Accueil > 05 - ECONOMIC POLICY - ECONOMIE POLITIQUE > Le chômage diminue aux USA ?

Le chômage diminue aux USA ?

dimanche 6 septembre 2015

En haut la population active et en dessous les chômeurs...

Le chômage diminue aux USA ?

Officiellement, le taux de chômage aux Etats-Unis est au plus bas depuis sept ans à 5,3%.

Mais en réalité…

Le Figaro note :

« Le marché de l’emploi a vu sa croissance ralentir en août aux Etats-Unis… Le nombre de créations d’emploi dans le secteur non agricole s’est établi à 173.000 le mois dernier, après avoir atteint 245.000 (révisé en hausse) en juillet, selon les chiffres publiés vendredi par le département du Travail. Cette progression est la plus faible en cinq mois. »

"Le point principal, c’est que ces mauvaises performances, avant même les chiffres sur l’emploi, montrent que les investisseurs n’ont pas une confiance démesurée dans les perspectives de l’économie mondiale et dans la capacité des banquiers centraux à les améliorer", a rapporté Patrick O’Hare, de Briefing.

Le secteur privé aux Etats-Unis a créé 190.000 emplois en août, selon l’enquête mensuelle du cabinet spécialisé, soit un peu moins que prévu.

Mais tous ces chiffres sont mensongers et d’abord ceux du chômage national… Les gros titres, une fois encore, ne reflètent pas la réalité vécue par les Américains.
Le nombre d’Américains sans emploi mais en âge de travailler — c’est-à-dire d’hommes âgés de 24 à 54 ans — est historiquement haut, à 13,1%. La plupart de ces gens ne sont pas qualifiés de chômeurs ; pourtant, ils sont sans emploi.

Les statistiques ne prennent pas vraiment en compte les 92,6 millions d’Américains qui ne cherchent pas de travail. Si l’on rajoute les 11 millions de chômeurs « reconnus » aux 91,5 millions de déclassés, on obtient la bagatelle de plus de 102 millions d’Américains en âge de travailler sans emploi, près d’un tiers de la population totale des Etats-Unis.

Les postes créés ne peuvent pas être déduits des postes abandonnés. La plupart de ces postes créés sont des emplois non qualifiés mal payés, occupés par des retraités qui n’ont pas d’autre solution pour nouer les 2 bouts. En termes réels, le revenu moyen des ménages est désormais retourné 20 ans en arrière.

Il faut rappeler d’autre part qu’aux Etats-Unis, avec une petite heure de travail par semaine, vous n’êtes plus considéré comme chômeur…

Le chiffre du chômage officiel aux USA correspond à l’indice U3 utilisé par le Département du Travail américain pour calculer ce taux, or cette méthode de calcul révèle nettement d’énormes carences pour l’établissement de données fiables. En effet, il se base uniquement sur les demandeurs enregistrés mensuellement. Pour vous donner un ordre d’idée, les chômeurs n’ayant plus droit à une indemnisation disparaissent des statistiques par cette méthode, comme s’ils avaient disparus. Ceux inscris depuis plus d’une année ne se manifestant plus auprès des agences d’emploi sont eux aussi sorti de ce calcul avec cette méthode. Enfin, même les employés à temps partiel souhaitant trouver un emploi à temps complet ne sont pas comptabilisés, à savoir qu’une personne ayant travaillé ne serait-ce qu’une seule heure dans le mois est considérée comme bénéficiant d’un emploi. Ainsi on retrouve deux tendances, la première qui est d’enlever des statistiques le plus de chômeur possible et l’autre qui est de ne pas comptabiliser ceux ne cherchant pas à s’inscrire dans les agences.

La population américaine croît d’un million d’habitant environ tous les 5 mois, c’est un fait depuis de nombreuses années. Or, depuis 2008, le taux de population employée a commencé à chuter alors que dans le même temps, la population active est restée au même niveau. Pour résumer, d’un côté nous avons une population totale qui augmente d’un million tous les 5 mois et de l’autre une population active qui se stabilise. La population active n’a jamais cessé d’augmenter depuis 40 ans et le gouvernement américain veut nous faire croire que c’est le cas depuis 2008 ? Ainsi, on peut estimer qu’il manque près de 12 millions de personnes dans les statistiques uniquement en se basant sur cette méthode de falsification des résultats.

Pour retrouver la réalité du chômage, il suffit de suivre… les bons d’aide alimentaire qui montent sans cesse depuis 2007, passant de 28 millions à cette date à 48 millions aujourd’hui. Le nombre de personnes aidées en dit plus long sur le nombre de personnes sans emploi que les chiffres officiels du chômage…

Les USA créent moins d’emplois alors que la population augmente et les statistiques du chômage parviennent à… une baisse des taux de chômage : cherchez l’erreur !

Pourquoi tricher sur les chiffres du chômage ? Pour relever les taux d’intérêt de la réserve fédéral américaine qui justifiait ses taux d’intérêts baissés à la situation de l’emploi et des salaires aux USA. En réalité, la situation de l’économie chinoise ou des économies asiatiques en général est bien plus déterminante pour la FED que l’empli américain et ce sont plutôt les chiffres officiels de l’emploi américain qui sont déterminés par la décision de la FED sur les taux que le contraire…

Brésil en récession, Japon qui ne décolle pas malgré l’aide d’Etat la plus massive de l’histoire, Chine en recul et menacée par la spéculation, Russie, Turquie, Egypte, Malaisie, Ukraine et Grèce au bord du gouffre…

Le Fonds Monétaire International (FMI) a été l’un des premiers à sentir le vent tourner début juin, enjoignant la Fed de retarder son relèvement des taux à 2016.

"Le ralentissement de l’activité économique chinoise pourrait poser des risques pour les perspectives économiques aux Etats-Unis", ont déclaré des membres du Comité monétaire de la banque centrale américaine. "Avec ce plongeon des marchés financiers, je pense qu’il est improbable que la Fed relève ses taux en septembre", a indiqué à l’AFP, Stephen Oliner, expert à l’American Enterprise Institute (AEI).

Là aussi, officiellement les salaires auraient réaugmenté mais c’est absolument faux !

Même le journal bourgeois de droite Le Figaro reconnaît que les salaires ne suivent pas « la croissance » américaine ! voir ici

On peut encore lire Contrepoints : ici

Et aussi lire Economie Matin sur le chômage américain : lire ici

Misère aux Etats-Unis

Le nombre d’Américains qui reçoit des coupons alimentaires, soit 47,1 millions, a atteint un nouveau record en août de cette année, selon les plus récentes statistiques du département de l’Agriculture. Ce nombre a augmenté d’un million par rapport à l’année dernière et de plus de 50 % depuis octobre 2008, lorsque la statistique s’établissait à 30 millions. À Washington D.C., la capitale du pays, et dans l’État du Mississippi, plus du cinquième des résidents reçoivent maintenant des coupons alimentaires.

Une personne qui bénéficie des coupons alimentaires reçoit en moyenne l’équivalent de 130 $ par mois, ou environ 4,33 $ par jour, soit moins que le prix d’un café dispendieux dans le bas Manhattan. Néanmoins, un projet de loi qui est maintenant débattu au Sénat américain priverait ce programme de milliards de dollars sur 10 ans, ce qui précipiterait un nombre incalculable d’enfants, de personnes âgées et de malades dans la pauvreté. Quelque 50 millions de personnes souffrent d’insécurité alimentaire aux États-Unis, par rapport à 36 millions en 2007 ; 17 millions de ceux qui ont faim sont des enfants.
Le taux de pauvreté officiel, qui sous-estime grandement le vrai niveau de dénuement social, a également atteint un nouveau record. Quelque 49,7 millions de gens vivent sous le seuil de la pauvreté aux États-Unis, ou 16,1 % de la population totale, selon les chiffres du bureau de recensement américain rendus publics en novembre. En 2006, 37,3 millions de personnes étaient pauvres et le taux de pauvreté officiel s’élevait à 12,5 %.

Le nouveau rapport a révisé ses statistiques de pauvreté en prenant en considération les effets des programmes gouvernementaux et du coût de la vie de chaque région. En particulier, le rapport a trouvé des taux extraordinaires de pauvreté dans les États où la vie coûte cher.
Avec la nouvelle mesure, la Californie a un taux de pauvreté de 23,5 pour cent, ce qui veut dire que près d’un habitant sur quatre de l’État le plus riche et le plus populeux du pays est pauvre. La Californie, où l’on trouve Hollywood et la Silicon Valley, ainsi que des ateliers de misère de textile et des camps d’ouvriers agricoles migrants, a un des plus hauts taux d’inégalité de revenu des États-Unis.

De plus, les données du bureau de recensement indiquent que le revenu médian des ménages aux États-Unis, ajusté après inflation, a chuté de 1,5 % comparé à l’année précédente. Ce revenu était de 8,1 % plus bas qu’en 2007 et 8,9 % plus bas qu’à son sommet de 1999. Le revenu de la famille typique américaine en 2011 a chuté pour la quatrième année consécutive et a atteint des niveaux jamais vus depuis 1995.

Les hauts niveaux de pauvreté et de misère sociale causés par la crise économique ont été exacerbés par les coupes constantes dans les programmes sociaux.

Les programmes anti-pauvreté du gouvernement ont maintenu 50 millions de personnes hors de la pauvreté. Sans ces programmes, le taux de pauvreté serait deux fois plus élevé, selon le Center on Budget and Policy Priorities. En 2011, selon le National Employment Law Project (NELP), l’assurance-chômage a aidé 26 millions de travailleurs et a porté 2,3 millions de personnes, incluant 600 000 enfants, au-dessus du seuil de pauvreté.

En 2010, environ deux tiers des gens comptés dans les statistiques de chômage du gouvernement recevaient des prestations de chômage. En 2011, cependant, ce chiffre a chuté à 54 %. Cette année, il a glissé à 45 %, selon George Wentworth, un haut responsable du NELP.
Maintenant, les prestations d’assurance-chômage prolongées, offertes en raison de la crise économique et de la croissance du chômage à long terme, devraient prendre fin le 31 décembre. À moins que le programme ne soit renouvelé, deux millions de personnes en seront exclues et les chômeurs de partout au pays ne recevront pas plus de 26 semaines de prestations de chômage après avoir été mis à pied.
Si le programme est laissé à l’abandon, selon Wentworth, cela voudrait dire que seulement un quart de ceux qui sont officiellement au chômage recevrait une quelconque forme d’allocation.

Pour les masses, les élections de 2012 se sont déroulées sans que leurs vrais inquiétudes et besoins soient mentionnés. L’establishment politique et médiatique aux États-Unis est indifférent à la dévastation sociale que leur système a produit et hostile à toutes mesures qui tenteraient d’y remédier.

Le mot « pauvreté » n’apparaît pratiquement jamais dans les discours et les commentaires du président Barack Obama, élu au plus haut poste, dans un pays où la moitié de la population est soit pauvre ou presque pauvre. L’administration Obama est le parfait exemple de l’inhumanité de l’aristocratie financière et de ses serviteurs politiques.
L’élection de novembre derrière eux, les démocrates et les républicains s’affairent maintenant à attaquer les programmes gouvernementaux et ce qui reste du « filet de sécurité » social. Pour de tels programmes, « il n’y a pas d’argent ». Au même moment, les partisans multimillionnaires des politiciens amassent les profits records et profitent des fortunes de la bourse de Wall Street.

Que la pauvreté abjecte et la misère doivent cohabiter avec la richesse la plus extravagante et la plus absurde est une réalité inévitable, tout à fait naturelle, pour les deux partenaires de la grande entreprise et tous les pourvoyeurs de sagesse politique aux États-Unis. La population, qui elle n’a jamais été consultée sur ces questions, bouillonne de colère, malgré la confusion qui peut subsister. La société américaine, sclérosée, injuste et inégale, se dirige tout droit vers des soulèvements sociaux.

Et les licenciements battent le plein aux USA !

On pouvait lire en août dernier :

D’importantes multinationales, incluant Kraft, Motorola, Lenovo, Tyson et HTC ont récemment annoncé des licenciements de masse au même moment que les fusions et acquisitions d’entreprises augmentent radicalement et sont en voie d’atteindre un nouveau sommet cette année.

Le géant de l’alimentation Kraft Heinz Co a annoncé mercredi dernier qu’il éliminerait 2500 emplois en Amérique du Nord, ce qui correspond à 5 pour cent de sa main-d’oeuvre mondiale. L’annonce est le résultat de la fusion de 49 milliards de dollars entre Kraft et H.J. Heinz Co, lors d’une entente orchestrée par Berkshire Hathaway qui appartient à Warren Buffett.

Les mises à pied annoncées incluent 700 employés au siège de l’entreprise à Northfield en Illinois près de Chicago. L’entente prévoit des milliers de licenciements de plus, alors que l’entreprise a dit qu’elle était « sûre » qu’elle arriverait à atteindre les économies résultant de la fusion qui sont estimées à 1,5 milliard $ jusqu’en 2017.

Jeudi dernier, le fabricant chinois d’ordinateurs Lenovo a annoncé 3200 mises à pied, soit 5 pour cent de sa main d’œuvre mondiale. Les licenciements seront concentrés dans la filiale Motorola Mobility, qui a annoncé des licenciements initiaux de 500 employés la semaine dernière à son siège social dans la région de Chicago. Trois-cents autres employés perdront leur emploi avec la fermeture de son usine à Plantation en Floride. Lenovo a acquis Motorola Mobility de Google en 2014.

Jeudi dernier, le fabricant de téléphones intelligents HTC a annoncé qu’il supprimerait 2250 emplois, ou 15 pour cent de sa main d’œuvre mondiale d’ici la fin de l’année. L’entreprise tente de réduire ses dépenses de 35 pour cent.

Ces mises à pied ont lieu suite à l’annonce de Microsoft selon laquelle l’entreprise éliminerait 7800 postes, principalement de sa division de téléphones mobiles Nokia acquise en 2013. Seulement quelques semaines plus tard, l’entreprise de semi-conducteurs Qualcomm Incorporated qui siège à San Diego annonçait 4700 mises à pied.
Les licenciements de masse dans les secteurs alimentaire et technologique surviennent en plein carnage des emplois dans le secteur mondial de l’énergie. Vendredi dernier, Samson Resources Corp, un producteur de pétrole et de gaz qui siège à Tulsa en Oklahoma a déclaré faillite, menaçant plus d’un millier d’emplois. La faillite de l’entreprise a lieu après son acquisition en 2011 d’un fonds d’investissement privé KKR & Co.

Plus tôt ce mois-ci, Alpha Natural Resources, le deuxième producteur de charbon américain en importance, a déclaré faillite, mettant en péril les emplois des 8000 salariés de l’entreprise. Une firme-conseil de l’industrie pétrolière, Swift Worldwide Resources, a publié un rapport en juin indiquant que 150.000 emplois du secteur de l’énergie avaient été perdus mondialement depuis le début de la chute du cours pétrolier l’an dernier.

La déclaration de faillite de Samson suivait de près l’annonce de la multinationale pétrolière Royal Dutch Shell selon laquelle 6500 postes seraient éliminés cette année, ainsi que l’annonce du conglomérat britannique Anglo American, la cinquième société minière la plus importante au monde, qui éliminera 53.000 emplois.

La dernière vague de licenciements de masse est intimement reliée au boom mondial de fusions et d’acquisitions d’entreprises. Dans des conditions de ralentissement de l’économie mondiale, en plus des montants records de liquidités qui reposent dans les coffres des entreprises, Wall Street utilise les fusions et acquisitions afin de mettre de la pression supplémentaire sur les entreprises américaines et internationales pour réduire les coûts et augmenter les profits sur le dos des employés.

Les fusions et acquisitions mondiales se rapprochent d’un record cette année, d’après des données de Thomson Reuters. À un trimestre de la fin de l’année, la valeur des transactions atteint maintenant 2900 milliards de dollars, tout juste sous les 3000 milliards atteints en 2007, immédiatement avant la crise financière de 2008. Aux États-Unis, les fusions ont atteint 1400 milliards en 2015, ce qui représente une augmentation de 62 pour cent par rapport à l’année dernière.
Le 10 août, Berkshire Hathaway de Warren Buffett a annoncé l’une des acquisitions d’entreprise les plus importantes de l’année : l’achat de Precision Castparts pour 37 milliards de dollars, un fabricant de métal pour l’industrie aérospatiale et la défense qui embauche plus de 30.000 employés.

Où vont les Etats-Unis

La réalité de la lutte des classes aux Etats-Unis d’Amérique

Messages

  • Les chiffres truqués du chômage aux USA : voir ici

  • Barack Obama a rencontré mardi à la Maison Blanche Karen Weaver, maire de la ville de Flint (Michigan) au coeur d’un scandale sanitaire après la contamination de l’eau suite à des coupes budgétaires.

    Cette rencontre a permis au président américain de mieux comprendre comment les habitants de Flint font face à la crise sanitaire et "les défis auxquels sont confrontés la ville, ses habitants et les entreprises", selon les termes de l’exécutif.

    Ce n’est pas de manque de compassion que Flint et les villes ouvrières meurent, c’est du capitalisme !

  • A Sebring, dans l’Ohio, les écoles ont été fermées et les habitants sont invités à ne plus consommer l’eau de leur robinet.

    Une affaire de contamination au plomb secouait lundi une deuxième ville du Midwest américain, région déjà à cran depuis les révélations sur la pollution des eaux potables de Flint qui ont ulcéré jusqu’au président Barack Obama.

    De récents tests ont fait état d’un taux anormalement élevé de plomb dans "plusieurs" résidences (sur 28 testées) et une école de Sebring, une municipalité de 4.400 habitants, a indiqué l’Agence de protection de l’environnement de l’Ohio. Les établissements scolaires ont été fermés tandis que les habitants sont priés de ne pas consommer l’eau du robinet.

    Ce scandale rappelle celui qui secoue actuellement la ville de Flint, dans le Michigan, et relève d’une fable sur l’austérité. En avril 2014, dans une volonté d’assainir ses finances, cette ville avait cessé de recevoir son eau de Detroit, pour la puiser dans la rivière locale, à la qualité pourtant réputée douteuse. Très vite les habitants se sont plaints du liquide sortant de leurs robinets. Puis, pour filtrer une bactérie dangereuse, les autorités ont augmenté le niveau de certains produits chimiques causant notamment des problèmes cutanés ou de chutes de cheveux.

  • Un rapport publié le 4 mai par Feeding America révèle qu’une personne sur huit, et qu’un enfant sur six, ont manqué de nourriture à un certain moment durant 2015, la plus récente année pour laquelle des statistiques existent. On peut lire dans le rapport que même si en général le niveau d’insécurité alimentaire a diminué au cours des dernières années, la faim et la pauvreté demeurent pires qu’avant la récession.

    De plus, l’écart se creuse entre les revenus et l’argent nécessaire pour acheter suffisamment de nourriture pour les millions de personnes qui souffrent d’insécurité alimentaire. Et les programmes alimentaires actuels du gouvernement, de plus en plus sous-financés, sont scandaleusement insuffisants pour subvenir à l’immense besoin social.

    Ce rapport expose une fois de plus le discours du gouvernement et des médias que les États-Unis se seraient remis de la Grande Récession et que, comme l’a dit fin 2015 l’ancien président Barack Obama : « Les choses vont très bien aux États-Unis ». Obama parlait bien sûr de sa véritable base sociale – Wall Street et les riches – qui a monopolisé une part encore plus grande de la richesse nationale grâce à ses politiques de droite.

    Donald Trump prend le relais d’Obama, pillant l’économie et enrichissant l’aristocratie financière de manière encore plus éhontée. Tandis que les profits, le cours des actions et les fortunes personnelles des riches atteignent des records, la crise de la faim constitue une condamnation indéfendable du système capitaliste.

    À l’aide des données du département de l’Agriculture des États-Unis (USDA), Feeding America, une organisation sans but lucratif qui gère des banques alimentaires, a tracé la carte de l’insécurité alimentaire à travers chaque comté et district électoral des États-Unis. Les statistiques obtenues donnent un aperçu troublant des conditions de vie de larges couches d’Américains de la classe ouvrière et de la classe moyenne inférieure.

    * En 2009, l’année après le krach de Wall Street, quelque 50 millions de résidents des États-Unis souffraient d’insécurité alimentaire. Même si ce chiffre a diminué à 42 millions de personnes en 2015, le manque à gagner budgétaire par personne, par année, était de 527 dollars. Ce montant représente une augmentation de 13%, ajustée à l’inflation, depuis 2008.
    * Les enfants sont plus vulnérables à la faim que la population en général. En moyenne, 21% des enfants de tous les comtés américains souffrent d’insécurité alimentaire, comparativement à 14% dans la population en général. Quelque 41% des enfants du comté d’Issaquena au Mississippi sont en précarité alimentaire, et dans 14 autres comtés, plus de 100.000 enfants doivent parfois sauter des repas.

    * À l’échelle nationale, 26% des personnes en situation de précarité alimentaire risquent de ne pas être éligibles aux programmes alimentaires gouvernementaux, comme le Programme d’aide supplémentaire à la nutrition (Supplemental Nutrition Assistance Program, SNAP, les bons alimentaires), Women Infants and Children (WIC), ou les repas gratuits ou à prix réduit dans les écoles. Dans 76 comtés américains, la majorité des personnes qui souffrent d’insécurité alimentaire n’auront probablement pas accès à l’aide du gouvernement. Dans le comté de Douglas, près de Denver au Colorado, environ deux tiers des 28.280 personnes en précarité alimentaire risquent fort de ne pas avoir droit à de l’aide alimentaire gouvernementale.

    Une personne sur quatre souffrant d’insécurité alimentaire affirme que sa demande d’aide alimentaire lui a été refusée par le gouvernement.

    Cela n’est pas surprenant étant donné que dans de nombreux États une famille de quatre personnes doit gagner moins de 31.980 $ par année pour avoir accès aux bons alimentaires. Autrement dit, elle doit vivre dans la pauvreté la plus abjecte.

    * Des millions des personnes qui ont un emploi souffrent de la faim. Quelque 57% des personnes en situation de précarité alimentaire gagnent plus que le seuil fédéral (ridiculement bas) de pauvreté.

    * Quatre-vingt-neuf pour cent des comtés ayant le plus d’insécurité alimentaire sont situés dans le sud.

    * Les comtés ruraux comptent pour 63% de tous les comtés aux États-Unis, mais ils représentent 76% des comtés qui souffrent le plus d’insécurité alimentaire.

    Cependant, même si l’insécurité alimentaire est moins répandue dans les comtés urbains, il y a beaucoup de personnes qui souffrent de la faim dans de nombreuses villes. Le comté de Los Angeles a un taux relativement « bas » de précarité alimentaire de 12%, mais ce nombre correspond à 1,2 million de personnes, dont 480.000 enfants. Les comtés avec la plus forte concentration de personnes en situation d’insécurité alimentaire sont New York, Los Angeles, Harris (Houston), Cook (Chicago), Maricopa (Phoenix), Dallas, San Diego, Wayne (Detroit), Tarrant (Fort Worth) et Philadelphie.

    Diana Aviv, présidente de Feeding America, a qualifié le rapport de « sombres nouvelles ». Elle a dit qu’« il est décourageant de constater que des millions d’Américains qui travaillent fort pour un bas salaire ont de plus en plus de difficulté à se nourrir et nourrir leur famille à un moment où notre économie montre beaucoup de signes d’amélioration... »

    Le caractère répandu et persistant de la faim dans le plus riche pays de la planète n’est pas le résultat de forces cosmiques ou d’un acte divin. C’est la conséquence de politiques mises en œuvre délibérément par les deux partis, agissant dans l’intérêt de l’élite patronale et financière. Le programme SNAP a été amputé à plusieurs reprises sous l’administration Obama, dont des coupes de 8,7 milliards $ promulguées par Obama en février 2014, privant du coup plus de 500.000 personnes de bons alimentaires.

    Une journée après la publication du rapport de Feeding America, Trump a promulgué une mesure budgétaire bipartite prolongeant le financement fédéral jusqu’au 30 septembre, la fin de l’année financière, qui contient des coupes supplémentaires de 2,4 milliards $ au programme de bons alimentaires. La même mesure accorde 15 milliards $ de plus à l’armée durant les cinq prochains mois et 1,5 milliard $ pour militariser davantage la frontière sud des États-Unis. Les démocrates ont présenté la mesure comme une victoire pour le peuple et une défaite pour Trump.

    Le montant de 16,5 milliards $ alloué pour la guerre à l’étranger et la guerre contre les immigrants au pays pourrait couvrir une bonne partie du manque à gagner du budget alimentaire pour la population américaine souffrant de précarité alimentaire – un manque évalué à 22,3 milliards $.

    Si la totalité de ce montant était soustraite de l’avoir net (81 milliards $) du plus riche milliardaire américain, Bill Gates, le magnat de l’informatique aurait encore près de 60 milliards $. Le spéculateur George Soros, le 19e plus riche Américain, pourrait faire disparaître le déficit de la faim et il lui resterait quand même un bon 3 milliards $ à dépenser.

    Un système social qui condamne des millions de personnes à la faim pour entretenir le mode de vie insignifiant et corrompu d’une nouvelle aristocratie est condamné. Il mérite de disparaître.

  • Le coût humain dévastateur du pillage de la société par l’oligarchie financière capitaliste se traduit par une baisse de l’espérance de vie, une hausse du taux de mortalité et des taux records de suicide et de toxicomanie. Une étude récente de la Brookings Institution a révélé que 53 millions de personnes aux États-Unis - soit 44 % de tous les travailleurs - « gagnent à peine de quoi vivre ». L’étude a révélé que le salaire médian de ce groupe était de10,22 dollars l’heure, soit environ 18.000 dollars par année. Trente-sept pour cent des personnes qui gagnent 10 dollars l’heure ont des enfants. Plus de la moitié sont les principaux soutiens économiques ou « contribuent de façon substantielle » au revenu familial.

    De même, un rapport de Reuters datant de 2018 a révélé que le revenu annuel moyen des 40 % des travailleurs les plus pauvres aux États-Unis était de 11.600 dollars.

    Une étude récente de Trust for America’s Health a révélé qu’en 2017, « plus de 152 000 Américains sont morts dans des circonstances liées à l’alcool et la drogue ». C’est le nombre le plus élevé jamais enregistré et plus du double du chiffre de 1999. Chez les personnes dans la vingtaine et au début de la trentaine, l’âge de pointe de la vie active, les décès liés à la drogue ont augmenté de plus de 400 % au cours des 20 dernières années.

  • Un des mensonges des statistiques d’emploi aux USA : les chômeurs de plus de 50 ans ne trouvent toujours pas d’emploi !

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par les responsables.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.