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La violence policière et le goulag américain

mardi 17 juin 2014, par Robert Paris

La violence policière et le goulag américain

Par Andre Damon

Au cours des dernières semaines, il y a eu une prolifération d’attaques violentes et souvent fatales par la police dans les villes des États-Unis.

*Le mois dernier, l’équipe d’intervention spéciale de la police d’Atlanta a blessé un bambin d’un an en lançant une grenade assourdissante dans une maison aux petites heures du matin dans le cadre d’un assaut visant à l’arrestation avec mandat. La police était intervenue sans aucun avertissement. Le bambin est toujours dans un coma artificiel et se bat pour sa vie. De telles arrestations avec mandat, où la police ne frappe pas à la porte avant de procéder à l’arrestation, deviennent de plus en plus fréquentes. La police a effectué 50.000 assauts de ce genre en 2005 comparativement à 3000 en 1981. L’Union américaine pour les libertés civiques (ACLU) estime qu’il y a entre 70.000 et 80.000 assauts chaque année aux États-Unis dans lesquelles la police ne s’annonce pas avant d’intervenir.

*Le 29 mai, le bureau des enquêtes médicales d’Albuquerque a divulgué le rapport d’autopsie de James Boyd, le sans-abri de 38 ans qui a été tué par la police le 16 mars. Le rapport confirme qu’il s’est fait tiré dans le dos. Depuis l’incident, la police d’Albuquerque a été l’auteure de deux autres fusillades mortelles. Le département de police d’Albuquerque a été responsable de 25 morts par balle depuis 2010, selon le département de la Justice des États-Unis.

*Le 20 mai, trois policiers de Salinas en Californie ont tiré plus de cinq coups à bout portant en direction d’un travailleur agricole migrant, Carlos Mejia, le tuant tandis qu’il reculait en s’éloignant d’eux.

*Le 11 mai, cinq policiers de la patrouille routière de la Californie travaillant dans l’Imperial County ont battu à mort Tommy Yancy, un vétéran de guerre souffrant du syndrome de stress post-traumatique, suite à un contrôle routier de routine.

*Le 27 avril, Jason Conoscenti, âgé de 36 ans, a été tué par balle à Long Beach en Californie au moment où il tentait de fuir les policiers.

* Il y a près de deux semaines, un grand jury a condamné un policier de Cleveland sur des accusations d’homicide involontaire, pour la mort, qui s’apparentait à une exécution, de deux occupants non armés d’un véhicule immobilisé après à une poursuite. Le policier « a tiré au moins 15 coups… vers le bas, à travers le pare-brise et à bout portant alors qu’il était debout sur le capot » de la voiture des victimes, selon le procureur fédéral.

Selon les statistiques officielles, la police commet, en moyenne, entre un et deux « homicides justifiables » chaque jour aux États-Unis.

La semaine dernière, la Cour suprême a offert un cadre juridique pour la justification de telles attaques meurtrières. La décision a défendu « l’immunité » pour trois policiers de l’Arkansas qui ont tiré quinze coups en direction d’un motard en fuite et de son passager. Les deux personnes avaient été tuées.

La prévalence des attaques violentes par la police aux États-Unis n’a rien d’accidentel. Elle va de pair avec un système vaste et complexe de prisons qui n’a pas d’égal dans le monde.

Le mois dernier, le Conseil national de recherche a publié un rapport de 440 pages intitulé : « La croissance de l’incarcération aux États-Unis » qui fait état d’une augmentation marquée de la population carcérale aux États-Unis. Depuis 1980, la part de la population américaine en prison a triplé. Aux États-Unis, un homme qui abandonne ses études au secondaire est presque plus sûr d’aller en prison que de ne pas y aller. Deux tiers des décrocheurs noirs nés vers la fin des années 1970 ont passé du temps derrière les barreaux avant qu’ils aient atteint la mi-trentaine.

Environ un quart de tous les prisonniers à travers le monde sont incarcérés dans des prisons américaines, malgré le fait que la population des États-Unis ne représente que 5 pour cent de toute la population mondiale. La part d’Américains en prison est de 50 pour cent plus élevée que le deuxième pire pays : la Russie.

Les conditions dans les prisons américaines sont particulièrement horribles pour les personnes atteintes de maladies mentales et pour les handicapés. Ceux-ci sont de plus en plus entassés dans le système carcéral en expansion des États-Unis pendant que le financement pour l’aide aux soins psychologiques est coupé.

En mai, un ancien employé de l’institution correctionnelle de Dade près de Miami a déposé une plainte contre le département de la Justice en affirmant que les gardiens de prison ont fait de l’abus des prisonniers souffrant de maladie mentale un « sport ». Il a dit qu’ils « ridiculisent, tourmentent, agressent, battent et torturent sur une base régulière les prisonniers qui sont atteints de maladie mentale. »

Le plus horrible de ces incidents est le meurtre de Darren Rainey, un prisonnier atteint d’une maladie mentale qui est mort le 23 juin 2012 après avoir été forcé de prendre une douche brûlante pendant plus d’une heure. Les gardes avaient fait de la douche une chambre de torture en brisant les poignées à l’intérieur de la douche et en contrôlant le jet d’eau à partir d’une valve à l’extérieur de la douche. Personne n’a été tenu responsable de sa mort et son autopsie n’a pas été divulguée.

Mais le parfait symbole de la barbarie du « système de justice » américain est l’utilisation de la peine de mort, qui est toujours en vigueur. La cruauté de cette pratique fut illustrée par l’exécution de Clayton Lockett le 29 avril, qui a été le sujet d’une agonie de près de 45 minutes avant de mourir d’une crise cardiaque. Lockett est le dernier d’une longue liste d’exécutions « bâclées » dans lesquelles des mélanges de drogues non testés et de source inconnue sont utilisés.

La violence d’État a toujours été une caractéristique de l’ordre capitaliste aux États-Unis, incluant le massacre de travailleurs en grève, la brutalité à l’endroit des Afro-américains dans le sud sous les lois Jim Crow et la répression et l’intimidation exercées régulièrement par la police contre la classe ouvrière, les jeunes et les minorités ethniques. La violence policière a été un facteur qui a précipité des soulèvements sociaux de masse à travers l’histoire américaine, dont les soulèvements dans les ghettos dans les années 1960.

Cette violence a été exacerbée par l’éclatement de la crise économique en 2008. La violence policière a augmenté, d’un côté, avec la concentration de plus en plus grande de la richesse au sommet de la société, et de l’autre, avec la croissance du chômage, de la faim et de l’itinérance. Elle a aussi augmenté de pair avec l’éruption du militarisme américain internationalement.

La réalité de la violence d’État et de la répression aux États-Unis tourne en dérision les paroles de Washington qui prétend être un fleuron de la démocratie et des droits de l’homme à travers le monde. En fait, plusieurs des tactiques utilisées par la police contre la population américaine ont été développées dans le cadre de guerres coloniales menées par les États-Unis. Aussi, les services de police sont de plus en plus militarisés et armés de véhicules blindés, d’hélicoptères d’attaques, de drones et d’autres engins du même type.

L’augmentation de la violence policière prend place simultanément avec l’attaque plus générale sur les droits démocratiques, incluant l’espionnage domestique, la détention pour des durées indéterminées, les assassinats par drone et l’élimination des restrictions qui restent sur l’influence de l’argent dans la politique.

Le système de « justice » des États-Unis traite les pauvres et les défavorisés sans aucun remord. D’un côté, il remplit les prisons de gens qui ont commis les délits les plus mineurs et, de l’autre, il donne l’immunité aux banquiers qui ont plombé l’économie et aux PDG de compagnies énergétiques dont les violations des réglementations ont mené à la mort de travailleurs.

Le système américain de répression et de violence par l’État n’est pas un accident ou une imperfection dans un système qui, autrement, se porte bien. Il reflète le caractère fondamentalement brutal et violent du système capitaliste basé sur l’exploitation de la classe ouvrière. La seule façon de mettre fin à ce goulag américain est de mettre un terme au capitalisme.

La suite sur le goulag américain pour les Noirs

Messages

  • Un condamné à mort a succombé au terme d’une agonie sans précédent, mercredi 23 juillet dans l’Arizona, alors que gronde déjà une violente polémique aux Etats-Unis sur l’avenir de l’injection létale comme méthode d’exécution.

    Joseph Wood, 55 ans, condamné pour le double meurtre de son ancienne petite amie et du père de celle-ci en 1989, a été déclaré mort près de deux heures après le début de l’injection, au lieu d’une dizaine de minutes habituellement.

  • De nouveaux témoignages ont émergé, en particulier celui d’un ami de Michael Brown, Dorian Johnson. L’homme de 22 ans a raconté à la télévision locale KMOV-TV que M. Brown et lui rentraient chez eux quand un policier leur a demandé de marcher sur le trottoir puis, devant leur refus, a commencé à tirer.

    Effrayés, les deux jeunes hommes se seraient alors enfuis. « [L’officier] a tiré à nouveau, a expliqué M. Johnson, alors mon ami s’est tourné, a levé les mains en l’air, et a commencé à se baisser. Mais le policier s’est approché et a tiré plusieurs coups. » « Nous ne faisions de mal à personne. Nous n’étions pas armés du tout », a poursuivi Dorian Johnson.

    BROWN « A ÉTÉ EXÉCUTÉ EN PLEIN JOUR »

    La famille de l’adolescent est représentée par Benjamin Crump, l’avocat qui a assisté la famille de Trayvon Martin, un adolescent noir tué en 2012 par un vigile en Floride. Sa mort puis l’acquittement du tireur, George Zimmerman, dont les jurés avaient considéré qu’il avait agi en légitime défense alors que Trayvon Martin n’était pas armé, avaient provoqué des manifestations de colère dans tout le pays.

    « Au lieu de préparer son futur [Michael Brown devait entrer à l’université lundi], nous organisons ses funérailles », a déploré Benjamin Crup, pour qui l’adolescent « a été exécuté en plein jour ».

    Selon la police, qui n’a pas voulu indiquer de quelle couleur était l’agent qui a fait feu, l’officier n’a tiré qu’une fois, quand Michael Brown a tenté de s’emparer de son arme.

    D’après Terry Jones, professeur de science politique à l’université du Missouri, Saint Louis et sa banlieue peinent à se défaire d’« une longue histoire d’injustice raciale ». « Comme le montre la mort de Michael Brown, il y a souvent des revers. »

  • Depuis la mort de Michael Brown, un jeune adolescent noir tué par un policier le 9 août, les rues de Ferguson sont le théâtre de violents affrontements entre manifestants et forces de l’ordre. La population qui réclame justice dénonce les violences policières et le racisme des autorités.

    Les yeux de tout le pays sont désormais rivés sur cette ville de 21 000 habitants en banlieue de Saint Louis (Missouri), où les manifestations et les incidents sont quotidiens depuis quatre jours. Jeudi, le président Barack Obama a renouvelé son appel au calme, ajoutant cette fois-ci qu’il n’y avait « aucune excuse » à l’usage excessif de force de la part de la police.

    Le samedi 9 août, en début d’après-midi, Michael Brown, un adolescent noir marchait non armé dans la rue en compagnie d’un ami. Peu après 14 heures, il a été abattu par un policier devant un immeuble d’habitations.

  • Selon les témoins, Michael Brown avait les mains en l’air et suppliait qu’on le laisse en vie lorsqu’il a été achevé de "plusieurs balles".

    Depuis, j’ai vu un nombre sans fin de vidéos des manifestations organisées dans tout Ferguson par des habitants indignés exigeant des réponses. J’ai écouté la mère de Michael Brown essayer de dire sa perte avec des mots. J’ai vu les vidéos Vine et suivi les tweets, mises à jour de profils, messages postés dans les blogs et photos Instagram jusqu’à saturation.

    J’ai également lu les articles sur les Noirs sans armes qui ont été abattus par des policiers – le premier dans un supermarché Wal-Mart dans l’Ohio parce qu’il avait un pistolet-jouet dans la main, le deuxième à Los Angeles lors d’une "interpellation" alors qu’il obéissait à l’ordre qui lui avait été donné de se coucher par terre. La liquidation physique de personnes noires ou de couleur peut être très pénible. Alors je me suis dit qu’éteindre mes appareils électroniques pour préserver ma santé mentale n’était pas une mauvaise idée.

    Des policiers qui agressent, brutalisent, se moquent...

    Mais je n’ai pas pu rester loin de la Toile bien longtemps. Je n’ai pas tenu parole. Je me suis reconnecté, seulement pour découvrir un ami journaliste au beau milieu d’un siège. Il avait été envoyé à Saint-Louis pour couvrir les conséquences du meurtre de Michael Brown (dont les manifestations), et la police essayait de lui faire comprendre par la force qu’il ne pouvait pas faire son travail. Des policiers étaient en train de lancer des grenades lacrymogènes et de tirer des balles en caoutchouc dans sa direction. Bref, sa vie était en danger.

    Non loin de lui, Wesley Lowery, du Washington Post, et Ryan J. Reilly, du Huffington Post étaient arrêtés et agressés par des policiers en treillis armés jusqu’aux dents. Après leur libération, ils ont été interviewés par Christopher Hayes, de la MSNBC, qui leur a demandé ce qui s’était passé. Ils avaient l’air effarés, surtout Lowery : "Si c’est ainsi qu’ils traitent des journalistes accrédités, imaginez comment ils peuvent traiter un jeune noir de 24 ans de Ferguson", a-t-il déclaré.

    Le fait est que nous n’avons pas besoin d’imaginer comment la police traite les Noirs. C’est là, sous nos yeux. Des personnes reçoivent l’ordre de se disperser mais se retrouvent coincées par des policiers qui ont barré tous les chemins possibles vers leur domicile. Des personnes interpellées sans raison – et qui obéissent aux instructions des agents – sont brutalisées si elles s’opposent à leur arrestation. Des policiers agressent "accidentellement" des "contrevenants" et se moquent ensuite de leurs blessures. Des policiers mettent le feu à des logements et braquent leur pistolet sur la tête des habitants. Des policiers terrorisent des citoyens qui ont formé un attroupement. Il n’y a là rien de nouveau. Rien qui sorte de l’ordinaire. Ce qui arrive aujourd’hui à Ferguson, Missouri, arrive tous les jours dans l’Amérique noire.

    Et c’est éreintant.

    Votre vie est en danger

    Chaque cas vous rappelle que votre vie est en danger. Vous voulez fuir. Mais c’est impossible. Alors vous essayez de vous déconnecter. Mais vous échouez, et chaque tentative que vous faites pour vous soustraire à votre réalité vous épuise encore plus. Ceux qui ne sont pas forcés de subir ce type d’univers chaque jour n’ont pas à lutter contre cette fatigue. J’avoue que c’est un avantage que je leur envie parfois.

    Quant au reste d’entre nous, ce qui s’est passé entre les autorités, les habitants de Ferguson et la presse le 13 août sert à nous rappeler qu’il y a une vie à laquelle nous ne pouvons échapper. Nous restons inextricablement connectés au monde qui nous terrorise. Nous sommes dans l’impossibilité de nous arracher à ceux qui écument vilainement nos quartiers et veulent nous empêcher de travailler.

    Oui, admettre ce fait demande aussi d’admettre une réalité douloureuse : que la société est soudée par une entente sacrée entre l’opprimé et l’oppresseur. Nous naissons dans le même monde, dans la même cage, faits à l’image l’un de l’autre.

    La relation de l’Amérique noire avec son oppresseur, l’Amérique, a forgé son identité. Pour qu’une Amérique noire sans oppression puisse exister, il faudrait créer une Amérique noire à part, où nous ne figurerions pas et que nous ne reconnaîtrions pas. De même, une Amérique sans oppression ne serait pas l’Amérique non plus.

    Tel est notre fardeau. Notre humanité dépend uniquement de l’acceptation de ce que nous sommes. Et c’est une chose que j’apprends à ne pas fuir, ce qui est pour le moins violent et pénible. Mais je ne suis pas certain qu’il existe un endroit plus sûr dans cette cage.

  • Baltimore a été le théâtre de violences et de pillages peu après les obsèques de Freddie Gray.

    La garde nationale va y être déployée en nombre et un couvre-feu instauré chaque nuit à partir de 22 heures.

    Le jeune homme de 25 ans est mort des suites d’une fracture des vertèbres cervicales après avoir été interpellé sans ménagement par la police.

  • Plusieurs milliers de manifestants marchaient dans le calme mercredi à Baltimore, sur la côte Est des Etats-Unis, pour réclamer justice après la mort d’un jeune Noir et protester contre les violences policières, au lendemain de heurts sporadiques.

    Les manifestants, des Blancs et des Noirs, marchaient "sans heurts", a précisé la police de Baltimore sur son compte Twitter, ajoutant qu’il n’y a eu "aucune arrestation ni aucun blessé lors de la manifestation aujourd’hui".

    "Pas de justice, pas de paix", scandaient les manifestants, parmi lesquels des étudiants et des lycéens, et chantaient : "envoyez ces policiers tueurs en prison, tout le foutu système est coupable".

    Sur une des nombreuses pancartes, on pouvait lire : "Les policiers assassins méritent la cellule".

    Ils se dirigeaient vers l’hôtel de ville, où sont présentes de très nombreuses forces de police, a constaté l’AFP.

    Dans la nuit de mardi à mercredi, trente-cinq personnes ont été arrêtées à la suite de heurts après l’entrée en vigueur du couvre-feu entre 22 heures (02H00 GMT) et 5 heures du matin à Baltimore (est), a annoncé plus tôt mercredi la police de la ville.

    Ces heurts —qui ont conduit les autorités à établir un couvre-feu nocturne pour une semaine— font suite à la mort de Freddie Gray, un Noir de 25 ans dans des circonstances encore inexpliquées.

    Il est décédé le 19 avril des suites d’une fracture des vertèbres cervicales, une semaine après son interpellation par la police, réveillant des tensions raciales latentes suite à de bavures policières visant la communauté noire américaine.

    Le chef de la police Anthony Batts avait signalé mardi soir 15 blessés parmi les policiers, dont deux ont dû être hospitalisés, et 27 arrestations.

    Quelques minutes après 22H00, la police avait lancé des fumigènes et des bombes au poivre pour disperser quelques dizaines de récalcitrants qui n’avaient pas évacué les rues. Elle avait signalé des jets d’objets sur les forces de l’ordre ainsi qu’un incendie allumé devant une bibliothèque.

    Mais rien de comparable aux émeutes qui ont secoué la ville lundi, juste après la cérémonie d’hommage à Freddie Gray, pendant lesquelles des bandes de jeunes ont en particulier incendié bâtiments et voitures, saccagé des magasins. Une vingtaine de policiers avaient été blessés.

    Selon la police, sur les 209 personnes arrêtées entre lundi après-midi et lundi soir, 111 attendaient encore d’être inculpées mercredi.

  • a tension n’est pas retombée à Baltimore. La police a procédé, vendredi soir face à l’Hôtel de ville, à une série d’arrestations de manifestants qui ont bravé le couvre-feu pour protester contre la mort d’un jeune Noir. Freddie Gray, 25 ans, est décédé le 19 avril, une semaine après une interpellation très musclée.

    Les manifestants avaient formé un cordon devant les forces de police malgré l’annonce de poursuites contre six policiers, y compris pour meurtre ou homicide pour quatre d’entre eux. Les arrestations ont eu lieu alors que la soirée était calme, les rues de la ville étant clairsemées à l’approche du couvre-feu, entré en vigueur à 22h (4h en France) pour la quatrième nuit consécutive.

  • Les six policiers mis en cause devront répondre de plusieurs chefs d’inculpation, dont ceux de meurtre et de violences volontaires, après la mort d’un jeune Noir, Freddie Gray, une semaine après son interpellation musclée à Baltimore (Etats-Unis).

    C’est un "homicide", a indiqué vendredi la procureure de Baltimore, Marilyn Mosby, qui présentait devant la presse les rapports d’une enquête sur la mort du jeune homme de 25 ans le 19 avril, qui a entraîné des émeutes dans cette ville de l’est des Etats-Unis.

    La procureure a indiqué que six policiers, qui avaient été suspendus la semaine dernière, seraient poursuivis notamment pour homicide involontaire. Un mandat d’arrêt a été émis vendredi matin.

    Selon l’enquête et l’autopsie, le jeune homme est mort d’une "blessure qui lui a été fatale alors qu’il ne portait pas de ceinture [de sécurité] dans le fourgon de police où il avait été embarqué".

    Des émeutes similaires avaient éclaté l’été dernier à Ferguson (Missouri), après la mort d’un jeune Noir non armé, tué par un policier blanc. La police américaine est régulièrement mise en cause pour des violences raciales.

  • Aux Etats-Unis, deux personnes sont tuées chaque jour par la police.

    Selon une enquête du « Washington Post », au moins 385 personnes ont été abattues depuis le début de l’année par les forces de l’ordre. Les deux tiers des victimes non armées sont noires ou hispaniques.

    Rapports de police, interviews, articles des journaux locaux… Le Washington Post a publié ce week-end une vaste enquête sur les fusillades qui ont éclaté aux Etats Unis en 2015 entre la police et les citoyens. Conclusion : la police américaine a tué au moins 385 personnes depuis le mois de janvier soit, en moyenne, plus de deux personnes par jour.
    Ce chiffre est bien plus élevé que celui fourni par les données fédérales officielles puisque les 18 000 agences de police d’Etats ou locales ne sont pas tenues de publier les statistiques sur ce type d’homicides. « Ces homicides sont largement sous évalués », affirme au journal Jim Bueermann, ancien chef de police aujourd’hui à la tête d’une ONG qui cherche à améliorer l’application des lois. « Nous ne réduirons pas le nombre d’homicides par la police si nous ne commençons pas par collecter correctement ces informations. »

    C’est donc ce qu’a fait le Washington Post en épluchant tous les détails concernant les victimes, âgées de 16 à 83 ans, abattues par la police : étaient-elles armées ou non ? Dans quelles circonstances sont-elles décédées et quelles sont leurs origines ?

    Lorsque l’affaire passe en justice, il y a, dans la plupart des cas, un témoignage à charge, un tir dans le dos, une suspicion de maquillage d’une bavure ou une vidéo de l’incident. Comme c’est le cas de Michael Slager qui a abattu en avril dernier un homme noir en lui tirant dans le dos. Ces vidéos choc jouent de plus en plus un rôle crucial dans les affaires de violences policières. Malgré tout, Michael Slager ne sera peut-être jamais condamné puisque sur les 54 policiers poursuivis en dix ans, seuls onze agents ont été condamnés, révèle le Washington Post. Bien souvent, l’enquête de police conclut à la légitime défense.

  • Un officier de police qui fait voler dans les airs une collégienne avant de la plaquer au sol. La scène s’est produite dans un établissement de San Antonio, au Texas.
    Sur les images, on voit l’adolescente au sol qui pendant plusieurs secondes ne semble pas bouger tant le choc avec le sol a été violent. Elle reprend ensuite connaissance avant d’être embarquée par l’agent sous les cris de ses camarades.

    La scène a rapidement fait le tour du web et suscité l’indignation. “C’est très préoccupant. C’est navrant de voir ça”, a déploré Leslie Price, qui travaille dans le milieu éducatif de la ville. “Même si nous devons en savoir plus sur les raisons de cet acte, je veux que le public sache que l’usage excessif de la force ne sera pas toléré dans ce district.”

    La mère de la fille de 12 ans jetée au sol a pris la parole. Gloria Valdez a expliqué que sur les images “on peut entendre la violence du choc avec le sol. C’est ni plus ni moins que du ciment” a-t-elle déploré. Elle ne bougeait pas. Elle avait comme perdu connaissance. Je veux des réponses, et personne ne m’en a donné jusqu’à présent".

    L’agent a dit à Gloria Valdez qu’il avait fait son devoir. Le policier a été suspendu le temps de l’enquête administrative. Les raisons de cette interpellation d’une collégienne sont encore obscures.

  • Les autorités refusent toujours de dire si le jeune homme de 23 ans victime d’un tir des forces de police à Milwaukee aux USA était ou non un noir !

    Elles ont affirmé d’abord qu’il était coupable d’"activités suspectes" avant d’affirmer, plus tard, qu’il portait une arme et était menaçant !

    Après cet assassinat, une foule d’environ une centaine de personnes en colère, selon la presse locale, ont vandalisé deux voitures de patrouille, incendié un autre véhicule de police et mis le feu à une station-service.

    Un policier, qui se trouvait dans une des voitures de patrouille, a été blessé à la tête par le jet d’une brique qui a brisé la vitre de son véhicule.

    Trois incendies auraient été provoqués dans trois endroits différents et les pompiers n’ont pas été mesure d’intervenir immédiatement dans la station-service car des coups de feu auraient été tirés.

    Un autre foyer important était combattu dans un magasin de pièces détachées pour automobiles et une vidéo mise en ligne par la chaîne NBC montrait de la fumée s’échappant d’une banque.

    "C’est un cri d’avertissement", a déclaré le conseiller municipal Khalif Rainey. "Les habitants noirs de Milwaukee sont fatigués. Ils sont fatigués de vivre sous l’oppression", a-t-il ajouté.

    Ces violences font suite à plusieurs du même genre survenues au cours des deux dernières années à Bâton-Rouge en Louisiane, à Dallas au Texas, à Ferguson dans le Missouri, à New York et à Oakland en Californie.

    Dans tous les cas, elles faisaient suite à la mort de personnes tuées par des policiers.

  • Un exemple de l’enfer que subissent les noirs américains en prison !!!

    Pour être trop bruyant en détention, Terrill Thomas a eu l’eau coupée durant sept jours dans sa cellule d’une prison américaine : il en est mort et son cas fait des remous dans un pays à la politique carcérale très controversée.

    Le décès de ce Noir de 38 ans remonte au 24 avril 2016, mais il aura fallu un an pile pour qu’un jury indépendant commence à en examiner les circonstances.

    Annoncées lundi, après deux heures seulement de délibérations, les conclusions de ces six jurés sont implacables : il existe selon eux des "motifs raisonnables" pour inculper sept agents pénitentiaires du comté de Milwaukee, la principale ville de l’Etat du Wisconsin.

  • Le décès de ce Noir de 38 ans remonte au 24 avril 2016, mais il aura fallu un an pile pour qu’un jury indépendant commence à en examiner les circonstances.

    Annoncées lundi, après deux heures seulement de délibérations, les conclusions de ces six jurés sont implacables : il existe selon eux des "motifs raisonnables" pour inculper sept agents pénitentiaires du comté de Milwaukee, la principale ville de l’Etat du Wisconsin.

    Les jours d’audience précédents ont permis d’en savoir davantage sur Terrill Thomas, qui souffrait d’une pathologie psychique.

    Il avait été écroué dans la maison d’arrêt du shérif local, ainsi que le prévoit la loi dans certaines régions de l’Amérique.

    "Ils l’ont jeté dans une cellule à l’isolement, sans matelas, ni couverture, ni oreiller. Ils lui simplement donné du Nutriloaf, une nourriture à peine comestible", relate à l’AFP Erik Heipt, l’avocat représentant la famille de M. Thomas.

    Mêlant des céréales à de la viande et à d’autres aliments broyés et cuits sous la forme d’un pain compacté, le Nutriloaf est servi comme mesure disciplinaire dans les prisons américaines.

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