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Grèves réformistes ou action révolutionnaire, il faut choisir

31 décembre 2019, 07:08, par WSWS

Laurent Berger de la CFDT a déclaré qu’il « y a une volonté de dialogue » et carrément des « ouvertures », mais que sur « la question de l’âge d’équilibre », « il y a un désaccord ». Le secrétaire de la CFDT a affirmé être ouvert à la négociation : « On ira, on travaillera, mais il y a un point dur qui est cette question de recherche de l’équilibre à court terme, donc on en est là ce soir ».

L’Unsa qui n’était pas contre la réforme des retraites est sur la même ligne que la CFDT. L’Unsa ferroviaire « appelle à une pause pour les vacances scolaires » ce qui permettra un fonctionnement normal du métro parisien alors que les travailleurs de la RATP bloquaient le métro depuis plusieurs jours, preuve de leur détermination à en découdre avec Macron.

Les syndicats se partagent les rôles. D’un côté, les confédérations ouvertement pro-Macron saluent sa réforme réactionnaire et tentent ouvertement d’étrangler la grève. La CGT, FO et Solidaires jouent la fausse opposition, en faisant quelques critiques de la réforme sans donner de perspectives aux grévistes déjà en lutte et sans salaire, hormis une lointaine journée d’action d’ici plus de deux semaines.

Le secrétaire de la CGT, Philippe Martinez a déclaré « La CGT évidemment ne partage pas ce projet, donc au nom de l’intersyndicale (CGT, FO, CFE-CGC, Solidaire, FSU) je peux vous annoncer qu’une prochaine journée interprofessionnelle d’action aura lieu le 9 janvier prochain. »

L’intention est manifestement d’imposer une trêve à Noël malgré l’opposition des grévistes et des jeunes à cette perspective, pour qu’une éventuelle mobilisation le 9 ne soit qu’un dernier ou avant-dernier baroud d’honneur avant l’adoption de la réforme au parlement en février.

Yves Veyrier de FO a déploré avec une impuissance délibérément entretenue le calendrier trop court du premier ministre pour tenter d’imposer la réforme : « Peu de temps reste pour discuter. Il faut appuyer sur le bouton stop, mettre de côté cette mauvaise idée et alors seulement on pourra négocier ».

Le rôle des syndicats « contestataires » est particulièrement cynique. Ils disent vouloir le retrait de la réforme des retraites, mais ils l’ont négociée durant deux ans avec le gouvernement. En fait, ils ont négocié avec Macron toutes ses réformes : loi travail, assurance-chômage, réforme ferroviaire, etc. Ils n’ont pas cherché à mobiliser les travailleurs et les ont isolés et trahis quand ceux-ci luttaient comme lors de la casse du statut des cheminots et la privatisation de la SNCF.

Les appareils syndicaux ne sont pas opposés par principe à la politique d’austérité du gouvernement. Si cette bureaucratie corrompue a organisé quelques journées d’action, c’est par crainte de se faire déborder par les travailleurs. Elle a eu très peur des grèves sauvages des travailleurs de la SNCF au centre Châtillon et de la grève largement suivie à la RATP contre la réforme des retraites en septembre-octobre.

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