Accueil > 16- EDITORIAUX DE "LA VOIX DES TRAVAILLEURS" - > Un nazisme nouveau apparaît...

Un nazisme nouveau apparaît...

mardi 6 mai 2025, par Robert Paris, Tiekoura Levi Hamed

Un nazisme nouveau apparaît avec le nouvel effondrement du capitalisme. Le pourrissement économique et social ramène les pourritures de gouvernants…

Jamais plus, disaient-ils après Hitler ! Jamais plus d’élimination systématique d’un peuple ! Jamais plus de peuple errant chassé de sa terre et condamné à marcher, marcher pour fuir l’horreur, la violence de masse sous prétexte d’appartenance ethnique ! Jamais plus de « solution finale » visant à éradiquer toute une population pour des raisons raciales, religieuses ou nationales ! Jamais plus d’étouffement systématique d’une population, avec des bombardements massifs, visant directement les civils, supprimant collectivement leurs maisons, leurs écoles, leurs hôpitaux, leurs rues, leurs nourritures, leurs approvisionnements en eau, en médicaments, leurs routes et leurs moyens de transport, leurs moyens de communication, leur électricité, leur énergie, etc… Jamais plus un peuple enfermé dans un ghetto qu’on élimine ensuite pas les maladies, la répression et les bombardements ! Jamais plus d’exactions sanguinaires et massives visant des populations non combattantes, des hommes, des femmes, des enfants, des vieillards ! Jamais plus d’exactions extrajudiciaires qui tuent des non-combattants, y compris des personnels d’aide internationale et des journalistes ! Jamais plus d’actes de guerre horribles sans aucun contrôle du pays sur son Etat ! Jamais plus de revendication d’un droit absolu d’une population soi-disant supérieure, d’un peuple soi-disant élu, d’un peuple qui aurait un besoin indiscutable d’un espace à dominer en s’attaquant aux peuples voisins, en faisant la guerre à tous les pays limitrophes !

Pas d’eau ! Pas de pain ! Pas de médicaments ! Pas d’habitations ! Pas d’hôpital ! Pas de santé ! Pas de sécurité ! Pas de paix ! Pas de pitié, pas même pour les civils, pour les femmes et les enfants ! Pas de zone sans bombardements, sans démolition systématique des habitations, sans expulsions violentes !

Oui, toutes ces caractéristiques, il faut ajouter celle, essentielle à la qualification de fascisme, de l’élimination au sein de son propre pays, dans son propre peuple, de toute organisation prolétarienne ou populaire et démocratique ! Voilà ce qui permet de définir le nouveau nazisme qu’on voit fleurir, celui d’Israël à Gaza et dans toute la région (en Israël même, en Cisjordanie, au Liban, au Yémen, etc…) et qui ressemble à s’y méprendre à celui d’Hitler !

La "solution finale" d’Hitler et "l’élimination totale" de Nétanyahou n’ont pas que des ressemblances ! Elles ont des fondements communs... Les deux sont pratiqués par des régimes d’extrême droite radicale. Les deux ont lieu suite à une menace de remise en cause du régime et du système suite à une chute historique du système local et mondial. Les deux font suite à l’effondrement économique, social et politique mondial et à la menace d’une reprise de la contestation politique de la population locale, s’attaquant au régime. Les deux font suite à une chute économique historique et mondiale (en 1929 comme en 2007). Les deux se produisent dans un pays où la classe dirigeante est au bout du rouleau, intéressée à pousser à la généralisation de la guerre à toute une région et même au monde entier. Les deux proviennent de régimes prétextant le besoin d’« un espace vital pour un peuple », justifiant une colonisation des régions limitrophes. Les deux se revendiquent d’une présence historique très ancienne d’un peuple esclavagisé (les Slaves et les Hébreux) occupant très anciennement des vastes territoires.

Comparer Hitler à Nétanyahou, n’est-ce pas oublier que les Juifs qui vivent en Israël ont été victimes du nazisme ? Au contraire, ont clamé dans la rue les anciens déportés des camps de la mort vivant en Israél, dénoncer le fascisme des dirigeants israéliens, c’est justement se rappeler du crime du fascisme allemand et refuser de le commettre ou de le justifier à nouveau.

Traiter un dirigeant israélien de criminel, est-ce faisable sans être traité d’antisémite ? Comme si les dirigeants de l’Etat n’avaient que la sécurité du peuple israélien comme but en terrorisant les Palestiniens ! Même si le Hamas est très certainement une organisation terroriste, cela ne fait que condamner davantage les dirigeants israéliens car ce sont eux qui ont favorisé l’ascension du Hamas, non seulement pour diviser les Palestiniens mais surtout pour s’opposer à la révolution palestinienne qui montait alors en lui opposant l’extrême droite fasciste du Hamas. Et la dernière offensive du Hamas n’a nullement surpris le pouvoir israélien comme il le prétend : il était au courant et a laissé faire pour justifier sa propre offensive ensuite…

On ne peut pas dire que Nétanyahou est un assassin ? Mais c’est l’homme d’Etat qui a réussi à atteindre le record du nombre de tués par jour dans le monde, ça ne suffit-il pas ? Et il est très loin d’avoir le soutien de l’ensemble de sa population pour commettre de tels crimes ! Les Israéliens ne sont pas les derniers à la condamner, à le traiter de fasciste et d’assassin et à descendre dans la rue pour le faire chuter !

C’est un criminel qui tue Gaza jour après jour, semaine après semaine, mois après mois. Eh oui ! Gaza, c’est des habitations massivement détruites, c’est des populations parquées dans des mouroirs, c’est un peuple qu’on étrangle systématiquement et collectivement, pour le supprimer, c’est une élimination collective ouvertement organisée. Et cette politique d’élimination collective, de généralisation de la guerre à toute une région a été non seulement soutenue par Biden et Trump, mais acclamée par l’essentiel du Congrès américain lorsque Nétanyahou l’a présentée comme « la guerre de l’Amérique » ! Les « démocraties » occidentales ne sont pas plus gênées qu’à l’époque de Hitler et ne soutiennent pas plus un combat contre le fascisme et la guerre !

Ce n’est pas qu’en Israël et au Moyen Orient que Nétanyahou est dans le camp du fascisme : il soutient l’antisémite fasciste Orban en Hongrie, le fasciste américain Trump, le fasciste Bolsonaro, les dirigeants antisémites saoudiens, les nouveaux dirigeants terroristes antisémites syriens, etc…

Quiconque se refuse à dénoncer Nétanyahou sous le prétexte que c’est un dirigeant de l’Etat d’Israël, se condamne à cautionner tous les autres crimes fascistes commis dans le monde !

Ce n’est pas d’aujourd’hui que vient l’extrême droite du courant fasciste juif mais d’un certain Jabotinsky, dirigeant terroriste sioniste qui a sévi avant et après la naissance d’Israël et que les dirigeants israéliens traitaient eux-mêmes de fasciste et qui ne se cachait pas de soutenir Mussolini. Le père de Nétanyahou n’était rien d’autre que le secrétaire de Jabotinsky, un fanatique du terrorisme dans le mouvement sioniste ! Le fils de Nétanyahou est un militant du suprémacisme blanc. Et Nétanyahou lui-même est ouvertement raciste et fasciste comme tout le courant politique qu’il dirige pour lequel il est le sommet exemplaire de la corruption et de la violence étatique. Etre juif n’interdit pas d’être nazi. Il n’existe pas de nationalité, d’ethnie, de religion qui soit non-fasciste par nature, pas plus les Israéliens que les autres. L’élimination des Juifs d’Europe par le nazisme ne fait pas de tous les Juifs des anti-fascistes par nature. L’Etat d’Israël n’est pas un état anti-fasciste et ne l’a jamais été.

Nétanyahou et leurs associés et alliés dans le monde honorent en tant que “amis d’Israël” et “alliés stratégiques” de l’État juif des racistes et antisémites patentés comme des gouvernants de Pologne, de Hongrie, de Slovénie, d’Italie, d’Argentine et comme le président des États-Unis Donald Trump, les extrémistes de droite Européens Salvini, Wilders, Dewinter ou comme les Évangélistes américains et tant d’autres fascistes violents.

Aujourd’hui, avec les crimes de Gaza, d’Ukraine, du Yémen, d’Afrique, de Syrie, c’est l’ensemble du monde capitaliste qui bascule dans l’horreur fasciste voulue par les classes possédantes comme à l’époque de l’effondrement économique et social (en 1929) et de 1933 (venue au pouvoir du nazisme) jusqu’à la deuxième guerre mondiale en 1939. C’est le monde entier qui s’est estimé menacé par la révolution sociale (la vague des révoltes démarrée en 2010-2011) comme dans les années 1930 et a ainsi justifié la nécessité pour les classes possédantes de la marche au fascisme et à la barbarie.

A Gaza comme en Cisjordanie, comme en Israël, comme dans tout le Moyen Orient, la question n’est pas de choisir le moins pire entre le Hamas et Nétanyahou, entre les Israéliens et les Palestiniens. On a n’a pas à choisir entre les peuples et il ne sert à rien de choisir des dirigeants des Etats capitalistes : il faut les renverser par la révolution sociale. Si on ne le fait pas, on le paie par la barbarie que l’on voit aujourd’hui à Gaza et demain dans le monde entier. Si on cautionne les crimes du tueur en série Nétanyahou, on les cautionne aussi de la part du Hamas et de tous les fascistes du monde.

Le vrai choix est entre la destruction mondiale de tous les peuples par un capitalisme agonisant qui veut nous enterrer avec lui plutôt que de perdre le pouvoir et la reprise de la marche de la révolution socialiste prolétarienne menant au pouvoir aux travailleurs.

Le choix n’est pas entre Hamas et Etat d’Israël, ou leurs semblables dans le monde, mais entre la dictature sanglante du grand capital et la prise du pouvoir par les conseils de travailleurs, ces fameux soviets du peuple travailleur qui, en 1917-1923, avaient fait trembler le monde capitaliste sans parvenir à le faire chuter.

En Palestine comme ailleurs, il n’y aura pas de solution pacifique, de solution démocratique, de solution progressiste, de solution « de gauche » qui permette d’éviter le fascisme, la dictature, la guerre y compris mondiale et thermonucléaire qui ne soit pas une solution par la révolution auto-organisée des masses exploitées unies au sein de leurs organisations de masse, les soviets.

En Israël-Palestine-Liban-Egypte comme partout dans le monde, il n’y a aucun gouvernement, aucun parti politicien, aucun dirigeant militaire, syndical ou politique à soutenir. Seuls les exploités, prenant eux-mêmes les décisions, offrent une perspective d’avenir. Il leur faut reprendre le cours de la vague révolutionnaire débutée en 2010-2011 à la suite de la chute économique mondiale de 2007-2008.

Gaza n’est pas seulement un crime de plus, c’est le signal que le choix pour le peuple travailleur est à faire urgemment : les camps de la mort et la terreur capitaliste en masse ou le socialisme des soviets !

Lire encore :

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article2519

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article7213

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article3559

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article7420

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article3342

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article8098

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article7449

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article2089

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article4977

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article4381

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article6234

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article2836

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article3345

https://www.matierevolution.org/spip.php?article1954

Messages

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par les responsables.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.