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Les plus belles citations de Diderot
samedi 6 janvier 2024, par
Les plus belles citations de Diderot
Diderot, « Autorité politique » - Article de l’Encyclopédie :
« Aucun homme n’a reçu de la nature le droit de commander les autres. »
http://clioweb.free.fr/textes/24did.htm
Diderot, « Sur les femmes » :
« Dans presque toutes les contrées la cruauté des lois civiles s’est réunie contre les femmes à la cruauté de nature. »
Diderot, « Observations sur le Nakaz » :
« Les hommes se sont réunis en société par instinct, comme les animaux faibles se mettent en troupeau. Il n’y a certainement eu primitivement aucune sorte de convention… Faites que la nature soit une meilleure mère et que la terre satisfasse à tous les besoins de l’homme, sans en exiger aucun travail, et à l’instant vous dissoudrez la société… Si l’homme n’est fait que pour labourer, recueillir, manger et vendre, tout est bon ; mais il me semble qu’un être qui sent est fait pour être heureux par toutes ses pensées. »
« Il n’y a point de vrai souverain que la nation ; il ne peut y avoir d’autre vrai législateur ; il est rare qu’un peuple se soumette sincèrement à des lois qu’on lui impose ; il les aimera, il les respectera, il y obéira, il les défendra comme son ouvrage, s’il en est lui-même l’auteur. Ce ne sont plus les volontés arbitraires d’un seul, ce sont celles d’un nombre d’hommes qui ont consulté entre eux sur leur bonheur et leur sécurité »
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5401452c/f18.item.texteImage
Diderot, « Principes de politique des souverains » :
« Il est certain qu’il y a des circonstances où l’on est forcé de suppléer l’ongle du lion par la queue du renard. »
« Avoir des esclaves n’est rien ; ce qui est intolérable, c’est d’avoir des esclaves et de les appeler citoyens. »
https://fr.wikisource.org/wiki/Principes_de_politique_des_souverains
Diderot, « Éléments de physiologie » :
« Le paysan qui voit une montre se mouvoir et qui, n’en pouvant connaître le mécanisme, place dans une aiguille un esprit, n’est ni plus ni moins sot que nos spiritualistes. »
https://archive.org/details/oeuvrescomplte09dide/page/253/mode/1up
Diderot, « Entretien avec D’Alembert » :
« Quand vous donnerez le nom d’individu à cette partie du tout, c’est par un concept aussi faux que si, dans un oiseau, vous donniez le nom d’individu à l’aile, à une plume de l’aile… »
« Il n’y a plus qu’une substance dans l’univers, dans l’homme, dans l’animal. La serinette est de bois, l’homme est de chair. Le serin est de chair, le musicien est d’une chair diversement organisée ; mais l’un et l’autre ont une même origine, une même formation, les mêmes fonctions et la même fin. »
Diderot, « Principes philosophiques de la matière et du mouvement » :
« Un atome remue le monde ; rien n´est plus vrai ; cela l´est autant que l´atome remué par le monde : puisque l´atome a sa force propre, elle ne peut être sans effet. »
https://fr.wikisource.org/wiki/Principes_philosophiques_sur_la_mati%C3%A8re_et_le_mouvement
Diderot, « La suite d´un entretien entre M. d´Alembert et M. Diderot » :
« J´avoue qu´un être qui existe quelque part et qui ne correspond à aucun point de l´espace ; un être qui est inétendu et qui occupe de l´étendue ; qui est tout entier sous chaque partie de cette étendue ; qui diffère essentiellement de la matière et qui lui est uni ; qui la suit et qui la meut sans se mouvoir ; qui agit sur elle et qui en subit toutes les vicissitudes ; un être dont je n´ai pas la moindre idée ; un être d´une nature aussi contradictoire est difficile à admettre. Mais d´autres obscurités attendent celui qui le rejette. »
https://fr.wikisource.org/wiki/Entretien_entre_d%E2%80%99Alembert_et_Diderot/Suite_de_l%E2%80%99entretien
Diderot, « Lettre sur les aveugles à l’usage de ceux qui voient » :
« Notre aveugle juge fort bien des symétries. La symétrie, qui est peut-être une affaire de pure convention entre nous, est certainement telle, à beaucoup d’égards, entre un aveugle et ceux qui voient. À force d’étudier par le tact la disposition que nous exigeons entre les parties qui composent un tout, pour l’appeler beau, un aveugle parvient à faire une juste application de ce terme. Mais quand il dit : cela est beau, il ne juge pas ; il rapporte seulement le jugement de ceux qui voient : et que font autre chose les trois quarts de ceux qui décident d’une pièce de théâtre, après l’avoir entendue, ou d’un livre, après l’avoir lu ? La beauté, pour un aveugle, n’est qu’un mot, quand elle est séparée de l’utilité ; et avec un organe de moins, combien de choses dont l’utilité lui échappe ! Les aveugles ne sont-ils pas bien à plaindre de n’estimer beau que ce qui est bon ? Combien de choses admirables perdues pour eux ! Le seul bien qui les dédommage de cette perte, c’est d’avoir des idées du beau, à la vérité moins étendues, mais plus nettes que des philosophes clairvoyants qui en ont traité fort au long. »
« Comment un aveugle-né se forme-t-il des idées des figures ? Je crois que les mouvements de son corps, l’existence successive de sa main en plusieurs lieux, la sensation non interrompue d’un corps qui passe entre ses doigts, lui donnent la notion de direction. S’il les glisse le long d’un fil bien tendu, il prend l’idée d’une ligne droite ; s’il suit la courbe d’un fil lâche, il prend celle d’une ligne courbe. Plus généralement, il a, par des expériences réitérées du toucher, la mémoire de sensations éprouvées en différents points : il est maître de combiner ces sensations ou points, d’en former des figures. Une ligne droite, pour un aveugle qui n’est point géomètre, n’est autre chose que la mémoire d’une suite de sensations du toucher, placées dans la direction d’un fil tendu ; une ligne courbe, la mémoire d’une suite de sensations du toucher, rapportées à la surface de quelque corps solide, concave ou convexe. L’étude rectifie dans le géomètre la notion de ces lignes par les propriétés qu’il leur découvre. Mais, géomètre ou non, l’aveugle-né rapporte tout à l’extrémité de ses doigts. Nous combinons des points colorés ; il ne combine, lui, que des points palpables, ou, pour parler plus exactement, que des sensations du toucher dont il a mémoire. Il ne se passe rien dans sa tête d’analogue à ce qui se passe dans la nôtre : il n’imagine point ; car, pour imaginer, il faut colorer un fond et détacher de ce fond des points, en leur supposant une couleur différente de celle du fond. Restituez à ces points la même couleur qu’au fond, à l’instant ils se confondent avec lui, et la figure disparaît ; du moins, c’est ainsi que les choses s’exécutent dans mon imagination ; et je présume que les autres n’imaginent pas autrement que moi. Lors donc que je me propose d’apercevoir dans ma tête une ligne droite, autrement que par ses propriétés, je commence par la tapisser en dedans d’une toile blanche, dont je détache une suite de points noirs placés dans la même direction. Plus les couleurs du fond et des points sont tranchantes, plus j’aperçois les point distinctement, et une figure d’une couleur fort voisine de celle du fond ne me fatigue pas moins à considérer dans mon imagination que hors de moi, et sur une toile. »
https://fr.wikisource.org/wiki/Lettre_sur_les_aveugles_%C3%A0_l%E2%80%99usage_de_ceux_qui_voient
Diderot, « Entretien entre D’Alembert et Diderot » :
« Si la question de la priorité de l’œuf sur la poule ou de la poule sur l’œuf vous embarrasse, c’est que vous supposez que les animaux ont été originairement ce qu’ils sont à présent. Quelle folie ! On ne sait non plus ce qu’ils ont été qu’on ne sait ce qu’ils deviendront. Le vermisseau imperceptible qui s’agite dans la fange, s’achemine peut-être à l’état de grand animal ; l’animal énorme, qui nous épouvante par sa grandeur, s’achemine peut-être à l’état de vermisseau, est peut-être une production particulière et momentanée de cette planète. »
https://www.matierevolution.fr/spip.php?article826
Diderot, « Salon de 1763 » :
« Jamais aucune religion ne fut aussi féconde en crimes que le christianisme ; depuis le meurtre d’Abel jusqu’au supplice de Calas, pas une ligne de son histoire qui ne soit ensanglantée. »
Diderot, « Lettre à Viallet » de juillet 1766 :
« Cette religion étant, à mon sens, la plus absurde et la plus atroce dans ses dogmes ; la plus inintelligible, la plus métaphysique, la plus entortillée et par conséquent la plus sujette à divisions, sectes, schismes, hérésies ; la plus funeste à la tranquillité publique, la plus dangereuse pour les souverains par son ordre hiérarchique, ses persécutions et sa discipline ; la plus plate, la plus maussade, la plus gothique et la plus triste dans ces cérémonies ; la plus puérile et la plus insociable dans sa morale considérée, non dans ce qui lui est commun avec la morale universelle, mais dans ce qui lui est propre et ce qui la constitue morale évangélique, apostolique et chrétienne ; la plus intolérante de toutes.
Diderot, « L’Encyclopédie » :
« L’antisémitisme chrétien se cristallise en Occident à partir de la deuxième moitié du XIVe siècle. La réputation d’usuriers faite aux Juifs accroît encore leur impopularité. Toute la fin du moyen âge est remplie de massacres, de conversions forcées et d’expulsions de Juifs. Parqués dans des ghettos, dont les portes sont fermées le soir à clé, en marge de la société, traités en êtres inférieurs, soumis à la capitation, les Juifs sont persécutés dans toute l’Europe. Comme l’écrit Erasme, au début du XVIe siècle, « s’il est d’un bon chrétien de détester les Juifs, alors nous sommes tous de bons chrétiens » (50). Et Luther, en 1542, en publiant « Contre les Juifs et leurs mensonges », témoigne du même état d’esprit.A la fin du XIVe siècle, des massacres de Juifs sont perpétrés dans la plupart des villes de l’Espagne. »
Messages
1. Les plus belles citations de Diderot, 6 janvier, 04:36, par Florent
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"Voyez-vous cet oeuf ? c’est avec cela qu’on renverse toutes les écoles de théologie et tous les temples de la terre. Qu’est-ce que cet oeuf ? Une masse insensible avant que le germe y soit introduit ; et après que le germe y est introduit, qu’est-ce encore ? une masse insensible, car ce germe n’est lui-même qu’un fluide inerte et grossier. Comment cette masse passera-t-elle à une autre organisation, à la sensibilité, à la vie ? par la chaleur. Qu’y produira la chaleur ? le mouvement. Quels seront les effets successifs du mouvement ? Au lieu de me répondre, asseyez-vous, et suivons-les de l’oeil de moment en moment.D’abord c’est un point qui oscille, un filet qui s’étend et qui se colore ; de la chair qui se forme ; un bec, des bouts d’ailes, des yeux, des pattes qui paraissent ;une matière jaunâtre qui se dévide et produit des intestins ; c’est un animal. Cet animal se meut, s’agite, crie ; j’entends ses cris à travers la coque ; il se couvre de duvet ; il voit. La pesanteur de sa tête, qui oscille, porte sans cesse son bec contre l’ intérieure de sa prison ; la voilà brisée ; il en sort, il marche, il vole, il s’irrite.il fuit ; il approche, il se plaint, il souffre, il aime, il désire, il jouit ; il a toutes vos affections,toutes vos actions, il les fait. Prétendrez-vous, avec Descartes, que c’est une machine imitative ? Mais les petits enfants se moqueront de vous, et les philosophie répliqueront que si c’est là une machine, vous en êtes une autre. [...]
11 ne vous reste qu’un de ces deux partis à prendre ; c’est d’imaginer dans la masse inerte de l’oeuf un élément caché qui en attendait le développement pour manifester sa présence, ou de supposer que cet élément imperceptible s’y est insinué travers la coque dans un instant déterminé du développement. Mais qu’est-ce cet élément ? Occupait-il de l’espace, ou n’en occupait-il point ? Comment est-il venu , ou s’est-il échappé, sans se mouvoir ? Où était-il ? Que faisait-il là ou ailleurs créé à l’instant du besoin ? Existait-il ? Attendait-il un domicile ? Homogène,, il était matériel ; hétérogène, on ne conçoit ni son inertie avant le développement, ni son énergie dans l’animal développé. Écoutez-vous, et vous aurez pitié de vous-même ; vous sentirez que, pour ne pas admettre une supposition simple qui explique to ut, la sensibilité, propriété générale de la matière, ou produit de ]’organisation pus renoncez au sens commun, et vous précipitez dans un abîme de mystères, de contradictions et d’absurdités".
Diderot, Entretien entre d’Alembert et Diderot (1769)