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La coordination de Radio France et le Comité Interpro de Paris Nord-Est appellent...

25 juin 2015, 18:45, par Robert Paris

Oui, nous ne pourrons pas, dans les années qui viennent, nous contenter de maintenir nos acquis, comme nous le souhaiterions pour ceux d’entre nous qui ont pu, dans la période précédente, avoir et conserver un emploi fixe, un salaire décent, qui ont pu se procurer un logement correct, qui ont pu s’organiser une vie acceptable, qui sont arrivés à une apparente stabilité sociale avec un niveau de vie correct et une relative qualité de vie. Que cela nous plaise ou non, la crise du monde capitaliste menace tout cela et les classes dirigeantes préfèreront défendre leurs intérêts que nous laisser bénéficier encore de tout cela.

Oui, nous sommes devant un grand abime et nous n’avons que le choix entre tomber dedans ou faire un grand saut en avant, celui menant à un niveau de société très supérieur à celui qui existe aujourd’hui.

Bien sûr, nombre de gens raisonnent ainsi : si on n’a déjà pas les moyens de s’assurer un niveau de vie correct et un emploi fixe, comment pourrait-on avoir les moyens d’aller beaucoup plus loin et d’assurer une belle vie à tous les hommes de cette planète ? Et ils se disent même : « contentons-nous de petites réductions de notre niveau de vie et nous sauvegarderons l’essentiel ». Et de « petite réduction » en petite réduction, ils laissent les classes dirigeantes mener une grande offensive contre nous. Ils se disent : « acceptons de réformer nos acquis pour les sauver » et ils ont ainsi supporté qu’on remette en question les retraites, les droits sociaux, les services publics, la sécu, la santé, l’éducation, la recherche. Mais, loin d’être sauvés, ces « acquis » ont été encore et encore « réformés » c’est-à-dire progressivement remis en cause.

Tranche par tranche, secteur par secteur, corporation par corporation, nous sommes découpés en rondelle progressivement mais successivement et la marche à reculons ne s’arrête pas : à chaque fois qu’elle a réussi à faire passer un recul, elle passe au suivant. Les gouvernements se suivent et les reculs s’aggravent. La droite fait pire que la gauche puis la gauche pire que la droite et ensuite la droite pire que la gauche… Plus les travailleurs et les milieux populaires acceptent des reculs sous prétexte de réformes et plus les classes dirigeantes, ainsi que les gouvernants à leur service, se sentent forts pour nous en imposer d’autres.

Tous nous disent : « il faut négocier, il faut discuter, il faut réformer » qu’il faut traduire par « il faut vous sacrifier ».

Toutes les organisations qui ont pris de l’importance dans le cadre de la société actuelle se sont accomodées du système de domination et d’exploitation et ne veulent pas que ce cadre social disparaisse. Que ce soit des partis politiques, et de n’importe quelle couleur politique, que ce soit des confédérations syndicales, de toutes couleurs elles aussi, et même les plus grandes associations, sans parler des religions, des média et autres groupes d’infuence, toutes ces organisations ont tissé de multiples liens personnels, financiers, organisationnels, idéologiques avec la société capitaliste, ont assimilé ses règles, ses interdits, ses lois, au point de penser qu’elles seraient intangibles. Ces organisations sont très déterminées à ne pas préparer un autre avenir et à affirmer que le capitalisme serait un horizon indépassable. Même les syndicalistes voudraient un capitalisme qui négocie et consulte les syndicats. Même les écologistes cherchent un capitalisme durable. Même les décroissants croient l’avoir trouvé dans un capitalisme qui renoncerait à la croissance à tout prix. Même la gauche de la gauche affirme que le capitalisme est acceptable du moment que l’on a élu un « bon gouvernement, vraiment de gauche ». Même l’extrême gauche affirme que la question d’une nouvelle société n’est pas à l’ordre du jour, puisqu’on n’en est même pas à parvenir à nous défendre à la hauteur des attaques anti-sociales. Chacune le dit à sa manière mais toutes s’accordent sur un point : le dépassement du capitalisme n’est pas à l’ordre du jour ! Ce qui le serait, c’est encore plus de passivité des travailleurs, encore plus de croyance en l’hyper puissance des patrons, encore moins de réunions des salariés sur leurs lieux de travail pour décider eux-mêmes de leur propre avenir.

Car toutes ces organisations sont d’accord sur un point : nous ne devons pas décider, nous ne devons pas discuter entre nous, nous ne devons pas débattre de nos revendications, nous ne devons pas distribuer nous-mêmes des tracts, nous ne devons pas nous interroger sur les moyens d’action, sur les buts, sur les perspectives, sur le caractère de la crise actuelle, sur l’avenir de la société humaine.

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