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Marseille : la guerre de classes fait rage dans l’immobilier

samedi 1er septembre 2018, par Robert Paris

Marseille des riches

Marseille des pauvres

Marseille : la guerre de classes fait rage dans l’immobilier

Marseille est la seule grande ville de France où le centre-ville ne soit pas encore « squatté » par les riches et où les pauvres occupent, en location et pas en propriété évidemment, une grande partie des appartements des quartiers centraux. Et c’est également la ville de France où le fossé entre les très riches et les très pauvres est le plus important. En cause le chômage de masse dans les quartiers populaires malgré les grands travaux induits par la politique de réhabilitation de Marseille en vue du tourisme national et international, avec notamment la fondation du MUCEM et la réhabilitation du quartier du fort Saint Jean près du port, ainsi que de plusieurs quartiers pauvres.

De longue date, le centre-ville de Marseille a été abandonné aux pauvres, jamais la bourgeoisie n’ayant eu les reins assez solides pour se débarrasser de ses misérables. N’oublions pas que déjà Louis XIV avait débuté son règne en réprimant une révolte marseillaise à coups de canons, que la Commune avait commencé à Marseille bien avant celle de Paris de 1871 et celle de toutes les autres villes de France, que les luttes de classes ont toujours fait rage dans cette ville, même si elles étaient détournées par les syndicats et les staliniens. Aujourd’hui encore, les grèves sont plus radicales à Marseille qu’à Paris ou Lyon.

La mixité sociale, y compris en ce qui concerne les diverses origines raciales, nationales ou ethniques, a toujours marqué le caractère du centre de la ville et les mentalités marseillaises, malgré un mécontentement, voire une rage, marquée des riches contre les pauvres et un racisme violent.

Marseille a un seuil de pauvreté bien inférieur à celui de l’ensemble du pays, un taux de chômage des cités populaires bien supérieur, un taux de pauvreté aussi bien supérieur. Et, bien que la ville soit un peu partout en travaux comme le reste du pays, ce n’est pas en train de diminuer, bien au contraire !

« Les riches sont de plus en plus riches, les pauvres ont vu leur revenu stagner ou se dégrader » n’est pas une réflexion d’un penseur radical ou révolutionnaire, mais le constat de Patrick Tanguy, responsable du Pôle développement économique et stratégie de l’Agence d’urbanisme de l’agglomération marseillaise (Agam).

La pauvreté est particulièrement marquée à Marseille et ne concerne pas que les quartiers périphériques dits « quartiers nord ». Cinq arrondissements de Marseille (les 1er, 2e, 3e, 14e et 15e) sont classés parmi les sept communes les plus pauvres de France ! Parmi les 100 quartiers les plus pauvres de France, 25 sont à Marseille.

L’écart de revenus entre riches et pauvres est classé de 1 à 8 à Marseille, contre de 1 à 4,2 à Lille ou de 1 à 5,3 à Lyon. Certains quartiers étalant leur richesse, comme Roucas-Blanc, Marseille est la ville la plus inégalitaire du pays ! L’écart a toujours été grand à Marseille mais il continue à se creuser au point que l’on voit arriver le moment où cela prendra une tournure violente. Marseille bat aussi des records en termes de taux de pauvreté des quartiers dits « précaires », « sensibles » ou « prioritaires » : par exemple, 43,6% dans le 15e arrondissement. Par contre, 3 898 personnes sont assujetties à l’impôt sur la fortune (ISF). Elles ont à Marseille en moyenne un patrimoine imposable de 2,7 millions d’euros. L’évolution est clairement à l’accroissement de ce fossé : les riches de plus en plus riches, les pauvres de plus en plus pauvres et le chômage permanent durablement installé qui s’accroît malgré les travaux et les progrès du tourisme.

La pauvreté est partout présente dans Marseille. Elle s’étale sur le flanc ouest de la Canebière, dès le quartier de Belsunce, où les hôtels sordides et les taudis insalubres pullulent. Elle hante le quartier Saint-Mauront, du côté de la cité Bellevue. Elle explose dans les quartiers nord, où les barres et les tours hérissent les collines jadis occupées par ces bastides traditionnelles appelées ici "campagnes". Elle s’incruste même au sud avec La Cayolle, cité bâtie aux portes des calanques sur d’anciens bidonvilles.

Des quartiers pauvres, comme le port, « la canebière », « la joliette », « Noailles », « la République » ou « le panier », sont en train ou doivent devenir petits-bourgeois et bourgeois. Malgré ces réhabilitations réalisées en faisant partir plus loin du centre les plus pauvres, ces derniers occupent encore l’essentiel du centre-ville où ils sont encore majoritaires, à la grande fureur des plus riches qui voient dans ces anciens quartiers pauvres des occasions extraordinaires de grandes spéculations immobilières avec des grands travaux de luxe. Occasions qui restent manquées tant que les pauvres sont trop présents et dégradent, aux yeux des plus riches, le style du quartier.

On a assisté il y a quelques années à plusieurs guerres locales pour l’occupation des lieux entre riches et pauvres, que ce soit à la République avec des incendies peu naturel d’immeubles pauvres et avec la guérilla entre riches et pauvres pour l’occupation de la plage des Catalans, riches et pauvres s’accusant mutuellement de la polluer (il s’est finalement avéré que c’était tantôt l’usine de sucre et tantôt le centre des nageurs des Catalans, soient deux points d’ancrage de la bourgeoisie, qui la polluaient !).

Bien entendu, ce sont les pauvres qui sont incriminés dans les incivilités, les viols, les crimes, le banditisme, la drogue, la mafia et on en passe… On oublie, bien entendu, que les grandes mafias, les gros possesseurs de drogue, les grands bandits, les blanchisseurs d’argent, eux, font partie du gratin de la ville, que les banques, la finance, le grand capital croquent allègrement de tous ces moyens peu licites ou illicites de s’enrichir et que la spéculation immobilière côtoie de très près les mafias !!!

Des quartiers entiers connaissent une forme de guérilla urbaine d’un genre nouveau, une véritable lutte de classes immobilière pour l’occupation du centre-ville : le quartier de la porte d’Aix, le quartier de la République, le quartier Noailles, le quartier Belsunse, etc., dans laquelle les riches sont les expulseurs et les pauvres s’accrochent à leurs logements et se défendent.

Une des manières de modifier les propriétés d’appartements et les locations, en favorisant bourgeois et petits bourgeois, a consisté à imposer des obligations aux propriétaires, afin que ceux-ci abandonnent les locations aux moins aisés, devenus non rentables dans les nouvelles conditions. On a par exemple imposé le ravalement systématique des façades avec des critères particulièrement sévères et couteux. On a également combattu les logements vides, par des attaques systématiques du service des impôts, et pas dans le but d’aider les pauvres à se loger, comme on s’en doute !!! L’application de normes rigoureuses dans les appartements a entraîné l’impossibilité de louer aux plus démunis, même si on n’a pas toujours trouvé des plus aisés pour les remplacer, le caractère d’un quartier ne changeant pas aisément et les riches n’ayant aucune envie de côtoyer des pauvres !!! Tout le centre ancien de la ville, le centre nord, un périmètre qui regroupe Noailles, Châpitre, Belsunce, Grands Carmes et Joliette et qui a été classé en Zone urbaine sensible (ZUS). Les immeubles les plus vétustes sont détruits, leurs locataires pauvres vont loger ailleurs, plus loin du centre...

Il y a eu également l’opération programmée d’amélioration de l’habitat (OPAH) menée dans le cadre d’Euroméditerranée, notamment dans le quartier République, qui certes amélioré l’habitat mais a aussi mené à l’éloignement des pauvres. Il s’agissait de transformer d’anciens immeubles type Haussmann dans une zone dite « sensible » donc habitée par des pauvres… C’était une opération de recolonisation des riches dans leurs anciens quartiers… Mais République ne suffit pas et on ne peut changer le caractère d’un seul quartier sans changer sa périphérie. C’est tout le centre que la bourgeoisie aimerait récupérer.

Les résidences pour très riches se sont multipliées, comme les Oréades, Talabot, la Cadenelle, Les Alpilles II, Thalassa, la Pointe-Rouge ou le boulevard Chancel. Quelques immeubles riches émaillent des rues plus pauvres du centre mais l’expulsion des pauvres traînant, les riches ne s’y installent pas…

Avec le lancement par l’opération « Euroméditerranée » d’un Marseille, grande ville internationale, centre touristique et culturel, l’effort pour en finir avec cet ancien Marseille socialement ouvert est accentué. Il n’est toujours pas question de lancement de logements sociaux en ville et les boutiques, de plus en plus tournées vers la bourgeoisie et la petite bourgeoisie, complètent le dispositif chargé de faire fuir les pauvres du centre ville, et y attirer des riches ou des cadres, ou des bobos.

Les réhabilitations d’immeubles sont synonymes d’expulsions pour les anciens locataires et les expulseurs marseillais utilisent des méthodes mafieuses… En voici un récit :

« De faux squatteurs ont envahi des immeubles, détruit les canalisations, pourri la vie des locataires attitrés. Ailleurs, des incendies ont éclaté. Ailleurs encore, on a glissé des enveloppes, etc. Et aussitôt l’appartement vidé, des « dévitaliseurs » entrent en action : « On casse les vitres, témoigne l’un d’eux, on casse les tubes, on casse les toilettes, tout ce qui est salle d’eau, pour éviter que les gens ne se relogent dedans. » explique un des agents payés par les expulseurs… »

Les locataires les moins riches ne se laissent pas faire. Ainsi, le collectif « Un centre-ville pour tous » s’organise contre les propriétaires gourmands, les expulseurs et les promoteurs sans scrupules…

Il ne faut pas croire en effet que les couches populaires se laissent faire, se laissent expulser des quartiers, se laissent envoyer de plus en plus loin du centre, se laissent exploiter à bas prix, se laissent impressionner par les riches ou par l’arrivée des quartiers petits-bourgeois : pas du tout, les pauvres se battent à Marseille, s’organisent, se dotent de moyens de se défendre et répondent à la guérilla des expulseurs par une contre-guérilla des anti-expulseurs, des squatteurs, des occupants sans ressources, des locataires pauvres.

Les familles pauvres s’organisent et se solidarisent contre la marginalisation, contre l’exclusion, contre la campagne de discrédit à l’égard des pauvres. Dans les immeubles où les propriétaires, les spéculateurs, les agences immobilières, les financiers tentent de donner un caractère plus petit-bourgeois, plus bourgeois, plus respectable, les pauvres tentent de contrer cette expulsion rampante par des marques de pauvreté, des tags par exemple, des fils qui traînent, des vitres zébrées, etc. Chaque camp de classe a ses marques spécifiques, qui indiquent l’appartenance du quartier à la bourgeoisie, à la petite bourgeoisie ou au prolétariat ! Et la lutte des signes de richesse bat son plein, dans les rues, dans les cages d’escalier, à l’entrée des immeubles, dans les magasins, partout… Gagner un quartier à la petite bourgeoisie ou à la bourgeoisie représente des sommes colossales pour tous ceux qui spéculent sur l’immobilier et un recul considérable pour les milieux populaires. C’est dire que la guerre fait rage : associations contre agences, collectifs contre cabinets immobiliers, comités contre financiers, groupes de familles contre banques, etc.

La lutte de la plage des Catalans a été une lutte ancienne et elle prend une nouvelle tournure avec la destruction programmée de l’ancienne usine de sucre, permettant d’augmenter la plage et de projeter d’en consacrer une partie au privé. Il y a eu dans le passé une plage des riches et une plage des pauvres et les projets actuels retournent à cette situation, alors qu’actuellement la plage est ouverte à tous ! La présence du CNM, le cercle des nageurs, très huppé, donne un caractère prétentieux au quartier et joue dans la concurrence entre riches et pauvres pour l’occupation de la plage. Mais les immeubles des Catalans connaissent le même combat : riches sur les façades extérieures qui donnent sur la mer avec les grands balcons et pauvres pour les appartements donnant sur cour intérieure. Mais cette division de classe ne suffit pas aux propriétaires qui aimeraient bien désormais se débarrasser des locataires pauvres des cours intérieures, mauvais payeurs, traités en parias, considérés comme mal parlant, se comportant mal, faisant du bruit, une population méprisée en somme… La lutte pour la mainmise sur les Catalans, le quartier détenant la seule plage de Marseille, fait rage…

Les grandes affaires de très gros financiers et investisseurs n’ont pas en face d’eux la moindre politique publique de défense des populations, les gouvernants et municipalités étant exclusivement au service du grand capital, bien entendu…

La lutte des classes bat son plein dans l’immobilier marseillais…

Marseille est au bord de l’explosion sociale. Les grèves en témoignent. Mais l’immobilier aussi peut très bien être la goutte d’eau qui fait déborder le vase ! Et qui l’emportera, de la bourgeoisie ou du prolétariat, n’est pas encore inscrit...

Les usines de Marseille ferment les unes après les autres. Avec le chômage permanent de masse des cités populaires, la question sociale ne risque pas de se calmer !!!

Messages

  • "Ville indocile, ville rebelle, Marseille est aussi une ville de grande violence (...) La misère humaine est palpable. La pauvreté est aux portes du palais", déclarait en 2012 le procureur Dallest, en accueillant les nouveaux magistrats du TGI de Marseille.

    Dire que la violence marseillaise vient des pauvres, en ciblant crimes, rackets, banditisme et mafias, omet sciemment qu’elle vient des riches !!!

  • L’augmentation des effectifs de police à Marseille n’a pas diminué la criminalité et le nombre de morts : lire ici

  • En décembre 2011, Marseille Aménagement revend de gré à gré le terrain voisin et une partie de celui indemnisé (dépollué et en partie aménagé à ses frais en 2013) à un groupe de promoteurs qui souhaite y construire le centre commercial Bleu Capelette. Il s’agit d’Icade (filiale de la Caisse des dépôts et des consignations) et de Sifer, une société dirigée par Éric Lasery, l’un des associés de Laser Propreté, qui n’a pourtant aucune expérience dans le domaine. À en croire les déclarations d’un cadre d’Icade, les deux affaires semblent avoir été négociées à peu près à la même période. « Il y a dix ans maintenant, nous avons imaginé un centre commercial avec une composante loisirs importante à l’entrée est de Marseille », a indiqué Antoine Nougarède, directeur de l’immobilier commercial chez Icade, dans La Provence en avril 2013. D’où les soupçons de favoritisme. Contacté, Éric Lasery parle d’« extrapolations ». « Le seul reproche de la CRC [qui concerne Sifer, ndlr] est de ne pas avoir mis en concurrence, mais ça il faut demander à Marseille Aménagement », rectifie-t-il. Avant de lâcher : « Tous les terrains sont vendus à Marseille sans concurrence, donc il n’y a pas eu d’exception pour nous. »

    L’affaire est symptomatique du fonctionnement opaque de la ville lorsqu’il s’agit d’immobilier. Dans son rapport sur Marseille Aménagement, la CRC a également épinglé la réhabilitation du centre-ville, confiée au privé à travers trois périmètres de rénovation immobilière (PRI) créés entre 1993 et 1995. Près de vingt ans et 60 millions d’euros de dépense communale plus tard, « 40 % des logements qui devaient être réhabilités dans les PRI Centre-ville et Thubaneau, n’avaient toujours pas fait l’objet de travaux à la date du 31 décembre 2009 », manque de s’étouffer la juridiction financière. Qui dresse un panorama aussi prévisible que désastreux de ces opérations : préemption des immeubles et revente à des investisseurs de gré à gré sans aucune transparence, défiscalisations massives et subventions à gogo sans contrôle de la réalité des travaux de rénovation.

    La rue de la République… Une artère haussmannienne de Marseille faisant l’objet de l’une des plus grandes réhabilitations d’Europe en centre-ville. Deux grands propriétaires privés se partagent plus de la moitié des immeubles et commerces de la rue, chacun y possède plus d’un millier de logements. En 2001, les pouvoirs publics regroupés sous l’égide de l’Etablissement Public d’Aménagement Euroméditerranée décident la mise en place d’une Opération Programmée d’Amélioration de l’Habitat, mesure incitative invitant les propriétaires à réhabiliter leur patrimoine. En effet, ces logements, dans une large partie, ne correspondent plus aux normes de confort actuelles, ou sont vacants, délabrés ou squattés. Au cœur de cette intervention publique, la question de la place des locataires est rapidement posée : un conflit émerge en 2004 autour d’une série de lettres de non-renouvellement de baux laissant présager une expulsion massive, adressées par l’un des deux propriétaires, le fonds d’investissement américain Lone Star. Soutenue par l’association Un Centre-Ville Pour Tous, une mobilisation voit le jour et s’inscrit rapidement dans le cadre d’une action collective visant à défendre le droit des locataires : le problème de la rue de la République prenait ainsi forme autour de CVPT, acteur incontournable concernant la question du logement et de la réhabilitation du centre-ville marseillais.

  • Deux immeubles de douze logements se sont entièrement effondrés ce lundi matin dans le centre-ville de Marseille..

    Les immeubles en question occupent la rue d’Aubagne, plus précisément du numéro 60 au numéro 80, dans le quartier populaire de Noailles. D’après les marins-pompiers, citant le syndic de ces bâtiments, ces immeubles comprennent douze logements. Un troisième immeuble menace de s’effondrer. La rue d’Aubagne est totalement coupée afin de permettre l’intervention des secours.

  • C’est la misère qui fait s’effondrer les quartiers populaires de Marseille !!!

  • Il y aura avant peu la guerre civile de classes à Marseille !!!

  • C’est vrai que la révolte sociale y gronde mais il faut aussi des perspectives sociales et politiques, que les exploités s’organisent de manière nouvelle.

  • Un zone de Marseille résiste à la mairie et aux promoteurs immobiliers : lire ici

  • A Marseille, 40.000 logements présentent un risque pour la santé ou la sécurité : lire ici

  • Un immeuble s’est aussi effondré dans le centre-ville de Charleville-Mézières !!!! Le capitalisme tue aussi dans l’immobilier !!!

  • De mémoire d’expert, jamais deux puis trois immeubles mitoyens ne s’étaient ainsi effondrés, comme cela a été le cas lundi 5 novembre à Marseille, où l’on déplorait mardi au moins trois victimes. Toutefois, à y regarder de plus près, des précédents, moins spectaculaires mais parfois mortels, existent. À Marseille, en plein centre-ville commerçant, en 2005, un immeuble de trois étages, dont la toiture s’était affaissée, s’était déjà écrasé sur une boutique de prêt-à-porter, tuant une femme. À Perpignan, le centre-ville ancien, où beaucoup de maisons n’ont pas de fondations, a déjà connu plusieurs effondrements. Si celui de janvier 2014 ou celui d’août 2006 n’ont pas fait de victime, celui de 2009, intervenu à la suite de travaux dans l’immeuble attenant, a tué un septuagénaire.Mais des précédents existent aussi ailleurs. À Romans-sur-Isère, dans la Drôme, en 2016, un immeuble de trois étages s’est écroulé, causant la mort d’une femme. À Montreuil, en Seine-Saint-Denis, en 2011, un immeuble en cours de réhabilitation s’est écroulé sur une maison, tuant une femme et deux enfants. À Elbeuf (Seine-Maritime), en 2009, un bâtiment fissuré, géré par une société HLM, s’est effondré, faisant un décès. En Corse, on trouve aussi trace d’effondrements à Ajaccio..

  • En 2015, un rapport sur le logement insalubre à Marseille dénonçait un parc privé "indigne et dégradé d’une rare ampleur". Le rapporteur décrit des acteurs dépassés par le phénomène de dégradation. Le principal outil des élus pour lutter contre l’habitat dangereux est de déclarer un bâtiment en péril. Un dispositif trop peu utilisé selon le rapport de 2015. Un très grand nombre d’immeubles de Marseille sont en péril : fondements en sable ou insuffisants, intempéries, effets du vent et de l’eau de mer, petits séismes, et par dessus tout cela le profit des margoulins de l’immobilier et l’inconscience des criminels du profit à tout prix.

  • Comment trois immeubles peuvent s’effondrer sans qu’on se soit aperçus du danger ?

  • On s’en est aperçus mais tout a trainé !
    Quand il a été désigné par le juge des référés en décembre 2014 pour se rendre aux 63, 65 et 67 de la rue d’Aubagne - déjà les trois immeubles étaient ciblés -, l’expert en construction Bruno Pluchino ne savait pas ce qui se produirait trois ans plus tard. Remis le 18 décembre 2015, son rapport est accablant. Il livre des clés de compréhension qui font froid dans le dos. La première certitude est que la situation dégradée était connue de tous et depuis longtemps. Dès le 23 juin 2006, la mairie avait pris un arrêté de péril sur le 63. Il faut pourtant attendre sept ans pour que le syndicat des copropriétaires du 63, rue d’Aubagne vote, le 13 juin 2013, des travaux de réhabilitation. En juillet 2013, le tribunal déclare la carence du syndicat de copropriétaires. Le 10 octobre 2014, le 63 est déclaré d’utilité publique au profit de Marseille Habitat, désormais seul maître à bord avec le commerçant du rez-de-chaussée. En décembre 2014, le juge mandate un expert. Mais la consignation n’est pas payée. On va ainsi perdre presque un an. La visite technique a lieu le 23 septembre 2015, le rapport définitif sera rendu trois mois plus tard. Il accablant sur l’état de l’immeuble. Les ouvertures avaient alors été murées et une visite faite par les services de la mairie le jeudi précédent le drame avait été organisée. Constat avait été fait qu’aucune personne ne squattait les lieux. Mais quel risque d’effondrement présentait ce bâtiment délabré et muré ?
    Que s’est-il passé dans les immeubles voisins ? Les enquêteurs ont néanmoins pu recueillir des témoignages selon lesquels l’immeuble du numéro 65 avait bougé avant son effondrement. A 2 heures du matin ce 5 novembre, une locataire de cette copropriété privée avait appelé les pompiers pour signaler "l’augmentation d’une fissure qu’elle avait observé dans son appartement". Elle a finalement rappelé les secours pour leur dire "qu’il n’était pas nécessaire qu’ils interviennent", a détaillé le procureur. Enfin, le matin de la catastrophe, un locataire du troisième étage n’avait pu ouvrir la porte de son appartement et un autre était parti sans pouvoir fermer son appartement. L’immeuble du 65 semblait avoir bougé la veille de la catastrophe.

  • À Marseille, la vétusté touche aussi les écoles !!!

    « certaines sont vétustes, d’autres en préfabriqués, certaines prennent l’eau, d’autres sont visitées par les rats et les cafards... ».

    Ce constat sans appel est celui du collectif des écoles publiques du 3e arrondissement de Marseille...

  • Des milliers de Marseillais en colère ont marché pour les victimes des immeubles effondrés et ont encore subi la chute d’un balcon dans la rue !!!

  • La classe possédante ne rève que d’une chose : faire fuir les prolétaires du centre ville et y implanter des immeubles de luxe. En attendant, ils découragent les habitants par des logements de misère et de mort !!!

  • Dans une expertise établie en 2013, la société publique d’aménagement de la ville de Marseille rapportait que 48 pour cent des immeubles étaient indécents ou dégradés. 20 pour cent étaient en procédures d’insalubrité ou de péril. Seuls 11 pour cent se trouvaient dans un bon état structurel. Le manque d’investissement des autorités publiques dans les quartiers ouvriers contraste avec les milliards dépensés dans le réaménagement du quartier de la Joliette sur Marseille en centre d’affaire et de tourisme.

    L’Etat est aussi responsable que la municipalité dans la dégradation du parc immobilier. Un autre rapport daté de 2015 par l’administration du développement durable pointait du doigt l’état et la mairie qui mettaient de la mauvaise volonté dans l’habitat insalubre à Marseille.

    L’architecte urbaniste Eric Baudet parle du quartier de Noailles « d’une grande pauvreté » où « les locataires vivent de minimas sociaux, les propriétaires louent aux prix des APL et font le minimum de travaux, voire aucun. Et ça se dégrade lentement. La catastrophe de la rue d’Aubagne était prévisible ».

    L’effondrement des trois immeubles sur Marseille n’est pas un phénomène isolé. Au Royaume-Uni, des dizaines de travailleurs ont trouvé la mort dans l’effroyable incendie de la Tour Grenfell parce que le riche quartier Kensington de Londres où ils habitaient leur avait imposé un revêtement hautement inflammable afin de réduire les dépenses sociales. Comme à Marseille, les autorités publiques les laissaient vivre sans aucune sécurité, parfaitement conscients du danger imminent.

  • Dans les crimes de l’immobilier mairies, syndics, grands propriétaires, agences immobilières, services habitat de l’Etat et justice se renvoient la balle !

  • Quatre personnes dont deux enfants se sont défenestrées dimanche matin pour échapper à l’incendie de leur immeuble dans le centre de Marseille. La cage d’escalier s’est effondrée en raison de l’incendie. Encore !!!

    Oui, ce sont des victimes prolétariennes d’une guerre de classes !!!

  • Un incendie fait 23 blessés dont 3 graves dans un immeuble à Sevran...

    La série continue...

  • Plus d’un marseillais sur huit vit dans un logement insalubre
    Il y a à Marseille 40.000 logements insalubres !!!
    Sur le seul quartier de Noailles où les trois immeubles se sont effondrés. « Sur les 3450 logements recensés, le diagnostic a mis en évidence que 48% des immeubles, soit environ 1600 logements, sont considérés comme du bâti indécent ou dégradé », notait ainsi en janvier 2018 la Société locale d’équipement et d’aménagement (Soleam), chargée de mettre en œuvre le réaménagement du centre-ville.

  • La colère des habitants pauvre explose...

    Dix jours après l’effondrement d’immeubles délabrés qui a fait huit morts à Noailles, le coeur populaire de Marseille, des milliers de manifestants "en colère" ont défilé mercredi entre la rue d’Aubagne, où a eu lieu le drame, et l’hôtel de ville.

    "Sang sur les mains, menottes aux poignets", "Elus, responsables, que la justice passe" : ces pancartes donnaient le ton, dès le départ de la "marche de la colère" organisée mercredi en fin d’après-midi, à l’appel d’un "Collectif du 5 novembre", date de l’effondrement de plusieurs immeubles vétustes du quartier de Noailles.

    Au slogan de "Gaudin assassin, Gaudin démission", ou encore "Mairie, métropole, région, tous coupables", les manifestants, au nombre de 10 000, ont commencé à descendre la rue d’Aubagne vers l’hôtel de ville, sur le Vieux Port, en brandissant les portraits de plusieurs des huit victimes du drame, cinq hommes et trois femmes.

    Alors que la manifestation était jusque là bon enfant, la tension est montée après 19h00, quand les manifestants se sont heurtés au cordon des forces de l’ordre qui interdisaient l’accès à l’hôtel de ville. Fumigènes et pétards côté manifestants, gaz lacrymogènes de l’autre : le face-à-face était alors plus houleux, alors que le cortège commençait à se disperser.

  • A Marseille, 1105 personnes et 142 immeubles évacués depuis les effondrements du 5 novembre dernier, preuve que l’habitat insalubre, ce n’était pas seulement les trois immeubles qui se sont effondrés.

    Est mis en cause le lien maffieux entre les affairistes de l’immobilier, les syndics, les gros propriétaires, la grande bourgeoisie marseillaise et ses liens avec la justice et le pouvoir.

  • Depuis le 5 novembre, 416 signalements de bâtiments insalubres sont traités ou en cours de traitement par les services municipaux.

  • En évacuant tous azimuts et à la hâte, la mairie participe au climat d’angoisse collective et permet aux bailleurs de ne pas payer le relogement de leurs locataires.

  • Alors que les expertises se poursuivent sur le site de la catastrophe, le parquet de Marseille a ouvert mardi une information judiciaire contre X pour « homicides et blessures involontaires aggravés par violation manifestement délibérée d’une obligation particulière de prudence ou de sécurité imposée par la loi ou le règlement » et pour « mise en danger de la vie d’autrui ».

    Mais ce n’est pas la justice qui fait bouger les choses, c’est la mobilisation des quartiers !

  • Il y avait une énorme spéculation sur la rue d’Aubagne !!! Des promoteurs avaient visé en faire une opération de fric à grande échelle en virant les pauvres avec un bénéfice considérable. Ce sont eux les responsables des morts dans les immeubles effondrés !

  • A Marseille hier, la ville a été parcourue de manifestations en tous sens et même bloquée par des barricades ! Il y avait plusieurs cortèges : d’un côté la CGT, d’un autre les gilets jaunes, d’un troisième les motards avec des centaines de manifestants. Il y avait Noailles en colère et le "Collectif du 5 novembre" contre les logements insalubres avec des milliers de manifestants. Marseille appartenait à la rue ! Les profiteurs et leurs hommes politiques serraient les fesses...

  • Face à la crise du logement et de la misère à Marseille, la population pauvre s’est organisée durablement. Le collectif du 5-Novembre-Noailles en colère a organisé une assemblée des délogés et va présenter une plate-forme des revendications. Des collectifs du 5-Novembre essayent ainsi de se structurer dans d’autres quartiers à Belsunce ou la Belle de Mai. Côté associatif, un Centre-ville pour tous, qui planche sur un observatoire du mal-logement, l’Association des sinistrés de la rue d’Aubagne (Asra), ou la fondation Abbé-Pierre développent eux aussi l’action et la mobilisation. Cela concerne des milliers de marseillais comme on le voit périodiquement dans la rue et dans les réunions. Pour les classes possédantes à Marseille, c’est du nouveau : les pauvres ne sont plus bâillonnes, silencieux, soumis...

  • Gaudin : « Il est clair que l’insalubrité existe encore. »

    En 2011, une étude établie par des experts relève que « sur les 3450 logements recensés, le diagnostic a mis en évidence que 48% de logements – soit environ 1600 – sont considérés comme du bâti indécent ou dégradé ».

    Gaudin, depuis vingt-cinq ans, a vendu la ville aux promoteurs. Il est évident que des intérêts souterrains poussent à ne pas réhabiliter le secteur Noailles pour laisser le foncier se dégrader et la population quitter les lieux.

    Mais si on nous parle beaucoup de Gaudin, on cache toujours qui sont ces promoteurs, ces affairistes qui ont choisi de faire crever des gens dans des immeubles pour ensuite les expulser et mener leurs opérations profitables en centre-ville de Marseille !

  • A Marseille, les assurances voulaient s’assurer elles-mêmes… contre le risque en supprimant les clauses de risque d’effondrement de leurs contrats d’assurance… Elles craignent d’abord l’effondrement de leurs profits et n’assurent que ce qui ne risque rien !!! Mais sous la pression des victimes et des associations qui les soutiennent à Marseille, le gouvernement a dû leur imposer de continuer à assurer les effondrements.

  • A Marseille la lutte des classes, ce n’est pas que l’immobilier !!!

    Des agents de ménage sommés de rembourser 2,8 millions d’euros à leur employeur
    par Sophie Chapelle

    183 femmes et hommes de ménage marseillais, payés au Smic et souvent à temps partiel, doivent rembourser entre 5000 et 30 000 euros à leur employeur, la société de nettoyage Elior Services. Soit 2,8 millions d’euros au total, comme le rapporte le journal La Provence. La société réclame à ces employés le remboursement de primes qu’elle avait été précédemment contrainte par la justice de leur verser. « On pousse les gens dans la misère », s’indigne Tony Hautbois, syndicaliste CGT. Comment en est-on arrivé à cette situation ubuesque ?
    En 2013, des salariés décident de saisir les prud’hommes après avoir constaté qu’ils ne sont pas payés au même niveau que certains de leurs collègues qui exercent dans la même entreprise. C’est le cas notamment de salariés exerçant sur un site à Montpellier qui, au terme de négociations syndicales, ont obtenu une prime de treizième mois. C’est aussi le cas pour d’autres employés à Rousset (Bouches-du-Rhône) qui ont obtenu, via leurs délégués syndicaux, divers avantages de rémunérations « compte tenu des spécificités techniques et de la forte disponibilité demandée par le client » [1].
    La charge de la preuve est désormais inversée
    Le combat de ces salariés réclamant le paiement de ces primes au nom du principe de « l’égalité de traitement » est reconnu par les prud’hommes, puis confirmé en cour d’appel. « Ces personnes, qui touchent des petits salaires, avaient gagné en justice à deux reprises et donc encaissé l’argent quand on a changé les règles du jeu », dénonce auprès de l’AFP l’avocat Roger Vignaud, qui défend ces personnels de ménage.
    En mai 2018, la Cour de cassation rend en effet un arrêt qui casse les précédentes décisions de justice. La cour indique que « les différences de traitement entre des salariés appartenant à la même entreprise de nettoyage mais affectés à des sites ou des établissements distincts, opérées par voie d’un protocole de fin de conflit ayant valeur d’accord collectif, sont présumées justifiées ». Dès lors que la différence de traitement de salaire procède d’un accord d’établissement signé par des organisations syndicales, il revient à celui qui conteste l’inégalité de traitement de démontrer que ces inégalités « sont étrangères à toute considération de nature professionnelle ».
    2,8 millions, presque ce que gagne leur patron en seulement deux ans
    Comme le mentionne un avocat sur Twitter, la Cour de cassation se fonde sur une jurisprudence établie en novembre 2016. En clair, résume le journal Marsactu, « les représentants des salariés n’ont pas suffisamment démontré qu’il n’y avait aucune raison professionnelle à ce que les salariés travaillant sur d’autres sites que ceux de Montpellier et de Rousset soient moins bien payés ». Si les ordonnances Macron ont bien renforcé ce principe de la charge de la preuve, elle ne sont toutefois pas intervenues dans cet arrêt qui se fonde sur une jurisprudence antérieure, contrairement à ce qu’ont pu suggérer certains médias.

    L’avocat des agents de ménages a annoncé qu’il allait saisir la Cour européenne des droits de l’homme. En attendant, « les salariés ont des appels tous les jours. On les menace de faire venir les huissiers s’ils ne payent pas », relève Othmane Boussala, secrétaire général CGT du syndicat des entreprises de propreté des Bouches-du-Rhône, « Nous essayons de trouver les modalités les plus adaptées pour chaque situation », fait pour sa part valoir la direction des ressources humaines d’Elior Services. Difficile à entendre quand, comme le rapporte La Provence, « 350 euros par mois sont par exemple réclamés à un agent qui en gagne 850 ». Le groupe Elior a réalisé un bénéfice de 175,7 millions d’euros en 2017 et a versé 72,5 millions de dividendes à ses actionnaires. La somme demandée aux 183 hommes et femmes de ménage d’Elior – 2,8 millions d’euros – équivaut presque à la rémunération perçue en seulement deux ans, en 2016 puis 2017, par le directeur général délégué du groupe, Pedro Fontana. Il a perçu une rémunération de 1,39 million d’euros en 2017, et de 1,27 million en 2016 [2].

    [1] Extraits de l’arrêt de la cour de cassation rendu le 30 mai 2018
    [2] Ces montants incluent la rémunération fixe et la valorisations des actions et options attribuées au cours de l’exercice.

  • Les promoteurs et la mairie de Marseille profitent des immeubles insalubres pour récupérer le centre-ville en virant les pauvres…

  • Ce qui est remarquable, c’est que c’est écrit AVANT les effondrements de la rue Aubagne et les expulsions massives actuelles (près de 200 immeubles !!!).

  • Prétendant se mobiliser pour lutter contre l’habitat insalubre à Marseille, les forces de l’ordre ont délogé un grand nombre de sans-logis qui squattaient des immeubles misérables des quartiers nord.

  • C’est aussi sous ce prétexte que les habitants sont virés d’immeubles du centre-ville pauvre mais c’est au profit des promoteurs que ces opérations se réalisent et pas à celui de ceux qui pâtissaient de l’habitat insalubre.

    En somme, la mort de pauvres gens ensevelis sous leurs immeubles ne sert que les responsables de cette mort !!!

  • Il est clair maintenant que nombre d’immeubles ont été évacués dans la précipitation alors que cela n’était pas nécessaire à la sécurité des habitants et ces derniers soupçonnent à juste titre les affairistes de l’immobilier de leur avoir fait quitter ainsi sciemment leurs domiciles afin de récupérer les immeubles pour une vaste opération immobilière !!! De là à penser que tout cela a été manipulé depuis le début il n’y a qu’un pas...

  • A Marseille, la justice annule le partenariat public-privé à un milliard d’euros pour les écoles : pure arnaque de Gaudin du public par des intérêts privés !!!

    En termes d’arnaques, Gaudin ne fait pas que dans l’immobilier !!!

  • Imaginez l’étonnement des habitants de Noailles-Marseille, frappés par les effondrements d’immeubles, pas les délogements et les relogements imposés, de lire partout les pubs du patrimoine appelant à la solidarité financière avec... Notre-Dame de Paris !!!

  • Incroyable tout ce cirque autour de Notre-Dame et cette mobilisation financière alors qu’on nous dit qu’on dépense un pognon dingue pour les plus démunis !!!

  • L’effondrement d’un immeuble de Marseille, immeuble pourtant contrôlé par la municipalité, a été le signal d’une immense et nouvelle opération immobilière qui a commencé par des milliers d’expulsions de pauvres du centre ville sous prétexte de sécurité. Les habitants des immeubles considérés comme à risque s’est fait de force sous la menace et avec des relogements imposés ou sans relogement. Et tout cela pas simplement dans le quartier de Noailles mais dans tout le centre ville, y compris au Panier. Cela a signifié que la grande bourgeoisie a atteint un premier objectif : virer une bonne partie des pauvres de Marseille mais les trusts de l’immobilier sont encore loin d’avoir obtenu ce qu’ils veulent d’autant que le radicalisme des pauvres du centre ville est monté d’un cran !

  • Six mois après l’effondrement des immeubles, rien n’est fait pour les expulsés et tout est fait pour que le maximum d’immeubles soient expulsés afin de virer les pauvres du centre ville de Marseille, comme on en a viré les pauvres à Bordeaux ou Poitiers... Mais à Marseille, les pauvres c’est la grande majorité des habitants alors les "pouvoirs publics" au service des intérêts privés y mettent le paquet !!!

  • Pour bon nombre de personnes touchées de près ou de loin par ce drame, le quotidien reste bien sombre et angoissant. Pour loger les expulsés, la ville passe des marchés sur 15 jours avec les hôtels, qu’ils renouvellent à chaque fois. Sauf qu’avec la saison estivale, les hôtels disposent de moins en moins de places. La mairie déclare qu’elle n’a pas trouvé de solution pérenne pour les relogements. L’une des locataires d’un immeuble avenue de la Capelette qui dénonçait l’état de son logement a été récemment agressée et menacée de mort. Certaines personnes réintégrées retrouvent aussi parfois leur logement dans un état pire que celui dans lequel il l’avait laissé. Il y a toutes ces personnes qui réintègrent des appartements encore plus insalubres qu’avant. Les propriétaires ont fait du rafistolage, mais avec un logement inoccupé pendant plusieurs semaines, l’état s’est souvent dégradé. Quand les ouvriers n’ont carrément pas laissé tout le chantier en plan. La mairie prétend ne pas disposer encore de chiffres exacts ni de moyens. Le Haut comité pour le logement des personnes défavorisée n’a pu que constater l’incurie complète de la mairie et de la préfecture.

  • A Marseille, la guerre des classes bat son plein.

    Un seul exemple. Des employées de la société de sous-traitance Elior Services de Marseille sont installées devant leur hôtel depuis quarante jours pour demander des meilleures conditions de travail. Jeudi, une tentative d’expulsion musclée a mené deux juristes qui les conseillent en garde à vue.

    Depuis le 11 avril, les deux jeunes juristes accompagnent dans leur lutte les femmes de chambre en grève de l’hôtel. Ces dernières, employées de la société de sous-traitance Elior Services, se sont installées sur le trottoir devant l’établissement pour afficher leurs revendications : amélioration des conditions de travail, treizième mois, paiement d’heures impayées… Après un peu plus de quarante jours de conflit, malgré quelques avancées, les grévistes n’ont toujours pas réussi à trouver un accord global avec la direction d’Elior, qui se réfugie derrière les accords de branche pour refuser d’augmenter leurs salaires. La situation est d’autant plus bloquée que la direction refuse de négocier avec le syndicat CNT, qu’elle juge non-représentatif.

    Face à la détermination des grévistes et de leur soutien, c’est tout un arsenal juridique qui est déployé : assignations pour entrave à l’entrée des employés, convocations au commissariat pour nuisance diurnes, surveillance constante… Encore ce jeudi matin, les deux juristes de la CNT étaient attendues au poste de police pour des dégradations survenues dans l’hôtel la semaine dernière, à laquelle elles affirment ne pas avoir pris part. Mais alors qu’elles étaient entendues au commissariat, « les policiers en ont profité pour expulser les grévistes vers le trottoir d’en face et nous faire croire qu’on n’avait pas le droit d’être là. Ce qui est faux ! » s’indigne Hélène Le Cacheux, militante LFI également engagée aux côtés des femmes de chambre. Le tribunal de grande instance a en effet tranché la question le 29 avril, rendant une ordonnance autorisant les grévistes à rester sur la voie publique tant qu’elles n’obstruent pas les entrées de l’hôtel.

    Jeudi, il est midi lorsque les deux juristes, alertées sur la situation par les femmes de chambre, décident de quitter le commissariat pour rejoindre le piquet de grève et empêcher l’évacuation. Sur place, la situation est tendue. « On a cru que c’était la guerre ! Les policiers sont arrivés avec les boucliers et des casques ! » raconte Eliza, femme de chambre au NH. Anna, une militante de la CNT, assiste elle aussi à la scène : « Les policiers ont saisi notre banderole. Camille ne voulait pas la lâcher. Alors ils se sont énervés et l’ont ceinturée ! » Lara Schäfer décide d’intervenir pour venir en aide à sa consœur. Toutes deux sont alors interpellées et ramenées au commissariat.

    Elles en sortiront vers 19h30 et feront finalement l’objet d’une composition pénale, une procédure judiciaire concernant des infractions minimes qui permet d’éviter un procès pénal. « Cette suite est plus douce que ce qu’on pouvait redouter. Elles ne risquent pas de prison ferme », se réjouit Clémence Lachkar, l’une des avocates des grévistes. Chez les soutiens des juristes, l’inquiétude était d’autant plus grande que Camille El Mhamdi est enceinte de sept mois et demi. La juriste, qui se plaignait de douleurs au ventre, a d’ailleurs été conduite à l’hôpital à l’issue de sa garde à vue. « Vous croyez vraiment qu’une femme enceinte qui sort de l’hôpital pourra revenir sur le piquet ? enrage un militant CNT. Cet acharnement, c’est fait pour ça, pour mettre fin à la grève… » Désormais, un cordon de sécurité a été installé devant l’hôtel, sur le trottoir, pour repousser les grévistes sur la chaussée. « On est fatiguées…, soupire Eliza. Mais on va aller jusqu’au bout. » Demain, comme depuis quarante jours, elle reviendra sur le piquet de grève.

  • A Marseille, on peut tellement faire confiance aux accointances maffieuses dans l’immobilier et avec la mairie et avec toutes les institutions que la justice a été contrainte, pour avoir l’air impartiale, de confier le jugement sur l’effondrement des immeubles de la rue Aubagne à trois juges parisiens et aucun juge marseillais !!!

  • Dans une délibération votée ce lundi au conseil municipal, la mairie de Marseille acte l’élargissement de sa maîtrise foncière rue d’Aubagne. « La Ville de Marseille a annoncé le 1er mars 2019 sa décision de maîtriser les immeubles compris entre les numéros 71 et 83 de la rue d’Aubagne, peut-on ainsi lire. Pour assurer la cohérence d’un projet qui reste entièrement à définir, l’intervention en maîtrise foncière doit être étendue aux parcelles privées des n° 65, 67 et 69, rue d’Aubagne. »

    La ville de Marseille rachète tout le quartier pour réaliser le grand projet immobilier d’envergure qui est la cause de toute cette sinistre affaire...

  • Le maire de Marseille Gaudin affirme : « la crise de la rue d’Aubagne est résorbée. » Mensonge !

    Il déclare : « Je suis responsable mais pas coupable. » Mensonge !

    « C’est injuste de dire qu’on n’avait jamais rien fait. » C’est vrai ! TOUT a été fait pour que les immeubles dégagent et laissent place à une opération immobilière dans le centre de Marseille. Il TOUT fait pour les trusts immobiliers marseillais, RIEN pour les habitants (ou propriétaires) pauvres !!!

  • « Nous avons tiré les leçons de ce drame considérable. » Archifaux ! Tout continue et tout profite aux mêmes riches et nuit aux mêmes pauvres !

  • L’Etat n’a versé que 17 des 240 millions promis après les effondrements d’immeubles rue d’Aubagne !!! L’évacuation sauvage du 36 rue Curiol, par exemple, révèle qu’un immeuble de Marseille Habitat est resté sous la coupe du même marchand de sommeil. Il y a encore 300 personnes délogées de force à l’hôtel ! A quatre mois des municipales, le dossier logement n’est pas encore la priorité des candidats déclarés. Loin de multiplier le nombre de logements sociaux, la municipalité rêve toujours d’amener la bourgeoisie marseillaise au centre-ville avec tous les profits que cela peut rapporter !!!

  • La gestion de la catastrophe est elle-même catastrophique : délogés qui n’ont toujours pas de logement autre que précaire ou provisoire ou hôtel, aucun des 400 immeubles évacués depuis un an n’a été réhabilité, habitat insalubre qui persiste, nouvelles inondations dans des immeubles vétustes, aucun effort pour faire des travaux dans ces immeubles, la municipalité continuant à viser à expulser les pauvres du centre ville pour favoriser les trusts immobiliers, etc.

  • Un an après la catastrophe de la rue d’Aubagne, vingt mille de Marseillais sont dans la rue et ils ne comptent ni se taire ni se laisser faire !!!

  • Malgré l’encadrement syndical, Marseille est à la limite de l’insurrection sociale ! lire ici

  • Jean-Claude Gaudin quittant la mairie de Marseille : « Je n’ai pas pu faire bouger le port. Je voulais un aquarium, un casino. Je n’ai pas pu. Je voulais faire un téléphérique pour aller à Notre-Dame de la Garde, je n’ai pas pu non plus. Tout ça c’est un peu mes regrets. »

    Aucun regret que la partie la plus pauvre de la population vive dans des taudis, soit expulsée, meure même dans des immeubles que la mairie savait délabrés et dangereux !!!

  • Arnaque immobilière à Marseille : huit morts ont permis de virer de force les anciens petits propriétaires et de les remplacer par des trusts immobiliers…

  • Marseille : deux ans après l’effondrement, toujours rien

    Mardi 3 novembre, deux ans après l’effondrement des immeubles aux numéros 63 et 65 de la rue d’Aubagne à Marseille, le juge d’instruction a mis en examen la Société d’économie mixte Marseille Habitat qui était propriétaire d’un des immeubles.

    L’enquête révèle des manquements nombreux, que ce soit de la part des experts, des services de la Ville ou des syndics d’immeubles. Les défaillances, les mouvements, les entrées d’eau de pluie, les lézardes inquiétantes avaient été maintes fois signalés, en particulier par des locataires ou des propriétaires occupants.

    La catastrophe du 5 novembre 2018 a causé la mort de huit habitants de la rue d’Aubagne. Les habitants des immeubles proches ont été évacués, puis dans toute la ville d’autres immeubles ont été déclarés en état de péril grave. Ces évacuations se poursuivent ici et là. 4 392 personnes ont été évacuées de leur logement à Marseille entre le drame de la rue d’Aubagne et le 16 octobre 2020. Actuellement 390 d’entre elles sont hébergées en hôtel ou appart’hôtel.
    Délogées, hébergées et même relogées, elles connaissent bien des difficultés. Les assurances et la mairie n’ont payé souvent qu’une partie des dépenses engendrées par cette situation. Des propriétaires-occupants ont dû à la fois payer des travaux de rénovation et leur hébergement provisoire tout en continuant à rembourser leur crédit.

    Plusieurs associations et collectifs ont organisé des aides aux délogés et des manifestations mais, deux ans plus tard, après l’espoir mis dans le changement de municipalité, bien des problèmes demeurent. Il semble surtout qu’il est urgent d’attendre, qu’il va peut-être se passer quelque chose, nul ne sait quand.En attendant, des milliers de Marseillais continuent à vivre dans des immeubles insalubres et dangereux, et quatre cents délogés attendent encore dans des hôtels. Pris entre promoteurs immobiliers, administrations comateuses aux relations inextricables et marchands de sommeil, les habitants peu fortunés oscillent entre le désespoir et la colère.

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