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La jeunesse et le peuple travailleur du Kenya en révolte
jeudi 25 juillet 2024, par
La jeunesse et le peuple travailleur du Kenya en révolte
Dès 2023, la révolte gronde au Kenya
http://www.matierevolution.fr/spip.php?article7331
Les Kényans dénoncent les “violences injustifiées de la police”Misère au Kenya
https://www.cath.ch/newsf/kenya-quatre-kenyans-sur-dix-vivent-dans-la-pauvrete/
La police tire pour tuer
https://www.youtube.com/watch?v=NQeIOZFLl9s
La misère du peuple le contraint à une émigration aux conséquences catastrophiques
https://www.cath.ch/newsf/des-ouvriers-agicoles-africains-pour-les-champs-israeliens/
Le président Ruto du Kenya se rend à Washington pour placer le Kenya dans les plans impérialistes de guerre mondiale
Le Kenya accepte le rôle ignoble de police de l’impérialisme contre le peuple d’Haïti soi-disant pour lutter contre les gangs
https://www.wsws.org/fr/articles/2024/03/11/hbfw-m11.html
Manifestation anti gouvernementale : affrontements à Nyamache – 15 janvier 2024
Hausse des impôts : affrontements à Nairobi – 20 juin 2024
https://berthoalain.com/2024/06/21/hausse-des-impots-affrontements-a-nairobi-20-juin-2024/
Hausse des taxes : attaque du Parlement à Nairobi – 25 juin 2024
https://berthoalain.com/2024/06/26/hausse-des-taxes-attaque-du-parlement-a-nairobi-25-juin-2024/
Hausse des taxes : affrontements à Nairobi – 27 juin 2024
https://berthoalain.com/2024/06/28/hausse-des-taxes-affrontements-a-nairobi-27-juin-2024/
Hausse des impots : affrontements à Nairobi, Mutomo et le comté de Makuéni – 2 juillet 2024
Juillet 2024 : Les protestations qui s’étendent demandent au président kenyan « Ruto doit partir ! »
Kenya : la répression des manifestations contre le gouvernement a fait au moins 39 morts, selon un organisme officiel, bien plus en réalité
Manifestations massives contre le projet de loi de finances du président kenyan Ruto dicté par le FMI
Kenya : plusieurs morts, le Parlement envahi... pourquoi le pays bascule dans la crise
Bain de sang à Nairobi alors que des millions de personnes protestent contre le président kenyan Ruto et que le Parlement est pris d’assaut
Manifestations au Kenya : le président promet de réprimer fermement « l’anarchie »
Les forces de l’ordre assassinent les manifestants
https://fr.euronews.com/video/2023/07/12/kenya-6-morts
Indignation massive après que le parti d’opposition kenyan Azimio se soit joint à l’initiative de « dialogue » de Ruto
Ruto interdit les manifestations alors que des centaines de milliers d’enseignants menacent de faire grève
https://www.wsws.org/fr/articles/2024/07/22/fylr-j22.html
Ruto au Kenya retire le projet de loi de finances du FMI pour tenter d’endiguer l’explosion sociale après le massacre de manifestants anti-austérité
Luttes de classe au Kenya
https://www.matierevolution.fr/spip.php?article3742
En 2023, la révolte gronde déjà
https://www.matierevolution.fr/spip.php?article7331
https://www.matierevolution.fr/spip.php?article7310
La situation en 2008
https://www.matierevolution.fr/spip.php?article853
http://www.matierevolution.fr/spip.php?article210
L’Eglise joue les pompiers de la révolte
https://fsspx.news/fr/news/emeutes-au-kenya-leglise-plaide-lapaisement-46215
Le Kenya est profondément endetté et dépendant des institutions internationales – principalement le FMI et la Banque mondiale – pour rembourser les intérêts de sa dette. Or, ces institutions impérialistes exigent que le gouvernement kényan adopte de brutales mesures d’austérité pour les rembourser et pour garantir les profits des entreprises étrangères.
Le gouvernement Ruto a donc présenté la « loi de finances 2024 », qui prévoyait une série de lourdes taxes sur des produits de consommation courante ou de première nécessité : les couches pour bébés, le pain, l’huile végétale, les serviettes hygiéniques et même certains médicaments.
Cette loi a provoqué une colère de masse qui a pris un caractère insurrectionnel face à la répression sanglante déclenchée par le régime. Le président a donc dû reculer et retirer sa loi pour éviter que la mobilisation ne s’étende encore.
Depuis, l’ampleur du mouvement a diminué et le régime est repassé à l’offensive. Début juillet, les arrestations se sont multipliées, parfois pour des motifs parfaitement futiles. Des personnes ont même été inculpées simplement pour avoir tweeté « Ruto doit partir ».
Le gouvernement a même eu recours à des provocateurs qui ont infiltré les manifestations pour se livrer au pillage. Le comportement de la police est en soi révélateur : fin juin, elle tirait à balles réelles sur des manifestants pacifiques ; quelques jours plus tard, elle restait les bras croisés devant les actes de vandalisme perpétrés par les agents infiltrés.
La loi de finances a été officiellement retirée, mais l’austérité est toujours à l’ordre du jour. Quelques jours à peine après son retrait, la Communauté d’Afrique de l’Est (une union commerciale dominée par le Kenya) a introduit des taxes douanières qui s’appliquent précisément aux produits visés auparavant par la loi de finances !
Le président Ruto a aussi annoncé récemment toute une série de mesures d’austérité drastiques, parmi lesquelles le licenciement de 46 000 enseignants et des coupes budgétaires dans les infrastructures routières, la santé, le logement et l’aide aux petites entreprises.
Comment faire avancer la mobilisation
Les travailleurs et les jeunes révolutionnaires du Kenya font face à un ennemi tenace : la classe capitaliste. Celle-ci est soutenue par l’impérialisme occidental, a à sa disposition l’appareil répressif de l’Etat et est relativement bien consciente de ses intérêts de classe. Elle n’abandonnera pas sans combattre et utilisera tous les moyens nécessaires pour écraser la mobilisation.
Pour lui tenir tête et pouvoir repasser à l’offensive, les masses révolutionnaires du Kenya doivent rapidement tirer les leçons des premières semaines de la mobilisation.
Les manœuvres récentes du gouvernement ont été facilitées par le fait que le mouvement n’était pas organisé. Cette spontanéité a été une force dans un premier temps, mais elle peut vite devenir une faiblesse mortelle. Il faut donc créer des comités dans chaque quartier, chaque entreprise et chaque université, qui soient liés au niveau local et à l’échelle nationale. Cela permettra de structurer le mouvement et de lui donner une direction et une orientation.
La question des objectifs du mouvement doit être posée. Les éléments les plus conscients de la classe ouvrière et de la jeunesse kényane doivent expliquer aux masses que tant que la classe dirigeante restera au pouvoir, elle continuera à appliquer le seul programme conforme à ses intérêts : faire payer les travailleurs et les pauvres. Le retrait de la loi de finances ou le départ du chef de l’Etat ne suffiront donc pas à enrayer l’austérité. C’est l’ensemble du système capitaliste qui doit être balayé.
Par ailleurs, le mouvement ne pourra pas triompher s’il se cantonne à des manifestations ou des grèves ponctuelles et isolées. La classe ouvrière a le pouvoir de paralyser la société. Si elle s’arrête de travailler, plus rien n’est produit et plus rien ne tourne. Il faut mobiliser ce pouvoir en préparant un vaste mouvement de grèves reconductibles, qui pourrait paralyser le régime.
Face à la répression meurtrière déclenchée par Ruto, le mouvement doit aussi organiser sa propre défense et chercher à nouer des liens avec les soldats et les policiers du rang pour les convaincre de se ranger du côté des masses.
Si rien de cela n’est fait, les manœuvres du régime finiront par démoraliser et désorienter les masses. Seule une mobilisation révolutionnaire de la classe ouvrière, qui entraînerait derrière elle les masses opprimées et exploitées du Kenya, peut balayer la bourgeoisie et l’impérialisme, et mettre fin à l’austérité et à la misère.
https://www.marxiste.org/international/afrique/kenya/3469-kenya-la-revolution-doit-s-organiser