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Nos objectifs de classe

jeudi 10 mai 2018, par Robert Paris

Nos objectifs de classe

Il va de soi, et cela va encore mieux en le disant, que nos objectifs ne visent pas un programme électoral, pas un parti politicien, ni un programme que pourrait appliquer un gouvernement « de gauche », voire très à gauche, d’extrême gauche, si ce gouvernement est tout simplement élu dans le cadre des élections bourgeoises. De ce point de vue, il correspond plutôt à des objectifs d’un gouvernement des conseils ouvriers. Mais c’est surtout un point de vue, une visée, une perspective de lutte. Il ne s’agit pas, là non plus, d’un catalogue revendicatif à faire adopter par les syndicats réformistes. Il s’agit d’un programme à discuter au sein de la classe ouvrière et, de préférence, au sein de ses organisations de classe, ses comités, ses assemblées, ses collectifs, ses coordinations, sur les lieux de travail et d’habitation. C’est surtout une conception de la lutte de classe qu’il vise à développer.

Il va de soi que l’objectif de la lutte de classe est d’abord et avant tout l’organisation indépendante et la conscience de classe des travailleurs ainsi que le renforcement de leur camp, face à la petite bourgeoisie et contre la grande bourgeoisie. Et la lutte de classe n’a pas vocation à être éternellement menée sous l’égide d’un pouvoir bourgeois mais à mener au pouvoir ouvrier. Ce pouvoir ouvrier n’est lui-même pas un but en soi mais vise à mener à la fin des classes sociales, de toute exploitation par la fin de la propriété privée des grands moyens de production et des capitaux, à la fin de tout Etat de classe, à commencer bien sûr par l’Etat bourgeois, mais aussi à la fin de tout Etat, de toute forme de domination contre l’homme, domination politique comme économique.

De tels objectifs, comme on le voit, ne se négocient pas avec les classes possédantes et leurs représentants politiques, militaires, policiers, judiciaires et autres. Ils ne peuvent pas être ceux de politiciens bourgeois ni de bureaucrates syndicaux réformistes, ni même d’opportunistes, de politiciens, de manipulateurs de masse fussent-ils de langage radical, même s’ils se réclament du communisme, du trotskisme ou de l’anarchisme. D’ailleurs les réformistes ou les opportunistes se gardent de défendre de tels programmes qui comprennent la destruction de l’ordre bourgeois, de la sacro-sainte propriété privée capitaliste, de l’Etat bourgeois, de la loi bourgeoise, et non leur réforme ou aménagement « social » ou prétendument « socialiste ».

Le premier point, et non le moindre, c’est que la classe ouvrière se mette en disposition de faire de la politique, de la discuter et de la diriger en s’organisant des comités, en tant que classe c’est-à-dire sans respecter les divisions professionnelles, corporatives, localistes, sous des formes à définir en fonction des circonstances, que la lutte lui permette de prendre conscience de la nécessité de se débarrasser du pouvoir bourgeois et d’instaurer le pouvoir prolétarien. Chacun peut estimer que l’on est très loin d’en être là mais, parfois, l’Histoire s’accélère brusquement. Imaginez seulement ce qui se passera à la prochaine crise mondiale systémique, que la bourgeoisie et ses Etats seront incapables de limiter, de cantonner, de repousser, de retarder à coups de milliers de milliards de dollars, puisqu’ils ne les ont plus.

Le deuxième point, c’est qu’elle ne s’en tienne pas aux seule revendications économiques, mais intervienne en politique, sur le fonctionnement de l’Etat, des grands services de celui-ci notamment, en remettant en question ceux-ci, qu’elle discute et critique les forces de répression sociale, comme les forces guerrières ou les forces spéciales, qu’elle discute et critique l’ordre établi en somme : lois, justice, administration et que sa critique soit réelle, c’est-à-dire supprime l’ancien mode de fonctionnement pour établir le sien, celui des travailleurs organisés et conscients.

Le point le plus important qui caractérise cette intervention politique est qu’elle cesse d’être revendicative pour devenir active et même dominante, qu’elle impose un nouveau fonctionnement, qu’elle cesse de demander au bouc d’avoir du lait pour aller tirer le lait là où il est, pour prendre l’argent dans les banques, pour enlever l’entreprise aux capitalistes et le pouvoir aux gouvernants et aux forces de répression.

Les mesures que les travailleurs ainsi organisés peuvent aspirer défendre immédiatement et pourront demain réaliser sont les suivantes :

 Interdiction de tout lien entre les responsables de la puissance publique et les possesseurs de capitaux

 Socialisation (ce qui va bien au-delà de la nationalisation), immédiate et sans remboursement, de tous les services publics, de toutes les entreprises à statut mixte, de tous les trusts qui ont été financées à fonds perdus par l’Etat et les banques centrales.

 Pas un sou d’argent public pour le grand capital et sous aucun prétexte et récupération de toutes les sommes dues à la puissance publique par les trusts, banques et capitalistes

 Droits du peuple travailleur (droit à un revenu minimum suffisant pour tous, salariés ou pas, droit d’accès à la santé, au logement, à l’éducation, droit d’organisation syndicale, de grève, d’intervention politique dans l’entreprise comme à l’extérieur, droit d’accès aux média pour faire cesser le monopole du capital sur les média, droit de presse, droit de se défendre contre les forces de répression, suppressions de toutes les mesures antisociales à l’égard des travailleurs, des chômeurs, des jeunes, des femmes, des migrants, des étrangers, des banlieues, fin de tous les états d’exception sous prétexte de terrorisme, etc.)

 Election des responsables à tous les niveaux, y compris des entreprises, des banques et au sommet de l’Etat, de toutes ses forces d’intervention, de son administration, sa police, son armée, et licenciement de tous les anciens responsables. Tous les élus sont révocables à tous moment par des assemblées souveraines et démocratiques. Aucun pouvoir n’est coopté, nommé, choisi sans vote public, sans droit de contestation public.

 Le bien public est considéré comme le but numéro un de la société et ce n’est plus la rentabilité qui est le critère numéro un, que ce soit dans le secteur privé ou le secteur public.

 Ce sont les comités de travailleurs, de chômeurs, d’habitants des quartiers populaires qui élisent les responsables et prennent les décisions sur les grandes orientations de la société. Nul n’a à obéir à une consigne non ratifiée par les comités prolétariens.

 Interdiction de toutes les ligues fascistes, de toutes les organisations violemment opposées aux droits du peuple travailleur et à son organisation de toute la société.

Programme d’action

Nos idées fondamentales

Ce qui distingue révolutionnaires et opportunistes

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Messages

  • Non seulement, les réformistes ne sont pas en train de nous aider à relancer la lutte des classes, mais ils sont des spécialistes pour éteindre les feux ! Quand ils font semblant de prendre la tête de la lutte, c’est pour mieux la tuer ! Même la révolution, ils feront semblant de la souhaiter, quand ils verront qu’elle est inévitable, pour la diriger vers des impasses et la démolir. Ceux qui, par opportunisme, affirment que la tâche de l’heure est de marcher avec les réformistes nous préparent des lendemains qui ne chantent pas !

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