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L’objectif numéro un des travailleurs révolutionnaires : les soviets et leur prise du pouvoir

jeudi 3 juillet 2025, par Karob, Robert Paris

Pas d’autre perspective pour le monde que le pouvoir révolutionnaire des travailleurs organisés en soviets (qui nécessite la destruction du pouvoir d’Etat capitaliste)

N’en déplaise aux valets du capitalisme, aux réactionnaires, aux réformistes, aux pessimistes, aux sceptiques, aux anti-communistes, aux anti-bolchevistes, aux anti-trotskistes, aux faux trotskistes, aux opportunistes, aux gauchistes et aux anarchistes, la seule issue pour le peuple travailleur du monde est de s’organiser en soviets en vue de la prise du pouvoir d’Etat et la destruction de tous les pouvoirs d’Etat du monde, à commencer par ceux des puissances impérialistes.

Certains diront que la révolution n’est pas encore d’actualité et que cette question n’est pas d’une brulante urgence. Pour eux, inutile de proférer des sentences ultra-radicales, bien trop avancées par rapport à la situation et incomprises des travailleurs et ils se trompent (et nous trompent) lourdement et gravement. Au contraire, ce qui doit sans cesse guider notre activité politique, syndicale et sociale quotidienne comme notre action, c’est de guider la classe ouvrière vers sa principale tâche : prendre le pouvoir d’Etat. Comment concevoir que cela soit d’actualité alors que les luttes ouvrières ne sont pas du tout insurrectionnelles et que les appareils syndicaux n’ont même pas de mal à les controler ? Eh bien, même les simples grèves, manifestations ou rassemblements, mais même tout problème dans l’entreprise doit être l’occasion de réunions même informelles de salariés, même la rédaction d’un tract des salariés peut être l’occasion de dscussions et décisions collectives. Or, comme l’expliquait Pierre Bois, militant trotskiste du groupe Barta, ouvrier de Renault Billancourt et organisateur du comité de grève de 1947 qui a alors battu la bureaucratie stalinienne française au plus haut niveau de sa puissance, « tout travailleur révolutionnaire doit considérer chaque réunion de travailleurs comme un soviet et le soviet n’est rien d’autre que l’embryon de l’Etat ouvrier ». C’est exactement ce que l’on ne comprend plus du tout et que l’on ne défend plus dans les fausses extrêmes gauches opportunistes (y compris celle faussement héritière de Pierre Bois, liées aux appareils syndicaux (qui leur laissent une petite place et un petit rôle) et aux élections bourgeoises (qui permettent à l’Etat bourgeois de les financer et à eux de faire croire à l’expression démocratique sous le capitalisme !) En conclusin, il n’est nul besoin de situations insurrectionnelles pour militer en permanence pour l’auto-organisation des travailleurs, cela doit au contraire être la boussole du quotidien du militant ouvrier, celle qui distingue en premier le révolutionnaire du réformiste et de l’opportuniste, le militant ouvrier du bureaucrate ou caution des bureaucrates : pas de tract sans discussion entre travailleurs, pas de grève sans décision des travailleurs organisés à la base, pas de manifestation ou autre action sans décision collective le plus organisée possible des travailleurs sur les buts, les méthodes, les slogans, les revendications, aucun soutien à la bureaucratie, aucune caution aux négociateurs. Ceux qui passent leur temps en réunion avec nos ennemis ne sont pas nos amis. Ceux qui se passent du point de vue et de la décision collective des travailleurs sont nos faux amis. Les stratégies de conquête des appareils syndicaux par les petits groupes soi-disant révolutionnaires sont des camouflages de l’opportunisme (défini par Engels comme la trahison des buts révolutionnaires du fait de la tentative de réussir plus vite que ne le permet le progrès de la classe exploitée).

On remarquera que les pseudo-révolutionnaires opportunistes parlent beaucoup de la dénonciation générale du capitalisme, de la révolution à faire (en restant vagues sur les conséquences dans l’activité militante, du communisme pour des jours lointains, de la nécessité de renverser le capitalisme à date ultérieure, du parti révolutionnaire à construire dès maintenant et, sur tout cela, ils n’ont pas de contradiction directe avec les appareils syndicaux et étatiques. Ils se gardent de raisonner comme nous le faisons plus haut : centrer leur boussole sur le Nord (le rôle des conseils de travailleurs comme dirigeants futurs de l’Etat ouvrier).

Ce qui caractérise aussi les hommes politiques bourgeois, de droite comme de gauche ou de gauche de la gauche, ou les dirigeants syndicaux ou associatifs, c’est leur attachement à l’appareil de l’Etat : pas plus étatiste que Mélenchon ! Et aucun d’entre eux n’envisage nullement l’objectif de renversement de l’Etat bourgeois, sans parler de son remplacement par l’Etat des soviets ouvriers (ils préfèrent faire semblant que défendre cela, ce serait du stalinisme et qu’eux y sont hostiles parce que ce sont des démocrates !).

Et curieusement, il se trouve que sur un point, des plus réactionnaires aux plus « gauches », ils se trouve qu’ils convergent avec les faux révolutionnaires… C’est sur la question, fondamentale entre toutes, de l’Etat ouvrier. Les extrêmes gauches en sont eux aussi les adversaires, en fait plus encore qu’en théorie. Pour eux, l’Etat a forcément le caractère d’une puissance en dehors de la classe ouvrière et, s’ils tentent d’y prendre le pouvoir, amenée à se retourner contre elle, comme cela a été le cas avec le stalinisme. La bureaucratisation leur semble découler naturellement de la constitution des soviets en base de l’Etat. C’est le cas qu’il s’agisse d’hommes politiques bourgeois, d’anarchistes, de gauches communistes, de conseillistes, de luxemburgistes, de bordiguistes, de partisans de Pannekoek ou Korsch, etc… En tout cas, tous appellent les travailleurs à se détourner de tout objetif d’Etat ouvrier. D’autres comme les faux trotskistes se disent favorables mais affirment qu’il n’est pas temps de parler ni d’Etat des soviets ni de soviets, qu’il faut parler d’un parti révolutionnaire qui milite pour renverser le capitalisme, sans parler de construire des soviets, sans parler de casser l’Etat capitaliste, sans parler de donner le pouvoir aux conseils ouvriers, en laissant entendre qu’un parti qui dirige les syndicats arrivant à saisir les rênes de l’Etat, cela pourrait parfaitement aller. L’organisation française Lutte Ouvrière, faussement trotskyste, navigue, par exemple, dans ce type d’eaux vaseuses.

Bien sûr, être favorable à l’Etat des soviets ne garantit pas contre tous les problèmes et notamment contre les risques de bureaucratisation. Il n’y a aucune formule magique qui prémunisse contre les problèmes réels, notamment l’isolement de la révolution prolétarienne dans un pays des plus retardataires du monde capitaliste.

Bien entendu, le pouvoir d’Etat aux mains des travailleurs, cela signifie qu’on est encore dans la barbarie, que les classes sociales exploiteuses existent toujours et qu’il faut encore mener une guerre de classe contre elles et que l’Etat ouvrier est l’instrument de ce combat. Mais pour dépasser les stades barbares, il ne faut pas refuser les seules armes dont le prolétariat puisse disposer, le pouvoir d’Etat. Il n’empêche que, nous marxistes révolutionnaires, avons toujours été d’accord sur un point avec les anarchistes : l’existence de l’Etat, même l’Etat ouvrier, c’est encore la barbarie et l’objectif final est la disparition totale de l’Etat. C’est pour le stalinisme que l’Etat ouvrier n’est pas, comme pour Lénine, un Etat en voie de disparition, que l’Etat « socialiste » est le nec plus ultra, que le communisme se conjongue avec le renforcement du pouvoir de l’Etat et non avec son affaiblissement avec l’objectif non dissimulé de sa disparition, comme l’a expliqué plus que clairement Lénine dans « L’Etat et la révolution ». Et l’Etat ouvrier est une « dictature du prolétariat » et non une dictature contre le prolétariat. Il n’est dictature que contre l’infime minorité de capitalistes et de leurs soutiens en armes.

Les anarchistes, les gauches communistes de toutes les sortes et autres puristes socialistes ne nous expliquent pas comment combattre victorieusement les forces armées de l’impérialisme et du capitalisme sans nous doter de l’arme de l’Etat, comment faire triompher les soviets sans l’Etat des soviets.

Qu’est-ce que l’Etat ouvrier ?

Qu’on l’appelle « dictature du prolétariat », « Etat ouvrier », « Etat-Commune », « pouvoir des soviets » ou « pouvoir aux travailleurs », l’objectif était affirmé et clairement revendiqué par Marx et Engels comme une étape inévitable dans la voie vers le socialisme. Pourtant, cette notion n’est plus défendue de manière marxiste par les prétendues extrêmes gauches marxistes actuelles.

Karl Marx :

« Entre la société capitaliste et la société communiste se place la période de transformation révolutionnaire de celle-là en celle-ci. Cela correspond à une période de transition politique où l’Etat ne saurait être autre chose que la dictature révolutionnaire du prolétariat. »

https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1917/08/er5.htm

Friedrich Engels : « Le philistin social-démocrate a été récemment saisi d’une terreur salutaire en entendant prononcer le mot de dictature du prolétariat. Eh bien, messieurs, voulez-vous savoir de quoi cette dictature a l’air ? Regardez la Commune de Paris. C’était la dictature du prolétariat. »

Karl Marx : « Quand la Commune de Paris prit la direction de la révolution entre ses propres mains ; quand de simples ouvriers, pour la première fois, osèrent toucher au privilège gouvernemental de leurs « supérieurs naturels », les possédants, et, dans des circonstances d’une difficulté sans exemple, accomplirent leur oeuvre modestement, consciencieusement et efficacement (et l’accomplirent pour des salaires dont le plus élevé atteignait à peine le cinquième de ce qui, à en croire une haute autorité scientifique, le professeur Huxley, est le minimum requis pour un secrétaire du conseil de l’instruction publique de Londres), le vieux monde se tordit dans des convulsions de rage à la vue du drapeau rouge, symbole de la République du travail, flottant sur l’Hôtel de Ville.
Et pourtant, c’était la première révolution dans laquelle la classe ouvrière était ouvertement reconnue comme la seule qui fût encore capable d’initiative sociale, même par la grande masse de la classe moyenne de Paris - boutiquiers, commerçants, négociants - les riches capitalistes étant seuls exceptés. »

Karl Marx et Friedrich Engels, sur la dictature du prolétariat

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article6870

Lénine : « Les Soviets des députés ouvriers, soldats, paysans, etc., restent incompris en ce sens que la plupart ne se font pas une idée nette de la signification de classe, du rôle des Soviets dans la révolution russe. Mais ce qu’on ne comprend pas non plus, c’est qu’ils représentent une nouvelle forme d’Etat, ou plus exactement un nouveau type d’Etat. »

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article416

Lénine : « Tout le pouvoir aux soviets »

https://matierevolution.fr/spip.php?article7426

https://matierevolution.fr/spip.php?article5189

Lénine dans « L’Etat et la Révolution » : "L’Etat ouvrier, c’est-à-dire le prolétariat organisé en classe dominante".

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article155

Qu’ont fait les soviets quand ils ont pris le pouvoir en Russie ?

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article1583

La dictature du prolétariat, selon Léon Trotsky

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article1465

Comment les travailleurs peuvent s’organiser par eux-mêmes et décider de l’avenir de toute la société

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article7443

« La classe exploitée et opprimée (le prolétariat) ne peut plus se libérer de la classe qui l’exploite et l’opprime (la bourgeoisie), sans libérer en même temps et à tout jamais la société entière de l’exploitation, de l’oppression et des luttes de classes ; cette idée maîtresse appartient uniquement et exclusivement à Marx », écrit Engels.

https://www.marxists.org/francais/engels/works/1883/06/fe18830628.htm

La mission historique du prolétariat : prendre le pouvoir d’Etat pas pour le conserver mais pour aller au socialisme en allant vers la suppression des classes sociales et des Etats

https://www.marxists.org/francais/loriot/works/1928/04/loriot_19280401.htm

Prendre le pouvoir en instaurant la dictature du prolétariat

https://www.marxists.org/francais/marx/works/00/dictature/dictature_du_proletariat.pdf

Une seule armée digne d’être construite : l’armée rouge internationale des travailleurs

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article7602

Le monde du travail doit gouverner lui-même !

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article6004

Le pouvoir aux travailleurs et le socialisme sont des nécessités vitales pour l’humanité

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article8073

L’Etat que veut mettre en place l’organisation Lutte ouvrière n’est pas le pouvoir des soviets de travailleurs

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article7513

Pourquoi rejeter dos à dos Etat ouvrier et Etat bourgeois revient à… soutenir ce dernier

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article7492

Notre principale divergence avec l’extrême gauche française : ils ne sont pas clairs vis-à-vis de la nature de l’Etat capitaliste !

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article5462

La question du pouvoir est certainement la question la plus importante de toute révolution.

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article5189

Refuser l’Etat ouvrier désarme même la lus dynamique des révolutions prolétariennes

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article2430

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article4795

La révolution est une épreuve de force ouverte entre les forces sociales en lutte pour le pouvoir. L’Etat n’est pas une fin en soi. C’est seulement une machine entre les mains des forces sociales dominantes.

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article1434

L’Etat et la révolution, de Lénine

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article140

Le pouvoir aux travailleurs après Octobre

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article6453

La seule démocratie possible, en période de crise aïgue de la domination capitaliste, est d’arracher à la bourgeoisie ses instruments de domination

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article6420

Face à l’effondrement actuel du capitalisme, la politique de classe du prolétariat le mène à prendre la tête du peuple travailleur afin de prendre le pouvoir d’Etat

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article5907

Cela ne signifie pas que le socialisme soit un étatisme

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article373

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article148

Pannekoek et Bourrinet contre l’Etat ouvrier

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article5270

Bordiga contre l’Etat ouvrier

http://www.pcint.org/04_PC/102/102_programme-revolutionnaire.htm

Michel Olivier contre l’Etat ouvrier

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article5478

Les anarchistes contre l’Etat ouvrier

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article7433

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article280

Les luxemburgistes contre l’Etat ouvrier

https://www.matierevolution.fr/spip.php?breve1280

Le NPA contre l’Etat ouvrier

https://npa-lanticapitaliste.org/actualite/politique/letat-la-democratie-et-la-revolution-retour-sur-lenine-et-1917

L’organisation Lutte ouvrière contre l’Etat ouvrier

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article7513

Le PCF contre l’Etat ouvrier

https://www.marxists.org/francais/4int/doc_uc/1976/01/proletariat.html

Mélenchon contre l’Etat ouvrier

https://www.youtube.com/watch?v=bz-CyIdVdYg

La première expérience d’Etat ouvrier au monde : la Commune de Paris de 1871

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article3402

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article1185

Russie : soviets au pouvoir

https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1919/03/vil31031919.pdf

Espagne : des soviets qui gèrent mais ne vont pas vers le pouvoir

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article2430

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article3709

Il ne suffit cependant pas que les soviets prennent le pouvoir pour aller au socialisme

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article7423

Quel est le plus grand danger mondial ? Guerre, nucléaire, climatique, pollution, racisme, fascisme, immigration ? Non ! Que les prolétaires perdent l’occasion de prendre la direction de toute la société !

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