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Le Front National fait une percée historique qui le sort de son impasse, nous dit la presse pour intéresser davantage un scrutin délaissé et désarmer politiquement la classe ouvrière

lundi 24 mars 2014, par Robert Paris

Le Front National fait une percée historique qui le sort de son impasse, nous dit la presse pour intéresser davantage un scrutin délaissé et désarmer politiquement la classe ouvrière

La presse ne tarit pas de qualificatifs sur le niveau historiquement élevé du vote FN. Voire.

Est-il vrai que le FN a reçu un succès historique en France ?

Il gagne… au niveau national, 7% des suffrages ! C’est tout !
Il a gagné au premier tour… une municipalité (Hénin-Beaumont) et douze au second. Sur combien ? Sur 36.568 communes !!!!

Il gagne des voix dans le sud de la France et à Marseille. Ce n’est pas vraiment nouveau même si c’est plus marqué.

Le FN, c’est dangereux mais ce n’est pas en faisant croire que c’est une force irrésistible qu’on le combat…

Ce n’est pas une force de changement car c’est un parti bourgeois comme les autres, aussi incapable que les autres de nous sortir de la fange du capitalisme où le monde est englué.

Ce n’est pas en votant aux élections du système bourgeois dit démocratique qu’on battra le grand capital, ce n’est pas en votant qu’on interdira les licenciements, ce n’est pas en votant qu’on battra le fascisme ! Ce n’est pas en cautionnant la politique bourgeoise des politiciens mais en faisant nous-mêmes, travailleurs, de la politique au travers d’organisations autonomes, de comités, de coordinations, de conseils, dans les quartiers et les entreprises. Tant que nous ne menons pas notre propre politique, nous sommes à la merci de celle des possédants.

Il ne suffit pas de s’abstenir de voter pour les politiciens bourgeois ; il faut voter dans nos propres élections (qui ne sont pas les élections professionnelles arrangées par le patronat et l’Etat) pour des délégués des salariés dans les conseils. C’est là que nous pourrons décider de l’avenir que nous entendons donner au monde et cela ne pourra pas être un avenir capitaliste.

Le pire de tout serait d’être fasciné par une montée des idées d’extrême droite… Ceux qui se polarisent sur la vague d’opinions publiques fascistes, et proposent d’y résister en appelant au retour à des valeurs de modération républicaines et démocratiques, ne nous aident pas à combattre la situation réelle. Ce n’est pas l’opinion petite bourgeoise nationaliste ou raciste, surexcitée, affolée par sa peur des conséquences de la crise du système, même si elle influence des franges du prolétariat, qui fait la loi. La racine du mal n’est pas l’opinion mais l’effondrement du capitalisme. La petite bourgeoisie n’a aucune perspective propre à offrir et ne peut sortir du système. Même le fascisme ne parvient au pouvoir que par décision de la classe capitaliste et non du fait d’une montée d’un quelconque opinion publique. Ce n’est pas un choix d’opinion qui amène la grande bourgeoisie à choisir le fascisme, c’est un choix de classe. Certes, si la petite bourgeoisie abandonne son choix traditionnel de l’ordre pour devenir violente et agressive, c’est à cause de la crise du système qui ne lui offre plus la vie dont elle bénéficiait mais ce n’est pas pour cela que la petite bourgeoisie devient capable de diriger la société. Seules la bourgeoisie et le prolétariat le sont. Et c’est la lutte des classes qui est l’issue de la crise.

Certains voient dans cette évolution menaçante l’emprise d’idéologies extrémistes et veulent se raccrocher à la démocratie, au rôle de l’Etat, à la culture, à l’éducation… C’est prendre l’effet pour la cause et c’est aussi refuser de s’en prendre aux racines mêmes du fascisme qui monte : les classes dirigeantes elles-mêmes. Pour expliquer cet engouement dangereux, certains incriminent tel ou tel politicien, telle ou telle idéologie, le racisme, l’intégrisme ou la xénophobie, comme si ces idées planaient dans les airs, étaient simplement culturelles et ne se rattachaient pas à un changement économique, social et politique lié à l’évolution du rapport des classes sociales, en somme à la crise de la société capitaliste. C’est cette crise qui désillusionne les classes moyennes, qui fournit des militants à ces courants, qui leur permet d’incarner la révolte des citoyens, et ce sont les classes dirigeantes elles-mêmes qui leur fournissent les occasions, les moyens, les buts. La base de la montée de l’extrême droite est dans la chute des classes moyennes et dans la perte des espoirs de ces classes dans un avenir économique qui se dérobe. C’est une base matérielle et non idéologique. Et même l’idéologie n’est pas fondamentalement liée à une culture ou à une communauté, même si les idéologies dépendent d’une culture et d’une communauté. Les classes moyennes ont la haine parce qu’elles sont paupérisées et elles auraient été calmes et obéissantes si elles croyaient à leur réussite dans le cadre du système.

Mais c’est d’abord les classes dirigeantes qui entretiennent l’extrême droite, ses organisations comme son idéologie. Et tout d’abord l’impérialisme. C’est l’impérialisme dominant du monde qui a eu besoin de mettre en place cette fameuse opposition entre Musulmans et non-musulmans. Et s’il l’a fait c’est fondamentalement pour occulter une autre opposition diamétrale, bien plus réelle, celle entre oppresseurs et opprimés.

Ce qui déterminera l’avenir, c’est qui l’emportera de la bourgeoisie et du prolétariat. Pas qui l’emportera entre les Français et les autres, les Européens et les autres, les Occidentaux et les autres, ni les Chrétiens, les Musulmans et les Juifs…

Et, pour que le prolétariat l’emporte, ce qui comptera, c’est qu’il soit capable non seulement de se battre pour ses intérêts de classe, et pas chacun pour sa corporation et sa boite, mais, plus encore, qu’il soit capable de se battre pour une perspective pour toute la société, petite bourgeoisie et jeunesse comprises, perspective qui sorte le monde de la domination des possesseurs de capitaux. Et, pour cela, il importe que le prolétariat échappe aux griffes des réformistes politiques et syndicaux, tous ceux qui lui présentent le Titanic du capitalisme comme si c’était une bouée de sauvetage !

Aucun des partis bourgeois et petits bourgeois, de gauche, de gauche de la gauche, écolo, de droite ou d’extrême droite, n’offre l’ombre d’une réponse à l’effondrement du capitalisme que les sorties massives et continuelles de milliers de milliards des banques centrales n’ont fait que retarder. Tous visent à remplacer la lutte des classes par la conciliation de classe, que ce soit au nom du nationalisme, de l’ethnisme, de l’identitaire, de la couleur de peau ou de la religion. Or, à la crise de la domination des possesseurs de capitaux, seule la lutte de classe révolutionnaire offre une alternative. Elle peut seule empêcher le capitalisme de nous jeter dans le fascisme et la guerre mondiale.

Tout est fait pour faire croire à la classe ouvrière qu’elle n’existe plus, qu’elle n’a plus de force, qu’elle n’a plus de perspective, qu’elle n’a plus de conscience, qu’elle est tout juste bonne pour se livrer aux nationalistes de tous bords, aux ethnistes, aux identitaires, intégristes et racistes de tous poils. L’Histoire est là pour montrer que ce n’est pas la première fois qu’on nous tient ce discours et les révolutions sociales sont là aussi pour montrer que les prolétaires ne sont pas les idiots que l’on croit et qu’ils ont encore bien des surprises à faire aux oppresseurs et aux trompeurs à leur solde.

Le changement politique et social ne viendra pas des partis et des syndicats mais d’hommes et de femmes qui ne craindront pas de s’organiser par eux-mêmes, de dépasser les clivages corporatistes, raciaux, sociaux, pour unir les travailleurs et affirmer une chose essentielle :

Le règne de la bourgeoisie capitaliste est terminé ! Place aux travailleurs !

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