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Appel aux prolétaires du monde arabe

mercredi 20 avril 2011, par Robert Paris

Adresse urgente aux prolétaires du monde arabe

L’heure est grave.

Les régimes dictatoriaux tuent de plus en plus. En Libye et au Bahreïn les flics tirent directement à balles dans la foule. Les morts s’accumulent, mais rien ne semble devoir vous arrêter. Dehors le temps du chantage des flics terroristes et des embrouilles religieuses. Dehors le temps de la peur de la police. Fini les mensonges des journaux, radios et télévisions. La vérité du système d’oppression – misère et meurtres à répétition – ne peut plus être cachée.

La population tunisienne des prolétaires et des étudiants chômeurs a été la première à réagir victorieusement aux conséquences de la crise mondiale du capitalisme en faisant tomber un premier dictateur ; et on en oublie l’Algérie prolétarienne meurtrie où les grèves et soulèvements limités n’ont pas cessé. Toutes les forces capitalistes du monde se sont liguées alors pour agiter sous le nez des prolétaires en révolte ce vulgaire chiffon de papier où sont inscrits les mots « libertés démocratiques ». On a même hâtivement qualifié la révolte tunisienne de révolution de jasmin. Le but de tout ce cirque était évidemment de faire croire à des solutions nationales dans une hâtive réconciliation nationale pardonnant tous les crimes et sévices de l’Etat bourgeois. Les manifestants eux-mêmes qui s’enveloppaient du drapeau national ne mesurèrent pas à quel point ils se laissaient enfermer dans une impasse en laissant au second plan la question sociale. Le résultat de cette politique d’œillères nationales est là, une seule solution croient certains face à la continuation de la misère… nationale : la fuite vers les pays où il y a du travail mieux payé !

Ensuite la population prolétaire d’Egypte a suivi l’exemple tunisien en faisant chuter plus rapidement encore un autre dictateur à partir de la place Tahrir devenue centre de la lutte pour focaliser l’attention du prolétariat mondial grâce à Al Jazeera et France 24. Comme en Tunisie l’armée fût chargée, par la bourgeoisie locale et internationale, de limiter les dégâts en virant sans ménagement, après quelques inutiles journées d’hésitation, la principale potiche de l’Etat.

UNE GRADATION DANS LA VAGUE DE FOND

Chaque pas de cette magnifique vague d’insubordination pousse plus loin les exigences du prolétariat internationaliste que les observateurs borgnes ne voient pas avancer et qu’ils croient masqué ou disparu. Autant les prolétaires tunisiens se sont laissés enfermer dans les plus du drapeau national sous les chants de la liberté virtuelle retrouvée autant ils ont buté sur l’absence de concrétisation de cette liberté - emplois et salaires conséquents – autant ils se retrouvent avec la seule « solution nationale » : la fuite d’un pays de misère vers les rivages hostiles de Lampedusa.

Au contraire, dans leur gigantesque masse, les prolétaires égyptiens ont trouvé la première marche de la réelle voie émancipatrice : la lutte de classe à l’intérieur des barrières nationales. Alors que la bourgeoisie se réjouissait déjà de la joie des manifestants de la place Tahrir face au départ du tyran, autant son armée a été chargée immédiatement de tenter de mettre fin oralement aux grèves qui se développent.

La théorie des dominos est l’explication la plus simpliste que les médias ont trouvé pour tenter d’expliquer un phénomène de généralisation qui échappe à tous. En réalité, sous la pression de la crise systémique, qui frappe inégalement les pays du monde mais surtout le réservoir de main d’œuvre de l’Europe, le croissant arabe, la lutte frontale, sans intermédiaires vendus à l’ennemi étatique, poursuit son chemin au Barheïn et en Libye. Dans le cas de ces deux pays, avec une classe prolétarienne plus faible qu’en Tunisie et Egypte, une répression sans fard, la lutte prend un tour plus politique. Il ne faut pas se faire d’illusions pacifistes ou trop optimistes, un boucher sénile comme Kadhafi peut accomplir un immense massacre avant de tomber, pendu nous l’espérons. Il s’agit d’une lutte, non plus pour le pain, mais pour renverser un domino capitaliste particulièrement odieux et bichonné par Sarkozy et Obama. Les prolétaires libyens ne pourront pas y parvenir isolés. Mais, dans chaque pays apparaît à chaque fois une lueur géniale en faveur de l’union grandissante du prolétariat, au Bahreïn les manifestants vont dans ce sens en criant : « Ni sunnites, ni chiites, union nationale », comme en Algérie ils peuvent crier « ni kabyles, ni arabes, tous prolétaires » !

Un autre acteur, immensément important du mouvement, vient à son tour montrer l’exemple du pas supplémentaire à accomplir : le prolétariat iranien. Alors que, en Tunisie comme en Egypte, le mouvement était resté compartimenté dans ses illusoires solutions nationales démocratiques sans qu’il n’y ait d’appel à une jonction de la lutte des deux peuples – sans doute à cause des deux pays muselés intercalés (Algérie et Libye) – les courageuses premières manifestations iraniennes pour bafouer l’état de siège ont lieu en solidarité avec la lutte en Tunisie et en Egypte. Malgré les médias qui s’efforcent de nous expliquer que l’Iran ne fait pas partie du monde arabe, la population iranienne démonte le mensonge : les autocraties et oligarchies capitalistes sont les mêmes partout.

NE PAS S’ARRETER EN COURS DE ROUTE

Nous pouvons être satisfait, malgré l’existence encore de crimes des polices, du fait que la masse prolétarienne d’Egypte et de Tunisie ait obtenu la fin de l’état de siège. La fin de l’état de siège n’est pas une vraie démocratie prolétarienne. Comme fanal incontournable, l’expérience tunisienne et égyptienne nous enseigne qu’il n’est pas possible que le mouvement démarre ou continue derrière les factions bourgeoises des dites oppositions libérales ou islamistes. L’échec de la mobilisation en Algérie est clairement dû à la pourriture et compromission de tous les partis dits d’opposition. Ce qui a fait démarrer en force la lutte en Tunisie et Egypte a justement été l’appel des internautes et Al Jazeera. Il ne faut pas sous-estimer la possibilité d’utilisation des moyens modernes ; en mai 68 les radios avaient favorisé au début la généralisation du mouvement, même après que le pouvoir gaulliste ait fait interrompre les émetteurs radio et télévision.

Si pour l’instant la Sainte Alliance de la bourgeoisie mondiale et arabe n’a pas réussi à éteindre la dynamique de révolte pays par pays, elle peut encore éteindre l’incendie des dominos en laissant faire une féroce répression dans les pays comme la Libye encore tenus en main par des leaders terroristes qu’elle n’a pas réussi à éliminer comme Saddam Hussein, et leur faire porter le chapeau de meurtres massifs et ainsi finir par terroriser tout le monde !

CAMARADES, FRERES DE CLASSE DE LA ZONE DU CROISSANT ARABE

Vous devez lancer des appels internationalistes aux prolétaires des pays développés pour manifester eux aussi leur soutien aux prolétaires sous le feu de la mitraille, et pour arrêter la main des tueurs appeler leurs gouvernements à cesser toute fourniture de munitions de toutes sortes à ces régimes barbares. Isolés dans vos régions domino par domino, vous serez vaincus et nous avec vous.

En général ceux qui sont en lutte sont plus à même d’appeler à l’extension et au soutien de la lutte. Les prolétaires européens ne se sentent pas concernés directement, bien qu’ils vous approuvent, parce que nos médias nous mentent en présentant votre lutte comme simple conquête de la démocratie à l’occidentale ; les commentaires des blogs révèlent que la plupart des gens croient qu’il s’agit d’un « problème arabe » ou de menace des pantins nationalistes islamistes. La vérité est que votre lutte inquiète la bourgeoisie mondiale (imams et curés compris), qu’elle est sociale comme partout, contre le chômage et la « hora » bourgeoise. Isolés par la domination des mensonges, chacun des prolétaires conscients ne peut que vous soutenir et vous approuver. MAIS POUR QUE LA COLERE SE LEVE ICI VOUS DEVEZ APPELER EXPLICITEMENT LE PROLETARIAT DE TOUS LES PAYS A VOUS SOUTENIR !

SACHEZ QUE LES PREMIERS APPELS REVOLUTIONNAIRES EN 1917 EN RUSSIE ET EN 1968 EN France ONT ETE FAIT A DESTINATION DES PROLETAIRES DU MONDE ENTIER !

Cela seul peut retenir la main criminelle de la bourgeoisie. Nous ne pouvons plus nous contenter de rester les spectateurs des solutions nationales : des massacres à répétition de prolétaires et d’étudiants.

Hempel

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    mercredi 20 avril 2011, par Robert Paris

    Adresse urgente aux prolétaires du monde arabe

    L’heure est grave.

    Les régimes dictatoriaux tuent de plus en plus. En Libye et au Bahreïn les flics tirent directement à balles dans la foule. Les morts s’accumulent, mais rien ne semble devoir vous arrêter. Dehors le temps du chantage des flics terroristes et des embrouilles religieuses. Dehors le temps de la peur de la police. Fini les mensonges des journaux, radios et télévisions. La vérité du système d’oppression – misère et meurtres à répétition – ne peut plus être cachée.

    La population tunisienne des prolétaires et des étudiants chômeurs a été la première à réagir victorieusement aux conséquences de la crise mondiale du capitalisme en faisant tomber un premier dictateur ; et on en oublie l’Algérie prolétarienne meurtrie où les grèves et soulèvements limités n’ont pas cessé. Toutes les forces capitalistes du monde se sont liguées alors pour agiter sous le nez des prolétaires en révolte ce vulgaire chiffon de papier où sont inscrits les mots « libertés démocratiques ». On a même hâtivement qualifié la révolte tunisienne de révolution de jasmin. Le but de tout ce cirque était évidemment de faire croire à des solutions nationales dans une hâtive réconciliation nationale pardonnant tous les crimes et sévices de l’Etat bourgeois. Les manifestants eux-mêmes qui s’enveloppaient du drapeau national ne mesurèrent pas à quel point ils se laissaient enfermer dans une impasse en laissant au second plan la question sociale. Le résultat de cette politique d’œillères nationales est là, une seule solution croient certains face à la continuation de la misère… nationale : la fuite vers les pays où il y a du travail mieux payé !

    Ensuite la population prolétaire d’Egypte a suivi l’exemple tunisien en faisant chuter plus rapidement encore un autre dictateur à partir de la place Tahrir devenue centre de la lutte pour focaliser l’attention du prolétariat mondial grâce à Al Jazeera et France 24. Comme en Tunisie l’armée fût chargée, par la bourgeoisie locale et internationale, de limiter les dégâts en virant sans ménagement, après quelques inutiles journées d’hésitation, la principale potiche de l’Etat.

    UNE GRADATION DANS LA VAGUE DE FOND

    Chaque pas de cette magnifique vague d’insubordination pousse plus loin les exigences du prolétariat internationaliste que les observateurs borgnes ne voient pas avancer et qu’ils croient masqué ou disparu. Autant les prolétaires tunisiens se sont laissés enfermer dans les plus du drapeau national sous les chants de la liberté virtuelle retrouvée autant ils ont buté sur l’absence de concrétisation de cette liberté - emplois et salaires conséquents – autant ils se retrouvent avec la seule « solution nationale » : la fuite d’un pays de misère vers les rivages hostiles de Lampedusa.

    Au contraire, dans leur gigantesque masse, les prolétaires égyptiens ont trouvé la première marche de la réelle voie émancipatrice : la lutte de classe à l’intérieur des barrières nationales. Alors que la bourgeoisie se réjouissait déjà de la joie des manifestants de la place Tahrir face au départ du tyran, autant son armée a été chargée immédiatement de tenter de mettre fin oralement aux grèves qui se développent.

    La théorie des dominos est l’explication la plus simpliste que les médias ont trouvé pour tenter d’expliquer un phénomène de généralisation qui échappe à tous. En réalité, sous la pression de la crise systémique, qui frappe inégalement les pays du monde mais surtout le réservoir de main d’œuvre de l’Europe, le croissant arabe, la lutte frontale, sans intermédiaires vendus à l’ennemi étatique, poursuit son chemin au Barheïn et en Libye. Dans le cas de ces deux pays, avec une classe prolétarienne plus faible qu’en Tunisie et Egypte, une répression sans fard, la lutte prend un tour plus politique. Il ne faut pas se faire d’illusions pacifistes ou trop optimistes, un boucher sénile comme Kadhafi peut accomplir un immense massacre avant de tomber, pendu nous l’espérons. Il s’agit d’une lutte, non plus pour le pain, mais pour renverser un domino capitaliste particulièrement odieux et bichonné par Sarkozy et Obama. Les prolétaires libyens ne pourront pas y parvenir isolés. Mais, dans chaque pays apparaît à chaque fois une lueur géniale en faveur de l’union grandissante du prolétariat, au Bahreïn les manifestants vont dans ce sens en criant : « Ni sunnites, ni chiites, union nationale », comme en Algérie ils peuvent crier « ni kabyles, ni arabes, tous prolétaires » !

    Un autre acteur, immensément important du mouvement, vient à son tour montrer l’exemple du pas supplémentaire à accomplir : le prolétariat iranien. Alors que, en Tunisie comme en Egypte, le mouvement était resté compartimenté dans ses illusoires solutions nationales démocratiques sans qu’il n’y ait d’appel à une jonction de la lutte des deux peuples – sans doute à cause des deux pays muselés intercalés (Algérie et Libye) – les courageuses premières manifestations iraniennes pour bafouer l’état de siège ont lieu en solidarité avec la lutte en Tunisie et en Egypte. Malgré les médias qui s’efforcent de nous expliquer que l’Iran ne fait pas partie du monde arabe, la population iranienne démonte le mensonge : les autocraties et oligarchies capitalistes sont les mêmes partout.

    NE PAS S’ARRETER EN COURS DE ROUTE

    Nous pouvons être satisfait, malgré l’existence encore de crimes des polices, du fait que la masse prolétarienne d’Egypte et de Tunisie ait obtenu la fin de l’état de siège. La fin de l’état de siège n’est pas une vraie démocratie prolétarienne. Comme fanal incontournable, l’expérience tunisienne et égyptienne nous enseigne qu’il n’est pas possible que le mouvement démarre ou continue derrière les factions bourgeoises des dites oppositions libérales ou islamistes. L’échec de la mobilisation en Algérie est clairement dû à la pourriture et compromission de tous les partis dits d’opposition. Ce qui a fait démarrer en force la lutte en Tunisie et Egypte a justement été l’appel des internautes et Al Jazeera. Il ne faut pas sous-estimer la possibilité d’utilisation des moyens modernes ; en mai 68 les radios avaient favorisé au début la généralisation du mouvement, même après que le pouvoir gaulliste ait fait interrompre les émetteurs radio et télévision.

    Si pour l’instant la Sainte Alliance de la bourgeoisie mondiale et arabe n’a pas réussi à éteindre la dynamique de révolte pays par pays, elle peut encore éteindre l’incendie des dominos en laissant faire une féroce répression dans les pays comme la Libye encore tenus en main par des leaders terroristes qu’elle n’a pas réussi à éliminer comme Saddam Hussein, et leur faire porter le chapeau de meurtres massifs et ainsi finir par terroriser tout le monde !

    CAMARADES, FRERES DE CLASSE DE LA ZONE DU CROISSANT ARABE

    Vous devez lancer des appels internationalistes aux prolétaires des pays développés pour manifester eux aussi leur soutien aux prolétaires sous le feu de la mitraille, et pour arrêter la main des tueurs appeler leurs gouvernements à cesser toute fourniture de munitions de toutes sortes à ces régimes barbares. Isolés dans vos régions domino par domino, vous serez vaincus et nous avec vous.

    En général ceux qui sont en lutte sont plus à même d’appeler à l’extension et au soutien de la lutte. Les prolétaires européens ne se sentent pas concernés directement, bien qu’ils vous approuvent, parce que nos médias nous mentent en présentant votre lutte comme simple conquête de la démocratie à l’occidentale ; les commentaires des blogs révèlent que la plupart des gens croient qu’il s’agit d’un « problème arabe » ou de menace des pantins nationalistes islamistes. La vérité est que votre lutte inquiète la bourgeoisie mondiale (imams et curés compris), qu’elle est sociale comme partout, contre le chômage et la « hora » bourgeoise. Isolés par la domination des mensonges, chacun des prolétaires conscients ne peut que vous soutenir et vous approuver. MAIS POUR QUE LA COLERE SE LEVE ICI VOUS DEVEZ APPELER EXPLICITEMENT LE PROLETARIAT DE TOUS LES PAYS A VOUS SOUTENIR !

    SACHEZ QUE LES PREMIERS APPELS REVOLUTIONNAIRES EN 1917 EN RUSSIE ET EN 1968 EN France ONT ETE FAIT A DESTINATION DES PROLETAIRES DU MONDE ENTIER !

    Cela seul peut retenir la main criminelle de la bourgeoisie. Nous ne pouvons plus nous contenter de rester les spectateurs des solutions nationales : des massacres à répétition de prolétaires et d’étudiants.

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