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Le système capitaliste bientôt dans la catégorie "junk" de Moody’s

vendredi 25 novembre 2011

Le système capitaliste bientôt dans la catégorie "junk" de Moody’s

On se souvient que Moody’s avait dégradé les dettes de la Grèce, en juin 2010, puis celles du Portugal, en juillet dernier, en « obligations pourries » (junk bonds, en anglais), juste après l’annonce par ces deux pays d’un programme d’aide européen d’assistance.

Jugez-en par vous-même : l’Allemagne (dont on ne refera pas la réputation de solidité et malgré une dette étatique cumulée de près de 2 000 milliards d’euros représentant 82,3 de son P.I.B) emprunte à un taux d’intérêts de 1,85 %. C’est parce qu’elle a montré une détermination sans faille à réduire ses déficits et à revenir à l’équilibre financier global. La France (dont la dette étatique cumulée est de 1 700 milliards d’euros et représentant 84,8% de son P.I.B) emprunte à un taux de 3,5% soit 1,65 point de plus que l’Allemagne alors que l’écart était de 0,3 point avant la crise des dettes souveraines. L’Italie (dont la dette étatique est de 1 900 milliards d’euros représentant 120% de son P.I.B) qui vient d’entrer dans la tourmente de suspicion emprunte à des taux voisins de 6 à 7%. Et la Grèce dont la dette est faramineuse peut emprunter au taux d’intérêts de … 21,5% ; autant dire ce celui-ci est mortel surtout quand on est en récession, ce qui est le cas de ce voisin.

La Hongrie

Moody’s a annoncé jeudi soir avoir abaissé d’un cran la note de crédit de la Hongrie, à Ba1, faisant basculer le pays en catégorie spéculative ("junk") quelques heures après que Standard & Poor’s a décidé au contraire de maintenir sa note dans un contexte de discussions d’une aide internationale pour Budapest.

Lundi, la Hongrie a officiellement sollicité une aide auprès du Fonds monétaire international et de l’Union européenne, alors que jusqu’à présent le gouvernement y était farouchement opposé.

Le pays avait été contraint de faire cette demande après que le forint était tombé à un plus bas record face à l’euro à la suite de l’annonce faite la semaine dernière par S&P qu’elle plaçait sa note sur la Hongrie sous surveillance avec implication négative.

Le déclassement de Moody’s, qui a attaché une perspective négative à sa note, se traduit par un recul de 1% du forint par rapport à l’euro, selon des données Reuters. Le 14 novembre, il était tombé au creux historique de 317,90 pour un euro.

Les rendements obligataires, déjà à un plus haut de deux ans et demi à plus de 8%, devraient également être sous pression.
Pour justifier sa décision, Moody’s a évoqué les incertitudes croissantes concernant la capacité de la Hongrie à atteindre ses objectifs budgétaires, des niveaux d’endettement élevés et ce que l’agence de notation désigne comme des perspectives de croissance à moyen terme de plus en plus mitigées.

Le ministère de l’économie hongrois a estimé dans un communiqué que l’abaissement de la note souveraine hongroise à Ba1 par l’agence de notation Moody’s faisait partie "d’attaques financières dirigées contre la Hongrie".

La décision de Moody’s est professionnellement infondée, a jugé le ministère de l’Economie hongrois, ajoutant que l’affaiblissement du forint n’était pas justifiée au vu des performances économiques et budgétaires.

"La décision de Moody’s de maintenir une perspective négative sur les notes de la Hongrie est le fait des incertitudes entourant la capacité du pays à résister à d’éventuels risques de crédit provoqués par la crise de la dette souveraine en Europe", déclare Moody’s.

L’agence de notation ajoute que la demande d’aide faite par la Hongrie - qui avait été sauvée de la faillite en 2008 par un prêt FMI-UE de 20 milliards d’euros - illustre les difficultés de financement du pays, notant qu’un accord avec les deux institutions pourrait, dans l’immédiat, atténuer ces difficultés.

"Beaucoup avaient estimé que la demande d’aide au FMI était une tentative visant à éviter un déclassement - mais elle est arrivée trop tard", a noté Charles Robertson, économiste en chef chez Renaissance Capital.

La Hongrie devra refinancer 4,7 milliards d’euros de dette extérieure l’année prochaine, le pays étant censé commencer à rembourser une partie du prêt souscrit auprès du FMI en 2008.

Budapest a dit vouloir un nouveau prêt FMI-UE pour mettre en place un "filet de sécurité" contre les turbulences de la zone euro.
La faiblesse du forint s’est traduit par une aggravation de l’endettement de l’Etat, représentant 82% du produit intérieur brut (PIB) à la fin du troisième trimestre.

Selon Moody’s, l’objectif du gouvernement d’un déficit budgétaire de 2,5% en 2012 pourrait être difficile à tenir en raison du niveau élevé des coûts de financement supportés par le pays et d’une croissance économique anémique.

Fitch et S&P maintiennent pour l’instant la Hongrie dans la catégorie investissement, un cran au-dessus de celle dite "junk", avec toutefois une perspective négative.

USA

L’agence d’évaluation financière Standard and Poor’s a maintenu lundi la note attribuée à la dette des Etats-Unis, AA+, malgré l’échec de la super-commission parlementaire chargée de forger un compromis sur des économies budgétaires.

S&P a ajouté dans un communiqué que cette note restait menacée d’un abaissement, avec une perspective négative, surtout si le Congrès décidait de revenir sur les coupes automatiques dans les dépenses enclenchées par cet échec.

L’agence avait pris la décision historique, le 5 août, de faire perdre aux Etats-Unis leur note maximale, AAA, face aux incertitudes nées du débat politique conflictuel sur le plafond de la dette et le budget de l’Etat fédéral.

Pour elle, les derniers épisodes du débat parlementaire ont confirmé les raisons invoquées à l’époque pour considérer que les Etats-Unis n’offraient plus la sûreté maximale en tant qu’emprunteurs.

L’incapacité de la commission budgétaire à se mettre d’accord sur des mesures budgétaires qui stabiliseraient la dette de l’Etat fédéral américain par rapport au PIB est conforme à notre décision du 5 août, a expliqué Standard and Poor’s.

Cet échec doit automatiquement amputer les dépenses de 1.200 milliards de dollars sur dix ans à partir de 2013, conformément à la loi de contrôle du budget votée le 2 août, qui avait instauré la super-commission.

Le Portugal

La nouvelle est tombée hier matin alors que le Portugal tournait au ralenti sous le coup d’une grève générale. L’agence de notation Fitch a dégradé la note souveraine du pays d’un cran, de « BBB- » à « BB+ », le reléguant dans la catégorie spéculative (« junk »), comme sa concurrente Moody’s l’a fait en juillet dernier. Par contre, Standard & Poor’s a maintenu la note du Portugal à « BBB- » début octobre. « En raison des grands déséquilibres budgétaires, de l’endettement élevé dans tous les secteurs et des perspectives macroéconomiques défavorables, le profil de crédit du [Portugal] n’est plus compatible avec la catégorie investissement », jugent les analystes de Fitch.

Pourtant, le rapport de l’agence n’est pas exempt de points positifs. Fitch salue l’engagement du gouvernement de centre droit de Pedro Passos Coelho pour mener à bien le programme d’austérité et de réformes élaboré avec la troïka (UE-BCE-FMI), suite à l’octroi d’un prêt de 78 milliards d’euros en mai. L’agence de notation estime aussi que les objectifs de réduction du déficit (5,9 % du PIB cette année, 4,5 % en 2012) seront atteints. Mais, la dégradation de l’environnement économique en Europe et au Portugal - promis à une brutale récession de - 3 % du PIB en 2012 -et l’endettement des entreprises publiques mettent en danger la consolidation budgétaire. Fitch estime ainsi que des « mesures supplémentaires » pourraient être nécessaires, et ce malgré un budget 2012 « bien conçu ». C’est justement contre cette loi de Finances, qui doit être votée mercredi prochain, que les deux principaux syndicats du pays, la CGTP et l’UGT, ont appelé à la grève générale hier. Organisée un an jour pour jour depuis la dernière grève générale, la manifestation a surtout été visible dans les transports, avec la paralysie des avions, trains, métro et autres bus. En revanche, la mobilisation est restée limitée dans les ministères (4 % du personnel en grève).

Selon le secrétaire général de la CGTP, Manuel Carvalho da Silva, la participation a quand même été « très élevée et diversifiée ». Il a par exemple signalé un taux de grévistes de 80 % dans la banque publique Caixa Geral de Depositos. Parmi les mesures d’austérité décriées par les syndicats, qui dénoncent un « profond et très dangereux recul social », se trouvent la hausse de la TVA, la suppression des 13 e et 14 e mois pour les fonctionnaires ou encore l’augmentation d’une demi-heure de la journée de travail dans le privé. « Le gouvernement a conscience des difficultés que le pays et tous les Portugais traversent », a reconnu le porte-parole de l’exécutif, Miguel Relvas. Mais, a-t-il promis, « tous les sacrifices que font les Portugais aujourd’hui valent la peine pour le futur ».

La Grèce

Moody’s a abaissé lundi la note souveraine de la Grèce de "Caa1" à "Ca", le dernier cran au-dessus du défaut, estimant que le nouveau plan de sauvetage européen constitue un précédent négatif pour les investisseurs.

Les dirigeants de la zone euro se sont mis d’accord la semaine dernière sur un nouveau plan de soutien à la Grèce, comprenant une participation des banques et assureurs européens à travers un échange de dette.

Ce plan induit des pertes importantes pour les détenteurs d’obligations grecques, a expliqué Moody’s, qui attribue désormais à la Grèce la note de crédit la plus faible de tous les pays qu’elle évalue.

"Le programme annoncé par l’Union européenne et le communiqué de l’Institut de la finance internationale (IFI) implique une probabilité d’échange déséquilibré, et donc de défaut de la dette souveraine grecque, virtuellement de 100%", a estimé l’agence dans un communiqué.

Comme Fitch la semaine dernière - qui a placé la note grecque en défaut partiel - Moody’s a précisé qu’elle attribuerait une nouvelle note à la suite de l’échange de dette.

"Moody’s réévaluera la note de la Grèce pour s’assurer qu’elle reflète le risque associé au nouveau profil de crédit du pays et à l’éventualité de nouvelles restructurations de dette", a déclaré l’agence de notation.

Elle avertit que si le nouveau plan d’aide permettra sans doute à la Grèce de réduire le coût de son endettement - d’environ 13,5 milliards d’euros, d’après l’IFI - le pays fait toujours face à d’importants défis de solvabilité à moyen terme.

"Le volume de la dette (grecque) sera bien supérieur à 100% du PIB pour de nombreuses années encore, et le pays restera confronté à des risques significatifs pour ce qui est de la mise en oeuvre des réforme budgétaires et économiques", explique Moody’s.

L’agence de notation redoute également que le plan de sauvetage européen ne constitue un précédent négatif de restructuration pour les investisseurs.

"Le plan de soutien établit un précédent pour de futures restructurations si la dette souveraine d’un autre Etat de la zone euro devient aussi problématique que celle de la Grèce", estime Moody’s.

L’agence précise que la note "Ca" s’applique à des obligations hautement spéculatives étant probablement en situation de défaut ou en étant très proches.

Un conseiller de l’International Swaps and Derivatives Association (ISDA), l’association des intervenants des marchés dérivés, a estimé vendredi que le plan proposé par l’IFI d’un d’échange ou de rachat volontaire de dette grecque ne déclencherait pas d’événement de crédit ou le versement des CDS, ces assurances sur le défaut de paiement.

L’une des conditions à réunir pour qualifier un événement de crédit est que la modification des termes d’une dette lie l’ensemble des créanciers, ce qui n’est pas le cas ici, a estimé l’ISDA, qui a le dernier mot en la matière.

L’Espagne

C’est un mauvais coup que l’agence de notation Moody’s a porté à l’Espagne en dégradant la note de la dette souveraine espagnole de deux crans et ce moins de quinze jours après les deux autres principales agences internationales de notation Standard & Poor’s et Fitch.

Pour le gouvernement espagnol, cette dégradation veut dire une charge de la dette plus importante : des intérêts plus élevés à payer.

“Dans le système financier, affirme l‘économiste espagnol Juan Maria Concha, la chose la plus importante ce n’est pas d’avoir de l’argent, c’est de gagner la confiance des investisseurs. Si des institutions comme les agences de notation rendent les investisseurs méfiants, les choses vont se compliquer. Et ce qui va arriver c’est que la dette publique du pays va gonfler de façon significative”.

Moody’s met la pression sur les trois pays latins : la France qui a été averti et l’Espagne et l’Italie qui ont été une nouvelle dégradée en peu de temps.

D’ores et déjà, le simple avertissement de Moody’s sur la note française s’est traduit par une augmentation des taux de rendement de la dette publique française.

En dégradant la note espagnole de deux crans, Moody’s a fait passer le statut de l’Espagne d’un émetteur de haute qualité au rang d’un émetteur solide mais qui peut être affecté par des changements de situation économique. L’aggravation de la crise de la dette par exemple.

La France

L’agence de notation Moody’s a estimé ce matin qu’une hausse des taux des obligations françaises sur les marchés financiers et des perspectives de croissance économique détériorées risquaient d’avoir des conséquences négatives sur la note de la dette de la France.

"Des coûts de financement élevés et persistants pourraient accroître les difficultés que le gouvernement français rencontre, conjuguées à une perspective de croissance qui se détériore, avec des implications de crédit négatives", selon Moody’s.

Des "implications de crédit négatives" signifient une potentielle baisse de la note du pays, actuellement "Aaa", la meilleure possible. Mi-octobre, l’agence s’est donné trois mois pour étudier s’il y avait lieu de revoir la perspective "stable" d’évolution de cette note.

L’agence rappelle que "la semaine dernière, l’écart de taux entre les titres à 10 ans français et allemands ont dépassé 200 points de base (2 points de pourcentage), un record depuis la création de la zone euro". La dette française est considérée avec méfiance sur le marché obligataire, visée par les craintes de contagion de la crise de la dette en zone euro qui semble n’épargner que l’Allemagne.

Coût de 3 milliards pour une hausse d’un point des taux d’intérêt

L’agence calcule qu’une hausse de 100 points de base (1 point) des taux d’intérêt entraîne un surcoût de trois milliards d’euros chaque année. "Avec une prévision du gouvernement de croissance du PIB d’à peine 1% en 2012, un taux d’intérêt alourdit rendra plus difficile à atteindre les objectifs de réduction des déficits", selon Moody’s.

L’agence estime que le gouvernement est certes volontaire, mais que certains "facteurs de risque important" sont hors de son contrôle : "les perspectives de croissance et la crise de la dette européenne". "Les mesures d’austérité fiscale accroissent une pression fiscale déjà élevée et peuvent compromettre la croissance (...), ce qui peut entraîner la nécessité de plus d’austérité fiscale", juge Moody’s.
"Le modèle social français ne peut pas être financé si le potentiel de l’économie française n’est pas préservé", selon elle.

Quant aux mesures européennes face à la crise de la dette, elles risquent d’avoir un impact sur les comptes des banques, et vont affecter leur capacité à financer l’économie. Cela pourrait aussi avoir un impact sur les comptes publics si le gouvernement doit les soutenir, pense Moody’s.

Moody’s a annoncé ce matin la dégradation d’un cran des notes attribuées à Crédit Agricole et Société Générale. En revanche, l’agence de notation a maintenu la note de BNP Paribas. De fait, le groupe de services financiers estime que la dette à long terme et la solidité financière de la banque dirigée par Baudouin Prot sont conformes à ses évaluations actuelles. Mais une dégradation à court terme n’est pas à exclure puisque Moody’s maintient la note de BNP Paribas « sous surveillance négative ».

De même, les notes de Crédit Agricole et Société Générale sont également placées sous surveillance négative. Dans le cas de Crédit Agricole, dont la note passe de « Aa1 » à « Aa2 », la décision est liée à l’exposition à la Grèce, tandis que dans celui de Société Générale, dont la note est rétrogradée de « Aa2 » à « Aa3 », la révision tient à la réévaluation de l’aide que pourraient fournir les pouvoirs publics en cas de crise grave. A noter toutefois que la note long terme de la banque rouge et noire n’a été réduite que d’un cran alors que Moody’s avait évoqué la possibilité de baisser de la baisser de deux crans. De fait, la décision de Moody’s était attendue par les marchés. L’agence avait prévenu le 15 juin de cette éventualité, lorsqu’elle avait mis les notes des trois banques sous surveillance négative.

Les banques n’ont pas tardé à réagir. Crédit Agricole a annoncé la mise en place, d’ici le début du mois de décembre, d’un mécanisme de soutien formel à sa banque de marché Crédit Agricole Corporate and investment banking (CA CIB), selon un communiqué. BNP Paribas a de son côté décidé d’ajuster son bilan et Société Générale avait déjà annoncé un plan d’économies. Pour sa part, la Société générale a déclaré « prendre acte » de la décision de Moody’s, dans un communiqué publié mercredi. Sur un ton optimiste, la banque voit-là une confirmation que « son exposition à la Grèce », et plus largement à l’ensemble de la dette souveraine des pays périphériques de la zone euro, demeure « modeste et gérable » au regard « de sa profitabilité et de ses fonds propres ».
Parmi les banques les mieux notées

Sébastien Barthelemi, responsable de l’analyse crédit de Louis Capital Markets, relativise les décisions dévoilées ce matin par Moody’s puisque ces actions « étaient attendues par les marchés et concernant Société Générale, Moody’s n’a dégradé la note long terme que d’un cran au lieu de deux attendus en raison d’une capitalisation suffisante. Les faiblesses des trois banques françaises, souligne Moody’s, résident dans leur dépendance au marché interbancaire ». Un dysfonctionnement de ce marché pourrait conduire à de nouvelles dégradations.

L’Arménie

L’agence « Moody’s » a abaissé la note de l’Arménie et a atténué ses perspectives économiques à l’étranger, citant le ralentissement économique anticipé en Europe et en Russie.

Le gouvernement arménien a refusé de faire des commentaires à ce sujet mercredi 23 novembre 2011.

L’agence « Moody’s » a attribué la note « Ba2 ». Elle a aussi révisé la dette souveraine, de « stable » à « négative ».

« Moody’s » a déclaré que le ralentissement économique en Russie pourrait sérieusement avoir une influence négative sur le nombre d’Arméniens qui travaillent dans le pays.

Fitch, une autre agence de notation, a conservé la note de la dette « BB- » en septembre. Elle avait abaissé la note à « BB » en août 2009, citant l’impact sévère de la récession mondiale sur l’économie arménienne.

Des emprunts auprès des institutions multinationales telles que le Fonds monétaire international et la Banque mondiale ont été faits pour surmonter cette crise. La dette étrangère de l’Arménie a plus que doublé depuis 2008, un fait que n’a pas manqué de souligner l’agence « Moody’s ».

« Moody’s » a noté que le déficit du budget d’ Erevan est en baisse, ce qui est donc très encourageant.

L’économie intérieure devrait croître de 4,2% en 2012. Le ministre des Finances, Vache Gabrielian, a admis la semaine dernière que la récession en Europe pourrait remettre en question ces projections.

« L’agence Moody’s considère qu’une deuxième vague de la crise [économique mondiale] est quasi inévitable »,a déclaré Samvel Avagian, un analyste indépendant.

Samvel Avagian décrit comme « très inquiétante » la baisse des prix des matières premières prévues par Moody’s. « L’Arménie reste fortement tributaire des prix des métaux, car environ la moitié de nos exportations est celle de la production minière et des métaux, et ils représentent également une part importante de nos recettes budgétaires, » a-t-il dit.

L’Egypte

L’agence de notation financière Standard & Poor’s a abaissé d’un cran jeudi la note souveraine de l’Egypte, qui passe de "BB-" à "B+". Elle place le pays sous perspective négative, en raison du regain de tension politique sur place.
© photo news
Cette dégradation est motivée par le fait que "le profil politique et économique précaire de l’Egypte s’est davantage détérioré" à la suite des "affrontements entre manifestants et forces de sécurité qui ont démarré le 20 novembre et ont causé des pertes significatives", écrit S&P dans un communiqué.

Elle avait déjà dégradé d’un cran la dette à long-terme du Caire il y a un mois, de « BB » à « BB-« . L’agence rappelle qu’elle avait prévenu le mois dernier que la note souveraine de l’Egypte pourrait être de nouveau dégradée si la transition politique se traduisait par de
nouveaux troubles politiques, avec pour conséquence de réduire les réserves en devises du pays.

Selon l’agence, ces réserves ont fortement chuté, à 22 milliards de dollars au 31 octobre contre 36 milliards au début de l’année.

S&P estime que les décisions du Conseil suprême des forces armées en Egypte, qui ont conduit aux affrontements de la place Tahrir, ont réduit les perspectives de transition politique en douceur ainsi que la capacité du gouvernement à améliorer les finances publiques.

L’Allemagne

L’agence Moody’s a dégradé mercredi soir d’un à trois crans de la note de dix banques publiques régionales allemandes (Landesbanken), dont LBBW et BayernLB, des établissements considérés depuis longtemps comme constituant le point faible du secteur financier allemand.

Ces dégradations ne sont pas liées à la crise de la dette en zone euro mais au fait que ces banques sont moins susceptibles de bénéficier d’un soutien de l’Etat en cas de difficultés en raison d’une nouvelle réglementation et des conditions strictes imposées par la Commission européenne à toute aide apportée, a précisé Moody’s.

Six banques voient leurs notes abaissées chacune de trois crans, dont Bayern LB et Deutsche Hypo de A1 à Baa1, ce qui les ramène au rang d’émetteurs moyens.

LBBW, NordLB et BremerLB sont dégradées à A2 contre Aa2 et NLBL à A3 contre Aa3.

Les notes de trois autres établissements, dont HSH Nordbank et Helaba, ont été abaissées de deux crans.

La note de DekaBank a été dégradé de un cran à Aa2.

Deux établissements réchappent à ce mouvement : LBB dont la note été maintenue à A1 tandis que celle de WestLB a été placée sous surveillance.

Les banque régionales allemandes, détenues par les Etats régionaux et par les caisses d’épargne, sont communément considérées comme le maillon faible du système financier allemand.

Exclues du marché de la banque de détail, elles s’étaient tournées vers des produits financiers complexes et risqués, un pari perdu avec la crise financière. La plupart d’entre elles ont été obligées par la Commission européenne de se restructurer et de réduire drastiquement leurs sommes de bilan.

En deux ans, elles ont englouti plus de 20 milliards d’euros d’aides publiques, principalement des Länder (Etats régionaux).

Une concentration du secteur, qui fournit tout de même plus de 20% des crédits au secteur non financier du pays selon la Banque centrale allemande, est encouragée par les pouvoir publics depuis des années, mais elle devient encore plus nécessaire avec les nouvelles normes plus strictes en matière de capitaux propres adoptées récemment.

En septembre, le député libéral (FDP, coalition gouvernementale) Florian Toncar jugeait que "le secteur des Landesbanken est l’un des grands problèmes non résolus en Allemagne, et il faut que les choses bougent". Selon lui, leur assainissement appartient aux Etats régionaux (Länder), leurs actionnaires avec les caisses d’épargne.

L’an dernier, l’Etat fédéral avait toutefois injecté pour la première fois du capital dans une Landesbank, WestLB, à hauteur de 3 milliards d’euros.

Or ces aides font l’objet d’une enquête de la Commission européenne, qui examine aussi les aides publiques accordées à BayernLB et HSH Nordbank.

La Belgique

L’agence de notation Standard and Poor’s a abaissé d’un cran, vendredi 25 novembre, la note de la Belgique, ramenée de AA+ à AA sous perspective négative, mettant en avant le risque que le Royaume, déjà très endetté, doive de nouveau intervenir pour soutenir son secteur financier.

L’agence craint que les "difficultés du secteur financier" nécessitent un soutien plus important des pouvoirs publics qui alourdirait la dette déjà élevée du pays, dans un contexte d’"incertitude politique" qui continue de peser sur la crédibilité de la Belgique en tant qu’emprunteur.

la suite

Messages

  • L’agence Standard & Poor’s a abaissé ce soir ses notes de 37 banques, dont les fameuses "big six" de Wall Street, autrement dit Citigroup, Morgan Stanley, Goldman Sachs, Bank of America, Wells Fargo et JP Morgan. Bank of New York Mellon a également été déclassée. S&P Ratings Services précise avoir revu les notations de 37 des principaux établissements financiers du monde, en appliquant ses nouveaux critères bancaires publiés le 9 novembre.

    A l’international, S&P dégrade aussi les Britanniques Barclays, Lloyds, RBS et HSBC, mais épargne Deutsche Bank, Commerzbank ou ING, de même que Credit Suisse. UBS est saquée de "A+" à "A".

  • D’après la FDIC (Federal Deposit Insurance Corp), deux banques américaines ont fait faillite la semaine dernière outre-Atlantique.

    Il s’agit de Central Progressive Bank (Lacombe, LA) avec 383,1 M$ d’actifs pour 347 M$ de dépôts, et Polk County Bank (Johnston, IA) avec 91 M$ d’actifs pour 82 M$ de dépôts.

    Pour le moment, 90 banques américaines ont fermé leurs portes depuis le début de l’année 2011, contre un total de 157 en 2010, 140 en 2009, 25 en 2008 et 3 en 2007.

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