l’arbre sacré est mort. »

  • La résistance indienne aux États-Unis :

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    Soleil hopi :

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    La destruction des Indiens des Plaines :

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    Bibliographie sur la lutte des amérindiens :

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    Les Indiens d’Amérique à travers livres et films :

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  • Des manifestations ont été tenues à travers le Canada le weekend dernier à la suite de l’acquittement de Gerald Stanley, un fermier de la Saskatchewan, pour avoir abattu Colten Boushie âgé de 22 ans, membre de la Première nation du Faisan rouge. La réaction au verdict a été motivée par le caractère discriminatoire du système de justice canadien, mais également par la compréhension grandissante du fait que les promesses du gouvernement Trudeau concernant la « réconciliation » avec la population autochtone sont fausses.
    Boushie a été tué quand Stanley a tiré un coup de feu par-derrière le touchant à la tête en août 2016. L’adolescent passait la journée avec ses amis, avec lesquels il s’était rendu sur la ferme de Stanley près de Battleford, Saskatchewan après une crevaison. Stanley, qui accuse le groupe d’avoir tenté de voler l’un de ses véhicules, a sorti une arme semi-automatique de sa remise et a tiré une volée de balles d’avertissement.
    Stanley a ensuite tenté de confronter le groupe. Se rendant vers le véhicule, il a tiré le coup mortel tuant Boushie à bout portant. Plus tard, il a affirmé qu’il essayait d’éteindre le moteur par la fenêtre quand l’arme a été déclenchée accidentellement. Stanley a également affirmé qu’il pensait avoir tiré toutes les balles qui se trouvaient dans son arme.
    Même si c’est Stanley qui a appuyé sur la gâchette, les autorités ont réagi comme si le meurtrier était Boushie. La police, armes en main, a fait un raid chez sa mère, lui demandant si elle avait bu, fouillant sa maison sans permission. La police n’a pas conservé le véhicule dans lequel Boushie a été abattu, ce qui veut dire qu’ils n’ont pas été en mesure d’obtenir des échantillons de son sang qui auraient pu contenir des indices importants sur les circonstances de sa mort.
    C’est seulement après de longs délais et beaucoup de pression de la part des Premières nations que des accusations ont été portées contre Stanley pour la mort de Boushie.
    Plusieurs mois après la fusillade de 2016, le gouvernement de droite du Saskatchewan Party a dépensé 6 millions $ pour stationner des policiers dans la région rurale environnant Battleford. Ceci a été justifié au nom du combat contre le « crime rural », un prétexte constamment utilisé pour attiser les sentiments anti-autochtones dans l’Ouest canadien. C’est également l’argument que Stanley a utilisé pour justifier son utilisation d’une arme à feu, malgré que Boushie et ses amis n’étaient pas armés.
    Lors du procès, l’avocat de Stanley a mis de l’avant l’argument absurde selon lequel le tir mortel fut le résultat d’un « tir à retardement » – un délai entre le déclenchement de la gâchette et le tir. Des experts ont réfuté cette suggestion, soulignant que de tels incidents ne retardent généralement le tir que d’une seconde, et qu’ils étaient d’ailleurs extrêmement rares.
    Malgré tout ceci et bien d’autres lacunes et contradictions dans le témoignage de Stanley, le jury l’a non seulement jugé non coupable de meurtre. Il a été également acquitté d’homicide involontaire.
    Le dégoût populaire face à un tel cas d’injustice claire s’oppose aux protestations cyniques et hypocrites du gouvernement libéral et l’élite politique dans son ensemble.

  • « Un chef de « pionniers indiens », ainsi que les dénomment les Californiens, m’entretint longuement un jour des coutumes de son peuple aux temps anciens. Il était chrétien et dirigeait dans sa tribu la plantation des pêches et des abricots sur des terres irriguées, mais quand il se mettait à parler des sorciers qui s’étaient devant ses yeux métamorphosés en ours pour exécuter la danse de l’ours, ses mains tremblaient et sa voix frémissait d’excitation. Quelle chose incomparable que la puissance possédée autrefois par son peuple ! Son sujet de conversation préféré c’était de m’énumérer et de me décrire tout ce qu’on avait mangé dans le désert. Il me parlait amoureusement des Plantes que l’on avait arrachées à la terre, avec un sens infaillible de leur importance. En ces jours anciens, son peuple avait mangé « la santé du désert », disait-il, et ne savait pas ce que c’était qu’une boîte de fer-blanc et ce que l’on expose pour la vente à l’étal des boucheries. C’étaient des innovations de ce genre qui avaient causé la décadence des siens à l’époque actuelle.

    Certain jour, sans transition, Ramon, tout à coup, entreprit -de me décrire le broyage du mesquite et la confection de la soupe aux glands. « Au commencement, nie dit-il, Dieu a donné à chaque homme un bol d’argile et ce fut dans ce bol que les gens burent leur vie. »

    J’ignore si cette métaphore figurait déjà dans un rituel traditionnel de la tribu, car je ne pus la découvrir nulle part, ou bien si elle était un produit de l’imagination de Ramon. Il est difficile de croire qu’il l’eût entendue dire par des Blancs qu’il avait connus à Banning ; ces gens-là n’ayant pas coutume d’étudier l’éthique des différentes peuplades.

    En tout cas, dans l’esprit de ce modeste Indien, cette figure est claire et pleine de signification. « Ils l’ont tous plongé dans l’eau, poursuivit-il, mais leurs bols étaient différents. Notre bol à nous est cassé maintenant. Il n’existe plus. »

    Notre bol est cassé. Les choses qui avaient donné un sens à la vie de son peuple, les rites alimentaires de la famille, les obligations de son système économique, la succession des cérémonies au village, la possession de la danse de l’ours, leurs notions du bien et du mal, toutes ces choses avaient disparu et, avec elles la forme et le sens de leur vie. Ce vieil homme-là était encore un homme vigoureux, c’était un chef qui entretenait des relations avec les Blancs. Il n’entendait pas dire qu’il fût le moins du monde question de l’extinction de son peuple. Mais il avait dans l’esprit la perte de quelque chose possédant une valeur égale à celle de la vie elle-même, à toute la création du mode d’existence et des croyances de sa tribu. Il subsistait encore d’autres bols de vie qui s’emplissaient peut-être de la même eau, mais la perte était irréparable. Il n’était pas question de raccommoder le bol en ajoutant ici ou en retranchant là. C’était le modelage qui était d’importance fondamentale, en quelque sorte d’une seule pièce. Il avait été leur propriété personnelle. »

    Ruth Benedict (1950), Échantillons de civilisations

  • « Autant que je peux l’estimer, il y avait, en 1862, environ neuf millions et demi de bisons dans les plaines entre le Missouri ci les Montagnes Rocheuses. Tous ont disparu, tués pour leur viande, leur peau et leurs os... À cette même date, il y avait environ 165.000 Pawnies, Sioux, Cheyennes, Kiowas et Apaches, dont l’alimentation annuelle dépendait de ces bisons. Eux aussi sont partis (they, too, are gone) et ont été remplacés par le double ou le triple d’hommes et de femmes de race blanche, qui ont fait de cette terre un jardin et qui peuvent être recensés, taxés et gouvernés selon les lois de la nature et de la civilisation. Ce changement a été salutaire et s’accomplira jusqu’à la fin... »

    Extrait d’une lettre du général Sherman au colonel William Cody (Buffalo Bill).

    Lire la suite :

    René Thévenin et Paul Coze, « Mœurs et histoire des Peaux-Rouges »

  • Les enfants Indiens sont traités en Colombie britannique comme au début de la colonisation !!!

    Le gouvernement de la Colombie-Britannique a hyprocitement prétendu réformer le système de protection de l’enfance des Autochtones en misant sur le dialogue et a déposé un projet de loi en ce sens à l’Assemblée législative.

    Même Bernard Richard, représentant de l’enfance et de la jeunesse de la Colombie-Britannique a répondu :

    « On peut modifier la loi, mais si la culture qui prédomine est toujours une culture de supériorité, de paternalisme, on ne progressera pas beaucoup. »

    Mary Ellen Turpel-Lafond, ancienne représentante de l’enfance et de la jeunesse a rajouté :

    « Le système de protection est, de bien des manières, la suite des pensionnats autochtones. »

    Pensionnats autochtones, cela signifie l’emprisonnement colonial des enfants Indiens !!!

    Belle réforme en perspective !!!

  • Constant Awashish, grand chef indien du Conseil de tribu de Wemotaci :

    « On connaît la situation dans les communautés autochtones : le manque de logements, le manque de ressources, le manque de financement dans plusieurs programmes. Souvent, les ressources sont débordées. Ça affecte tous les membres de la communauté. Les jeunes, ils n’en parlent pas souvent, mais ils vivent ce que les adultes vivent. Ça peut les affecter, mais ils gardent souvent le silence. Ce peut être un signal de détresse. »

    Selon le Conseil de bande des Attikameks, 60 enfants indiens se sont automutilés par protestation dans l’école autochtone de Seskitin, à Wematoci, en Haute-Mauricie, la semaine dernière. Les jeunes indiens étaient âgés de 6 à 12 ans, ont été traités pour des blessures superficielles.

  • Quelque 3 000 indigènes représentant une centaine d’ethnies sont réunis à Brasilia jusqu’au samedi 28 avril. Ils participent au traditionnel rassemblement annuel « Campement terre libre » pour défendre leurs droits. Jeudi 26 avril, ils ont défilé dans les rues de la capitale brésilienne pour dénoncer la politique du président Temer à leur égard et la violence dont ils se disent victimes. Vêtus de leurs habits traditionnels, ils ont également demandé la délimitation de leurs terres ancestrales.

    Pour l’organisation qui représente les peuples indigènes au Brésil, l’ABIP, la menace est réelle : « Nous vivons les atteintes les plus graves à nos droits depuis le retour de la démocratie », a-t-elle déclaré lors du rassemblement à Brasilia. Les Indiens accusent le président Michel Temer d’avoir cédé aux pressions de l’agro-industrie et de refuser la délimitation des terres, première étape vers leur restitution.

  • « Ce que je lis ? Surtout des ouvrages de sciences naturelles : botanique et zoologie. Hier, par exemple, j’ai appris pourquoi les oiseaux chanteurs disparaissent d’Allemagne.

    Cela est dû à l’extension de la culture rationnelle - sylviculture, horticulture, agriculture - qui détruit peu à peu les endroits où ils nichent et se nourrissent : arbres creux, terres en friche, broussailles, feuilles fanées qui jonchent le sol.

    J’ai lu cela avec beaucoup de tristesse. Je n’ai pas tellement pensé au chant des oiseaux et à ce qu’il représente pour les hommes mais je n’ai pu retenir mes larmes à l’idée d’une disparition silencieuse, irrémédiable de ces petites créatures sans défense.

    Je me suis souvenue d’un livre russe, du professeur Sieber sur la disparition des Peaux-Rouges en Amérique du Nord que j’ai lu à Zurich : eux aussi sont peu à peu chassés de leur territoire par l’homme civilisé et sont condamnés à une mort silencieuse et cruelle. »

    Lettre de Rosa Luxemburg à S. Liebknecht le 2 mai 1917 écrite à la prison de Wroncke.

  • Lévi-Strauss, dans « Tristes tropiques » :

    « Nous envisagions autrefois l’histoire précolombienne de l’Amérique avec simplisme. Aujourd’hui, après des découvertes récentes et grâce, en ce qui me concerne, aux années consacrées à l’étude de l’ethnographie nord-américaine, je comprends mieux que l’hémisphère occidental doit être considéré comme un tout. L’organisation sociale, les croyances religieuses des Gé répètent celles des tribus des forêts et des prairies d’Amérique du Nord ; voilà d’ailleurs bien longtemps qu’on a noté – sans en déduire les conséquences – des analogies entre les tribus du Chaco (comme les Guuaicuru) et celles des plaines des Etats-Unis et du Canada. Par le cabotage au long des côtes du Pacifique, les civilisations du Mexique et du Pérou ont certainement communiqué à plusieurs moments de leur histoire. Tout cela a été un peu négligé, parce que les études américaines sont restées pendant longtemps dominées par une conviction : celle que la pénétration du continent était toute récente, datant à peine de 5000 ou 6000 ans avant notre ère et entièrement attribuée à des populations asiatiques arrivées par le détroit de Béring. On disposait donc seulement de quelques milliers d’années pour expliquer comment ces nomades s’étaient mis en place d’un bout à l’autre de l’hémisphère occidental en s’adaptant à des climats différents ; comment ils avaient découvert, puis domestiqué et diffusé sur d’énormes territoires, les espèces sauvages qui sont devenues, entre leurs mains, le tabac, le haricot, le manioc, la patate douce, la pomme de terre, l’arachide, le coton et surtout le maïs, comment enfin étaient nées et s’étaient développées des civilisations successives, au Mexique, en Amérique centrale et dans les Andes, dont les Aztèques, les Maya et les Inca sont les lointains héritiers. Pour y parvenir, il fallait amenuiser chaque développement pour qu’il tienne dans l’intervalle de quelques siècles : l’histoire précolombienne de l’Amérique devenait une succession d’images kaléidoscopiques où le caprice du théoricien faisait à chaque instant apparaître des spectacles nouveaux. Tout se passait comme si les spécialistes d’outre-Atlantique cherchaient à imposer à l’Amérique indigène cette absence de profondeur qui caractérise l’histoire contemporaine du Nouveau Monde. Ces perspectives ont été bouleversées par des découvertes qui reculent considérablement la date où l’homme a pénétré sur le continent. Nous savons qu’il y a connu, et chassé, une faune aujourd’hui disparue : paresseux terrestre, mammouth, chameau, cheval, bison archaïque, antilope, avec les ossements desquels on a retrouvé ses armes et outils de pierre. La présence de certains de ces animaux dans des endroits comme la vallée de Mexico implique des conditions climatiques très différentes de celles qui prévalent actuellement, et qui ont requis plusieurs millénaires pour se modifier. L’emploi de la radioactivité pour déterminer la date des restes archéologiques a donné des indications dans le même sens. Il faut donc admettre que l’homme était déjà présent en Amérique voici au moins 20.000 ans, en certains points, il cultivait le maïs il y a plus de 3000 ans. En Amérique du Nord, un peu partout, on retrouve des vestiges vieux de 10.000 à 12.000 années… Nous refusions jadis la dimension historique à l’Amérique précolombienne parce que l’Amérique post-colombienne en a été privée. Il nous reste peut-être à corriger une seconde erreur, qui consiste à penser que l’Amérique est restée pendant vingt mille ans coupée du monde entier, sous prétexte qu’elle l’a été de l’Europe occidentale. Tout suggère plutôt qu’au grand silence atlantique répondait, sur tout le pourtour du Pacifique, un bourdonnement d’essaim. »

  • José Urutau, indien de l’ethnie Guajajara, a assisté impuissant à l’incendie du Musée national de Rio de Janeiro, où il était chercheur. Dans un entretien à l’AFP, il déplore une "perte irréparable" :

    Les peuples autochtones "sont victimes d’attaques successives depuis 1500 (date de l’arrivée des premiers navigateurs du Portugal) et cet (incendie) porte atteinte à notre mémoire et à notre langue. La culture de tout un peuple a été exterminée", affirme-t-il.

    Le Musée national de Rio recelait 20 millions de pièces de valeur, dont 40.000 objets de 300 peuples natifs du Brésil.

    L’ancien palais impérial abritait également le Centre de Documentation des langues indigènes (Celin), qui contenait selon lui "la plus grande collection sur ces langues, au niveau national et international".

  • Au Canada, à la fin des années 1980, des révélations sur des sévices (pédophilie, viols, violences, torture, mort) infligés dans les années 1950 et 1960 à des enfants d’un orphelinat de Terre-Neuve ont suscité un énorme scandale. À partir des années 1990, des milliers d’Amérindiens ayant séjourné dans des pensionnats religieux attaquent en justice le Gouvernement du Canada et les Églises Catholique, Anglicane, Unie et Presbytérienne pour « abus sexuels », maltraitance et « génocide culturel » commis entre 1880 et 1984. Le gouvernement avait donné pour mission aux Églises l’assimilation des Amérindiens. Les parents autochtones étaient tenus d’envoyer leurs enfants dans ces pensionnats (residential schools) sous peine d’emprisonnement. Dans certaines écoles, les mauvaises conditions et la surpopulation ont causé des décès par tuberculose allant jusqu’à 69 % des élèves. Des allégations de meurtres en grand nombre ainsi que d’expériences médicales sont aussi portées contre les responsables des établissements.
    On estime à plus de 100 000 le nombre d’enfants autochtones qui ont fréquenté ces pensionnats. Ceux-ci ont mis fin à leurs activités au début des années 1980. Plusieurs anciens étudiants ont porté plainte, dans la décennie suivante, contre le gouvernement et les groupes religieux qui administraient ces établissements. La plupart d’entre eux étaient tenus par des responsables catholiques. Ainsi, en 1945, 45 pensionnats sur 76 étaient sous la responsabilité de l’Église catholique. Les Amérindiens ont été victimes de brutalités et de violences. Une partie des élèves a subi des abus sexuels. En 2008, l’Église catholique a versé aux anciens élèves des indemnités s’élevant à 79 millions de dollars canadiens.
    Le 29 avril 2009, le pape Benoît XVI a reçu une délégation du peuple amérindien. Il leur a déclaré sa peine face à « l’angoisse causée par la conduite déplorable de certains membres de l’Église » envers les Indiens du Canada. Et « sa peine » devrait leur suffire, pense-t-il !!!

  • Les indiens sont, de nos jours, parqués dans des réserves.. Certaines de ces réserves s’en sortent, rentrant dans le jeu du système capitaliste marchand (tout en restant dépendantes à l’industrie des jeux de hasard). D’autres, au contraire, connaissent des situations désastreuses. Prenons pour exemple la réserve de Pine Ridge dans le Dakota du Sud qui bat les plus tristes records de pauvreté sur l’ensemble de l’Amérique du Nord : un tiers monde au sein de la première puissance mondiale (à savoir, ¼ des natifs d’Amérique vivent en dessous du seuil de pauvreté). L’alcoolisme y est souvent le seul moyen de résistance à la dépression. Ici, le taux de chômage approche le taux des 75%, l’espérance de vie hommes et femmes confondus est la plus faible de la zone occidentale (environ 50 ans). L’eau courante et le tout à l’égout y est rare. Comment changer cette situation, comment faire connaître à la face du monde la situation des indiens d’Amérique si souvent stéréotypés ou victimisés ?

  • "Ces hommes (qui ne bâtissaient ni pyramides, ni cathédrales) avaient trouvé leur juste place dans le cosmos, au sein d’une nature qu’ils respectaient et adoraient. Ils ne cherchaient pas à accumuler richesses et bien-être, mais à se forger une âme forte en harmonie avec le monde. Savoir s’intégrer respectueusement à l’univers des forêts ou des plaines, savoir reconnaître l’étincelle du sacré dans chaque parcelle de vie ...Voilà l’essentiel de leur philosophie. Quand on sait la cupidité qui animait les conquérants venus d’Europe, on comprend que le dialogue était impossible entre deux manières aussi opposées d’envisager l’existence. Cependant, face à l’avancée impitoyable des colons, les Indiens d’Amérique ont sans cesse recherché un consensus qui leur permettrait de continuer à vivre en paix selon leur antique manière... Mais pour l’homme blanc, il n’y avait pas de consensus possible en dehors de la déportation et de l’extermination…"

    Préface de Michel Piquemal dans "Paroles Indiennes"

    Lire ici : « Déclin des Nations Indiennes aux Etats-Unis »

    Un bel et bien triste constat... la situation des amérindiens aux Etats-Unis

  • " Les montagnes, j’en deviens une partie... Les herbes, les plantes vertes, j’en fais aussi partie. La brume matinale, les nuages, les eaux qui se rassemblent, j’en deviens une partie. Les gouttes de rosée, le pollen, j’en fais partie aussi. "

    Hymne à la beauté Navajo

  • 1847 - Les Indiens mayas des jungles du Yucatan se révoltent contre la domination des Blancs. C’est la « guerre des Castes ». La puissance pro-occidentale la plus proche du Yucatan est le Mexique, qui est trop faible pour résister et la colonie anglaise la plus proche renonce à résister aux Mayas. Ces derniers rétablissent donc un ancien mode de vie indien qu’ils maintiendront jusqu’à ce que l’exploitation du sisal et la mode du chewing gum rende la région trop intéressante pour le capitalisme occidental pour qu’il laisse une région dominée par les indiens mayas.

    Lire ici

  • Descente de police dans la réserve mohawk : affrontements à Akwesasne (Québec) :
    Lire ici

    Les droits autochtones au cœur de la bataille judiciaire sur l’accès au site d’Alton Gas en N.-É.

    Lire ici

    Mobilisation contre la discrimination dans la Loi sur les Indiens du Canada :

    Lire ici

    L’ONU s’inquiète de la stérilisation forcée des femmes autochtones au Canada :

    Lire ici

    La reconnaissance des droits des autochtones du Québec est loin d’être acquise

    Lire ici

  • Retracer le passé des tribus amérindiennes est un véritable défi pour les historiens. En effet, leur culture repose sur la transmission orale. Contrairement aux Mayas ou aux Aztèques, les peuples d’Amérique du Nord n’utilisent aucun système d’écriture à l’époque précolombienne et demeurent par conséquent dans la protohistoire. Il existe cependant de nombreux sites avec des pétroglyphes ou les wiigwaasabak (dessins sur des feuilles de bouleaux) qui témoignent d’une riche illustration. Influencés par les Européens, certains peuples développent toutefois un système d’écriture syllabaire (Cherokees, Pieds-Noirs, Innus, Cris, Inuits) ou alphabétique pour une trentaine de peuples (Cheyennes, Micmacs, Navajos).

    Pour autant, écrire une histoire des Amérindiens n’est pas totalement impossible. Il faut pour cela croiser les sources archéologiques et artistiques. L’étude des scènes et des calendriers peints sur les peaux d’animaux ou celle des pétroglyphes du Sud-Ouest américain ou du Nord des Grands Lacs est souvent utilisée par les spécialistes.

    L’histoire des peuples amérindiens peut également être en partie reconstituée grâce aux récits des Européens ayant établi les premiers contacts. Missionnaires, explorateurs, officiers, coureurs des bois donnent des informations intéressantes sur les indigènes. Par exemple, le mémorialiste de l’expédition de Pánfilo de Narváez, Álvar Núñez Cabeza de Vaca a consigné ses observations ethnographiques sur les peuples indigènes du golfe du Mexique, publiées en 1555 sous le titre de Naufragios (Naufrages). Ces témoignages sont toutefois d’une nature bien particulière ; ce sont ceux des conquérants qui redoutent les autochtones, les méprisent ou les décrivent comme des sauvages. Certains écrits de captifs, faits prisonniers des Amérindiens à la suite de raids, présentent des informations intéressantes sur les différentes peuples d’Amérique du Nord. Réduits en esclavage, ces prisonniers vivent au sein des tribus, et ont parfois livré des descriptions précieuses pour les anthropologues.

    Les civilisations disparues avant l’arrivée des Européens se répartissent en deux régions principales. L’une se trouve à l’est du Mississippi, où s’épanouissent successivement les Mound Builders, les Adenas, les Hopewells et les civilisations du Mississippi ; l’autre occupe le Sud-Ouest des États-Unis actuels, où se côtoient les Mogollons, les Hohokams et les Anasazis.

    Ces civilisations présentent un haut degré de développement marqué par un certain niveau d’urbanisation (Cahokia, Chaco Canyon), une agriculture efficace (irriguée dans le Sud-Ouest) et diversifiée (courge, maïs, haricot et coton dans le Sud-Ouest), un artisanat raffiné (travail du cuivre) et des lieux de culte monumentaux (tertres en terre des Mound Builders, kivas des Anasazis). Les causes de leur effondrement avant le XVIe siècle sont contestées.

  • Une semaine de manifestations a été organisée par les Indiens de Colombie : lire ici

  • Ce poème, traduit de la langue Nahuatl, reflète la vision autochtone indienne de l’invasion du Mexique par les Espagnols. Il décrit la destruction de villes, le massacre de villages entiers et la perte de contrôle sur leur propre destin du peuple Nahua.

    Icnocuícatl * 6

    (* poème triste, désolé)

    Et tout cela s’est passé avec nous.

    Nous l’avions vu,

    Nous l’avions admiré.

    Avec cette malchance désolée et triste,

    nous nous sommes vus dans l’angoisse.

    Sur les routes se trouvent des fléchettes cassées,

    les cheveux sont dispersés.

    Les maisons sont défaites

    rougis sont leurs murs.

    Les vers pullulent dans les rues et les places,

    et les cerveaux sont dispersés sur les murs.

    Le rouge sang est parti dans les eaux, elles sont comme teintes

    et quand on les a bues,

    c’est comme si nous buvions de l’eau salée.

    Nous avons heurté les murs en pisé,

    et notre réseau était un réseau plein de trous.

    Avec les boucliers c’était notre abri,

    mais même avec des boucliers,

    notre solitude ne peut plus être maintenue.

    - Version de Miguel León Portilla du manuscrit

    Annales de Tlatelolco, folio33

    Tlatelolco était la ville commerçante et artisane la plus active, la plus belle aussi, de l’empire aztèque.

  • Rappelez-vous les noms des plus grands assassins d’Indiens : Cortès, Pizarro, Gonzalo Jiménez de Quesada, Diego de Almagro, Pedro de Alvarado, Pedro de Valdivia, Garcia de Mendoza , Francisco de Toledo, Mason, Kit Carson, Buffalo Bill, Custer, Crook, Forsyth, Mann, Jackson, Sherman, Sheridan, Harrison…

  • Chez les Hurons, la propriété du sol était essentiellement collective. Gabriel Sagard, missionnaire catholique français, en a décrit les bases. Les Hurons, « ayant autant de terre comme il leur [était] nécessaire », pouvaient en attribuer une part à chaque famille et disposer encore d’un large surplus possédé en commun. Tout Huron était libre de défricher la terre et de l’ensemencer. Il en avait la possession aussi longtemps qu’il continuait de la cultiver et de s’en servir. Une fois abandonnée, elle revenait à la propriété commune et tout un chacun pouvait la reprendre pour lui-même. Bien que les Hurons aient apparemment détenu des terres à titre individuel, la portée de cette possession personnelle paraît avoir été toute relative : l’emplacement central des récipients à grain, dans les « maisons longues » qui abritaient les multiples familles d’un même groupe de parenté, suggère que les occupants d’une maison donnée mettaient toute la production en commun.

    Les Iroquois avaient un système similaire de distribution des terres. La tribu possédait toutes les terres, mais attribuait des territoires aux différents clans qui les répartissaient à leur tour entre les ménages pour les cultiver. Le terrain était régulièrement redistribué entre les ménages, au bout de quelques années. Un clan pouvait demander une réaffectation des territoires lors des réunions du Conseil des Mères de clan. Les clans coupables d’abus de terrain ou de négliger celui qui leur était alloué, recevaient un avertissement du Conseil des Mères. La pire punition était l’attribution de leur territoire à un autre clan. La propriété de la terre était l’affaire des femmes, de même que la culture du sol pour la nourriture était leur travail.
    Le Conseil des Mères réservait aussi certaines portions de terrain pour être travaillées en commun par les femmes de tous les clans. La nourriture produite sur ces terres, appelée kěndiǔ"gwǎ’ge’ hodi’yěn’tho, était consommée lors des fêtes et des grands rassemblements.

    La division du travail reflétait le clivage dualiste caractéristique de la culture iroquoise, où les dieux jumeaux Hahgwehdiyu, Jeune Arbre (Est) et Hahgwehdaetgah, Silex (Ouest) personnifiaient la séparation fondamentale entre deux moitiés complémentaires. Le dualisme appliqué au travail attribuait à chaque sexe un rôle clairement défini qui complétait celui de l’autre. Les femmes accomplissaient les tâches liées aux champs et les hommes, celles attachées à la forêt, y compris le défrichement et le travail du bois. Les hommes se chargeaient principalement de la chasse, de la pêche, du commerce et du combat, alors que les femmes s’occupaient de l’agriculture, de la cueillette et des tâches ménagères. Les activités artisanales étaient réparties également entre les sexes. Les hommes réalisaient les constructions et l’essentiel des équipements, y compris les outils utilisés par les femmes pour les travaux des champs, tandis que les femmes assuraient la fabrication du petit matériel de piégeage, des poteries et de la plus grande part des ustensiles ménagers, de l’ameublement, des articles textiles et des vêtements. Cette spécialisation par sexe était la principale façon de diviser le travail dans la société iroquoise. À l’époque de la rencontre avec les Européens, les Iroquoises produisaient environ 65% des biens et les hommes 35%. En combinant des productions alimentaires différentes et réparties sur presque toute l’année, ce système mixte réduisait les risques de disette et de famine. Selon Bruce Johansen (1999), les premiers colons européens ont souvent envié les performances de la production vivrière iroquoise.

    L’organisation du travail des Iroquois était cohérente avec leur système de propriété du sol : à propriété commune, travail en commun. Pour les tâches difficiles, les femmes constituaient de grands groupes et allaient de champ en champ en s’entraidant pour travailler leurs terres. Pour les semailles menées en commun, une « maîtresse des champs » distribuait à chacune une quantité donnée de semence. Dans chaque groupe, les Iroquoises confiaient à l’une d’entre elles, ancienne, mais active, le rôle de chef des travaux pour l’année à venir, et s’engageaient à suivre ses directives. Les femmes coopéraient aussi en d’autres occasions. Ainsi, elles coupaient elles-mêmes leur bois, mais leur chef en supervisait le transport collectif jusqu’au village. Les clans de femmes assuraient encore de nombreuses tâches et selon Mary Jemison, une blanche qui s’était assimilée à la société indienne, l’effort collectif évitait « toute jalousie entre celles qui en auraient fait plus ou moins que les autres ».

  • Les chiffres parlent d’eux-mêmes :

    • Les Indiens d’Amérique vivent en moyenne 6 ans de moins que les autres Américains

    • Ils ont 770% de risques en plus de mourir d’alcoolisme

    • Ils ont 665% de risques en plus de mourir de Tuberculose

    • Ils ont 420% de risques en plus de mourir de Diabète

    • Ils ont 280% de risques en plus de mourir d’accidents

    • Ils ont 52% de risques en plus de mourir de Pneumonie et de Grippe

    Mais le pire pour ces tribus à l’heure actuelle vient probablement de la pression des Etats pour s’accaparer leurs terres. Les conflits sont nombreux à travers tout le pays. Ils sont allumes sous divers motifs, comme la volonté du Gouverneur de New York, en 2007, d’étendre la taxation de l’Etat aux territoires de la Nation des Seneca, ce qui a engendre une violente bagarre juridique. Et bien que les territoires laisses aux Indiens soient pour la majorité pauvres en ressources et difficiles d’accès, leur contestation par les Etats qui les abritent sont de plus en plus courantes.

    Toutefois, la pente naturelle démographique et sociologique suivie par cette population dont la Constitution américaine fait fi devrait se résoudre par le procédé le plus naturel du monde dans les décennies qui viennent : l’extinction.

    (Source : Commission des Etats-Unis sur les Droits Civils, 2004:8)

  • « Toutes les choses partagent le même souffle, la bête, l’arbre, l’homme. L’air partage son esprit avec toute la vie qu’il soutient. »

    Le chef Seattle

  • Montaigne dans les « Essais » (Livre III, chapitre VI) sur la conquête espagnole du Mexique sur les Aztèques :

    « Tant de villes rasées, tant de nations exterminées, tant de millions peuples passés au fil de l’épée et la plus riche et la plus belle partie du monde bouleversée par la négociation des perles et du poivre… méprisables victoires ! » écrit-il à peine soixante ans après que les premiers conquistadors aient mis le pied sur le « Nouveau monde ».

    En fait, la population des Indiens du Mexique passe de vingt millions à deux millions en un siècle !!! C’est un vrai ethnocide organisé et méthodique qui continue encore jusqu’à une époque récente. Quand on pense que certains historiens osent encore fustiger les tendances meurtrières des civilisations amérindiennes précolombiennes dont aucune n’avait éradiqué les 90% d’une population comme l’a fait l’occupation militaire coloniale occidentale !!!!

  • Victor Hugo dans "La légende des siècles" :

    Quand j’ai vu dans Lima d’affreux géants d’osier,

    Pleins d’enfants, pétiller sur un large brasier,

    Et le feu dévorer la vie, et les fumées

    Se tordre sur les seins des femmes allumées,

    Quand je me suis senti parfois presque étouffé

    Par l’âcre odeur qui sort de votre autodafé,

    Moi qui ne brûlais rien que l’ombre en ma fournaise,

    J’ai pensé que j’avais eu tort d’être bien aise ;

    J’ai regardé de près le dieu de l’étranger,

    Et j’ai dit : — Ce n’est pas la peine de changer.

  • Montesquieu dans "Lettres persanes" :

    « Les Espagnols, désespérant de retenir les nations vaincues dans la fidélité, prirent le parti de les exterminer et d’y envoyer d’Espagne des peuples fidèles. Jamais dessein horrible ne fut plus ponctuellement exécuté. On vit un peuple [amérindien] aussi nombreux que tous ceux de l’Europe ensemble disparaître de la Terre à l’arrivée de ces barbares qui semblèrent, en découvrant les Indes, n’avoir pensé qu’à découvrir aux hommes quel était le dernier période [c’est-à-dire le plus haut degré] de la cruauté.

    Par cette barbarie, ils [les Espagnols] conservèrent ce pays sous leur domination. [...] Ce remède affreux était unique. [...]

    Quel prince envierait le sort de ces conquérants ? Qui voudrait de ces conquêtes à ce prix ? ».

  • Diderot dans l’Histoire des deux Indes :

    « Que les nations européennes se jugent et se donnent à elles-mêmes le nom qu´elles méritent. Leurs navigateurs arrivent-ils dans une .région du Nouveau Monde qui n´est occupée par aucun peuple de l´ancien, aussitôt ils enfouissent une petite lame de métal, sur laquelle ils ont gravé ces mots : CETTE CONTRÉE NOUS APPARTIENT. Et pourquoi vous appartient-elle ? N´êtes-vous pas aussi injustes, aussi insensés que des sauvages portés par hasard sur vos côtes, s´ils écrivaient sur le sable de votre rivage ou sur l´écorce de vos arbres ; CE PAYS EST A NOUS ? Vous n´avez aucun droit sur les productions insensibles et brutes de la terre où vous abordez, et vous vous en arrogez un sur l´homme votre semblable. Au lieu de reconnaître dans cet homme un frère, vous n´y voyez qu´un esclave, une bête de somme. Ô mes concitoyens ! vous pensez ainsi, vous en usez de cette manière ; et vous avez des notions de justice ; une morale, une religion sainte, une mère commune avec ceux que vous traitez si tyranniquement ».

  • L’Espagne, toujours aussi fière de ses conquistadors, refuse de s’excuser pour le génocide amérindien : lire ici

  • Victor Hugo dans "Les raisons du Momotombo" :

    quand sont venus, fiers sur les flots tremblants,

    Et du côté d’où vient le jour, des hommes blancs,

    Je les ai bien reçus, trouvant que c’était sage.

    — L’âme a certainement la couleur du visage,

    Disais-je ; l’homme blanc, c’est comme le ciel bleu ;

    Et le dieu de ceux-ci doit être un très-bon dieu.

    On ne le verra point de meurtre se repaître. —

    J’étais content ; j’avais horreur de l’ancien prêtre ;

    Mais, quand j’ai vu comment travaille le nouveau,

    Quand j’ai vu flamboyer, ciel juste ! à mon niveau !

    Cette torche lugubre, âpre, jamais éteinte,

    Sombre, que vous nommez l’Inquisition sainte,

    Quand j’ai pu voir comment Torquemada s’y prend

    Pour dissiper la nuit du sauvage ignorant,

    Comment il civilise, et de quelle manière

    Le saint office enseigne et fait de la lumière...

    ... J’ai pensé que j’avais eu tort d’être bien aise ;

    J’ai regardé de près le dieu de l’étranger,

    Et j’ai dit : — Ce n’est pas la peine de changer. »

  • Las Casas n’était pas le seul religieux à dénoncer l’esclavage des Indiens. Le dominicain Antonio de Montesinos dans le sermon de 1511 s’adressait en ces termes aux propriétaires des encomiendas de Saint Domingue qui exploitaient les Indiens comme esclaves :

    « Éstos, ¿no son hombres ?, ¿no tienen ánimas racionales ?, ¿no sois obligados a amallos como a vosotros mismos ? ».

    "Ceux-ci, ne sont-ils pas des hommes ? N’ont-ils pas une âme rationnelle ? N’êtes-vous pas obligé de les aimer comme vous-même ? »

  • Le chef améridien Roani a été accueilli en Europe pour la défense de la forêt amazonienne. Il est reçu par Macron mais c’est de la pure hypocrisie : la France a toujours soutenu les trusts qui détruisent partout les forêts tropicales à commencer par celles d’Afrique où ce sont les trusts français qui en profitent le plus !

  • L’affluence de visiteurs nuit au célèbre site inca. Le Pérou veut en limiter l’accès mais... construit un aéroport à son pied.
    Trop de monde piétine les ruines du Machu Picchu, la « Vieille Montagne » en langue quechua. Le gouvernement péruvien vient de limiter l’accès à certaines parties du site, perché à 2 400 m d’altitude.
    Les emblématiques temples du Soleil et du Condor ainsi que la pyramide de l’Intiwatana ne seront ouvertes que trois heures par jour. Un test. Les horaires définitifs seront annoncés le 1er juin.
    Sommé par l’Unesco de protéger cette cité du XVe siècle, le Pérou semble tiraillé entre devoir et profit immédiat : les 5 600 visiteurs quotidiens enrichissent les caisses de l’État. D’un côté, il apporte une réponse au tourisme de masse avec une meilleure régulation des visites ; de l’autre, il lance la construction d’un nouvel aéroport à Chinchero, point de départ de l’ascension pour le Machu Picchu.
    Des anthropologues redoutent des « effets négatifs » dans la vallée sacrée. Ils ont écrit au président péruvien, Martin Vizcarra, afin qu’il déplace cet aéroport.
    La mobilisation a peu de chance d’aboutir. Vizcarra était ministre des Transports lorsqu’un premier projet public-privé a capoté, pour cause de corruption, en mars. Désormais Président, il veut tout faire, « dans la transparence » cette fois, pour développer « la destination touristique de Cuzco ».

  • « Notre monde vient d’en trouver un autre non moins grand, plein, et vigoureux que lui... C’était un monde enfant ; si nous ne l’avons pas fêté et soumis à notre discipline par l’avantage de notre valeur et de nos forces naturelles, ni n’avons agi par notre justice et bonté, ni subjugué par notre magnanimité. La plupart de leurs réponses et des négociations faites avec eux témoignent qu’ils ne nous devaient rien en clarté d’esprit naturelle et en pertinence.... Mais, quant à la dévotion, à l’observance des lois, à la bonté, à la libéralité, à la loyauté, à la franchise, il nous a bien servi de n’en avoir pas autant qu’eux... »

    Bien dit, Montaigne !

  • Le Baron de la Brède de Montesquieu qui n’était pas un révolutionnaire ni même un démocrate, mais qui, impuissant, assistait aux premiers ravages de l’impérialisme espagnol dans les Amériques, écrit :

    « Rien n’est plus propre à corriger les princes de la fureur des conquêtes lointaines que l’exemple […] des Espagnols […] Ayant conquis avec une rapidité inconcevable des royaumes immenses, plus étonnés de leurs victoires que les peuples vaincus de leur défaite, [les Espagnols] songèrent au moyen de les conserver. […] Les Espagnols, désespérant de retenir les nations vaincues dans la fidélité, prirent le parti de les exterminer et d’y envoyer d’Espagne des peuples fidèles. Jamais dessein horrible ne fut plus ponctuellement exécuté. On vit un peuple aussi nombreux que tous ceux de l’Europe ensemble disparaître de la Terre à l’arrivée de ces barbares, qui semblèrent, en découvrant les Indes, n’avoir pensé qu’à découvrir aux hommes quelle était la dernière période de la cruauté. Par cette barbarie, ils conservèrent ce pays sous leur domination. Juge par là combien les conquêtes sont funestes puisque les effets en sont tels : car, enfin, ce remède affreux était unique. Comment auraient-ils pu retenir tant de millions d’hommes dans l’obéissance ? Comment soutenir une guerre civile de si loin ? Que seraient-ils devenus s’ils avaient donné le temps à ces peuples de revenir de l’admiration où ils étaient de l’arrivée de ces nouveaux dieux et de la crainte de leurs foudres ? […] Quel prince envierait le sort de ces conquérants ? Qui voudrait de ces conquêtes à ces conditions ? Les uns en furent aussitôt chassés ; les autres en firent des déserts et rendirent leur propre pays un désert encore. »

  • En 1503, à Xaragua, le père Nicolas de Ovando, nommé administrateur après l’évincement de Colomb qui avait torturé, déporté, volé et violé les Tainos d’Hispaniola, invita à dîner la reine indigène de l’ouest de l’île, laquelle n’imagina même pas que l’on puisse agir en traîtres et vint sans armes ni précaution aucune. Il la fit immédiatement pendre, ses conseillers, venus avec elle pacifiquement au dîner, furent brûlés vifs. On prétexta une révolte pour massacrer la population. Quoi d’étonnant que, dans ces conditions, la population d’Hispaniola passa de 100.000 en 1492 à 30.000 en 1510 !

    Xaragua à Hispaniola n’est que l’un des multiples massacres coloniaux. Cuba a connu le massacre de Caonao. Porto Rico a connu le massacre de 1511, suite à une révolte.

  • Fruit d’une enquête de trois ans sur les « causes systémiques de toutes les formes de violence – y compris la violence sexuelle − à l’égard des femmes et des filles autochtones » au Canada, le rapport fait référence à bon nombre des crimes que le capitalisme canadien et l’État canadien ont commis contre les peuples "autochtones" (c’est-à-dire amérindiens). Il s’agit notamment de leur dépossession violente, du système des pensionnats en vertu duquel des générations d’enfants autochtones ont été systématiquement séparées de leur famille et de leur culture, et de la Loi sur les Indiens, une loi raciste qui continue de réglementer la vie de centaines de milliers de personnes autochtones.

    Cependant, le rapport occulte la responsabilité du capitalisme canadien et de l’élite dirigeante canadienne dans ces crimes. Dotée d’une politique raciale, de genre et d’identité autochtone, elle blâme plutôt une mentalité « colonialiste » et une « société blanche » pour un « génocide » en cours dont tous les Canadiens non autochtones sont complices.

    La colère des autochtones contre le gouvernement Harper, et plus généralement les privations, les abus de l’État et la violence dont sont victimes les autochtones, a explosé dans le mouvement « Idle No More ». Ces manifestations de 2012-2013 ont éclaté hors du contrôle de l’APN et des dirigeants autochtones officiels. C’est dans leur sillage que les appels à la tenue d’une enquête sur les mauvais traitements et la discrimination flagrante dont les autochtones ont été victimes de la part de la police et de la justice, y compris l’indifférence officielle face au sort du grand nombre de femmes autochtones assassinées et disparues, ont gagné en importance.

    Au cours de ses deux années d’audiences publiques, l’ENFFADA a entendu des témoignages poignants de familles et d’amis de femmes et de filles autochtones assassinées ou disparues. Ils ont décrit en détail les mauvais traitements et la discrimination que bon nombre de leurs proches avaient subis de la part de l’État et ont témoigné du traumatisme et des difficultés que leur perte et l’indifférence impitoyable de la police et d’autres autorités leur causaient.

    La pauvreté, l’itinérance, la myriade d’autres formes de privation sociale, la répression de l’État et le racisme font en sorte que les Autochtones sont la cible de la violence à des taux bien plus élevés que la population générale.

    Au cours des dernières années, les Autochtones ont toujours représenté près du quart de toutes les victimes d’homicide, bien qu’ils représentent moins de 5% de la population canadienne. Les Autochtones – hommes et garçons, ainsi que les femmes et les filles – sont également incarcérés à des taux bien supérieurs à ceux de tous les autres groupes. Selon Statistique Canada, les jeunes Autochtones représentaient 46 % de toutes les admissions dans les services correctionnels pour les jeunes en 2016-2017, et les adultes autochtones 28% et 27%, respectivement, de toutes les admissions dans les services correctionnels provinciaux et fédéraux.

  • Aux Etats-Unis et au Canada, depuis quelques ­années, les Cree, les Blackfoot, les Sioux et d’autres groupes amérindiens sont en première ligne des combats menés contre l’extension d’oléoducs. Au Canada, ces mobilisations ont conduit à l’abandon du projet Energie Est destiné au transport de sables bitumineux de l’Alberta jusqu’au Québec. Le projet Trans Mountain (de l’Alberta à la côte de la Colombie-Britannique) est aujourd’hui contesté, comme l’est aux Etats-Unis l’extension de l’oléoduc Keystone XL qui amène le même pétrole non conventionnel du Canada jusqu’au golfe du Mexique.

    La plus forte mobilisation a eu lieu fin 2016, dans la ­réserve indienne de Standing Rock, contre le Dakota ­Access ­Pipeline, qui transporte du pétrole et du gaz de schiste des champs pétrolifères de Bakken jusqu’à l’Illinois. Il s’agissait de lutter contre un projet (partiellement ­financé par des banques françaises) risquant de polluer l’eau dans cette réserve indienne, notamment en raison d’un forage sous le Missouri – et alors qu’un autre trajet passant à distance de la réserve avait été rejeté.

    Un ­rassemblement impressionnant de groupes amérindiens et de militants environnementalistes s’est tenu, fin 2016, autour des Sioux de Standing Rock – doublé d’un soutien universitaire massif. Le camp de Standing Rock a été ­expulsé par des groupes de sécurité privés et par la police utilisant gaz lacrymogènes, canons à eau, grenades ­explosives – on connaît tout cela. Une jeune militante, ­Sophia Wilansky, y a perdu l’usage de son bras gauche, évitant de justesse l’amputation.

  • A Caledonia, le barrage de la discorde a été dressé sur la route de Douglas Creek Estate, un lotissement en construction dont la propriété est revendiquée par les autochtones. Les Indiens de la réserve des Six-Nations ont placardé des affiches : « Cette terre est la nôtre. Gouvernement canadien, partez. » Le porte-parole des insurgés, Clyde Powless, explique qu’en vertu d’un traité de 1784, Douglas Creek Estate appartient à son peuple. Le gouvernement provincial de l’Ontario assure pourtant que le domaine a été cédé en 1841 par un autre traité. « Mais le chef ne savait ni lire ni écrire. Il a signé d’une croix », explique une mère de famille anonyme. « Nous étions jadis une nation puissante. Au fil des ans, la Couronne nous a dépossédés de nos terres. Notre réserve ne représente plus que 5% de ce que nous possédions en 1784 », souligne Clyde Powless.

    Les policiers aux chapeaux de cow-boy ont dû battre en retraite. Quant aux Ford de l’Ontario Provincial Police, elles restent prudemment à une centaine de mètres des barricades. Mais la tension monte entre les Blancs et les autochtones. La veille, des habitants de la ville blanche de Caledonia sont venus narguer les manifestants. « Nous payons des impôts. Ce n’est pas le cas des autochtones. Nos routes doivent être débloquées », tonne un groupe de citoyens en colère.

    Malgré l’échec de l’intervention policière, les négociations entre le gouvernement fédéral et les Amérindiens ont été relancées. « Nous sommes un peuple pacifique », affirme Leroy Hill, le chef de la réserve de Cayuga, située à quelques kilomètres de Caledonia. Pour Perry-Johnson, la situation actuelle découle d’un changement de mentalité chez les Indiens. « Notre nation retrouve peu à peu sa dignité perdue. Je ne veux pas que mes enfants chantent l’hymne canadien à l’école, comme ce fut le cas pour moi. Je ne veux pas qu’ils y lisent la Bible alors que nous avons nos propres religions. » Ce père de onze enfants constate que les Amérindiens ont renoué avec la fierté de leurs origines et aimeraient redevenir une nation souveraine.

    Dès qu’ils ont appris le soulèvement de leurs condisciples des Six-Nations, les Mohawks des réserves proches de Montréal ont bloqué à leur tour l’un des ponts de la capitale. Les autorités canadiennes redoutent par-dessus tout une bavure policière.

  • Un génocide oublié, celui des Selknam en Terre de Feu : lire ici

  • Le Tribunal canadien des droits de la personne (TDP) a sévèrement réprimandé le gouvernement libéral de Justin Trudeau pour son refus de négocier le versement d’une indemnité aux enfants autochtones pauvres et à leurs familles. La critique publique du TDP fait suite à la contestation par les libéraux de la décision du Tribunal selon laquelle le gouvernement doit verser, depuis le 1er janvier 2006, une indemnité de 40.000 $ à chaque enfant vivant dans les réserves, en raison du sous-financement systématique et massif des services de protection de l’enfance dans les réserves par les gouvernements fédéraux successifs.

    L’ordonnance initiale du Tribunal, rendue publique en septembre, déclarait que le gouvernement fédéral avait fait preuve de discrimination « volontaire et insouciante » à l’égard des enfants autochtones vivant dans les réserves en omettant de fournir un financement pour les services à l’enfance et à la famille équivalant au financement fourni par les gouvernements provinciaux aux enfants dans les autres territoires.

    Dans l’ensemble, 47% des enfants des Premières Nations vivent dans la pauvreté, soit plus de deux fois et demie le taux national. Ce chiffre s’élève à 53% pour les enfants des Premières Nations vivant dans les réserves. Les personnes responsables de compiler les statistiques officielles sur la pauvreté au Canada n’examinent même pas la situation dans les réserves, sauf pendant les recensements. De plus, le nouveau seuil national de pauvreté adopté par le gouvernement libéral, qui sert à mesurer l’efficacité du plan de réduction de la pauvreté du gouvernement, n’est pas calculé dans les réserves.

    Les taux élevés de pauvreté dans les réserves poussent les jeunes autochtones vers les villes, où ils sont largement surreprésentés parmi la population des sans-abri.

    Les statistiques publiées par le ministère fédéral des Services autochtones en 2018 révèlent que l’espérance de vie des membres des Premières Nations est inférieure de 15 ans à celle de l’ensemble de la population. La mortalité infantile est de deux à trois fois plus élevée, tandis que le taux de jeunes autochtones qui obtiennent leur diplôme d’études secondaires dans les réserves ne représente que la moitié de celui de la population générale. Lorsqu’ils atteignent l’âge adulte, les autochtones courent deux fois plus de risques que les autres Canadiens de mourir de causes évitables, notamment de blessures, d’alcoolisme et de toxicomanie et de maladies pouvant être traitées comme la tuberculose.

    Selon les chiffres de Statistique Canada basés sur le recensement de 2016, quatre réserves sur cinq ont un revenu médian inférieur au seuil de pauvreté officiel. Au total, 27 réserves avaient un revenu médian inférieur à 10.000 $.

  • Au Pérou, la guerre contre les Indiens n’est pas terminée !!! C’est la forme moderne du colonialisme !!!

    En Amazonie péruvienne, les leaders amérindiens menacés par les « narcos » et les trafiquants de bois… et par le pouvoir…

    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/06/14/en-amazonie-peruvienne-les-leaders-amerindiens-menaces-par-les-trafiquants_6084014_3210.html

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    Le jour de fête américain et sa signification pour les Amérindiens…

    https://www.france24.com/fr/%C3%A9missions/focus/20231123-f%C3%AAte-de-thanksgiving-aux-tats-unis-un-jour-de-deuil-pour-les-am%C3%A9rindiens-wampanoag

    Les « native », « première nation », « aborigènes », « peaux rouges », « autochtones », « indigènes », « peuple d’origine » sont toujours maltraités partout ! Et le vol de leurs richesses n’est pas reconnu…

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