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Vers un mouvement général des universités ?

vendredi 20 février 2015

Vers un mouvement général des universités ?

Fait exceptionnel, les universités n’ont pas reçu en novembre 2014 le dernier versement de leur dotation annuelle, soit 200 millions d’euros.

Un « trou » de 200 millions constaté par les agents comptables qui met dans le rouge les deux tiers des établissements, selon Jean-Loup Salzmann, président de la Conférence des présidents d’université (CPU).

Les fonctionnaires de l’enseignement supérieur ont été menacés de ne pas toucher leur salaire en novembre et décembre, pour cause de rigueur budgétaire. Bercy, qui présente aujourd’hui le projet de loi de finances rectificative pour 2014, envisagerait 2,2 milliards de coupes budgétaires. D’où l’idée de faire quelques économies sur le dos des universités. La quatrième et dernière part de leur dotation annuelle, qui couvre la masse salariale (120.000 personnels, dont 91.700 enseignants et chercheurs) et le fonctionnement, n’a pas été versée dans son intégralité en octobre. Une grande première.

Preuve des difficultés, fin 2013, pas moins de 18 universités avaient un fonds de roulement en dessous du seuil critique de 30 jours de fonctionnement, selon un document de la Mission interministérielle recherche et enseignement supérieur (Mires). Les universités sont contraintes de piocher dans ces fonds pour payer leurs salariés.

« Les universités ont atteint leurs limites budgétaires », résume Rachid El Guerjouma, président de l’université du Maine, qui décrit sur le territoire des gels de postes à grande échelle et des projets suspendus. « Nous ne pouvons plus tirer sur les ressources propres, sauf à augmenter les droits d’inscription, comme dans les pays anglo-saxons.

Suite à des annonces de restrictions budgétaires drastiques dans différentes universités, des réactions ont commencé et la liaison entre les universités commence à se mettre en place…

Le gouvernement ayant choisi la voie de l’austérité, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche est invité à opérer une ponction de 100 millions d’euros sur le budget des universités au titre du « redressement des comptes publics ». Il doit, de ce fait, rogner sur ses dotations, déjà faiblardes, aux universités dont certaines sont déjà dans le rouge. Ces dernières attendent donc avec fébrilité le montant des dotations qui leur seront attribuées et que le ministère tarde à communiquer.

Le ministère avance d’autant plus prudemment que même ses meilleures élèves, comme l’université Paris Sud (Orsay), inscrite au classement de Shangaï, donc reconnue parmi les plus grandes universités au monde, se mettent à l’heure des restrictions budgétaires et de la contestation. Une semaine de mobilisation des personnels et des étudiants est annoncée, à partir du 9 mars, contre les suppressions de 10 000 heures d’enseignement, des postes d’ATER (destinés aux jeunes doctorants) et contre le gel des postes de titulaire.

« Le ministère n’est toujours pas en capacité de soumettre à l’examen du Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche (CNESER) du lundi 23 février la répartition des moyens des établissements d’enseignement supérieur inscrits au programme 150 (formations supérieures) de la Mission Interministérielle Recherche et Enseignement Supérieur », dénonce le Snesup-FSU.

Il a manqué à la direction de l’Université Paris-Sud 5,5 millions d’euros pour boucler le budget 2014, ce qu’elle a compensé en coupant dans la masse salariale, ramenant celle-ci à 244 millions d’euros. Cela s’est traduit par l’arrêt de la campagne de recrutement des attachés temporaires d’enseignement et de recherche (ATER) et au non-renouvellement d’une dizaine de postes. Ces mesures touchent particulièrement le département de biologie, un des plus importants de l’université, mais aussi ceux de mathématiques et d’informatique. L’Université Paris-Sud a adopté à une courte majorité des mesures d’austérité : 35 étudiants par groupe de TD, réduction du budget des TP, fermeture d’UE optionnelles, gel des postes permanents, suppression des postes d’ATER, etc…

Pour protester contre les restrictions budgétaires prévues dans le budget 2015 de l’établissement, les professeurs de l’UFR de biologie ont décidé de faire de la « rétention de notes ».
Cette décision a été prise lors d’une assemblée générale, le 16 décembre dernier.
Concrètement, les enseignants ont décidé de ne pas inscrire les notes, données aux copies de leurs étudiants au premier semestre, dans le fichier central de l’université, celui sur lequel s’appuient les jurys pour valider les crédits universitaires. Près de 6000 étudiants, de la licence 1 au Master 2, sont concernés par cette grève des notes. Parmi eux, certains se retrouvent pénalisés dans leurs démarches administratives. Départ à l’étranger, recherche de stages ou même d’un emploi peuvent être perturbés par l‘absence de preuve de la validation du premier semestre.

A l’université d’Aix-Marseille (pardon : “ Aix-marseille Université, une université à l’ambition internationale ”) qui a décidé de recruter un certain nombre d’ATER (attachés temporaires d’enseignement et de recherche) sur des contrats courant du 1er octobre au 31 août. Ces enseignants-chercheurs seront donc payés onze mois au lieu de douze.

Après une assemblée générale au Patio, des étudiants ainsi que des enseignants et du personnel de l’université de Strasbourg ont manifesté pour protester contre les restrictions budgétaires qui touchent l’université française.

Le cortège qui réunissait près de 300 personnes s’est dirigé rapidement vers la préfecture où une délégation devait être reçue.

Une trentaine d’étudiants ont empêché ce mardi le vote du budget 2015, dénonçant l’austérité imposée par le gouvernement. La direction condamne fermement ces échauffourées à la suite desquels du personnel a été blessé et du du matériel cassé.

Après une assemblée générale sur le campus de Pessac, une trentaine d’étudiants se sont dirigés ce mardi sur le site Carreire où devait se tenir le conseil. Prévu pour 14h, il n’a pas pû se tenir en raison du blocage des étudiants venus de diverses universités. « Il y avait beaucoup d’agressivité, j’ai préféré interrompre le conseil », confie à Sud-Ouest Manuel Tunon de Lara, le président de l’université. L’accès étant bloqué par des agents de sécurité, des échauffourées ont éclatés. Les étudiants ont cassé deux portes pour réussir à entrer, et blessé légèrement des membres du personnel administratif. Robin Manoury, vice-président étudiant, déplore ce casse de matériel universitaire en période de restriction budgétaire. Des dégradations également déplorées par le président de l’université, Manuel Tunon de Lara. Il dénonce une « volonté de blocage, et non de discussion », ce qui n’est « pas forcément très constructif ». « Ce type d’agissement est inacceptable et représente une atteinte grave au fonctionnement de l’établissement », déplore le président.

L’université de Toulouse Jean Jaurès est à nouveau bloquée aujourd’hui par les étudiants. Le directeur de l’université, opposé à ces perturbations, a été menacé de mort anonymement et a porté plainte.

La situation est tendue à l’université de Toulouse Jean Jaurès, anciennement Le Mirail. L’université, foyer traditionnel de contestation étudiante, est secouée par des mouvements contestataires depuis deux semaines maintenant. Austérité budgétaire, violences policières lors de manifestations, etc : plusieurs revendications unissent certains étudiants et les poussent à bloquer les voies d’accès de leur établissement. Comme le jeudi 20 novembre dernier, durant lequel les portes étaient obstruées par des tables et des chaises. Après un vote chahuté lors d’une assemblée générale (AG), l’université était à nouveau bloquée ce mardi matin.

Le 18 février 2015 est une journée de mobilisations à l’Université Paris-Sud (Paris XI). Le site Paris Sud XI en lutte écrit à ce sujet « Austérité dans les facs ? Essayons l’ignorance. Assemblée générale le 18 février ». C’est loin d’être une surprise. Il y a une semaine, Le Monde rapportait déjà « Les enseignants font la grève des notes à Paris-Sud », l’objectif d’une telle action collective étant de « protester contre des coupes budgétaires et le non-renouvellement de certains postes ». Et il y a deux mois (le 15 décembre), un rassemblement avait eu lieu à Orsay, devant la présidence de l’Université, réagissant aux coupures budgétaires annoncées (Sud Education). Le 18 février, le SNESup emploie le titre « Des conditions budgétaires de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche (ESR) de plus en plus insupportables », faisant état de mobilisations en cours aux Universités Paris XI et Paris XIII. En même temps, la FERC Sup CGT appelle à soutenir la grève du collectif des catégories C et des bas salaires à l’Université Paris VIII, pour lesquels une soirée de soutien doit avoir lieu le 19 février. Une pétition est également en cours. Challenges souligne à son tour « Les universités françaises cherchent un remède à leurs maux budgétaires », évoquant d’emblée « l’effet conjugué de l’augmentation des dépenses et de la réduction des recettes » qui « oblige les universités à chercher de nouvelles sources de financements ». Mais dans la période récente, la crise des universités françaises s’est également concrétisée par des constants inquiétants au niveau de leur fonctionnement. Il y a un an, un rapport très critique de la Cour des Comptes sur sa précédente gestion à la tête de l’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ) a conduit au remplacement de l’alors rectrice de l’académie de Dijon. Pire, ces derniers jours les médias ont évoqué un rapport très critique et fort inquiétant, de la part de l’Inspection générale de l’administration de l’éducation nationale et de la recherche (IGAENR), sur la gestion de l’IUT de Saint-Denis et de l’Université Paris XIII à laquelle cet IUT se trouve rattaché. En particulier, Le Monde consacre à cette affaire un article intitulé « Un rapport confirme les dysfonctionnements à l’IUT de Saint-Denis », au contenu très préoccupant. S’ajoutant aux coupures budgétaires et aux suppressions de postes, de tels constats semblent mettre en évidence une réelle vulnérabilité interne des institutions académiques et scientifiques, qui se serait progressivement développée sans que des mesures de précaution appropriées ne protègent l’éducation et la recherche publiques. Une très sérieuse alerte.

Depuis le 19 janvier, un mouvement de grève des personnels de catégorie C et des bas salaires à l’université Paris 8 a vu le jour à l’initiative d’un collectif qui s’est constitué…. Bibliothécaires, secrétaires, manutentionnaires ou gestionnaires, les personnels administratifs aux bas salaires (catégorie C) sont en grève.
Ce mouvement a été impulsé en grande partie par nombre de femmes qui ont pris conscience que non seulement les rémunérations des personnels de catégorie C et des contractuelEs étaient trop basses pour avoir une vie décente, mais que leurs retraites seront misérables. Les femmes sont particulièrement touchées car elles connaissent des carrières incomplètes, le recours aux temps partiels et aux disponibilités pour élever leurs enfants, et c’est encore plus dur pour les femmes seules....

Les mouvements ont commencé fin 2014… comme à Toulouse….

Dans le grand amphithéâtre de l’Arche aux murs couverts de graffitis, un millier d’étudiants de l’université Jean-Jaurès ont participé hier à une assemblée générale, la quatrième depuis le début du mouvement de protestation qui mêle tout à la fois la dénonciation de l’austérité budgétaire, la lutte contre le barrage de Sivens et les « violences policières ». Après des heures de discussions, dans une ambiance moins tendue que la semaine dernière, les étudiants ont finalement voté la grève mais sans blocage.

Cette dernière mesure n’a même pas été proposée au vote. Il est vrai que de nombreux étudiants sont venus exprimer un ras-le-bol vis-à-vis d’un « blocus qui n’est pas la solution », comme a dit l’un d’eux à la tribune. La décision a aussi été prise d’envahir le conseil d’administration mardi lors du vote du budget.

Les conseils d’université ont voté des motions contre l’austérité

Messages

  • Échaudés par les promesses non-tenues de la présidence et après un mois de mobilisation, les 200 vacataires de l’université Lyon 2, qui n’ont toujours pas été payés depuis septembre, ont mis leur menace à exécution en bloquant la remise des notes des derniers partiels. “La présidence nous avait promis fin janvier que tout le monde allait être payé : hormis quelques cas isolés, la majorité d’entre nous n’a toujours rien reçu. Nous avons corrigé les partiels mais nous ne transmettrons les notes à l’administration que lorsque nous aurons obtenu nos salaires”, explique un porte-parole des vacataires en grève, qui devraient poursuivre la grève lors du prochain semestre.

  • Le 27 février 2015, Paris-Luttes écrit « Grève à Paris 8 : les retraits sur salaire ont commencé ! », évoquant la grève des personnels de l’Université Paris VIII (Saint-Denis) qui dure depuis le 19 janvier. Un communiqué des personnels commente amèrement : « Nous avons demandé un caddie de courses équivalent à 98 euros nets, en réalité la Présidente de l’Université vide nos frigos, en nous retirant 4 jours de paye (entre 200 et 250 euros de moins sur notre salaire de mars) ». De son côté, le site Paris Sud XI en lutte diffuse un communiqué de presse intitulé « A l’université Paris-Sud, la mobilisation continue », évoquant d’emblée le refus de la présidence de « signer la pétition qui circule pour dénoncer les coupes budgétaires imposées par le gouvernement bien que cette pétition ait déjà recueilli en quelques jours plus d’un millier de signatures sur le campus d’Orsay ».

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