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Comment les Touaregs du Mali peuvent servir de prétexte à des interventions des impérialismes et des dictatures locales

lundi 27 février 2012

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De nouveau, la question touareg prend un tour violent au Mali, après le Niger. Plusieurs villes telles Ménaka, Aguelhoc et Tessalit, puis Léré et Niafunké ont été attaquées ayant fait de nombreuses victimes et provoquant l’exode de milliers de personnes, notamment vers les pays voisins.

Dans la question touaregue et dans la question de l’exploitation du peuple malien, la première des choses qui doit être claire, c’est qu’aucun gouvernement au monde ne défend aucun des deux peuples, ni le gouvernement malien, ni les gouvernements africains, ni les gouvernements impérialistes. Ni non plus les chefs militaires touaregs ou d’aqmi.

Qu’il s’agisse d’Aqmi ou des chefs de guerre revenus de Lybie où ils soutenaient le dictateur Khadffi, il est évident que le succès que les chefs de bandes armées touaregs a plus de base dans des intérêts économiques que dans le souci de libération des peuples. Mais il est aussi évident que la réelle oppression des Touaregs et leur misère est ce qui permet à ces chefs de bande de lancer leur lutte armée. La région est certainement la plus sous-développée du Mali et toutes les promesses des gouvernements à ce propos sont restées lettre morte.

Il est remarquable que, dans les négociations avec les troupes "rebelles" touaregs, le gouvernement malien avait déclaré : "Le gouvernement malien s’engage à mettre en place tous les mécanismes adéquats pour améliorer les conditions de vie dans les localités de Kidal, Gao et Tombouctou." Belle preuve qu’il avait laissé ces régions à l’abandon ! Que faisait-il de l’argent tiré de la production d’or du Mali ? Rien pour le peuple malien, ni du nord, ni du sud, ni de l’est, ni de l’ouest ! Et, après ces négociations, rien n’a été fait non plus !

Certes, depuis des décennies, le peuple malien, le peuple nigérien et le peuple touareg sont dans la misère et depuis des années l’opposition entre eux ne sert que les impérialismes et les dictateurs locaux.

Le fait que l"impérialisme français entende une fois de plus interférer ne peut qu’être louche puisque, toutes ces années, il n’ a eu que faire de la misère d’aucun des peuples, ni de la dictature qu’ils subissaient. Il ne cherche qu’à avoir l"or et l’uranium à bas prix en mettant sous sa coupe les gouvernants. Les menacer d’une guerre civile est un bon moyen de les rendre plus coopératifs dans les négociations minières.

L’impérialisme américain est aussi sur le coup, à la recherche de nouvelles interventions militaires permettant de faire la loi sur la planète.

Il est évident d’autre part que l’intérêt de tout ce beau monde pour la région a plus à voir avec l’uranium et l’or qu’avec la liberté des peuples, contre les exactions bien réelles que subissent Touaregs et Maliens.

Des deux côtés, il y a des peuples qui sont oubliés des grandes capitales et vivent dans la misère, qui ont subi des violences, des destructions de biens, qui doivent s’expatrier, ont eu des morts.

Dès maintenant, ce sont à la fois des pauvres maliens et des pauvres touaregs qui en sont victimes. Les premiers parce qu’ils sont caontraints de s’exiler du nord du Mali. les seconds parce qu’ils ont été agressés à Bamako.

Les deux camps sont utilisés par les riches et les puissants dans leurs propres buts. Et, dans les deux cas, les opprimés sont utilisés par des oppresseurs, chefs militaires et chefs politiques, liés aux classes dirigeantes. Mais il n’est pas vrai que la source de cette guerre soit la haine des deux camps. Les armées et les classes dirigeantes agissent pour des intérêts bien plus palpables que la haine. Cette dernière est seulement le levier permettant de mettre en action les peuples les uns contre les autres.

Même si le gouvernement malien est plus ou moins parvenu à instrumentaliser la situation, cela n’empêche pas que le sous-développement, la pauvreté au Mali ne sont pas dûs aux Touaregs !!!

Cependant, il est plus facile au gouvernement malien d’avoir un soutien populaire sur la question nationale contre les Touaregs que sur la question sociale...

Le gouvernement français, pour obtenir à bas prix les matières premières, fait régulièrement pression sur le gouvernement malien de même qu’il exerce le même chantage sur le gouvernement nigérien.

Les peuples ne doivent pas être dupes. Ceux qui prétendent ne défendre que les Maliens comme ceux qui prétendent ne défendre que les Touaregs ne défendent ni les uns ni les autres !!!

Ceux qui s’en sont pris à Bamako aux ressortissants Touareg, Songhoï, Peulh et Arabes et ont saccagé leurs biens n’ont pas frappé des ennemis mais des frères, n’ont fait qu’aggraver le sort des plus démunis et ne défendent pas les intérêts des victimes maliennes du nord dans la guerre menée par les groupes armés touarègues. On ne dénonce pas des exactions contre des populations civiles par d’autres exactions contre des populations civiles !!!

Prolétaires, unissons-nous contre tous nos ennemis qui sont tous les exploiteurs et tous les gouvernants de la bourgeoisie mondiale !

La question pour les prolétaires n’est pas où faire passer les barbelés des frontières. La question est d’unir les exploités contre leurs vrais adversaires : nos exploiteurs du monde entier.

Rien ne serait pire pour nous que de marcher dans toutes les guerres que les bourgeoisies sont prêtes à nous imposer.

Face à l’effondrement du capitalisme mondial, il est vital d’unir les peuples et les classes ouvrières du monde...

Pour le peuple malien, l’ennemi n’est pas touaregue : ce sont les classes dirigeantes maliennes et le gouvernement malien. Pour le peuple touareg, l’ennemi n’est pas malien : ce sont les dirigeants politiques qui négocient tantôt avec les impérialismes, tantôt avec les fascistes d’Aqmi. Pour les travailleurs français ou occidentaux, leur responsabilité est de ne pas rester aveugles et silencieux devant les manœuvres de leur impérialisme dans la région pour en monopoliser les richesses et livrer les peuples à des guerres fratricides.

Une bonne guerre au Mali contre les Touaregs serait un moyen facille des gouvernants pour reconstituer une unité nationale factice. C’est un artifice classique. Cette démagogie ne peut profiter qu’aux adversaires du peuple malien même si celui-ci ne le voit pas encore.

Toute l’histoire des peuples d’Afrique ressemble à celle de cette hostilité favorisée entre deux peuples. Qui en a profité ? Les impérialismes et les bourgeoisies locales !

Il n’est pas de guerre juste, de guerre de libération, il n’est pas d’indépendance nationale, de défense de la sécurité des peuples qui puisse être menée par les gouvernants locaux ni par l’impérialisme. Les peuples doivent se méfier de tous ceux qui souhaitent mettre la région à feu et à sang pour le plus grand profit des exploiteurs des richesses minières et pour que soit préservée des révoltes et révolutions la domination impérialiste sur le monde.

Comment ne pas nous méfier des impérialismes, intervenant soi-disant pour nous libérer, qui ne cherchent qu’à exploiter les richesses de la région ?

Comment ne pas nous méfier de gouvernants qui veulent bien faire la guerre au peuple voisin mais pas à ceux qui exploitent et oppriment les deux peuples ?

Comment ne pas nous méfier de bandes armées qui ne soutiennent que la guerre et pas la lutte sociale ?

Non ! C’est à nous-mêmes opprimés que nous devons faire confiance et nous unir contre nos oppresseurs par delà les frontières de toutes sortes : nationales, ethniques, raciales et autres...

NON A LA NOUVELLE GUERRE AU MALI-NIGER !!!

OUI A LA LUTTE SOCIALE !!!

Messages

  • il est plus facile au gouvernement malien d’avoir un soutien populaire sur la question nationale contre les Touaregs que sur la question sociale...

    Le gouvernement français, pour obtenir à bas prix les matières premières, [fait régulièrement] pression sur le gouvernement malien de même qu’il exerce le même chantage sur le gouvernement nigérien.

    [...]

    Les peuples ne doivent pas être dupes. ceux qui prétendent ne défendre que les Maliens comme ceux qui prétendent ne défendre que les Touaregs ne défendent ni les uns ni les autres !!!

    Prolétaires, unissons-nous contre tous nos ennemis qui sont tous les exploiteurs et tous les gouvernants de la bourgeoisie mondiale !

    La question pour les prolétaires n’est pas où faire passer les barbelés des frontières. La question est d’unir les exploités contre leurs vrais adversaires : nos exploiteurs du monde entier.

    Rien ne serait pire pour nous que de marcher dans toutes les guerres que les bourgeoisies sont prêtes à nous imposer.

  • Affrontement sanglant au nord Mali : Mourir pour Tessalit
    Publication : Le Matin On 8 mars 2012 (00:02) In Insécurité, Nord-Mali

    Les morts du 24 janvier sont le résultat d’une politique. Celles en cours à Tessalit sont le résultat de la même politique.
    Pour faire la guerre, il faut être deux. C’est pourquoi, San Antonio disait que le plus important dans une guerre c’est l’ennemi. Car sans ennemi, arguait-il, il n’y a pas de guerre possible. ATT a peut-être lu cela, car il fait tout pour que les Maliens ne voient pas en ceux qui ont imposé la guerre au Mali des ennemis mais des êtres innocents et fragiles dont il a la garde par une sorte de volonté extérieure à lui mais qui s’impose à lui avec force. Le Général Moussa Traoré avait accepté de se coucher pour éviter une guerre catastrophique aux deux peuples les plus pauvres au monde ; mais il avait refusé d’être traîné dans la poussière. ATT lui, était prêt à tout (il le reste encore) pour protéger les Touaregs “qui ont choisi de vivre avec nous’’ et ce malgré la déclaration d’indépendance proclamée à la face de l’Etat depuis fort longtemps.
    En fin d’année 2011 déjà, la presse privée, celle que ATT a assimilée à la « Radio Mille Collines » sans jamais rien regretter, avait montré à tous une manif des ‘’Azawadites’’ avec le drapeau déployé de leur futur Etat. C’était déjà une déclaration de guerre à laquelle il fallait se préparer. Mais rien n’a été fait en ce sens. Plus près de nous, le 15 novembre 2011, les mêmes avaient remis, à Machache, à la délégation de parlementaires venus les voir le drapeau de « leur » Etat pour le remettre à ATT et lui dire que l’Azawad avait désormais coupé les ponts avec « la colonisation de l’Etat du Mali ». Mais, ATT avait continué sa quête désespérée de la paix à tout prix, à débourser plus rapidement le reliquat des 840 milliards de F Cfa promis en 2006 et à prendre des dispositifs parlementaires et gouvernementaux pour satisfaire encore et encore les régions du nord et les seuls Touaregs.
    C’est là-dessus qu’il y aura l’enfer d’Aguelhok que les pouvoirs ont d’abord cherché à cacher. Mais l’on sait à propos du message envoyé par les épouses et mères de soldats de Kati, repris le lendemain par le peuple de Bamako. Mais, ATT a continué à avoir la même préoccupation depuis les attaques de 2006 : faire de son corps une barrière pour protéger les Touaregs “qui ont choisi de vivre avec nous’’. C’est chez lui une vraie obsession qui fait oublier qu’il doit protéger aussi le Mali et les Maliens ; toutes les catégories de Maliens. Mais monsieur « s’il y avait la guerre et le Mali, je choisirais le Mali » n’a les yeux de Chimène que pour les seuls Touareg ; tous les Touaregs et rien d’autres. Dans ces conditions là, un chef oublie ce pourquoi il est mis en place : prévoir pour gouverner. Il est temps que le général se rappelle que les simples Maliens avaient placé leur confiance en lui et qu’il sera un jour jugé par l’Histoire. Aujourd’hui, ils sont désespérés et inquiets de ce qui se passe mais aussi de ce qui ne se passe pas.
    La clé de la mère de toutes les batailles
    En effet, une poignée d’individus armés viennent de mettre le Mali sens dessus dessous. C’est le 17 janvier que les Touaregs ont attaqué le camp militaire et les unités méharistes de Ménaka pour montrer leur ferme décision. Nous sommes pris au dépourvu. Le lendemain, ils ont attaqué, le même jour, et les garnisons d’Aguelhok et celles de Tessalit : nous sommes pris au dépourvu et rien ne sera fait pour pallier d’autres attaques ; car nous voulons la paix à tout prix et ne travaillons que dans cette direction. Aguelhok est à mi-chemin entre Kidal au sud et Tessalit au nord, l’occuper, c’est couper la communication entre les deux sites et leurs installations civiles et militaires. Mais, le 19 janvier, d’autres unités azawadistes attaquent à nouveau Aguelhok et ses alentours ; étant donné que rien n’avait été fait pour reprendre la main : le pouvoir continue à remuer ciel et terre pour négocier et pour cela, il envoie des émissaires partout. Celle partie à Alger aura particulièrement agacé les Azawadistes qui ont fini leurs répétitions et s’apprêtent à jouer la pièce. La facilité rencontrée par eux et l’extrême lâcheté du pouvoir, selon eux, les amènent à la boucherie cruelle du 24 janvier. Là, ils ont eu tout le temps la latitude de tuer de la manière cruelle possible des jeunes soldats (18-22 ans) livrés à eux sur un plateau d’argent. Curieusement, ils vont pouvoir remettre ça à plus de 500 km au sud d’Aguelhok, les garnisons d’Anderamboukane. Le même jour, ils ont attaqué la garnison de Léré.
    C’est en ce moment que les pouvoirs ont compris que c’était sérieux et on réagi : en ordonnant à tous les soldats où qu’ils soient de se retirer vers des localisations ‘’plus sécurisées’’. En bon français, nous avons dû prendre la fuite en abandonnant tout ; un vrai sauve-qui-peut qui a fait que certains ont été recueillis via le Burkina, d’autres, le Niger ou l’Algérie. Voyant la débandade, les Azawadites se sont hasardés jusqu’à nous terroriser dans le sud. C’est ainsi qu’au moment où les femmes de Kati manifestaient à Koulouba, les Touaregs attaquaient Niafunké. Ils attaqueront aussi Tinzawaten (le 9 février) pour se retirer de Léré (le 11 février).
    Depuis le 29 janvier, le Mnla encercle nos soldats qui n’ont pas pu décrocher à Tessalit. Ils vivent depuis un vrai calvaire ; sachant que le pouvoir n’avait pu (ou voulu) rien faire pour leur collègue d’Aguelhok qui avaient été eux aussi encerclés, coupés de renforts et à court de nourriture avant de subir ce qu’on sait. Tessalit est doté d’une importante garnison et surtout, à 15 km, d’une piste d’atterrissage des avions de plus de 2 km et construite (par les français depuis la colonisation) avec des matériaux qui défient le temps. Celui qui l’occupe a la clé de tout le nord-est. La ville se situe à un peu plus de 100 km des frontières algériennes, c’est-à-dire une arrière-base intéressante pour les Touaregs, les preneurs d’otages et les trafiquants de drogues. Perdre Tessalit pour notre Armée, c’est perdre la clé du nord et peut-être plus. On essaie donc pathétiquement de faire acheminer des vivres et du renfort à nos soldats encerclés là-bas et cela dure depuis donc le 29 février. La semaine et le week end dernier auront été particulièrement meurtriers pour les deux parties. Nos soldats encerclés par l’ennemi se battent comme des lions à ce que nous sachions et ils sont prêts à mourir pour Tessalit et le Mali. Ils ont besoin de renforts et c’est de cela qu’il faut s’occuper au lieu d’amasser des fonds au nom de l’effort de guerre pour le détourner et s’enrichir. On sait, de par leur moralité douteuse, de quoi sont capables les princes qui nous gouvernent. Pendant que les héros de la nation donnent leur sang pour sauver la patrie, pendant que les gosses des écoles renoncent à leur goûter pour aider nos soldats, les assoiffés de la République s’apprêtent à détourner. Il faut arrêter ça.
    Amadou Tall

    Article envoyé via maliweb.net - http://www.maliweb.net

  • Coup d’Etat au Mali

    Des militaires en uniforme sont apparus à la télévision nationale cette nuit qu’ils occupaient depuis mercredi et annoncé avoir mis "fin au régime incompétent" en place à Bamako.

    La France souhaite des élections "le plus vite possible" au Mali, où un coup d’Etat vient d’avoir lieu, a déclaré jeudi le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé.

    "Nous sommes attachés au respect des règles démocratiques et constitutionnelles. Nous demandons le rétablissement de l’ordre constitutionnel, des élections, elles étaient programmées pour avril, il faut qu’elles aient lieu le plus vite possible", a-t-il dit sur Europe 1.

    Des militaires maliens ont pris jeudi le pouvoir à Bamako après plusieurs heures de combat, dissout les institutions et décrété un couvre-feu pour, selon eux, en finir avec le manque de moyens dans la lutte contre la rébellion touareg et les groupes islamistes dans le nord du pays.

    Jeudi vers 4 heures (locales et GMT) des militaires en uniforme sont apparus à la télévision nationale qu’ils occupaient depuis mercredi et annoncé avoir mis "fin au régime incompétent" en place à Bamako, avoir dissous "toutes les institutions", suspendu "la constitution" et décrété un couvre-feu.

    Le porte-parole de ces soldats, le lieutenant Amadou Konaré, a affirmé qu’ils avaient agi pour faire face "à l’incapacité" du régime du président Amadou Toumani Touré "à gérer la crise au nord de notre pays", en proie à une rébellion touareg et aux activités de groupes islamistes armés depuis la mi-janvier.

    Le lieutenant Konaré, entouré d’une dizaine d’autres militaires, parlait au nom d’un Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’Etat (CNRDRE).

    Peu après, le capitaine Amadou Sanogo, chef de la junte, a pris la parole pour annoncer qu’un couvre-feu avait été décrété à compter de jeudi.

    Le lieutenant Konaré a également justifié le coup d’Etat par le "manque de matériel adéquat pour la défense du territoire national" mis à la disposition de l’armée pour lutter contre la rébellion et les groupes armés dans le nord, et "l’incapacité du pouvoir à lutter contre le terrorisme".

    La junte a "pris l’engagement solennel de restaurer le pouvoir" civil et de mettre en place un gouvernement d’union nationale.

    Les putschistes étaient dans un premier temps apparus à la télévision, mais l’allocution du lieutenant Konaré n’avait pu être entendue en raison, apparemment, d’un problème technique. Il a dû s’y reprendre à plusieurs reprises avant d’être clairement entendu.

    "Nous contrôlons le palais présidentiel", avait auparavant annoncé un soldat mutin, un autre affirmant que plusieurs personnalités du régime du président Touré, dont le ministre des Affaires étrangères, Soumeylou Boubèye Maïga, et celui de l’Administration du territoire, Kafougouna Koné, avaient été arrêtées.

    Une source indépendante a affirmé que le président Touré "et ses hommes ne sont plus au palais", sans préciser où ils se trouvaient.

    Des échanges de tirs nourris entre la garde présidentielle et les mutins ont été entendus pendant plusieurs heures dans la nuit de mercredi à jeudi.

    Présidentielle annulée

    La journée de mercredi avait commencé par une mutinerie dans un camp à Kati, ville garnison près de Bamako, puis s’était étendue à la capitale elle-même dont les soldats ont parcouru les rues en tirant en l’air, semant la panique. "Nous en avons marre de la situation dans le nord", a affirmé l’un d’eux.

    La France, ex-puissance coloniale, a appelé "au respect de l’ordre constitutionnel" et condamné "tout recours à la violence" Le département d’Etat américain a pressé le Mali de régler les tensions "à travers le dialogue et non la violence". Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a "appelé au calme et à ce que les doléances soient résolues pacifiquement".

    Début février, des femmes et proches de soldats avaient manifesté dans plusieurs villes, dont Bamako, pour dénoncer le silence sur la situation de ces soldats et la "mollesse du pouvoir" face à la rébellion.

    Certaines de ces manifestations avaient tourné à la violence et des propriétés appartenant à des Touareg et d’autres Maliens et étrangers à la peau claire avaient été saccagées.

    Le président Touré avait réussi alors à calmer ces femmes en leur promettant qu’elles pourraient avoir des nouvelles de leurs maris au front.

    Le Mali est confronté depuis mi-janvier à des attaques du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) et d’autres rebelles touareg, dont des hommes lourdement armés qui avaient combattu pour le régime de Mouammar Kadhafi, qui ont pris plusieurs villes du nord du pays.

    Un mouvement islamiste armé touareg, Ançar Dine (Défenseur de l’islam) qui veut imposer la charia au Mali, a affirmé contrôler trois villes du nord-est, près de la frontière algérienne : Tinzawaten, Tessalit, Aguelhok.

    Le gouvernement malien a en outre accusé Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui a des bases dans le nord du Mali d’où elle opère dans plusieurs pays du Sahel, de combattre avec le MNLA. Aqmi a été en particulier accusée d’avoir exécuté sommairement près d’une centaine de soldats maliens à Agulhok.

    Le coup d’Etat met un terme au processus électoral, dont une présidentielle dont le premier tour était prévu le 29 avril.

    (AFP)

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