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Comment se porte la crise du capitalisme ?

samedi 9 juin 2012

Comment se porte la crise du capitalisme ?

Lu sur le net :

ETATS-UNIS

Standard and Poor’s menace la note des États-Unis

Obama : l’économie américaine « ne se porte pas bien »
« Il est absolument évident que l’économie ne se porte pas bien », a déclaré M. Obama après avoir rencontré le président philippin Benigno Aquino en début d’après-midi.

Le taux de chômage est remonté à 8,2% en mai, mois où seuls 69 000 nouveaux emplois ont été créés, faisant craindre un ralentissement de l’économie.

La dette publique américaine atteignait officiellement plus de 15.733 milliards de dollars jeudi soir, soit plus de 100% du PIB des Etats-Unis. Selon les dernières prévisions du Fonds monétaire international, le ratio américain de la dette au PIB devrait monter à 111,9% fin 2014.
L’avertissement de Standard and Poor’s survient alors que la perspective de ce qu’il est désormais convenu d’appeler le « mur budgétaire » commence à inquiéter sérieusement. Cette image fait référence à l’obstacle auquel risque de se heurter le pays début 2013 en l’absence d’accord au Congrès sur la façon de réduire la dette publique.

Dans ce cas, un certain nombre de mesures de relance et de réductions d’impôt expireront en même temps qu’entreront en vigueur des baisses automatiques des dépenses publiques.

Le président de la banque centrale (Fed), Ben Bernanke s’est inquiété jeudi devant des élus des conséquences d’un tel scénario pour la croissance.

Selon diverses estimations, la baisse de la contribution économique de l’Etat qui résulterait de cette contraction budgétaire pourrait être comprise entre 3 et 5% du PIB.

Mais S&P indique faire confiance aux élus américains, à l’heure où le chômage atteint 8,2% et où la reprise économique du pays est encore fragile, « pour éviter une brusque contraction budgétaire ».

Le Congrès est actuellement paralysé par les dissensions entre le camp démocrate du président américain Barack Obama et l’opposition républicaine, qui tient la chambre basse, sur la façon de réduire l’endettement du pays, et les plans d’action véritables sont toujours remis à plus tard.

Pour S&P, il est « peu probable » que les élections présidentielles et législatives de novembre 2012 permettent de « résoudre » la question de la dette.

Au contraire, note l’agence, « si comme le prévoient actuellement les experts, le scrutin est serré, cela risque de réduire encore un peu plus la tendance des deux camps à collaborer, déjà très faible ».
S&P indique qu’il y a une chance sur trois qu’elle abaisse la note des Etats-Unis à moyen terme.

FRANCE

La Banque de France, qui s’attendait jusque-là à une croissance nulle au deuxième trimestre, comme au premier, a dû revoir mercredi ses prévisions à la baisse. Dans sa deuxième estimation, elle table désormais sur un recul du produit intérieur brut (PIB) de 0,1 % au printemps. Il s’agirait, si cette prévision se concrétise, du premier trimestre de contraction de l’économie depuis que la France est sortie de la récession au printemps 2009 — l’ancien président Nicolas Sarkozy se targuait encore, début mai en pleine campagne électorale, d’avoir réussi à éviter une telle rechute. Ce serait aussi un premier pas vers une nouvelle récession, dont la définition technique correspond à deux trimestres consécutifs de recul du PIB.

Dans ses dernières prévisions, l’Institut national de la statistique et des études économiques tablait sur un léger rebond de 0,2 % au deuxième trimestre. Mais elles remontent au mois de mars et, depuis, plusieurs indicateurs ont fait état d’une nouvelle dégradation économique. Ainsi, le PMI, un indicateur avancé de la conjoncture considéré comme fiable par les analystes, a relevé en avril et mai une contraction de plus en plus rapide de l’activité du secteur privé français. Le cabinet Markit, qui publie cet indice, prévoit aussi un recul du PIB au deuxième trimestre.

De la même manière, l’enquête de conjoncture de la Banque de France signale un repli de l’industrie et des services en mai, même si une amélioration est jugée possible « dans les prochaines semaines ».
Enfin, le déficit commercial de la France s’est creusé de plus de 200 millions d’euros en avril par rapport au mois précédent, en partie du fait d’un recul passager dans l’aéronautique, atteignant 5,801 milliards d’euros, ont annoncé ce vendredi les Douanes.

La patronne des patrons a résumé le sentiment des entreprises, faisant état d’une détérioration « frappante » et « surprise » de l’économie « depuis un mois ». « Ce qui est préoccupant, c’est que la situation économique se dégrade, elle se dégrade même assez vite », a déclaré mercredi Laurence Parisot. La présidente du Medef a égrené les « symptômes » : « affaiblissement des carnets de commandes de nos entreprises », « fragilisation des trésoreries » et investissements mis entre parenthèses.

Cette nouvelle donne n’arrange pas le gouvernement. Le nouveau président François Hollande a bâti son projet, et sa promesse de réduction du déficit public de la France, sur une hypothèse de croissance de 0,5 % en 2012, qui serait mise à mal par une récession. Or, le ministre de l’Économie et des Finances Pierre Moscovici a reconnu mercredi que « l’évolution spontanée » des comptes publics aboutirait, si rien n’est fait, à un déficit de 5 % du PIB en 2012, alors que la France s’est engagée à le ramener à 4,5 %. « Nous prendrons les mesures utiles », a-t-il assuré.

Cela signifie que le gouvernement devra adopter dès début juillet un tour de vis budgétaire pour rectifier le tir dans l’année en cours. L’équation serait encore plus complexe si la croissance ne se relevait pas rapidement. Et sans rebond économique dans la seconde moitié de l’année, l’objectif de croissance pour 2013, fixé à 1,7 % par François Hollande, serait très difficile à tenir.

ESPAGNE

La croissance espagnole est en panne. Le pays a vu son activité reculer de 0,3% début 2012, après une baisse de même ampleur fin 2011. Le pays est frappé par un chômage de masse : près d’un actif sur quatre cherche un emploi. Il connaît également une grave crise immobilière depuis quatre ans. Et la chute des prix de la pierre ne ralentit pas, ils ont dégringolé de 7,2% durant les trois premiers mois de 2012. Chômage et crise immobilière ont engendré une crise bancaire, les établissements espagnols devant faire face à une hausse du nombre de mauvais payeurs. Au total, les « actifs à risque » dans l’immobilier représentent un peu plus de la moitié de leurs investissements dans ce secteur, soit 184 milliards sur un plus de 350 milliards d’euros.

La tempête économique qu’affrontait le pays depuis des mois s’est transformée en véritable cyclone lorsque Bankia, troisième banque du pays (par les actifs), a demandé en mai un sauvetage public historique de 23,5 milliards d’euros. L’agence de notation Fitch évalue les besoins du secteur entre 60 et 100 milliards. Ce chiffre doit être affiné, notamment par le FMI.

Le chef du gouvernement conservateur, jusqu’ici, ne souhaite pas demander une assistance financière qui irait de pair avec un train de mesures d’austérité dicté par les bailleurs de fonds internationaux. Ce fut le cas le cas pour la Grèce, l’Irlande et le Portugal, qui ont tous les quatre bénéficié d’un programme d’aide. Les conditions assorties à ce plan d’aide seraient limitées, liées directement aux banques et n’impliqueraient probablement pas de nouvelles mesures d’austérité ou des réformes structurelles que le gouvernement de Mariano Rajoy a déjà engagées, assurent des sources de l’UE et en Allemagne, selon « les Echos ».

Le gouvernement attend des analyses. « Le FMI et les évaluateurs indépendants sont en train de travailler sur le montant dont a besoin notre système pour mener un complet assainissement », assure la porte-parole du gouvernement conservateur. « Le gouvernement doit respecter (ces) procédures » et « une fois que sera connu le montant nécessaire, le gouvernement fera sa proposition », a-t-elle ajouté. Le rapport du FMI, qui chiffrera, selon les médias, autour de 40 milliards d’euros les besoins des banques, sera connu lundi tandis que l’audit mené par des cabinets allemand et américain sera remis au plus tard le 21 juin au gouvernement.

L’Espagne était vendredi sous une forte pression des marchés, qui veulent la pousser à demander plus tôt que prévu un sauvetage européen pour ses banques. L’agence de notation Fitch a dégradé la veille la note ibère de trois crans, à « BBB » évalue les besoins du secteur entre 60 et 100 milliards, contre 50 à 82 milliards pour Standard & Poor’s. « Il semble que cela va être ce week-end, c’est ce qu’intègre déjà le marché, que (le sauvetage) sera demandé dès ce week-end », assure vendredi David Navarro, analyste de la maison de courtage Inversis.

CHINE

Le Premier ministre Wen Jiabao avait déclaré le mois dernier qu’une plus grande priorité devait être accordée à la croissance, qui a chuté à 8,1% au premier trimestre 2012 contre 9,2% l’an dernier.

Le gouvernement a récemment pris une série de mesures de relance sectorielles et vient d’annoncer jeudi la première baisse des taux d’intérêts depuis décembre 2008 afin de stimuler l’activité.
Le dernier plan de relance de 4.000 milliards de yuans (environ 500 milliards d’euros) et l’ouverture des vannes du crédit pour répondre à la crise financière de 2008 avaient eu pour corollaire une accélération de l’inflation.

La hausse des prix reste tirée par celle des denrées alimentaires, dont les cours fluctuent en fonction des aléas du climat et qui affecte davantage les catégories modestes de la population.
La Chine a créé la surprise hier en annonçant une baisse de ses taux directeurs de 25 points de base, une première depuis 2008. La banque centrale a également donné plus de souplesse aux banques pour prêter et pour rémunérer les dépôts, un changement majeur. Si les investisseurs s’inquiètent depuis plusieurs mois déjà du ralentissement de l’économie du pays, ils s’attendaient plutôt à des mesures de relance de type budgétaire ou à une baisse du ratio des réserves obligatoires. Plusieurs analystes sont cependant sceptiques.

LES OPTIMISTES

Quelques déclarations optimistes passées :

Juillet 2008 : "Aux Etats-Unis, les banques ne font jamais faillite"
Déclaration édifiante de l’analyste bancaire vedette de Moody’s, Daniel Fanger, quelques jours après la mise sous tutelle de la banque californienne IndyMac et à peine deux mois avant la débâcle de Lehman Brothers. "Les Échos", 18 juillet 2008.

Avril 2008 : "La crise est finie" Patrick Artus
Le directeur des études de la Banque Natixis, par ailleurs administrateur de Total, l’assurait en avril 2008 : "La crise financière est finie. [...] Le pire est passé. Je reviens des Etats-Unis. Les acteurs de marché sont unanimes." À l’époque, quelques hedge funds vacillent, les subprimes font des dégâts, mais la Banque Lehman Brothers ne fait pas encore parler d’elle. Quelques mois plus tard, elle s’effondrera, entraînant avec elle les fameux "acteurs de marché".

"Challenges", 3 avril 2008.
2005 : Alan Greenspan, président de la Réserve fédérale américaine
"L’extrême complexité des instruments financiers a contribué au développement d’un système financier plus flexible, efficient et résilient que le monde n’en a connu depuis un quart de siècle." Discours prononcé devant la National Association For Business Economics, en 2005.

Août 2007 : 44 % : Baisse du CAC 40 entre 2007 et 2012
"Dans quelques semaines, le marché se reformera et les affaires reprendront comme avant." Pas exactement comme avant. Entre la déclaration du très médiatique économiste Elie Cohen et aujourd’hui, la Bourse s’est effondrée. Lemonde.fr, 17 août 2007.
Septembre 2007 : "Notre modèle économique est solide" Daniel Bouton

"Globalement, notre modèle économique est solide et notre stratégie porteuse. [Notre] modèle démontre toute sa capacité de résilience", affirme Daniel Bouton, alors président de la Société générale. Petite précision tirée du "Larousse" : résilience veut dire "résistance aux chocs". Comme les pertes du trader Jérôme Kerviel ? Comme la faillite de Lehman Brothers ? Comme les risques sur les obligations de la Grèce ? "Le Figaro", 8 septembre 2007.

Mars 2008 : "L’Espagne est loin de l’éclatement de la bulle immobilière" Maria Josefa Garcia Grande
Interrogée sur les premiers signes de freinage du marché de l’immobilier espagnol, l’économiste Maria Josefa Garcia Grande, du think tank Ortega, l’un des plus réputés du pays, affirme : "On assiste à un phénomène de ralentissement du secteur, mais on est très loin d’un éclatement de cette bulle immobilière." Toujours aussi édifiant : "L’économie espagnole est bien mieux préparée par le passé pour résister à cette crise." En quatre ans, les prix de la pierre ont chuté de 22 % ! "Libération", 5 mars 2008.

Septembre 2008 : "La crise actuelle ne durera pas longtemps."
On aurait aimé croire Daniel Cohen, brillant professeur à Normale Sup, conseiller de la Banque Lazard, bardé de diplômes et de certitudes. Seulement voilà, la crise dure... depuis longtemps. "Capital", septembre 2008

Mars 2008 : "Le baril de brut sera à 200 dollars"
En mars 2008, dans une étude réservée à ses clients, la banque d’affaires Goldman Sachs annonce l’emballement des cours du pétrole, le baril de brut devant atteindre les 200 dollars dans un délai de six mois à deux ans. N’ayant pas vu venir la grande récession mondiale, les experts de la banque américaine n’ont donc pas anticipé la chute de la demande, notamment aux Etats-Unis. En décembre 2008, les cours tombent à 45 dollars.

31 %
C’est le taux d’intérêt usuraire à dix ans auquel les investisseurs prêtent aujourd’hui au gouvernement d’Athènes. Et pourtant, Franck Portier, économiste à l’Ecole d’économie de Toulouse, osait dans nos colonnes, en juin 2010 : "La Grèce doit remercier les marchés." Donc, efharisto - merci en grec - les hedge funds, les spéculateurs, et les agences de notation ! Franck Portier, "L’Expansion", juin 2010.

Janvier 2008
"Les nouvelles innovations financières atteignent les limites de l’évaluation des risques. L’industrie financière devra donc s’améliorer. Mais on peut être optimiste. Les financiers vont résoudre le problème, et la vie continuera." Comme si les marchés avaient la capacité à s’autoréguler.
Edmund S. Phelps, Prix Nobel d’économie, "Le Journal du dimanche", 27 janvier 2008

Messages

  • Plus un pays comme l’Espagne ou la Grèce (ou la France, les USA ou …) se porte mal, plus ses dettes coûtent cher, plus elle est attractive pour les capitaux qui veulent de gros profits rapides plus la spéculation sur ces dettes prend de l’ampleur, moins les détenteurs de capitaux ont envie d’investir dans autre chose que de a dette d’Etat. Chacun se félicite que l’Espagne ou la France ait pu emprunter mais cela ne fait que dévoiler ce mécanisme nécrophile du capitalisme en chute.

    • Ce n’est qu’un début, le début d’une chute attendent son atterrissage et une fois atterris nul ne pourra l’aider à se relever.
      Plus étonnant que ça tourne mal un peu partout d’autant plus que certains continuent encore de nous berner mais sachez qu’on y crois plus.
      Il y a plus d’armes que de larmes tellement la pitié a été radié de certaines mémoires.
      Il y a plus de litres de sang versés (hémorragies) que de médicaments en circulation.
      Il y a plus de menteurs affichés que de véridiques masqués.
      Il y a la famine à combattre et la lutte à la pauvreté dont il faut à tout prix se débarrasser.
      Sans nul doute que le monde actuel préfère donner la mort pour seulement s’enrichir et vivre caché dans le mensonge peu importe le prix à payer et ce sans se soucier de la dernière phase de notre existence.
      Un jour viendra où il n’y aura échappatoire et chacun ne se souciera que de sa propre âme.

  • Déjà affectée par les inquiétudes sur la croissance mondiale qui éloignent les investisseurs des actifs risqués, la devise européenne est sous pression après que l’agence de notation financière Moody’s Investors Service a dégradé, dans la nuit de jeudi à vendredi, de deux crans la note de l’Italie, troisième économie de l’Union monétaire.

    "L’Italie a plus de risque de connaître une hausse brutale de ses coûts de financement ou de ne plus avoir accès aux marchés financiers (...) en raison de la confiance de plus en plus fragile des marchés et du risque de contagion émanant de la Grèce et de l’Espagne", écrit l’agence dans un communiqué.

    "Le risque d’une sortie de la Grèce de l’euro a augmenté et le système bancaire espagnol va endurer davantage de pertes qu’attendu", ajoute encore Moody’s. Et d’asséner que les perspectives économiques à court terme de l’Italie se sont "détériorées".

  • Lire comment se porte la crise : Eurogeddon : la spirale effroyable de la fuite des capitaux espagnols.

    ici

  • Le PIB espagnol a progressé de 0,4% au premier trimestre et devrait augmenter de 1,2% sur l’ensemble de l’année. Mais le taux de chômage est toujours au plus haut en Europe, à près de 26%.

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