Accueil > 12 - QUOI DE NEUF DANS LES ORGANISATIONS REVOLUTIONNAIRES - WHAT’S NEW (...) > Comment construire un parti sur le dos des travailleurs ? L’exemple de la (...)

Comment construire un parti sur le dos des travailleurs ? L’exemple de la Fraction l’Etincelle et du NPA

mercredi 5 octobre 2022

Comment construire un parti sur le dos des travailleurs ? L’exemple de la Fraction l’Etincelle et du NPA

Dans la dernière livraison de sa revue Convergences la Fraction publie trois articles préparant le Congrès à venir du NPA, qui verra peut-être son expulsion (tel un JP Mercier collectif, qui criera au déni de démocratie contre les révolutionnaire, ce qui flattera le NPA qui veut devenir social-démocrate ).

La Fraction dénonce à juste titre le rapprochement du NPA avec LFI et sa Nupes et répète qu’il faut mettre en avant les luttes, en particulier dans cet article

Mais qu’est-ce que les luttes, mentionnées dans le titre de l’article, pour la Fraction ? Essentiellement les journées d’inaction syndicales, comme la dernière du 29 septembre. Et la Fraction propose même d’aller participer à celle de LFI programmée en Octobre :

Nous sommes aussi tous d’accord qu’il faudra participer et appeler à toutes les initiatives de rue qui ont une chance d’être massives malgré les calculs des appareils qui y appellent : la journée syndicale du 29 septembre et la « marche » d’octobre. Mais nous avons besoin d’y aller, d’y inviter et d’y apparaître sous nos propres mots d’ordre et en toute indépendance, pas par sectarisme mais parce qu’aucune autre force organisée ne dit ce que nous disons.

On remarquera que par pudeur, la fraction parle de la « marche » et non de la « marche de LFI ». Quant aux trahisons, aux machines à démoraliser que sont ces journées, vouées à l’échec programmé du point de vue de la lutte de classe, la Fraction les rebaptise : « les calculs des appareils », formule très vague pour les non initiés.

Quels étaient donc les mots d’ordre de la Fraction pour le 29 septembre ? La Fraction mendie sa non-expulsion dans les textes destinés aux NPA, mais elle garde encore sa liberté d’expression en tant que Fraction dans ses bulletins d’entreprise ? On y lisait récemment :

Macron relance par ailleurs son projet de recul de l’âge de départ en retraite à 64 ou 65 ans, sous prétexte de caisses vides alors qu’elles seraient remplies si les salaires étaient augmentés et le chômage résorbé.

CGT, FSU et Solidaires nous appellent à la grève jeudi prochain, 29 septembre.

Soyons nombreuses et nombreux en grève et dans la rue !

éditorial du 26 septembre

Les seuls calculs dénoncés sont ceux de Macron, pas ceux des syndicats. Voilà la Fraction dans « les luttes » ! Aucune différence avec la majorité du NPA.

De telles journées comme le 29 septembre sont idéales pour des petits appareils pseudo-révolutionnaires bureaucratiques syndicaux pour se développer : ils peuvent y appeler largement sans inquiéter les Confédérations, apparaissant comme les irréductibles jamais démoralisés, obtenant une publicité démesurée par rapport à leur vraie force (JP Mercier en témoigne). Si un camarade de travail remarque que « les confédérations nous promènent », on lui dira avec un clin-d’oeil et un sourire complice : ne t’inquiète pas, je suis d’accord avec toi, je suis de LO, du NPA, de POI, de UCL, de RP etc.

C’est en cela que c’est sur le dos des travailleurs que cette extrême gauche électorale utilise ces journées, ou à plus grande échelle les élections politiques (pour les élections professionnelles, pas question jusqu’ici d’en parler publiquement, car la Fraction comme LO comme le NPA est déjà depuis longtemps sur les listes avec la Nupes)

Messages

  • Les seuls calculs dénoncés sont ceux de Macron, pas ceux des syndicats. Voilà la Fraction dans « les luttes » ! Aucune différence avec la majorité du NPA.

    De telles journées comme le 29 septembre sont idéales pour des petits appareils pseudo-révolutionnaires bureaucratiques syndicaux pour se développer : ils peuvent y appeler largement sans inquiéter les Confédérations, apparaissant comme les irréductibles jamais démoralisés, obtenant une publicité démesurée par rapport à leur vraie force (JP Mercier en témoigne). Si un camarade de travail remarque que « les confédérations nous promènent », on lui dira avec un clin-d’oeil et un sourire complice : ne t’inquiète pas, je suis d’accord avec toi, je suis de LO, du NPA, de POI, de UCL, de RP etc.

    A force de calculs, on se perd dans ses calculs ;) surtout ce que ceux ci durent depuis 15 ans au moins :
    citons CR de janv.2007 :
    "Les espoirs de certains militants dans les collectifs unitaires anti-libéraux partaient de cette constatation. D’où la mauvaise idée de passer directement de ces réseaux de lutte (intermittents et qui réunissent des gens bien différents, des révolutionnaires à des PS bon teint) à la construction d’une nouvelle force politique. En réalité, ces réseaux militants, pour ceux qui veulent lutter contre le patronat et ses partis politiques et changer la société, sont bien plus précieux que les meccanos politiques électoraux à gauche de la gauche que des réformistes de tout poil proposent. Les révolutionnaires y ont toute leur place, et de vrais possibilités d’influencer, parfois même d’entraîner, sur leur politique, d’autres militants. Pourvu qu’ils ne s’égarent pas à y voir le germe d’un futur parti qui serait plus ou moins radical, anti-libéral, voire anti-capitaliste, et bien d’autres choses encore... mais en tout cas pas franchement révolutionnaire."
    B.rudelli

  • .. les attaques sans précédents et tous azimuts contre les travailleurs provoquent colères et mécontentements et que ceux-ci ont déjà commencé à susciter eux-mêmes grèves et manifestations, chez les enseignants, chez les lycéens, chez les sans-papiers mais aussi dans un certain nombre d’entreprises sur les salaires ou pour la défense de l’emploi.

    La simple évocation d’une éventuelle convergence de ces mouvements donne le frisson à beaucoup. Mais ils vont pour l’instant en ordre dispersé, chacun de son côté. Les directions syndicales font tout pour cela, en tout cas rien pour qu’il en soit autrement. Le Parti socialiste leur tourne carrément le dos. Pour pousser dans une autre direction, celle du mouvement d’ensemble, celle d’un nouveau Mai 68, seul susceptible de renverser les rapports de force et d’imposer les revendications essentielles du monde du travail, il n’y a guère que les révolutionnaires.

    Ceux-ci pèseraient d’autant plus qu’ils le feraient ensemble, comme une force unie agissant dans la même direction et non simplement chacun dans son coin et son secteur, son entreprise ou sa localité. Centraliser et unifier est bien le premier rôle d’une organisation nationale, à plus forte raison d’un parti ! Si la Fraction a dit « chiche » à l’initiative de la LCR, s’est affirmée prête à explorer la possibilité de mettre sur pied un nouveau parti révolutionnaire (et pas seulement anticapitaliste) et participe aux comités d’initiative pour un NPA, c’est évidemment avec l’objectif, et à la condition, qu’un parti (nouveau ou pas) ne s’en tienne pas à chapeauter un réseau de comités locaux se contentant de servir de couvertures politiques aux contestations locales, ce que les listes de la LCR aux municipales se sont la plupart du temps contentées de faire. ..
    Extrait de l’édito de CR 57 mai 2008.
    Il est remarquable de passer sous silence à l’époque le rôle des orga comme LO ou la LCR dans ces centrales syndicales organisant les "combats en ordre dispersé". Mais quand on a vu de l’intérieur de F !, les pressions pour faire taire les critiques contre les politiques prosyndicalistes de LO ou du NPA, on comprend mieux les alliances qui vont suivre en 2009 avec le nouveau parti réformiste ..pardon anti capitaliste.

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.