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Les victoires militaires de l’armée européenne Frontex contre… les migrants

samedi 8 septembre 2018, par Robert Paris

Les victoires militaires de l’armée européenne Frontex contre… les migrants

18.000 morts en vingt ans, oui c’est bien une guerre…

Des dizaines de milliers de migrants morts en Méditerranée, ce n’est pas seulement le résultat de naufrages de navires, mais aussi d’une véritable guerre contre les migrants, par Etats interposés ou via une armée européenne appelée Frontex et dont le grand public n’est pas tenu informé…

L’Europe se dit divisée lorsqu’il s’agit d’accueillir les migrants, chacun étant pour… que ce soient les autres qui les accueillent, que ce soient la Libye ou la Turquie qui les enferme, que ce soit les pays d’entrée pour ceux qui ne sont pas à l’entrée et que ce soient les autres pour les pays d’entrée…

Par contre, ils sont tous unis pour bloquer les migrants AVANT l’entrée en Europe, pour les bloquer en Méditerranée, quitte à ce que leurs navires y fassent naufrage !!!

C’est le rôle de l’armée FRONTEX !!!

La guerre de cette armée se déroule contre des civils désarmés, contre les migrants et même contre les ONG qui les défendent !!!

Créée en 2004, opérationnelle depuis 2005, l’agence de l’UE appelée FRONTEX a vu son budget passer de 19 millions en 2006, à 85 millions en 2013, puis 300 millions d’euros en 2017 – et ce n’est pas fini d’augmenter avec des effectifs et moyens matériels qui suivent la même croissance exponentielle. Son budget est aussi 10 fois plus important que celui du bureau européen chargé, non pas de refouler les réfugiés, mais d’harmoniser leurs demandes de droit d’asile…

Et ce n’est pas tout : il y aussi le matériel. Une des missions de Frontex est de rendre nos frontières “intelligentes”, au moyen d’une batterie de nouvelles technologies, développées, pour la plupart, par des marchands d’armes : caméras de vidéosurveillance thermiques, détecteurs de chaleurs et de mouvement, systèmes de drones, etc., le tout pour un budget estimé à 2 milliards d’euros.

Frontex, l’agence européenne des frontières, qui déploie depuis 2005 ses navires, ses hélicoptères, ses avions, ses radars, ses caméras thermiques et bientôt ses drones depuis le détroit de Gibraltar jusqu’aux îles grecques pour protéger l’Europe des « indésirables ».

Bien sûr, officiellement Frontex se dit chargée de « porter secours » aux migrants mais la réalité est tout autre.

Alors que la Méditerranée est surveillée sans cesse par Frontex, l’agence européenne armée, loin de véritablement sauvé des vies, se contente de signaler aux autorités les plus proches des embarcations en détresse.

En 2011, l’ONG Human Rights Watch publiait un rapport accablant sur les méthodes de Frontex intitulé « Les mains sales de l’Europe ».

Le naufrage dans lequel ont péri ou disparu, le 3 octobre 2013, tout près de l’île de Lampedusa, au moins 300 personnes parmi les 500 passagers d’un bateau en provenance de Libye, n’a pas amené Frontex à intervenir pour les sauver alors qu’il en disposait les moyens et les informations, montrant ainsi que telle n’est pas sa tâche réelle !!!

En avril 2013, Frontex, l’ « agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures », annonçait fièrement dans son rapport annuel que « les franchissements irréguliers des frontières extérieures de l’UE ont été divisés par deux en 2012 grâce aux renforcements des contrôles aux frontières« , au déploiement de 1 800 gardes-frontière en Turquie, et à la construction d’une clôture en fil barbelé à la frontière gréco-turque longue de 10,3 km chacune et d’une hauteur de 2,5 à 3 mètres…

L’agence Frontex a bel et bien pour mandat la lutte contre l’immigration dite “clandestine” et non le sauvetage en mer.

Des révélations l’ont d’ailleurs démontré !

Alors que les embarcations de migrants ne cessent de traverser la Méditerranée, Frontex, l’agence européenne de surveillance aux frontières, est confrontée à… une fuite de ses documents très compromettante. Publiée par le site américain The Intercept, une série de rapports diligentés par l’agence fait état de plusieurs incidents graves, au cours desquels des gardes-côtes ont tiré sur des migrants entre mai 2014 et décembre 2015, lors de l’opération Poséidon menée par l’agence européenne dans les eaux territoriales grecques.

L’opération Poséidon poursuivait alors un but précis : soutenir la garde côtière grecque pour intercepter les embarcations de migrants en provenance de Turquie et arrêter les passeurs qui se trouvent à bord. La mission est à haut risque. Le passeur peut être armé ou ne pas vouloir arrêter la course du bateau, mettant en péril la vie des personnes à bord. Il peut aussi laisser les commandes à un migrant et s’enfuir. Ou il peut tout simplement s’agir d’un pêcheur qui ramène l’embarcation à la terre ferme.

Une difficile réalité qui pourrait justifier que les rapports de Frontex, partiellement censurés par l’agence européenne, décomptent les morts et, quand l’usage des armes à feu est avéré, concluent à la légitime défense. Problème : des témoignages de réfugiés blessés par balle, relatés par The Intercept, viennent contredire ces rapports.

En novembre 2015, alors qu’une embarcation refuse de s’arrêter entre la Turquie et l’île de Chios, à l’est de la mer Égée, des gardes-côtes grecs, engagés dans l’opération Poséidon, ouvrent le feu sur le bateau, blessant trois réfugiés. Seize impacts de balles sont retrouvés sur la coque du bateau, selon le site américain. Pourtant, dans sa déclaration, l’homme qui a fait feu prétend avoir appliqué la loi en vigueur et affirme que le passeur avait tiré sur les agents de Frontex. Aucune preuve ne vient appuyer son témoignage. Les quatre migrants interrogés sur l’affaire nient la présence d’une arme à bord. La justice grecque, saisie de l’affaire, a abandonné les charges contre le garde-côte, estimant qu’il n’avait pas commis d’erreur. Plus tard, ce dernier a avoué avoir vidé plus d’un chargeur de son fusil automatique. Après avoir mené l’enquête, l’agence nationale des gardes-côtes grecs conclura que le passeur n’a jamais tiré sur les autorités. Mais quelques semaines après, l’affaire est enterrée et les officiers blanchis.

Six mois après cet incident, un événement similaire se reproduit à côté de l’île de Pserimos, à quelques kilomètres de la côte turque. Alors qu’un bateau de migrants tente de semer les gardes-côtes grecs, un projectile atteint le moteur et stoppe la course-poursuite. Deux migrants sont blessés, un Syrien prend une balle dans la tempe et meurt quelques mois plus tard. Une fois de plus, la cour de justice grecque déclarera que les gardes-côtes ont bien suivi le protocole.

C’est un document rare et polémique qu’a dévoilé en mai 2015 le site lanceur d’alertes Wikileaks. L’ONG de Julian Assange révèle le plan envisagé par l’Union européenne afin d’endiguer voire de mettre fin au trafic d’êtres humains entre l’Afrique et le Vieux continent. Les documents étaient destinés à l’origine au Conseil de l’Union européenne qui regroupe les ministres européens notamment de l’Intérieur ou des Affaires étrangères.

Dans ces deux rapports confidentiels du Comité Militaire de l’Union européenne (CMUE) datés du 12 mai dernier, les auteurs explorent la piste d’un déploiement militaire d’au moins un an en Libye afin de stopper l’afflux de réfugiés qui meurent parfois noyés en mer. Le premier rapport recommande « une approche flexible et itérative afin d’offrir une réponse aussi rapide et efficace que possible ». Car « les trafiquants adapteront toujours leur modèle économique ».

Le rapport précise aussi les conditions d’usage de la force. Elle pourrait ainsi s’appliquer en cas de « saisie de navires, en cas de refus d’obtempérer, la neutralisation de trafiquants, la prise d’otages, en cas de menaces directes envers les forces d’intervention, ou des personnes suspectées d’avoir commis des crimes ». Le plan envisage également un possible engagement militaire « aux côtés des forces de Daech présentes en Libye » et « sans donner le sentiment d’avoir choisi un camp » dans la guerre civile libyenne. Les opérations de secours en parallèle « ne devront pas être communiquées au risque de servir d’appel d’air aux migrants ». Il s’agit donc d’un soutien au terrorisme sous prétexte de lutter contre les migrants !!!

Les auteurs du rapport précisent aussi qu’une campagne de propagande doit accompagner l’intervention armée. « La communication doit insister sur le but de l’opération qui est de détruire les infrastructures et le modèle économique des trafiquants et non de porter secours aux migrants en mer ». Le but ? « réduire les pertes humaines en mer » en communiquant auprès des candidats potentiels à la traversée qui attendent en Libye ou au Maghreb. Quant à l’urgence de la situation, le rapport juge qu’il s’agit d’un « défi réalisable ».

En septembre 2016, des rapports officiels de l’agence européenne montrent une utilisation des armes à feu par Frontex contre les migrants, sans aucun motif d’autodéfense.

Le site internet The Intercept et à sa suite le magazine Le Point mettent sur la sellette Frontex, l’agence européenne de coordination de la surveillance des frontières extérieures de l’UE. Selon leurs informations, des rapports de l’agence montrent que des garde-côtes ont ouvert le feu à plusieurs reprises en mer Égée contre des embarcations transportant des migrants de la Turquie vers des îles grecques, tuant une personne et en blessant plusieurs autres. C’est Frontex qui coordonne en mer Égée l’opération Poséidon qui surveille les traversées des candidats à l’immigration en Europe.

Le 16 octobre 2016, Frontex est devenu « l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes », chargée du contrôle et de la gestion des frontières extérieures de l’espace Schengen. Elle est composée de fonctionnaires basés à Varsovie et s’appuie sur les garde-côtes et garde-frontières des 26 États membres de cet espace. C’est une véritable armée plus un service de renseignement, de police, d’influence idéologique et médiatique, d’espionnage et on en passe…

Autre pratique sujette à controverses : les vols conjoints organisés par l’agence pour renvoyer des migrants en situation irrégulière. 32 vols ont été organisés par Frontex en 2010. Ceux-ci pourraient être apparentés à des expulsions collectives prohibées par la Convention européenne des droits de l’Homme. Aucune garantie n’est apportée afin que les expulsions organisées sous l’égide de cette agence se fassent dans un respect strict des conditions énoncées par la Cour : prise en compte individuelle et différenciée de la situation des personnes et absence de motivation de renvoi à caractère collectif dans le procédé menant à l’expulsion.

Le caractère supranational de Frontex lui facilite paradoxalement les expulsions du fait qu’elle a le feu vert dans toutes les nations concernées !!! Les expulsions sont même devenues une des activités principales de Frontex et pas du tout l’accueil des migrants ni leur sécurité !!!

L’agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes a annoncé hier le lancement, à compter de ce 1er février 2018, d’une nouvelle opération en Méditerranée. Baptisée Themis, elle succède à Triton, mise en place en novembre 2014, à l’époque pour relever l’opération Mare Nostrum de la marine italienne

Concernant la zone d’opération, la Méditerranée centrale, actuelle zone principale de passage des migrants, qui embarquent depuis la Libye, sera au cœur du dispositif. Mais Themis aura une zone de compétence bien plus vaste puisque selon Frontex, « sa zone opérationnelle s’étendra sur la mer Méditerranée centrale à partir des eaux couvrant les flux de l’Algérie, la Tunisie, la Libye, l’Egypte, la Turquie et l’Albanie ». Themis va donc couvrir toute la Méditerranée et l’Adriatique alors que Triton avait été pour mémoire activée afin de compléter des actions similaires en Méditerranée occidentale (Indalo) et au large de la Grèce (Poséidon).

On rappellera enfin que l’Europe conduit parallèlement à Themis une opération militaire, Sophia, active depuis 2015 au large de la Libye. Sa mission principale est la lutte contre les trafics d’êtres humains et, depuis octobre 2016, son mandat a été étendu au respect de l’embargo sur les armes en Libye et à la formation des garde-côtes de ce pays.

Tous ces crimes militaires contre des civils désarmés sont commis par une agence supranationale privée qui permet aux forces armées nationales de cacher leurs propres actes criminels !

Cela n’empêche pas les grands média de continuer à prétendre que « Frontex sauve des vies », qu’elle permis à des migrants de rester vivant et autres balivernes criminelles !!!

Ces milliers et dizaines de milliers de morts, connus et révélés ou non, alors qu’une force couvre toute la Méditerranée signifierait soit une totale inefficacité soit une trop grande efficacité suivant le but reconnu : sauver les migrants ou s’en débarrasser !!!

« L’immigration clandestine vers l’Europe a baissé en 2018 de 89% par rapport à 2015 » selon un rapport de Frontex, mais cela ne l’empêche pas de demander plus de moyens, d’expulser toujours plus de migrants et de contribuer à affoler les peuples par rapport aux migrants !!!

On voit ainsi comment Frontex, agence de gardes-côtes de l’Europe, devient une super-armée, super-forces spéciales, super-agence d’information et d’espionnage et super-police supranationale privée sous prétexte des migrants !!!

Elle est passée de quelques dizaines à deux mille agents (mille en active et mille en réserve) !!! Et ce n’est pas fini…

La Commission européenne a proposé le 12 juin 2018 de quasiment tripler la part du budget européen consacrée à la crise migratoire et à une meilleure sécurisation des frontières extérieures de l’Union.

Pour le prochain cadre financier pluriannuel de l’Union européenne, qui couvrira la période allant de 2021 à 2027, l’exécutif européen veut affecter 34,9 milliards d’euros pour « faire face aux défis posés par les migrations », contre 13 milliards lors de l’exercice précédent, qui s’étendait de 2014 à 2020. Cela revient à quasiment tripler le budget consacré à la crise migratoire.

Frontex sera un élément clef de ce dispositif….

Son personnel devrait passer de 1 000 (en fixe) à 10 000 !!!

L’Agence européenne de gardes-côtes et gardes-frontière (Frontex) intensifie également ses contrôles terrestres et maritimes, déployant des navires, des avions, des hélicoptères et des équipements de haute technologie, condamnant ainsi des milliers de personnes à se noyer en Méditerranée avant d’atteindre la forteresse Europe.

Frontex aura désormais, sous prétexte de lutte contre les négriers qui profitent des migrants, de tirer sur les bateaux de migrants !!!

Une armée de tueurs privée et indépendante des Etats, voilà la nouvelle barbarie des bandes armées qui vient en Europe.

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