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Lu dans la presse de la bourgeoisie : les banques centrales sont au bout du rouleau...

vendredi 5 février 2016, par Robert Paris

Lu dans la presse de la bourgeoisie : les banques centrales sont au bout du rouleau...

La livre sterling chute après la réunion de la Banque d’Angleterre, qui s’inquiète de l’inflation trop basse. Mario Draghi laisse entendre que la BCE pourrait faire plus.

Taux négatifs : un quart de la dette d’Etat mondiale est désormais touché

Alors que les marchés viennent d’abandonner l’idée d’une hausse des taux de la Fed cette année, ils révisent maintenant leurs prévisions pour la Banque d’Angleterre. Lors de sa réunion mensuelle, l’institution présidée par le Canadien Mark Carney, a laissé inchangé son taux directeur à 0,5 % mais, plus surprenant, tous les membres du conseil ont voté en faveur du statu quo. Une première depuis juillet dernier. Ian McCafferty, qui réclamait jusqu’ici un relèvement de 25 points de base, a capitulé, face à des perspectives d’inflation trop faible au Royaume-Uni. Une nouvelle qui a immédiatement fait décrocher la livre sterling contre les devises des 16 principaux partenaires commerciaux.

Les grandes banques centrales semblent toutes prises au piège de l’inflation trop faible et de perspectives de croissance mondiale peu encourageantes. En réponse à ce contexte dégradé, la Banque du Japon a créé la surprise la semaine passée en abaissant son taux de dépôt en territoire négatif . Son gouverneur, Haruhiko Kuroda a en outre déclaré mercredi qu’il n’y avait « pas de limites aux mesures d’assouplissement monétaire » et que la banque centrale pouvait encore abaisser son taux si cela était nécessaire.

Draghi alerte sur le risque d’agir trop tard contre la menace de déflation...

Dans la zone euro, Mario Draghi a mis en garde ce jeudi matin contre le risque d’agir trop tard. Face à l’inflation trop basse, « le risque d’agir trop tard l’emporte sur le risque d’agir trop tôt », a déclaré le patron de la Banque centrale européenne (BCE) lors d’un colloque à Francfort. Le gardien de l’euro s’inquiète d’un décrochage des anticipations d’inflation par les marchés financiers. « Et si cela se produisait, il nous faudrait une politique monétaire encore plus accommodante ». Ajoutant : « Des forces au sein de l’économie mondiale concourent à maintenir l’inflation basse. Ces forces risquent de ralentir le retour de l’inflation vers notre objectif ».

Les propos de Mario Draghi n’empêchent pourtant pas le rebond de la monnaie unique. L’euro gagne 1,36 % en ce début d’après-midi jeudi. Les cambistes semblent davantage guider par les perspectives sur le dollar notamment. L’indice PMI des services dévoilé mercredi aux Etats-Unis a jeté un froid et alimenté les craintes sur la croissance américaine. Les propos de William Dudley, de la Fed de New York, contribuent à la baisse du billet vert. Celui-ci a souligné que les conditions financières aux Etats-Unis s’étaient resserrées depuis la hausse des taux de décembre, la première de la Fed en dix ans.

Le pessimisme des grands banquiers centraux et la possibilité de nouvelles actions pour soutenir l’économie devraient maintenir les taux à des niveaux toujours historiquement bas. Actuellement, un quart de la dette d’Etat dans le monde porte des taux négatifs . Du jamais vu.

Lu dans Les Echos

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