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Pourquoi l’avenir de l’Afrique sera socialiste ou ne sera pas

mardi 21 avril 2015, par Abacar, Robert Paris

L’Afrique aux mains des trusts

Pourquoi l’avenir de l’Afrique sera socialiste ou ne sera pas

Les illusions des indépendances sont si loin qu’elles ne sont plus de mise. Des régimes politiques de toutes sortes, l’Afrique en a connu, et même plusieurs par pays. Cela en fait des centaines de diverses sortes, de presque toutes les couleurs du kaléidoscope politique et pourtant aucun n’a rompu avec la dépendance, aucun avec la misère et la dictature, aucun avec la corruption et la mainmise impérialiste, aucun avec la violence et le sous-développement.

Même pour les régimes qui prétendaient être révolutionnaires, être socialistes, être communistes et même être marxistes.

Même leurs velléités d’unifications territoriales n’ont jamais pris véritablement un tour panafricain. Ils ont parfaitement respecté les frontières conçues par le colonisateur pour leur rendre la vie impossible, pour couper un pays de la côte, pour diviser des régions unies autrefois et pour unir des régions n’ayant rien de commun. Ils ont refusé de placer leur politique sous l’égide d’une union entre peuples africains et sous l’égide d’un combat commun contre l’impérialisme. Aucun d’entre eux, quelle que soit la radicalité de son discours, n’a voulu armer les prolétaires, les laisser s’organiser afin de diriger l’économie en fonction des besoins de la population. Du coup, leurs modèles ont toujours consisté à écraser et exploiter « leur » peuple et à s’en considérer comme les bergers et, donc, de les amener finalement à l’abattoir.

Les régimes pseudo-socialistes d’Afrique n’ont fait que singer le stalinisme et le maoïsme mais se sont bien gardés de tirer des leçons des révolutionnaires Marx et Engels, Rosa Luxemburg, Lénine ou Trotsky car leur « marxisme » n’était fait que pour couvrir les limites petites bourgeoises de leurs engagements.

On n’a jamais assisté à l’avènement d’un régime mettant d’une quelconque manière en cause l’ordre qui écrase l’Afrique !

La question mérite d’être posée : la faute en est-elle à l’ambiance, au caractère des populations, aux traditions, aux mœurs, aux institutions antiques, par exemple la solidarité villageoise et familiale, qui ne s’adapteraient pas au profit individuel accumulé qui domine sous le capitalisme ?

Est-ce le passé de l’esclavage et de la colonisation, sans même parler du néo-colonialisme, qui continuerait d’être payé par les peuples ?

Est-ce le type d’activités économiques qui place sous la dépendance ?

En tout cas, on a constaté que certains pays d’Asie ou d’Amérique du sud avaient été capables de sortir, au moins partiellement, du sous-développement mais ce n’est le cas d’aucun pays d’Afrique. Même l’Afrique du sud est encore majoritairement sous-développée et n’a été développée que grâce à la mainmise des blancs sous l’apartheid… Et aucun de ces pays ne s’apprête à rejoindre Inde, Chine, Russie ou Brésil, et même pas Iran ou Argentine.

Certains de ces pays d’Afrique sont riches de mines, de pétrole, de gaz, de bois, de coton, de denrées alimentaires, etc., (et même parmi les plus riches du monde sur ces plans), mais aucun d’entre eux n’a véritablement décollé.

À l’heure actuelle, il est évident que l’Afrique est le continent le moins avancé du monde.

La cause n’en est pas climatique puisque l’Afrique est sous toutes les latitudes et va de la sécheresse à l’humidité. La cause n’en est pas naturelle car la nature l’a abondamment pourvue de toutes sortes de produit et bien plus que l’Europe par exemple. C’est même l’un des continents les plus stables géographiquement, enregistrant le moins de catastrophes naturelles. Par ailleurs, l’Afrique est le principal fournisseur mondial de matières premières.

Une première raison vient à l’esprit : les indépendances n’ont été que formelles et pas réelles. Cela signifie que les classes dirigeantes africaines sont les plus dépendantes des grandes puissances impérialistes et, souvent, de leur propre ancien colonisateur…. Les expériences politiques qu’ont vécu les peuples d’Afrique ont été, plus ou moins ouvertement, été imposées par colonisateur puis le néo-colonisateur. Aucun dictateur opposé au néo-colonisateur ne dure longtemps au pouvoir….

Ensuite, il y a la violence des guerres et des guerres civiles qui déchire ces pays. Si 1,2 à 2,4 millions d’Africains sont morts au cours de la traite atlantique sur une période d’environ 360 ans, les guerres civiles ont été encore plus meurtrières. Un million de morts dans le seul génocide rwandais, organisé sous l’égide du gouvernement français Mitterrand-Léotard. Ou encore les centaines de milliers de morts d’affrontements internes des conflits libérien, somalien, éthiopien, ivoirien, congolais et on en passe…

Les « aides au développement » des pays riches ont servi à construire des classes dirigeantes locales asservies aux classes dirigeantes de ces pays riches afin de s’assurer que l’exploitation des richesses locales n’échappent pas à ces pays riches et à leurs classes dirigeantes. Les interventions armées ont complété l’action, en assurant que des soulèvements ou des guerres ne renversent pas les dictateurs amis. La mise en place d’armées locales liées aux armées des pays impérialistes a achevé l’action.

Le résultat est là : la dépendance est systématiquement organisée et même le pays qui a dû à une lutte violente son indépendance, comme l’Algérie ou l’Afrique du sud, est terriblement dépendant de l’impérialisme et ne possède aucune classe dirigeante indépendante.

Du coup, c’est l’Europe qui manque de matières premières et de main d’œuvre et c’est l’Afrique qui n’en dispose pas !

Le lancement du capitalisme ne nécessite pas seulement des richesses mais aussi des structures de la société et des structures des classes dirigeantes qui font complètement défaut parce que c’est le système capitaliste lui-même qui en prive les pays d’Afrique.

L’une des raisons, c’est que l’on a imposé à l’Afrique de conserver ses anciennes formes d’organisation claniques, ethniques, esclavagistes même parfois, et cela avec des Etats artificiellement fabriqués par le colonisateur, et des frontières absurdes géographiquement, humainement, économiquement, des frontières que les dirigeants des indépendances ont cependant respecté scrupuleusement, étant redevables au colonisateur pour leur obtention du pouvoir et de ses avantages.

Le discours unitaire panafricain est toujours resté au niveau du discours et les Etats-Unis d’Afrique ne sont pas prêts de voir le jour. La plupart des pays ont plus de relations économiques et politiques avec l’ancienne puissance coloniale qu’avec les pays voisins de la sous-région.

Politiquement, la démocratie est une caricature et, surtout dans les pays riches en ressources, où chaque élection constitue un scandale qui mène à des affrontements violents. Pour la plupart de ces pays, l’anniversaire de l’indépendance signifie fêter l’enfoncement dans la misère. Il n’y a pas là de quoi pavoiser. L’Afrique du XXIe siècle reste ce qu’elle a toujours été pour l’Europe – sauf qu’elle l’est aussi maintenant en plus pour le reste de la planète : Ẻtats-Unis, Ẻtats émergents, Chine – un réservoir de richesses. Ce qui est convoité ce sont les matières premières, mais aussi les terres et les hommes pour les travailler. Le sort de l’Afrique, comme au temps de la conférence coloniale de Berlin, est décidé dans les institutions internationales, financières et commerciales, avec leurs puissants acteurs. Le même dépeçage est fait par les multinationales qui se répartissent l’exploitation des ressources et la gestion des équipements.

Et l’organisation des classes dirigeantes locales n’est pas faite pour assurer un développement local ou régional, ni national, ni inter-africain mais pour assurer le développement… des pays développés !

Les transports, les réseaux économiques, les méthodes de travail, tout est organisé pour profiter à quelques trusts occidentaux. Par exemple, on ne transforme pas les matières première sur place. Leur revenu n’est pas investi sur place. Il irrigue surtout les économies occidentales.

L’agriculture, par exemple, n’est pas organisée en fonction des besoins locaux mais de ceux des métropoles. Alors que la nature a fourni des moyens extraordinaires pour la culture et l’élevage, ceux-ci ne sont pas organisés systématiquement et les populations ne peuvent même pas satisfaire leurs besoins alimentaires en auto-suffisance alors qu’une exploitation rationnelle des terres pourrait aisément faire de l’Afrique le grenier du monde entier…

Bilan : les vingt pays les plus pauvres du monde (données du PIB) sont africains sauf un : le Népal.

L’Afrique est le seul continent où le nombre de personnes extrêmement pauvres a augmenté. Ce chiffre a même doublé : de 210 millions en 1981 à 415 millions en 2011.

L’Organisation Mondiale du Commerce dressait récemment le tableau effrayant suivant :

• « L’Afrique demeure le continent le plus fragmenté du monde, avec 54 pays séparés par de nombreuses frontières. Les échanges entre pays africains sont très faibles puisqu’ils ont représenté, l’année dernière, 10 pour cent du commerce total de l’Afrique. En comparaison, la part des échanges intrarégionaux s’élève à environ 70 pour cent dans l’UE-27, 52 pour cent en Asie, 50 pour cent en Amérique du Nord et 26 pour cent en Amérique du Sud.

• La part de l’Afrique dans le commerce mondial est faible elle aussi. Elle s’est élevée à moins de trois pour cent l’année passée. Ce n’est guère surprenant étant donné que les régions les plus intégrées sont aussi les plus compétitives au niveau mondial. La part croissante des pays asiatiques dans le commerce mondial en est la preuve. Alors que les échanges des pays africains avec les partenaires extérieurs, en particulier avec les économies émergentes, s’envolent, les échanges entre pays africains stagnent. L’année dernière, les principaux partenaires commerciaux de l’Afrique ont été l’Union européenne, l’Asie et les États-Unis.

• Le commerce de l’Afrique est exagérément tributaire d’un petit nombre de produits primaires. En 2010, les combustibles et les produits miniers ont ainsi représenté 66 pour cent du total des exportations africaines de marchandises. »

Ce n’est pas que l’Afrique n’ait pas disposé de classes bourgeoises ou petites bourgeoises. Ce n’est pas qu’elles soient moins malignes ou moins cultivées que celles des autres régions du monde.

C’est parce que la domination occidentale a été plus directe et systématique et n’a pas pu être contestée lors d’indépendances octroyées, organisées sous l’égide du colonisateur lui-même, ce dernier trouvant ainsi dans les nouvelles classes dirigeantes locales des gestionnaires attachés à ses intérêts. Quant à ceux qui ont manifesté ensuite des velléités d’indépendance, l’impérialisme s’est toujours arrangé pour s’en débarrasser plus ou moins discrètement, plus ou moins violemment.

C’est ce qui explique que l’Afrique soit la région du monde qui a connu le plus de guerres et des guerres civiles.

Mais la raison de fond est ailleurs…

Ce sont les flux de capitaux qui sont en cause.

Si la Chine a connu un lancement massif, c’est parce que brutalement les USA ont décidé de s’y investir massivement, suivis par le Japon puis l’Europe.

En régime capitaliste, l’arrivée d’investissements dans un pays est la source de sa richesse.

Il suffit que ces capitaux s’en détournent pour qu’il s’effondre.

Même un pays assez riche comme l’Argentine s’est effondré quand les capitaux étrangers s’en sont enfuis.

Et même un pays riche comme la France s’effondrerait dans ce cas.

Or les investissements de capital étranger de toute l’Afrique ne valent que très peu de chose : en 2008, par exemple, le stock d’investissement direct étranger entrant en Afrique est de 3,4% du stock mondial soit un peu plus que la moitié de ce que la France à elle seule reçoit en investissements.

Résultat, le grand capital n’irrigue pas l’Afrique.

Il en découle l’absence de développement de la production, des échanges et des sociétés. Les exportations africaines de biens et services représentaient respectivement 2,87% et 2,52% du commerce mondial.

Voici comment un analyste décrivait la situation actuelle de l’Afrique :

- Quelques grandes entreprises françaises bien implantées et jouissant d’un quasi-monopole d’exploitation, sans doute avec des prix d’achats très faibles, ou bien bénéficiant d’un marché privilégié où elles peuvent vendre très cher leurs services, n’auraient aucun intérêt à voir émerger la concurrence du fait d’un meilleur climat des affaires.

- Quelques autocrates africains et leurs clans souhaitent, et c’est humain, conserver le pouvoir et les richesses qu’il leur procure. Ils n’auraient aucun intérêt au développement de leur pays et donc au développement d’une classe moyenne et d’entreprises qui pourraient financer l’opposition et menacer leur accès aux revenus des industries extractives. Ils pourraient aussi bénéficier de l’argent de l’aide publique qui leur permettrait de rester au pouvoir et de « boucler les fins de mois » pour payer les fonctionnaires.

- D’ailleurs, les bureaucrates des agences publiques d’aide auraient aussi un intérêt dans ce système, puisque leurs revenus, leurs emplois, leur influence en dépendent. Leurs actions seraient en outre légitimées par un prétendu système d’aide au développement qui en réalité contribuerait en premier lieu à « acheter », avec de l’argent des contribuables, des autocrates africains, pour la stabilité qu’ils fourniraient à quelques lobbies.

- L’État français n’aurait aucun intérêt dans la concurrence de compagnies étrangères puisqu’elle donnerait la possibilité aux autocrates africains de réduire leurs privilèges, concessions, prix préférentiels ou marchés aux quelques intérêts français. De ce point de vue le pétrole bon marché africain serait une aubaine pour l’État français qui peut accroître sa marge de taxation sous le prix socialement tolérable en France (un taux de taxation de l’ordre de 200%, ça ne se refuse pas). Si en plus ce pétrole permettait des fuites de cash qui pourraient financer les partis politiques français...

- Par ailleurs, d’un point de vue stratégique, la dépendance énergétique aux « caprices » des marchés internationaux n’est pas tolérable pour une puissance respectable comme la France. Les approvisionnements énergétiques sont une stratégie d’État. Si en outre, un de ces approvisionnements constituait le socle de la politique d’expansion des marchés énergétiques de la France (et donc de sa géostratégie en tant que grande puissance) dans le secteur où elle est leader mondial, son intérêt évident serait de protéger coûte que coûte cet approvisionnement.

- Bien sûr avec la nouvelle concurrence internationale, notamment de la Chine, les autocrates pourraient gagner en pouvoir de négociation : la France devrait donc en théorie se montrer plus tolérante sur le non-respect des droits de l’homme en Afrique, ou plus « amicale » quant au traitement de plaintes pour corruption par exemple.

Si tous les commentateurs ont maintenant les yeux tournés vers l’espoir que la Chine développera l’Afrique, la réalité en est très loin. Certes, les sommes investies localement par la Chine pour construire en Afrique des ponts, des routes, des autoroutes, des hôpitaux, des écoles, des stades dépassent déjà tous les investissements qui y ont été réalisés par les puissances occidentales. Le gouvernement chinois a annoncé encore 21 milliards de dollars d’investissements sur le continent africain. C’est la première fois qu’un pays capitaliste prétend réellement remettre en question l’exclusivité des relations commerciales et économiques monopolisées par les grandes puissances occidentales, essentiellement Angleterre et France après la chute des empires coloniaux portugais ou belge. Pour la Chine, le continent noir est devenu un véritable réservoir de matières premières, comme les hydrocarbures et les minerais indispensables à sa croissance économique, et un débouché commercial pour sa puissante industrie manufacturière. L’Afrique du Sud, l’Angola, le Nigeria, le Soudan, l’Égypte et l’Algérie figurent parmi les partenaires privilégiés de la Chine en Afrique.

La Chine défend sa nouvelle implantation en prétendant aider au développement mais, comme tous les impérialismes, elle ne cherche qu’à faire fructifier son capital. La contrefaçon de marques de textile comme Uniwax (qui fabrique des pagnes) en Côte d’Ivoire ou de motocyclettes japonaises Yamaha, au Cameroun, comme la concurrence déloyale (le non paiement des taxes douanières, le dumping) ont des conséquences désastreuses pour les économies locales. La recherche de nouveaux gisements de matières premières exacerbe également les conflits locaux, conforte les régimes autocratiques, favorise la corruption et finalement ne concourt guère au développement durable et social des nations. La déforestation massive à laquelle se livrent les sociétés chinoises émeut de plus en plus les opinions publiques africaines et les ONG.

Il est surtout remarquable et remarqué que les entreprises chinoises se refusent à employer la main d’oeuvre locale. Le chômage massif (avec son corolaire d’absence d’un marché intérieur) étant le principal problème de l’Afrique, les travailleurs voient d’un très mauvais œil un développement qui se fasse sans donner du travail à la population ! Cela a été à la base de nombreux conflits et cela ne risque pas de s’atténuer avec l’aggravation de la crise...

Si les politiciens, les économistes, les sociologues et autres "leaders" n’ont pas manqué pour proposer « leurs solutions », qu’elles soient économiques, politiques ou sociales, ils l’ont toujours fait dans le cadre du capitalisme. Que ce soit les Samir Amin ou les René Dumont, que ce soit les Kwame Nkrumah ou les Modibo Keita, les Kadhaffi ou les Amin Dada, les Patrice Lumumba ou les Sékou Touré, les Thomas Sankara ou les Nelson Mandela, (et nous citons surtout ceux qui ont pu sembler avoir la capacité d’être indépendants) aucun n’a jamais envisagé que la lutte mène à sortir du capitalisme et encore moins à se fonder sur le prolétariat international pour casser la dépendance et le sous-développement.

Les couches bourgeoises et petites bourgeoises que représentent les dirigeants nationalistes sont incapables d’une telle rupture de classe. Leur radicalisme ne va pas au-delà d’un marchandage avec les puissances impérialistes.

Tous ces dirigeants, dont certains parfois dits radicaux, ont manifesté leur mépris des peuples travailleurs de mille manières et notamment en ne comptant absolument pas sur les prolétaires pour discuter et décider de leur propre avenir.

Certains d’entre eux ont été capables de pactiser avec le stalinisme, avec le maoïsme, avec un nationalisme radical, mais jamais avec le communisme révolutionnaire du prolétariat qui leur est aussi étranger et ennemi qu’il l’est au capitalisme mondial.

Loin d’y voir un allié, les bourgeoisies sous-développées considèrent le prolétariat comme leur pire ennemi et c’est toujours quand des soulèvements des masses prolétariennes les ont menacé qu’ils ont lancé des guerres civiles internes violentes, comme au Rwanda.

Les classes bourgeoises, en Afrique comme ailleurs, ne sont plus capables de mener des révolutions sociales bourgeoises et encore moins capables de supporter la révolution prolétarienne et socialiste !

Les couches sociales qui ont pris le pouvoir dans les pays d’Afrique ne sont que des intermédiaires des puissances impérialistes et, comme telles, se sentent menacées par les révolutions sociales. Elles ne veulent nullement s’appuyer sur ces révoltes pour mettre en cause le système de domination mondial, même si celui-ci rogne leurs espoirs et les place dans une situation économique et sociale dans laquelle ils peuvent sans cesse tomber dans la misère et la violence.

Donnons un exemple du nouveau blabla capitaliste mensonger pour l’Afrique. Le Huffington Post en association avec le Centre de Développement de l’OCDE pour le Forum Afrique 2013 écrit : « Le temps est venu pour une nouvelle approche du développement en Afrique. A contre-courant de la tendance mondiale, les perspectives économiques des pays du continent sont très favorables pour les prochaines années. Les modèles de développement fondés sur l’aide extérieure, le secteur caritatif, la dette souveraine, ou encore l’export des produits primaires, ne sont plus adaptés à l’Afrique qui se construit. Nous devons nous montrer à la hauteur de ces évolutions et adopter une approche innovante, fondée sur un changement durable et transformateur et reposant sur des investissements à long terme qui assureront la prospérité économique et sociale du continent. C’est la raison d’être de deux concepts qui guident ma vision du développement de l’Afrique : la philanthropie catalytique et l’Africapitalisme. »

Catalytique ou pas, afri ou pas, avec de nouveaux concepts ou pas, le capitalisme en Afrique, c’est la dépendance, la misère et ses conséquences de dictatures et d’horreurs de toutes sortes.

Le seul fait nouveau dans cette Afrique attachée au capitalisme, comme le condamné est attaché au boulet, c’est que l’Etat bourgeois est en pleine déliquescence et s’effondre, permettant aux bandes armées d’en contester l’existence même, du Mali à la Côte d’Ivoire, du Nigeria à la Somalie.

La seule perspective pour les peuples travailleurs d’Afrique est dans la lutte pour renverser définitivement l’impérialisme et le capitalisme en instaurant le socialisme, perspective qui n’est pas nationale ni seulement africaine mais mondiale.

Les occasions d’unifier la lutte des peuples travailleurs n’ont pas manqué mais c’est la volonté politique qui a fait défaut. Les luttes d’indépendances se sont déroulées aux même époques sans permettre de convergence. Par la suite d’autres vagues de luttes en Afrique ont été inter-africaines sans permettre non plus cette convergence. Ainsi, en 1988-1991, la plupart des pays d’Afrique ont été parcourus par la même vague de révoltes populaires sans que ces mouvements ne sachent même mettre en avant cet avantage et les populations ignorent toujours ce fait historique. La lutte des prolétaires d’Afrique du sud a même failli unifier ces combats malgré l’opposition des dirigeants nationalistes, sud-africains comme d’autres régions d’Afrique. C’est l’union des drigeants de l’ANC et du parti communiste sud-africain avec la bourgeoisie sud-africaine et mondiale qui a permis de désamorcer cette bombe prolétarienne ! Le nationalisme des petites bourgeoisies et des classes dirigeantes africaines a infecté tous les mouvements politiques et sociaux locaux. Mais la raison de fond est qu’au sein même des classes laborieuses, les dirigeants syndicalistes sont infectés du nationalisme le plus étroit et de la conviction que les prolétaires sont incapables de diriger la société, incapables de renverser le système capitaliste, incapables de bâtir une autre société. Les pires adversaires du communisme révolutionnaire se retrouvent dans ces appareils syndicaux qui entendent encadrer la classe ouvrière et l’empêchent, comme dans les pays impérialistes, d’accéder à une conscience révolutionnaire en tirant des leçons de leurs propres expériences sociales et politiques.

La seule affirmation des peuples travailleurs d’Afrique qui ouvre un avenir est donc, comme dans le reste du monde :

"Prolétaires de tous les pays unissez-vous et organisez-vous par vous-mêmes sans confier votre sort à des sauveurs politiciens, militaires ou syndicaux et ne craignez pas de débarrasser la planète du capitalisme pour bâtir une société au service des êtres humains et pas au service du grand capital !"

Messages

  • L’Afrique du Capital retourne à la dépendance et à la barbarie. Vive l’Afrique unie et socialiste !

  • La détérioration de la situation de l’Afrique a été mise en évidence dans un rapport de Capital Economics, un cabinet conseil qui prédit que la croissance dans la région sub-saharienne tomberait à 2,9 pour cent cette année, son taux le plus faible en 17 ans. John Ashbourne, l’auteur du rapport, a dit que les risques de la « prévision sombre » étaient « presque entièrement à la baisse » et que même la prévision de croissance réduite ne serait atteinte que si des « crises sévères étaient évitées. » Il a conclu, « En somme, la montée en puissance tant vantée » [de l’ Afrique] semble avoir calé. »

    Mais c’est le capitalisme mondial qui a calé !!

  • Les activités du groupe pétrolier Total ont été paralysées par deux grèves lancées en Mauritanie et au Congo-Brazzaville. Si la direction congolaise du groupe a annoncé la fin de la grève dans le pays, les négociations en Mauritanie semblent, elles, bloquées.

    Les employés de Total en Mauritanie sont en grève illimitée depuis le mercredi 12 juillet. Ils réclament des augmentations de salaire et le paiement de leurs heures supplémentaires. Les représentants du personnel ont pu rencontrer, lundi 17 juillet, la direction de Total, après cinq jours de grève. Une rencontre qui s’est soldée par un échec.

    « La direction a fait une proposition qui ne correspondait pas à nos attentes », regrettent les délégués du personnel, qui dénoncent le recours par l’entreprise à des employés non-qualifiés pour remplacer les grévistes. Aucune nouvelle rencontre entre les grévistes et la direction n’a, pour l’instant, été prévue. « Nous nous concertons entre nous avant de prendre une décision », expliquent les délégués joints par Jeune Afrique.

    En Mauritanie, les activités de la major pétrolière française concernent la distribution de produits pétroliers, via 38 stations services qui emploient directement plus de 60 personnes. La major pétrolière française devrait bientôt se déployer dans l’exploration des ressources d’hydrocarbures du pays.

    Au Congo-Brazzaville, les employés de Total sont également entrés en grève, ce mercredi 12 juillet dernier. Une centaine de manifestants a brièvement occupé les locaux de la compagnie à Pointe-Noire, avant d’être dispersée par la police. Dans la foulée, les sites d’exploitation de Total ont été bloqués.

    Dans un communiqué diffusé vendredi 14 juillet, le groupe a annoncé la reprise de la production sur ses sites congolais, suite à des discussions avec les syndicalistes et le gouvernement qui ont abouti à un compromis.

  • L’Afrique de l’Ouest est intoxiquée par des carburants européens de mauvaise qualité. C’est la conclusion d’une enquête diligentée par l’Inspection pour l’environnement humain et les transports des Pays-Bas et rendue public le 9 juillet. "Les carburants produits à destination de l’Afrique de l’Ouest ne sont pas conformes aux standards européens. Les producteurs et traders de ces matières manquent de transparence sur la composition de leurs produits, de sorte que les utilisateurs, les autorités compétentes (…) ne peuvent pas prendre la mesure des risques encourus", souligne la police environnementale hollandaise.

    Le Mali, le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Nigeria ou encore le Togo comptent aux rangs des pays destinataires de ce "carburant sale", stocké dans les ports néerlandais d’Amsterdam et de Rotterdam, avant d’être exporté vers l’Afrique.

    Le rapport ne nomme pas directement les sociétés coupables, mais il dresse un portrait précis de la filière qui exporte depuis les Pays-Bas, citant au passage des géants du courtage pétrolier tels que les suisses Vitol, Gunvor, l’anglo-suisse Glencore ou encore Trafigura, ainsi que de grandes compagnies pétrolières dont Total, Shell, BP, Lukoil, Exxon Mobil, et Petrobras.

    L’ONG suisse Public Eye avait déjà tiré la sonnette d’alarme en 2016 dans un rapport émis à l’issue de trois années d’enquête. Le rapport hollandais recoupe les révélations de l’ONG suisse. Sur le terrain, les néerlandais ont découvert des carburants contenant 300 fois plus de souffre – et donc hautement toxique – que ce qui est autorisé en Europe. Les gasoils analysés contenaient aussi du manganèse, un composant interdit dans l’Union européenne, ou encore du benzène à un taux bien supérieur aux normes européennes. La police environnementale hollandaise rapporte également la présence de certains hydrocarbures (hydrocarbures aromatiques polycycliques) considérés comme des produits hautement cancérigènes et émettant des particules fines lorsqu’ils sont utilisés avec le diesel.

  • Après avoir été étranglée par les anciennes puissances coloniales, l’Afrique lest par ses dettes chinoises :

    Lire ici

  • Les mille morts du Mozambique et du Zimbabwe dus au cyclone Idaï ne sont pas des victimes d’une simple catastrophe naturelle mais d’une catastrophe sociale : un habitat précaire !!!

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