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La révolution prolétarienne mondiale a commencé

25 janvier 2020, 05:51, par M.

Les manifestations libanaises ont été accompagnées d’attaques contre quelque 300 banques et distributeurs de billets dans tout le pays. Les banques sont devenues la cible de la colère publique car les gens ont perdu leur épargne, la monnaie libanaise ayant perdu la moitié de sa valeur au cours des trois derniers mois. Les banques ont imposé des limites aux montants retirables par les déposants pour empêcher un effondrement financier ; des restrictions levées pour les riches et les politiquement connectés, mais qui frappent la grande masse de la population.

Les employés de banque sont restés en grève prolongée, en partie par inquiétude pour leur propre sécurité.

La dévaluation de la livre libanaise a entraîné une flambée des prix des denrées alimentaires importées ainsi qu’une réduction de moitié ou presque des salaires réels. Le salaire minimum du pays, l’équivalent de 405 € par mois, est maintenant d’à peine 243 €. La Banque mondiale a averti que les dévaluations persistantes feront que la moitié de la population libanaise vivra dans la pauvreté au lieu d’un tiers actuellement.

Dans de nombreuses industries, les employeurs ont cessé de payer les salaires, ce qui a provoqué des grèves. Les hôpitaux ne disposent plus de médicaments essentiels et le carburant est rationné.

Les manifestations de masse ont été déclenchées le 17 octobre dernier par l’annonce d’une taxe sur des applications populaires de messagerie, dont WhatsApp. Cela a déclenché une révolte de masse contre toutes les mesures d’austérité imposées au cours de la période précédente et contre les conditions de pauvreté et de chômage croissants, la ruine des infrastructures et des services sociaux et la corruption endémique. Comme en Irak, le moteur de la colère ont été les inégalités sociales de plus en plus fortes, la caractéristique essentielle de la société libanaise.

Cette dernière flambée de colère a été encore renforcée par l’annonce que le ministre sortant des Affaires étrangères Gebran Bassil assisterait cette semaine au Forum économique mondial de Davos pour y parler des « troubles dans le monde arabe ». Bassil est le gendre du président Michel Aoun. Une pétition en ligne a demandé au Forum d’annuler son invitation, déclarant qu’il ne devrait pas être invité à « parler au nom d’une nation qui l’a rejeté et l’accuse de corruption flagrante ».

Comme en Irak, un gouvernement intérimaire, dirigé par le président Aoun, s’est avéré incapable de mettre en place un nouveau gouvernement depuis que Hariri a démissionné le 29 octobre. Le Hezbollah, avec le mouvement chiite Amal et d’autres alliés, détient une majorité au Parlement et semble prêt à constituer un cabinet dirigé par l’ancien ministre de l’Éducation et professeur à l’Université américaine de Beyrouth, Hassan Diab.

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