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Citations de Fourier sur « le travail »

jeudi 14 septembre 2023, par Robert Paris

Karl Marx dans « Principes de la critique de l’économie politique » :

« Fourier eut le grand mérite d’avoir proclamé comme fin ultime le dépassement, dans une forme supérieure, non point du mode de distribution mais de production. »

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article5740

Lire aussi les citations de Karl Marx sur le travail :

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article6087

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article6271

A bas le culte du travail !!!

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article4498

Le moralisme du travail :

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article4796

Il faut lire l’ensemble de l’œuvre de Fourier pour savoir qu’il a toujours défendu une seule thèse selon laquelle l’activité collective de production doit avoir pour but le plaisir et le bonheur individuel et collectif et que ce n’est nullement le cas dans la société bourgeoise.

« Aimez le travail, nous dit la morale : c’est un conseil ironique et ridicule. Qu’elle donne du travail à ceux qui en demandent, et qu’elle sache le rendre aimable. »

Dans « Livret d’annonce du nouveau monde industriel » (1829)

« On a si bien reconnu ce cercle vicieux de l’industrie que de toutes parts on commence à la suspecter, à s’étonner que la pauvreté naisse en civilisation de l’abondance même. »

Dans « Le Nouveau monde industriel et sociétaire » (1829)

« Des manufactures dépréciatives qui réduisent le salaire de l’ouvrier et l’envoient mourir de faim quand il plaît au fabricant de ne plus l’employer."

Dans « Le Nouveau monde industriel et sociétaire » (1829)

« Les séries passionnées tendent toujours vers une fin utile comme l’accroissement de la richesse ou le perfectionnement du travail même lorsqu’elles se livrent à des loisirs comme la musique. »

Dans « La Série Passionnée »

« L’homme isolé est inférieur aux brutes et dès qu’il suspend les échanges, il tombe à l’insignifiance ou à l’incohérence. Le solitaire ne préserve son existence d’homme que s’il maintient du moins l’intention d’échanges ultérieurs. Cependant on a toujours restreint les groupes d’associés au plus petit nombre possible, aux ménages isolés. Il s’ensuit un travail morcelé, incohérent et l’anarchie politique et morale. »

« Mais on échoue, dit-on, à unir deux ou trois familles ; c’est qu’il fallait tenter l’expérience sur un plus grand nombre, sur 1620 individus au moins ; la Phalange ainsi constituée gagnerait de proche en proche, et l’association s’étendrait au globe entier . Une telle unité est seule compatible avec les vues de Dieu, avec notre nature passionnelle virtuellement ouverte à l’univers. »

Dans « Théorie des Quatre mouvements »

« Le patron n’est autre que le personnage qui est en retard quand vous êtes en avance et qui arrive avant si vous êtes en retard. »

« Des manufactures dépréciatives, qui réduisent le salaire de l’ouvrier et l’envoient mourir de faim quand il plaît au fabricant de ne plus l’employer. »

« Cependant chacun s’aperçoit que le monde social n’est point arrivé au but, et que le progrès de l’industrie n’est qu’un leurre pour la multitude. Dans l’Angleterre tant vantée, la moitié de la population est réduite à travailler seize heures par jour, une partie même dans des ateliers infects, pour gagner sept sous de France dans un pays ou la subsistance est plus coûteuse qu’en France. Combien la nature est sage en inspirant aux sauvages un profond dédain pour cette industrie civilisée, fatale à ceux qui l’exercent et profitable seulement aux oisifs et à quelques chefs ! »

« Le patron n’est autre que le personnage qui est en retard quand vous êtes en avance et qui arrive avant vous si vous êtes en retard. »
« Si les relations sociales sont chez nous un sujet de discorde générale, c’est qu’elles vexent partout la majorité pour les plaisirs de la minorité. Cent personnes s’amusent dans un bal, mais cent cochers et valets se gèlent en plein air, ainsi que les chevaux stationnant à la neige, à la bise ; même ennui pour les cuisiniers et valets qui préparent la fête, sans aucun goût pour ce travail. »

« Le gouvernement et une économie mondiales régis par l’Attraction Passionnée sont la seule possibilité pour transformer la société, et remédier au plus scandaleux des désordres sociaux, à la pauvreté. »

Les deux vices radicaux [de l’organisation actuelle du travail] : morcellement industriel et fraude commerciale fardée du nom de libre concurrence.

Dans « Le Nouveau monde industriel et sociétaire »

« Placez un chien affamé près d’un pâté, son premier mouvement sera de commettre le mal, voler et manger l’objet convoité ; mais faites-lui voir le fouet suspendu sur sa tête, le pauvre animal s’éloignera et semblera vous dire : « Si j’étais libre, je mangerais le pâté, mais tu me rouerais de coups ; j’aime mieux souffrir la faim. »
Tel est le libre arbitre dont jouit l’homme CIVILISE et BARBARE : il est libre d’opter pour le plus ou le moins de privations et de supplices, et non pour le bien-être dont il voit les éléments autour de lui. S’il répugne à être pendu, il peut opter pour le petit inconvénient de se laisser mourir de faim, selon les principes de la morale du commerce et de la Charte qui condamnent le pauvre au gibet quand il ose demander du travail, du pain et un minimum social.
La législation répondra qu’on ne voit guère de gens mourir de faim. N’en vît-on qu’un par siècle, comme ceux de Seignelay et Bruxelles, ce serait assez pour condamner la législation qui n’assure point de minimum au pauvre et prétend qu’il jouit du libre arbitre. D’ailleurs, souffrir la faim, les privations, n’est-ce pas être victime comme celui qui meurt de faim : il n’y a de différence que celle d’un long supplice à un trépas subit. »

Dans « Du libre arbitre »

« Vous n’avez pourvu à rien, vous nous laissez dans le malheur, sans vous inquiéter de nous révéler un système social qui nous mette à l’abri de l’indigence et des bouleversements. »

Dans « Egarement de la raison démontré par les ridicules des sciences incertaines »

« L’harmonie associative s’étendra subitement et spontanément au genre humain tout entier, par la seule influence du bénéfice, du plaisir, et surtout de l’attraction industrielle, mécanisme bien ignoré de nos politiques et moralistes. On en sent de plus en plus le besoin, car on ne peut amener au travail agricole,

Ni les nègres de Saint-Domingue, malgré les amorces, concessions de libertés, avances de moyens ;

Ni les nègres du Brésil, malgré les essais d’un colon aussi judicieux que généreux ;

Ni les sauvages d’Amérique, malgré les tentatives de la secte Owen, qui s’était flattée de découvertes en régime d’industrie sociétaire et attrayante, et qui a échoué complètement : aucune horde, aucun propriétaire de nègres n’a voulu adopter son système tout opposé à la nature, et si peu lucratif que cette secte n’ose dire mot de ses bénéfices : ils sont donc bien médiocres ! et pourtant la vraie méthode sociétaire, attrayante et naturelle, donnerait dès la première année quadruple produit. Combien la secte Owen est loin d’atteindre ni à ce résultat, ni à l’attraction industrielle. »

Dans « Le nouveau monde industriel » (1829)

« Comment notre siècle, qui a de hautes prétentions en économisme, n’a-t-il pas songé à développer ces petits germes d’association, en former un système plein, appliqué à l’ensemble des sept fonctions industrielles ; savoir :

1° Travail domestique,

2° Travail agricole,

3° Travail manufacturier,

4° Travail commercial,

5° Travail d’enseignement,

6° Étude et emploi des sciences,

7° Étude et emploi des beaux-arts ;

fonctions qu’il faut exercer cumulativement dans la plus grande réunion possible. »

Dans « Le nouveau monde industriel » (1829)

« Sur ces deux vices repose la société qu’on nomme civilisation, qui, loin d’être la destinée du genre humain, est au contraire la plus vile des sociétés industrielles qu’il peut former ; car c’est la plus perfide, à tel point qu’elle excite le mépris des barbares mêmes.

Du reste la civilisation occupe en échelle du mouvement un rôle important, car c’est elle qui crée les ressorts nécessaires pour s’acheminer à l’association ; elle crée la grande industrie, les hautes sciences et les beaux-arts. On devait faire usage de ces moyens pour s’élever plus haut en échelle sociale, ne pas croupir à perpétuité dans cet abîme de misères et de ridicules, nommé civilisation, qui, avec ses prouesses industrielles et ses torrents de fausses lumières, ne sait pas garantir au peuple du travail et du pain.

Sur d’autres globes comme sur le nôtre, l’humanité est obligée de passer environ une centaine de générations en mécanisme faux et morcelé, comprenant les quatre périodes, sauvage, patriarcale, barbare et civilisée, et d’y languir jusqu’à ce qu’elle ait rempli deux conditions :

1˚ Créer la grande industrie, les hautes sciences et les beaux-arts, ces ressorts étant nécessaires à l’établissement du régime sociétaire qui est incompatible avec la pauvreté et l’ignorance ;

2˚ Inventer ce mécanisme sociétaire, ce nouveau monde industriel opposé au morcellement. »

Dans « Le nouveau monde industriel » (1829)

« Le lien sociétaire ne peut s’établir que par emploi du procédé nommé SÉRIES CONTRASTÉES, associant passion et industrie, intérêts collectifs et individuels, et créant l’Attraction industrielle, amorce au travail productif, métamorphose des travaux en plaisirs.
Notre système agricole d’exploitation morcelée, subdivisée par familles, inspire au villageois un esprit de rébellion à toute mesure tendant au bien. Aussi voit-on le malfaire dix pas en avant, tandis que le bien en fait à peine un. Le déchaussement des montagnes, le tarissement des sources, la dégradation des forêts et des climatures, tous ces fléaux vont croissant : le perfectionnement ne règne que dans les écrits académiques.
L’impéritie du cultivateur est telle, que le paysan des environs de Paris ne sait ni cultiver, ni recueillir la pomme de terre, objet de tant de traités. Sur quatre paniers de ce légume achetés dans les marchés de Paris, il en est trois d’immangeables par amertume, aigreur, qualité visqueuse, même à l’instant de la récolte.
Chacun sent le besoin d’un régime qui rende le villageois docile aux leçons des agronomes, et qui établisse l’unité d’action. L’on parlait, il y a deux ans, de fermes expérimentales, c’eût été encore un avortement politique. Il faut opérer sur les passions et l’industrie à la fois ; trouver un moyen de faire coïncider, en tous détails et à chaque instant, l’intérêt personnel du villageois avec l’intérêt collectif. Cet effet est réservé au mécanisme sociétaire distribué en Séries contrastées. »

Dans « Théorie de l’unité universelle »

« Associer passions et industrie, est l’unique moyen de créer l’Attraction industrielle, pour les classes rebelles au travail, Oisifs, Enfants, Vagabonds, Sauvages. »

Dans « Théorie de l’unité universelle »

« De tout temps on a entrevu que, s’il était possible de réunir en association, dans les travaux domestiques et agricoles, 2 à 300 familles dont se compose une bourgade ; rétribuer chaque individu en proportion de son capital, de son travail et de son talent ; concilier les inégalités de fortune et de caractères, et surtout prévenir le larcin, principal obstacle au régime sociétaire, il résulterait d’un tel lien des bénéfices incalculables. Mais il faudrait, ajoute-t-on, que les hommes fussent des anges, qu’ils n’eussent point de passions. VOUS CHANGERIEZ DONC LES PASSIONS !
Loin de là : sans y rien changer, la théorie sociétaire les utilise toutes et leur assure un libre cours. Il n’y avait, pour atteindre au lien d’association, qu’une découverte à faire, l’art de développer les passions par séries de groupes contrastés et appliqués à l’industrie. »

Dans « Théorie de l’unité universelle »

« Donc, si tous les objets sur lesquels l’homme est appelé à exercer son activité physique ou son énergie intellectuelle, sont ordonnés et classés en SÉRIES dans le sein des choses, il faut bien que lui, l’homme aussi, accepte cette forme sériaire pour l’ordonnance et le classement de ses travaux, sous peine de se constituer en révolte contre l’ordre naturel, de se placer hors de l’unité universelle, d’opérer en système désordonné sur la création, et de manquer ainsi la voie et l’acte de sa Destinée. » Ainsi, régénérer la société, lui rendre vie et harmonie revient à organiser ses travaux. « Le principe de l’Organisation est le principe même de la Vie et de la Force. Or, qu’y a-t-il de plus utile à organiser que l’Industrie ? où importe-t-il plus de porter la Vie, la Force, la Convergence, l’Ordre, l’Unité, que dans l’œuvre de la création des richesses matérielles, morales et intellectuelles, qui sont la condition et le moyen du développement de l’humanité ? »

La Phalange, Considérant (seule citation qui ne soit pas de Fourier)

Les écrits de Charles Fourier :

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article5578

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