Accueil > 08- LUTTE DES CLASSES - CLASS STRUGGLE > L’hôpital public assassiné !

L’hôpital public assassiné !

jeudi 6 octobre 2011, par Robert Paris

L’hôpital public assassiné !

L’hôpital public, malade de ses finances

Un très grand nombre d’hôpitaux sont dans le rouge, tout simplement parce qu’ils ont appliqué les consignes de la direction de la Santé… En développant chirurgie ambulatoire, hospitalisation à domicile, hospitalisation de jour, séances d’oncologie et d’hémodialyse, passages aux urgences, et aussi actes et consultations externes, l’hôpital diminue autant que possible l’hospitalisation complète. Le tassement de l’activité en hospitalisation complète en est la cause principale. Or, les tarifs de l’hôpital, imposés par le gouvernement, sont basés sur une hausse continue d’activité d’hospitalisation complète.

En 2011, seuls les hôpitaux qui voient leur activité croître d’au moins 2,4 % peuvent s’en sortir sans réduction de leurs moyens. C’était déjà 1,7 % les années précédentes... Les hôpitaux se voient, du coup, menacés de fermeture et doivent se restreindre. Notamment, sont réduites les missions dites d’intérêt général, qui sont toutes des missions de santé publique et de service public. La stratégie du gouvernement visant à la convergence des tarifs entre hôpitaux et cliniques, alors que celles-ci ne sont pas soumises aux mêmes contraintes, conduira inéluctablement à un effondrement de l’hôpital public et à son corollaire : la privatisation de la santé.

Les mêmes causes et les mêmes effets…

En peu partout en France, la politique des hôpitaux (suppression de personnel aggravation de la politique financière, stress…) entraîne des réactions : CHU de Toulouse, Bloc opératoire du centre hospitalier du Bois de l’Abbaye, Centre hospitalier d’Alès, ambulanciers de l’hôpital de Carhaix, Hôpital Flaubert du Havre, Hôpital de Toulon-La Seyne, Centre hospitalier de Thiers et on en passe… Et si on s’y mettait tous ensemble ?

Du personnel en trop ?

Selon le « Canard Enchaîné », l’APHP a programmé une série d’attaques pour saigner davantage les hôpitaux. Dans leur fameux plan stratégique 2010-2014, il s’agirait encore de trouver le moyen de faire plus d’économies. L’un des moyens, c’est l’élément qui sert de variable d’ajustement : c’est les effectifs. La direction de l’APHP prévoit de réduire le personnel de 3500 postes d’ici 2014. Comme chacun sait, on est trop nombreux dans les services et on se marche sur les pieds ! On constate par exemple comme il n’est pas du tout galère de poser des jours de repos et que ceux-ci ne sont jamais chamboulés ! Si les têtes pleines enfermées dans leurs bureaux débordent d’idées, dans les services, c’est plutôt la coupe trop pleine qui va déborder…

La fonte pôle-aire est managée

A l’APHP, les restructurations vont bon train. Pour cela, la direction réorganise les pôles qui passent de 128 à 189. Elle vient de nommer à leurs têtes des chefs (de véritables chefs d’entreprises) avec à leur suite un cadre supérieur et un cadre administratif de pôle. Pour certains de ces messieurs-dames qui s’en frottent les mains, c’est l’occasion d’une promotion sociale. Le rôle de chaque petite équipe est de remplir la mission managériale en accord avec le projet du groupe hospitalier. Quand on connaît la logique de l’APHP, réduire, encore réduire, toujours réduire (du personnel, des moyens, des services, des hôpitaux,…), en gros faire beaucoup avec peu, il n’y a pas de quoi être fiers : priver des personnes d’un emploi pendant qu’on en surcharge d’autres et qu’on nuit à la santé de tous !

On est en manque !

En cette rentrée, les mouvements pour manque de postes se poursuivent. Et pour cause ! La situation continue de s’aggraver. Pour ne citer que quelques exemples, l’hôpital Flaubert du Havre est en grève à cause du manque de 17 postes, l’hôpital de Montluçon a ses urgences elles aussi en grève par manque de personnel. L’ARS de Midi-Pyrénées a trouvé la solution face au manque de personnel : menacer de fermeture les hôpitaux en service à Saint Girons, Lavelanet et dans le Gers. A Saint Gaudens, la construction du nouvel hôpital est remise en cause. Inutile de construire s’il n’y aura pas de personnel ! Au centre hospitalier de Belfort-Montbéliard, la mobilisation a réussi à faire faire marche arrière à la direction en ce qui concerne la fermeture projetée de la traumatologie de Montbéliard et la mobilisation continue pour défendre le service de neurologie de Belfort. Les personnels du groupe hospitalier du Havre sont eux aussi en mouvement contre le manque de personnel. Et il s’agit bien entendu que de quelques exemples glanés ça et là en France car le problème est général et ce scandale nécessiterait une mobilisation d’ensemble.

Qui veut noyer son chien l’accuse de la rage

Une annonce inquiétante à la fin juillet : l’hôpital Beaujon ne serait plus aux normes de sécurité. La direction déclare d’un seul coup que « Beaujon est obsolète ». Curieusement, la direction de l’AP avait fait mine de renoncer à son projet de regroupement Bichat-Beaujon, qui prévoyait de détruire Bichat et de tout regrouper à Beaujon, pour finalement en venir à trouver des défauts mortels à Beaujon. Est-ce la suite de ses projets destructeurs ?

L’IPP est menacé

L’institut national de puériculture IPP de Porte de Vanves à Paris est menacé de fermeture pour cause de faillite financière. C’est quand même scandaleux qu’on ferme un institut dont personne ne constate des défauts, des défaillances ni une absence d’utilité, pour de simples raisons comptables. Cet institut est un établissement à but non lucratif participant du service de santé publique hospitalière qui est une référence reconnue en matière de soins des prématurés et de formation en puériculture et il devrait être évident à tout ministère de la Santé digne de ce nom qu’il ne doit pas fermer. Au lieu de cela, on annonce au personnel qu’avec la fermeture la moitié des agents seront repris à Necker et les autres sont dans l’incertitude. Et, du coup, l’APHP ne reprendra que 43 lits sur 63…

Le but : fermer des lits, fermer des emplois…

Il est de plus en plus clair que la fermeture de la Maternité de Saint-Antoine ne se réalisera pas du tout comme un simple transfert vers Tenon et Trousseau. D’une part, ces deux établissements ne sont pas du tout en état de prendre l’ensemble des postes correspondants. D’autre part, ils ne seront jamais prêts à temps. Enfin, ils n’auront jamais les activités qui avaient lieu à Saint-Antoine. Mais cela n’empêche pas l’APHP de maintenir son objectif de fermeture, même si la direction de Saint-Antoine s’ingénie à maintenir le flou artistique, comptant sur les départs volontaires pour faire la différence…
Une fois encore, la direction de l’APHP a menti afin de réaliser son véritable objectif qui n’est ni de regrouper, ni rationaliser, ni d’améliorer le service, mais de la diminuer. Le regroupement de Saint-Antoine avec d’autres hôpitaux est prévu dans le cadre du projet STARTT (Saint-Antoine, Trousseau/La Roche Guyon, Tenon, Rothschild) qui doit être réalisé en 2012. C’est l’occasion de supprimer des lits et des postes : 700 postes supprimés de cette manière, sur Paris, cette année. C’est la logique comptable, que l’on connaît avec le T2A et bien d’autres réformes, qui est aussi en marche avec les « regroupements ». Il n’y a aucune logique médicale là-dedans. La santé des malades en pâtit et aussi celle des personnels…

Les hôpitaux virent au rouge

Dans un article d’Infosécusanté du 5 octobre, on apprend que la dette de 10 établissements hospitaliers du Nord-Pas de Calais représente près de 27 millions d’euros, soit 10800 mensualités de salariés contractuels. Voilà qui servira à faire pression sur ces établissements pour qu’ils se redressent en fonctionnant à minima d’emplois ! Mettre dans le rouge les établissements, c’est tout une politique !

Public-privé : l’arnaque

Des dépassements de dépenses qui ont presque doublé, 8000 malfaçons, des sommes colossales dépensées par le public pour engraisser le trust du bâtiment Eiffage, seul gagnant de l’opération : la construction du nouveau Centre Hospitalier Sud Francilien, entre les villes d’Evry et de Corbeil-Essonnes et en partenariat avec le groupe privé Eiffage, était présentée comme une réalisation phare, un exemple de ce qu’il conviendrait dorénavant de faire en matière de construction des établissements de santé publique. A la lumière des événements de ces derniers mois, cette catastrophe financière et sanitaire est devenu l’illustration de ce qu’il convient effectivement de ne pas faire : l’application dogmatique de ces fameux Partenariats Public-Privé (PPP) dans des domaines aussi inappropriés que celui de la construction d’un Hôpital Public. Résultat des courses : l’argent public qui devrait servir à la santé, va servir au secteur du Bâtiment et en loyers pour Eiffage BTP et les deux vieux hôpitaux de Corbeil et d’Evry sont toujours en service en se détériorant.

Les sages femmes ont raison !

Les sages femmes défilaient dans la rue le 4 octobre pour réclamer des hausses de salaire et une revalorisation de leur statut. Le travail des sages femmes se dégrade car elles sont contraintes d’enchaîner les gardes jour et nuit sans pouvoir prendre leurs repos dus. A Saint-Antoine, les sages femmes ont, pour une grande part, quitté l’hôpital, même si les accouchements continuent. L’APHP se moque des accouchements et des enfants !

Quand ça déborde, ça déborde…

Beaucoup de collègues souffrent dans leur santé de conditions de travail de plus en plus pénibles. La surcharge de travail, due au manque de personnel et à la gestion de la direction de l’APHP, engendre un accroissement considérable du stress et l’usure de notre santé. Même quand cela ne produit pas directement des accidents pour nous ou pour les malades, cela entraîne de mauvaises manipulations à force de travailler dans l’urgence. Cela a comme premier résultat de provoquer des coups de colère entre agents.

Tout le monde est à bout et chacun à son tour pète les plombs. Il ne faut surtout pas que cette situation se retourne contre nous, que nous prenions sur nous pour ne pas exploser, que nous assumions des tâches supplémentaires pour résoudre les problèmes que la direction a créés, que nous tournions notre colère contre des collègues. Quitte à ce que cela explose, il faut que cela soit tourné contre les responsables : la direction !

Compte Enormément Trompeur

Les cadres continuent de faire pression sur nous pour nous inciter à ouvrir un CET. La direction menace de ne pas nous rendre les jours qui ne seraient pas pris. Si ce n’est pas de la pression ! Il est clair que si le Cet était dans notre intérêt, la direction n’insisterait pas autant ! Tout cela alors que nous rappelons que l’ouvrir du fameux « compte d’épargne » n’a rien d’obligatoire. Son refus ne doit entraîner aucune pénalité d’aucune sorte. La pression de la direction et des cadres finit souvent par marcher. En 2012, cela fera dix ans qu’ils bloquent les heures et les jours… En attendant, les jours non pris s’accumulent, l’épargne grandit et la direction sait qu’elle va ainsi à la catastrophe. Or, pourquoi faire pression sur nous puisque c’est la gestion du personnel et des non-embauches qui nous empêchent de prendre nos jours ? Est-ce pour justifier ensuite, une fois que les jours auront explosé, de nous indemniser de manière inférieure que les jours non pris ? A quoi aura servi cette fameuse manière d’épargner ? A ne pas nous donner nos jours de repos et même pas à embaucher !

C’est la direction qu’il faut moucher !

Le sopalin nouveau est arrivé. La couleur, on pourrait se dire qu’elle est belle. Mais pas tout le reste !!

Super rêche, déchirable, elle déteint et absorbe moins. Si le but de la direction était de faire des économies, c’est tout gagné. Car au lieu de prendre trois feuilles, il faut en prendre cinq pour se sécher les mains…

Une vraie boucherie

Une enquête a montré qu’en France les cantines fournissaient de la viande de basse qualité. A l’APHP, le reste est de la même sorte…

Droit dans le mur

Le docteur Izraël, cancérologue et médecin à l’hôpital Tenon, sera candidat à l’élection présidentielle pour le « parti contre le cancer ». Il dénonce ainsi le manque de moyens : « La cancérologie française va très mal, et si on ne fait rien, on va droit dans le mur. »

Mais, pour nous, personnels de l’APHP, c’est toute la santé qui va très mal et va droit dans le mur. Comme on ne va pas tous se présenter aux élections présidentielles, le mieux serait de lutter tous ensemble contre le cancer … du manque de moyens et de personnel !

Qui nous soignera contre les labos ?

Cela fait des mois que se développe en France une pénurie de certains médicaments qui est organisée par les labos et les principaux grossistes revendeurs de médicaments. L’une de ses pénuries est carrément l’arrêt des médicaments nécessaires à l’anesthésie-réanimation ! La cause ? Un manque de rentabilité aux yeux des producteurs et distributeurs. Ils profitent tout simplement plus avec d’autres médicaments et, du coup, ont arrêté carrément de produire les anesthésiants !! Alors, ces profiteurs sont prêts à bloquer toutes les anesthésies dans le monde, et le gouvernement, lui, se contente de grommeler…

Les oubliés

On n’entend plus parler de la Maternité de Saint-Antoine. Pourtant, sa fermeture reste bel et bien programmée pour le premier trimestre 2012. On n’entend plus parler non plus de ce que deviendra son personnel et de la lutte que celui-ci mène pour défendre ses intérêts, ni de l’aide que le reste du personnel de Saint-Antoine pourrait lui apporter. Car les choses ne sont pas encore réglées pour eux. C’est un incontestable bouleversement dans leur vie professionnelle : changement de service ou changement d’hôpital. Se retrouver dans un autre service quand on avait choisi de travailler en maternité n’est pas facile. Et, en plus, certains personnels ignorent encore dans quels services ils vont atterrir. Bien loin de toutes ces préoccupations, ce qui intéresse la direction, c’est de se débarrasser de la maternité. Le personnel, elle s’en moque.

Au secours !

Fin juin dernier, le SAMU social était en grève à Paris, Lille, Strasbourg et Lyon. Le gouvernement a baissé le financement de l’hébergement d’urgence et de l’insertion des personnes vulnérables qui ne peuvent plus, du coup, être protégées. Faute de baisser les aides aux capitalistes, aux banquiers, à la bourse et aux trusts, c’est l’aide aux personnes en état de détresse qui en prend un coup !

Facho, ah si ta mère avait connu l’avortement !

Les manifestants contre l’avortement qui ont sévi devant l’hôpital Tenon ont trouvé bien d’autres manifestants en face d’eux. Ces réactionnaires sont dans la plus parfaite illégalité en cherchant à empêcher les femmes de disposer de leur propre corps et de leur vie. Cela n’a pas empêché les forces « de l’ordre » de les protéger au lieu de protéger les femmes. Rien d’étonnant : l’Etat ne protège pas les centres d’IVG qui ferment les uns après les autres…

Yasmina ne baisse pas les bras

On se souvient que notre collègue, aide soignant à Saint-Antoine, était tombée gravement malade suite à un accident du travail et que la direction de l’APHP refuse de lui payer toute indemnité et de reconnaître son accident du travail. Mais ce n’est pas fini. Grâce au soutien de nombreux salariés, Yasmina compte continuer à défendre ses intérêts et vise à faire reculer la direction. Son combat a d’autant plus d’importance que son cas n’est pas isolé et que de nombreux agents subissent le même sort. Et son combat nous concerne tous car chacun d’entre nous peut se retrouver demain dans la même situation. Elle a besoin de nos témoignages et de nos appuis. Merci de votre soutien à Yasmina !

La solution n’est pas dans les urnes…

Les élections professionnelles approchent et on ne risque pas de ne pas s’en apercevoir vu que les tracts syndicaux fleurissent comme si on était au printemps et non en automne ! Ce n’est pas les attaques, pas les luttes, pas les revendications qui les motivent mais seulement leur propre intérêt qui est de grandir en voix et en élus. Une journée de grève par ci par là et de préférence pas ensemble, et ils sont contents. Il y a bien des militants sincères dans les syndicats, mais cela ne change pas la nature de ces organismes qui sont des intermédiaires entre nous et nos adversaires du patronat et du gouvernement et non des organisations de lutte exclusivement au service des travailleurs. Voter pour eux ne changera pas les chats en lions et si nous voulons que ceux qui nous attaquent de plus en plus durement cessent de ronronner, ce n’est pas en votant pour tel ou tel de ces appareils que nous l’obtiendrons. Il nous faudra plutôt compter sur nos propres forces et sur notre organisation en comités de travailleurs.

Les compteurs explosent

Le manque chronique de personnel fait que les repos dus s’accumulent et les CET (Compte Epargne Temps) explosent. Plus de un million deux cent mille jours sont dus, ce qui représenterait 6300 postes temps plein. Et la direction veut encore supprimer 3500 postes ! Leur logique n’est pas la nôtre : il faut embaucher. Et on n’est pas obligés d’accepter la logique du CET : on veut nos jours en temps et en heure et on préfère se reposer qu’accumuler … des retards de fatigue.

La montagne a accouché… d’une souris !

On a eu enfin le plaisir de recevoir des nouvelles de la lutte de la Maternité de Saint-Antoine contre sa fermeture et d’apprendre que son comité était en pleine action. C’était dans un tract de propagande syndical pour les prochaines élections professionnelles et il s’agissait d’un coup de pub pour ce syndicat… Quant aux autres, ils se gardaient bien de parler de la Maternité dont ils estiment le combat terminé par une défaite qu’ils ne veulent pas remettre en question. Votez, votez pour moi, mais surtout n’attendez aucune aide de ma part, semblent nous dire les directions syndicales. Ce n’est pas demain que ces centrales vont accoucher d’un plan de lutte pour nous défendre…

Contre la fermeture des Lilas et des autres…

La maternité des Lilas se bat pour son existence. C’est une maternité pilote depuis les années 60 dans l’accompagnement des femmes, que ce soit pour l’accouchement sans douleur, la contraception ou le droit à l’IVG. Alors qu’elle fait 2700 accouchements par an et 1200 IVG par an, elle est menacée de fermeture comme bien d’autres maternités de proximité en France.
Dans le même temps, la maternité de Saint-Antoine, qui faisait 2500 accouchements par an et 600 IVG et fonctionnait à la satisfaction de tous, va fermer. On sait déjà que ni Trousseau ni Tenon ne pourront absorber toute l’activité de Saint-Antoine. Nous devons nous battre contre tous ces plans de « restructuration » en luttant tous ensemble et pas hôpital par hôpital, ni service par service.

Formation peau de chagrin

L’APHP poursuit ses attaques, secteur par secteur, et sur tous les fronts, elle dégrade, diminue, attaque, supprime et pas un secteur ne lui échappe. Cette fois, c’est la formation et la promotion professionnelle qui trinque. Elle a décidé de frapper fort cette fois, réduisant de 40% les dépenses de formation professionnelle ! Et en diminuant du même coup l’accès du personnel à une possible amélioration de ses compétences et de sa vie professionnelle. Et si on diminuait de 40% les revenus des hauts cadres qui prennent ces décisions afin qu’ils apprennent à mesurer ce que leurs économies signifient ?

Les poches ne sont pas vides pour tout le monde

Le gouvernement a annoncé que bon nombre de médicaments ne seront pas ou moins remboursés. C’est la énième fois. Il ne s’arrêtera certainement pas là. Il préfère agir par étapes, à petites doses, pour mieux nous faire passer la pilule des déremboursements. Le prétexte avancé est l’inefficacité prétendue de certains médicaments. Mais il se garde de les retirer du marché et se contente d’augmenter les dépenses des malades. Histoire d’augmenter aussi l’argent qui tombe dans les poches des labos pharmaceutiques… L’exemple du Mediator est parlant. Si l’Etat s’indigne des années après contre les labos Servier, il a laissé ces profiteurs exploiter les malades pendant des années, plutôt que de retirer le médicament du marché. Quitte à dire, bien après des milliards de bénéfices et de nombreuses victimes, qu’il était anormal que Servier ait fait son beurre sur des mensonges … couverts par l’Etat.

Le « reste à charge » grandit

Le gouvernement prétend que l’on paie moins d’argent pour paiement du non remboursé par la Sécurité sociale. Pourtant celle-ci rembourse de moins en moins… Mais l’UFC-Que Choisir a un compte différend de celui du gouvernement. Il dévoile qu’en 2010, sur 42 milliards d’euros dépensés pour se soigner, 40% ont été non remboursés ! S’y rajoute la multiplication par sept, entre 2005 et 2011, de la fiscalité sur les contrats de complémentaire santé. Chaque Français a consacré 665 euros à sa santé, soit 75 euros de plus qu’en 2006 et près de 12% d’augmentation et cette dépense devrait passer à 10% de l’ensemble du budget. Le gouvernement, lui, prétend au contraire que les Français paient de moins en moins. Cherchez l’erreur…

Les scandales vont continuer

Il n’y aura pas de responsable pour le scandale de l’hormone de croissance et les victimes n’ont que leur yeux pour pleurer leurs morts. C’est ça la réforme du médicament tant vantée par le gouvernement après le scandale du Médiator ? Quant à Servier, responsable de ce dernier scandale, il vient de déclarer que cette affaire n’aura aucun effet sur ses bénéfices ! Voilà pourquoi les scandales comme le sang contaminé ou l’hormone de croissance ne vont pas cesser…

Prise en charge de courte durée

Les affections de longue durée sont dans le collimateur des mesures d’économie du gouvernement. Il vient de décider que l’HTA sévère qui touche 1,2 millions de personnes ne fera plus partie de la liste des affections longue durée (ALD) et ne recevra donc plus la prise en charge à 100% correspondante. Cela signifie le tiers payant aussi bien en ce qui concerne les médicaments que les consultations médicales. Et ce n’est pas fini : le gouvernement lorgne vers l’ensemble des ALD qui concernent 12 millions de personnes et représenteraient encore des économies substantielles. Au fait, et la suppression pure et simple de la santé publique ne serait-elle pas une économie rentable et de longue durée ? Ne suffirait-il pas de laisser mourir les gens, ce qui serait très intéressant d’un point de vue comptable, vous ne trouvez pas ?

L’été, c’est récurrent

Comme chaque été, les services ont été réduits à la portion congrue ou carrément fermés, vu le non remplacement des personnels absents. Cela va de plusieurs lits à la moitié ou la totalité des services. Bien entendu, ceux qui restent ouverts sont débordés et il n’est pas conseillé d’être malade ou d’avoir des problèmes médicaux en cette période. Mais ce n’est pas tout : la direction profite de cette fermeture annuelle pour ne pas rouvrir l’intégralité des services au retour ou pour réorganiser avec des réductions. On n’est jamais sûr en rentrant de retrouver son service…

Gagner tous ensemble ou perdre tous ?

La liste des hôpitaux attaqués, réorganisés, des services chirurgicaux fermés, des services regroupés s’allonge sans cesse. On en apprend tous les jours. De Henri Mondor à Champcueil, de Saint Vincent de Paul à Trousseau et des dizaines d’autres, les menaces se développent et se précisent. La réaction n’est pas d’organiser un tous ensemble contre la destruction de la Santé. C’est pourtant la seule manière de faire reculer le gouvernement. Les vraies actions ont lieu localement et non à l’échelle de l’attaque. Une seule solution : la grève générale de l’hôpital public !

Un mont d’or pour aider les banques mais pas de Mondor pour la santé

Le gouvernement avait momentanément reculé sur la fermeture de la chirurgie cardiaque à Henri-Mondor. Mais l’ARS démontre que le couperet (ou scalpel) est toujours sur la tête des services chirurgicaux. L’objectif est resté de faire disparaître le maximum de services de chirurgie sous des prétextes fallacieux et dans un but comptable

Delafontaine : ils voulaient couper le robinet…

La maternité de Saint Denis qui assure 3000 accouchements par an s’agrandit avec, au passage, des chambres qui vont devenir individuelles donc payantes. L’activité va augmenter de dix lits en suite de couche et de dix lits en gynécologie. Au lieu d’augmenter les effectifs du personnel qui est déjà plus que compressé, la direction prévoyait d’enlever un tiers du personnel auxiliaire de puériculture et aides soignantes et de ne pas remplacer les infirmières partant à la retraite et d’augmenter encore plus la polyvalence. Après trois semaines de grève réunissant sages femmes, auxiliaires de puériculture, aides soignantes et infirmières, et malgré des pressions dures antigrève des cadres et de la direction, ils ont gagné : il n’y aura aucune suppression de poste. Et ce n’est bien sûr pas suffisant : c’est des augmentations d’effectif qu’il faudrait. Mais, là, c’est en agissant de même à l’échelle de toute l’APHP que l’on peut l’obtenir.

Polycliniques ou poly-profits ?

La Polyclinique Saint Roch à Perpignan est en grève depuis le 15 juin pour revendiquer des augmentations de salaires. La grève est bien suivie obligeant la clinique à transférer l’ensemble des patients. Le lundi 20 juin, 300 personnes étaient assemblées sur un effectif de 470. La direction prévoyait de baisser lma prime annuelle de 60% en n’augmentant le salaire que de 1% ! Cette polyclinique fait partie d’un groupe régional Médipôle Sud Santé qui a réalisé en 2010 : 220 millions de chiffre sur le dos des 2200 salariés soit cent mille euros par salarié ! Et depuis mars 2011, un fonds d’investissement britannique Bridgepoint y a injecté des capitaux afin de réaliser de copieux profits. Et si toutes les cliniques du groupe se mettaient en grève à la suite de Perpignan ?!

La naissance, quoi de plus important ?

La politique systématique de fermeture des maternités ne se ralentit pas. En région parisienne, la prochaine victime est désignée : c’est la maternité des Lilas. En trois ans, une cinquantaine de maternités ont été fermées. Bien entendu, chacun comprendra que cela entraîne une dégradation considérable des conditions d’accouchements : insécurité due à l’éloignement par rapport au domicile, conditions dégradées de travail des personnels du fait notamment d’une surcharge sans personnel supplémentaire et de l’augmentation du nombre de césariennes. Mère et enfant qui quittent la maternité dès le deuxième jour avec souvent des problèmes les obligeant finalement à revenir plus tard. Ici encore, on transforme la santé en rentabilité et cette fois ce sont les nouveaux-nés qui en seraient les victimes… si on laisse faire.

L’AP fait sa cuisine

Les cuisines sont aussi ciblées que les autres services de l’AP. Il s’agit cette fois de supprimer 3500 emplois à temps plein d’ici 2014 ! Ben voyons ! Et la direction prétend avoir trouvé le moyen en se contentant d’utiliser le turn-over. Une manière doucereuse de dire qu’elle dégoûte suffisamment les personnels pour que les départs « volontaires » permettent de résoudre le problème. Mais il y en a un autre qu’elle n’a pas résolu : comment donner autant à manger sans personnel pour faire à manger !

Allo, veuillez rappeler

Un certain nombre de cliniques privées ont désormais un standard automatisé, ce qui leur évite de payer du personnel. Autre avantage : cela permet de faire payer, cher, des conversations téléphoniques de l’extérieur avec leurs patients. Pour les parents et amis, il y a un autre désagrément : l’automate ne reconnait pas nécessairement votre prononciation du nom du malade et vous oblige à rappeler. Après les cliniques, les maisons de repos et de retraite, ce dispositif menace de gagner l’hôpital public…

A quoi la direction passe son temps ?

Dans les projets destructeurs de la direction de l’APHP dévoilés par le Canard Enchaîné, on trouve notamment celui de récupérer des RTT sur l’ensemble du personnel. La procédure serait, par exemple, la suivante en ce qui concerne les soignants. Les équipes de jour, actuellement de 7H36 passeraient à 7H30, de même que les équipes d’après-midi qui sont actuellement à 7H50. D’une part cela réduirait encore plus le temps de transmission entre équipes. Cela ferait récupérer à l’APHP 300.000 journées de RTT par an. Sur notre dos !
Cynisme toujours !
Sachant que les conditions de travail s’aggravant, avec le manque de personnel, la précarité des agents, l’accroissement de la charge de travail et les multiples pressions de l’encadrement ne peuvent qu’augmenter les risques suicidaires dans une profession où les responsabilité face aux malades sont importantes, la direction a décidé… de mettre en place une cellule anti-suicide. On ne pourra ainsi pas dire qu’elle n’a rien fait alors qu’elle n’a bien sûr rien changé aux causes…

La promotion des économies budgétaires

Parmi les réductions de coûts et les augmentations de coups contre nous, on relève que les dépenses pour les promotions professionnelles vont diminuer de 40%. Après cela, la direction dira qu’elle manque de professionnels et n’en trouve pas sur le marché du travail. Elle se plaindra aussi du manque de motivation des agents. Mais ses grommellements ne peuvent cacher un fait : la dégradation de l’AP est l’œuvre exclusive de la direction de l’AP !

A la courte paille

Supprimer un poste sur deux d’un fonctionnaire partant, tel est l’objectif affiché par le gouvernement. A l’AP, c’est carrément de la folie. Cela signifie que la stagiarisation des précaires se fait au compte-goutte alors qu’ils travaillent depuis longtemps sur des postes vacants. Cela a des conséquences graves à la fois pour les personnels précaires, pour les autres, pour les malades… Pourquoi ne pas décider au niveau gouvernemental que l’on devrait tuer un malade sur deux… ?!

Faire taire les accidentés de l’AP

L’AP est le dernier de la classe pour la reconnaissance des accidents du travail. Aucun patron ne se débrouille mieux pour les faire passer en douce en présentant aux personnels qui ont subi ces accidents la situation comme un arrangement dans lequel l’encadrement autorise par ouverture d’esprit le personnel à « en profiter » pour prendre ses congés chez soi ! Résultat : l’accident n’est pas déclaré et, en cas d’aggravation, l’AP essaie d’étouffer l’affaire !

Heures sup, heures dangereuses…

La politique des heures supplémentaires bat son plein. Pour la direction, c’est le moyen de ne pas embaucher, de boucher les trous et souvent… de ne pas payer tout simplement ! En effet, une très grande partie des heures supplémentaires ne sont tout simplement pas déclarées et pas payées. Or, l’encadrement programme sans cesse des heures sup, tout simplement en débutant des réunions quasi obligatoires à des heures qui entraînent inévitablement des dépassements. Il serait temps que l’on impose des augmentations générales des salaires pour arrêter la machine à imposer des dépassements. D’autant que ceux-ci multiplient les risques d’erreurs, de fatigues, de maladie et de stress…

Hôpital en danger

On peut lire dans le magazine « L’infirmière » : « Faute de soignants, des services d’urgences ne peuvent plus accueillir les populations dans des conditions de sécurité sanitaires minimum (à Tenon, Antoine-Béclère, Bichat, Jean-Verdier, Saint-Louis, Saint-Antoine et bien d’autres) ; des patients dialysés sont transférés sur d’autres centres ; on assiste à la fermeture de lits d’hospitalisation, d’unités de soins, de blocs opératoires, voire de services. »

Supprimer des lits, c’est supprimer des vies

A l’hôpital de la Timone à Marseille, les familles ont lancé un cri d’alarme car la situation est catastrophique. Dans les services de réanimation pédiatrique, 40% des interventions prévues ont dû être repoussées à une date ultérieure, des mois plus tard, et parfois à plusieurs reprises. Tout ceci du fait du manque de lits. Dans le même sens, la direction pousse à la diminution de la durée d’hospitalisation des bambins. Les familles craignent à juste titre d’être victimes de la politique économique de la direction : suppressions de lits et de postes.

Plein d’IDEES pour les IDES

Les nouvelles idées du gouvernement pour les IDES consistent à mettre en place des glissements de tâches des médecins vers les infirmiers, soi-disant pour enrichir les compétences et la reconnaissance de ces derniers. En réalité pour décharger les médecins et ne pas embaucher. La direction camoufle cela par le souhait de créer un nouveau métier intermédiaire entre médecin et infirmier, avec une possibilité de faire décoller la carrière de l’infirmier… En fait, il y aura de moins en mois de médecin et d’infirmier et, en fait de réforme alléchante et valorisante, que des charges accrues….

Et si on supprimait un poste sur deux … de ministre

Le ministre du budget, François Baroin, s’est félicité des économies sur les dépenses publiques pour la période 2009-2011. Le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux a représenté un gain brut de 2,7 milliards. Il prétend aussi qu’une moitié de cette somme aurait été reversée aux agents. Soit nous ne savons pas lire soit le ministère ne sait pas compter car nous ne voyons aucune augmentation sur la paie…

Inefficace, le ministère de la Santé ?

Manque de personnel, manque de moyens, remboursements en baisse, soins plus chers, hôpitaux en faillite financière, dégradation de l’hôpital public, la Santé est souvent accusée. 23% des Français renoncent à se soigner manque de moyens. Mais le ministère de la Santé a un tout autre bilan, autrement positif et qu’il convient de souligner : il enrichit les labos : Johnson et Johnson 13,3 milliards de dollars de bénéfice, Novartis 9,9 milliards, Pfizer 8,25 milliards, Roche 8,8 milliards, Aventis 12,5 milliards, Astra Zeneca 8,1 milliards, Lilly 5 milliards, Gloxo Smith 2,4 milliards, Abott 4,6 milliards. Ne dites pas qu’il n’y a pas d’argent pour la Santé, dites qu’il n’y en pas pour les malades et le personnel !

On ne gagnera pas chacun de son côté

Les personnels administratifs sont, eux aussi, pressurés, leurs effectifs sans cesse diminués, trimballés d’un service à l’autre, et formant sans cesse des contractuels qui repartent peu de temps après. Ils sont appelés séparément à se mobiliser. Au siège de l’APHP, c’est 700 suppressions de postes qui sont prévues pour la restructuration du siège. C’est inadmissible !!!

Tous ensemble !

Des hôpitaux, des services, des personnels, tout le monde pâtit des regroupements, des déménagements, des privatisations, des restrictions, des externalisations, des multiplications de CDD, des prestations offertes au privé, orchestrées par l’APHP. Comme la Maternité, la cuisine, l’IVG, la pneumologie, l’hôpital Tenon, Henri Mondor, ceux qui luttent sont bien seuls dans leur lutte. Pour obtenir des avancées réelles par la lutte, il reste à la mener ensemble…

Ouverture puis fermeture : bilan négatif

Le gouvernement, suivi des syndicats, s’est félicité bruyamment de la réouverture du centre IVG de Tenon. Ils s’étaient gardés de clamer à sons de trompette par contre pour nous annoncer que le centre IVG de Saint Antoine devrait fermer en échange. Et moins encore de nous annoncer que le bilan en termes d’emplois et de nombre d’IVG réalisées sera même nettement négatif ! Le nombre de suppressions d’emplois n’est même pas une retombée collatérale : c’est un but !

Halte au discours sécuritaire en psychiatrie

La psychiatrie connaît un déferlement sécuritaire qui va toujours en augmentant, tout en diminuant la possibilité de soigner. La réforme des soins sous contrainte va encore dans ce sens, tout cela pour plaire et répondre dans un but électoral à des peurs injustifiées de la population. Rappelons que seuls 2,7 % des actes violents sont commis par des personnes souffrant de troubles psychiatriques. Bizarre on ne parle jamais des 97% autres .

Les concernés sont les derniers informés

Le bruit court que la pneumologie de Saint Antoine irait à Tenon, mais la direction se contente de laisser courir sans informer sérieusement les personnels ni examiner les problèmes que cela leur pose. Les déménagements se multiplient sans qu’une lutte d’ensemble soit proposée non plus. Et comme dans tous les autres cas, déménagement suppose suppression de postes !

Un nouveau scandale de l’AP

Une de nos collègues, aide soignante de Saint-Antoine, a été contrainte d’arrêter de travailler suite à des douleurs lombaires causées par son travail. Cependant la direction refuse de la reconnaître en accident du travail et la contraint ainsi à la misère. Nous sommes tous menacés d’être un jour victimes de tels comportements et cette aide soignante qui s’adresse publiquement au personnel pour dénoncer sa situation mérite tout notre soutien.

Les labos tuent et l’Etat paie

Mediator est reconnu par tous comme responsable d’un grand nombre de morts et le trust a agi en toute conscience, conscient aussi qu’il n’aurait pas plus à payer que les profits réalisés. Et, effectivement, c’est l’Etat qui débourse l’argent pour dédommager les familles !

Volontaires, tu parles !

Comme les restructurations sont monnaie courante, l’APHP se dote de cellules d’accompagnement professionnel pour soi-disant « suivre la mobilité des agents ». Selon la direction de l’APHP, ce serait l’occasion pour le personnel de « se réorienter », de « changer de cap professionnel », comme ils disent. Mais la finalité c’est de vider l’APHP de son personnel au coût le plus réduit possible pour la direction. Pour cela, il y a une carotte la prime de départ volontaire afin de pousser à la démission. Une belle arnaque car tout agent volontaire au départ ne pourra plus exercer d’emploi public pendant cinq ans…

Embauchez tous les précaires

Le gouvernement vient de décider de tenir compte de la situation de nombreux salariés travaillant en CDD depuis des années dans les services publics. Mais, loin de régulariser toutes ces situations en réalité totalement illégales, il n’a accepté que de titulariser ceux qui travaillent depuis plus de six ans ! Et encore, ils ne seront pas dans la fonction publique ! En pratiquant ainsi, l’Etat s’assied sur ses propres lois et se moque du monde…

L’hôpital, point de convergence des démunis

La misère gagne du terrain et l’hôpital n’est pas le dernier lieu où on le constate. Seul endroit chaud ouvert où on puisse un peu encore se soigner même sans ressources, il voit toute la misère s’y déverser sans toujours pouvoir y faire face. La nuit, les couloirs ne désemplissent pas car les gens n’ont pas où dormir et les urgences témoignent elles aussi de ce durcissement de la vie sociale. Cela contribue à dégrader les conditions de travail à l’hôpital…

Tous ensemble !

Des hôpitaux, des services, des personnels, tout le monde pâtit des regroupements, des déménagements, des privatisations, des restrictions, des externalisations, des multiplications de CDD, des prestations offertes au privé, orchestrées par l’APHP. Comme, l’hôpital Tenon, Henri Mondor, ceux qui luttent sont bien seuls dans leur lutte et se battent à tour de rôle. Pour obtenir des avancées réelles par la lutte, il reste à la mener ensemble…

La marche à reculons

Une bonne nouvelle : la chirurgie cardiaque du CHU Mondor de Créteil ne fermera pas du fait de la mobilisation des personnels. Néanmoins, rappelons-nous que pour un hôpital ou un service sauvé, c’est deux qui ferment ! Quel hôpital n’a pas au moins un service qui ferme ou déménage ou le fera ? Quelle région de Paris, de banlieue comme de province n’est pas dépossédée de ses hôpitaux de proximité, avec toutes les conséquences graves pour la santé des patients ? Quel déménagement ne cache pas des suppressions d’emplois et de moyens ? Quelle fermeture ne signifie pas un recul de la santé sous prétexte de mieux défendre la santé et la sécurité des malades ? Quel hôpital n’a pas connu des externalisations d’activités ? Quelle réorganisation n’est pas motivée par les seuls objectifs comptables ? Tous les prétextes sont bons pour justifier les déménagements comme on l’a vu avec des services comme la chirurgie, la maternité, la pneumo, l’IVG ou les brûlés… Toutes les prétendues réformes, réorganisations, modernisations sont des reculs énormes de la santé des malades et des conditions de vie et d’emploi des personnels.

Le public au service du privé

C’est ce modèle qu’a vanté Nicolas Sarkozy lors d’une table ronde récente à Fontainebleau. « Ce matin, j’ai visité la polyclinique. C’est la première fois qu’un président de la République visite un établissement privé. », a déclaré le chef de l’Etat, poursuivant par « A ceux qui acceptent de se restructurer pour jouer la complémentarité, nous donnons de l’argent pour investir. Ce sera la force de la médecine de proximité. » Donc le public ne sera pas la médecine de proximité. Ce n’est pas étonnant dès lors que le gouvernement ferme progressivement des services et des hôpitaux publics....

A la courte paille

Supprimer un poste sur deux d’un fonctionnaire partant, tel est l’objectif affiché par le gouvernement. A l’AP, c’est carrément de la folie. Cela signifie que la stagiarisation des précaires se fait au compte-goutte alors qu’ils travaillent depuis longtemps sur des postes vacants. Cela a des conséquences graves à la fois pour les personnels précaires, pour les autres, pour les malades… Pourquoi ne pas décider au niveau gouvernemental que l’on devrait tuer un malade sur deux… ?!

Contre la précarité, … le gouvernement précarise

Sous le prétexte d’en finir avec les contrats en CDD à l’hôpital, le gouvernement met en place des CDI. Seulement, il en profite ainsi pour se débarrasser tranquillement avec le statut des fonctionnaires. C’est une politique générale à toute la fonction publique et qui a été menée à bien à La Poste. Les CDI n’ont pas les mêmes droits que les fonctionnaires : c’était le but recherché. Le service public, lui-même, n’a plus alors qu’à passer aussi à un statut d’activité lucrative…

Formation sur le tas

Comme le regroupement des hôpitaux, celui des écoles d’infirmières signifie une diminution des moyens. Ce n’est pas la seule restriction pour les élèves infirmiers : avant ils avaient un formateur MSP. Maintenant, c’est l’infirmière qui, en plus de son boulot débordant, doit assurer toute la formation de l’élève. Et aussi prendre toute la responsabilité de son activité…

On est tous en manque... d’effectifs

Au CHU Le Tallec à Toulouse, après six jours de grève, le service de médecine interne a obtenu que l’effectif soit réajusté. Un exemple à suivre à grande échelle, sur toute l’AP…

Supprimer des lits, c’est supprimer des vies

A l’hôpital de la Timone à Marseille, les familles ont lancé un cri d’alarme car la situation est catastrophique. Dans les services de réanimation pédiatrique, 40% des interventions prévues ont dû être repoussées à une date ultérieure, des mois plus tard, et parfois à plusieurs reprises. Tout ceci du fait du manque de lits. Dans le même sens, la direction pousse à la diminution de la durée d’hospitalisation des bambins. Les familles craignent à juste titre d’être victimes de la politique économique de la direction : suppressions de lits et de postes.

Et si on supprimait un poste sur deux … de ministre

Le ministre du budget, François Baroin, s’est félicité des économies sur les dépenses publiques pour la période 2009-2011. Le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux a représenté un gain brut de 2,7 milliards. Il prétend aussi qu’une moitié de cette somme aurait été reversée aux agents. Soit nous ne savons pas lire soit le ministère ne sait pas compter car nous ne voyons aucune augmentation sur la paie…

Inefficace, le ministère de la Santé ?

Manque de personnel, manque de moyens, remboursements en baisse, soins plus chers, hôpitaux en faillite financière, dégradation de l’hôpital public, la Santé est souvent accusée. 23% des Français renoncent à se soigner manque de moyens. Mais le ministère de la Santé a un tout autre bilan, autrement positif et qu’il convient de souligner : il enrichit les labos : Johnson et Johnson 13,3 milliards de dollars de bénéfice, Novartis 9,9 milliards, Pfizer 8,25 milliards, Roche 8,8 milliards, Aventis 12,5 milliards, Astra Zeneca 8,1 milliards, Lilly 5 milliards, Gloxo Smith 2,4 milliards, Abott 4,6 milliards. Ne dites pas qu’il n’y a pas d’argent pour la Santé, dites qu’il n’y en pas pour les malades et le personnel !

Heures sup, heures dangereuses…

La politique des heures supplémentaires bat son plein. Pour la direction, c’est le moyen de ne pas embaucher, de boucher les trous et souvent… de ne pas payer tout simplement ! En effet, une très grande partie des heures supplémentaires ne sont tout simplement pas déclarées et pas payées. Or, l’encadrement programme sans cesse des heures sup, tout simplement en débutant des réunions quasi obligatoires à des heures qui entraînent inévitablement des dépassements. Il serait temps que l’on impose des augmentations générales des salaires pour arrêter la machine à imposer des dépassements. D’autant que ceux-ci multiplient les risques d’erreurs, de fatigue, de maladie et de stress…

Faire taire les accidentés du travail de l’AP

L’AP est le dernier de la classe pour la reconnaissance des accidents du travail. Aucun patron ne se débrouille mieux pour les faire passer en douce en présentant aux personnels qui ont subi ces accidents la situation comme un arrangement dans lequel l’encadrement autorise par ouverture d’esprit le personnel à « en profiter » pour prendre ses congés chez soi ! Résultat : l’accident n’est pas déclaré et, en cas d’aggravation, l’AP essaie d’étouffer l’affaire !

Deux catégories : dupe ou pas dupe Deux catégories A ou B, ils ont fait le même coup aux assistantes sociales et, si celles-ci étaient en grève le 16 juin pour demander le passage en catégorie A, elles demandaient aussi des revalorisations salariales. Mais, pour l’APHP, le passage en catégorie A représente, comme il a représenté pour les infirmières, un allongement de la durée avant départ en retraite et une perte de primes, alors que l’augmentation de salaire qu’il permet, c’est vraiment des cacahouètes ! Pour la direction, A ou B, c’est pile je gagne, face tu perds !

Quand on veut nous faire taire, on crée une commission ?

On nous nous dit qu’il est important pour nous de voter pour la « Commission des soins qui représente l’ensemble des métiers paramédicaux ». A quoi servira cette commission ? Pour y répondre, il suffit de rappeler qu’elle n’est pas nouvelle et qu’aucun d’entre nous n’a jamais vu une telle commission nous défendre face à qui que ce soit des cadres ou de la direction, dans quelque circonstances que ce soit. Le slogan de cette élection est d’être « des agents actifs en votant » et la réalité est que ces votes ne servent qu’à nous faire attendre passivement que d’autres agissent à notre place. Mais, on ne le dira jamais assez, personne ne peut décider ou agir à notre place. Et tant que nous, agents de l’APHP, ne déciderons pas nous-mêmes de ce que nous voulons et nous contenterons des commissions et autres délégations mises en place par l’APHP, notre sort ne changera pas !

Soigner les patients, mais aussi la société

Se soigner est devenu de plus en plus un parcours du combattant. Les soins sont chers, les mutuelles aussi et énormément de gens n’ont pas la possibilité de se payer la mutuelle. La dernière étude statistique sur la Santé en France souligne à quel point il y a maintenant des santés à plusieurs vitesses suivant que l’on est riche ou pauvre. Et les « réformes » en cours vont toujours dans le même sens : retirer la possibilité de se soigner aux vieux, aux chômeurs, aux sans papiers, aux précaires, aux jeunes sans moyens, aux parents seuls, bref à l’ensemble des plus démunis.

Halte au discours sécuritaire en psychiatrie

La psychiatrie connaît un déferlement sécuritaire qui va toujours en augmentant, tout en diminuant la possibilité de soigner. La réforme des soins sous contrainte va encore dans ce sens, tout cela pour plaire et répondre dans un but électoral à des peurs injustifiées de la population. Rappelons que seuls 2,7 % des actes violents sont commis par des personnes souffrant de troubles psychiatriques. Bizarre on ne parle jamais des 97% autres.

Les labos tuent et l’Etat paie

Mediator est reconnu par tous comme responsable d’un grand nombre de morts et le trust a agi en toute conscience, conscient aussi qu’il n’aurait pas plus à payer que les profits réalisés. Et, effectivement, c’est l’Etat qui débourse l’argent pour dédommager les familles !

Pilule dure à avaler

Aucun responsable ne sera finalement inquiété pour les 120 morts au moins dus à l’hormone de croissance ! Cela montre qu’il y a deux poids et deux mesures entre les malades et les labos. C’est cela qui explique que les scandales se suivent, depuis le sang contaminé jusqu’au Mediator… sans que le scandale s’arrête. Le système est au service des trusts, de la santé comme des autres trusts, et, nous ne valons pas plus que des cobayes pour ces machines à profit.

En toute franchise, c’est dégueulasse

La direction de l’AP, en plein boulot, n’en manque pas une pour réformer nos statuts. Cette fois, elle s’en prend aux arrêts maladie. Sans oser les interdire ou les réprimer ouvertement – cela ferait mauvais genre pour un service de santé -, elle a trouvé une manière d’interpréter la loi pour pénaliser les personnels qui ont des arrêts maladie, y compris pour des longues maladies, des maladies professionnelles, des congés pathologiques. Ils perdront RT et RR et auront une journée RTT perdue pour 8 à 12 jours d’arrêt dans l’année. Non seulement on doit se tuer au travail, mais si on tombe malade, c’est encore nous qui devons le payer. Trop, c’est trop. Voilà une circulaire qu’il faut faire ravaler à la direction de l’AP !

Bientôt une direction à distance ?

L’Etat n’ouvre plus de places de concours de secrétaires médicaux. L’objectif est de les remplacer par des boites privées pratiquant le secrétariat à distance. Et si on remplaçait la direction de l’APHP par une caméra ?

A comme arnaque ?

Les IDE qui passent en A vont perdre la prime de veille de 90€. C’est une nouvelle magouille de la direction de l’APHP pour nous voler. Ces directeurs justifient ainsi leurs grosses paies, en ponctionnant la nôtre !!!

A ou B ? Tous en catégorie BA…S !

Seulement 50% des infirmières ont choisi la catégorie A qui était présentée par l’AP comme une promotion. Cela en dit long.. Et encore, un tiers des infirmières ne se sont pas donné la peine de répondre, restant ainsi d’office en B. Car chacun a compris qu’il y avait tromperie en la matière : un choix bidon entre des hausses de salaire ridicules et garder le droit de partir en retraite à 55 ans puis 57 ans. Rappelons que ces années ne comptent pas pour rien puisqu’en moyenne une infirmière a une durée de vie inférieure de 7 ans à celle d’une autre femme ! Et encore, le taux d’invalidité de ceux qui arrivent à la retraite est de 20% ! Sans compter que la durée moyenne de carrière d’une infirmière est de 25 ans… Et les infirmières ne sont pas les seules à avoir des travaux pénibles. C’est pour toutes et tous que l’augmentation des salaires est indispensable et ne doit pas être compensée par un surcroit d’années de travail. Il nous faut à tous 300€ d »’augmentation du salaire, la retraite à 55 ans et une réduction du temps de travail !

Des cadres que l’on ne peut pas encadrer

Il y a un curieux phénomène chez certains cadres. Leur cadran de montre marche bigrement bien pour les prévenir si on a cinq minutes de retard. Mais, à l’inverse, bizarrement, leur cadran n’indique rien si on a 5, 10, 15 minutes ou plus de travail après la fin de notre journée du fait d’une trop grande charge de travail. D’autant que ces heures supplémentaires là ne sont ni comptabilisées ni payés…

Mille euros sur le salaire de base mensuel !

Alors que le gouvernement fait de la démagogie en prétendant souhaiter des primes de 1000€ pour les travailleurs du privé (mais sans contraindre les patrons à autre chose que négocier en échange de reculs sociaux pour une somme indéfinie), dans la fonction publique, c’est ceinture !!! Les salaires sont gelés pour 2012… Quant à l’augmentation que l’on était censés avoir en octobre dernier, on ne l’a pas vue non plus. A l’hôpital, travailler plus on connaît avec la suppression d’un fonctionnaire sur deux, mais le gagner plus, n’a pas encore franchi les murs. Avec la suppression de 30.000 emplois en 2012, ça continue et le blocage aussi. Et nous, quand est-ce qu’on bloque ?

Tout est planifié, surtout le désordre

Le planning, c’est un sport permanent. On l’examine. Dès qu’on repasse, tout a changé. On ne nous a pas demandé notre avis, bien sûr. On revient cependant nous voir pour changer encore. Et on ne sait toujours pas si c’est la version définitive. C’est pratique pour s’organiser ! Et si on ne l’applique pas on est en faute ! Les responsables nous demandent de nous engager sur le planning mais, eux, il ne les engage pas à grand-chose !

Le cercle vicieux de la T2A

Les folies de la « tarification à l’activité » se multiplient et multiplient aussi les dépenses inutiles pour la collectivité alors que ce tarif était censé diminuer celles-ci. L’hôpital est devenu un lieu où on favorise et recherche les sous obtenus en effectuant les activités les plus rentables et non en soignant les malades qui ont besoin de l’être. Ainsi l’opération est favorisée et pas la prévention (non comptée dans la T2A), ce qui est médicalement et même financièrement absurde. Quelle est cette logique dans laquelle le déficit des hôpitaux nourrit le déficit de la sécu qui nourrit à nouveau le déficit des hôpitaux… C’est quelque chose de très systématique puisqu’il y a même un logiciel de l’AP qui sert uniquement à trouver l’activité la plus rentable du moment !

On ne paiera pas la disparition de l’ordre

L’ordre infirmier ou prétendu tel est mort et c’est une bonne chose. Cette pompe à fric (le nôtre) ne servait à rien. Sur 500.000 infirmiers, seuls 3000 avaient payé leur cotisation à l’ordre. Et encore, on ne veut pas leur rendre les sous maintenant que l’ordre est dissout ! L’ordre avait vu son déficit se creuser et on voudrait que ce soit les premiers cotisants qui épongent la dette. Le spectacle est annulé : remboursez !

A Toulouse, tout n’est pas rose

Au CHU de Toulouse, la médecine interne est en grève contre le sous-effectif et des locaux insalubres. Les heures sup non payées sont monnaie courante et les seuls remplaçants sont des intérimaires qui ne peuvent remplacer des personnels formés. La santé des malades en pâtit mais celle du personnel aussi qui a décidé de dire : stop ! Malheureusement, nous en sommes encore à nous battre hôpital par hôpital et secteur par secteur alors que tout le secteur hospitalier connaît les économies de moyens et de personnel sur le dos des malades et des agents…

Le stress : c’est ou eux ou nous

Le nombre de suicides liés au travail ne cesse d’augmenter tant la pression sur les salariés s’aggrave. Il augmente aussi parmi les chômeurs. La catastrophe économique de ce système est aussi une catastrophe humaine. Une seule solution : changer le stress de camp et, par notre lutte collective, stresser les dirigeants, les banquiers, les patrons des trusts et les responsables du secteur public comme privé.

Plus de tableau : que devient le cadre ?

Certains cadres sup se vantent d’être des bons élèves pour avoir réussi à rendre des postes ou à augmenter la charge de travail à effectif constant. Ces cadres feraient mieux de se mettre du côté du personnel pour réclamer des embauches. Une fois qu’ils auront supprimé des postes en quantité, c’est le leur qui giclera.

Déchaînons-nous !

Il y a deux siècles de cela, Philippe Pinel, un médecin, œuvrait pour une humanisation des soins donnés aux malades mentaux en supprimant leurs chaînes. Aujourd’hui, dans le cadre de sa démagogie prétendument sécuritaire, le gouvernement compte en remettre avec les soins contraints hors de l’hôpital. A quand le retour des camisoles et des bagnes ?

L’argent, le nerf du profit

Selon un décret récemment publié au Journal officiel, les patients seront désormais facturés lorsqu’ils demanderont une chambre individuelle à l’hôpital même s’ils n’y passent pas la nuit. L’Assurance Maladie ne remboursera pas ce supplément. Cela ne fera certainement pas progressé la santé.

L’APHP veut combattre l’absentéisme mais pas sa cause…

C’est un courtier en assurances que la direction a chargé d’étudier l’absentéisme des agents paraît-il en forte progression dans la fonction publique territoriale et hospitalière. En passant au crible l’ensemble des « absences pour raison de santé », l’étude observe que tous les clignotants sont au rouge : il y a plus d’arrêts ; ceux-ci durent plus longtemps ; ils concernent aussi davantage d’agents. Mais elle se garde de signaler les causes, c’est-à-dire tous les autres clignotants qui, à l’hôpital public, sont au rouge et on dépassé le signal danger : effectifs insuffisants, stress en hausse, charge de travail excessive, manque de repos, horaires excessifs, conditions de travail en pleine dégradation. Du coup, le courtier en assurances ne verra qu’une solution : surveiller les agents !!!

Renault inexcusable et il n’est pas le seul

L’entreprise automobile a été condamnée en faute inexcusable dans le suicide d’un technicien au Technocentre de Guyancourt. La direction l’avait poussé à bout. Sa femme a rappelé à la radio comment un salarié modèle pouvait être piégé par des demandes de plus en plus importantes et sans moyens supplémentaires. Elle a espéré que ce jugement encourageait les salariés à ne pas se laisser faire. Son message est très important pour l’hôpital public, car on connaît ces méthodes de pression et on est aussi concernés par le stress et les suicides.

Les plus extérieurs, c’est la direction

A l’APHP, le manque d’effectifs est tel que des services se retrouvent à tourner sans aucun personnel de l’hôpital, avec seulement du personnel extérieur (intérimaires et suppléances). Si les collègues concernés se sentent largués, cela n’a rien d’étonnant. Mais ce qui se comprend moins, c’est que ces services se retrouvent dans cette situation au vu et au su de la direction qui a même organisé cette situation sous-produit d’un déficit en effectif qui est même un objectif de la direction générale… Que le personnel connaisse peu ou pas le service devient, du coup, un motif supplémentaire de risques en cas d‘incidents et, s’il faut intervenir dans l’urgence – ce qui arrive -, c’est carrément dangereux. Ne nous laissons pas faire !

Yasmina ne baisse pas les bras

Aide-soignante à Saint-Antoine en médecine interne, Yasmina se fracture un orteil lors d’un brancardage du fait de la chute d’une bouteille d’oxygène. Elle est victime l’année suivante d’un accident : son poignet est écrasé entre une porte et un lourd chariot. En reprenant le travail, elle ressent une douleur à la hanche et les examens diagnostiquent une lésion des disques intervertébraux, une déplacement du bassin provoquant une sciatalgie bilatérale. Yasmina ne peut plus travailler mais l’APHP refuse de la changer de poste et encore plus de reconnaitre sa maladie en accident du travail. Yasmina a diffusé des tracts elle-même, vu le silence assourdissant des centrales syndicales, toutes obédiences confondues, comme si cette affaire ne les concernait pas, comme si nous n’étions pas tous menacés par une affaire du même type ! Ne laissons pas Yasmina se battre seule car, demain, nous aussi nous pouvons être seuls face à la direction.

C’est du vol !

Une très grande partie de nos heures supplémentaires ne sont pas payées par l’APHP et parfois elles ne sont même pas reconnues par la direction. Cela représente pour nous un manque à gagner très important et, pour la direction, c’est des économies considérables sur notre dos. Pensez donc : en moyenne quatorze jours de travail non payées par agent et une demi heure en plus non reconnue soit environ 4000 euros volés par an et par agent. Multiplié par l’effectif, on réalise le profit réalisé à notre encontre…

Tous ensemble contre la restructuration

La restructuration est le prétexte brandi pour toutes les mesures de sacrifices contre les secteurs qui sont tous touchés, en même temps ou à tour de rôle. Au lieu de nous mobiliser tous ensemble, ce qui serait la bonne manière de réagir pour nous faire respecter de la direction, les syndicats mobilisent les uns après les autres les secteurs sans prévenir les autres qu’une action a lieu. La lutte isolée de secteurs comme la Maternité a bien démontré l’inefficacité de telles méthodes syndicales de division des luttes…

Réduction des salaires

Le gouvernement qui a assez d’argent pour toutes les guerres aux quatre coins de la planète, pour aider les financier, les banquiers de toute l’Europe et imposant l’austérité aux peuples de ces pays, n’a plus un sou pour la fonction publique… Il prétend qu’il ne fait que bloquer nos salaires mais cela est faux : il les fait considérablement baisser face à la hausse du coût de la vie. Quand il s’agit d’accepter des tarifs incroyables des matériels médicaux ou des médicaments, pour financer des sociétés du bâtiment pour des travaux tous azimuts, l’Etat a de l’argent mais pas pour payer le personnel ou pour en embaucher suffisamment. On se rend bien compte en faisant nos courses qu’on n’est plus payés. Il faut que cela cesse !

Suicide au travail, responsabilité de la direction

Suite au jugement de la Cour d’appel condamnant Renault pour faute inexcusable dans le suicide d’Antonio, technicien à Guyancourt, la veuve d’Antonio a déclaré à la radio, suite au jugement condamnant Renault : « J’espère que les salariés qui l’entendront s’en serviront pour dire qu’il ne faut plus leur en demander toujours plus avec moins de moyens ». Cela nous concerne directement à l’AP : travailler toujours plus jusqu’à craquer cela ne concerne pas seulement Renault.

Un article du monde diplomatique :

Au lendemain de l’adoption par le Parlement français, le 25 juin 2009, de la loi hôpital, patients, santé, territoires (HPST), la ministre de la santé et des sports Roselyne Bachelot, en visite au centre hospitalier universitaire (CHU) d’Angers, affirmait que le système hospitalier « crée de l’emploi ». Et d’ajouter : « En 2008, ce ne sont pas moins de vingt-cinq mille embauches qui ont été réalisées dans les hôpitaux français (1). » Quinze mois plus tard, le 2 octobre 2010, il a suffi d’un arrêt de travail de trois infirmières pour que l’hôpital Tenon, à Paris, soit contraint de fermer son service des urgences pendant tout le week-end, mettant en grande difficulté les hôpitaux voisins de Saint-Antoine et Saint-Louis, déjà saturés faute de personnel.
Dès son adoption, la loi avait soulevé l’opposition des communautés soignantes hospitalières contre un « traitement de choc pour tuer l’hôpital public (2) ».

Créées par la loi, les vingt-six agences régionales de santé (ARS) — dont les directeurs sont nommés en conseil des ministres — se mettent en place avec difficulté. Inévitablement, des conflits de culture et de préséance sont apparus entre les représentants de leurs différentes composantes (Sécurité sociale, direction des hôpitaux et affaires sanitaires et sociales). Au-delà de ces querelles, s’affirment les deux traits fondamentaux de la réforme dite Bachelot : l’étatisme bureaucratique d’une part, l’ouverture vers le marché d’autre part. Même la mise en place de l’éducation thérapeutique du patient, innovation de la loi qui avait réussi à faire consensus, souffre de ce double aspect. Pour obtenir l’autorisation nécessaire de l’ARS, les soignants doivent satisfaire aux exigences bureaucratiques : pour apprendre à un patient à « gérer » son traitement, il faut au préalable lui demander de signer un « consentement éclairé ». Exactement comme s’il participait à une étude de recherche ! Interrogée sur l’absurdité de cette mesure, l’ARS d’Ile-de-France n’a qu’une réponse : « C’est le règlement ! » Pour autant, autorisation ne vaut pas financement. Ce dernier sera limité. Il faudra donc fait appel au privé, en particulier à l’industrie pharmaceutique, à travers des « partenariats public-privé » prétendument « gagnant-gagnant » mais au final toujours perdants pour les deniers publics.

Ce mélange de mercantilisme et de bureaucratisme se retrouve dans la gestion même des hôpitaux. Côté mercantilisme : on cède à des entreprises privées l’entretien des locaux, la blanchisserie, la restauration et la logistique ; on envisage de remplacer les secrétaires par des plates-formes de dactylographie privées délocalisées ; on fait payer aux patients les consultations de diététicien et de psychologue jusqu’alors gratuites ; on va demander, à partir de l’an prochain, 55 euros par nuit pour avoir droit à une chambre seule (sauf en cas d’isolement médical) (3) ; on cherche à privilégier les activités rentables (par exemple la chirurgie de la cataracte, du mélanome ou du canal carpien...) ; on contourne les « rigidités du code du travail » en favorisant l’embauche sous contrat à durée déterminée (CDD)...

Côté bureaucratie, on produit chiffres et tableaux, si bien que partout il existe désormais, pour un même établissement, deux hôpitaux : l’hôpital « numérique » des comptables et l’hôpital réel, en chair et en os, celui des malades et des soignants. Les deux deviennent de plus en plus discordants. Ainsi, en 2010, le directeur de l’Assistance publique de Paris, M. Benoît Leclerc, a supprimé officiellement sept cent quatre-vingt-trois emplois de personnel administratif, de cadres de santé, d’aides soignantes et d’agents hospitaliers... mais « aucun emploi d’infirmière », insistait-il. L’hôpital réel s’avère fort différent des chiffres officiels.

Haro sur les corporatismes conservateurs !

Il manque du personnel dans la plupart des services : secrétaires médicales, assistantes sociales, kinésithérapeutes et… infirmières : quinze au grand pôle de neurologie de la Pitié-Salpêtrière, treize en neurochirurgie, huit en hémato-oncologie ; cinquante-huit infirmières manquent à l’hôpital Tenon, aujourd’hui en grève. En effet, ni les personnels en congé maternité, ni ceux en longue maladie ne sont remplacés. Lorsqu’un agent part à la retraite, il faut attendre six mois, quand ce n’est pas un an, pour que son poste soit pourvu. Sous la pression du « toujours plus, toujours plus vite », l’absentéisme augmente, d’autant que beaucoup d’agents ont deux heures de transport par jour, des enfants en bas âge à déposer et à rechercher chaque jour à la crèche, ou à garder à la maison lorsqu’ils sont malades…

Résultat : les services d’urgence sont au bord de la rupture dans plusieurs hôpitaux de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP). Pourtant, depuis deux ans, les médecins responsables de ces services ne cessent de donner l’alerte. Mais l’énorme machine bureaucratique de l’AP-HP se méfie des professionnels, suspectés a priori de corporatisme conservateur, alors qu’elle est obsédée par l’équilibre financier via les suppressions d’emplois.

De leur côté, Mme Bachelot et M. Claude Evin, directeur de l’ARS d’Ile-de-France, ont une réponse magique : il n’y a pas de manque d’effectifs, il y a seulement un manque d’organisation. lls ne souffrent pourtant pas d’un excès de crédibilité en la matière. M. Evin a osé proposer de réduire massivement le nombre de blocs opératoires de garde en Ile-de-France de 18 h 30 à 8 heures du matin : sept blocs sur cinquante-quatre — soit un seul par département (hors Paris) — resteraient ouverts. Cette proposition, qui a suscité un tollé, n’a fait l’objet d’aucune concertation avec les professionnels impliqués. De la même façon, on a pu apprécier les talents d’organisation de la ministre et de ses services lors de la vaccination contre la grippe A (4).
Selon le discours officiel, le malaise hospitalier serait purement parisien et toucherait particulièrement « les nantis de l’AP-HP ». Les mêmes politiques produisent pourtant les mêmes effets : après avoir supprimé plus de deux cents agents, le CHU de Nantes a dû fermer onze blocs opératoires pendant trois semaines en juillet 2010. Quant au privilège des Parisiens, il suffit pour en juger de comparer quelques chiffres : en 2009, le budget de l’AP-HP était de 6,5 milliards d’euros pour vingt-trois mille lits, tandis que Lyon recevait 1,4 milliard d’euros pour cinq mille quatre cents lits, Marseille 1,1 milliard d’euros pour deux mille trois cents lits et Toulouse 850 millions pour deux mille huit cents lits.

En réalité, la politique du gouvernement vise à mettre progressivement les hôpitaux en déficit pour les obliger à supprimer des emplois, quitte à diminuer leur activité au profit des cliniques commerciales — lesquelles sont jugées moins coûteuses pour la Sécurité sociale, même si elles le sont beaucoup plus pour les patients (lire « “Non, c’est la cheville…” »). Ainsi, l’enveloppe budgétaire des hôpitaux doit augmenter de 2,7 % en 2011, mais l’accroissement programmé de leurs charges (fonctionnement, entretien, mise aux normes, mesures salariales catégorielles, coût des traitements et des différents plans de santé gouvernementaux) est de 3,5 % (5).
A cela s’ajoute la loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS), soumise par le gouvernement au vote de l’Assemblée nationale à partir du 26 octobre 2010, qui prévoit de réduire les sommes consacrées aux missions de service public (urgences, continuité des soins...) : elle s’inspire des conclusions du rapport Briet (6), du nom du haut fonctionnaire choisi par le gouvernement pour présider le conseil de surveillance de l’AP-HP en remplacement du représentant du maire de Paris, jugé trop sensible à la pression de la population.

Le rentable au privé, le reste au public

De plus, la politique de convergence tarifaire — c’est-à-dire du « tarif unique » entre établissements de santé, quel que soit leur statut, public ou privé, quelles que soient leur taille, leur mission, leur vétusté — va pénaliser en premier lieu les hôpitaux publics et, parmi eux, les hôpitaux de grande taille au bâti ancien. Autrement dit, le déficit de l’Assistance publique de Paris, qui atteint déjà 96millions d’euros, ne peut qu’augmenter l’année prochaine.

Pour survivre à cette concurrence déloyale, les hôpitaux publics adoptent un mode de gestion qui se rapproche de plus en plus de celui des cliniques privées. Désormais, les praticiens hospitaliers seront embauchés sous contrat renouvelable tous les trois ans et essentiellement payés à l’activité (7). Ils seront donc plus facilement révocables. Tout comme les directeurs des hôpitaux, qui pourront venir du privé et ne rien connaître à la santé publique, telle la nouvelle directrice de l’AP-HP, Mme Mireille Faugère, qui a fait toute sa carrière à la SNCF. Ainsi peuvent-il se concentrer sur l’objectif unique de leur mission : la rentabilité financière, dont dépend d’ailleurs en partie leur propre salaire.

L’Allemagne a appliqué cette politique libérale avec méthode et efficacité. Résultat : la part des établissements publics dans l’administration des soins est passée de 46 à 32 %, celle du privé lucratif de 15 à 30 %. Deux CHU ont même été vendus au privé : celui de la ville de Hambourg et celui de Giessen et Marburg. La part des dépenses restant à la charge des patients a augmenté, passant de 11 % à 13 %, tandis que les dépenses publiques, elles, baissaient de 79 % en 2000 à 77 % en 2007.

La France suit le mouvement. Au nom de la rentabilité, les hôpitaux publics vont devoir réduire leur personnel et leurs activités au profit des cliniques commerciales. Le comble sera l’introduction, au sein des hôpitaux publics eux-mêmes, de cliniques commerciales. C’est ce que souhaite M. Durousset pour les maternités. C’est ce qui est prévu à l’hôpital Saint-Joseph de Paris pour une clinique d’orthopédie. Grâce à ce « partenariat public-privé », la division des tâches sera plus facile : le rentable au privé, le reste au public. A n’en pas douter, les coûts pour la Sécurité sociale seront ainsi « mieux maîtrisés ».

Déjà, le montant des dépenses non prises en charge par l’assurance-maladie est passé, entre 2002 et 2008, de 5 % à 29 %, et le nombre de personnes qui renoncent à des soins pour des raisons financières atteint désormais 23 % — et même 33 % pour celles qui n’ont pas d’assurance complémentaire. Les primes de ces mêmes complémentaires, mutuelles et assurances privées, ont connu une progression de 44 % entre 2001 et 2008, tandis que les remboursements ne progressaient dans le même temps que de 27 % (8). Le président du groupe UMP à l’Assemblée nationale, M. Jean-François Copé, propose d’aller un peu plus loin : il réclame, tout simplement, la fin du monopole de la Sécurité sociale (9).
Anne Gervais et André Grimaldi.

(1) « Roselyne Bachelot estime que les hôpitaux créent de l’emploi », Ouest-France, Nantes, 26 juin 2009.

(2) André Grimaldi, Thomas Papo et Jean-Paul Vernant, « Traitement de choc pour tuer l’hôpital public », Le Monde diplomatique, février 2008.

(3) Le principe est déjà adopté dans plusieurs hôpitaux de province (Rouen, par exemple) et à l’hôpital Bichat à Paris, à titre de test.
(4) Lire notamment « Vaccins H1N1 : le ministère de la santé mis en cause », Le Figaro, Paris, 15 octobre 2010.

(5) « Estimations relatives au taux d’évaluation budgétaire pour 2010 », Fédération hospitalière de France (FHF), Paris, mai 2009.

(6) Cf. dépêche Agence de presse médicale (APM) du 20 avril 2010.

(7) Journal officiel, Paris, 30 septembre 2010.

(8) « Le coût de la consommation santé pour les ménages », UFC-Que choisir, septembre 2010.

(9) Jean-François Copé, « Pourquoi l’assurance-maladie allemande est en bonne santé ? », Slate.fr, 14 avril 2010.

la suite...

Messages

  • Nous écrivions déjà en 2003 :

    Le gouvernement s’attaque à l’hôpital public

    21 octobre 2003

    L’annonce par Mattei d’une aide de 10,2 milliards d’euros pour les hôpitaux, soi-disant pour répondre à la situation catastrophique révélée par la canicule, n’était que du bluff. Ce plan n’a rien de nouveau ni rien à voir avec la canicule : il était déjà annoncé avant les vacances dans le plan « Hôpital 2007 » sous le titre évocateur de « projet de restructuration facteur d’économie de fonctionnement ». Sur la chaîne de télé M6 Mattei a déclaré « 10,2 milliards de réalisation pour 6 milliards d’aide : cela veut dire que les hôpitaux publics et privés ont mobilisé pour 4,2 milliards d’euros, une partie de leur autofinancement, de leurs ressources propres et de leur capacité d’emprunt pour amplifier l’effet des seuls financements du plan hôpital 2007. » Ces 6 milliards d’euros annoncés avant les vacances étaient présentés dans le plan comme une dépense nécessaire à la restructuration. Et la totalité de cette somme est à la charge de la sécurité sociale : l’Etat n’a rien à débourser. Quant aux 4,2 milliards supplémentaires, l’Etat ne paie encore rien : une partie provient de l’argent que les hôpitaux eux-mêmes vont économiser et une autre partie d’emprunts à des fonds privés. Les 70% de la somme viendra d’investisseurs privés qui, selon le projet, seraient propriétaires des bâtiments hospitaliers qu’ils construiraient ! L’hôpital se retrouvera en permanence en train de payer des intérêts à des prêteurs privés qui détiendraient des biens de l’hôpital.
    Tout le plan « Hôpital 2007 » vise la privatisation. Il met sur le même plan privé et public en ce qui concerne la répartition des établissements de santé, des effectifs, des investissements, des matériels et la répartition des budgets. Ainsi, la somme de 10,2 milliards d’euros concerne indistinctement privé et public. Les recompositions entre établissements privés et publics donneront souvent naissance à des groupements d’intérêt économique (GIE), façon de soumettre encore plus les hôpitaux publics aux contraintes de rentabilité. Le projet Hôpital 2007 prévoit le Groupement de coopération sanitaire (GCS) qui pourra lier des établissements entre eux ou avec des professionnels de santé libéraux. Il s’agira de regrouper les services logistiques, les matériels, les hôpitaux privés et publics, sous l’autorité des directions d’ARH (agences régionales d’hospitalisation) qui deviennent les seuls juges de quels investissements sont nécessaires et quels centres il convient de fermer. Sous prétexte de moins de bureaucratisme, il s’agit d’enlever à l’Etat la direction de l’hôpital public et supprimer la carte sanitaire qui définissait les investissements selon des indices nationaux (nombre de lits par habitants, quantités de matériels spéciaux comme IRM ou scanners),
    On a pu constater dans le projet de budget de l’Etat présenté par Raffarin que le personnel de la santé allait encore diminuer, essentiellement à cause des départs en retraite non remplacés. C’est le dévouement des personnels qui pallie les insuffisances.
    Certes, l’hôpital public est depuis longtemps une activité parasitée par le secteur privé (cliniques privée se réservant les actes rentables tout en s’économisant les équipements les plus lourds, consultations privées à l’hôpital, double casquette de bien des patrons de service, fournisseurs d’équipements lourds, trusts pharmaceutiques…). Les nouvelles règles ouvrent la voie à la privatisation pure et simple des hôpitaux, proposent d’y d’introduire les règles de la médecine libérale et la dépendance des hôpitaux vis-à-vis des financiers en ce qui concerne la propriété immobilière et les dépenses. C’est la population qui devra payer pour cela avec l’augmentation du forfait hospitalier et la transformation du prix de journée en un paiement à l’acte (qui permet d’imposer des coûts importants pour les actes très spécialisés utilisant du matériel sophistiqué et de mieux rémunérer les spécialistes de l’hôpital public à l’exemple de ce qui se pratique dans le secteur libéral). Faire payer en fonction de l’acte médical, c’est l’un des jalons permettant d’en finir avec l’hôpital public offrant une médecine de pointe ouverte à tous, riches comme pauvres.
    Ce n’est pas la honte des 15 000 morts de la canicule qui risque de faire reculer Mattei et ses semblables. Mais peut-être, pour commencer, la colère qui monte parmi les personnels des hôpitaux.

  • Le Mediator, le médicament utilisé comme coupe-faim à l’origine de 500 à 2.000 décès, a coûté environ 1,2 milliard d’euros à la Sécurité sociale, affirme le Figaro dans son édition de jeudi.

    Le seul remboursement de cet anti-diabétique, dont quelque 145 millions de boîtes ont été vendues en 33 ans, a coûté 879 millions d’euros, selon une note confidentielle de la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam), citée par le quotidien.

    Le coût de la prise en charge des complications médicales liées à ce médicament, destiné aux diabétiques en surpoids et largement détourné comme coupe-faim, représente en outre au moins 315 millions d’euros.

    Les ventes du Mediator n’ont cessé de progresser entre 1983 et 2005, un pic ayant été atteint en 2005 avec plus de 9 millions de boîtes vendues, selon ce même document.

    Contactée par l’AFP, la Cnam n’a pas commenté cette information dans l’immédiat.

    Commercialisé en France par les laboratoires Servier de 1976 à novembre 2009, le Mediator, qui a été utilisé par 5 millions de personnes, a été retiré du marché en raison des risques cardiaques encourus par les patients. Plusieurs centaines de plaintes ont été déposées à ce jour.

    La Cnam avait décidé en février de déposer plainte contre les laboratoires Servier pour "escroquerie et tromperie aggravée".

  • Déchaînons-nous !
    Il y a deux siècles de cela, Philippe Pinel, un médecin, œuvrait pour une humanisation des soins donnés aux malades mentaux en supprimant leurs chaînes. Aujourd’hui, dans le cadre de sa démagogie prétendument sécuritaire, le gouvernement compte en remettre avec les soins contraints hors de l’hôpital. A quand le retour des camisoles et des bagnes ?

  • Pagaille dans les cantines à Nouméa et marre des combats catégoriels, secteurs par secteurs.

    Hier matin, les discussions entre les élus et le Syndicat libre unité action (SLUA) ont tourné court. La délégation qui souhaite toujours l’arrêt de toute « privatisation » des ménages, ou « externalisation », selon les termes de la mairie, n’a rien obtenu de l’entretien programmé avec les élus depuis vendredi, premier jour de grève.
    « Le maire a quitté la salle. Il ne veut rien lâcher sur l’externalisation des ménages et nous non plus, explique Roselyne Nahey, déléguée du personnel SLUA et aide maternelle. Au début de l’année, ils nous ont annoncé qu’ils confiaient les ménages de la nouvelle école de Kaméré à une entreprise privée pour faire un essai, et qu’ils feraient une expérimentation sur une dizaine d’écoles en 2012. Nous ne sommes pas d’accord. » Mais quel est le lien entre les surveillantes de cantine et cette histoire de ménages ? Si elles souhaitent mettre du beurre dans les épinards, et compléter leurs trois heures et quart de travail par jour (pour 33 925 francs chaque mois), les surveillantes ont le droit d’accéder à ces heures de ménages ainsi qu’à des heures de garderie. « Si nous laissons faire la ville, elles n’auront plus du tout accès à ces missions complémentaires. Nous ne sommes pas dupes, elles seront toutes privatisées à terme », ajoute la déléguée syndicale.

    Blocage. Le maire ne souhaite pas revenir en arrière sur cette décision, qui a pour but de faire baisser les coûts des ménages (lire notre édition du samedi 26 novembre). « Nous avons fait trop de concessions dans le passé qui nous coûtent cher aujourd’hui. Nous avons expliqué au syndicat que nous préférions amener progressivement ces surveillantes de cantines vers les postes d’aide cantinières qui se libèrent. L’an prochain, il y a 12 départs la retraite et nous souhaitons que les surveillantes soient prioritaires, explique Yves Bouttin, le secrétaire général adjoint. De plus, nous leur avons expliqué qu’en 2012, près de cinquante d’entre elles pourront réaliser au moins deux heures de garderie par jour. ».

    Revendications. Mais d’autres revendications sont venues s’ajouter aux premières. « A partir de cette année, sur les 48 jours de congés des personnels des écoles de la ville, on nous en impose 30 pendant les vacances scolaires. Avant, nous pouvions choisir. Cela libérait des heures de remplacement pour les surveillantes de cantine », précise Roselyne Nahey, qui revendique également un salaire fixe des surveillantes de cantine, même pendant les vacances scolaires, l’annulation du service minimum dans les écoles et le remplacement de toutes les absences, une augmentation de la prime de fin d’année, ainsi qu’une prime de salissure pour tout le personnel des écoles.

    Calendrier. Devant cette liste de 11 revendications, les élus n’ont pas souhaité répondre favorablement, Jean Lèques en tête. La réaction ne s’est pas fait attendre. Réunies en assemblée générale devant l’hôtel de ville, les surveillantes emmenées par Rosine Streeter, secrétaire générale du SLUA, et Henri Juni, nouveau venu au syndicat, ont décidé de reconduire le mouvement aujourd’hui. « Les élus ont annoncé qu’ils allaient décider d’un calendrier prochainement avec les syndicats. S’ils ne lâchent pas avant les vacances du 9 décembre, l’intersyndicale, dont nous sommes à la tête, bloquera la rentrée des classes 2012 », confiait la déléguée SLUA du personnel.

    13 écoles perturbées hier
    Sur toutes les écoles de la ville, seulement 13 ont connu des perturbations, hier, à l’heure du déjeuner. « Grâce à nos équipes, directions, enseignants, femmes de ménages, association de parents d’élèves, que je tiens à remercier, nous avons réussi à assurer le service tant bien que mal avec des repas chauds », expliquait hier Jean-Marie Ernandez, le directeur de la Caisse des écoles, dont dépendent les surveillantes de cantine. « Si le conflit dure, nous avons prévu de servir des repas froids comme ceux que nous composons lors des sorties. Ce n’est pas une situation très confortable, mais notre volonté est d’assurer le service quoi qu’il arrive. » Pour pallier l’absence de certaines collègues, d’autres surveillantes non grévistes sont venues renforcer les équipes les plus démunies. Certaines écoles, comme Serge-Laigle à Tina ont dû cependant renvoyer les enfants chez eux pour le déjeuner.
    Aujourd’hui, si le mouvement est suivi de la même façon que vendredi et lundi, l’ensemble des écoles devraient assurer le service de cantine. « Au total nous avons eu une petite centaine d’agents en grève sur les 700 que compte la ville dans les écoles », tenait à préciser Yves Bouttin, le secrétaire général adjoint de la mairie

  • L’attaque de la bourgeoisie française contre l’hôpital public continue de plus belle !

    Le Figaro d’aujourd’hui titre : « L’hôpital public miné par l’absentéisme ».

    Il serait plutôt miné par l’absentéisme financier de l’Etat et la ponction du capital privé !!!

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.