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Quand on en finira avec le patriarcat

mercredi 28 octobre 2015, par Robert Paris

Qu’y a-t-il de commun entre cette assemblée de chefs d’Etat, de patrons, ces assemblées de religieux, de militaires, d’hommes politiques ? Les femmes en sont quasi absolument absentes !

Et on se tue à vous dire que la démocratie a remplacé le patriarcat !!!

On est loin d’une moitié de femmes dans cette galerie de portraits de chefs d’état comme dans ceux des militaires, des religieux et des patrons !

Ne vous plaignez pas !

Ça s’améliore !!!

Courbe des viols en Inde


Léon Trotsky :

« Sans aucun doute, l’oppression sexuelle est un moyen important d’asservissement de l’homme. Tant que il y a oppression, il ne peut y avoir de véritable liberté. La famille, en tant qu’institution bourgeoise, est complètement dépassée. Nous devons parler davantage de cet instrument... »

Quand on en finira avec le patriarcat

La société capitaliste est la plus hypocrite des sociétés de l’Histoire. Son hypocrisie la pousse même à ne pas s’appeler par son propre nom ! Elle s’y entend à faire semblant de récupérer les aspirations sociales et démocratiques, tout en faisant en sorte de les vider complètement de leur contenu. La libération des femmes est dans ce cas.

Tout en affichant une grande liberté des femmes, la société capitaliste n’est pas prête à abandonner le patriarcat. Et ce n’est pas par choix de mœurs, d’idéologie, de comportements mais par choix social, par choix de classe.

C’est justement parce que c’est l’actuelle classe exploiteuse qu’elle a absolument besoin de conserver ce moyen extraordinaire d’oppression qu’est le patriarcat.

Et elle le conserve aussi bien dans les pays riches, développés et avancés, au plan économique et social comme au plan des mœurs, que dans les pays pauvres, arriérés, ayant des survivances féodales et traditionnelles, aussi bien dans les pays protestants que catholiques, aussi bien dans les pays bouddhistes que taoïstes, confucéens que musulmans, etc, aussi bien en Europe qu’en Asie, en Amérique du nord que du sud, au Moyen Orient que dans les pays nordiques, aussi bien dans les dictature que dans les démocraties…

La raison de cet attachement des classes dirigeantes capitalistes au patriarcat est simple : c’est un moyen puissant de conservation sociale, de division fondamentale de la population, de mise sous la coupe d’une fraction agitée de celle-ci et, du coup aussi, de mise sous la dépendance de la fraction masculine qui devient redevable des institutions pour la conservation de sa domination.

A quoi reconnaît-on que l’on est toujours sous la domination du patriarcat ? Certains pourraient croire le contraire puisque les femmes travaillent, qu’elles peuvent exercer théoriquement toutes les professions, qu’elles peuvent être PDG comme présidente, qu’elles peuvent vivre de manière totalement indépendante si cela leur chante, qu’elles peuvent élever seules leurs enfants, qu’elles sont souvent amenées à élever seules les enfants, qu’elles peuvent même ne vivre qu’avec d’autres femmes…

Il ne faut pas se fier ni aux discours ni aux apparences. Les fausses intentions des gouvernants faisant semblant de tenir compte des aspirations des femmes à la liberté ne sont que de la poudre aux yeux.

Comment s’en assurer ?

Il suffit de voir comment les Etats traitent les femmes violées et pas seulement en Inde, en Afrique du sud ou dans le monde musulman !

Il suffit de voir comment toutes les institutions traitent un DSK comme une victime ! Et de voir aussi qu’ils accepteraient volontiers finalement un DSK chef de l’Etat !

Il suffit de voir que tous les média estiment qu’on devrait libérer un champion sportif hanficapé sud-africain qui a massacré sa compagne en la mitraillant !

Il suffit de voir que personne ne lève le petit doigt pour sauver des centaines et même des milliers de lycéennes enlevées par Boko Haram puis violées, torturées.

Il suffit de voir que les femmes n’accèdent jamais aux véritables cercles de direction de la société.

Il suffit de voir que les violences faites aux femmes ne cessent d’augmenter sans que les Etats ne lèvent le petit doigt.

Une des multiples preuves de l’attachement de la classe dirigeante au patriarcat partout dans le monde est le fait que les centres idéologiques, militaires, juridiques, financiers, religieux, policiers sont tous aux mains des hommes, y compris là où les politiciens peuvent être des femmes. Connaissez-vous dans le monde une seule religion dirigée par des femmes ? Et pourtant, des religions, il y en a de toutes sortes aux quatre coins de la planète au point que vous seriez bien en peine de dire combien il y a de religions diverses dans le monde ! A ma connaissance aucune n’est dirigée par des femmes ! Et toutes théorisent l’infériorité de la femme et sa sujétion à l’homme. Cela n’est nullement un hasard. Seules ont survécu les religions soutenues par les classes dirigeantes. Et les seules qui l’ont été étaient des partisans farouches du patriarcat et de la soumission des femmes.

On pourrait penser que, tout simplement, il n’y a peut-être jamais eu, dans l’histoire du monde, de religions dirigées par des femmes…

Rien ne serait plus faux. Sur toute la planète, toutes les traces que l’on ait de religions très anciennes sont toutes des religions déifiant les femmes, mettant en avant les femmes, et dirigées par des femmes !!!

Une des preuves, justement, du fait que le monde capitaliste continue, plus discrétement, de soutenir à fond le patriarcat est le fait qu’il ait de plus en plus de mal à admettre justement que le patriarcat ait été précédé dans l’histoire des sociétés humaines par une phase de matriarcat.

L’idéologie dominante actuelle aurait plutôt tendance à revenir sur les thèses développées dans les années 1800-1900 sur l’époque matriarcale avant le stade de l’agriculture. Cela correspondait à une époque de l’histoire de l’humanité qui n’avait pas encore connu ni la propriété privée des moyens de production, ni les classes sociales, ni l’Etat. Pas étonnant que cette phase de l’humanité paraisse peu intéressante à évoquer pour les exploiteurs et leurs défenseurs idéologiques !

Non seulement ils n’ont aucune envie d’imaginer qu’il y ait eu une telle étape de l’Histoire mais ils ont commencé à le nier farouchement. Pour eux, le matriarcat antique est une lubie dépassée de théoriciens anciens.

Leur position est aussi curieuse que celle qui affirmerait qu’il y a toujours eu une monnaie d’échanges sous le prétexte qu’on n’imagine pas la société moderne sans argent ! Ou encore aussi bizarre que celle de quelqu’un qui affirmerait qu’il y a toujours eu un Etat ! Ou toujours des classes sociales !

Le conservatisme des classes dirigeantes devient si outrancier, celles-ci sont si réactionnaires, socialement comme politiquement, qu’elles seraient bien capables de prétendre un jour que la propriété privée des moyens de production, que l’exploitation ou même que le salariat ont toujours existé, ce qui est bien entendu totalement faux.

On se doute que ces idéologues de la classe capitaliste affirmeraient alors que : « bien sûr, si vous revenez à l’âge des cavernes ! »

Bien sûr, ces dernières années, à la suite de ce que certains n’ont pas craint d’appeler une révolution dans les mœurs, à la suite de la révolte de 1968 et dans les années 70, la société patriarcale a été officiellement abandonnée dans une partie du monde et l’égalité a été proclamée officiellement entre hommes et femmes.

Mais, dans la réalité économique, sociale, sociologique, politique, malgré quelques petites réformes plus ou moins arrachées par des manifestations des femmes, rien n’a fondamentalement changé. La société a changé dans sa forme justement pour ne pas changer dans le fond. Cela se voit dans le travail, dans la répartition des richesses, dans l’idéologie, dans les mots eux-mêmes, dans les relations hommes/femmes, dans le rôle des parents, dans l’éducation, dans les religions, dans les règles tradictionnelles, dans la répartition des pouvoirs et des biens, dans la culture, dans les violences faites aux femmes, dans la prostitution, dans l’esclavage des femmes et on en passe….

Les pays les plus soi-disant libérés dans leurs mœurs ne sont nullement des pays où ait disparu l’esclavage sexuel des femmes, au contraire !

La société bourgeoise actuelle est telle imprégnée par une idéologie patriarcale qu’elle ne peut pas imaginer la liberté des femmes autrement que dans l’état actuel, c’est-à-dire quelques petites concessions de forme dans un monde dominé par des hommes.

Depuis Aristophane dans sa pièce « L’Assemblée des femmes » ridiculisant une tentative des femmes de prendre le pouvoir par une révolution sociale, les classes dirigeantes ne sont pas capables d’imaginer des femmes dirigeant la société sans que les femmes cherchent autre chose qu’à écraser les hommes et sans que ce soit une catastrophe pour la société. Pourtant, ce sont bel et bien des sociétés dominées par des hommes qui ont jeté la planète dans les horreurs des crises et des guerres mondiales.

Ces classes dirigeantes ne peuvent imaginer un matriarcat que comme l’inverse du patriarcat, c’est-à-dire comme une exploitation et une oppression des hommes par les femmes !!!

Pourtant, tout ce qu’on sait du matriarcat antique ne ressemble nullement à cela, qu’il n’est nullement une forme sociale diématralement opposée au patriarcat. La propriété privée n’existant pas dans la société antique, les femmes ne pouvaient pas vouloir s’assurer la mainmise sur les biens comme la société patriarcale le fera ensuite pour les hommes. Les femmes n’avaient pas besoin de tout un attirail juridique pour se retrouver responsables uniques des enfantements tout simplement parce que les hommes n’y connaissent rien.

Remarquons au passage que dans nos sociétés dites modernes, éduquées, médialisées, les hommes n’y connaissent toujours rien aux questions physiologiques concernant les femmes dont l’enfantement n’est qu’une partie. Ils dirigent tout mais ne veulent surtout pas s’occuper des questions liées à la sexualité des femmes ou à leur besoin physiologiques spécifiques. Ces questions sont restées spécifiquement féminines comme elles l’étaient à l’époque du matriarcat où les hommes n’étaient pas admis dans le cercle qui recevait le nouvel enfant à naître.

Imaginer une société où l’avis des femmes était prépondérant amène la société actuelle à penser que cela signifierait que les hommes n’auraient aucun mot à dire dans une telle société. Chacun juge à partir de ses préjugés et cela montre que les préjugés patriarcaux sont toujours prépondérants.

Il leur est bien difficile de croire à l’existence d’une société où les femmes n’étaient pas secondes, pas dominées, pas dirigées ni dans la vie quotidienne, ni dans la vie domestique, ni dans la vie sexuelle, ni dans la vie publique, politique, sociale, et, ils prétendent que, si cela était vrai, cela signifierait nécessairement que ce serait l’homme qui serait dominé, exploité, opprimé !!!

Impossible pour eux d’imaginer simplement que le niveau des forces productives de cette époque ne permettant pas l’exploitation de l’homme par l’homme, vu qu’en une journée de travail un homme n’était pas assuré de produire plus de subsistance que ce qui est nécessaire pour vivre, il n’était nullement envisageable de faire des enfants pour augmenter sa main d’œuvre, ni envisageable d’exploiter son compagnon ou sa compagne. Impossible d’imaginer que, s’il n’y avait pas de biens durables à hériter, il n’y avait pas besoin d’institutions pesant sur les relations entre hommes et femmes pour assurer l’héritage de sa descendance…

Il y a un lien direct entre l’apparition de l’exploitation de l’homme par l’homme, l’apparition de la propriété privée des moyens de production, l’apparition d’un surplus dans le travail, l’apparition de classes sociales et la disparition du matriarcat.

Cette évolution se faisant pour l’essentiel avant l’apparition de l’écriture, il ne reste que de faibles traces de l’ancien matriarcat. Mais il en reste cependant des traces partout dans le monde et, parfois, le matriarcat s’est conservé dans des groupes limités de populations locales jusqu’à des époque récentes au point d’être incontestable.

C’est la première société d’agriculteurs qui a trouvé intérêt à exploiter la femme et les enfants, puis des esclaves intégrés d’abord à la famille. D’où la nécessité d’imposer à la femme d’avoir le maximum d’enfants et d’où les mythes reliant l’abondance de fécondation féminine et l’abondance de production agricole ! D’où la transformation de la relation amoureuse entre homme et femme en une simple fonction procréatrice considérée comme indispensable non personnellement au couple mais à l’édifice social, conception qui perdure jusqu’à nos jours !

Et cela nécessitait, pour la nouvelle société des agriculteurs, de détruire l’ancien matriarcat et, pour cela, de s’attaquer à l’indépendance des femmes, à la reconnaissance par la collectivité de leur apport particulier (non seulement des capacités à faire naitre des enfants mais des capacités dans de multiples domaines relationnels, sociaux, politiques, culturels, cultuels, techniques, médicaux, domestiques, etc.)

En effet, si ces anciennes sociétés avaient des divinités féminines, c’est que les femmes étaient chefs de la communauté, ayant démontré leur capacité à dénouer pacifiquement les conflis, leurs capacités à soigner, leurs capacités à développer le petit capital d’objets domestiques, à accumuler de petites richesses, leur capaciter à découvrir des possibilités de ceuillettes, capacités à reconnaitre le fonctionnement des plantes, capacité qui allaient mener à la découverte de la culture des plantes comme des plantes médicinales.

Plus tard, dans toutes les régions du monde, avec le développement de l’agriculture, cette reconnaissance des capacités des femmes sera violemment combattue par la direction de la société, par les classes dominantes, les capacités des femmes étant traitées comme des manifestations du démon, de l’Ancien Testament à la chasse aux sorcières des débuts de la bourgeoisie et à l’éjection des femmes de l’essentiel des profession avec l’avènement de cette même bourgeoisie.

Ce n’est pas le développement du modernisme ni du démocratisme bourgeois qui a amené la société à s’ouvrir au travail des femmes mais les guerres mondiales et le fait que les armées se refusaient encore à encaserner et armer les femmes ! La bourgeoisie a préféré les mettre au travail que les armer !!!! Sur ce plan, la bourgeoisie n’a toujours pas changé d’avis, montrant ainsi qu’elle comprend le rôle révolutionnaire des femmes.

En effet, les femmes sont partout opprimées mais, partout dans le monde, on se souvient d’épisodes révolutionnaires dans lequel les femmes ont joué un rôle dirigeant, le dernier en date étant les révolutions égyptienne et tunisienne, ainsi que les révolutions passées, les révolutions de Hongrie, du Mali, de Chine, d’Espagne, de Russie (1905, 1917), de France (1789, 1848, 1871).

Aujourd’hui encore, la libération des femmes est inséparable de la lutte pour faire disparaître l’exploitation de l’homme par l’homme de même qu’inversement la révolution sociale est inséparable des révolutions contre toutes les oppressions, dont celle des femmes est sans doute la principale.

Le patriarcat ne peut être supprimé qu’en supprimant le capitalisme, comme le capitalisme ne peut être supprimé par l’avénement du socialisme qu’en supprimant le patriarcat…

La nouvelle offensive du monde capitaliste contre les femmes

Femmes et révolutions

Le matriarcat, ses causes et sa fin sous les coups de la guerre sociale

Les femmes avant le patriarcat

Société, religion et sexualité

Quand l’idéologie dominante, en histoire, en anthropologie et en sociologie, voudrait bien effacer la phase communiste antique et matriarcale de l’histoire des sociétés humaines

L’oppression de la femme, ce n’est pas autrefois ni ailleurs : c’est maintenant et chez nous !

La femme n’est pas libre, même dans les sociétés occidentales dites démocratiques

La lutte contre l’oppression des femmes est inséparable de la révolution sociale

L’origine de la famille et de l’oppression des femmes

En 2015, quel combat des femmes pour leur libération ?

Loin de régresser, l’oppression des femmes s’aggrave partout dans le monde

Quand les femmes s’y mettent, c’est la révolution sociale

La libération des femmes n’est jamais venue et ne viendra jamais des institutions de la bourgeoisie

Le racisme anti-femmes est marqué dans le vocabulaire français

L’institution du mariage, moyen d’oppression des femmes

Bibliographie contre l’oppression des femmes

Le patriarcat est en train de détruire la planète – seules les femmes peuvent la sauver

500 raisons concrètes d’en finir avec le patriarcat

Et une raison de plus : c’est la seule manière d’en finir, en même temps que l’oppression des femmes, avec l’exploitation de l’homme par l’homme, avec toutes les formes d’exploitation et d’oppression.

Il y a eu tout un monde plein de richesses, humaines et matérielles, avant le patriarcat, et il y aura tout un monde après lui…

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