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L’extrême droite ! Quelles forces ? Quelles perspectives ?

19 mars 2017, 08:15

Aux élections législatives néerlandaises du 15 mars, le Parti pour la liberté (PVV) d’extrême-droite de Geert Wilders n’a pas réalisé la percée escomptée depuis longtemps. Avec 13,1 pour cent des voix, il est arrivé en deuxième place derrière les libéraux de droite (VVD) du premier ministre Mark Rutte qui a remporté l’élection avec 21,3 pour cent des voix.

Toutefois, les résultats plus médiocres que prévu de Wilders ne signent pas la fin du virage prononcé vers la droite de la politique européenne. Le VVD de Rutte et les chrétiens-démocrates (CDA), qui sont arrivés en troisième position avec 12,4 pour cent, ont en grande partie adopté le discours xénophobe et anti-islamique de Wilders qui a donné le ton à l’ensemble des élections. Leur seule différence avec Wilders concerne l’Union européenne. Alors que Wilders appelle à un référendum sur la sortie de l’UE, le VVD de Rutte et la plupart des autres partis bourgeois la défendent farouchement.

Wilders continuera à jouer un rôle politique majeur. Tout en ne répondant pas aux attentes suscitées par les sondages, il a amélioré son vote de 3 pour cent depuis les élections de 2012. « Électeurs PVV, je vous remercie ! Nous avons gagné des sièges ! Le premier succès est acquis. Et Rutte n’est pas encore débarrassé de moi !! » fut sa première réaction sur Twitter aux résultats électoraux.

Malgré la victoire de Rutte, le vote de la coalition au pouvoir s’est effondré en réduisant quasi de moitié le nombre de ses sièges au parlement qui passent de 79 à 42. Cela est loin des 76 sièges requis pour former une majorité au parlement qui en compte 150.

Wilders est un symptôme et non la cause du virage à droite opéré par la politique européenne. Ce tournant est la réponse des partis bourgeois à une profonde crise de la société capitaliste aux Pays-Bas et à travers le continent.

Ni l’UE ni aucun des gouvernements européens ne s’opposent à la ligne xénophobe et anti-islam de Wilders. Le mauvais traitement et le refus infligés aux refuges sont devenus depuis longtemps la politique officielle de l’UE.

Au début du mois, Rutte avait publié une lettre ouverte aux immigrants, leur disant : « Si vous ne vous plaisez pas ici, partez. » Et, il y a trois jours, il avait organisé une provocation calculée contre le gouvernement turc en interdisant à ses ministres d’entrer aux Pays-Bas dans une tentative de déchaîner l’hystérie nationaliste et récupérer une partie du soutien potentiel de Wilders.

Le seul souci de Merkel, de Hollande, de Gentiloni et des autres est la défense de l’UE comme base pour l’intensification du militarisme, y compris des interventions de style colonial et d’une action hostile contre la Russie, ainsi que pour le développement à l’intérieur du pays de mesures répressives dignes d’un État policier et des mesures d’austérité encore plus brutales contre la classe ouvrière.

L’idée, qu’après que Wilders ait eu le vent en poupe grâce au Brexit et à l’élection de Donald Trump, son revers électoral va compromettre les perspectives de Marine le Pen du Front national à l’élection présidentielle française semble naïve.

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