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Class Struggle in Haïti - Luttes de classes en Haïti

31 July 2018, 14:51

Près de trois semaines après que de violentes manifestations ont forcé le gouvernement haïtien à annuler des augmentations du prix du carburant, la bourgeoisie haïtienne demeure en état de crise. Pendant que le gouvernement est en quête de sources de revenus, la Police nationale d’Haïti (PNH) profite de la faiblesse du président Jovenel Moïse pour avancer sa propre position.

L’annulation de ce qui aurait représenté une augmentation de 38% du prix du litre d’essence a temporairement permis de ramener l’ordre, mais une manifestation tenue mardi à Port-au-Prince exigeait la libération inconditionnelle et immédiate de toutes les personnes arrêtées lors des événements du 6 au 8 juillet. Des organisations d’avocats et d’étudiants ainsi que des membres de la famille des détenus étaient présents.

Alterpresse témoigne de revendications d’un salaire minimum de 1.000 gourdes par jour. Le minimum actuel est de 350 gourdes par jour, un peu plus que le prix d’un litre d’essence si l’élimination des subventions avait été maintenue. D’après Alterpresse, une protestataire criait: «Secours! Secours! Je n’en peux plus. Mon mari a été arrêté injustement, pendant qu’il quittait le travail. C’est lui qui nourrit la famille.»

Il est significatif que mardi, tout comme au cours des derniers mois, on pouvait entendre le terme créole déchoukaj («déracinement» ou «dessouchage») pour décrire les manifestations antigouvernementales. La même expression avait été utilisée pour décrire le soulèvement populaire contre Jean-Claude Duvalier et les Tontons Macoutes en 1986.

Le président Jovenel Moïse est en position de faiblesse, et la PNH a contourné son gouvernement en organisant des réunions régulières avec la Commission permanente du Sénat sur la justice et la sécurité afin de préparer la répression de futures manifestations. C’est pour discuter du même sujet que des commandants de la PNH ont organisé une rencontre avec les dirigeants des dix départements d’Haïti mercredi.

Le directeur général de la PNH, Michel-Ange Gédéon, a affirmé qu’il ne préparait pas de coup d’État. Pourtant, ses réunions de cette semaine indiquent que Moïse et l’ancien premier ministre, Jacques Guy Lafontant, qui a démissionné depuis, étaient responsables de la décision de retenir la police pendant les manifestations du 6 au 8 juillet.

Les événements qui entourent la démission de Lafontant le 14 juillet soulèvent la question d’une entente en coulisse. Convoqué pour comparaître devant le Parlement, des articles de presse le décrivaient confiant et souriant face à ses accusateurs pendant la première moitié de la session. Mais après son retour d’une pause, il a pris le podium pour annoncer qu’il avait remis sa démission, acceptée par Moïse. Il a prétendu avoir démissionné avant le début de la session, mais si c’était vrai, la loi haïtienne lui aurait interdit l’entrée dans la Chambre.

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