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Trump est d’abord en guerre contre le peuple travailleur des Etats-Unis...

jeudi 5 juin 2025, par Karob, Robert Paris

Édito

Après Biden, Trump est d’abord en guerre contre les travailleurs des Etats-Unis et pas seulement les migrants

La démagogie de Trump fait semblant de ne s’en prendre qu’aux étrangers et particulièrement aux migrants, et même aux autres grandes puissances économiquement concurrentes mais, en fait, il s’attaque en premier aux travailleurs des USA : hausse de l’inflation, baisse des salaires réels, plus de suppressions d’emplois que de créations, dégradation des conditions de travail, attaques contre les droits sociaux et démocratiques, attaques contre les immigrés, attaques contre les conditions de travail, attaques contre les services publics, attaques contre la santé publique, attaques contre les programmes sociaux, attaques contre la science et l’information libre, attaques contre la culture, attaques contre la justice, attaques contre la solidarité, attaques contre les noirs, attaques contrre les libertés, etc, etc.

En 142 décrets promulgués dès son entrée en fonction, Trump a mis à mal tous les programmes sociaux, toutes les libertés, tous les droits politiques et sociaux du peuple travailleur des USA.

Pour casser les mobilisations et luttes sociales futures, Trump fait donner le gros bâton afin de se faire passer pour un pouvoir fort. Il se fait craindre des syndicats. Il fait taire les démocrates. Il impressionne la pseudo-gauche. Il casse les opposants, les fait arrêter sous des prétextes divers.

Il se veut le président le plus anti-social des USA. C’est ce qu’il doit aux capitalistes qui ont subventionné son retour à la présidence et même à ceux qui ne l’ont pas soutenu. Ce n’est pas du fait d’un simple défaut personnel. C’est parce que la classe capitaliste a besoin du gros bâton pour gouverner en période de chute de son système. L’extrême droite devient indispensable à partir du moment où le capitalisme ne fonctionne plus et que toute contestation devient hyper dangereuse pour le système lui-même.

Les mesures qu’il prend ne sauveront pas le système de sa mort inéluctable, et ne sauveront même pas les USA de leur recul par rapport à d’autres pays comme la Chine ou l’Inde, notamment sur le plan de la production industrielle.

En poussant à des aides massives aux capitalistes américains, il entretient l’inflation. Une des aides massives aux trusts consiste en un soutien appuyé à l’armement des USA.

En poussant à des mesures ultra-violentes contre les migrants, il entretient des sentiments fascistes dans une fraction de la population.

En blanchissant les activistes ultra-violents de l’extrême droite américaine, il justifie et protège par avance leurs exactions contre le peuple travailleur.

En soutenant les cryptomonaies, il retarde l’explosion de cette bulle spéculative mais la rend encore plus explosive et dangereuse.

En développant les affaires d’une petite poignée de magnats financiers comme lui-même et Musk, il agrandit le fossé entre les plus riches et le reste de la population, gouffre qui devient une cause première de la déstabilisation sociale des USA, qui est elle-même la cause de l’augmentation de la dictature politique et sociale.

En se mettant en avant comme une « personnalité clivante », une espèce de fou dictatorial sans limite, sans gêne, sans peur de rien, pas même de la légalité américaine, il couvre la responsabilité de la classe possédante dans ses exactions anti-sociales. Le fait que les démocrates soient incapables de le lui reprocher témoigne combien le cirque personnel Trump est utile aux possédants.

En menant une politique extérieure follement agressive, il couvre aussi les violences de sa politique intérieure contre le peuple travailleur des USA.

En menant une guerre économique féroce, il couvre la préparation des USA à la guerre mondiale.

En s’attaquant aux travailleurs fédéraux, en licenciant un grand nombre d’entre eux, en menaçant de licenciement ceux qui n’obéiraient pas, Trump se dote d’un appareil d’Etat obéissant et prêt à accepter ses ordres, même les plus violents et les plus dictatoriaux contre le peuple des USA.

En même temps, en donnant l’exemple des suppressions massives et violentes d’emplois publics, il encourage et couvre tous les patrons qui licencient ou ferment des entreprises, qui s’attaquent aux salaires et aux conditions de travail.

En aidant massivement les capitalistes, Trump accroit la dette massive des USA qu’il prétend combattre en licenciant les agents fédéraux et en supprimant les aides sociales.

En cassant l’indépendance de la presse et de la justice, il rend l’appareil étatique plus capable d’agir dans une répression violente et sanglante de guerre civile.

A quel problème s’attaque la méthode Trump, celle d’un gouvernement de guerre civile ? A la crainte d’une reprise de la révolution sociale aux USA !

Quelle force peut s’attaquer au trumpisme ? La révolution sociale aux USA et elle seule !

Trump n’exprime rien d’autre que la nécessité pour les capitalistes américains d’employer les moyens brutaux et violents de la contre-révolution. C’est la nécessité de s’opposer au risque d’une montée révolutionnaire qui a poussé les classes possédantes à choisir la méthode Trump.

Oui, les milliardaires américains craignent le socialisme, c’est-à-dire le pouvoir aux travailleurs. « Nous sommes alarmés par de nouveaux appels à adopter le socialisme dans notre pays », a déclaré Trump dans son « discours sur l’Etat de l’Union ». « L’Amérique ne sera jamais un pays socialiste. »

Bien sûr, un tel discours peut sembler rappeler les prises de position classiques des gouvernants américains mais elles sonnent surtout comme une réponse à la vague des révolutions démarrée par les « printemps arabes » et qui a gagné les USA à l’occasion des crimes racistes contre les Noirs et notamment ceux des forces policières et la répression armée de Trump, alors président, qui les a suivis.

Ce qui empêche le parti démocrate et les appareils syndicaux d’être contre Trump, ce n’est pas leurs intérêts particuliers, c’est qu’ils ont aussi peur que les trumpistes et les capitalistes du risque de la montée révolutionnaire du peuple travailleur et qu’ils espèrent que Trump peut les en prémunir. En tout cas, ils ne veulent pas prendre le risque d’affaiblir Trump quand il lutte contre la révolution sociale.

Cette crainte des possédants ne provient pas du développement d’organisations anti-capitalistes ni de l’apparition d’un grand nombre d’activistes contre le système social et politique. Elle provient d’un fait objectif : le capitalisme a atteint ses limites et son fonctionnement est défnitivement mort. Le moteur dynamique du capitalisme ne marche plus : le réinvestissement productif des profits dans la production et la production de nouveaux profits tirés de la plus-value extraite du travail humain marche de moins en moins.

Les plus riches des Américains ne craignent pas de gagner moins d’argent : ils n’ont jamais été aussi riches ! L’année dernière, les 19 ménages les plus riches des États-Unis ont augmenté leur richesse de 1000 milliards de dollars, atteignant 2.600 milliards de dollars. Ils ne craignent pas que le pouvoir ne les rejette : jamais l’Etat ne les a autant soutenus, que ce soit sous Trump ou sous Biden. Mais, pour le grand capital, il ne suffit pas de gagner de l’argent, il faut pouvoir le transformer en capital, c’est-à-dire en producteur de nouveaux profits. Et c’est là que la machine ne fontionne plus, faute d’une capacité illimitée à trouver des investissements productifs rentables.

Le rapport entre le capital total et le capital réinvesti dans la production augmente sans cesse, imposant à l’essentiel des capitaux de s’investir dans la spéculation et de saper ainsi de plus en plus le fonctionnement capitaliste tout entier. Le système, ayant atteint ses limites de capitalisation, se détruit lui-même. Toutes les méthodes artificielles pour le faire durer s’épuisent et les classes dirigeantes savent bien que la révolution sociale ne pourra plus être limitée, étouffée, détournée, trompée dès lors que le capitalisme s’avèrera incapable, aux USA elles-mêmes, de donner du travail à la majorité des travailleurs. D’où la nécessité pour les classes possédantes de préparer la contre-révolution politique et sociale avant même que cette chute du système ne devienne évidente pour les travailleurs. Cela n’a donc rien à voir avec la personnalité de Trump, même si celle-ci sert bien cette perspective contre-révolutionnaire.

Cela signifie que seule la perspective du socialisme peut s’opposer à la contre-révolution trumpiste et que seule la révolution des conseils de travailleurs représente une alternative à la dérive violente du capitalisme américain.

Ce combat n’est pas celui des démocrates contre les républicains, de la gauche contre la droite, des pacifiques contre les guerriers, des anti-fascistes contre l’extrême droite. C’est le combat pour les conseils du peuple travailleur unissant les salariés, les jeunes, les chômeurs, les retraités, les femmes, les migrants, les noirs, tous les opprimés et exploités au sein d’organismes révolutionnaires prenant la direction de toute la société et retirant pouvoir et richesses des mains des capitalistes.

Trump/Biden (ou Harris), un choix truqué

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article7658

Quand Trump a commencé à préparer la guerre civile…

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article5925

Et aussi quand la révolution américaine a rappelé qu’elle pouvait revenir…

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article5931

Trump part en guerre contre la révolution américaine

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article5949

Un changement de président qui cache l’effondrement économique et social

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article2496

La fin de la démocratie américaine ?

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article6051

Aux USA comme ailleurs, la démocratie capitaliste converge, de plus en plus, avec sa dictature violente

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article6011

Avec ce programme d’attaques tout prêt, il est clair que le délire qui frappe l’Amérique et le monde n’est pas celui d’un individu, ni celui d’une opinion publique, mais celui d’une classe dirigeante aux abois !

https://www.matierevolution.fr/spip.php?mot26&debut_articles=70#pagination_articles

Trump sert de camouflage à la classe possédante

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article4714

Les USA se radicalisent à droite avec Biden comme avec Trump

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article7308

Capitalisme 2007-2017 : chronique d’une mort annoncée

https://www.matierevolution.org/spip.php?article5770

Le pays le plus riche du monde n’est pas le plus avancé socialement ni politiquement… C’est celui qui est le plus marqué par l’effondrement généralisé

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article7815

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