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Egypte : à bas le pouvoir de l’armée

vendredi 18 novembre 2011

A nouveau d’immenses manifestations contre le pouvoir en Egypte

Egypte : à bas le pouvoir de l’armée

Le changement en Egypte est bloqué par l’armée. Celle-ci avait eu la faveur populaire quand elle avait fait mine de ne pas s’opposer à la chute de Moubarak, mais maintenant qu’elle défend son pouvoir politique, économique et social, elle est en première ligne de la contestation populaire.

Le Figaro écrit :

Des centaines de milliers de personnes ont manifesté vendredi.

« Ed wahda », « une seule main ». Repris par des centaines de milliers de voix, le grand slogan de la révolution égyptienne a de nouveau résonné, vendredi, au-dessus de la place Tahrir. Mais s’il était précédé, à l’époque du soulèvement contre Hosni Moubarak, des inséparables « l’armée et le peuple », c’est désormais la junte militaire au pouvoir qui fait l’unanimité contre elle. « Le peuple veut la chute du régime ! », ont crié les manifestants en réclamant le départ du Conseil suprême des forces armées (CSFA). Cible de leurs récriminations, le chef de ce concile occulte, le mouchir (maréchal) Mohammed Tantawi, ancien ministre de la Défense de Moubarak, est accusé d’avoir trahi la révolution en refusant l’adoption de réformes démocratiques et en retardant la restitution du pouvoir aux civils.

Toute l’opposition, des salafistes à l’ultragauche en passant par les Frères musulmans et les libéraux, a donc oublié au moins le temps d’une journée les joutes préélectorales pour se rassembler autour d’une demande commune : l’organisation d’une élection présidentielle dès avril 2012, après la formation du nouveau Parlement. Un processus déjà interminable en lui-même, puisque les législatives débuteront le 28 novembre et s’achèveront le 14 janvier. Elles seront suivies de sénatoriales tout aussi longues.

L’issue de ces scrutins est incertaine, même si les islamistes font figure de favoris au côté des felouls, les membres de l’ancien parti d’Hosni Moubarak qui ont finalement été autorisés à participer au vote. Mais plus encore que le résultat, c’est la suite des opérations qui inquiète les opposants : alors que le CSFA avait promis en février de rendre le pouvoir aux civils « dans un délai de six mois », il n’envisage en effet plus de le faire avant que l’Égypte se soit dotée d’un nouveau président, soit pas avant début 2013.

« Il faut que l’élection présidentielle ait lieu avant la rédaction de la Constitution, sinon l’armée va la façonner selon ses intérêts et asseoir son pouvoir », estime Nour, un étudiant en ingénierie de 23 ans, proche du courant libéral. La Constitution doit être rédigée par une Assemblée constituante désignée par le Parlement, mais les militaires voudraient limiter sa marge de manœuvre en imposant aux forces politiques une série de « principes supraconstitutionnels » contraignants. Inquiets d’un possible raz de marée électoral islamiste, les libéraux ont d’abord vu cette initiative d’un bon œil, sorte de garde-fou contre l’instauration d’un État théocratique. Mais le CSFA en a surtout fait un outil pour verrouiller le système à son profit.
« Défendre notre liberté »

« Les généraux veulent désigner eux-mêmes 80 % des membres de la Constituante, ils veulent que le budget de l’armée reste secret, que son indépendance du pouvoir et de la justice civile soit inscrite dans la Constitution et qu’elle en soit la “protectrice”, ce qui lui fournirait un prétexte pour se mêler à tout instant des affaires politiques. Tout cela est inacceptable », explique Khaled el-Saïd, candidat de la Coalition de la jeunesse révolutionnaire aux législatives.

Même les Frères musulmans, qui ont longtemps ménagé l’armée, haussent le ton. Ils envisagent de tenir un sit-in jusqu’à ce que le CSFA capitule. « La transition sous le contrôle de l’armée était un passage obligé, mais maintenant qu’elle n’est plus pressée de quitter le pouvoir, Dieu seul sait si elle va vraiment le faire », s’inquiète Amr Darag, un candidat islamiste. Hier, les manifestants ont apporté leur réponse : « La révolution revient dans la rue, nous retournons sur Tahrir pour défendre notre liberté. »

Messages

  • un bonsoir à tous les lecteurs.
    à mon propre point de vue, je pense que le retour des manifestants sur la place tahir était prévisible.car si nous regardons la composition d’un régime comme celui de l’égypte on finit par réaliser que moubarrack n’était qu’un pion dont le régime a sacréfié tout en maintenant son mode de gouvernance c’est à dire le pouvoir militaire comme il est si bien dit dans le texte.
    à celà j’ai quelques questions pour m’éclaircir d’avantage sur la situation en égypte
     les violences de ces derniers jours n’illustrent-elles pas une révolution inachevée ?
    -dans cette situation confuse la tenue des élections est-elle un signe d’instauration de la démocratie ?
     à quand peut-on s’entendre à la fin de ce pouvoir millitaire ?

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